Ce poète, aux récits invraisemblables, nous fait un tableau amusant d’une ville du Texas, avec sa population de convicts, ses mœurs au revolver, ses lieux de plaisir, où on lit sur une pancarte : Prière de ne pas tirer sur le pianiste qui fait de son mieux.
Pour atteindre les mœurs, les croyances populaires, on s’adressera aux proverbes, aux dictons qui les expriment.
F. de ces auteurs enchaînés par les règles, Qui, venant sur nos mœurs fondre comme des aigles.
Il n’y a, ici comme là, ni le côté grandement chrétien, ni les bons Évêques, ni les Saints, ni les Héros comme Saint Louis et Joinville… Le Cid lui-même, qui tient tant de place dans le Romancero du second de ces deux volumes, est bien plus féodal que catholique de mœurs et d’accent, ce qui est faux historiquement, mais ce qui, de plus, est un contresens en Espagne.
Nous voulons des réalités, dit Baudry, c’est-à-dire des institutions et des mœurs qui correspondent à nos plus profondes pensées et réalisent ce que nous portons dans nos cœurs.
En recueillant les particularités des mœurs qui se retrouvent chez les différentes peuplades nègres à l’état naturel et primitif, on a pu dégager ce qui fait la nature propre de cette race, à savoir la prédominance marquée de la sensibilité sur la volonté et l’intelligence : d’où le défaut d’initiative et d’originalité, l’incapacité radicale pour les idées et les spéculations abstraites, pour les arts et les œuvres de grande création qui réclament une puissante volonté, pour les institutions de self-government qui demandent une forte personnalité ; d’où, au contraire, une aptitude marquée pour toute œuvre de passion violente, de sentiment tendre, d’imagination grossière.
Tacite rapporte dans les Mœurs des Germains, que ce peuple conservait en vers les souvenirs des premiers âges ; et dans sa note sur ce passage, Juste-Lipse dit la même chose des Américains.
Un honnête-homme est un homme qui a des moeurs, de la probité & de la droiture. […] (Gramm.) idiotisme Anglois, c’est-à-dire, façon de parler propre à la langue Angloise : par exemple, si l’on disoit en François fouetter dans de bonnes moeurs, whip into good manners ; au lieu de dire, fouetter afin de rendre meilleur, ce seroit un anglicisme, c’est-à-dire, que la phrase seroit exprimée suivant le tour, le génie & l’usage de la langue Angloise.
À peine de très vagues germes de « charité du genre humain » Néanmoins, les mœurs ont de la grâce dans leur rudesse naïve ; ces pasteurs et ces chasseurs ont quelque sentiment de la beauté des choses, s’expriment par des images ingénues et fleuries… En somme, Lamartine n’a fait que simplifier, ramener tout près de ses origines et comme renfoncer vers un passé plus lointain l’état social dont l’Odyssée et les Travaux et les Jours nous présentent encore les traits essentiels. […] Une corruption de mœurs si abominablement raffinée, qu’elle rappelle et dépasse de beaucoup tout ce que nous savons des plaisirs des anciens rois de Perse et des empereurs romains ou byzantins. […] Ils voyaient ondoyer en bas, à grandes ombres, La bruissante mer de leurs feuillages sombres… Autres merveilles, et plus soutenues : la prodigieuse description de la terre avant le déluge ; le chœur des cèdres, les mœurs des tribus nomades, le culte des ancêtres et les discours des vivants aux morts ; les amours de Daïdha et de Cédar ; leur fuite dans la forêt vierge ; le défilé des peuples devant les géants, fresque lamentable, fourmillante et démesurée, mais piquée de détails violemment réalistes ; fresque symbolique et qui fait songer à l’éternelle et vaine procession de l’humanité douloureuse sous les yeux d’un Dieu méchant : Ils passaient, ils passaient, squelettes de la faim… ; tout le rôle de Lackmi, qui est la figure la plus vivante du poème, sa passion humble et furieuse, ses discours ardents, sa ruse, sa mort amoureuse ; la suprême malédiction jetée par Cédar au monde et à Dieu ; Et surtout, surtout, le Fragment du Livre primitif !
