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353. (1860) Ceci n’est pas un livre « Une conspiration sous Abdul-Théo. Vaudeville turc en trois journées, mêlé d’orientales — Deuxième journée. Les conspirateurs » pp. 225-233

ce vin grec me réjouit l’âme. […] Elle va monter… mon cœur bat… La première fois que je la vis, la belle Grecque, c’était devant la mosquée de Bayézid : Je revenais de Montmartre… Qu’est-ce que je dis donc là ?

354. (1868) Rapport sur le progrès des lettres pp. 1-184

Le grec et le latin seront le partage des savants. […] Il est parfois plus Grec que la Grèce, et son orthodoxie païenne ferait croire qu’il a été, ainsi qu’Eschyle, initié aux mystères d’Éleusis. […] Certains de ses poëmes font l’effet d’être traduits d’originaux grecs ignorés ou perdus. […] Nourri de l’antiquité grecque et latine, des Essarts la mélange dans les proportions les plus heureuses avec la modernité la plus récente. […] Elle lit les poëtes grecs et sanscrits dans leur langue.

355. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome III pp. 5-336

Ainsi chaque regard que nous jetons sur la carrière épique nous fait voir qu’elle nous était fermée : une barrière trop forte nous empêchait d’y suivre les muses grecques et latines. […] On voit que cet axiome, applicable à la tragédie grecque, ne l’est plus à la nôtre. […] Ce que le rhéteur grec institue relativement au plan, au style, aux embellissements de ces poèmes, concerne toutes les qualités qui leur sont particulières. […] Les Grecs, les Latins, tressaillaient au mouvement des sourcils du Dieu qui détrôna Saturne : une sainte terreur se joignait à leur admiration. […] Le lâche Polymnestor avait égorgé l’enfant que le vieux Priam lui avait confié, dans l’espoir que ce meurtre lui serait payé par les Grecs victorieux.

356. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XVI. La littérature et l’éducation publique. Les académies, les cénacles. » pp. 407-442

Le trait saillant en était la place d’honneur accordée aux classiques latins et grecs ; la Renaissance pénétrait triomphalement dans les collèges. […] Quant au grec, on ne le sait guère. « Dans trente ans, écrit en 1753 un Père Jésuite152, personne ne saura lire le grec. » Exagération évidente ! […] Seulement il est fils d’une Grecque et né à Constantinople  ; il aime d’un amour quasi filial Ce langage sonore aux douceurs souveraines, Le plus beau qui soit né sur des lèvres humaines. Mais, tandis que les Grecs et les Romains perdent momentanément de leur influence littéraire, ils conquièrent en revanche une énorme influence politique et sociale. […] Les effets ne sont pas les mêmes, selon que, dans l’étude des langues mortes, dominent les auteurs profanes ou les auteurs sacrés, selon que le latin tire à lui presque toute l’attention ou que le grec obtient une recrudescence de faveur.

357. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Salammbô par M. Gustave Flaubert. (Suite.) » pp. 52-72

Ce fils d’un rhéteur grec et d’une fille campanienne sent tout le parti qu’il peut tirer de cet Africain robuste, brutal, superstitieux et brave ; lui, il est lâche à l’action, mais hardi partout ailleurs, fertile en idées, l’homme aux expédients : tous deux ils se doublent et se complètent. […] Il avala du galbanum, du seseli et du venin de vipère qui glace le cœur ; des femmes nègres, en chantant au clair de lune des paroles barbares, lui piquèrent la peau du front avec des stylets d’or ; il se chargeait de colliers et d’amulettes ; il invoqua tour à tour Baal-Kamon, Moloch, les sept Cabires, Tanit et la Vénus des Grecs. […] Il songeait à la senteur des pâturages par les matins d’automne, à des flocons de neige, aux beuglements des aurochs perdus dans le brouillard, et, fermant ses paupières, il croyait apercevoir les feux des longues cabanes, couvertes de paille, trembler sur les marais, au fond des bois. » C’est la contrepartie et comme la revanche de ce beau passage des Martyrs ou l’on voit le Grec Eudore, dans le camp romain, à la lisière de la Gaule et de la Germanie, regretter les paysages éclatants de la Grèce et s’ennuyer sous « ce ciel sans lumière, qui semble vous écraser sous sa voûte abaissée. […] Puis chaque peuple est enseveli selon ses rites : tout ce passage atteste un grand talent de peinture érudite ; une harmonie lugubre distingue chaque paragraphe qui, lu à haute voix, est comme un couplet funèbre tristement cadencé ; celui-ci, par exemple : « Les Grecs, avec la pointe de leurs glaives, creusèrent des fosses.

358. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Renou » pp. 301-307

Dans le combat où le fils d’Anchise est renversé de son char, et Vénus sa mère blessée par le terrible Diomède, le vieux poëte, où l’on trouve des modèles de tous les genres de beauté, dit qu’au-dessus du voile que la déesse tenait interposé entre le héros grec et son fils, on voyait sa tête divine et ses beaux bras, et je peins le reste de la figure. […] Malgré ma prédilection pour le poëte grec, l’Amphitrite du poëte latin me paraît plus grande encore que sa Discorde, dont le grand critique ancien a dit qu’elle était moins la mesure de la déesse que celle de l’élévation du poëte. […] C’est cette force du rythme, cette puissance des sons, qui m’a fait penser que peut-être je prononçais un peu légèrement entre l’image du poëte latin et l’image du poëte grec ; qu’il y avait telle emphase d’expression, telle plénitude d’harmonie qui me forcerait de donner à la figure d’Homère une grosseur proportionnée à sa hauteur ; et je me suis dit à moi-même : voyons, ouvrons son ouvrage, récitons ses vers et rétractons-nous, s’il le faut.

359. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Madame de Créqui »

En voyant s’éteindre, elles et leur langage, des femmes comme la marquise de Créqui et les sociétés auxquelles ces femmes appartenaient, l’auteur, trop attique lui-même pour définir l’atticisme, s’est demandé si l’atticisme, cette chose ineffable, mais facile à sentir et qui n’a de grec que le nom, mourait et disparaissait avec elles, et il s’est répondu que tout le temps « qu’il y aura partout une femme spirituelle douée de charme, à côté de l’aïeule souriante et qui n’invoque pas à tout propos son expérience, — (pourquoi pas ?)  […] En Grèce même, puisqu’il porte un nom grec, il ne se produisit que sous les Grecs du bon temps ; il fut le résultat de circonstances dont l’ensemble ne dura qu’un instant : archipel magnifique, ciel superbe, liberté de pirates, marbre à tailler pour créer des dieux, costume sobre, hospitalité flamboyante, le poignard à la ceinture, rois de toutes parts qui se recevaient tour à tour au milieu d’un état-major résolu pour vider ensemble la coupe d’Hercule sans broncher !

360. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « La Fontaine »

Si gaulois, en effet, La Fontaine, que quand l’influence grecque et latine, qui a marqué de son puissant et ineffaçable cachet l’esprit gaulois, a atteint les plus forts et les plus grands génies de notre langue, La Fontaine est celui qui y a résisté davantage. […] Rappelez-vous, seulement, dans ce chef-d’œuvre de L’Amour mouillé, comme il a gauloisé adorablement Anacréon, mettant par-dessus le génie grec le génie si différent de sa propre race ! […] Lucien n’est qu’un Voltaire d’avant le Christianisme, et Platon, c’est le génie grec dans sa calme et majestueuse idéalité.

361. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXV. Avenir de la poésie lyrique. »

Les ravageurs de l’ile de Scio, les massacreurs du clergé grec de 1825, protestaient naguère contre l’agression étrangère qui avait confondu dans le désastre de leur flotte les habitants d’une de leurs villes maritimes ; ils invoquaient le droit et l’humanité, au milieu de l’esclavage domestique et du renfort de barbarie qu’ils tirent de leurs hordes asiatiques : chaos bizarre qui ne peut durer, et qui prépare un changement du monde ! […] L’œuvre commencée par l’insurrection des villes grecques, par l’incendie de Navarin, par la délivrance de la Morée, par la prise d’Alger, s’achemine à travers les contradictions de la politique. […] Ou ville libre et neutralisée, ou capitale d’un État grec, ou conquête disputée entre de grandes puissances, Constantinople, si près de Malte et de Marseille, dans la vitesse actuelle des forces civilisées, ne peut longtemps appartenir à un autre monde, à un autre génie que l’Europe chrétienne.

