Son père était ouvrier tonnelier et ne savait pas lire. […] Cela ne vaut pas la peine d’être réfuté, pour peu qu’on ait lu Veuillot et que l’on sache lire. […] Tout ce projet est à lire et à méditer. […] Il faut lire, dans Çà et là (II, 217-267), le chapitre De la noblesse. […] Mais, si vous lisez sa Correspondance, vous ne vous en défendrez plus du tout.
Scherer. — Ce livre de d’Haussonville sur Sainte-Beuve, l’avez-vous lu ? […] Et le volume apporté, je lus le mot, dans une phrase du Voyage en Laponie. […] Hugo se met à dire, qu’il vient de lire les vrais mémoires de d’Artagnan. […] Il est curieux à voir lire, Hugo ! […] Après le « Soufflet du père » on décide facilement le grand homme à lire autre chose.
Elle lisait le blâme sur tous les visages, et pour qui, grand Dieu ! […] J’ai lu votre billet à Duteil. […] Il aurait été désolé s’il avait pu lire le passage où M. […] Personne n’avait lu cela. […] La page qu’on va lire est de 1864.
Plus la bigarrure est grande et l’interruption fréquente, plus aussi j’avance dans ce livre dans lequel on n’est jamais qu’au milieu ; mais le profit, c’est de l’avoir lu ouvert à toutes sortes de milieux différents […] Si l’on nomme Bacon, il vous dit qu’il n’a jamais lu dans sa vie que cela ; qu’il y a dix ans, vingt ans, qu’il ne fait qu’y penser, et il va à travers incontinent. […] Je l’avais devancé dans des études sur Pascal et sa sœur, sur Mme de Longueville, etc. : il le savait ; il avait tenu de moi-même le premier manuscrit où il lui fut donné de lire des lettres inédites de Mme de Longueville. […] Guizot a pour lui l’action oratoire, le jeu ; mais, lu, cela perd beaucoup. […] Je lis dans un autre journal [Revue des Cours publics, 1er mai 1865), que le même Saint-Marc a de la bonhomie et de la rondeur, quand il parle dans sa chaire : ils prennent son sans-gêne adroit, sa familiarité vive, coquette, stimulante, pour de la rondeur.
Ils les aiment morts ou vivants, ils les lisent, ils les écoutent. […] Les humbles, pour qui il a écrit divinement, ne liront pas son livre, et s’ils le lisaient, ils n’y verraient qu’une dérision, car ils ont appris que l’idéal est une mangeoire et ils savent que s’ils levaient les yeux vers Dieu, leurs maîtres les fouetteraient. […] et j’ai lu tous les livres. […] Leur gloire finalement est d’être aimés un peu de loin et compris presque, comme vus et lus des parchemins dans le coffre aux vitres scellées. […] On lira avec plaisir sur Jules Laforgue l’étude éloquente et de si profonde sympathie écrite récemment par M.
Et ils sont curieux de lire quelques vers de M. […] Avez-vous lu la Neuvaine ? […] Il la lut à ses amis, d’ailleurs sans succès. […] Les livres de Mérimée furent lus avec passion. […] On ne peut lire sans frissonner cette partie de son livre.
Que de jolis vers j’ai lus dans ce volume ; et lire un joli vers, c’est, pour citer un vers de Mlle Vacaresco, qui est joli, respirer au passage Le parfum d’une fleur dans le jardin d’un roi.
Il faut être bien déshérité de la nature de ce côté pour, après l’avoir lu, attaquer encore Balzac dans sa vie privée. […] Après l’avoir lue, je me suis rappelé d’avoir entendu cette voix et ces paroles, comme si elles étaient un écho, et en effet ouvrez les petits journaux que vous ne lisez peut-être pas et vous y ramasserez par fragments les phrases de votre lettre. […] Il a réussi à faire lire des livrer qu’on n’aurait pas lus sans cela. […] Je parle ici pour ceux qui ont pu le lire. […] Tu construiras un triangle, et sur chaque côté de ce triangle lu établiras une certaine quantité de personnages.
Je lis, par exemple, ceci de lui, M. […] Au surplus, lisez toute la petite biographie. […] Il faut lire cet incroyable éloge pour se faire une idée du degré d’admiration de M. […] D’autre part, j’ai lu, où donc cela ? […] Il faut lire et relire encore les quelques pages intitulées : le Passé.
