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825. (1913) Le bovarysme « Première partie : Pathologie du bovarysme — Chapitre V. Le Bovarysme des collectivités : sa forme idéologique »

Barrès, le danger qu’il y a pour un groupe d’hommes à se concevoir, dans les parties essentielles de son énergie, à l’image d’un modèle élaboré par un groupe différent. […] Or, cette origine fictive, où disparaît leur caractère humain, leur donne accès dans l’esprit de tous les hommes. […] Un désir commun réunit en ira groupe homogène des hommes animés des mêmes besoins et qui appartiennent à des nationalités différentes. […] Jointe au facteur ethnique et à l’habitat, elle contribue puissamment à former entre ces hommes un état de cohésion. […] « Deux hommes ne pouvaient être agnats entre eux que si, en remontant toujours de mâle en mâle, ils se trouvaient ont avoir des ancêtres communs ».

826. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1877 » pp. 308-348

Le gros homme politique devient, en ces jours, la bête curieuse que se disputent les salons. […] Burty est l’homme de bien par excellence. […] Je voyage avec deux hommes gras : un jeune, un vieux. […] Il y a quelque chose de triste chez l’homme arrivé à la somme de notoriété, qu’un littérateur peut acquérir de son vivant. […] Son message est la plus horrible torture qu’on ait pu infliger à un homme d’honneur.

827. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Michelet » pp. 167-205

Il ne s’en aperçoit même pas, lui, cet homme si moderne qu’il en est insensé d’enthousiasme ! […] Avec un homme comme Michelet, la sagesse devait être de tout attendre et de ne rien espérer. […] Développez-lui, enfin, son sens de constructeur, son sens de castor, car l’enfant est un castor, avant d’être un homme (heureusement !) […] Il s’est trompé également sur les idées et sur les hommes, ces hommes que ses idées devaient nous manufacturer. […] L’homme monte sur l’autel.

828. (1894) Les maîtres de l’histoire : Renan, Taine, Michelet pp. -312

Sa vie de savant et d’homme de lettres allait commencer. […] L’histoire étudiera les faits, la philosophie les lois, l’histoire l’homme collectif, la philosophie l’homme individuel. […] L’homme ne veut pas être homme, mais ange, un Dieu ailé. […] » dit l’homme. […] C’est qu’on n’a encore rien trouvé de plus intéressant pour l’homme que l’homme même.

829. (1895) Nouveaux essais sur la littérature contemporaine

Il a connu l’homme en général, mais non pas les hommes en particulier. […] égale à celle de l’homme ? […] Gumplowicz, essayer de prouver que « l’homme depuis sa première apparition a toujours été homme ». […] Croirons-nous que l’homme s’y régénère ? […] L’homme a toujours été et sera toujours homme.

830. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XI. De la littérature du Nord » pp. 256-269

La tristesse fait pénétrer bien plus avant dans le caractère et la destinée de l’homme, que toute autre disposition de l’âme. […] Néanmoins il était plus facile de façonner à la servitude les Grecs que les hommes du Nord. […] Ce que l’homme a fait de plus grand, il le doit au sentiment douloureux de l’incomplet de sa destinée. […] C’est, comme je l’ai déjà dit, des opinions religieuses que dépend, en grande partie, l’effet que produit sur l’homme l’idée de la mort. […] La religion chrétienne, la plus philosophique de toutes, est celle qui livre le plus l’homme à lui-même.

831. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XVI. De l’éloquence et de la philosophie des Anglais » pp. 324-337

Avant la révolution, on ne remarque en philosophie qu’un seul homme, le chancelier Bacon. […] L’homme de génie fait quelques pas dans des sentiers inconnus ; mais il ne faut pas moins que la force commune et réunie des siècles et des nations pour frayer les grandes routes. […] Ils ont développé d’une manière supérieure la théorie métaphysique des facultés de l’homme ; mais ils connaissent et étudient moins les caractères et les passions. […] Les lois dirigent la plupart des relations des hommes entre eux. […] Montesquieu semble donner la vie aux idées, et rappelle à chaque ligne la nature morale de l’homme au milieu des abstractions de l’esprit.

832. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre II. Distinction des principaux courants (1535-1550) — Chapitre II. Jean Calvin »

Caractère de l’homme. […] Aux libertins il dit : l’homme est mauvais ; il faut réprimer la nature, et non s’y abandonner. […] C’est qu’en somme, elles détachent et humilient l’homme : or supprimer la concupiscence, tuer l’amour-propre, toute la vertu est là. […] Depuis Cicéron et Sénèque, depuis Épictète et Sénèque on n’avait jamais écrit sur l’homme avec autant d’ampleur et de précision : ce que l’esprit français enrichi par l’éducation classique fera excellemment, la description des traits généraux de l’homme moral, je le trouve dans Calvin, qui se place ainsi aux sources mêmes du génie classique. […] Il meurt en 1564 ; ce fut un homme de vie pure, de grand esprit, d’une sincérité absolue, qui, s’unissant à sa logique, le fit dur.

