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1941. (1860) Cours familier de littérature. IX « LIe entretien. Les salons littéraires. Souvenirs de madame Récamier. — Correspondance de Chateaubriand (3e partie) » pp. 161-240

Trouvez bon que je dépose quelques vers à votre porte ; depuis longtemps vous avez fait une paix généreuse avec l’ombre qui me les a inspirés. » — « Monsieur, répondait Chateaubriand, je ne crois point à moi, je ne crois qu’en Bonaparte ! 

1942. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXVIIIe entretien. De la littérature de l’âme. Journal intime d’une jeune personne. Mlle de Guérin » pp. 225-319

Le bonheur a voulu que, par une série de heureux hasards et de fidèle affection (celle de M. d’Aurevilly, un écrivain qui ne peut être caractérisé que par lui-même, parce qu’il ne ressemble à personne), le hasard et le bonheur ont voulu que ce journal et ces lettres n’aient pas péri dans les cendres du Cayla ; mais que des mains pieuses les aient recueillies le lendemain de sa mort pour édifier tout un siècle, et, après M. de Sainte-Beuve, moi, qui vais essayer d’inspirer à mes lecteurs la passion de les lire comme une Imitation de Jésus-Christ en action, le plus beau des livres modernes dans la plus tendre des âmes et dans le plus confidentiel des styles.

1943. (1864) Cours familier de littérature. XVII « XCVIIe entretien. Alfieri. Sa vie et ses œuvres (2e partie) » pp. 1-80

Le général me répondit directement deux mots pour me dire que mes ouvrages lui avaient inspiré le désir de me connaître ; mais que désormais, averti de mon humeur sauvage, il ne me chercherait plus.

1944. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXe entretien. Mémoires du cardinal Consalvi, ministre du pape Pie VII, par M. Crétineau-Joly (2e partie) » pp. 81-159

« Peu de paroles suffiront relativement à ce sujet, c’est-à-dire à l’opinion en partie personnelle et en partie inspirée que l’Empereur nourrissait sur mon compte.

1945. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CXLVIe entretien. Ossian fils de Fingal, (suite) »

Ces chants inspiraient une douce mélancolie.

1946. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre sixième »

De son vivant, cette réputation lui suscita un envieux à qui la jalousie, chose triste à dire, inspira la meilleure comédie de la fin du siècle.

1947. (1909) De la poésie scientifique

Il n’a d’ailleurs été que le premier à relever de mon appel en cette direction, dont maints poètes depuis se sont plus ou moins inspirés.

1948. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1887 » pp. 165-228

Il parle d’un rire ironique qui les a poursuivis, une partie d’une nuit, et qui, après lui avoir inspiré une grande terreur, l’a jeté dans une colère qui l’a fait se précipiter dans un fourré d’épines, sans pouvoir rien découvrir.

1949. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — III. Le Poëme épique, ou l’Épopée. » pp. 275-353

Les dépouillant l’un après l’autre d’une gloire qu’il croyoit usurpée, il les représenta comme des hommes inspirés quelquefois par le génie, mais toujours abandonnés par le goût, & par les graces.

1950. (1894) Textes critiques

J’aime mieux ses bois et eaux-fortes du Carton Jaune qu’il remplit avec Félix : un chien ou loup de chevaux de bois, suspendu : le chien hurlant à l’infini des vols nocturnes, illustration des chants de Maldoror ; la Chevauchée encore qu’inspirée de Bernard ; et surtout les gestes pointus de grêles gens, wayang (poura ou gedod) javanais sous les arbres noirs contre l’air transparent La banalité forcée s’universalise de préférer les dessins de Maufra à ses tableaux12. : peut-être parce que plus petit, devenu donc plus condensé, moins mou et aussi les os plus visibles.

1951. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre III. Le roman » pp. 135-201

Et ce sera sans doute le sujet de l’ouvrage qu’annoncent les Leblond : la Révélation de l’exotisme, où ils prétendent notamment établir que le romantisme fut beaucoup moins inspiré de l’Allemagne que provoqué par un désir d’expansion orientaliste.

1952. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 7172-17709

Ce principe n’est pas propre à la langue latine : inspiré par la nature, & amené nécessairement par le méchanisme de l’organe, il est universel & il influe sur la prononciation dans toutes les langues.

1953. (1925) Proses datées

Notre voisinage lui inspira assez de confiance pour qu’il voulût bien nous proposer quelques promenades. […] Toutes ces bonnes gens inspiraient à Alphonse Allais une sympathie amusée et ce fut à leur contact que s’éveilla en lui ce sens de l’observation et de la réalité qu’il posséda à un haut degré et qui, dans la suite, servit de point d’appui à ses fantaisies les plus déconcertantes, à ses inventions les plus burlesquement saugrenues. […] Il y a chez l’homme une persévérance à vivre qui lui fait supporter les tourments les plus imprévus et lui inspire pour les surmonter les inventions les plus singulières.

1954. (1907) Propos de théâtre. Quatrième série

Mais c’est encore l’Italie elle-même, l’Italie en soi et non vue à travers ses poètes et prosateurs, qui a le plus et le mieux inspiré, pénétré, infecté Musset. […] La rêverie où cela le plonge lui inspire des vers dont quelques-uns sont des plus beaux qu’il ait écrits : George, avant de l’écrire, est-ce que tu l’as vue, Comme elle frappe au cœur, comme je l’ai relue, Cette scène terrible où Noun, à demi nue, Sur le lit d’Indiana s’enivre avec Raymond ? […] Tout ce théâtre est très vivant, très vrai, très actuel et en même temps contenant une assez forte part de vérité générale et durable pour survivre longtemps à l’époque qui l’a inspiré. […] De leur côté, Télamon et Néère se querellent, en amoureux qu’ils sont, et la présence de la source inspire à Néère des considérations philosophiques : « Tu m’aimes… depuis quand ? […] Le prince Grégoire ne dissimule pas l’intention de la supprimer si elle le gêne, n’invente aucune comédie contre elle ; mais lui inspire une terreur vraie et qui a un fondement vrai.