C’est un homme pâle, chétif, avec des yeux qui clignotent à la lumière, et dont l’aspect, d’une douceur féline, vous cause je ne sais quelle sensation de froid et de tombe ; au demeurant, de mœurs douces et polies, et assez instruit pour savoir que, en dehors de l’antre qu’il habite, il existe de l’air, de la chaleur et de la lumière. […] Retranché dans ses mœurs de père de famille, mon compatriote frondait un jour les fantaisies royales. […] À la vérité, la Ristori n’est ici qu’un prétexte dont s’est servi l’écrivain pour écrire, à la suite des moralistes du dernier ordre, sur « la décadence du goût et la décadence des mœurs, le sens du beau qui se perd avec le sens du bien, etc. ».
Il est, lui, le critique par excellence de la vie humaine ; c’est lui qui a écrit, non pas pour le seul plaisir de l’imagination, mais pour les archives de l’histoire des mœurs, les mémoires du demi-siècle qui vient de s’écouler. […] Sobre à tous autres égards, il avait les mœurs les plus pures, ayant toujours redouté le désordre comme la mort du talent, et chéri presque toujours les femmes uniquement par le cœur ou la tête ; même dans sa jeunesse, sa vie était, à l’habitude, celle d’un anachorète, et, bien qu’il ait écrit beaucoup de gravelures, bien qu’il ait passé pour expert en matières de galanteries, fait la Physiologie du mariage et les Contes drolatiques, il était bien moins rabelaisien que bénédictin. […] Il a, dans certains livres, mis son idéal dans le boudoir des duchesses ; ailleurs, il l’a mis dans les mœurs de l’atelier.
Camille Jordan, né à Lyon le 11 janvier 1771, appartenant à une famille de commerçants aisés, de mœurs simples et d’une probité antique, fît de brillantes études à Lyon même, au collège de l’Oratoire, et il les couronna par un cours de philosophie de deux ans au séminaire de Saint-Irénée109. […] Je commence depuis deux jours à me ranimer, à reprendre à des projets, à de l’avenir, et à sortir un peu de ce cercle d’idées si fatal que je suis bien décidée à éloigner le plus possible. — Je commence à observer ce qui m’entoure et à voir quelques personnes. — L’influence de l’Italie commence à se faire sentir ici non par le climat, mais par les mœurs. — Les femmes ont des sigisbées pour société et des abbés pour intendants. — Le prince Borghèse, qu’on n’appelle ici que le prince, a, dit-on, la petite cour la plus solennelle de l’Europe.
Les habitudes glorieuses de l’Empire ont laissé dans les mœurs et le caractère de la nation un pli qu’elles y avaient trouvé déjà : en temps ordinaire, nulle nation ne se prête autant à être gouvernée, à être administrée que la nôtre, et n’y voit plus de commodités et moins d’inconvénients. […] On sourit de lire à propos d’un éloge des mœurs américaines : « Livrées à leur ménage, les femmes en goûtent, en procurent toutes les douceurs.