Au surplus, quiconque a lu Volupté sait comment vivait M. […] Sainte-Beuve, qui me laisse lire dans son cœur. […] Il ne nous l’a pas dit, mais il est certain qu’il y lut, et qu’après avoir lu il parla. […] … Convient-il que vous lisiez ceci ? […] Il faut les lire de suite, il faut lire du moins certains morceaux plus étendus où plus librement le poète a répandu son âme.
Il lisait durant ce temps un peu au hasard tous les livres qui lui tombaient sous la main, et où se prenait sa curiosité déjà excitée ; elle l’était de préférence toujours dans le sens des connaissances historiques, et un instinct de critique aussi le dirigeait plutôt vers les sources. […] Dès son enfance, il avait aimé la discussion sur les matières religieuses ; il avait du goût pour le raisonnement et la dialectique : il lut des livres de théologie et de controverse, Middleton, Bossuet surtout, qu’il proclame le grand maître en ce genre de combats. […] Il se remit à lire tous les classiques latins méthodiquement et en les divisant par genres. […] Durant les saisons qu’il passait à Buriton, résidence de campagne de son père, il dérobait le plus d’heures qu’il pouvait aux devoirs de la société et aux obligations du voisinage : « Je ne touchais jamais un fusil, je montais rarement à cheval ; et mes promenades philosophiques aboutissaient bientôt à un banc à l’ombre, où je m’arrêtais longtemps dans la tranquille occupation de lire ou de méditer. » Le sentiment de la nature champêtre n’est pas étranger à Gibbon ; il y a dans ses Mémoires deux ou trois endroits qui prêtent à la rêverie : le passage que je viens de citer, par exemple, toute cette page qui nous rend un joli tableau de la vie anglaise, posée, réglée, studieuse. […] Le français est de quelqu’un qui a beaucoup lu Montesquieu et qui l’imite ; c’est du français correct, mais artificiel.
Il écrivait beaucoup, et les papiers qu’on a de lui sont considérables ; entre autres ouvrages, il a laissé un livre de Considérations sur le gouvernement de la France, qui a circulé longtemps et a été lu en manuscrit avant d’être imprimé. […] C’est ainsi encore que sur lui, sur sa propre race, sur les qualités et les défauts des siens, de son frère, de sa femme (passe encore), mais aussi de sa fille, de son fils, sur le plus ou moins de sensibilité de celui-ci, sur son absence d’imagination, ses bornes d’esprit et de talent, et son « raccourcissement de génie », il dit et écrit tout ce qu’il a observé, tout ce qu’il pense ou qu’il conjecture, sauf à être lu de quelques-uns des intéressés et notamment de son fils même, après sa mort. […] Il fut alors le premier à proposer et à mettre à exécution l’idée de distribuer simplement le grain aux troupes, pour être ensuite donné par les soldats mêmes à la mouture et converti en pain : On cria contre mon idée, comme on fait toujours en toute nouveauté ; les vieux commissaires des guerres disaient que c’était parce que je sortais du collège et que j’y avais lu que les Romains donnaient ainsi le blé à leurs légions. […] Il dit cela dans un mémoire lu à l’Académie des inscriptions et belles-lettres ; il y succéda en 1733, comme membre honoraire, à l’abbé de Caumartin, son oncle, évêque de Blois, et dont nous savons les grâces d’esprit. […] [NdA] Je lis dans une de ses Remarques : Pourquoi avoir banni du beau langage une expression populaire une jeunesse, pour parler d’une jeune fille ou de plusieurs jeunes gens ensemble ?
