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441. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre II. Mademoiselle Mars a été toute la comédie de son temps » pp. 93-102

Ni le roman intime (feu le roman intime, faudrait-il dire), ni feu le drame moderne, toujours escortés de quelques héros mystérieux sans explication et sans nom, et tout noir, n’ont jamais préoccupé la curiosité et la sagacité du lecteur, autant que l’a fait ce bel Alceste, créé tout exprès et mis au monde par Molière, quand Molière voulut dire à tous et à chacun, enfin, les plus secrètes pensées de son esprit et de son cœur. […] dites-vous avec dédain et pitié, en rejetant le manteau sur le cadavre du héros ; au contraire l’énigme transparente de Molière, après tant d’explications de tout genre, reste encore inexpliquée.

442. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Rigault » pp. 169-183

et il faut être presque un héros pour la braver. Les héros, qui n’abondent pas plus en littérature qu’en histoire, ont donc, Byron excepté, manqué contre Horace.

443. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XIII. M. Nicolardot. Ménage et Finances de Voltaire » pp. 297-310

Louis Nicolardot prend des proportions d’importance à l’égal même de son héros, si c’est bien héros qu’il faut dire.

444. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. H. Wallon » pp. 51-66

Le héros de Taillebourg et de la Massoure est, certes ! […] Les héros ne sont pas rares sur le trône de France.

445. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Crétineau-Joly » pp. 247-262

Il ne chouanna pas sur le terrain de l’action militaire, comme Rio, ce héros de quinze ans, décoré à quinze ans, en 1815. […] Un apologiste a de la fierté pour son héros.

446. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Prosper Mérimée. » pp. 323-336

Les Héros seuls n’hésitent pas. Ils savent toujours quel devoir doit céder à l’autre, et les Inspirés, ces héros de l’esprit, n’hésitent pas non plus ; car la vocation véritable, — j’entends celle-là dans laquelle la volonté et ses ahans ne sont pour rien, — la vocation est une despote impérieuse , qui n’en souffre pas une autre à côté d’elle.

447. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Francis Wey »

Mal élevé comme la plupart des hommes de cette époque infortunée, tiré à deux éducations contraires qui ne valent pas mieux l’une que l’autre, et qui, le rompant dans le centre même de son être à la place où les convictions doivent se bâtir leur forteresse, le hachent en deux tronçons plus ou moins saignants qui s’agiteront, sans se rejoindre dans un impuissant scepticisme, Christian, le héros du livre, est, une fois de plus, l’éternel malade dont nous avons tant étudié la maladie sur cette race de lépreux sublimes, Werther, René, Obermann, et tant d’autres animæ viles dans lesquelles le génie s’est expérimenté lui-même. […] Ce roman effraie et rassure tout à la fois… Vous croyez que son héros, par manque de caractère, va glisser dans la niaiserie de ce temps, la niaiserie immense : eh bien, non !

448. (1888) Portraits de maîtres

Avec les meilleures pages de Lamartine, vous créez l’homme de dévouement et de sacrifice, le juste, le chrétien, le citoyen, le héros. […] George Sand a dit d’une de ses héroïnes qu’elle alliait le courage de l’homme à la grâce de la femme. […] En effet ses héroïnes autour d’elles répandent et propagent la bonté. […] Des prouesses d’imagination les égalent à leurs héros ; car ils sont eux-mêmes les chevaliers errants de l’art et de la poésie. […] Si, dans le vieux roman de la Table ronde, Viviane apparaît comme une perfide enchanteresse, l’héroïne du maître contemporain est tout autrement représentée.

449. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Colet, Louise (1810-1876) »

Un des héros de Siraudin s’écrie en une bonne phrase macaronique : Ma fille est droite comme un I, sauf quelques inégalités… que tu ne blâmeras pas.

450. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Gille, Philippe (1831-1901) »

Philippe Gille excelle dans ces courts poèmes, et le Héros, Homère et son guide, Attente, sont de petits tableaux achevés sur une idée ingénieuse.

451. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mockel, Albert (1866-1945) »

. — Stéphane Mallarmé, un héros (1899).

452. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 418-420

Des Héros efféminés, des images licencieuses, des madrigaux emmiellés, ne sont propres ni à former ni à divertir une Nation jalouse de la véritable gloire.

453. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 88-90

ce bizarre enthousiasme les porte à tant d’intrigues, à tant de manéges, à tant de folles déclamations, qui ne trompent tout au plus qu’un moment, que celle-ci mérite une gloire particuliere pour avoir consacré sa plume à la défense des Héros des siecles passés, & vraisemblablement des siecles à venir.

454. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — J. — article » pp. 531-533

Imbert a créé son Héros, & le caractere qu’il lui a donné est des mieux imaginés & des plus agréablement soutenus.

455. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » pp. 353-355

Titon auroit dû mettre plus de discernement dans le choix de ceux qu'il a gratifiés de l'apothéose ; Abeille, Baïf, Colletet, Dalibrai, l'Etoile, &c. ne devoient jamais s'attendre à figurer parmi ses Héros ; & la distinction cesse d'être flatteuse, quand elle est trop prodiguée.

456. (1761) Salon de 1761 « Peinture —  Dumont le Romain  » pp. 115-116

Il a élevé son héros sur le corps même de la Discorde dont les cuisses sont foulées par les pieds de cette figure.

457. (1869) Philosophie de l’art en Grèce par H. Taine, leçons professées à l’école des beaux-arts

Chose étrange, à l’aube de la civilisation, quand ailleurs l’homme est bouillant, naïf et brutal, un de leurs deux héros est le subtil Ulysse, l’homme avisé, prévoyant, rusé, fertile en expédients, inépuisable en mensonges, l’habile navigateur qui toujours songe à ses intérêts. […] On les célèbre par occasion, à la mort d’un héros, pour honorer un étranger. […] Plusieurs d’entre eux renouvelèrent les exploits des héros fabuleux. […] Alexandre arrivant dans la Troade se dépouilla de ses habits pour honorer Achille en courant avec ses compagnons autour de la colonne qui marquait la sépulture du héros. […] Un Perse, parent de Xerxès et le plus grand de son armée, étant mort à Achante, les habitants lui sacrifièrent comme à un héros.

458. (1884) L’art de la mise en scène. Essai d’esthétique théâtrale

La représentation l’amoindrit presque toujours, en atténue les proportions psychologiques et en rapetisse sensiblement les héros. […] C’est sur ce fond propice que se détachent les héros du drame : ils ont la stature, le regard, le geste, la voix qu’ils doivent avoir. […] Le héros se dresse alors et jette à son fils ce vers qui l’accable : Perfide ! […] En soi, ce costume ne me paraît approprié ni à la situation ni au caractère du héros grec. […] C’est l’entrée triomphale d’un héros, d’un conquérant, du représentant et du sauveur de la monarchie.

459. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 249-251

Le tableau qu’il trace de la piété de son Héros, nous a paru réunir la plus grande noblesse à la plus grande simplicité.

460. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — N. — article » pp. 412-415

C’est donc un nouveau degré de gloire pour les Héros du Parnasse Latin & François, d’avoir exercé les talens d’un homme dont les Ecrits seuls immortaliseroient le nom, si ses lumieres supérieures, ses vertus sociales ne le destinoient déjà à l’immortalité.

461. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 266-268

Scudery avoit dédié Alaric ou Rome vaincue, à Christine, Reine de Suede, qui comptoit parmi ses Ancêtres le Héros de ce Poëme.

462. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre troisième. Histoire. — Chapitre VI. Voltaire historien. »

Prudent et ferme dans le conseil, intrépide dans les combats, sans être emporté, compatissant comme s’il n’avait jamais été que malheureux, il n’est pas donné à l’homme de pousser plus loin la vertu… Attaqué de la peste devant Tunis… il se fit étendre sur la cendre, et expira à l’âge de cinquante-cinq ans, avec la piété d’un religieux et le courage d’un grand homme. » Dans ce portrait, d’ailleurs si élégamment écrit, Voltaire, en parlant d’anachorète, a-t-il cherché à rabaisser son héros ?

463. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Henriette d’Angleterre » pp. 7-9

Imprimé en Hollande cinquante ans après la mort de l’héroïne, vingt-sept ans après celle de l’auteur, ce livre était semé de fautes hollandaises, les plus belles fautes qui puissent étaler leur sottise sur le sens ou la langue d’un ouvrage.

464. (1856) Cours familier de littérature. I « IIIe entretien. Philosophie et littérature de l’Inde primitive » pp. 161-239

« Le poète racontait l’ascension graduelle d’un héros, d’épreuve en épreuve, jusqu’au ciel, par les gradins ardus de l’Himalaya. À mesure que la route devient plus longue, plus pénible et plus glaciale, le héros est abandonné de lassitude par ceux qui l’ont le plus aimé sur terre, qui ont d’abord tenté de le suivre, mais qui, rebutés de ses infortunes, retournent en arrière, ou succombent à ses pieds sur les sommets de glace et de neige dans son ascension. […] « Le héros arrive enfin aux portes du ciel. […] Un des combattants, le héros Arjoùn, à l’aspect de ses parents, de ses amis, de ses compatriotes, qu’il faut frapper dans cette guerre civile, sent défaillir en lui son cœur, et préfère recevoir la mort au malheur de la donner. Le demi-dieu Krisna, qui combat à côté d’Arjoùn, mais qui combat avec l’impassibilité divine, gourmande le héros de sa faiblesse.

465. (1856) Cours familier de littérature. II « VIIIe entretien » pp. 87-159

Il s’ensuit que les poètes, ces organes réputés divins de l’imagination du genre humain, ont été forcés d’introduire dans le poème épique, ce grand résumé chanté des deux mondes, un monde invisible à côté et au-delà du monde visible, la matière et l’esprit, l’homme complet, héros ou martyr sur la terre, demi-dieu dans les olympes, ou supplicié dans les enfers. […] La vieillesse, la contemporanéité, l’égalité de niveau entre l’orateur et le héros couché à ses pieds, complétaient l’éloquence. […] « Jetez les yeux de toutes parts », dit Bossuet : « voilà ce qu’a pu faire la magnificence et la piété pour honorer un héros : des titres, des inscriptions, vaines marques de ce qui n’est plus ; des figures qui semblent pleurer autour d’un tombeau, et de fragiles images d’une douleur que le temps emporte avec tout le reste ; des colonnes qui semblent vouloir porter jusqu’au ciel le magnifique témoignage de notre néant ; et rien enfin ne manque dans tous ces honneurs, que celui à qui on les rend. […] Pleurez sur cette triste immortalité que nous donnons aux héros ! […] Tous ensemble, en quelque degré de sa confiance qu’il vous ait reçus, environnez ce tombeau ; versez des larmes avec des prières ; et, admirant dans un si grand prince une amitié si commode et un commerce si doux, conservez le souvenir d’un héros dont la bonté avait égalé le courage.

466. (1894) La bataille littéraire. Cinquième série (1889-1890) pp. 1-349

Pour notre héroïne, il n’y a pas de suicide, mais reprise, après l’abandon du « séducteur », de la vie triste et monotone à laquelle elle avait cru échapper. […] Puyjoli, le héros du livre, ne le cède en rien aux autres héros de la Révolution, et c’est crânement qu’il suit le chemin d’une vie qui aboutit à l’escalier de l’échafaud. […] J’ai dit plus haut que le héros de M.  […] » sanglote le cocher sincèrement ému par le récit des malheurs des jeunes héros de Shakespeare. […] La scène des adieux de ces pauvres héros qui n’ont été ni amant, ni maîtresse, finit, hélas !

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