Un directeur était un parasite, « jaloux d’obtenir le secret des familles, aimant à trouver les portes ouvertes dans les maisons des grands, à manger souvent à de bonnes tables, à se promener en carrosse dans une grande ville, et à faire de délicieuses retraites à la campagne, à voir plusieurs personnes de nom et de distinction s’intéresser à sa vie, à sa santé, et à ménager pour les autres et pour lui-même tous les intérêts humains…, couvrant tous les intérêts du soucieux et irrépréhensible prétexte du soin des âmes ». […] C’était pourtant au fond une âme assez basse, et pleine de vénération pour les grandeurs humaines ; d’ailleurs tracassier et processif.
Ce régime, dit-il, me réussissait à merveille, et j’étais alors un des plus beaux enfants qui aient jamais foulé de leurs pieds nus les pierres de nos montagnes, où la race humaine est cependant si saine et si belle. […] L’épisode de Graziella a des parties supérieurement traitées et dans lesquelles on reconnaît un pittoresque vrai, sans trop de mélange du faux descriptif, un sentiment vif de la nature et de la condition humaine.
Les disputes du quiétisme, de l’amour pur & parfait, si humiliantes pour la raison humaine, auroient eu le même sort, sans le nom des personnages qui s’y trouvèrent entraînés ; Louis XIV, madame de Maintenon, & les deux plus beaux génies qui fussent alors dans l’église. […] Cette ambition d’avoir des disciples, la plus forte peut-être de toutes celles du cœur humain, commune aux grands dévots, aux grands philosophes & aux grands scélérats, s’empara de nos deux mystiques.
Suivant lui, elles doivent principalement exprimer, non des rapports définis de causalité, mais le sens dans lequel se dirige l’évolution humaine en général ; elles ne peuvent donc être découvertes à l’aide de comparaisons, car pour pouvoir comparer les différentes formes que prend un phénomène social chez différents peuples, il faut l’avoir détaché des séries temporelles auxquelles il appartient. Or, si l’on commence par fragmenter ainsi le développement humain, on se met dans l’impossibilité d’en retrouver la suite.
En groupant toutes ces têtes de femmes autour du beau visage du cardinal Jules, en l’entourant de cette guirlande de fleurs humaines, il nous a éclairé d’un reflet velouté qui nous les achève les traits charmants de ce ministre de la souplesse, de la grâce insinuante et de la flatterie, qui régna sur la France par une femme, et dont la politique fut la force dans la douceur. […] … Tout a son compte ici, et la femme, et la nature humaine, et comme il est réglé vite, non pas sans tristesse, mais sans se fâcher !
Franchement, c’est à ne rien comprendre à la logique humaine ! […] Il y a dans les choses humaines beaucoup de bravoure et de talent perdus, et si ce n’est pas la gloire de l’homme, c’est la gloire de Dieu !
L’orpheline, nommée Madelaine, dans le roman, est madame Raison et Caractère, mais Hélène, qui est madame sans raison et sans caractère, est, de cette gerbe de trois femmes, la plus vraie, la plus humaine, la plus femme, et celle qui plaît davantage : je dirai tout à l’heure pourquoi… C’est ainsi que pour un premier roman (un coup d’essai), nécessairement d’une certaine étendue, madame de Molènes nous en donne trois, mais trois dans cette manière raccourcie qui, jusque-là, avait été la sienne. […] VII Cela s’appelle Monsieur Adam et Madame Ève 56, et c’est la longue, l’éternelle, l’amusante et la triste comédie du mariage qui est le fond de la comédie humaine où tous les faiseurs de pièces puisent depuis qu’il y a des faiseurs de pièces dans le monde, et qui doit cependant rester inépuisable !
Il raillait les métaphysiciens amateurs de métaphores, pour qui « l’entendement est le miroir qui réfléchit les idées », et qui définissent la volonté « une force aveugle guidée par l’entendement, éclairée par l’intelligence. » Mais au même instant il joignait l’exemple au précepte, et disait dans ce style choisi dont ses maîtres lui avaient donné le modèle : L’homme est porté à tout animer, à tout personnifier, à mettre quelque chose d’humain jusque dans les objets qui ont le moins de rapport à sa nature. […] À notre avis, cette méthode est un des chefs-d’œuvre de l’esprit humain.
