Expliquez donc par une décadence ce prodigieux développement de la littérature allemande, qui, à la fin du XVIIIe siècle, a ouvert pour l’Europe une vie nouvelle. […] Il semble que les affaires extérieures soient le but premier de la vie, que la fin de la plus grande partie du genre humain soit de vivre sous l’empire pressant et continu de la préoccupation du pain du jour, en sorte que la vie n’aurait d’autre but que de s’alimenter elle-même. […] Il n’y a pas de caractères individuels dans les épopées primitives ; ce que la vieille critique débitait sur les caractères d’Homère est fort exagéré, et encore le monde grec, si vivant, si varié, si multiple, a-t-il atteint sur ce point, du premier coup, de très fines nuances. […] Si je ne croyais que l’humanité est appelée à une fin divine, la réalisation du parfait, je me ferais épicurien, si j’en étais capable, et, sinon, je me suiciderais. […] Si nous sommes meilleurs critiques que les savants du XVIIe siècle, ce n’est pas que nous sachions davantage, mais c’est que nous voyons de plus fines choses.
Cela entraine des conséquences graves : d’abord un dédain profond des classes subalternes, un parti pris d’écarter ce qui peut rappeler les vulgarités de la vie domestique ou populaire ; puis, entre les privilégiés admis sur un terrain de choix, un code très sévère de bienséances : peu parler de soi ; épargner l’amour-propre d’autrui ; flatter ou ménager les travers des gens en leur présence, ce qui n’interdit pas — au contraire — de les railler en leur absence ; beaucoup de tact et de circonspection ; adoucir les angles de son caractère ; mettre une sourdine aux émotions trop vives, aux convictions trop fortes ; laisser entendre ce qu’on ne peut pas dire tout haut ; s’habituer ainsi à une fine analyse des sentiments, à une psychologie déliée qui permet de reconnaître à un froncement de sourcils, à un regard, à une inflexion de voix les plus subtils mouvements du cœur. […] A la fin du siècle dernier et même au commencement de celui-ci, les poètes se croyaient encore obligés de recourir aux périphrases les plus vagues ou les plus bizarres pour exprimer les choses de la vie familière. […] Autre elle fut dans la chambre bleue de l’hôtel de Rambouillet et aux Samedis de Mlle de Scudéry ; autre encore, au temps de Fontenelle et de Marivaux, quand le fin, le pensé, comme on disait, sont devenus à la mode et trahissent une société d’esprit plus subtil et plus quintessencié que celle du siècle précédent. […] Preuve en soit, à la fin du règne du grand Roi, ce groupe mal famé de libres viveurs et de libres penseurs, qui soupe, rime et s’ébaudit au Temple autour des princes de Vendôme, entretient à huis clos un esprit de moquerie, d’impiété, de révolte et rattache ainsi, comme un chainon vivant, la Fronde, qu’il rappelle, à la Régence, qu’il annonce. […] Qui saura suivre ainsi dans ses variations sans fin la vie mondaine comprendra pourquoi la littérature française diffère si profondément de la littérature anglaise ou allemande durant notre période classique, et pourquoi elle s’en rapproche à partir du romantisme.
Ce roman, tout platonique, eut une fin touchante : la jeune fille, pour prévenir le roi de la rupture d’un pont sur lequel il devait passer, était restée plusieurs heures sous la neige à l’attendre ; elle mourut, quelques jours après, d’une pleurésie. […] On le sentait, aux paroles qui coulaient de lui comme un torrent de lave, qu’il mènerait à bonne fin la tâche qu’il s’était proposée, qu’il avait cette consécration du génie, par laquelle l’idéal se transforme en une tangible réalité. […] Que vous êtes fine et intelligente, Élisabeth ! […] Vous pensez en tremblant à l’influence de Wagner sur moi et plus encore à l’effet que me produisait la fin de notre amitié. […] Ici, les fatales coupures font leur apparition, mais sont plus discrètes qu’à l’opéra de Berlin ; tandis qu’à Berlin on supprime purement et simplement le prélude du troisième acte, les accords d’une extraordinaire beauté qui suivent la prière d’Elisabeth, et toute la fin, nous n’avons eu à déplorer à Leipzig que la suppression du chœur dit miracle.
