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2517. (1932) Les deux sources de la morale et de la religion « Remarques finales. Mécanique et mystique »

On ne se bat plus par amour-propre blessé, pour le prestige, pour la gloire.

2518. (1902) Propos littéraires. Première série

Bergeret : de la grande ambition que les fausses gloires scolaires ont développée en lui et que satisfait peu son chétif traitement de chargé de cours ; de son intérieur pauvre qu’il faut maintenir décent, et où il peut à peine trouver un très petit coin pour travailler ; de sa femme qui ne l’aime point ; car les gloires scolaires ne rendent un homme ni très beau ni très séduisant : de ses filles qui sont une menace d’ordre financier, pour l’avenir. […] On connaît assez dans tous les pays ces fluctuations de la gloire. […] La troisième fois c’est le Pape pontifiant, sur le pavois, à Saint-Pierre, « dans toute sa gloire de Dieu visible », planant sur les foules prosternées, « la face figée, d’une immobilité hiératique et souveraine ». […] En bref, Rome n’ajoutera rien à la gloire de M. 

2519. (1899) Musiciens et philosophes pp. 3-371

Mais qu’après avoir donné de pareilles preuves d’ignorance, de présomption, de mauvais goût, d’incompréhension, il se permette encore de parler de l’Art en prophète, de faire la morale aux artistes contemporains, de toucher aux gloires les plus pures, de ternir les œuvres les plus hautes du passé et du présent, qu’il se pose en réformateur, en penseur que ses réflexions et ses recherches — combien superficielles !  […] Le personnage est là tout entier dans l’orchestre, armé de pied en cape, étincelant dans sa gloire, lumineux et éclatant ; et l’impression, quand nous le voyons en effet descendre de son frêle esquif, n’est si profonde et si vive que parce que ce personnage, que nous apercevons maintenant réellement, est pour ainsi dire la réalisation de celui que nous avions déjà entrevu dans notre imagination surexcitée. […] Naturellement : supposé que Beethoven reparut tout à coup et qu’il entendît une de ses œuvres rendues suivant le plus moderne sentiment et raffinement qui fait la gloire de nos maîtres de l’interprétation, très probablement il demeurerait longtemps muet, incertain s’il doit lever la main pour lancer l’anathème ou pour bénir ; à la fin, il parlerait peut-être : “Soit !

2520. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre premier. — Une leçon sur la comédie. Essai d’un élève de William Schlegel » pp. 25-96

D’ailleurs, que m’importe la vaine multitude, si je puis lui opposer l’élite, si j’ai pour moi Aristophane, Shakespeare, et aussi (je le dis bien haut) un poète obscur et méprisé dans sa nation, parce qu’une raison pesante et froide ne recommande pas son théâtre au goût de la France, et que l’imagination et la gaieté en font seules tous les frais, Legrand, l’auteur du Roi de Cocagne 6, chef-d’œuvre méconnu que la critique allemande aura la gloire de rendre à l’immortalité ?

2521. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Louis Veuillot »

Portion du corps mystique de Jésus-Christ, il a tous les bénéfices de la vie d’ensemble ; homme, il garde la prérogative, mêlée de péril et de gloire, de l’être responsable et libre.

2522. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre cinquième. Le réalisme. — Le trivialisme et les moyens d’y échapper. »

Je me défie d’un poète qui ne voit ni caractère, ni gloire dans son époque, et fait rouler son âme cinq cents ans en arrière derrière fossés et pont-levis, dans la cour d’un vieux château, pour y chanter quelque noir chef50. » IV — Déplacement dans l’espace et invention des milieux.

2523. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre III. Variétés vives de la parole intérieure »

30 Dans Rollin, Alexandre blessé dit : « Tous jurent que je suis fils de Jupiter, mais ma blessure me crie que je suis homme. » Dans divers auteurs, les bienfaits, les hauts faits parlent, de même l’honneur, la gloire, la nature, l’amour, l’humanité, la justice, le repentir 218.

2524. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre I. Les origines. — Chapitre III. La nouvelle langue. » pp. 165-234

j’ai été son purgatoire sur terre, c’est pourquoi j’espère que son âme est dans la gloire ! 