Les stances, qui ont été saluées comme la négation du symbolisme et comme un retour authentique à l’art classique, ne sont-elles pas au contraire l’expression même de ce que le symbolisme comportait d’échec devant les sentiments profonds et les grandes idées humaines, le fruit de cendre que devaient découvrir à la fin ses feuillages dorés ? […] Faguet, mais de ce point de vue qui nous fait connaître comme un milieu de vérité transcendante le son purifié de la parole humaine.
Lui, il s’inquiète beaucoup des habiletés et des ruses de métier, et sa raillerie ingénieuse ne puise pas à même de la société pour ainsi dire ; Picard, pour ne prendre qu’un exemple proportionné, le Picard du bon temps était bien autrement que lui en pleine et vraie nature humaine.
A l’article Du Barlas, il le loue d’avoir quelquefois ennobli ses descriptions en y rattachant des sentiments humains ; ainsi, après avoir peint dans le cinquième chant de sa Semaine la migration des poissons voyageurs, le poëte ajoute cette gracieuse comparaison que M.
d’Alembert, dont la modestie n’a pas été sans doute éblouie par ces vers, où on lui prodigue des louanges qu’il doit avoir jugées lui-même très-outrées : Le Philosophe Diogene, A la honte du genre humain, Marchant, la lanterne à la main, Cherchoit un homme dans Athene.
Les Essais de Morale & de Littérature de cet Auteur sont remplis de réflexions vraies, solides, instructives, profondes, & toujours bien exprimées ; il en est un très-grand nombre de fines & de délicates qui annoncent un bon Littérateur, un Critique habile, & un ingénieux Interprete du cœur humain.
Priam doit se faire une grande violence pour parler ainsi au meurtrier d’Hector : il y a une profonde connaissance du cœur humain dans tout cela.
Or, il est aisé de prouver trois choses : 1º que la religion chrétienne, étant d’une nature spirituelle et mystique, fournit à la peinture un beau idéal, plus parfait et plus divin que celui qui naît d’un culte matériel ; 2º que, corrigeant la laideur des passions, ou les combattant avec force, elle donne des tons plus sublimes à la figure humaine, et fait mieux sentir l’âme dans les muscles, et les liens de la matière ; 3º enfin, qu’elle a fourni aux arts des sujets plus beaux, plus riches, plus dramatiques, plus touchants, que les sujets mythologiques.
Nous croyons le voir s’attendant à trouver à chaque ligne quelque grande découverte de l’esprit humain, quelque haute pensée, peut-être même quelque fait historique auparavant inconnu, qui prouve invinciblement la fausseté du christianisme.
Et, en effet, si vous la séparez un instant des passions terribles qui s’en sont servies et qui sont prêtes à s’en servir encore, si, la regardant aux entrailles, vous lui demandez, comme aux autres spéculations de la pensée, ses titres réels à l’estime ou à l’admiration des hommes, vous serez bientôt convaincu de l’impuissance et de l’inanité de cette espèce de littérature, qui depuis le commencement du monde de la métaphysique pivote sur trois ou quatre idées dont l’esprit humain a cent fois fait le tour, qui tient toute, en ce qu’elle a de vrai, dans sept chapitres d’Aristote, sans que jamais personne en ait ajouté un de plus, et à laquelle Dieu a plusieurs fois envoyé des hommes de génie inutiles, comme s’il avait voulu par là en démontrer mieux le néant !
Les connaisseurs jouent à la longue pour les pièces supérieures le rôle du Roi pour les Plaideurs et obligent la foule à les applaudir par respect et par respect humain. […] C’est le défaut humain qui a le plus d’estomac. […] Kant nous dit : en face d’un acte à faire ou à ne pas faire, demandez-vous si vous voudriez qu’il fût érigé en loi générale des actions humaines, on juge par-là de toute la morale de Kant. […] On voit qu’il ne ménage pas l’espèce humaine. […] Quand on y réfléchit on le trouve très juste, très vrai de grande vérité humaine et presque sans exagération.
