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566. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXVI. Des oraisons funèbres et des éloges dans les premiers temps de la littérature française, depuis François Ier jusqu’à la fin du règne de Henri IV. »

Dans la religion, dans la guerre, dans la finance et dans les lois, il suivit les sentiers tracés. […] Mais il y a apparence que de si lâches mensonges n’étaient ni pour les grands, ni pour les esprits déliés ; c’était l’appât grossier du peuple, qui, dans ces temps de factions et de guerres, était souvent opprimé, égorgé et trompé. […] En effet, qu’on suppose un orateur doué par la nature de cette magie puissante de la parole, qui a tant d’empire sur les âmes et les remue à son gré ; qu’il paraisse aux yeux de la nation assemblée pour rendre les derniers devoirs à Henri IV ; qu’il ait sous ses yeux le corps de ce malheureux prince ; que peut-être, le poignard, instrument du parricide, soit sur le cercueil et exposé à tous les regards ; que l’orateur alors élève sa voix, pour rappeler aux Français tous les malheurs que depuis cent ans leur ont causés leurs divisions et tous les crimes du fanatisme et de la politique mêlés ensemble ; qu’en commençant par la proscription des Vaudois et les arrêts qui firent consumer dans les flammes vingt-deux villages, et égorger ou brûler des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants, il leur rappelle ensuite la conspiration d’Amboise, les batailles de Dreux, de Saint-Denis, de Jarnac, de Montcontour, de Coutras ; la nuit de la Saint-Barthélemi, l’assassinat du prince de Condé, l’assassinat de François de Guise, l’assassinat de Henri de Guise et de son frère, l’assassinat de Henri III ; plus de mille combats ou sièges, où toujours le sang français avait coulé par la main des Français ; le fanatisme et la vengeance faisant périr sur les échafauds ou dans les flammes, ceux qui avaient eu le malheur d’échapper à la guerre ; les meurtres, les empoisonnements, les incendies, les massacres de sang-froid, regardés comme des actions permises ou vertueuses ; les enfants qui n’avaient pas encore vu le jour, arrachés des entrailles palpitantes des mères, pour être écrasés ; qu’il termine enfin cet horrible tableau par l’assassinat de Henri IV, dont le corps sanglant est dans ce moment sous leurs yeux ; qu’alors attestant la religion et l’humanité, il conjure les Français de se réunir, de se regarder comme des concitoyens et des frères ; qu’à la vue de tant de malheurs et de crimes, à la vue de tant de sang versé, il les invite à renoncer à cet esprit de rage, à cette horrible démence qui, pendant un siècle, les a dénaturés, et a fait du peuple le plus doux un peuple de tigres ; que lui-même prononçant un serment à haute voix, il appelle tous les Français pour jurer avec lui sur le corps de Henri IV, sur ses blessures et le reste de son sang, que désormais ils seront unis et oublieront les affreuses querelles qui les divisent ; qu’ensuite, s’adressant à Henri IV même, il fasse, pour ainsi dire, amende honorable à son ombre, au nom de toute la France et de son siècle, et même au nom des siècles suivants, pour cet assassinat, prix si différent de celui que méritaient ses vertus ; qu’il lui annonce les hommages de tous les Français qui naîtront un jour ; qu’en finissant il se prosterne sur sa tombe et la baigne de ses larmes : quelle impression croit-on qu’un pareil discours aurait pu faire sur des milliers d’hommes assemblés, et dans un moment où le spectacle seul du corps de ce prince, sans être aidé de l’éloquence de l’orateur, suffisait pour émouvoir et attendrir ?

567. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXIII. »

Par-là Coleridge, très admiré de son temps, surtout dans son pays, poëte extraordinaire plutôt que grand poëte, assorti dans sa maladie même aux imaginations effarées par la guerre et la Terreur, a p^ du dans l’estime d’une époque plus calme ; mais il est encore un témoin éclatant du passé, l’image d’une grande puissance exercée sur les âmes, l’exemple salutaire d’un retour à la justice et à la raison, inspiré par le spectacle même des abus de la force et des iniquités de la conquête. […] L’un et l’autre caractère respirent dans cette hymne pour le jour de Saint-Étienne : « Le Fils de Dieu s’avance à la guerre, pour gagner une royale couronne. […] Tous les peuples du monde étaient présents à sa charité ; et ce pieux enthousiasme anticipait de quelques siècles, à ses yeux, le travail des peuples civilisés, ce travail de salut spirituel incessamment servi par les guerres, le commerce, les arts, l’ambition de puissance et de gain des nations de l’Europe.

568. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » pp. 150-151

L’Histoire générale des guerres, & l’Histoire du commerce et de la navigation, prouvent que l’esprit de M. le Chevalier d’Arcq n’est pas moins susceptible de profondeur & de solidité, que de délicatesse & d’agrément.

569. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre VIII. De la cosmographie poétique » pp. 231-232

La fable des géants faisant la guerre aux dieux et entassant Ossa sur Pélion, Olympe sur Ossa, doit avoir été trouvée depuis Homère.

570. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » pp. 417-418

Son Introduction à la connoissance de l'Esprit humain est bien éloignée d'annoncer, comme l'a dit M. de Voltaire, dans l'Eloge funebre des Officiers morts dans la guerre de 1741, un prodige de vraie philosophie & de vraie éloquence, la profondeur & la force du génie, &c.

571. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre cinquième. Retour des mêmes révolutions lorsque les sociétés détruites se relèvent de leurs ruines — Argument » pp. 355-356

Ignorance de l’écriture ; caractère religieux des guerres et des jugements, asiles, etc.

572. (1874) Premiers lundis. Tome I « M. A. Thiers : Histoire de la révolution française — I. La Convention après le 9 thermidor. »

Quels généraux, quels soldais n’ont jamais fait dans la guerre que ce qu’il fallait faire, et ont su s’arrêter où la raison froide et tranquille aurait désiré qu’ils s’arrêtassent ? N’étions-nous pas en état de guerre contre les plus nombreux et les plus redoutables ennemis ?

573. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre I. La préparations des chefs-d’œuvre — Chapitre I. Malherbe »

Il chante la paix rendue à la France, l’ordre restauré avec la monarchie, la haine de la guerre religieuse et civile : choses qui lui tiennent au cœur, mais à tout le monde avec lui. […] Il faisait une guerre impitoyable aux chevilles, à ce qu’il appelait pittoresquement la bourre de Desportes.

574. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIII » pp. 109-125

Elle fit son entrée dans le monde dans cette même année 1654, où l’abbé d’Aubignac et Molière faisaient la guerre aux précieuses, l’un à Paris, l’autre en province. […] Son mari était trésorier de l’extraordinaire des guerres, grand emploi de finance.

575. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 45, de la musique proprement dite » pp. 444-463

Tous les peuples ont eu des instrumens propres à la guerre, et ils s’y sont servi de leur chant inarticulé, non-seulement pour faire entendre à ceux qui devoient obéïr, les ordres de leurs commandans, mais encore pour animer le courage des combattans, et même quelquefois pour le retenir. […] Peut-être que les bruits de guerre de Thesée, les sourdines d’Armide, et plusieurs autres symphonies du même auteur auroient produit de ces effets qui nous paroissoient fabuleux dans le récit des auteurs anciens, si l’on les avoit fait entendre à des hommes d’un naturel aussi vif que des atheniens, et cela dans des spectacles où ils eussent été émus déja par l’action d’une tragédie.

576. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 32, que malgré les critiques la réputation des poëtes que nous admirons ira toujours en s’augmentant » pp. 432-452

Dans la troisiéme de ces scénes, Andromaque qui entend un bruit de guerre qui annonce la proclamation de son fils Astianax, se livre aux sentimens convenables à son caractere. […] L’examinateur, c’est l’auteur d’un écrit qui se publioit il y a vingt ans à Londres plusieurs fois chaque semaine, dit que le françois s’est tellement introduit dans les phrases angloises, lorsqu’il s’agit de parler de guerre, que les anglois ne peuvent plus entendre les rélations des sieges et des combats que leurs compatriotes écrivent en anglois.

577. (1880) Goethe et Diderot « Introduction »

Publiée immédiatement après nos défaites, l’étude sur Gœthe fut regardée par les journaux allemands de ce temps-là comme une vengeance tardive de vaincu ; mais les opinions qui y étaient exprimées n’étaient pas de la veille à l’état fixe dans la tête de l’auteur, et pas n’était besoin de la guerre pour les en faire sortir. […] … Après des années, après la fuite de ce char rapide des années qui passe sur tout et entraîne tout, quand le Romantisme a été mort et enterré comme Malbrough s’en va-t’en guerre (il y était allé !)

578. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Victor Cousin »

Il parla de l’antagonisme fatal des idées, aussi bien dans l’histoire que dans la pensée, dans la conscience de l’homme que dans l’humanité ; enfin il amnistia la guerre, fit une théorie sur les grands hommes qui leur arrachait ce qu’il y a de plus beau en eux : leur libre individualité ; et, adroitement, se coulant de ces hauteurs où il s’était laissé enlever, au niveau abaissé de son auditoire, sentant bien qu’il avait affaire à un genre de public qui aurait donné toutes les spéculations métaphysiques pour une chanson de Béranger, il arriva en dernier ordre, par une subtilité de dialectique, à la Charte, cette chimère de l’époque d’alors, et posa comme l’idéal de sa philosophie la monarchie constitutionnelle, aux cris d’enthousiasme de tous ces Prudhommes de vingt ans ! […] Non content de l’être dans ses idées sur la création, les grands hommes, la guerre, etc., etc., n’a-t-il pas écrit la phrase suivante : « Supposer que le monde est vide de Dieu et que Dieu est séparé du monde, c’est une abstraction insupportable et presque impossible. » Ainsi, il aura été panthéiste comme il aura été tout !

579. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « M. Théodore de Banville »

Quelle férocité dans cet Archiloque de la guerre, qui ne mord pas seulement le pied de l’homme qui l’a abattu, mais qui mord même le sabot de son cheval ! […] Le Bismarck évoqué par le poète a, sur ce cheval rossé par la guerre, la taille historique d’Attila, et on pense à la fière parole que le Hun dévastateur disait du sien : « L’herbe est courte où mon cheval a passé ! 

580. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Jules Sandeau » pp. 77-90

La guerre finie, elle, qui l’a faite aussi et qui a été épargnée par ses folles de balles, comme disait Souvarow, revient dans son château, désert et ruiné, où elle retrouve les débris en miettes de son mobilier d’opulence, grâce à l’abbé Pyrmil, qui les a sauvés en les cachant, et qui les rapporte comme il rapporterait les vases saints au tabernacle. […] Or, c’est au moment où il va se livrer en paix à cette occupation salubre et charmante, que la guerre finie se rallume en Bretagne et que Renée y pousse son faible époux.

581. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Rambosson, Yvanhoé (1872-1943) »

Or, elle me semble se distinguer par un double sens de la guerre et du mystère ; elle est splendidement combative et délicieusement peureuse ; elle se rue sans crainte à la bataille et tremble au murmure d’une feuille au vent.

582. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Venevault, Boizot, Bachelier et Francisque Millet » p. 222

Ses Récompenses accordées au métier de la guerre, et il dit : Au pont Notre-Dame.

583. (1882) Hommes et dieux. Études d’histoire et de littérature

La guerre des Marcomans éclate avec une âpreté redoutable. […] Depuis les guerres Puniques, Rome n’avait pas été en pareil péril. […] Il dépouille son palais pour subvenir à la guerre ; il le laisse aussi nu que la tente qu’il va habiter. […] Étrange figure que celle de ce Caliban de la guerre ! […] Il se battit bravement à Montlhéry, à Liège et dans la guerre de l’Artois.

584. (1898) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Troisième série

D’abord elles n’aiment pas les changements, et une grande guerre est un changement profond dans tout l’état social ; ensuite elles n’aiment pas la guerre, parce qu’elles n’aiment ni la victoire ni la défaite. […] Elle admettra, à la rigueur, des guerres de commerce, des guerres lointaines, faites avec des vaisseaux, comme Cartilage ; des guerres d’extension territoriale, non ; celles-là, ce sont les monarques ou les aristocraties puissantes qui les font. […] L’Europe est en guerre continuelle depuis trois cents ans. […] Or ce qui supprime les inférieurs et ce qui par conséquent égale et nivelle l’humanité, c’est la force, c’est la guerre. La guerre est moyen d’égalité, donc moyen de justice.

585. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des romans — Préfaces de « Bug-Jargal » (1826-1832) — Préface de 1826 »

L’auteur suppose que, pendant les guerres de la révolution, plusieurs officiers français conviennent entre eux d’occuper chacun à leur tour la longueur des nuits du bivouac par le récit de quelqu’une de leurs aventures.

586. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome IV pp. 5-

Il n’est pas jusqu’aux fureurs de la guerre qui, réglées par un art diplomatique, ne prescrivent une mesure à l’effusion du sang, et ne modèrent l’horreur de ses actes inhumains, par les conventions d’un honneur et d’une générosité d’ostentation. […] Les six derniers chants seront destinés aux images de la guerre, et se rempliront d’une foule d’incidents tantôt pathétiques ou gracieux, tantôt majestueux ou terribles. […] La date de la naissance de Camoëns en un siècle illettré, dans une nation agitée par la guerre, et par les entreprises du commerce, nous apprend combien son génie fut inventeur, et combien il eut à combattre l’ignorance générale. […] Le meurtre et le pillage, accompagnant souvent de pareilles offenses, l’horreur de voir traîner leurs filles et leurs femmes en esclavage, allumèrent entre eux un ressentiment qui ne pouvait s’éteindre que dans les flots de sang répandus par la guerre. […] Comment la guerre y est-elle représentée ?

587. (1900) La vie et les livres. Cinquième série pp. 1-352

Ce digne ecclésiastique était en guerre avec les personnages influents de sa paroisse. […] Survient la guerre. […] On mobilise un vaisseau de guerre pour le garder. […] Ce sont des prisonniers de guerre. […] Longtemps, les gens naïfs ont cru que les guerres de religion étaient définitivement éteintes.