833. (1799) Jugements sur Rousseau [posth.]

Mais les hommes s’intéressent encore moins au plaisir de découvrir la vérité au dedans d’eux-mêmes, qu’à celui de prouver à un autre qu’il ne l’a pas trouvée. […] Si dans ce moment on s’était pressé de le juger, on se trouverait aujourd’hui bien ridicule ; et il est un exemple qu’il ne faut pas se hâter de prononcer sur les hommes avant d’être bien sûr qu’ils sont à leur place. […] Il n’y a pas grand mal à cela ; mais où j’en trouve davantage, c’est que tant d’esprit, de lumières, de vie et de chaleur, soit dépensé presque en pure perte, pour considérer l’homme dans des états d’abstraction, dans des états métaphysiques où il ne fut et ne sera jamais, et non l’homme tel qu’il est dans la société. […] Rousseau a beau dire que ce n’est point là l’homme de la nature, que c’est l’homme corrompu et gâté, et que ce n’est pas sa faute si l’homme a perdu, par le commerce de ses semblables, sa perfection originelle et primitive, qu’il veut tâcher de lui rendre. […] Je suis étonné qu’un écrivain si supérieur ait affecté dans quelques endroits un langage scientifique dont il aurait pu se passer, et qui n’a qu’un air d’étalage ; comme quand il dit que l’homme de la nature est une unité absolue, et que celui de la société est une unité fractionnaire qui tient au dénominateur ; et tout cela pour dire que l’homme isolé est un tout, et que celui de la société n’est que la partie d’un tout.

834. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Lenient » pp. 287-299

L’homme de lettres, on le cherche en vain, on ne le trouve pas ; et le critique, qui est au-dessus de l’homme de lettres, naturellement encore moins. […] … On a toujours ri dans l’Humanité, depuis sa chute : c’est le cri poussé par l’homme en tombant ! L’homme s’est moqué, à toute époque, de ses pouvoirs, de ses néants, de ses sentiments, de lui-même. […] Avec des hommes d’école n’ayant que l’individualité de leur école, vous pouvez avoir au-dessous, mais vous n’aurez rien au-dessus ! […] et non plus seulement comme un homme jeté dans un moule, fait à l’emporte-pièce ou obtenu à l’aide de procédés quelconques ?

835. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Silvio Pellico »

Ce ne sera bien évidemment ni l’homme politique ni le poète. Le poète, selon nous, ne fut pas, et l’homme politique fut encore trop, sans être grand-chose. […] Ils siffleront l’homme tout entier ! […] Elles ne laissent jamais un homme à la place où cet homme était. […] Elles montrent l’homme dans une vérité plus sincère, et l’Histoire y gagne, si l’homme y perd, — ce qui vaut mieux !

836. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXV. Le Père Ventura »

Quelque chose de si incomparable à tout s’est produit parmi nous, que même la situation du prêtre, — de cet homme qui n’est qu’une voix — vox clamantis, — en est modifiée. […] Les souvenirs de l’orateur, plus ou moins brillants, ne nous voilaient pas l’homme d’idée. […] Nous ne croyons pas qu’effet de surprise plus désagréable se soit jamais produit en lisant un homme sur lequel on avait compté. […] Et cependant, comme tout homme qui a l’étoffe catholique sous la main et qui pourrait tailler là-dedans, le P.  […] Ne parlait-il pas devant l’homme qui sait que le pouvoir est la vertu des rois et qui en a fait la sienne ?

837. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXVII. Silvio Pellico »

Ce ne sera bien évidemment ni l’homme politique ni le poëte. […] Ils siffleront l’homme tout entier. […] Elles ne laissent jamais un homme à la place où cet homme était. […] Elles montrent l’homme dans une vérité plus sincère, et l’histoire y gagne, si l’homme y perd — ce qui vaut mieux ! […] Sans le christianisme, il serait presque acéphale, cet homme sans esprit, sans talent, sans volonté, sans passion, sans amour, du moins comme le sentent les hommes !

838. (1913) La Fontaine « V. Le conteur — le touriste. »

Est-ce parce qu’il y a à regretter qu’elle n’ait pas épousé un homme d’esprit ? […] Cet homme (il n’aimait que les mers d’Italie) a osé trouver affreuse la baie de Saint-Malo. […] Mais est-il un psychologue, cest-à-dire un homme qui étudie les hommes et qui les regarde, non pas dans leurs vertus ou dans leurs vices généraux, mais en eux-mêmes, particulièrement et individuellement, comme un La Bruyère, est-il cet homme-là ? […] Il est le La Bruyère des animaux ; mais il n’est pas du tout le La Bruyère des hommes, et c’est La Bruyère qui est le La Fontaine des hommes. […] Il a peu interrogé les hommes.

839. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome I

Et quel est l’homme de bien qui balancerait à mourir pour son pays, quand sa mort peut lui être utile ? […] Un homme que la loi condamne à mort n’est-il pas toujours dans un danger évident, puisqu’il ne peut vivre que par grâce ? […] C’est ce qui pourrait faire douter que la raison de l’homme profite réellement de ce qu’on appelle les nouvelles lumières. […] La fausse pitié qu’il affecte pour l’homme qui lui faisait envie est un véritable outrage. […] Qu’un homme à paragraphe est un joli galant !

840. (1890) L’avenir de la science « VI »

Un journaliste, un industriel sont des hommes sérieux. […] Mais tout autre qui y consacre sa vie se mêle de ce qui ne le regarde pas, à peu près comme un homme qui apprendrait les procédés d’un métier, sans vouloir jamais l’exercer. […] Mais longtemps encore il faudra pardonner aux savants de n’être ni philosophes, ni hommes du monde, ni hommes d’État, même quand ils s’intitulent, comme en Allemagne, conseillers de cour. […] C’est plaisir de le voir faire le brave et le dégagé, l’homme du monde qui n’entend rien aux sciences et sait tout sans avoir jamais rien appris. « Ce ne sont ici, dit-il, que resveries d’homme qui n’a gousté des sciences que la crouste première en son enfance et n’en a retenu qu’un général et informe visage : un peu de chaque chose, et rien du tout, à la françoise. […] Enfin, c’est toute une petite manière de faire fi des qualités du savant, pour se relever par celles de l’homme de sens et de l’homme d’esprit, qui caractérise supérieurement l’esprit français, et que Mme de Staël a si finement appelé le pédantisme de la légèreté 65.

841. (1889) La critique scientifique. Revue philosophique pp. 83-89

En achevant la lecture de ce livre, on se prend à regretter la mort prématurée de l’homme qui l’a écrit. […] C’est un excellent moyen de l’analyse psychologique, celle qui étudie l’œuvre, je le répète avec lui, « en tant que signe de l’homme qui l’a produite ». […] On en devra remplacer l’usage par l’estimation des groupes d’hommes où l’œuvre a trouvé succès, et construire une psychologie des peuples sur le même fonds que celle des individus. […] H., dans la synthèse, entend toujours « façonner un homme visible sur le schéma de son intelligence » (p. 180). […] Ou, plus justement peut-être, l’homme intellectuel et l’homme moral, un peu de l’un, un peu de l’autre.

842. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre IV. Mme Émile de Girardin »

Il n’y a rien de moins homme que ces Lettres, et je défierais bien le plus neuf en sensation, donnée par le style, de se faire illusion une minute sur le sexe de la main qui a écrit de si délicieuses frivolités ! […] Le masque même, dans Mme de Girardin, a sa pudeur et il pâlit et rougit comme n’ont pâli et n’ont jamais rougi les hommes. En vain, pour diminuer sans doute la difficulté d’être un homme, conçut-elle son vicomte de Launay d’une délicatesse et d’une aristocratie approchant de l’aristocratie et de la délicatesse qui restent encore aux femmes de cette heure, et lui donna-t-elle ce ton comme il faut et rare que les hommes d’à présent n’ont plus. […] Les hommes ne s’y sont pas trompés, du reste. […] Non qu’il n’y ait que chiffons, en ce chef-d’œuvre monté sur pointes d’aiguilles ; il y a aussi tout ce qui peut paraître suffisamment imposant en Belgique ou ailleurs et digne de la lecture des hommes.

843. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Eugène Pelletan » pp. 203-217

Cet homme de progrès n’a point progressé. […] Et, en effet, pas un mot de rancune, dans l’introduction de Pelletan, contre cet homme d’énergie et d’ordre qui fît, lui, son Deux-Décembre au mois de Juin. […] L’homme qui écrit des choses de ce calibre de fausseté n’a plus le droit d’être cru sur rien. […] L’amuser sur de Maistre, cet homme imposant, était difficile. […] Béranger, seul de tous ces hommes exagérés ou faussés en mal ou en bien, Béranger seul est étonnamment bien jugé.

844. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Benjamin Constant »

… Outrage si cruel au cœur et à la vanité des hommes, qu’ils sont allés jusqu’à des raisons scientifiques pour expliquer ce qui leur était si dur de ne pas comprendre. […] Tandis que Madame Récamier, qui a perdu tant de cœurs, restera éternellement dans l’ombre incertaine de la sienne et tourmentera l’admiration et la curiosité des hommes comme une serrure à secret qui n’a pas de clé. […] Il y eut un pleurard qui se noya dans les larmes, un criard qui répandit son cœur dans des cris aigus, mais plus d’homme, — le contraire d’un homme, qui peut se laisser arracher le cœur, mais jamais sa fierté ! […] Jamais homme ne fut plus résigné à n’obtenir que des preuves d’un intérêt d’amitié en échange du dévouement le plus absolu. […] Benjamin Constant, l’inconsistant et le vaniteux homme d’esprit à qui on ne croyait guères que de l’esprit, y gagne une âme, et l’exquise Juliette Récamier y perd quelque peu, si ce n’est tout, de la sienne, laquelle semblait divine et qui, véritablement, l’était trop pour nous… Benjamin Constant, qui a écrit ces lettres, y abdique comme écrivain dans les mains de l’homme, et l’homme y abdique à son tour dans les mains de l’amoureux.

845. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XII. MM. Doublet et Taine »

La voix de l’homme est un fait ultramondain étranger au cosmos et particulier à l’homme, venant, nous le voulons bien, d’une vie antérieure, mais à la condition que cette vie antérieure sera Dieu. […] L’homme tombe ; il perd Dieu, la lumière, l’intelligence. […] … L’éducation, la pédagogie, c’est la nécessité d’apprendre à l’homme son malheur ; c’est le redressement de l’homme par la peine. […] L’homme ne vit ici-bas qu’en s’écroulant. […] Taine est un homme du dix-huitième siècle.

846. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « La Fontaine »

Spécialement, dans ce temps-ci, deux hommes se sont occupés plus que personne de La Fontaine. […] Taine a été, un jour, cet homme-là ! […] L’homme du matérialisme positiviste n’existait pas encore en lui, — et du système physiologique à l’aide duquel il explique tout dans le talent des hommes, il n’avait, à ce moment, pris que ce qu’il en faut pour que ce soit une idée juste. […] Quelle bonhomie pouvait-il y avoir dans ces dictateurs, ces absolus, ces hommes terribles ? […] C’était un homme plutôt à laisser là même les bonnes fortunes commencées, pour rentrer plus vite dans son rêve.

847. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Ch. Bataille et M. E. Rasetti » pp. 281-294

Parmi les choses positives, dont la résultante est le talent d’un homme, il n’y a rien de commun entre M.  […] Champfleury, le chef titulaire d’une École où il y a un homme comme M.  […] C’est un homme, c’est-à-dire un mâle, pour M.  […] Inconséquence, pour le dire en passant, d’un homme aussi homme que M.  […] Il croit à l’égalité intellectuelle de l’homme et de la femme.

848. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Gogol. » pp. 367-380

… Gogol est présentement un des hommes les plus célèbres de la Russie. […] La raison, dit-il, c’est qu’un tel homme a des esclaves ; comme si Gobseck, avec les passions qu’il déchaîne en leur montrant son or, n’en avait pas ! […] tel pays et tel homme. […] Rien n’entre mieux dans le cœur des hommes que leur propre image qu’on leur rapporte, car jamais ils ne pourront croire que les réfléchir, ce ne soit pas les admirer ! […] Charrière, un homme du premier ni du second ordre, que Nicolas Gogol, l’auteur des Ames mortes.

849. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXIV. Des panégyriques depuis la fin du règne de Louis XIV jusqu’en 1748 ; d’un éloge funèbre des officiers morts dans la guerre de 1741. »

D’ailleurs, le régent avait le secret des hommes et des cours. […] Il eut ce mépris de l’opinion publique, qui est le dernier vice dans un particulier et le dernier crime dans un homme puissant. […] Les grands hommes même obéissent jusqu’à un certain point à leur siècle ; mais en lui cédant, ils le dirigent ; et mêlant leur génie au goût dominant, ils le réforment. […] Il n’a point le tour original, fort et rapide de La Bruyère, mais il peint souvent par de grands traits l’homme que La Bruyère n’a peint que par les ridicules et les faiblesses. […] Les hommes de lettres les plus distingués brigueraient à l’envi l’honneur de prononcer cet éloge funèbre.

850. (1894) La vie et les livres. Première série pp. -348

M. le professeur Koschwitz, homme sérieux, en est encore tout ébaubi. […] Mais nous savons de quelle endurance étaient capables les hommes de ce temps-là. […] Quel homme, demande M.  […] où l’on pourra se parler, non pas d’Allemand à Français et la-menace à la bouche, mais d’homme à homme et le cœur sur les lèvres ! […] Ces hommes ne sont pas des animaux ; il faut bien qu’ils déjeunent.

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