L’art pour l’art, en aucun temps, n’a eu sa consécration comme dans le discours à l’Académie d’un classique, de Buffon : « La manière dont une vérité est énoncée, est plus utile à l’humanité même que cette vérité. » J’espère que c’est de l’art pour l’art cela.
Il me donne d’amusants détails sur l’amour dans les hôpitaux, et sur la manière, dont il se faisait à Saint Louis, C’était à la messe.
Mais la forme lui paraissait abrupte et négligée ; elle y trouvait des traits excessifs, des tons durs, une manière trop peu respectueuse de traiter la langue. […] Catherine. — L’autre là, la terrestre, qui fait des manières ! […] » L’aménité de ses manières n’en diminuait pas la gravité, pas plus que l’enjouement naturel de son esprit n’en voilait le sérieux.
On conçoit malaisément une manière d’écrire plus opposée à celle de nos plus distinguées femmes auteurs, toutes plongées dans l’impressionnisme, le sensible et le concret, par exemple de Mme Colette ou de Mme Jeanne Ramel-Cals.
D’autres cas montrent avec plus de détail la manière dont la sensation correctrice quitte les coulisses et rentre en scène39.
Où trouvera-t-on une femme aussi accomplie ; des propos si sages, si mesurés, un maintien et des manières si honnêtes, une voix si charmante ?
La manière dont elle baisse les yeux s’est incrustée à fond dans mon cœur.
La grâce et la distinction de ses manières ne pouvaient être surpassées.
Le volume de 1860 n’en souffrira pas ; nous suppléerons à l’inconvénient en publiant, comme aujourd’hui, deux Entretiens à la fois, de manière que les douze Entretiens de l’année soient toujours complétés avant le 1er janvier de l’année suivante.
Il se montra de bonne heure digne de cette tutelle sur sa famille par la sagesse de sa conduite, le bon sens de son esprit, la gravité précoce de ses mœurs, l’élégance de ses manières à la cour des princes de la maison d’Este.
On voyait que le père de famille ne s’établissait pas d’une manière permanente dans le domicile où la mort était venue lui ravir la meilleure moitié de lui-même, mais qu’il se tenait prêt à partir aussitôt qu’il plairait à Dieu, et que ses enfants, dont il était tout à la fois le père et la mère, pourraient se passer de lui ; son vrai séjour était au cimetière d’Andillac, où il allait entendre la messe tous les matins, les genoux sur la pierre de sa femme.
Dans sa confession à son chapelain, Nature explique à sa manière la création du monde, la formation le cours et l’harmonie des planètes, le préjugé qui rejette sur les constellations les fautes des hommes, la prédestination conciliée avec la liberté humaine, le tonnerre et les éclairs, les verres ardents, le télescope les songes les comètes.
Les mœurs du théâtre de Destouches, plus douces que vraies, ses caractères qui se corrigent invariablement à la fin de la pièce, son dialogue obligeant et qui sent la négociation, les bonnes manières de ses personnages qu’on dirait formés autour du tapis vert de la table d’un congrès55, tout cela veut être joué en famille.
La Harpe, qui le loue beaucoup trop71, a cependant dit le mot qui caractérise justement sa manière de composer ; ce mot, c’est l’amplification.
Car qu’est-ce qu’un enfant qui ne sait s’il fait mal ou bien, qui ignore l’obéissance et ne cède qu’à la force ; que son précepteur ne mène pas à l’église ; qui commande sans tempérer le commandement par aucune parole respectueuse pour ceux que leur condition lui subordonne ; qui n’apprend pas à donner, par la plus touchante de toutes les manières de donner, par l’aumône ; de qui l’on éloigne les livres pour qu’il ne perde pas une heure de plaisir, et qu’il resserre, comme dit Rousseau, son existence en lui-même ; que sera-ce qu’un tel enfant, sinon la bête de l’espèce la plus dangereuse ?
Un sentiment s’affirmant chez moi d’une manière bien positive.
§ XIII L’autre, Cervantes, est, lui aussi, une forme de la moquerie épique ; car, ainsi que le disait en 18272 celui qui écrit ces lignes, il y a, entre le moyen âge et l’époque moderne, après la barbarie féodale, et comme placés là pour conclure, « deux Homères bouffons, Rabelais et Cervantes. » Résumer l’horreur par le rire, ce n’est pas la manière la moins terrible.