2525. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxvie entretien. L’ami Fritz »

je vous le dis, c’est un grand plaisir de traiter ses vieux amis, et de penser : « Cela recommencera de la sorte d’année en année, jusqu’à ce que le Seigneur Dieu nous fasse signe de venir, et que nous dormions en paix dans le sein d’Abraham. » Et quand, à la cinquième ou sixième bouteille, les figures s’animent, quand les uns éprouvent tout à coup le besoin de louer le Seigneur, qui nous comble de ses bénédictions, et les autres de célébrer la gloire de la vieille Allemagne, ses jambons, ses pâtes et ses nobles vins : quand Kasper s’attendrit et demande pardon à Michel de lui avoir gardé rancune, sans que Michel s’en soit jamais douté, et que Christian, la tête penchée sur l’épaule, rit tout bas en songeant au père Bischoff, mort depuis dix ans, et qu’il avait oublié ; quand d’autres parlent de chasse, d’autres de musique, tous ensemble, en s’arrêtant de temps en temps pour éclater de rire : c’est alors que la chose devient tout à fait réjouissante, et que le paradis, le vrai paradis, est sur la terre.

2526. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface de « Cromwell » (1827) »

Vous le deuez, et pour vostre gloire en particulier, et pour celle de nostre nation en général, qui s’y trouue intéressée : veu que les estrangers qui pourroient voir ce beau chef-d’œuure, eux qui ont eu des Tassos et des Guarinis, croyroient que nos plus grands maistres ne sont que des apprentifs. » Il y a dans ce peu de lignes instructives toute la tactique éternelle de la routine envieuse contre le talent naissant, celle qui se suit encore de nos jours, et qui a attaché, par exemple, une si curieuse page aux jeunes essais de lord Byron.

2527. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Troisième partie. Dictionnaire » pp. 243-306

. — Poèmes, 1897, Le Sceptre de gloire, 1 vol. gr. in-4, édition du Thyrse, L’Été, proses lyriques, 1 vol. in-18, Mercure de France, 1898. — La Jeunesse devant l’action, essai, Bibliothèque de la Plume, 1 plq. in-18. 1899. — L’Héroïsme de César Franck, essai de psychologie musicale, 1 plq. in-18, 1900 Ollendorff. — La Visitation, roman, 1900, 1 vol. in-18 Charles. — La Terre Éternelle, roman philosophique et lyrique, 1900 P. 

2528. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Vernet » pp. 130-167

Ce qu’il y a d’étonnant, c’est que l’artiste se rappelle ces effets à deux cents lieues de la nature, et qu’il n’a de modèle présent que dans son imagination ; c’est qu’il peint avec une vitesse incroyable ; c’est qu’il dit : que la lumière se fasse, et la lumière est faite ; que la nuit succède au jour et le jour aux ténèbres, et il fait nuit et il fait jour ; c’est que son imagination aussi juste que féconde lui fournit toutes ces vérités ; c’est qu’elles sont telles que celui qui en fut spectateur tranquille et froid au bord de la mer en est émerveillé sur la toile, c’est qu’en effet ses compositions prêchent plus fortement la grandeur, la puissance, la majesté de nature, que la nature même : il est écrit : coeli enarrant gloriam dei, mais ce sont les cieux de Vernet, c’est la gloire de Vernet.

2529. (1921) Esquisses critiques. Première série

Trois recueils de vers : les Jeux rustiques et divins, les Médailles d’argile, la Cité des eaux (auxquels on peut en ajouter un quatrième, la Sandale ailée), quelques contes en prose, parmi lesquels ceux dont se compose la Canne de Jaspe, un roman : la Double Maîtresse suffiraient à la gloire de M. de Régnier. […] Abel Hermant lui-même — pour sa gloire.

2530. (1932) Les idées politiques de la France

Dans la Machine à Gloire de Villiers de l’Isle Adam, le bruit le plus cher, parmi ceux qui au théâtre sont vendus pour procurer un succès, c’est : À bas la claque ! […] Des groupes puissants, des hommes d’État favorables, des loges même, spécialement outillées, les alliances cléricales, une presse bien en main, tout ce qui a marché et marche encore, n’eussent pas suffi, si tout un idéalisme n’était venu mettre sa rallonge : gloire militaire, honneur du drapeau, revanche contre la perfide Albion, contraste républicain avec les abandons monarchiques, montés en épingle, de Louis XV, larges pays de couleur française, parfois désertiques, mais qui tenaient de la place sur les cartes murales et dans la carte morale, — greffe, en somme, des affaires sur le patriotisme.