J’ai voulu m’assurer par moi-même des textes et recourir à la source : j’ai là sur ma table les huit volumes des Révolutions de France et de Brabant, journal que publia Camille depuis décembre 1789 jusqu’à la fin de 91, ces volumes sur lesquels il disait se reposer et s’endormir avec tant de confiance : c’est, il faut en convenir, un méchant oreiller. […] On pourrait se demander peut-être à quelle lanterne on a affaire avec Camille : ne serait-ce pas à la simple lanterne de Sosie ou de Diogène, à celle dont lui-même, à la fin de sa Réclamation en faveur du marquis de Saint-Huruge (1789), il a dit : Pour moi, messieurs, rien ne pourra m’empêcher de vous suivre avec ma lanterne et d’éclairer tous vos pas. […] « Vous connaissez mieux que moi les principes, lui disait un jour Mirabeau en le flattant, mais je connais mieux les hommes11. » Danton fit comme Mirabeau, il mit la main sur le jeune homme et le tint jusqu’à la fin sous son ascendant. […] - Quelques passages d’un ton assez élevé, quelques pages senties sur Milton pamphlétaire et publiciste (dans le numéro 4), ou encore la fin d’une lettre adressée par Camille à son père (dans le numéro 7), ne sauraient nous induire à fermer les yeux ni sur ces théories détestables, ni sur les pasquinades et les injures dont Camille se croit en droit de poursuivre les hommes les plus dignes d’être honorés. […] Il en est perpétuellement ainsi de Camille ; il est homme à associer jusqu’à la fin sous sa plume Pindare et Piron (on l’a vu), Corneille et le compère Mathieu, le Palais-Royal (Dieu me pardonne !)
L’abbé de Choisy fut de tout temps fidèle à ces articles du catéchisme de sa mère, et on le vit jusqu’à la fin idolâtre du roi, courtisan jusqu’à l’indiscrétion, d’ailleurs un modèle de complaisance et de civilité avec tous, et meilleur homme au fond, plus fidèle à ses amis dans la disgrâce qu’on n’eût pu l’attendre d’une pareille discipline. […] M. de Lamennaisi, dans l’écrit intitulé Affaires de Rome, racontant le voyage qu’il y fit en 1832, a dépeint en quelques traits satiriques, et plus fins qu’on ne l’attendrait d’une plume si énergique, le caractère du cardinal de Rohan, qui s’y trouvait alors : Extrêmement frêle de complexion et d’une délicatesse féminine, dit M. de Lamennais, jamais il n’atteignit l’âge viril : la nature l’avait destiné à vieillir dans une longue enfance ; il en avait la faiblesse, les goûts, les petites vanités, l’innocence ; aussi les Romains l’avaient-ils surnommé il Bambino. […] Il a l’esprit à la fois fin et crédule ; il pressent le dessous de cartes de bien des choses, mais en même temps sa mobilité le retient à la superficie. […] Basset, saisira très bien, tout à côté, et nous rendra d’une manière charmante l’art et l’esprit habile des Jésuites qui, à peine débarqués dans un endroit, au cap de Bonne-Espérance ou à Batavia, chez les Hollandais protestants, se hâtent d’établir leur observatoire et de se faire bien venir en mettant du premier jour leur science, leurs lunettes astronomiques, au service de la curiosité populaire : « Ils vont dresser leurs machines, dit Choisy, pour au moins payer leur hôte avec un peu de Jupiter et de Mercure. » Et il ajoute comme moralité : « C’est une bonne chose, par tout pays, que l’esprit. » Pourtant, cette nature fine et mobile de Choisy a bien saisi, par éclairs, le vrai sentiment de l’inspiration apostolique. […] Mais quelle agréable langue, familière, fine, légère, pleine de ces tours inachevés et de ces négligences qui sont dans le génie même de la conversation et qui entrent mieux, si l’on peut dire, dans les plis de la pensée !
Il descendit donc, et, pour arriver à la langue générale et publique, il ne craignit point de traverser la déclamation à la nage et de se plonger dans le plein courant du siècle, bien sûr qu’il était d’en ressortir à la fin non moins original et plus grand. […] J’ai parlé des accents pathétiques par lesquels il tâche d’émouvoir son père à la fin de son Mémoire ; mais on s’en ferait une trop vague idée si je ne citais textuellement cette page à la fois si éloquente et si réelle, si exacte de peinture et si déchirante : Cet état contre-nature auquel je suis asservi, écrit ce fils captif à celui qui s’intitulait l’Ami des hommes, mine les restes de mon être. […] Mes yeux, échauffés par l’absence continuelle du sommeil, succombent sous l’application d’un travail sans fin, pour lequel je n’ai presque aucunes ressources, et dont rien ne me distrait ; le droit est débilité jusqu’à me refuser service. […] Il avait embrassé dans toute leur étendue les matières politiques, étrangères, internationales, financières aussi ; et ce fut en effet la première forme sous laquelle apparut Mirabeau publiciste et auteur de tant d’écrits et de brochures depuis sa sortie de Vincennes (fin de 1780) jusqu’en 89. […] Elle avait retrouvé, vers la fin, un lien de cœur réel et une vraie flamme pour un M. de Poterat, ancien capitaine de cavalerie, âgé comme elle de trente-cinq ans environ, et elle était près de l’épouser, lorsqu’il mourut de la poitrine.
