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3006. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre I. Polémistes et orateurs, 1815-1851 »

Hugo appelle « l’éloquent Manuel » : il serait, je pense, oublié, avec son éloquence pâteuse, si les « mains auvergnates » du vicomte de Foucauld ne l’avaient « empoigné » dans un jour de scandale688 .

3007. (1912) Enquête sur le théâtre et le livre (Les Marges)

Mais nous savons que « l’industrie théâtrale » est entre les mains de mercantis et de barbares illettrés qui courent après les gros bénéfices et les veulent atteindre par tous les moyens.

3008. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Additions et appendice. — Treize lettres inédites de Bernardin de Saint-Pierre. (Article Bernardin de Saint-Pierre, p. 420.) » pp. 515-539

Un coup de mer qu’on ne put éviter brisa sur notre avant, rompit quelques barreaux du pont, enleva la petite chaloupe et emporta le maître de l’équipage avec trois matelots ; un seul fut rejeté dans les haubans et sauvé après avoir eu l’épaule et la main fracassées.

3009. (1828) Préface des Études françaises et étrangères pp. -

L’espace nous manque pour une pareille dissertation, et d’ailleurs ces questions et beaucoup d’autres aussi importantes sont traitées de main de maître par M. 

3010. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Chapitre V : Règles relatives à l’explication des faits sociaux »

C’est une œuvre d’art, une machine construite tout entière de la main des hommes et qui, comme tous les produits de ce genre, n’est ce qu’elle est que parce que les hommes l’ont voulue telle ; un décret de la volonté l’a créée, un autre décret la peut transformer.

3011. (1904) En lisant Nietzsche pp. 1-362

Et Schiller est sorti maintenant des mains des jeunes gens pour tomber dans celles des petits garçons, de tous les petits garçons allemands. […] « Nous nous fatiguons peu à peu de ce qui est vieux, de ce que nous possédons avec certitude et nous nous mettons à étendre de nouveau les mains. » C’est ainsi que le plus beau paysage où nous vivons depuis trois mois ne nous inspire plus que le désir d’en voir un autre. […] Toujours de la moralité, on peut en mettre la main au feu, toujours des grands mots de morale, toujours de la grosse caisse de la justice, de la sagesse, de la raison, de la sainteté, de la vertu ; toujours du stoïcisme de l’attitude (comme le stoïcisme cache bien ce que quelqu’un n’a pas !) […] « Ce fut la Révolution française qui plaça définitivement et solennellement le sceptre dans la main de l’homme bon, de la brebis, de l’âne, de l’oie et de tout ce qui est incurablement plat et braillard, mûr pour la maison de fous des idées modernes.  » Cela, bien entendu, au nom de la morale, de cette morale plébéienne que nous avons suivie jusqu’ici, attentivement, dans son évolution. […] Ici nous voyons honorer la compassion, la main complaisante et secourable, le cœur tendre, la patience, l’application, l’humilité, l’amabilité ; car ce sont les qualités les plus utiles, et presque les seuls moyens pour alléger le poids de l’existence.

3012. (1914) Note sur M. Bergson et la philosophie bergsonienne pp. 13-101

Au reste, j’en suis maintenant là que je vois, ce me semble, assez bien de quel biais on se doit prendre à faire la plupart de celles qui peuvent servir à cet effet : mais je vois aussi qu’elles sont telles, et en si grand nombre, que ni mes mains ni mon revenu, bien que j’en eusse mille fois plus que je n’en ai, ne sauraient suffire pour toutes ; en sorte que, selon que j’aurai désormais la commodité d’en faire plus ou moins, j’avancerai aussi plus ou moins en la connaissance de la nature : ce que je me promettais de faire connaître par le traité que j’avais écrit, et d’y montrer si clairement l’utilité que le public en peut recevoir, que j’obligerais tous ceux qui désirent en général le bien des hommes, c’est-à-dire tous ceux qui sont en effet vertueux, et non point par faux semblant, ni seulement par opinion, tant à me communiquer celles qu’ils ont déjà faites, qu’à m’aider en la recherche de celles qui restent à faire.