Avons-nous à étudier, nous proposons-nous d’étudier La Fontaine ; au lieu de commencer par la première fable venue, nous commencerons par l’esprit gaulois ; le ciel ; le sol ; le climat ; les aliments ; la race ; la littérature primitive ; puis l’homme ; ses mœurs ; ses goûts ; sa dépendance ; son indépendance ; sa bonté ; ses enfances ; son génie ; puis l’écrivain ; ses tâtonnements classiques ; ses escapades gauloises ; son épopée ; sa morale ; puis l’écrivain, suite ; opposition en France de la culture et de la nature ; conciliation en La Fontaine de la culture et de la nature ; comment la faculté poétique sert d’intermédiaire ; tout cela pour faire la première partie, l’artiste ; pour faire la deuxième partie, les personnages, que nous ne confondons point avec la première, d’abord les hommes ; la société française au dix-septième siècle et dans La Fontaine ; le roi ; la cour ; la noblesse ; le clergé ; la bourgeoisie ; l’artisan ; le paysan ; des caractères poétiques ; puis les bêtes ; le sentiment de la nature au dix-septième siècle et dans La Fontaine ; du procédé poétique ; puis les dieux ; le sentiment religieux au dix-septième siècle et dans La Fontaine ; de la faculté poétique ; enfin troisième partie, l’art, qui ne se confond ni avec les deux premières ensemble, ni avec chacune des deux premières séparément ; l’action ; les détails ; comparaison de La Fontaine et de ses originaux, Ésope et Phèdre ; le système ; comparaison de La Fontaine et de ses originaux, Ésope, Rabelais, Pilpay, Cassandre ; l’expression ; du style pittoresque ; les mots propres ; les mots familiers ; les mots risqués ; les mots négligés ; le mètre cassé ; le mètre varié ; le mètre imitatif ; du style lié ; l’unité logique ; l’unité grammaticale ; l’unité musicale ; enfin théorie de la fable poétique ; nature de la poésie ; opposition de la fable philosophique à la fable poétique ; opposition de la fable primitive à la fable poétique ; c’est tout ; je me demande avec effroi où résidera dans tout cela la fable elle-même ; où se cachera, dans tout ce magnifique palais géométrique, la petite fable, où je la trouverai, la fable de La Fontaine ; elle n’y trouvera point asile, car l’auteur, dans tout cet appareil, n’y reconnaîtrait pas ses enfants. […] Raphaël n’aurait rien gagné à être bien réglé dans ses mœurs.
Chacun de vous, disent-ils, est libre de publier, si vous le désirez, les lettres que vous détenez, sans l’autorisation de la famille13, mais encore à la condition que ces lettres ne soient pas confidentielles, ne lèsent personne, ne soient pas contraires aux bonnes mœurs, ne concernent pas des tiers, étant toujours entendu, naturellement, que l’appréciation de ces faits est laissée aux tribunaux. […] C’est le principe même de notre législation, lequel n’est malheureusement pas entré dans les mœurs de tous, puisqu’il reste des gens qui se déclarent blessés ou outragés dès qu’on ne souscrit pas leurs convictions.
Ensuite il a émis cet axiome que, chez les nations, un peu de libertinage adoucit les mœurs, et enfin, à la grande indignation d’une honnête femme qui se trouvait là, il a commencé une audacieuse et originale apologie de la tribaderie, qui, selon lui, raffine la femme, la parfait, l’accomplit. […] À la fin il s’informe des peintres de mœurs des époques antérieures.
» Puis sur les mœurs de l’Angleterre, pays qu’il aime comme un pays de liberté, il nous cite de curieuses anecdotes. […] 12 mars Un trait de mœurs de l’année présente.
Quelquefois la meute de M…, plantureusement nourrie, exprime sa satisfaction par des interjections qui sont parfaitement accueillies, chez ses convives, par un amphitryon arabe, mais qui blessent nos mœurs. […] Comme mœurs, la première personne que j’ai rencontrée à Londres était un pauvre honteux qui n’osait pas demander l’aumône, parce qu’il n’avait pas de gants. […] Augier, qui, il faut le dire, n’avait jamais été en meilleure veine de poésie. — Le sujet de sa pièce nouvelle est tout moderne : c’est la lutte de l’homme jeune avec les mœurs de l’époque, qui, au nom de ses intérêts de position et de fortune, réclament l’immolation de tous les instincts libres et généreux de l’âge juvénile. — On pourrait contester à M. […] Mais ne serait-il pas temps d’en finir avec ce reproche banal qu’on jette à toutes les œuvres qui s’inspirent un peu vivement des mœurs de leur époque ?
Ils veulent faire de l’art et de la beauté littéraire et cependant demeurer modernes par la pensée et par les mœurs, c’est-à-dire en dehors de toutes les conditions intellectuelles et psychologiques sans lesquelles nulle beauté dans l’invention n’est humainement, expérimentalement possible. […] Non satisfait d’enseigner les langues les plus savantes et de répandre sur nos têtes des torrents de philosophie et d’histoire, il dévoile l’origine du langage, réforme l’esprit et les mœurs, éclaire les littératures, écrit même pour le théâtre des sphères, des drames tels que Caliban et l’Eau de Jouvence, et, du promontoire d’Épicure, contemple avec sérénité l’océan de la politique dont les fureurs et les inconstances n’ont plus d’étonnements ni de secrets pour lui. […] qu’il faut vraiment que nos mœurs littéraires soient bien avilies pour qu’on permette au plus abject et au plus outrecuidant des romanciers de se pavaner et de dindonner depuis quinze ans sur le tréteau de la plus retentissante publicité ? […] Après cela, que nous importent les mœurs privées de ce défunt ?