Il n’arriva pourtant à ses fins que quelques années plus tard (1785). […] Quoi qu’il en soit, vus à distance, ces traits de présence d’esprit et de courage qui étaient soutenus d’une telle opiniâtreté de conduite au sein de l’Assemblée et d’une telle parade de résistance, l’éclat de certains discours où le bon sens et l’esprit de parti se combinaient dans une contexture spécieuse, l’ordre, l’ampleur, la marche imposante d’une parole exercée et toujours prête, tout cela avait conquis à l’abbé Maury, à la fin de l’Assemblée constituante, une réputation immense en Europe, et il ne manquait pas de souverains qui le considéraient à la fois comme un homme d’État et comme un homme de bien. […] Sa réputation y fit naufrage, et la prison qui s’ensuivit hâta sa fin (1817). […] Il le fait sentir dans sa note par une ironie très fine : Dans mon voyage de Venise, pendant l’hiver de 1799, écrit le comte de Maistre, j’ai fait connaissance avec le célèbre cardinal Maury. […] Non seulement les prédicateurs, mais tous ceux qui ont à parler en public, y trouveront quantité de remarques justes et fines, mais justes avant tout, et qui sont d’un homme du métier, parlant avec autorité de ce qu’il a pratiqué et de ce qu’il sait à fond.
Ce n’est qu’à la fin et en désespoir de cause, qu’il renonça à l’idée de poursuivre ses projets lointains, et qu’il s’avisa de puiser de l’eau dans son propre puits, c’est-à-dire, au lieu de vouloir exécuter les choses, de prendre son papier et de les décrire. […] Hennin et Bernardin, dans toute cette correspondance, sont deux hommes représentant des races différentes : l’un représente la race des bons esprits, probes, exacts, laborieux et positifs ; l’autre, celle des chimériques plaintifs, chez qui le roman l’emporte, et qui, à la fin, le talent et la fée s’en mêlant, ont le privilège de se faire pardonner et admirer. […] Son édifice deviendrait aisément immense si le temps, les matériaux et la tranquillité d’esprit ne lui manquaient pas : « C’est ainsi que je file ma soie, dit-il ; j’en verrai la fin avec celle de mes forces. » Cette vie, bien que mélancolique, lui plairait assez si elle pouvait durer. […] Il s’est logé pour travailler plus en liberté dans le faubourg Saint-Marceau, rue Neuve-Saint-Étienne, tout au haut d’une maison d’où l’on a vue sur le jardin des Dames-Anglaises : ce n’est pas encore la fin de son vœu, car son vœu c’est un jardin à lui et une cabane, c’est de loger à terre et non si haut. […] Duval-Töpffer communication de ces lettres de Bernardin (voir l’Appendice à la fin du volume).
Si donc nous croyons que tout ce qui est utile, c’est-à-dire adapté à une certaine fin, ordonné pour cette fin, apporte par cela même à l’intelligence une satisfaction et acquiert ainsi quelque degré de beauté, loin de nous la pensée que tout ce qui est beau doive, pour être admiré, justifier d’une utilité pratique, et qu’on doive, par exemple, connaître « l’emploi d’un vase antique » avant de le trouver beau. […] La beauté très primitive inhérente à l’utilité, en tant qu’ensemble de moyens et de fins bien ordonnés, apparaît, surtout quand cette utilité est plus visible et quand l’objet utile, mis en action, prouve immédiatement devant nous son usage. […] En résumé, l’utile n’est beau que par l’élément intellectuel de finalité aperçue et par l’élément sensible de satisfaction éprouvée d’avance ; il est une anticipation de l’agréable la par perception d’un ensemble de moyens bien ordonnés pour cette fin ; il satisfait donc l’intelligence et la volonté, et il peut aussi, dès à présent, satisfaire la sensibilité ; quand ce triple résultat se produit, quand l’utile nous transporte d’avance au terme et au but, la finalité devient beauté. […] Pour sentir le printemps, il faut avoir au cœur un peu de un peu de la légèreté de l’aile des papillons, dont nous respirons la fine poussière répandue en quantité appréciable dans l’air 2° Pour printanier, comprendre un paysage, nous devons l’harmoniser avec nous-même, c’est-à-dire l’humaniser.