362. (1874) Premiers lundis. Tome I « M. de Ségur : Mémoires, souvenirs et anecdotes. Tome III. »

Ainsi, quand il rime une épitaphe pour la petite chienne favorite, quand il joue au loto avec l’impératrice, ou qu’il cause, des heures entières, avec Potemkin, sur le schisme grec et les conciles œcuméniques, ne le blâmez pas de légèreté, ne lui reprochez pas l’oubli de devoirs plus graves ; ces frivoles moyens le mènent sûrement à négocier et à conclure un traité de commerce utile à la France. […] Oreste et Pylade, Diane, Hercule et Mitbridate étaient mêlés avec le sultan, le grand visir et les pachas ; et d’un même ton de légèreté ironique, on disait son mot sur le rétablissement des républiques grecques, pu sur le bon roi Thoas et la pauvre Iphigénie.

363. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Addition au second livre. Explication historique de la Mythologie » pp. 389-392

Chez les Grecs le même mot, μῆλον, signifie pomme et troupeau, peut-être parce qu’on attachait un grand prix à ce fruit.] […] Les premiers essais de l’agriculture furent exprimés symboliquement par trois nouveaux dieux, savoir : Vulcain, le feu qui avait fécondé la terre ; Saturne, ainsi nommé de sata, semences [ce qui explique pourquoi l’âge de Saturne du Latium, répond à l’âge d’or des Grecs] ; en troisième lieu Cybèle, ou la terre cultivée.

364. (1899) Musiciens et philosophes pp. 3-371

siècle en vue de ressusciter ce qu’on croyait être le drame musical des Grecs. […] Le chœur, aux yeux de Nietzsche, est la partie la plus importante du drame grec. […] Dès lors, la tragédie grecque disparaît, comme œuvre d’art. […] Les Grecs, avec raison, n’admettaient pas l’individualisme dans la leur. […] Pourquoi les tragédies grecques nous paraissent-elles froides ?

365. (1888) Portraits de maîtres

N’attendez pas les Grecs. […] Aussi Lamartine n’eut-il rien de grec dans le talent. […] Sont-ils précisément grecs ? […] je suis grec, Pythagore a raison. […] Comme un grec au temps de Ménandre il était épris de netteté, de précision, de clarté.

366. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Lemercier, Népomucène Louis (1771-1840) »

. — Le Chant héroïque des matelots grecs (1825). — Hérologues ou les Chants du Poète-Roi (1824-1825). — Camille ou Borne sauvée, tragédie (1826). — Richelieu ou la Journée des Dupes (1828). — Caïn ou le premier meurtre (1829). — Almanty ou le Mariage sacrilège, roman (1833). — L’Héroïne de Montpellier, drame (1837). […] Édouard Fournier Quand vint la guerre des Hellènes, Lemercier y apporta ses hymnes de combat ; il publia une belle et fière traduction des Chants héroïques des montagnards et matelots grecs.

367. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre X, Prométhée enchaîné »

La mythologie grecque était intarissable dans son animation infinie des ondes. […] Nulle part le génie grec n’a déployé un sens plus exquis des analogies naturelles que dans la création de ce cycle ondoyant de divinités. […] La métamorphose de la jeune fille n’était indiquée que par les deux cornes qui ceignaient son front : coiffure Isiaque, portée par tant de divinités lunaires asiatiques, et à laquelle les Grecs étaient habitués. […] Ces dieux, qu’il chantait et qu’il adorait, le Grec sentait vaguement qu’il les avait faits, qu’il les avait tirés de sa conscience plus ou moins lucide des lois de la vie, qu’ils n’étaient en somme que les figures idéales des rêves de sa pensée et des éblouissements de ses sens. […] Est-ce la révolte, déjà antique au temps du poète, du génie grec, contre des dieux orientaux qu’il n’avait pas encore refaits à sa ressemblance, ou la condamnation même de ces dieux jugés par lui trop imparfaits encore, malgré l’épuration qu’il leur avait imposée ?

368. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « DÉSAUGIERS. » pp. 39-77

Ce Panyasis, qui était de la grande époque et oncle ou cousin germain d’Hérodote, avait composé chez les Grecs la troisième épopée célèbre, celle qui suivait en renom les deux filles d’Homère. […] Son père, qui était venu s’établir à Paris, le mit pour faire ses études au collége Mazarin, et l’écolier, en terminant, y eut pour professeur de rhétorique Geoffroy, nature peu délicate assurément, mais plus nourri de l’antiquité et des Grecs qu’on ne l’était généralement alors, même au sein de l’Université. […] On aura remarqué cette expression de tête grecque appliquée à l’enfant ; n’oublions pas que sur ces plages favorisées de la Provence étaient déposés de toute antiquité des germes apportés d’Ionie. […] Et il énumère toutes les zizanies d’alentour, classiques et romantiques, grétristes et rossinistes, Grecs et Turcs ; à propos de ces deux peuples alors aux prises il disait : Qu’êtes-vous sous ce beau ciel Que réfléchit l’Archipel, Turcs si doux et si polis, Et vous, soldats de Miaulis ? […] Les Grecs de tout temps méprisèrent la boisson du Celte ou du Scythe.