Un des amis de ce dernier et qui paraît avoir été un homme des plus distingués, bien qu’il n’ait guère laissé de souvenir, le marquis de Saint-Georges, un sage, un homme de goût, un philosophe pratique comme il y en avait alors à Paris, comme il y en a peut-être encore, qui lisait ces lettres de Vauvenargues et les prisait infiniment, y trouvait, disait-il, de l’esprit partout, mais des endroits faux, trop de métaphysique, et ajoutait : « Il parle par théorie, on le voit. » C’est possible ; mais les lettres sont vraies pour nous en ce qu’elles nous peignent celui même qui les écrit, et c’est ce caractère surtout qui nous est intéressant aujourd’hui à connaître. […] Je donnerai de cette lettre, qui est à lire tout entière, ce qui m’en paraît de plus saillant : À Verdun, le 16 janvier 1740. […] Proposées à tous ceux qui lisent, elles sont un germe incessant d’actions pour l’avenir. […] Pour moi, je pleurais de joie, lorsque je lisais ces Vies ; je ne passais point de nuit sans parler à Alcibiade, Agésilas et autres ; j’allais dans la place de Rome, pour haranguer avec les Gracques, et pour défendre Caton, quand on lui jetait des pierres. […] Il me tomba, en même temps, un Sénèque dans les mains, je ne sais par quel hasard ; puis des lettres de Brutus à Cicéron, dans le temps qu’il était en Grèce, après la mort de César : ces lettres sont si remplies de hauteur, d’élévation, de passion et de courage, qu’il m’était bien impossible de les lire de sang-froid ; je mêlais ces trois lectures, et j’en étais si ému, que je ne contenais plus ce qu’elles mettaient en moi ; j’étouffais, je quittais mes livres, et je sortais comme un homme en fureur, pour faire plusieurs fois le tour d’une assez longue terrasse (la terrasse du château de Vauvenargues), en courant de toute ma force, jusqu’à ce que la lassitude mît fin à la convulsion.
On est allé jusqu’à dire que Louis XIV ne savait pas lire couramment l’impression, qu’il ne pouvait bien lire que des manuscrits qui étaient comme faits au burin et par des calligraphes. « Quand on lui donnait pour la messe un livre imprimé, il fallait, dit-on, lui donner en même temps le manuscrit, afin qu’il lût la messe dans ce dernier48. » En admettant le fait, ce ne serait qu’une singularité de peu d’importance. […] Pour moi, dans ce que je lis de lettres, de discours ou d’écrits émanés du roi, je suis surtout frappé, en général, de la solidité, de l’élévation et du bon sens. […] — Au reste, nous-mêmes qui venons de lire, nous en sommes juges aujourd’hui. […] Je lisais l’autre jour ce mot d’un savant célèbre50: « Il faut entreprendre quatre fois plus qu’on ne peut faire. » C’est une maxime que les hommes d’action et les ambitieux en tout genre sont assez disposés à mettre en pratique.
Le père de Jasmin, qui ne savait pas lire, faisait d’instinct la plupart des couplets burlesques chantés aux charivaris si fréquents dans le pays. […] pauvret, répondit-elle, tu y vas pour rien. » L’enfant s’applique ; six mois après, il sait lire ; six mois après, il sert la messe ; six mois après, enfant de chœur, il entonne le Tantum ergo. […] A propos de l’article qu’on vient de lire et auquel il voulait bien attribuer quelque part dans cette vulgarisation parisienne de son œuvre, il me disait en riant : « Vous m’avez salonisé. […] Depuis que ceci est écrit, nous lisons dans le Journal grammatical (avril et mai 1836) un article philologique sévère sur le patois de Jasmin, par M. […] Lafon nous paraît porter sur la détérioration inévitable du patois plus que sur la manière même de Jasmin, qui fait ce qu’il peut, qui n’a pas lu les troubadours, et qui se sert avec grande correction de son patois d’Agen tel qu’il le trouve à la date de sa naissance.
Avant d’avoir lu le livre de M. Gautier, il m’était arrivé de rendre mon impression personnelle en ces termes : « Je viens de lire tous les détails relatifs à l’affaire de ce pauvre poëte Théophile et à son délit. […] Telles sont, telles étaient mes préventions sincères avant de lire les volumes de M. […] II, p. 43), nous croirions d’après lui que Pontus de Thiard a eu pour maîtresse poétique Panthée, tandis que c’est Pasithée qu’il faut lire ; Olivier de Magny n’a pas célébré non plus Eustyanire, mais bien Castianire ; de même aussi que, tout à côté de là (p. 31), les Isis nuagères ne sauraient être que des Iris. […] Il suffit d’ouvrir, de feuilleter, de lire çà et là ces volumes, pour prendre aussitôt du vieux Colletet une idée plus complète, plus vraie ; on ne le connaît qu’alors dans toute sa bonhomie et toute sa culture gauloise.