1955. (1912) Pages de critique et de doctrine. Vol I, « I. Notes de rhétorique contemporaine », « II. Notes de critique psychologique »

Mais quand elle ne l’est pas, quand, au contraire, elle est imposante comme la fierté qui ne veut pas déchoir, et qui l’inspire, je ne dis pas que cela n’est point insensé, puisque c’est inutile, mais c’est beau comme tant de choses insensées. […] Si Lamartine, l’opulent, l’inspiré, le synthétique par excellence, apparaît de nouveau comme un initiateur fécond aux élèves de Baudelaire et de Sully-Prudhomme, lassés des nuances, des décompositions, et, pour tout dire, des micrographies, ils ne font qu’une évolution non seulement nécessaire, mais bienfaisante. […] Elle redoutait par-dessus tout, pour l’enfant, les romans et les pièces de théâtre, « et », dit Henri Heine, « toute poésie lui inspirait de l’angoisse. » Aussi n’était-ce pas à sa direction que le jeune songeur se soumettait. […] Il ne manquait pas de dire à chacune d’elles que personne jusque-là n’avait inspiré ainsi M. de Chateaubriand.

1956. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. THIERS. » pp. 62-124

Thiers, à son aurore, avait surtout et il n’a jamais perdu le culte de ces beaux noms, de ces jeunes gloires, de ces victimes à jamais couronnées : historien, il leur dressera un autel, et, dans des pages dont on se souvient, il s’inspirera éloquemment de leur mémoire.

1957. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE CHARRIÈRE » pp. 411-457

Ce qui me surprend, c’est l’espèce de confiance et même de gaieté qu’elle m’inspire.

1958. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Gabriel Naudé »

Naudé, qui cite cette épigramme dans la préface de ses Rose-Croix, l’a remise depuis dans son Mascurat, et en a fait la plus jolie page de ce gros in-4° : « La fable ancienne ou moderne dit que le Dieu d’Amour lit présent au Dieu du Silence, Harpocrate, d’une belle fleur de rose, lorsque personne n’en avoit encore vu et qu’elle étoit toute nouvelle, afin qu’il ne découvrît point les secrètes pratiques et conversations de Vénus sa mère ; et que l’on a pris de là occasion de pendre une rose ès chambres où les amis et parents se festinent et se réjouissent, afin que, sous l’assurance que cette rose leur donne que leurs discours ne seront point éventés, ils puissent dire tout ce que bon leur semble. »  — Cette dévotion du silence a encore inspiré à Naudé une jolie épigramme, la seule même assez gracieuse qu’on trouve dans le recueil de ses vers.

1959. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre deuxième. Les mœurs et les caractères. — Chapitre I. Principe des mœurs sous l’Ancien Régime. »

Superbement vêtu, beau, galant, d’une politesse exquise, le moindre de ses sourires était une grâce. « Son visage toujours riant inspirait la confiance ; il avait la vraie physionomie de l’homme destiné à représenter. » Telle est aussi l’attitude et l’occupation des principaux seigneurs laïques, chez eux, en été, lorsque le goût de la chasse et l’attrait de la belle saison les ramènent sur leurs terres.

1960. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCVe entretien. Alfred de Vigny (2e partie) » pp. 321-411

Le général Cavaignac, influencé par une lettre de sa mère, inspirée par moi, qui l’avait sollicité au nom du pays, partait trois mois après d’Alger, et venait accepter de nos mains le commandement de l’armée que nous avions un moment écartée de Paris pour éviter la corruption ou les rixes, mais que nous faisions rentrer bataillon par bataillon pour défendre la société menacée.

1961. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXXXIXe entretien. Littérature germanique. Les Nibelungen »

» Le fort Gêrnôt parla au roi: « Que Dieu puisse nous inspirer de nous traiter amicalement.

1962. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 octobre 1885. »

À inspirer cette double conversion, prodigieuse, quelles circonstances furent, quels mouvements intérieurs des pensées ?

1963. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre quatrième. Éléments sensitifs et appétitifs des opérations intellectuelles — Chapitre deuxième. Les opérations intellectuelles. — Leur rapport à l’appétition et à la motion. »

Ainsi procèdent l’orateur et l’artiste inspirés.

1964. (1895) Journal des Goncourt. Tome VIII (1889-1891) « Année 1890 » pp. 115-193

» Mercredi 24 septembre En regardant dans le petit parc de Saint-Gratien, un cèdre déodora, ses étages de branches déchiquetées, allant en diminuant jusqu’à son sommet, j’ai comme une révélation que la pagode, la construction chinoise, a été inspirée par l’architecture de cet arbre, ainsi, que l’ogive, dit-on, le fut aussi par le rapprochement en haut d’une allée de grands arbres.

1965. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre VI » pp. 394-434

Il n’était pas un artiste de quelque mérite qui ne regrettât vivement ce modèle inimitable qui inspirait, tant d’émulation et si peu de jalousie, aux comédiens de ce temps-ci.

1966. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre I. Des poëtes anciens. » pp. 2-93

Dans tous ses écrits il inspire à ses lecteurs le goût du beau, du simple & du naturel ; dans son Art Poétique, il donne des leçons pour avoir ce goût.

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