369. (1707) Discours sur la poésie pp. 13-60

Cette mesure chez les grecs n’étoit pas uniforme ; elle varioit selon les chants sur lesquels on composoit : car toutes les odes se chantoient alors. […] Je dois présentement parler des auteurs que j’ai eu la hardiesse d’imiter, pour donner une foible idée des odes grecques et latines. […] Les grecs les affectoient sur-tout dans leurs dithyrambes : ce qui fit naître ce proverbe : cela s’entend moins qu’un dithyrambe . […] Horace est le premier, comme il le dit lui-même, qui ait fait entendre aux latins la lyre des grecs ; il pouvoit dire encore qu’il l’avoit perfectionnée ; personne ne lui eût contesté cette gloire. […] Il m’a paru, en examinant les odes d’Horace, qu’il ne connoissoit pas, non plus que les grecs ses modéles, ou pour mieux dire, qu’il négligeoit aussi bien qu’eux un art que les lyriques modernes ont observé, et dont ils ont abusé même assez souvent ; c’est d’arranger tellement ses pensées dans chaque strophe, qu’il y ait une gradation de sens, et qu’elles finissent toujours par ce qu’il y a de plus vif, et de plus ingénieux.

370. (1861) La Fontaine et ses fables « Deuxième partie — Chapitre III. Les dieux »

Il y eut une sorte de jargon grec et latin convenable au même titre qu’une perruque ; on employa Apollon et les Muses comme l’hémistiche et la césure ; on mit en oeuvre l’Amour et les Grâces comme les cédrats confits et les billets doux ; il y eut un dictionnaire mythologique comme un code du savoir-vivre, et les pauvres dieux antiques arrivèrent à cette humiliation extrême de servir de potiches et de paravents. […] L’Olympe grec n’est qu’une famille grecque, la plus belle que la Grèce ait jamais mise au jour.

371. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre I. Renaissance et Réforme avant 1535 — Chapitre I. Vue générale du seizième siècle »

Aux Latins, toujours présents et vénérés, elle avait, dans le cours du xve  siècle, ajouté les Crées : si superficiellement que soit hellénisée la Renaissance, si clairsemés qu’aient toujours été les vrais hellénistes, en Italie et ailleurs, cependant l’action des Grecs fut immense et heureuse : de Platon découvert et d’Aristote mieux compris, d’Homère et de Sophocle, sont venues les plus hautes leçons de libre pensée et d’art créateur, et ils ont peut-être le principal mérite de l’heureuse évolution par laquelle la Renaissance, échappant aux creux pastiches et aux grâces bâtardes, atteignit l’invention originale et la sérieuse beauté. […] Déjà hommes, ils s’enferment dans un collège, ils échappent à l’inertie d’un couvent, comme Budé ou Rabelais, pour épeler ces langues si nouvelles et si anciennes, les langues fondamentales de la science et de la religion : l’hébreu, le grec. […] Il essaie d’atteindre à la beauté de la poésie grecque : par la combinaison du lieu commun et de l’image, dans les moules rythmiques et poétiques des anciens, il essaie de s’élever au grand art.

372. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Armand Silvestre »

Se doutent-ils qu’il y eut jadis chez cet étonnant fumiste de table d’hôte, chez ce grand et gros garçon taillé en Hercule qui courait, il y a quelques années, la foire au pain d’épice, relevant le « caleçon » des lutteurs (c’est le gant de ces gentilshommes) et sollicitant les faveurs des femmes géantes visitées par l’empereur d’Autriche  se doutent-ils qu’il y a peut-être encore chez ce Panurge bien en chair un Indou, un Grec, un Alexandrin ? […] Tout cela très large, très sonore, très harmonieux, très vague, avec des ressouvenirs du panthéisme indien… de l’art grec et de l’idéalisme de Platon, et çà et là, parmi l’enchantement des nobles et vastes images, le cri soudain de la chair ardente. […] D’avoir appelé un amiral Le Kelpudubec et un diplomate grec Fépipimongropoulo, c’est bien quelque chose.

373. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XVIII. Institutions de Jésus. »

Jésus, pour désigner cet Esprit, se servait du mot Peraklit, que le syro-chaldaïque avait emprunté au grec [Greek : parachlêtos], et qui paraît avoir eu dans son esprit la nuance d’« avocat 851, conseiller 852 », et parfois celle d’« interprète des vérités célestes », de « docteur chargé de révéler aux hommes les mystères encore cachés 853. » Lui-même s’envisage pour ses disciples comme un peraklit 854, et l’Esprit qui reviendra après sa mort ne fera que le remplacer. […] Le mot grec [Greek : pandokeion] a passé dans toutes les langues de l’Orient sémitique pour désigner une hôtellerie. […] Canon des Messes grecques et de la Messe latine (fort ancien).

374. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface des « Burgraves » (1843) »

Les Grecs ne s’en doutaient pas, et les plus imposants chefs-d’œuvre de la tragédie proprement dite sont nés en dehors de cette prétendue loi. […] En effet, il y a aujourd’hui une nationalité européenne, comme il y avait du temps d’Eschyle, de Sophocle et d’Euripide, une nationalité grecque. […] Ils étaient Athéniens comme nous sommes Français, et nous sommes Européens comme ils étaient Grecs.

375. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — La déclamation. » pp. 421-441

En conséquence, ils révoquent en doute ce qu’on a dit de la déclamation Grecque & Romaine, & s’élèvent fortement contre l’abbé Dubos qui l’admire, & qui desireroit qu’on notât également la nôtre. […] Voilà pour la déclamation des Grecs & des Romains. […] C’est pour cela que l’étude de la musique entroit dans l’éducation des Grecs.

376. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre VIII. Des romans. » pp. 244-264

Les Mémoires d’un homme de qualité, le Clevetand, l’histoire du Chevalier des Grieux, l’histoire d’une Grecque moderne, le Monde moral, sont remplis de ces situations attendrissantes ou terribles qui frappent & qui attachent le lecteur dans les livres à aventures. […] M. de Marmontel vouloit se faire lire par les femmes, & il a pensé sans doute que ç’auroit été les dépaïser trop, que de peindre les Grecs en Grecs & les Romains en Romains.

377. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XXV. Mme Clarisse Bader »

qui ose aujourd’hui l’histoire, a consacré à la Femme (genre et espèce), sa puissance de talent et ses travaux historiques… Elle a déjà écrit la Femme de l’Inde, la Femme de la Bible, la Femme grecque et la Femme romaine, et elle nous promet la Femme chrétienne, la Femme du moyen âge et la Femme moderne. […] III Certainement les quatre livres sur la femme indienne, biblique, grecque et romaine de Mlle Clarisse Bader expriment la volonté d’être une histoire, et une histoire particulièrement intéressante, puisque c’est l’histoire d’une influence et de la plus puissante des influences sur les hommes ; mais cette histoire reste toujours à faire, et celle-ci n’est guère qu’un placage historique, plus ou moins industrieusement exécuté. […] La Femme de l’Inde. — La Femme de la Bible. — La Femme grecque. — La Femmeromaine. — Chez Didier, Librairie académique.

378. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Joubert » pp. 185-199

mais sans la robe flottante, sans le cap Sunium, sans Socrate derrière et au-dessus de lui dans la nuée d’or, comme un dieu dans une apothéose, sa coupe de ciguë à la main ; Platon, enfin, sans tout cet éloignement dans l’azur éblouissant de l’Histoire grecque, qui grandit tout, qui colore tout et nous fait belles jusqu’à ses erreurs ! […] Rendu, ni l’habit gris, ni la vie et les mœurs modernes, ennemies jurées de toute grandeur, n’empêchaient pas qu’il eût en lui, ce Joubert, je ne dirai point tout le Platon grec, dont le génie spacieux ne pourrait tenir dans cette bonbonnière d’homme, mais les meilleures miettes de cette substance divine qui pensait vers la 95e olympiade et qui est immortellement Platon. […] Au nom seul, à l’idée seule de Platon, les miettes de ce beau génie grec qu’il avait dans l’esprit s’agitent, se rejoignent, deviennent sonores et se mettent à vibrer comme des disques d’or sur la peau frémissante d’un tambour qu’on aurait frappé, et l’on entend comme une répercussion de cette harmonie que Platon répand de lui-même comme d’une lyre qui a le son en elle… Comme Platon, Joubert n’a jamais cherché que des formes et des idées, et on peut dire de lui ce qu’il disait de Platon : « Platon a en lui plus de lumière que d’objets, plus de forme que de matière.

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