Il y a en effet dans la vie et dans la pensée de Mme de Souza quelque chose de plus important que d’avoir lu Jean-Jacques ou La Bruyère, que d’avoir vu la Révolution française, que d’avoir émigré et souffert, et assisté aux pompes de l’Empire, c’est d’avoir été élevée au couvent. […] Je n’ai jamais lu sans émotion une page que je demande la permission de citer pour la faire ressortir. […] » — Ceci s’imprimait en 1811 ; Bonaparte, dit-on, lut quelque chose du livre et fut mécontent24. […] On était moins difficile du temps de la Princesse de Clèves, on l’était moins du temps même où parut Mademoiselle de Clermont : on ne saurait s’en plaindre ; si cette charmante nouvelle n’était pas faite heureusement, pourrait-elle se tenter aujourd’hui qu’on a lu dans le méchant grimoire de la Princesse Palatine : « Madame la Duchesse avait les trois plus belles filles du monde. […] Un ami qui l’interrogeait, en 1814, sur l’état réel de la France jugée autrement que par les journaux, reçut cette réponse : que l’état de la France ressemblait à un livre ouvert par le milieu, que les ultras y lisaient de droite à gauche au rebours pour tâcher de remonter au commencement, que les libéraux couraient de gauche à droite se hâtant vers la fin, mais que personne ne lisait à la page où l’on était.
André Gide quand il expose ses opinions critiques et j’aime à lire par-dessus son épaule ses souriantes Lettres à Angèle. […] Lisons ensemble : Hartevel fait une fille à sa belle-sœur et la déclare comme son enfant légitime. […] Après cette opération, quelque lecteur indulgent croirait peut-être lire de la prose. […] Il remplit ses livres d’analyses mille fois lues. […] Certes, le toujours jeune auteur a lu les Évangiles, ou du moins il le croit.
Frédéric jugeait bien encore des moralistes et philosophes anciens, ou même des poètes philosophes en qui la pensée domine, tels que Lucrèce : « Lorsque je suis affligé, disait-il, je lis le troisième livre de Lucrèce, et cela me soulage. » Pourtant, même dans ce qui faisait l’objet de ses lectures familières, il y regardait si peu de près quant à l’érudition, qu’il lui est arrivé de ranger par mégarde Épictète et Marc Aurèle au nombre des auteurs latins. […] Quand on a lu certain portrait de Voltaire par Frédéric (1756), portrait tracé de main de maître en toute sûreté de coup d’œil et en toute nudité, on entre mieux encore dans le sens de cette phrase où il vient de dire que ce génie de séduction a de telles grâces, qu’il ressaisit bientôt ceux-là même qu’il a offensés et qui le connaissent23. Je crois être plutôt resté en deçà du vrai, quand j’ai dit que l’attrait de l’esprit entre ces deux hommes survécut même à l’amitié ; car il est évident, à lire de bonne foi toute la suite et la fin de cette correspondance, que l’amitié elle-même n’est pas morte entre eux, qu’elle a repris avec un reste de charme mêlé de raison, et qu’elle se fonde, non pas seulement sur l’amusement, mais sur les côtés sérieux et élevés de leur nature. […] Quoique je sois venu trop tôt, je ne le regrette pas : j’ai vu Voltaire ; et, si je ne le vois plus, je le lis et il m’écrit. » À de tels accents on devinerait, quand il ne le dirait pas, la passion qui était encore la plus profonde et la plus fondamentale chez Frédéric, celle que Voltaire vivant personnifiait à ses yeux : « Ma dernière passion sera celle des lettres ! […] Je n’ai pas daigné lire tous ces ouvrages de la haine et de l’envie de mes ennemis, et je me suis rappelé cette belle Ode d’Horace : Le sage demeure inébranlable… Et il continue de lui paraphraser le « Justum et tenacem… » On reconnaît dans cette admirable leçon le disciple de Bayle sur le trône.
