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312. (1874) Premiers lundis. Tome II « Poésie — Le Comte Walewski. L’École du Monde »

Walewski est un excellent gentilhomme qui, pour faire dans le monde un personnage plus considérable, a acquis un journal et l’a dirigé ; qui, pour compléter et rehausser encore ce rôle à demi littéraire, a songé à la scène française, et s’y est risqué. […] Walewski, a contesté la réalité de ce grand beau monde, comme dans sa lettre sur l’École des Journalistes, il avait contesté la réalité du vilain monde des journaux.

313. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Choses d’autrefois »

Choses d’autrefois Par ce temps de lycées de jeunes filles, c’est une joie pour l’esprit que ce journal enfantin où la petite princesse Hélène Massalska nous raconte la vie qu’on menait, de 1772 à 1779, au couvent de l’Abbaye-au-Bois10. […] C’est égal, la vaillance et la fierté de ces fillettes me ravissent  À huit ans, Mlle de Montmorency « eut un entêtement très fort vis-à-vis de madame l’abbesse (c’était alors Mme de Richelieu), qui lui dit en colère : « Quand je vous vois comme cela, je vous tuerais. » Mlle de Montmorency répondit : « Ce ne serait pas la première fois que les Richelieu auraient été les bourreaux des Montmorency. » — Six ans après, cette enfant, mourant d’un bras gangrené, disait avec une tranquillité merveilleuse : « Voilà que je commence à mourir. »   Ce qui rend plus intéressant encore, et même hautement dramatique, le tableau que la petite Hélène nous trace de l’Abbaye-au-Bois, c’est que, à l’heure même où elle écrit son journal, l’organisation sociale en vue de laquelle ces jeunes filles sont expressément élevées craque de toutes parts.

314. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Une âme en péril »

Pas un journal, pas une revue qui n’en fît l’éloge… Tandis que les Pensées marchaient ainsi de triomphe en triomphe, l’auteur, lui, tendait de tous côtés une oreille inquiète. […] Puis, nous savons un peu mieux les choses ; nous n’avons pas les illusions de l’abbé sur la valeur et la portée des articles de journaux, et même de revues.

315. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Bilan des dernières divulgations littéraires. » pp. 191-199

Cela a commencé, cet été, par la correspondance de Mme Desbordes-Valmore ; puis vinrent les lettres de George Sand à Alfred de Musset et le journal de Pagello, et les lettres de jeunesse de Victor Hugo ; et la Revue de Paris nous donnait ces jours-ci les lettres de George Sand à Sainte-Beuve. […] * * * Et que de choses, tristes ou réjouissantes selon le biais dont on les prend, nous révèlent les lettres de George Sand — et le journal, si plaisamment tranquille et consciencieux, de son docteur vénitien, prudent comme Ulysse, rougissant comme une jeune fille et « fort comme un cheval ! 

316. (1818) Essai sur les institutions sociales « Préface » pp. 5-12

Deux articles, insérés, l’un dans le Journal des Débats, l’autre dans le Journal du Commerce, à la fin de 1818, marquent très bien, à mon avis, la situation des esprits, relativement à l’Essai sur les Institutions, lorsque le livre parut.

317. (1891) La bataille littéraire. Quatrième série (1887-1888) pp. 1-398

je vends le journal ! […] Si m’en vouliez, je flanquerais le paquet de journaux dans la Seine ! […] Demandez les journaux de Paris !… Les journaux de Melun ! […] Maxime Du Camp entre autres) reproduites par plusieurs journaux.

318. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXXe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins » pp. 185-304

La France seule en entendait quelques retentissements dans les journaux indépendants, et voyait croître autour de mon nom une lente popularité qui devait lui être utile un jour. […] Mais le prince avait dans les journaux ennemis des Bourbons des confidents trop informés et des serviteurs trop complaisants de ses colères. […] La chambre et les journaux se trompaient aussi sur moi, sans qu’il fût ni opportun ni possible à moi de les détromper. […] Thiers, dans des lettres politiques qui furent le tocsin de l’incendie européen dans le journal la Presse. […] Gozlan ayant eu la délicatesse de venir désavouer toute intention malveillante contre moi dans ce journal, voici la lettre que j’ai cru devoir adresser aux représentants de cette noble jeunesse.

319. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. BALLANCHE. » pp. 1-51

Le livre du Sentiment, publié en 1801, ne passa point sans être remarqué de quelques-uns ; les journaux de Paris s’en occupèrent. […] » Le Journal des Débats montra moins d’indulgence3 ; ce journal, dans son premier brillant, avec son état-major critique au complet, était alors en tête de la réaction classique, et contribuait à réduire à l’ordre le mouvement d’insurrection littéraire qui s’essayait à la suite des révolutions politiques. […] Lemontey, dans le Constitutionnel (alors Journal du Commerce), lui fit la faveur, en qualité de compatriote sans doute, de parler longuement de lui, et, pour conclusion, il le définissait le libéral à son insu, et le classique malgré lui. […] Ballanche ; mais assez d’autres l’ont fait plus ou moins, M. de Givré, l’un des premiers, au Journal des Débats, M. d’Ekstein dans le Catholique, M. de Chateaubriand dans la préface de son beau livre des Études, M. […] Cependant comme j’allais très-peu au bureau du journal, excepté dans les grands jours, et que je vivais d’une vie toute de pensée, de rêverie et d’étude, je ne fus d’abord informé de rien.

320. (1868) Rapport sur le progrès des lettres pp. 1-184

Grande hyperbole sans les journaux ! […] douce illusion à laquelle un simple compte rendu de journal donne presque le charme saisissant de la réalité ! […] Revues et journaux sont devenus la nourriture intellectuelle, le pain de chaque jour d’une multitude innombrable de lecteurs. […] Voici même une chose singulière : il survit au journal, son seigneur. […] Il est riche : il n’a qu’à devenir acquéreur d’un journal.

321. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1894 » pp. 185-293

J’ai vraiment peur, quand arrivera la correction des épreuves de mon Journal, de n’être plus en état de faire cette correction. […] , mon premier volume, a paru, le jour du coup d’État de Napoléon III, le septième volume du Journal des Goncourt, peut-être le dernier volume, que je publierai de mon vivant, voit ses annonces et ses échos, arrêtés par l’assassinat du président de la République. […] Ce torche-cul, que je garde comme un spécimen de la polémique littéraire contre mes œuvres, en ce temps de voyoutisme, se trouve prendre sa place tout contre cet extrait de journal, qui est la réponse d’une femme à la demande du Journal, questionnant ses abonnés sur l’amour. […] La Débardeuse encadrée a été tirée de l’album des dessins de Gavarni du journal La Mode (soixante-quinze dessins) offert par Girardin à la princesse Mathilde, et à moi donné par la princesse, un jour, qu’elle me faisait l’honneur de déjeuner chez moi, et donné si gentiment, ainsi que je l’ai déjà raconté dans mon Journal. […] — à Lyon, je me trouve à court d’argent, j’offre à un journal un article sur mes contemporains, et je lui apporte un article, où, dans un portrait du Père Félix, je racontais ma mauvaise action.

322. (1912) Pages de critique et de doctrine. Vol I, « I. Notes de rhétorique contemporaine », « II. Notes de critique psychologique »

Il appelait cela, brutalement, laver la vaisselle dans les journaux. […] Mais ce ne sont que des fragments, improvisés de semaine en semaine, pour satisfaire aux exigences du journal. […] Mentionnons en première ligne le journal des Goncourt. […] Elles supportent, résignées, Du journal le pesant fronton. […] Nous nous tûmes. » De nos jours le magnifique polémiste du Journal Politique national ne le jetterait plus, ce soupir de découragement.

323. (1920) Essais de psychologie contemporaine. Tome II

La preuve en est que ce passant qui court à ses affaires s’arrête à lire ce morceau de journal, à discuter avec son compagnon sur un point de politique. […] Nous continuons à garder cette vieille étiquette de roman, et nous l’appliquons également aux feuilletons qui se trouvent au bas des journaux ou bien aux livres des Goncourt. […] De fait, les événements sur la trame desquels se développe la broderie du style de M. de Goncourt se réduisent à un fait-divers de journal. […] Les conversations rapportées par Edmond de Goncourt dans son Journal nous prouvent que cette délicatesse ne se bornait pas à ses livres. […] Comme le Benjamin Constant du journal, son héros anonyme est un affamé d’émotion chez lequel toutes les émotions avortent, un sentimental qui ne sait pas aimer.

324. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Sismondi. Fragments de son journal et correspondance. »

Fragments de son journal et correspondance. […] Romilly, dans son Journal particulier, invoque, à cette occasion, le témoignage de Sismondi lui-même, qui lui avait certifié que, dans la seule ville de Pescia qu’il connaissait bien, le chiffre des assassinats, avant l’intervention de la France, et depuis qu’on était délivré du joug français, avait été et était redevenu, terme moyen, de un par semaine, tandis qu’il ne s’en était commis presque aucun tant que la ville avait été sous l’autorité française. […] Il écrit pour lui seul dans son Journal : « … Quant à mes livres, ils n’en ont pas lu une ligne. […] Il avait sa manière, à lui, d’entendre la raillerie en ne paraissant pas y prendre garde ; et comme il le remarque à ce propos dans son Journal : « C’est une politesse dont on a souvent besoin dans le monde, que de ne pas entendre ce qu’on entend fort bien, et de noyer dans sa propre bonhomie ce qui n’est pas très-bon dans ceux qui le disent. » Noyer dans sa propre bonhomie ; savez-vous que, chez un autre, ce serait un joli mot ? […] Sismondi, tout en résistant, en vient à écrire sur le progrès des idées religieuses, et insensiblement il est entamé, il est gagné jusqu’à un certain point et selon sa mesure ; il regarde dans son cœur, et il écrit un matin dans son Journal : « 31 décembre 1835. — Je sens désormais les traces profondes de l’âge, je sais que je suis un vieillard (il avait 62 ans), je sais que je n’ai plus longtemps à vivre, et cette idée ne me trouble point.

325. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Sainte-Beuve » pp. 43-79

On a versé sur Sainte-Beuve et sur sa mémoire les tombereaux d’articles, de phrases, d’anecdotes et de détails de toute espèce qu’on a l’habitude de verser sur un homme célèbre fraîchement décédé, avant de l’oublier tout à fait… Des journaux, matassins d’enterrement, qui vivent de ces cérémonies, ont envoyé leurs commissionnaires en roulage et en publicité fureter la maison mortuaire, regarder sous le nez du défunt pour le photographier dans leurs feuilles, décrire son appartement et son ameublement, et pouvoir parler en connaissance de cause jusque de ses chattes et de ses oiseaux et plaire ainsi à la Curiosité publique, cette affreuse portière à laquelle nous faisons tous la cour… Nous en avons pour quelques jours encore de ce brocantage, et puis après ? […] L’article de journal est devenu la grande chose de cette petite, — la littérature du xixe  siècle. L’article de journal a remplacé le livre, la brochure, toutes les manifestations de la pensée qui demandaient de la largeur et de l’espace, de la réflexion et de l’exposition plus ou moins savante. L’article de journal, c’est le lingot tombé en menue monnaie ; c’est la pièce de dix sous littéraire. […] Je l’ai dit un jour dans un journal, et je ne me déjugerai point.

326. (1925) Feux tournants. Nouveaux portraits contemporains

Claire Damerey, dans le Journal interrompu, comme Thérèse Beauchamps, rêvera d’une manière aussi stérile. […] Chaque jour Miomandre écrivait cinq ou six articles que s’arrachaient les journaux neutres. […] Sur ces entrefaites, il apprend par les journaux que son maître vient de descendre à l’hôtel Victoria d’Interlaken. […] Les deux volumes de ce journal vont paraître. […] Le Journal, de Xau, dès 1896, publie du Chérau, puis le Gil Blas.

327. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Paul Féval » pp. 107-174

C’est à une question d’amusement, c’est à un résultat de temps tué plus ou moins agréablement pour ses lecteurs, qu’aboutit toute la force — très réelle — employée à produire cette immense quantité de romans qui se succèdent depuis vingt ans14 sous forme de feuilleton dans les journaux. […] Seulement, est-ce à une gloire de journal, c’est-à-dire de journée ; est-ce à cette fonction littéraire de conteur pour le plaisir de l’imagination du plus grand nombre, qui est toujours une imagination vulgaire ; est-ce au rôle de Perrault pour les grandes personnes que Féval, fait pour mieux que cela, a consacré définitivement ses facultés et sa vie ? […] Il n’est pas un romancier comme Richardson, par exemple, quoique Richardson ait été le premier ou l’un des premiers feuilletonistes de l’Angleterre, et que Clarisse ait été publiée par chapitres dans un journal, ni plus ni moins que Le Fils du diable ou Le Capitaine fantôme. […] Jamais il n’eût écrit pour un journal René ou Le Dernier des Abencérages, dont certainement, d’ailleurs, aucun journal n’aurait voulu. […] , lesquels faillirent bien d’être interrompus dans le journal qui s’était oublié au point de les accepter, et tant il ennuya messieurs les abonnés, ce chef-d’œuvre !

328. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Sismondi. Fragments de son journal et correspondance »

Fragments de son journal et correspondance4 Lettres inédites à Mme d’Albany5 Lundi 14 septembre 1863. […] Il a fort puisé, pour ce travail, dans un volume précédemment publié à Genève (1857), et dans lequel on a recueilli, avec des fragments du Journal intime de Sismondi, une série de lettres confidentielles et cordiales adressées par lui à deux dames de ses amies, l’une italienne, l’autre française, et au célèbre réformateur américain Channing : on y voit le cours de ses sentiments en politique, en religion, en toute chose, le fond même de son âme. […] Elle lui dit : « Qu’elle avait écrit, il est vrai, qu’il fallait se roidir contre l’opinion publique, mais non pas contre celle de ses parents ; que, d’après ce qu’on lui avait raconté, la demoiselle qu’il recherchait n’ajouterait par sa famille aucun lustre à la sienne, mais au contraire qu’elle ne lui apporterait aucune fortune et le mettrait dans la dépendance ; qu’elle regardait bien toutes ces distinctions de famille à Genève comme très-ridicules et de fort peu de poids ; mais que cependant elles en acquéraient davantage lorsque l’alliance que l’on contractait pouvait ouvrir ou fermer la porte de la meilleure compagnie et faire tourner la balance ; qu’il devait considérer la nature de son attachement et la personne qu’il aimait ; que si elle était telle qu’il crût réellement impossible de la remplacer, pour l’esprit et le caractère, par une autre qui lui fût égale, alors cette considération pouvait devenir la plus puissante de toutes ; mais, que s’il n’avait pas ce sentiment, il fallait peser toutes les autres convenances. » « J’ai répondu, poursuit Sismondi, que je jugeais en amant et que je ne pouvais éviter de voir cet accord parfait. — Elle a répliqué qu’un homme d’esprit, de quelque passion qu’il fût animé, conservait encore un sens interne qui jugeait sa conduite ; que toutes les fois qu’elle avait aimé, elle avait senti en elle deux êtres dont l’un se moquait de l’autre. — J’ai ri, mais j’ai senti que cela était vrai… » C’est là de la bonne foi, et c’est cette entière bonne foi, cette disposition naïve, italienne ou allemande comme on voudra l’appeler, mais à coup sûr peu française, qui, jointe à un grand sens et aux meilleurs sentiments, est faite pour charmer dans le Journal et dans la correspondance de Sismondi. — Et comment finit le roman d’amour ? […] On voit, par son Journal intime et par les lettres écrites à sa mère, qu’il ne s’accoutuma point pourtant de prime abord, sans quelque difficulté, au monde et au ton de Coppet.

329. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Aloïsius Bertrand »

Un journal distingué paraissait alors à Dijon et y tentait le même rôle honorable que remplissait le Globe, à Paris. […] C’est dans ce journal qu’il dédiait à l’auteur des Deux Archers, à l’auteur de Trilby, les jolies ballades en prose dont la façon lui coûtait autant que des vers. […] Je ne suivrai point le pauvre poëte en peine dans la quantité de petits journaux oubliés auxquels, çà et là, il payait et demandait l’obole. […] Le premier numéro, qui parut le  1er mai 1828, contenait, de lui, une petite chronique de l’an 1304, intitulée Jacques-les-Andelys, et depuis lors presque dans chaque numéro, jusqu’à la fin de septembre, époque de la suspension du journal, il y inséra quelque chose.

330. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) «  Mémoires et correspondance de Mme d’Épinay .  » pp. 187-207

Mme d’Épinay n’avait pas songé précisément à donner des Mémoires ; mais de bonne heure elle aima à écrire, à faire son journal, à retracer l’histoire de son âme. […] Un journal qu’on fait de sa vie est encore une sorte de miroir. […] Elle ne se marque guère qu’en un point : c’est un tuteur fictif, le tuteur de Mme d’Épinay, qui est censé raconter l’histoire de sa pupille, mais qui ne fait le plus souvent que lui céder la parole à elle-même, ainsi qu’aux autres personnages, dont il cite et insère au long les lettres, journaux ou conversations. […] Byron, qui ne prodigue pas ses éloges et qui se plaisait à la lecture de Grimm, a dit dans son Journal : Grimm est un excellent critique et un bon historien littéraire.

331. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Notice historique sur M. Raynouard, par M. Walckenaer. » pp. 1-22

Fauriel, Raynouard, rendant compte d’une publication de ce jeune érudit dans le Journal des savants (août et septembre 1833), disait, en terminant : Mais dans ces recherches, dans ces discussions auxquelles de jeunes littérateurs sont pareillement appelés à se livrer avec nous tous vétérans des études, n’oublions jamais, ni les uns ni les autres, qu’il s’agit de discuter et non de disputer. […] Il disait assez plaisamment, pour indiquer qu’il n’écrivait pas toujours et partout ce qu’il avait de meilleur dans l’esprit : « Quand j’ai une bonne idée, je ne suis pas si bête que de la mettre dans le Journal des savants, je la garde. » Les articles nombreux qu’il a insérés dans ce journal justifieraient trop en effet cette parole et cette méthode de réserve et d’économie : ils sont judicieux, mais en général faits de pièces et de morceaux, et peu significatifs. […] L’Empereur en a paru convaincu, et a dit qu’ayant été trompé une fois à la lecture d’une tragédie, il n’en laisserait désormais jouer aucune qu’elle n’eût été préalablement représentée sur le théâtre de la Cour. » (Journal et souvenirs de Stanislas Girardin, t. 

332. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « X. Ernest Renan »

Ernest Renan ont déjà paru feuille par feuille, ici ou là, dans des revues et dans des journaux. […] Éparpillé dans les journaux en vue desquels il a été écrit, le livre de M.  […] Renan était resté dans la publicité des journaux, cette publicité d’éclairs, suivis d’ombre, nous n’aurions pas eu la mesure de ses idées dans leurs strictes proportions. […] Renan entra aisément, et pour cette raison même, au Journal des débats, et il y est encore, je crois, les jours de grande fête ; de là, il cingla vers l’Institut, et le voilà, non pas sans travaux, puisqu’il chiffonne dans l’érudition allemande, et c’est une terrible besogne, mais rapidement et sans luttes, le voilà regardé comme un critique, un érudit et un écrivain formidable, même par ses ennemis.

333. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre V. Swift. » pp. 2-82

Les voyages de son Gulliver sembleront un journal de bord. […] Voyez maintenant comment un amas d’exemples sensibles rend probable une assertion gratuite. « Votre journal dit qu’on a vérifié la monnaie. […] Un interne de l’Hôtel-Dieu n’écrirait pas plus froidement un journal plus repoussant. […] Quel journal plus intime et plus âcre que ses vers sur sa propre mort ? […] (Journal, 19 mai et 7 octobre.)

334. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XIX » pp. 76-83

Cousin, infatigable et de plus en plus meneur dans tous les sens, a donné les lettres du Père André qu’il avait déjà publiées dans le Journal des Savants : ce Père André est un jésuite qui fut persécuté par ses supérieurs parce qu’il se montrait un peu cartésien dans son enseignement. […] Balzac ruiné, et plus que ruiné, est parti pour Saint-Pétersbourg en faisant dire dans les journaux qu’il n’allait là que pour sa santé et qu’il était décidé à ne rien écrire sur la Russie.

335. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XXVI » pp. 100-108

Par ses journaux du soir, l’Étoile puis la Gazette, il a dit et fait tout le mal possible, il a conseillé et loué toutes les mesures perverses et violentes, les censures, etc. […] Pour couronner le tout, sa femme étant morte, il s’est fait prêtre ; il publie toutes sortes de traductions des Pères qu’il commande à des jeunes gens et auxquelles il met son nom ; le produit de cette espèce de librairie, servie par son journal, lui a été très-fructueux.

336. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XXIX » pp. 117-125

L'Univers, le journal religieux, a été le premier journal catholique doctrinaire et dynastique, et c’était même là son trait distinctif au début.

337. (1874) Premiers lundis. Tome I « Vie, poésies et pensées de Joseph Delorme. Deuxième édition. »

En politique, bien que passionné pour la liberté et pour la France, il était tombé dans une sorte d’apathie ; on avait tant répété autour de lui et dans les deux ou trois journaux qu’il lisait sous les arcades de l’Odéon tous les matins, que l’abîme des révolutions était fermé, qu’à la fin il l’avait cru et en avait pris son parti, bien qu’un peu à contre-cœur. […] Mais pouvons-nous subir en silence, et comme critiques littéraires, ces attaques que certains journaux ne se lassent pas de renouveler, ces inconvenantes parodies, ces citations tronquées, ces images malignement séparées du cadre où elles peuvent recevoir la lumière ?

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