Plus tard Heine, devenu un des chefs du parti libéral, réclama et préconisa les institutions constitutionnelles de la France ; il demeura dans ce pays pendant la fin de sa vie. […] Des visions l’obsèdent, de faibles rappels sonnent dans son souvenir ; un vague fantôme de femme reparaît ainsi, en quelques phrases obscures, à la fin de plusieurs chapitres des Reisebilder ; cette « Maria la morte », dont il croit entendre la « voix soyeuse » dans un vieux palais de Vérone, dont il retrouve le vague visage dans une galerie de très anciens portraits à Gênes : « Dans mon cœur vibrait le souvenir de Maria la morte. […] Il sait être de verve sans jeux de mots, sans surprise baroques, simplement en mettant bout à bout de fines idées, en ressentant de vives et neuves sensations d’adolescent, en étant d’humeur gaie et délicatement émue. […] Dans cette longue et désastreuse lutte, dans ce perpétuel envisagement de la fin, Heine porta le même sourire acerbe, la même ironie prime-sautière et poignante que dans ses mélancolies poétiques. […] Mais quelle distraction contre la pensée obsédante et harcelante de sa fin prochaine !
Il se livra dans quelques écrits en vers & en prose, à tout son ressentiment contre l’Académie en général, & contre plusieurs de ses Membres en particulier ; & il mourut en 1688. sans avoir vu la fin de ce procès. […] Ce Dictionnaire, dit universel, n’indique point les nuances fines & délicates qui différencient un même mot placé différemment, ou plusieurs mots crus synonymes. […] Ainsi l’on n’a point fait entrer dans le Dictionnaire tous les mots dont on ne se sert plus, & qu’on ne trouve aujourdhui que dans les auteurs qui ont écrit avant la fin du XVIme. siécle. […] On y trouve de la bonne & de la fine plaisanterie dans le goût du Lucien, mais des traits assurément trop piquans. […] Et enfin du tems de la ligue, l’on avoit applaudi au Président Fauchet, auteur d’un savant Recueil de l’origine de la langue, & poésie françoise, rimes & romans, où l’on voit les monumens du vieux langage, dans l’extrait des ouvrages de cent vingt-sept Poëtes, qui tous avoient écrit avant la fin du XIIIme. siécle.
A ces raisons j’en ajouterai beaucoup d’autres non moins péremptoires pour renvoyer la connaissance du grec et du latin presque à la fin du cours des études d’une université. […] C’est que celui qui n’aura pas eu la force ou le courage de suivre la carrière de l’université jusqu’à la fin, plus tôt il l’abandonnera, et moins les connaissances qu’il laissera en arrière, plus celles qu’il emportera, lui étaient nécessaires. […] Par exemple, si un magistrat avait acquis toutes les connaissances primitives ou accessoires à son état, en suivant le cours de l’éducation publique jusqu’à sa fin, il renverrait moins fréquemment les affaires par devant des experts et jugerait plus sainement de la bonne ou mauvaise foi de ceux-ci. […] Le nombre des élèves s’éclaircissant à mesure que cette carrière se prolonge, il se trouve donc dans la classe la plus voisine de la fin et la plus diminuée, et tant mieux. […] Turgot avait tenté cette réforme, mais ce ne fut qu’à la fin de la Révolution qu’elle fut appliquée.
La nature cessa de se faire entendre par l’organe mensonger des idoles ; on connut ses fins, on sut qu’elle avait été faite premièrement pour Dieu, et ensuite pour l’homme. […] Elle consiste en quelques épithètes répétées sans fin, et toujours appliquées de la même manière.
La théorie de l’art pour l’art ne pouvait pas se croire si proche de sa fin. […] Savoir n’a pas sa fin en soi. […] Ou plutôt, pour toucher à ses fins tout acte ne doit s’effectuer que par l’esprit. […] Elle n’admet aucune autorité que sa fin : l’action en est la plus parfaite. […] En société, l’homme ne change pas de fin.