3013. (1920) Action, n° 3, avril 1920, Extraits

Lorsqu’elle se disperse après la séance, les dadas se frottent les mains et disent « grand succès ».

3014. (1900) Le rire. Essai sur la signification du comique « Chapitre I. Du comique en général »

On lui dira qu’un oiseau est posé sur sa main, et il apercevra l’oiseau, et il le verra s’envoler.

3015. (1870) La science et la conscience « Chapitre IV : La métaphysique »

La méthode historique dont notre siècle est fier a fait merveille, et ses travaux sont dans toutes les mains.

3016. (1907) L’évolution créatrice « Chapitre II. Les directions divergentes de l’évolution de la vie. Torpeur, intelligence, instinct. »

L’indépendance devient complète chez l’homme, dont la main peut exécuter n’importe quel travail. […] Notre intelligence, telle qu’elle sort des mains de la nature, a pour objet principal le solide inorganisé.

3017. (1875) Revue des deux mondes : articles pp. 326-349

On peut dire alors qu’on tient dans ses mains l’existence de l’individu empoisonné, et la vie nous apparaît comme un pur mécanisme dont nous pouvons faire mouvoir les rouages, mais que nous ne pouvons localiser dans aucun d’eux exclusivement ; elle n’est nulle part et se rencontre partout. […] Le poison américain dont nous venons d’esquisser l’histoire physiologique est destiné, comme tous les poisons violents, à entrer dans la classe des remèdes héroïques ; mais l’action thérapeutique des poisons, qui est encore aujourd’hui à peu près complétement dans les mains de l’empirisme, ne pourra en sortir et être compris scientifiquement que par l’étude physiologique des empoisonnements. […] Les maladies, qui ne sont au fond que des perturbations vitales apportées par la nature au lieu d’être provoquées par la main du physiologiste, affectent le cerveau suivant les lois ordinaires de la pathologie, c’est-à-dire en donnant naissance à des troubles fonctionnels qui sont toujours en rapport avec la nature et le siège de la lésion.

3018. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre IV. L’âge moderne. — Conclusion. Le passé et le présent. » pp. 424-475

Ici l’énorme soldat des gardes, au teint rose, majestueux, cambré, qui se prélasse une petite canne à la main, étalant son torse et montrant sa raie claire entre ses cheveux pommadés ; là, le gros homme sur-nourri, courtaud, rougeaud, semblable à un animal de boucherie, à l’air inquiétant, ahuri, et pourtant inerte ; un peu plus loin, le gentilhomme de campagne, haut de six pieds, gros et grand corps de Germain qui sort de sa forêt, avec un mufle et un nez de dogue, des favoris disproportionnés et sauvages, des yeux roulants, la face apoplectique ; ce sont là les excès de la séve et de l’alimentation brutales ; ajoutez-y, même chez les femmes, la devanture blanche de dents carnivores, et les grands pieds d’échassiers, solidement chaussés, excellents pour marcher dans la boue.

3019. (1888) La critique scientifique « La critique scientifique — Analyse sociologique »

Plus il y a parmi ceux-ci d’âmes vaguement analogues à celle de l’artiste, plus la gloire de ce dernier sera étendue ; il n’a qu’à se produire, à étendre sa main, on viendra à lui, sinon rien n’y fait ; le succès de Mme Bovary ne put concilier le public à l’Éducation sentimentale ; Gustave Moreau a beau être un peintre prix de Rome et médaillé, il n’est pas populaire ; M. 

3020. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre V. Des orateurs anciens et Modernes. » pp. 223-293

Prenez-vous en aux Collèges qui élevoient la jeunesse, & à l’esprit de pédanterie universelle qui mettoit la derniere main à notre barbarie que les Collèges avoient ébauchée.

3021. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre XIV : Récapitulation et conclusion »

La disposition des os est analogue dans la main de l’homme, dans l’aile de la Chauve-Souris, dans la nageoire du Marsouin, et dans la jambe du Cheval ; le même nombre de vertèbres forme le cou de la Girafe et celui de l’Éléphant : ces faits et un nombre infini d’autres semblables s’expliquent d’eux-mêmes dans la théorie de descendance lentement et successivement modifiée.

