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847. (1773) Essai sur les éloges « Morceaux retranchés à la censure dans l’Essai sur les éloges. »

On ne peut douter que les deux oraisons funèbres de Le Tellier, où Fléchier et Bossuet le représentent comme un grand homme et comme un sage, le jour et le lendemain qu’elles furent prononcées, n’aient été fort applaudies à la table et dans l’antichambre de Louvois, qui était son fils, et qui était tout-puissant ; mais si elles avaient été lues à ceux qui avaient suivi la vie entière de Le Tellier, qui l’avaient vu s’élever par degrés, et qui, si l’on en croit les mémoires du temps, n’avaient jamais vu en lui qu’un courtisan adroit, toujours occupé de ses intérêts, rarement de ceux de l’État, courant à la fortune par la souplesse, et l’augmentant par l’avarice, flatteur de son maître, et calomniateur de ses rivaux ; si elles avaient été lues à Fouquet dans sa prison, à ce même Fouquet dont Le Tellier fut un des plus ardents persécuteurs, qu’il traita avec la basse dureté d’un homme qui veut plaire, et qu’il chercha à faire condamner à mort, sans avoir cependant le bonheur cruel de réussir ; si elles avaient été lues en Allemagne, en Hollande, en Angleterre, à toutes ces familles de Français que la révocation d’un édit célèbre, révocation pressée, sollicitée et signée avec transport par Le Tellier, fit sortir du royaume, et obligea d’aller chercher un asile et une patrie dans des contrées étrangères ; qu’auraient pensé tous ces hommes, et des oraisons funèbres, et de l’éloquence, et des orateurs ?

848. (1878) Nos gens de lettres : leur caractère et leurs œuvres pp. -316

» On peut vous lire en remuant sa demi-tasse et en fumant son cigare. […] Elle s’est tue, le public n’a pas lu, — il ne savait pas ! […] Celui-là qui, ayant lu un beau livre, ne crie pas sur les toits qu’il a lu un beau livre et n’arrête pas les gens dans la rue pour les forcer de le lire, celui-là est un misérable !  […] Je lis dans Ursule Mirouët, p. 132, t.  […] Nous lisons Mistral avec une sorte d’admiration honteuse.

849. (1922) Gustave Flaubert

Son père méprisait toute littérature, et s’endormit la première fois que Gustave lui lut une de ses œuvres. […] Elle demande à Flaubert de lui laisser lire les notes de voyage qu’il a rapportées d’Orient. […] Du Camp vient de publier le Livre posthume. « J’ai lu le Livre posthume ; est-il pitoyable, hein ? […] Ainsi je viens de lire de mon ami Du Camp son nouveau roman, les Forces perdues. […] « Dans trois ans, tous les Français peuvent savoir lire.

850. (1914) Une année de critique

Lisez, dans le volume que vient de publier M.  […] Lisez les lettres d’amour qu’échangeaient les révolutionnaires : ah ! […] Et Dieu sait combien de livres j’ai lus ! […] Il faut lire le livre et négliger la pièce. […] Nous mourons de trop lire et de trop rêver.

851. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Roederer. — III. (Fin.) » pp. 371-393

J’aime la tragédie63, mais toutes les tragédies du monde seraient là d’un côté, et des états de situation de l’autre, je ne regarderais pas une tragédie, et je ne laisserais pas une ligne de mes états de situation sans l’avoir lue avec attention. Ce soir je vais les trouver dans ma chambre ; je ne me coucherai pas sans les avoir lus. […] Qu’il lise les poétiques, celle d’Aristote. […] c’est en partie ce qu’il a voulu. — Dans tous les cas, il a gagné un point ; il n’est plus permis, après l’avoir lu, de parler de l’hôtel Rambouillet du ton de dédain qu’on y mettait auparavant. […] [NdA] Dans les journaux du temps, on peut lire l’article du Journal des débats du 22 février 1835.

852. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Histoire de la Restauration par M. Louis de Viel-Castel. Tomes IV et V. (suite et fin) »

Jeune, il avait passé ensuite plusieurs années en province, dans la solitude, à étudier, à bien lire un petit nombre de livres, à méditer surtout les écrits des géomètres, Clairaut, d’Alembert, Euler : il s’adressa une ou deux fois par lettres à l’abbé Bossut pour lui demander des conseils généraux ; mais il étudiait seul, et c’est ainsi qu’il se forma l’esprit : la géométrie, ce fut sa logique. […] C’est, lui qui, la veille du discours de réception de Victor Hugo à l’Académie, disait à quelqu’un qui ne paraissait pas sûr de pouvoir y assister : « Il faut y aller, on s’attend a de l’imprévu. » Et après la séance, il dit au glorieux récipiendaire, en manière de compliment : « Monsieur, vous avez fait un bien grand discours pour une bien petite assemblée. » C’est lui qui, à un célèbre candidat pour l’Académié46, qui s’étonnait d’apprendre de sa bouche qu’il n’eût pas lu ses ouvrages, fit cette réponse qui a couru et qui court encore : « Je ne lis pas, Monsieur, je relis. » On aurait pu trouver quelquefois qu’il usait et abusait du poids de sa parole pour écraser les gens. […] Royer-Collard, plus expert que lui en telle matière, lut dans la discussion finale qui précéda de quelques jours à peine le terme de la session, et à l’occasion de la loi sur la dotation du Clergé. […] Dans son ignorance de Jupiter Férétrien, il débaptisait le dieu et il baptisait un roi de son invention, preuve que ce soi-disant défenseur des bonnes études n’avait, pas même lu son Rollin.

853. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. » p. 232

— D’un autre côté, plus je lis, plus je pénètre sous les voiles qui me cachaient nos grandes gloires, et moins ] j’ose écrire ; je suis frappée de crainte, comme un ver luisant mis au soleil. » Et cette autre lettre encore, qui semble résonner et bruire de tous les carillons de ces jolies villes flamandes à toutes les grandes et moyennes fêtes de l’année : « Le 1er novembre 1840. — Bruxelles. — 10 heures du soir. — Je vous écris, mes chères âmes, au milieu de toutes les cloches battantes de Bruxelles qui se répondent pour les Saints et pour les Morts. […] Je te dirai pourtant que si j’avais là ce volume dont tu me parles, je ne le lirais pas… Je t’ai toujours trouvé ce tort funeste de te jeter au-devant des couteaux. […] C’est cette sœur aînée qui avait appris à lire à la jeune Marceline tout enfant, et l’on trouve en maint passage des poésies un souvenir esquissé de sa douce figure. […] C’est elle qui écrivait un jour à Mme Valmore cette lettre émue, où l’on croirait lire un bout de légende d’un autre âge : « J’ai été dimanche faire une course pour une dame qui m’est quelquefois utile dans des moments où je ne sais plus à qui avoir recours ; elle me tend la main pour me ranimer un peu. […] » Et qui a connu Mme Valmore en ces longues années d’épreuves, qui l’a visitée dans ces humbles et étroits logements où elle avait tant de peine à rassembler ses débris, qui l’y a vue polie, aisée, accueillante, hospitalière même, donnant à tout un air de propreté et d’art, cachant ses pleurs sous une grâce naturelle et y mêlant des éclairs de gaieté, brave et vaillante nature entre les plus délicates et les plus sensitives, qui l’a vue ainsi et qui lira ce qui précède se prendra encore plus à l’admirer et à l’aimer.

854. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [II] »

En l’écrivant, il avait l’arrière-pensée peut-être que son travail serait lu par d’autres encore que par Ney. […] Mais, là comme ailleurs, il faut savoir lire : or, Jomini excellait à lire sur une carte, et, par une sorte de don de nature, il avait aussi le secret de la manière de lire de Napoléon. […] Je n’ai fait dans la page qu’on vient de lire, et en général je ne ferai que résumer les jugements et emprunter les expressions mêmes de Joinini dans ses différents ouvrages.

855. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre II. Littérature bourgeoise — Chapitre I. Roman de Renart et Fabliaux »

. : toutes ces aventures, et d’autres encore, méritent d’être lues. […] Qui n’a lu tout cela vingt fois dans les chansons de geste ? […] Fort aussi qui la bat : lisez comment un chevalier mit à la raison sa femme et sa belle-mère ; la comédie de Shakespeare n’est que fadeur auprès78. […] Il y aura pourtant quelque chose pour le moraliste : nous lisons en effet qu’en France au xiiie  siècle il y avait des hommes, des femmes, des prêtres qui vivaient mal. […] Il fut remplacé, après un intervalle, par les nouvelles en prose : l’inutilité des vers, du moment qu’on lisait, et l’influence des nouvellistes italiens décidèrent au xve  siècle l’emploi de la prose dans les contes de ce genre.

856. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XIII. Retour de Molière à Paris » pp. 225-264

Il s’agit d’une jeune fille qui a reçu une lettre de son amant, lequel est à l’armée ; elle ne sait pas lire et voudrait qu’on lui lût cette lettre. […] Mais au lieu de lire ce qu’écrit l’amoureux, il invente une épître de sa façon. […] La fillette est charmée, et quand d’autres lecteurs, plus sincères, essayent de lire la lettre à leur tour, elle la leur arrache dès les premières lignes en disant qu’ils ne savent pas lire aussi bien que le monsieur de chez Gély.

857. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Gil Blas, par Lesage. (Collection Lefèvre.) » pp. 353-375

Avant que la pièce fût représentée, il avait promis à la duchesse de Bouillon d’aller la lui lire. […] Quand on vient de lire René pour la première fois, on est saisi d’une impression profonde et sombre. […] Quand on est bien sombre, qu’on croit à la fatalité, quand vous vous imaginez que certaines choses extraordinaires n’arrivent qu’à vous, lisez Gil Blas, et laissez-vous faire, vous trouverez qu’il a eu ce malheur ou quelque autre pareil, qu’il l’a pris comme une simple mésaventure, et qu’il s’en est consolé. […] Je viens de lire sa Foire des fées, son Monde renversé, de fort jolies farces vraiment. […] Sur Gil Blas et sur Lesage, il faut lire la Notice de Walter Scott, les pages de M. 

858. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Monsieur de Broglie. » pp. 376-398

Prudhomme (le nom est assez singulier pour un Espagnol), qui est à la fois lieutenant de roi et médecin ; de plus, philosophe avancé et très curieux de lire une histoire de la révolution des colonies anglaises et quelques volumes de l’abbé Raynal. […] Sachons bien que la plupart des hommes de ce temps qui sont lancés dans le monde et dans les affaires ne lisent pas, c’est-à-dire qu’ils ne lisent que ce qui leur est indispensable et nécessaire, mais pas autre chose. Quand ces hommes ont de l’esprit, du goût, et une certaine prétention à passer pour littéraires, ils ont une ressource très simple, ils font semblant d’avoir lu. […] [NdA] Sur les rapports de M. de Broglie et de M. d’Argenson, on pourrait lire une Notice sur la vie de Voyer d’Argenson (Paris, 1845), et deux articles insérés dans le journal Le Progrès de la Vienne (2 et 5 mars 1845).

859. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « La duchesse du Maine. » pp. 206-228

. — Pour nous résumer sans trop de frivolité, la duchesse du Maine étudiait le cartésianisme avec M. de Malezieu ; elle lisait avec lui et par lui Virgile, Térence, Sophocle, Euripide, et bientôt elle put lire une partie de ces auteurs, les latins au moins, dans l’original. […] Il s’occupait toujours de son grand poème de l’Anti-Lucrèce, où il soutenait en vers latins les bons principes de la théologie et de la morale : il le lisait, l’expliquait à la duchesse, et M. du Maine se plaisait à en traduire des chants. […] Ôtez le compliment, la louange reste la même que celle qu’on vient de lire. […] Or, il arriva que Mlle de Launay et Mme de Lambert lurent à ce mardi des lettres qu’elles avaient reçues de la duchesse du Maine, laquelle, informée de cet honneur qu’on avait fait à ses lettres, eut l’air de s’effrayer qu’on les eût produites en si docte et si redoutable compagnie.

860. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Œuvres de Condorcet, nouvelle édition, avec l’éloge de Condorcet, par M. Arago. (12 vol. — 1847-1849.) » pp. 336-359

Le premier volume est à lire pour l’histoire de la société française au xviiie  siècle. […] Quand on vient, comme moi, de lire les écrits du Condorcet révolutionnaire, non pas les écrits recueillis dans cette édition de famille, et les seuls dont M.  […] Pour bien étudier Condorcet, et sur le terrain le plus pacifique et le moins brûlant, il faut lire sa Vie de M.  […] Ses éloges académiques, quoiqu’on n’y rencontre presque jamais la couleur, la sensibilité, l’agrément ni le bonheur de l’expression, et que trop souvent la déclamation les dépare, se recommandent par des analyses fidèles, des jugements élevés et fermes, des observations fines et parfois mordantes : « On ne peut rien lire, dit M.  […] On peut lire, dans le numéro du 5 juillet 1792, une lettre de M. 

861. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Madame Necker. » pp. 240-263

Un peu plus loin, je lis cette autre pensée : Je connais quelques esprits métaphysiques auxquels je ne parlerai jamais des beautés de la nature ; ils ont franchi depuis longtemps les idées intermédiaires qui lient les sensations avec les pensées, et leur esprit s’occupe trop d’abstractions pour qu’on puisse leur faire partager les jouissances qui supposent toujours les rapports de l’âme avec des objets réels et extérieurs. […] Ne croirait-on pas qu’elle songeait à Mme de Lambert et qu’elle se ressouvenait de l’avoir lue, quand elle a dit : « Heureux qui n’a jamais trouvé de plaisir que dans des mouvements sensibles et raisonnables ! […] Mais ces défauts se rachètent ici plus aisément qu’ailleurs : le sujet l’inspire ; c’est élevé, c’est ingénieux ; et quand elle en vient à la considération du mariage dans la vieillesse, à ce dernier but de consolation et quelquefois encore de bonheur dans cet âge déshérité, elle a de belles et fortes paroles : « Le bonheur ou le malheur de la vieillesse n’est souvent que l’extrait de notre vie passée. » Et montrant, d’après son expérience de cœur et son idéal, le dernier bonheur de deux époux Qui s’aiment jusqu’au bout malgré l’effort des ans, elle nous trace l’image et nous livre le secret de sa propre destinée ; il faut lire toute cette page vraiment charmante : Deux époux attachés l’un à l’autre marquent les époques de leur longue vie par des gages de vertus et d’affections mutuelles ; ils se fortifient du temps passé, et s’en font un rempart contre les attaques du temps présent. […] On peut lire, dans une Notice écrite par son petit-fils, de touchants détails sur cette fin. […] Dans le volume intitulé Lettres diverses recueillies en Suisse par le comte Fédor Golowkin (Genève, 1821), on peut lire, à partir de la page 232, cette suite de lettres de Mme Necker adressées à Mme de Brenles.

862. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Rollin. » pp. 261-282

Pour bien comprendre Rollin et les fruits multipliés et faciles de sa vieillesse féconde, il faut remonter à cette vie antérieure durant laquelle il s’était formé, il avait mûri, et où il était, pour tous ceux qui l’approchaient, ce qu’il parut plus tard aux yeux de tous ceux qui le lurent. […] D’Aguesseau, résumant cette impression si juste, lui écrivait après l’avoir lu : « J’envie presque à ceux qui étudient à présent, un bonheur qui nous a manqué, je veux dire l’avantage d’être conduit dans les belles-lettres par un guide dont le goût est si sûr, si délié (délié est un peu fort), si propre à faire sentir le vrai et le beau dans tous les ouvrages anciens et modernes. » Voltaire lui-même, qui fut sévère et une fois surtout injuste pour Rollin, l’a proclamé « le premier de son corps qui ait écrit en français avec pureté et noblesse. » Il l’a loué dans Le Temple du goût en des termes qui sont le jugement même, et il est allé jusqu’à appeler le Traité des études « un livre à jamais utile », ce qui est même trop dire, puisque ces sortes de livres n’ont qu’un temps, et que les générations qui en profitent les usent. […] Ces livres de Rollin, c’est proprement l’histoire à lire pendant l’année de la première communion. […] Le vertueux et entêté Soanen, évêque de Senez, lui écrivait à ce propos : « Votre nom, monsieur, si cher à la France, se lira avec distinction parmi les braves d’Israël. » Cela dit, et ce coin de conscience rétive excepté, on ne voyait en lui que paix, douceur, humilité, la charité même. […] Il en donne des preuves touchantes en toute occasion, et notamment dans ses lettres, soit que, correspondant avec Jean-Baptiste Rousseau, il se montre continuellement en peine sur l’état de l’âme de ce poète, et sur la sincérité de son repentir au sujet de certains vers, que lui, Rollin, confesse n’avoir jamais lus ; soit qu’écrivant à Frédéric, au moment de son avènement au trône, il lui adresse des conseils de religion, et y mêle une prière à Dieu : « Qu’il lui plaise, dit-il à ce roi philosophe, de vous rendre un roi selon son cœur ! 

863. (1910) Études littéraires : dix-huitième siècle

Il a lu, toute sa vie — une plume en main, pour mieux lire, et pour relire en résumé — et voilà toute son existence. […] C’est le livre qu’il faut le moins lire quatre à quatre. […] Leur compensation c’est qu’ils sont toujours lus. […] À lire les autres œuvres de Marivaux, on soupçonne cette lacune ; à lire le Spectateur, on s’en assure. […] A-t-il lu Homère ?

864. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « [Chapitre 5] — Post-scriptum » pp. 154-156

Il semble vraiment, à lire sa lettre, qu’il faille une licence de lui pour s’occuper de son arrière-grand-oncle. Or je maintiens que le marquis d’Argenson, philosophe et citoyen, philanthrope en son temps, s’occupant des intérêts du genre humain, et qui écrivait tous les matins ses idées pour qu’elles ne fussent point perdues, appartient à quiconque sait le lire, le comprendre et le peindre ; et si un éditeur de sa famille vient après un siècle nous l’arranger, nous l’affaiblir, lui ôter son originalité et l’éteindre, je lui dirai hardiment : « Laissez-nous notre d’Argenson. »

865. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XII » pp. 47-52

Je le lis, c’est du plus haut intérêt, philosophique, systématique et à la fois nourri d’observations physiques et microscopiques. […] Ponsard en le félicitant de Lucréce : « Vous avez beaucoup lu Corneille : eh bien, croyez-moi, fermez Corneille maintenant et ouvrez Racine. » Madame Sand admire un peu malgré Leroux, qui ne trouve pas sans doute Lucrèce assez avancée : mais elle admire.

866. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Stéphane Mallarmé »

Ils n’ont rien à oublier avant de lire. […] Le romarin salue la tombe, le lis flotte sur la vague… » La poésie de Poe est pareille à ce paysage.

867. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Rodenbach, Georges (1855-1898) »

Charles Maurras J’ai lu ce « poème » des Vies encloses. […] On lira plus haut la liste de ses ouvrages.

868. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XIII. Beau trio » pp. 164-169

L’article de Coppée se résumerait assez comme suit : « Eh, eh, lisez-vous la Petite Paroisse ? […] Nul n’en sut rien. » Telle Sidonie Chèbe : « Mon garçon, répétait la mère Chèbe à un cousin rougeaud, cette petite on n’a jamais su ce qu’elle pensait… »« Richard aurait voulu lire la lettre qu’elle avait écrite en partant ; mais la mère la cachait, cette lettre… Un autre jour, plus tard, quand il serait guéri.

869. (1895) Les confessions littéraires : le vers libre et les poètes. Figaro pp. 101-162

Reconnaissez-le : la seule cadence, le heurt savant des rimes constituent la Poésie… Et puis, enfin, je trouve outrecuidant de jeter par-dessus bord une forme que nous avons mis douze siècles à acquérir ; lisez la Chanson, monorime et mnémotechnique, de Roland, lisez les fabliaux, du moyen âge, voyez la Poésie grandir jusqu’au sublime Corneille ! […] D’abord, ils sont nécessaires qui donc nous lirait ? […] C’est pour cela qu’on doit dire et non lire les vers. […] » Au surplus, on oublie qu’avant que d’être lu, le poème doit être chanté. […] Quant à Mistral, je l’admire de confiance, mais… je ne le lis jamais !

870. (1856) Réalisme, numéros 1-2 pp. 1-32

N’est-il pas fatigant de lire un volume pour s’amuser quelquefois ? […] Et quel roman n’est pas lu ? […] Ils ne lisent que pour tuer le temps. […] Ce qu’il y a de sûr, c’est que nous les lisons. […] Tout le monde a pu lire cette annonce : « M. 

871. (1890) La bataille littéraire. Troisième série (1883-1886) pp. 1-343

Est-ce à dire que le livre ne soit pas à lire ? […] C’est, je ne crains pas de l’avouer, un des livres de poésie les plus intéressants que j’aie lus depuis longtemps. […] Dieu lisait dans un livre et tout était détruit. […] Qui aura lu ce livre connaîtra intimement M.  […] Sur les murailles, je lis quelques inscriptions pieuses : God bless our home !

872. (1889) La littérature de Tout à l’heure pp. -383

On le lut avec des yeux plus jeunes, non pas plus pénétrants. […] Lamartine n’aime pas Rousseau, mais il en vient, et il a lu Chateaubriand qui a lu Bossuet. Musset déteste Voltaire et Rousseau, mais il en a hérité, et il a lu Marivaux qui a lu Molière. — Or, tous les deux, ils sont des enfants. […] Cette langue, une des plus belles qu’on puisse lire en aucune littérature. […] Quant à ma pensée personnelle, elle est dans les pages qui seront lues les dernières.

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