Un vieil empereur, sentant sa fin prochaine, abdique en faveur de son neveu. […] Damis épouserait Lucile, et cette fin ne serait point invraisemblable. […] Il n’est pas très fin. […] Gentille et assez fine. […] Beauté fine et délicate.
De ce fonds il retrouve sans le savoir quelques-uns des sentiments grecs les plus fins. […] De plus il s’en sert toujours pour une fin plus noble qu’elle. […] Les poètes français, à la fin, s’habituèrent à ce que fumât sur leur ciel, dans l’île poétique, l’atelier du dieu. […] Avec une habitude poétique un tel état prend spontanément la forme d’une fin de vers, la fin d’un vers qui n’a pas eu de commencement, ou plutôt dont le commencement est figuré, comme les parties brisées d’une statue, par un mouvement virtuel, une direction. […] Renouvier à la fin de sa vie voyait dans une « nolonté » la forme supérieure de la volonté.
Son caractère se soutient bien jusqu’à la fin. […] Il sera heureux à la fin, celui-là. […] Est-ce assez fin ! […] Pierre Robert l’a faite, en un chapitre très juste de ton et très fin de style. […] Suivez tout le rôle jusqu’à la fin.
S’il l’a fait, l’œil le plus fin ne saurait distinguer la soudure. […] À peine le voit-on passer, riant son rire fin et un peu cruel, à l’horizon de ce délicieux pamphlet qui a nom : Le Roi des Montagnes. […] Un beau vase de cristal, où trempe un bouquet de verveine, a reçu un léger coup d’éventail, choc imperceptible que rien n’a révélé, et pourtant la fêlure, plus fine que le plus fin cheveu, s’étend et se prolonge. […] À la fin du volume, le poëte enfourche sa monture impatiente, lui donne de l’éperon et s’enfonce dans l’infini. […] Avant la fin du Songe de Camille, la chaleur avait passé dans la salle.
Il fréquentait aussi chez Nina de Villars, où l’on savourait des soupers fins. […] C’est un récit qui a un commencement, un milieu, presque une fin. […] … » On n’est pas plus « fin de globe ». […] Jean Moréas, les la fin, les la fin et le la fin. […] Brunetière, la fin. » D’accord.
Ce changement de fortune mit fin à ses querelles. […] La vie amène chaque jour mille complications auxquelles nous ne songions pas, et il arrive souvent qu’une chose conçue en vue d’un but déterminé nous sert à une autre fin, nous sert même quelquefois à une double fin. […] Il reconnaît avec joie que ses forces sont encore tout entières et qu’elles mèneront l’œuvre à bonne fin. […] Au moment où la pièce touche à sa fin, lorsque Ariel a accompli son dernier office, Prospero adresse aux esprits qui l’ont servi des adieux solennels. […] Le mariage de Ferdinand et de Miranda, qui est le nœud de cette action peu compliquée, est arrêté dès la fin du premier acte.
Et à la fin, ils sont deux ou trois qui se percent l’un l’autre, avec des aiguilles à passer le lacet. […] Une curiosité inquiète suit le héros dans les vicissitudes de sa fortune, et l’intérêt se soutient depuis le commencement jusqu’à la fin. […] Fénicia était tellement changée, qu’elle ne fut reconnue qu’à la fin de la noce, et lorsqu’une tante de la mariée ne put garder plus longtemps le secret » ; tel est l’extrait succinct de la nouvelle du prolixe Bandello. […] À la fin, il commence à dire : « Seigneurs Athéniens, j’ai en ma maison une petite place où il y a un figuier auquel plusieurs se sont desjà penduz et étranglez, et pour autant que je veulx y faire bastir, je vous ai bien voulu advertir devant que faire couper le figuier, à cette fin que si quelques-uns d’entre vous se veulent pendre, qu’ils se dépeschent. » Il mourut en la ville d’Hales, et fut inhumé sur le bord de la mer. […] Henri VIII fut représenté, à ce qu’on croit, en 1601, à la fin du règne d’Élisabeth, et repris, à ce qu’il paraît, après sa mort, en 1613.
on a chance de telle sorte d’avoir peut-être à la fin un grand jour dans sa vie, et de n’y être pas pris au dépourvu. […] Ce sera le rythme de son organisation jusqu’à la fin. […] Il les observe d’un clin d’œil, il a des mots fins pour les silhouetter au passage. […] Il ne lui fallait pas moins que ce viatique inattendu pour ravitailler jusqu’à la fin son cœur généreux, mais expirant, et qui était souvent comme aux abois. […] Sa langue est svelte, son bon sens fin, spirituel, sa gaieté excellente, son naturel saisissant ; son expression prompte est presque toujours celle que la réflexion eût choisie.