Grimm, si fait d’ailleurs pour goûter Rulhière, avec lequel il avait plus d’un rapport d’esprit, nous l’a représenté à l’une de ces lectures qu’il faisait de sa Révolution de Russie chez Mme Geoffrin, et si l’on s’en tenait à cette page de Grimm, destinée à être lue à Saint-Pétersbourg, on prendrait de Rulhière une idée fort injuste : on le croirait un homme de talent indiscret et étourdi, tandis qu’il n’était rien moins que cela. […] Mais bientôt les soupçons étaient venus, puis la rupture ; et l’excellent homme avait reçu de Rousseau une lettre qui l’avait navré, et où on lisait : « Vous me trompez, monsieur ; j’ignore à quelle fin, mais vous me trompez… » À cette lettre, Dusaulx en avait répondu une tout en apostrophes, en effusions : « Si tu pouvais, ô toi qui me fus si cher, remonter à la source de tes préventions ! […] — Cela ne tient plus qu’à un fil ; tenez, lisez notre correspondance, et vous verrez. Rulhière se met à lire à haute voix les lettres de Rousseau, et à chaque instant il s’interrompait, il se parlait à lui-même en approuvant, en disant : « Bon ! […] On lira toujours avec plaisir chez Rulhière de curieux et saillants portraits, la description de Varsovie à l’ouverture de la diète électorale, les scènes de tumulte et de confusion grandiose dont il traduit aux yeux le drame.
Plus je le lis, plus je m’y plais ; il vaudrait lui seul, à mon gré, la peine que l’on apprît la langue pour le lire. Dante, au contraire, lui est pénible et difficile ; il le trouve d’un sublime dur : « Il me paraît plein de gravité, d’énergie et d’images fortes, mais profondément tristes ; aussi je n’en lis guère, car il me rend l’âme toute sombre. » Le Moyen Âge répugne à de Brosses ; il lui refuse le nom d’antiquité ; il visite au retour, à la bibliothèque de Modène, le docte Muratori, avec ses quatre cheveux blancs et sa tête chauve, travaillant malgré le froid extrême, sans feu et nu-tête, dans cette galerie glaciale, au milieu d’un tas d’antiquités ou plutôt de vieilleries italiennes : « Car, en vérité, dit-il, je ne puis me résoudre à donner le nom d’antiquités à tout ce qui concerne ces vilains siècles d’ignorance… Sainte-Palaye, au contraire, s’extasiait de voir ensemble tant de paperasses du xe siècle. » — Tous ces jugements se tiennent, on le sent, et s’accordent soit en littérature, soit en peinture ou en musique ; et celui qui aime tant l’Arioste pourra se déclarer de la sorte en faveur de Pergolèse : Parmi tous ces musiciens, mon auteur d’affection est Pergolèse. […] Il goûte certes la gaieté italienne et le comique de Machiavel ; mais il ne trouve pas, comme Algarotti, qu’on puisse mettre sa Mandragore en comparaison avec les bonnes pièces de Molière « qui sont excellentes par toute l’Europe et des chefs-d’œuvre pour nous : En effet, s’écrie-t-il avec quelque chose de cet enthousiasme qu’il portait dans les Chambres du Vatican, quiconque, à jour et à jamais, voudra connaître à fond la nation française du siècle passé, n’aura qu’à lire Molière pour la savoir sur le bout du doigt ; aussi dans ma dispute avec Algarotti, lui soutins-je que nul homme n’était jamais allé aussi loin dans son art que Molière dans le sien, c’est-à-dire qu’il était encore plus grand comique qu’Homère n’était grand épique, que Corneille n’était grand tragique, que Raphaël n’était grand peintre, que César n’était grand capitaine. […] Il faut lire cette jolie chronique dans les Lettres mêmes. […] Foisset, et c’est là qu’il faut la lire.
un quart de siècle, et représentez-vous l’incalculable somme de développement intellectuel que contient ce seul mot : tout le monde sait lire ! […] Il a longtemps épelé, il épelle encore ; bientôt il lira. […] Le cercle des lecteurs s’élargissant, le cercle des livres lus s’accroîtra. Or, le besoin de lire étant une traînée de poudre, une fois allumé il ne s’arrêtera plus, et, ceci combiné avec la simplification du travail matériel par les machines et l’augmentation du loisir de l’homme, le corps moins fatigué laissant l’intelligence plus libre, de vastes appétits de pensée s’éveilleront dans tous les cerveaux ; l’insatiable soif de connaître et de méditer deviendra de plus en plus la préoccupation humaine ; les lieux bas seront désertés pour les lieux hauts, ascension naturelle de toute intelligence grandissante ; on quittera Faublas et on lira l’Orestie ; là on goûtera au grand, et, une fois qu’on y aura goûté, on ne s’en rassasiera plus ; on dévorera le beau, parce que la délicatesse des esprits augmente en proportion de leur force ; et un jour viendra où, le plein de la civilisation se faisant, ces sommets presque déserts pendant des siècles, et hantés seulement par l’élite, Lucrèce, Dante, Shakespeare, seront couverts d’âmes venant chercher leur nourriture sur les cimes. […] Je tombai sur ces vers puissants et sereins4 : — « La religion n’est pas de se tourner sans cesse vers la pierre voilée, ni de s’approcher de tous les autels, ni de se jeter à terre prosterné, ni de lever les mains devant les demeures des dieux, ni d’arroser les temples de beaucoup de sang des bêtes, ni d’accumuler les vœux sur les vœux, mais de tout regarder avec une âme tranquille. » — Je m’arrêtai pensif, puis je me remis à lire.