En scènes courtes et mouvementées, l’auteur nous a représenté les mœurs étranges, grossières et héroïques aussi, de ces hommes d’aventures qui, à vivre avec les Indiens, semblent avoir associé la sauvagerie civilisée de l’Europe à celle plus brutale du Nord de l’Amérique ; en feuilletant ces pages pleines de récits vivants et colorés, je trouve ce chapitre qui pourrait servir à démontrer que les Indiens d’aujourd’hui ne diffèrent guère de ceux de Chateaubriand et ^de Cooper. […] Les petits cadeaux ne révoltaient pas d’ailleurs son orgueil ibérique, et il avait, du premier coup d’œil, guigné le superbe œil-de-chat, entouré de rubis, qu’une Anglaise portait à l’annulaire et qu’il entendait bien faire passer à son petit doigt. » On devine que ces récits ne sont pas faits pour être lus aux demoiselles du couvent des Oiseaux ni à celles de Saint-Denis ou d’Écouen, mais, malgré leur liberté d’allure, leur grivoiserie, je persiste à les déclarer sans danger, et bien plus acceptables que ces soi-disant études à but moral, qui ne sont que des prétextes à révélation de mœurs étranges et de véritables cours de putréfaction morale à l’usage de tous les âges. […] Nous traversons les plus étranges tribus ; celle de Mthioua n’est pas des moins étonnantes par ses mœurs ; la rage de l’hospitalité fait des assassins de ses habitants ; c’est à qui hébergera les étrangers : « On se les arrache littéralement de famille à famille.
Le développement de tel ou tel art semble le plus souvent attaché à certaines mœurs et à un certain état social. […] Renan qu’il ne saurait y avoir de « sculpture moderne » avec les mœurs de nos jours. […] Quant au changement des mœurs, qui ne date pas d’hier, il n’a point entraîné et n’entraînera pas, sans doute, la disparition de la statuaire. […] En somme, l’histoire nous montre bien que l’art varie et que ses variations correspondent à celles des mœurs, de l’état social, des langues et même des formes politiques ; mais elle est loin de prouver que ces variations impliquent nécessairement une décadence actuelle ou future. […] Nous connaissons et nous connaîtrons de plus en plus les mœurs, les amours, l’histoire mêlée à la nôtre de tous les êtres qui nous entourent, et l’homme ne pourra plus se considérer à part de cette sorte d’humanité inférieure qui l’enveloppe.
Cette touchante religion du moyen âge, et qui est restée entière dans les mœurs méridionales, cette religion que la momerie de Louis XI n’a pu flétrir et qui sied dans son indulgence au sexe aimant, se retrouve tout à fait celle encore de l’âme poétique que nous tâchons d’exprimer.
Lebrun n’eut pas de peine à se faire entendre, lorsque, protestant contre toute allusion misérable, il se retrancha dans la vérité de l’histoire et des mœurs qu’il voulait peindre.
Les humeurs et les mœurs sont diverses ; mais elles rentrent toutes dans une certaine quantité de formes qui se reproduisent invariablement.
Il y avait là, nous dit un très-bon juge, un mélange assez pacifique de lumières modernes, de vœux rétrogrades, de goûts d’ancien régime, de mœurs simples amenées par le malheur des temps, de tristes regrets à la suite des douleurs de 93 : il y avait surtout un vif besoin de bonheur, de repos final et de plaisirs de société.
Au milieu de la grossièreté des mœurs, nous comprenons par là l’une des délicatesses de l’honneur féodal ; nous en sentons les nuances, et nous mesurons la force du nœud mieux que nous ne l’aurions pu par toutes les définitions ; nous saisissons aussi des accents de nature profonde et d’humanité : ces hommes à la rude écorce et au cœur de chêne avaient des fibres tendres et savaient pleurer.