On se le procure, simplement et d’une manière symboliquement exacte avec une toile pas peinte ou un envers de décor, chacun pénétrant l’endroit qu’il veut, ou mieux, si l’auteur a su ce qu’il voulut, le vrai décor exosmosé sur la scène.
L’amour et la mort sont deux grandes muses ; grâce à leur inspiration réunie, la manière trop attique d’André Chénier était devenue du pathétique.
Elle méprise les tantes de Tesman : leurs manies de vieilles demoiselles et la simplicité de leurs manières l’empêchent de voir la rare valeur morale de ces deux bonnes créatures. […] C’est l’hypocrisie des manières, des convenances et des conventions mondaines, ce qui forme le Code du savoir-vivre. […] On a donc réglé, en premier lieu, la manière de s’aborder. […] L’homme apporte son tailleur, son cheval, la manière dont il met sa cravate, des regards de ténor de province, des serrements de main mécaniques, des phrases qui ont traîné partout et dont les mirlitons ne veulent plus, des protestations avec lesquelles on ne prendrait pas un électeur de Saint-Flour, son désœuvrement, le désir de faire des économies, Clorinde et Paméla ne prêtant que sur gages ; enfin, ce qu’il appelle son honneur, c’est-à-dire, en cas d’explosion, le chance de recevoir des giffles, de les garder ou de tuer un homme qu’on a volé, ou, ce qui est plus triste encore, d’aller vivre, avec la femme déshonorée et chassée, dans une chaumière où il n’y a plus un cœur. […] J’ai compris, par exemple, que, pour agir sur les hommes, il faut les connaître ; qu’un homme politique peut fort bien, tout comme un romancier, être un observateur, un psychologue et un moraliste ; qu’il peut avoir, lui aussi, sa conception de la vie ; qu’il peut avoir son idée et son rêve et en poursuivre la réalisation avec des hommes vivants pour matériaux, et qu’il peut être par conséquent artiste à sa manière.
Les manières des individus représentent toujours un idéal quelconque ; en Angleterre, c’est la dignité ; en France, c’est la grâce qui est l’objectif. » Voilà qui est précieux à recueillir de la bouche d’un Anglais. […] Mais ces manières vont bien au personnage : avec son allure superbe, son masque viril et martial que coupe résolument le nez hébraïque sur une moustache conquérante d’ancien mousquetaire, — il était né dominateur.
Ils lui dirent en outre de considérer dans toutes les histoires, tant des Romains que d’Alexandre, qu’aucun capitaine des plus renommés qu’il y ait eu au monde n’avait eu l’audace de faire échouer ses navires et de se mettre avec si peu de gens au milieu de si grandes peuplades… Cortès répondit fort doucement : Quant à ce que vous dites, messieurs, que jamais capitaines romains des mieux renommés n’ont entrepris choses si grandes que les nôtres, Vos Grâces disent vrai, et dorénavant, avec l’aide de Dieu, on parlera de nous dans les histoires… De manière, messieurs, qu’il n’est point à propos de retourner un seul pas en arrière… Quelle grandiloquence ! […] Puis c’était un tantinet d’affectation qui perçait dans ses manières, ou une teinte légère de blague qui se figeait dans l’expression d’ennui d’un homme qui ne se soucie plus de rien au monde. […] Il nous apprend comment le professeur René Cercleux instruit et éduque le jeune prince Alexandre de Styrie, garçon intelligent, très désireux d’apprendre les manières du beau monde et de s’initier au frisson de Paris. […] Rentrons dans le pays des belles manières.
Ceux de France, même dans les provinces éloignées, ont fréquenté les salons du commandant ou de l’intendant, et rencontré en visite quelques dames de Versailles ; c’est pourquoi « Ils ont toujours quelque habitude des grandes manières, et sont à peu près instruits des vicissitudes de la mode et du costume ».
Il prit, avec sa dextérité souveraine et avec sa convenance innée, l’attitude, les manières, le ton d’un ministre supérieur à son poste, et qui, en acceptant la direction extérieure de la république, semblait autant la protéger que la servir.
« Sa manière d’être me rappelle souvent un mot de signor Ansaldo Cebà, qui pouvait, disait-il, deviner le caractère et les penchants secrets de quelqu’un par la simple lecture de ses vers.
« Une quantité considérable d’adversaires se compose aussi de ceux qui ont une manière de penser autre que la mienne et un point de vue différent.