Il y a des souvenirs d’enfance, la Maison de ma Mère : Et je ne savais rien à dix ans qu’être heureuse ; Rien que jeter au ciel ma voix d’oiseau, mes fleurs ; Rien, durant ma croissance aiguë et douloureuse, Que plonger dans ses bras mon sommeil ou mes pleurs ; Je n’avais rien appris, rien lu que ma prière, Quand mon sein se gonfla de chants mystérieux ; J’écoutais Notre-Dame et j’épelais les cieux, Et la vague harmonie inondait ma paupière : Les mots seuls y manquaient ; mais je croyais qu’un jour On m’entendrait aimer pour me répondre : Amour ! […] Et je restai longtemps, longtemps sans la comprendre, Et longtemps à pleurer son secret sans l’apprendre, A pleurer de sa mort le mystère inconnu, Le portant tout scellé dans mon cœur ingénu… Et ce cœur, d’avance voué en proie à l’amour, où pas un chant mortel n’éveillait une joie, voilà comme elle nous le peint en son heure d’innocente et muette angoisse : On eût dit, à sentir ses faibles battements, Une montre cachée où s’arrêtait le temps ; On eût dit qu’à plaisir il se retînt de vivre ; Comme un enfant dormeur qui n’ouvre pas son livre, Je ne voulais rien lire à mon sort ; j’attendais, Et tous les jours levés sur moi, je les perdais. […] Qu’on lise la pièce qui porte ce titre, et celle encore qu’elle a adressée, après la guerre civile, à Adolphe Nourrit à Lyon, à ce généreux talent dont la voix, née du cœur aussi, répond si bien à la sienne : cela s’élève tout à fait au-dessus des inspirations personnelles de l’élégie.
Ils trouveront ici de quoi méditer à l’occasion de ce qu’ils écriront, et aussi de ce qu’ils liront. […] L’essentiel est de lire les réflexions développées dans ce volume, d’une manière désintéressée, sans le vulgaire désir d’y apprendre des procédés rapides et mécaniques ; si l’on y prend des points de départ, des matériaux, une direction, un stimulant, pour penser par soi-même, pour comprendre comment les écrivains bâtissent leurs ouvrages, ordonnent et expriment leurs conceptions, et comment on doit soi-même travailler, insensiblement l’esprit, familiarisé avec les grandes lois de l’art d’écrire, dont il aura pénétré la vérité et mesuré la portée, s’y conformera en composant, et il conduira, disposera, traduira ses pensées selon des règles qui ne seront plus logées dans la mémoire, mais feront partie de lui-même et auront passé dans sa substance. Voilà le caractère de ce livre, et voilà son utilité — si on le lit comme je veux qu’on le lise, et si je l’ai fait tel que j’ai voulu le faire.
Nous avons lu ses vers en épreuves ; nous ne savions pas encore son nom : notre admiration n’est donc pas un acte de complaisance. […] Jules Lemaître Les lecteurs du Gil Blas, qui se délectent deux ou trois fois par semaine aux amours de l’ami Jacques et aux aventures du commandant Laripète, ont-ils lu les Renaissances, les Paysages métaphysiques et les Ailes d’or, et soupçonnent-ils que M. […] Silvestre écrites en grec, à Alexandrie, et lues dans la fièvre par quelques disciples de
Henri II fut curieux de lire ses poësies : mais, auparavant, il voulut sçavoir du vieux Saint-Gelais ce qu’il pensoit du jeune poëte. […] Mais un effet plus étonnant de sa jalousie, c’est la manière dont il lut à Henri II une pièce de Ronsard. […] D’ailleurs, les courtisans même blâmoient cette méchanceté de mal lire des vers qu’on croyoit fort beaux.