588. (1864) Cours familier de littérature. XVII « CIIe entretien. Lettre à M. Sainte-Beuve (2e partie) » pp. 409-488

M. de Mareste est un homme qui rit souvent, mais chez qui le rire bienveillant ne va jamais jusqu’au cœur et laisse des larmes pour toutes les blessures, un homme qui, comme l’ami de Cicéron, se serait retiré au fond de la Grèce pendant les guerres civiles de Rome, pour éviter de haïr personne ; magister elegantium, un Saint-Évremond français suivant Hortense Mancini à Londres, afin d’aimer le beau jusque dans sa vieillesse ! […] Nourris et corrompus dans les guerres civiles, ambitieux, exacteurs, intéressés, sans scrupules, n’ayant en vue qu’eux-mêmes, ils avaient bien des vices. […] Il fallut quelque protection nouvelle et présente, telle que celle de Varus (on l’entrevoit), pour mettre le poète à l’abri de la vengeance, et pour tenir la main à ce que le bienfait d’Octave eût son exécution ; à moins qu’on n’admette que ce ne fut que l’année suivante, et après la guerre de Pérouse, Octave devenant de plus en plus maître, que Virgile reconquit décidément sa chère maison et son héritage. […] quel fruit des guerres civiles ! […] « Plus qu’aucun poète, Virgile est rempli du dégoût et du malheur des guerres civiles, et, en général, des guerres, des dissensions et des luttes violentes.

589. (1856) Jonathan Swift, sa vie et ses œuvres pp. 5-62

Son grand-père, vicaire de l’Église anglicane, dans le comté d’Hereford et tout dévoué à la cause royale pendant les guerres civiles, avait eu quatorze enfants. […] Attribuant quelque part à l’altération de l’équilibre entre les patriciens et les plébéiens la chute de la république romaine, Swift s’écrie : « Ce n’est pas l’ambition des particuliers qui causa cette grande lutte ; les guerres civiles donnent en effet plus de prise et plus de feu à l’ambition particulière, qui devient l’instrument destiné à trancher ces grandes querelles et qui est assurée de recueillir le butin. […] Une guerre sans ménagement suivit cette rupture sans dignité. […] Dans de nombreux écrits, principalement dans la Conduite des alliés 29, dans les Remarques sur le traité des barrières, Swift s’efforçait avec succès de détourner l’opinion publique d’une guerre qui durait depuis dix années, et qu’il déclarait infructueuse. […] Elle tournait contre eux leurs principes, et faillit plusieurs fois faire échouer l’œuvre difficile de la paix, en favorisant les partisans de la guerre.

590. (1895) Journal des Goncourt. Tome VIII (1889-1891) « Année 1890 » pp. 115-193

En cette cuisine diplomatique, Oliphant se trouvait bien des petits services que lui rendait Blowitz, et le traité signé, quand Thiers pour remercier son remplaçant, lui offrait de le nommer grand-croix de la Légion d’honneur, celui-ci repoussait cet honneur, et lui demandait la nomination au consulat de Venise, du correspondant français du Times avant la guerre, qui, je crois, était Yriarte, — et Blowitz prenait sa place. […] Et il s’émerveillait, que des gens qui avaient pris part à des actions militaires, et dont l’un passait pour un homme de guerre tout à fait distingué, il n’était pas possible de leur extirper un détail de bataille, de combat, d’épisode militaire : disant que Canrobert ou Mac-Mahon, tout en gardant la plus grande discrétion dans leurs paroles et leurs jugements, ne pouvaient se tenir de parler sur les affaires, où ils ont assisté. […] Et Mme Lockroy, nous racontait, ce soir, qu’au commencement de la guerre, où tout le monde haletait après les nouvelles, un jour de brouillard, où les journaux étaient arrivés à la nuit, et où on se les arrachait, il n’avait touché à aucune des feuilles éparses devant lui, demandant qu’on lui racontât ce qu’il y avait dedans. […] Cette interdiction m’a tout l’air d’avoir été amenée par des passages de mon Journal, pendant mon séjour à Munich chez Lefebvre de Béhaine… Est-ce que j’appelle la guerre ? […] Je suis bêtement chauvin, je l’avoue, et demeure humilié et blessé de la douloureuse guerre de 1870.

591. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxive Entretien. Réminiscence littéraire. Œuvres de Clotilde de Surville »

Les chances de la guerre ayant soumis la Belgique à Custine ou à Dumouriez, il était venu plus récemment chercher asile et sécurité à Lauzanne ; il se nommait M. de Surville, il était né dans le Vivarais, sur une de ces montagnes qu’arrose et ravage l’Ardèche. […] La guerre continuant appela son mari à la suite du roi au siége d’Orléans. […] Bérenger revient enfin échappé aux périls d’une longue guerre. […] Rayne, ay comme eulx esté jeunet en guerre ; Et pleust au ciel qu’eust terminé mes jours !

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