On ne voit pas que les affaires humaines aillent, pour cela, beaucoup mieux. […] Et il s’en faut que le genre humain ait fini d’écrire. […] Deschanel sur Balzac et la Comédie humaine ? […] L’éloquence y coule sans effort des lèvres humaines. […] Toutes les passions humaines peuvent s’enclore entre les quatre murs d’une maison.
Qu’il est doux pour des législateurs humains de pouvoir contenter à si peu de frais les vœux de la multitude ! […] « Ils étaient royalistes, mais ils étaient philosophes ; une profonde connaissance de la nature humaine les avait dépris de la chimère d’une perfection absolue, ils savaient tolérer des abus en les déplorant, obéir à des lois en les improuvant. […] Je crois encore pour l’honneur du cœur humain que, s’il en avait eu l’idée tout entière, il aurait reculé devant elle. — J’ai la conviction que c’est moi qui suis cause que votre oncle est rappelé : il aura voulu vous donner une compensation. […] Retenez donc bien que la nature humaine, telle qu’elle est faite chez nous, comporte des sentiments quelquefois illégitimes et même cruels. […] De la Génération des connaissances humaines, mémoire qui a partagé le prix de l’Académie des sciences de Berlin, 1802.
Au pied de cette conviction née pour ainsi dire avec lui et qui dominait tout, les réminiscences railleuses, les désappointements déjà tant de fois éprouvés, les expériences faites par lui-même de la corruption mondaine et humaine, venaient mourir. […] « Bonaparte, mieux organisé pour le bonheur public et pour le sien, eût pu, avec moins de frais et plus de gloire, fixer les destinées du monde et se placer à la tête du genre humain. […] Tous les reproches adressés à La Fayette au sujet de ces journées du 22 juillet, des 5 et 6 octobre, me paraissent aujourd’hui abandonnés ou réfutés, et ils se réduisent à cette remarque morale, laquelle porte sur la nature humaine encore plus que sur lui. […] Chez celui-ci, en effet, l’humilité chrétienne, au-dessus de laquelle, comme beauté morale, il n’y a rien, a pourtant pris la forme d’une âme plus tendre et douce que vigoureuse, et, plus qu’il n’était nécessaire à l’angélique attitude de la victime, ce que j’appelle le généreux humain y a péri. Ce généreux humain éclate dans tout son ressort chez La Fayette captif, et non sans un auguste sentiment de déisme qui y fait ciel.
— Vilaine machine que le corps humain ! […] — Mais Hulot, crie Nefftzer, c’est humain, c’est superbe ! […] * * * — Paris, le véritable climat de l’activité de la cervelle humaine. […] C’est triste pour l’énergie des affections humaines. […] Chez Gavarni une mémoire extraordinaire des faces humaines, un moment entrevues.
Gauvain, c’est le courage intrépide, mais en même temps généreux, humain, clément. […] Ils vont périr, car nulle force humaine ne peut ébranler la porte de fer qui leur ferme le passage et dont Lantenac seul a la clef. […] Les plus forts payent toujours leur tribut à la faiblesse humaine. […] Ils ont le mouvement d’une machine et non celui d’un être humain. […] — Il est bien fait et il y a un dénouement, dénouement très vrai, très humain.
Ainsi passent la jeunesse, l’amour, la grâce, les ambitions, les projets de l’âme humaine ! […] Avec son rare talent d’écrivain, l’auteur y a entassé toutes les fantaisies, tous les rêves, toutes les ivresses, voire même les cauchemars qui puissent sortir d’un cerveau humain. […] Si on retrouvait cette Bible, il y aurait beaucoup de changement dans les opinions humaines ; mais il n’est guère à redouter qu’on mette la main dessus. […] » Enfin, cette fantaisiste définition de l’âme humaine : ? […] Mais, du moins, emportés, ceux-là, par le torrent de vie, par les maux inévitables, frappés par l’implacable loi de nature, plus inévitable que la loi humaine !
ô vanité de la gloire humaine !
Décidément l’esprit humain est plutôt stérile qu’autre chose, — surtout depuis juillet 1830.