3022. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre V. Le souvenir du présent et la fausse reconnaissance »

Nous avons entre les mains l’auto-observation qu’a bien voulu rédiger pour nous un homme de lettres, habile à s’étudier lui-même, qui n’avait jamais entendu parler de l’illusion de fausse reconnaissance et qui croyait être seul à l’éprouver.

3023. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE LA FAYETTE » pp. 249-287

Je tiens d’autant plus à ce que la liaison intime et déclarée de M. de La Rochefoucauld et d’elle ne commence qu’à cette époque, qu’il me semble que l’influence sur lui de cette amie affectueuse est expressément contraire aux Maximes ; qu’elle les lui eût fait corriger et retrancher si elle l’avait environné avant comme depuis, et que le La Rochefoucauld misanthrope, celui qui disait qu’il n’avait trouvé de l’amour que dans les romans, et que, pour lui, il n’en avait jamais éprouvé, n’est pas celui dont elle disait plus tard : « M. de La Rochefoucauld m’a donné de l’esprit, mais j’ai réformé son cœur. » Dans un petit billet de sa main (inédit) à Mme de Sablé, qui avait elle-même composé des Maximes, je lis : « Vous me donneriez le plus grand chagrin du monde si vous ne me montriez pas vos Maximes.

3024. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « VI »

J’étais laborieux, mais défaillant du brio et des précocités nécessaires aux lauriers ; avec des labeurs de main nocturne et diurne versés, je ne me haussais qu’aux seconds rangs.

3025. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre premier. Le Moyen Âge (842-1498) » pp. 1-39

Déjà prosaïque aux mains d’Alain Chartier, la poésie, entre les leurs, est devenue prétentieusement didactique.

3026. (1909) De la poésie scientifique

…10 Il n’avait évidemment eu d’autres documents en main, et c’était hier, l’intéressant et sincère critique, M. 

3027. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre III. Le roman » pp. 135-201

Et près de lui, la main sur son épaule on devine la petite Livia, une silhouette légère, aussi vivante, aussi souple, aussi naturellement danseuse qu’il était naturellement poète.

3028. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Chapitre III. De la survivance des images. La mémoire et l’esprit »

Par quelle heureuse chance mettrions-nous justement la main sur un nombre croissant de souvenirs intercalaires ?

3029. (1903) La renaissance classique pp. -

Nos mains ne seront point lâches, ni nos cœurs tremblants, puisque leur souvenir s’est réveillé dans nos âmes.

3030. (1907) L’évolution créatrice « Chapitre IV. Le mécanisme cinématographique de la pensée  et l’illusion mécanistique. »

Mais cette cause n’en est pas moins présente à l’esprit ; elle y est à l’état implicite, ce qui expulse étant inséparable de l’expulsion comme la main qui pousse la plume est inséparable du trait de plume qui biffe. […] Appelez-les, selon le cas, qualités, formes, positions ou intentions ; vous pourrez en multiplier le nombre autant qu’il vous plaira et rapprocher ainsi indéfiniment l’un de l’autre deux états consécutifs : vous éprouverez toujours devant le mouvement intermédiaire la déception de l’enfant qui voudrait, en rapprochant l’une de l’autre ses deux mains ouvertes, écraser de la fumée.

3031. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre III. Variétés vives de la parole intérieure »

Tout précepte s’applique à des faits passés qui, pour une part, le motivent, et des faits à venir doivent un jour le sanctionner ; la révélation morale doit donc s’entourer et se compléter par une révélation qui porte sur des événements indépendants de la volonté de l’agent moral : les voix ont raconté à Jeanne les malheurs de la France ; voilà pour le passé ; elles lui ont aussi et surtout prédit l’avenir : elles lui ont garanti le succès de sa mission ; elles lui ont annoncé qu’elle serait prise, aux mains des Anglais, délivrée, etc181.

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