2531. (1884) Cours de philosophie fait au Lycée de Sens en 1883-1884

Supposons la passion de la gloire : elle entraînera de même la passion du travail, de l’étude, etc. […] Ce n’est pas l’amour de l’art qui le pousse, c’est le besoin et la gloire de posséder. […] Ainsi, si dans une assemblée on discute s’il faut faire la guerre, un orateur pourra commettre une ignoratio elenchi s’il prouve que la guerre est injuste, en général, car il prouve trop ; on ne parle pas de guerre en général ; s’il prouve qu’elle est avantageuse, car il ne prouve pas assez ; cela ne suffit pas ; s’il parle de la grandeur et de la gloire du pays, car il prouverait à côté ; il n’est pas sûr que la guerre ait ce résultat.

2532. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1892 » pp. 3-94

» Coppée parlant de Mlle Read, déclare qu’elle n’aime que les affligés, les souffrants, les malheureux, qu’elle hait les chanceux, les heureux, les gens ayant l’argent et la gloire.

2533. (1901) L’imagination de l’artiste pp. 1-286

des rêves de fortune et de gloire. […] Une seule idée peut faire la gloire d’un artiste, pourvu qu’elle soit bonne ; et l’on n’est pas un grand imaginatif pour avoir eu dans sa vie une bonne idée. — Sans doute c’est la qualité du travail imaginatif qui importe en art, non son intensité ou sa quantité. […] Il repassera sur les mêmes lignes, leur donnant peut-être un peu plus de fermeté, de pureté : ce n’est pas une besogne qui puisse lui assurer grande gloire.

2534. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — chapitre VI. Les romanciers. » pp. 83-171

Au milieu de cette gloire et de ce bonheur, elle reste humble, dévouée et tendre ; son cœur est plein, et de toutes parts la reconnaissance y afflue encore. « Cette pauvre, pauvre sotte fille sera aujourd’hui, midi sonné, aussi bien sa femme que s’il épousait une duchesse !

2535. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre V. La philosophie. Stuart Mill. »

C’est là sa gloire, mais c’est aussi là sa faiblesse.

2536. (1841) Discours aux philosophes. De la situation actuelle de l’esprit humain pp. 6-57

Biens de la terre, charmes du cœur, délices d’un amour partagé, science, honneur, considération, gloire, c’est la fatalité qui distribue tous les lots.

2537. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1865 » pp. 239-332

Une joie de se sentir sortis de cet enfer de gloire.

2538. (1864) Le positivisme anglais. Étude sur Stuart Mill

C’est là sa gloire, mais c’est aussi là sa faiblesse.

2539. (1891) Esquisses contemporaines

On portait lourdement le poids d’un passé sans gloire d’où l’on avait banni les enthousiasmes et les généreuses aspirations. […] Assauts pour assauts, ceux que nous soutenons valent ceux de nos pères ; seulement ils demeurent ignorés et la gloire nous manque des anciens combattants.

2540. (1911) Études pp. 9-261

Ce sacrifice sublime l’Empereur l’aperçoit dans l’avenir et le promet à son peuple comme récompense de l’observation du repos : La gloire de la Vision viendra de la Montagne et de l’Ouest, Le mystère de la restitution vous sera enseigné, le sacrifice suffisant sera constitué parmi vous152. […] Les Œuvres lyriques de Claudel L’amour dévore la crainte, la gloire absorbe la mort !

2541. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre IV. La philosophie et l’histoire. Carlyle. »

» Ôte les écailles de tes yeux, et regarde. « Tu verras que ce sublime univers, dans la moindre de ses provinces, est, à la lettre, la cité étoilée de Dieu ; qu’à travers chaque étoile, à travers vers chaque brin de gazon, surtout à travers chaque âme vivante rayonne la gloire d’un Dieu présent. —  Génération après génération, l’humanité prend la forme d’un corps, et, s’élançant de la nuit cimmérienne, apparaît avec une mission du ciel.

2542. (1925) Dissociations

Comme on entend mentalement les paroles à mesure que va la musique, on se demande ce que veut dire : « Le jour de gloire est arrivé », quand il s’agit de planter un flot de rubans sur l’échiné d’un œuf ?

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