Pour moi, je le dirai avec cette franchise qu’on voudra bien, j’espère, me reconnaître (qui n’est pas franc à vingt-cinq ans est un misérable), je ne conçois la haute science, la science comprenant son but et sa fin, qu’en dehors de toute croyance surnaturelle. […] Puis ce sont ces écrits tenus pour sacrés qui deviennent aux yeux d’une ingénieuse et fine exégèse la plus curieuse littérature. […] Les esprits délicats et fins sont seuls faits pour le vrai dans les sciences morales et historiques, comme les esprits exacts en mathématiques. […] Voir encore la fine analyse psychologique que M. […] Dans l’impossibilité d’exposer avec précision de telles idées, je renvoie à l’hymne où, dès ma première jeunesse, je cherchai à exprimer ma pensée religieuse, à la fin du volume.
Il surprend une surveillante, en flagrant délit avec un interne dans son cabinet, il demande son renvoi, rencontre une certaine opposition, menace de faire du bruit, obtient à la fin ce changement, mais il apprend que sa surveillante a été placée dans un autre hôpital, avec 100 francs d’appointements d’augmentation. […] Mardi 23 février À la fin du dîner de Brébant d’aujourd’hui, au bout d’une longue conversation, entre tous les hommes politiques, sur Lourdes et ses eaux miraculeuses, Berthelot dit qu’il ne serait pas étonné, que la fin du siècle fût en proie à un violent mysticisme. […] Bourget finit son Crime d’amour, par cette phrase : « La religion de la souffrance humaine », c’est avec une petite différence dans la construction de la phrase, la fin de la préface de Germinie Lacerteux. […] Quant aux seins, ils demeurent des seins de jeune fille avec le rose de leurs boutons, avec leurs délicats orbes, un rien ridés, comme un fruit à la fin de l’hiver. […] C’est là un caractéristique symptôme d’une fin de société, et ça ferait bien, comme terminaison d’un roman sur le grand monde.
Voici ce que nous écrivions l’année dernière sur ce genre si fin et si indéfinissable de littérature, à propos de l’aimable vieillard Xavier de Maistre, l’auteur du Voyage autour de ma chambre. […] Le comte de Grammont fut l’original de ces esprits fins, légers, futiles, inconsistants, mais cependant justes, sensés, exquis, dont notre littérature de passe-temps a eu depuis cette époque tant de copies. […] J’en ai conservé la saveur que laissent aux doigts des roses séchées retrouvées sur la pierre d’un vieux sépulcre : vers, prose, correspondance, épanchement du cœur, enjouement d’esprit, fines railleries, plaisanteries d’autant plus rieuses qu’elles sont plus inoffensives, voilà le patrimoine héréditaire de cet ancêtre de Voltaire et d’Alfred de Musset. […] C’est certainement le chef-d’œuvre sans rival de l’enjouement et de la fine ironie. […] Ce succès éclatant à la fin de ses études l’introduisit presque encore enfant chez Nodier, dans cette société de l’Arsenal dont la gloire était Hugo, dont l’agrément était Charles Nodier.
L’esprit général de l’Europe, à la fin du xviiie siècle, est assez connu : à cette époque, il régnait une fermentation sourde, avant-coureur d’une crise prochaine. […] Ceux qui vinrent après lui continuèrent cette nouvelle scholastique, et c’est un fait incontestable qu’au milieu et vers la fin du xviiie siècle on ne trouve en Allemagne aucun système qui domine assez les esprits pour paraître une véritable philosophie allemande. […] Entre les écoles qui se battent depuis des siècles dans cette arène de disputes sans fin qu’on appelle la métaphysique, et le public de notre temps, qui confesse ne rien entendre à ces débats et ne pouvoir s’y intéresser, qui a tort et qui a raison ? […] C’est à la fin de la Critique qu’il convient d’ajourner cette discussion, et nous n’avons signalé les prétentions de Kant à cet égard que pour montrer l’étendue et la hardiesse de son dessein. […] L’introduction est déjà hérissée d’une foule de distinctions, fines et vraies, mais subtiles en apparence, exprimées avec une brièveté quelquefois énigmatique et dans un langage qui, par sa sévérité et sa bizarrerie, rappelle trop souvent la scholastique.