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529. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Entretiens sur l’histoire, par M. J. Zeller. Et, à ce propos, du discours sur l’histoire universelle. (suite.) »

Il s’arrête pour contempler et démontrer cet accord parfait en toute la personne du Sauveur, dans sa vie, dans sa doctrine, dans ses miracles. […] Tous ces miracles tiennent plus de la bonté que de la puissance, et ne surprennent pas tant les spectateurs qu’ils les touchent dans le fond du cœur. » Quant à la doctrine, il la montre également humaine, appropriée, et tempérant la hauteur par la condescendance : « C’est du lait pour les enfants et tout ensemble du pain pour les forts.

530. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « La civilisation et la démocratie française. Deux conférences par M. Ch. Duveyrier »

Le fait est que la civilisation prêche d’exemple ; elle opère peu à peu ; sans prétendre s’imposer, elle gagne insensiblement, et tous ceux qui sont contemporains, fussent-ils et se crussent-ils de doctrines et de croyances très opposées, la respirent comme l’air et s’en ressentent. […] Mais les Académies ont elles-mêmes leur doctrine dominante, volontiers exclusive : elles offrent assez l’image d’une école où les disciples rejoignent les maîtres : le dissident, le contradicteur énergique reste à la porte et n’entre pas.

531. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre I. Littérature héroïque et chevaleresque — Chapitre IV. Poésie lyrique »

Elle ne fut chez nos trouvères qu’une doctrine apprise, science, comme dit Montaigne, logée au bout de leurs lèvres, vaine et froide idéalité, aristocratique dessin d’une vie élégante, dont l’élégance consiste à exclure les sentiments naturels et à s’abstraire des conditions réelles de la vie. Car, dans le riche et délicat Midi, cette doctrine répondait encore à quelque réalité, à un certain ordre de relations établi entre les hommes et les femmes : mais, dans notre Nord, si rude et si brutal, loin d’avoir son fondement dans la vie, elle restait absolument irréelle, idéale et didactique.

532. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre II. Le mouvement romantique »

Hugo et de Lamartine ; et même avant 1826, l’abbé de Frayssinous avait reconnu la liaison des doctrines classiques aux principes conservateurs719. […] Mais il n’en restait pas moins dans sa doctrine une grande part de vérité : surtout prise comme conseil et leçon, elle était excellente.

533. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « (Chroniqueurs parisiens III) Henri Rochefort »

Mais alors il me semble qu’un certain degré d’outrance dans certaines doctrines impose absolument à celui qui les professe une vie qui ne les contredise point. […] Au reste il n’a point de doctrine.

534. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « III — Les deux cathédrales »

Tel serait le résultat terrestre de la mise en pratique des doctrines catholiques. […] On a pu remarquer que cette conception présentait une certaine analogie avec la doctrine connue sous le nom de panthéisme.

535. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamennais — Note »

Je n’avais pas été le premier à le rechercher au début de notre liaison ; lui-même m’avait fait, par Victor Hugo, des avances dès le temps des Consolations ; je l’avais connu prêtre et disant encore la messe, ultramontain et pur romain de doctrine : je l’avais pris avec vivacité et sympathie par tous les points desquels je pouvais me rapprocher et qui m’offraient un moyen de correspondre ; je m’étais efforcé de multiplier ces « points d’attouchement, » comme les appelle Lavater dans son manuel de l’amitié ; je n’avais eu, dès son premier pas dans le libéralisme, que d’excellents et chauds procédés envers lui et lui avais hautement rendu, je puis dire, de bons offices littéraires.

536. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Ghil, René (1862-1925) »

Stéphane Mallarmé comme le prophète qui a révélé la bonne doctrine, et il l’appelle « père et seigneur de l’or, des pierreries et des poisons ».

537. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « De la peinture. A propos d’une lettre de M. J.-F. Raffaëlli » pp. 230-235

L’on concevra maintenant toute l’importance de la doctrine artistique de M. 

538. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre quatrième. Éloquence. — Chapitre III. Massillon. »

Ainsi, nous ne ferons paraître à l’appui de nos raisonnements ni Fénélon, si plein d’onction dans les méditations chrétiennes, ni Bourdaloue, force et victoire de la doctrine évangélique : nous n’appellerons à notre secours ni les savantes compositions de Fléchier, ni la brillante imagination du dernier des orateurs chrétiens, l’abbé Poulle.

539. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Préface »

Combien est plus dangereuse la doctrine qui n’y voit que le produit de combinaisons mentales, qu’un simple artifice dialectique peut, en un instant, bouleverser de fond en comble !

540. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Femmes de l’Évangile » pp. 89-93

Ventura, homme d’immense doctrine, de foi profonde, de vigueur de parole, un vrai lion évangélique enfin, n’aurait-il pas pu se reposer de ses travaux de prédicateur en nous écrivant cette majestueuse histoire ?

541. (1900) Taine et Renan. Pages perdues recueillies et commentées par Victor Giraud « Taine — V »

Ce qu’a donné ce naturalisme (sa soumission aux lois de la nature) dans sa philosophie et dans son esthétique, c’est un problème que je n’examine pas, mais dans son œuvre d’historien politique, cette vue gœthienne l’a mené à une doctrine par trop timide.

542. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre troisième. Découverte du véritable Homère — Chapitre VII » pp. 278-283

. — Enfin, on ne pouvait voir en lui la source des diverses philosophies de la Grèce, puisque nous avons démontré dans le second Livre que les philosophes ne trouvèrent point leurs doctrines dans les fables homériques, mais qu’ils les y rattachèrent.

543. (1949) La vie littéraire. Cinquième série

Dans le second, elle s’appuie sur une doctrine particulière et devient purement métaphysique. […] Zola lui-même n’est pas persuadé plus que de raison de la vérité de ses doctrines. […] En instituant un déisme d’État, il n’avait fait que s’inspirer des doctrines de Jean-Jacques. […] Telle était la doctrine de Lamennais à l’époque de la Restauration. […] Un vieux janséniste, plein de sens et de doctrine, M. 

544. (1930) Les livres du Temps. Troisième série pp. 1-288

Mauriac voudrait bien que cette austère doctrine fût simplement janséniste. […] Par un autre biais, c’était aussi la doctrine de Taine. […] Si l’on admet son point de départ, la doctrine de Barrès était fort bien raisonnée. […] Billy accorde qu’« il ne lui est pas interdit de se réclamer d’une doctrine rationnelle », mais ajoute qu’« il y a précisément dans l’adhésion à une doctrine, pour légitime qu’elle puisse être, un fait essentiellement subjectif, personnel et arbitraire ». Billy ne s’exagère pas le rôle de l’étude et de l’examen dans l’élaboration des doctrines.

545. (1901) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Deuxième série

On y admire avec épouvante l’impitoyable rigueur d’un Père de l’Église qui ne pouvait faire grâce à un comédien plus que profane, parce qu’il était logique et entier dans sa doctrine chrétienne. […] Mais ses adversaires et surtout ses disciples s’emparèrent des conséquences de ses doctrines pour les exagérer ou les dénaturer. […] La doctrine de Taine fut également simplifiée. […] Comment ne voit-on pas que la doctrine étroite sur l’adaptation nécessaire du poème dramatique à l’état présent de l’esprit public n’irait logiquement à rien de moins qu’à l’abolition de tout l’ancien répertoire ? […] Il rend probables les doctrines, et il prête aux systèmes une apparence de solidité.

546. (1907) L’évolution créatrice « Chapitre IV. Le mécanisme cinématographique de la pensée  et l’illusion mécanistique. »

Telles sont précisément les conclusions d’une doctrine comme celle de Spinoza ou même de Leibniz par exemple, et telle en a été la genèse. […] Enfin l’explication mécanistique pouvait rester universelle en ce qu’elle Se fût étendue à autant de systèmes qu’on aurait voulu en découper dans la continuité de l’univers ; mais le mécanisme devenait alors une méthode plutôt qu’une doctrine. […] Ainsi se sont constituées les doctrines de Leibniz et de Spinoza. […] Mais, si l’on élimine des deux doctrines ce qui leur donne l’animation et la vie, si l’on n’en retient que l’ossature, on a devant soi l’image même qu’on obtiendrait en regardant le platonisme et l’aristotélisme à travers le mécanisme cartésien. […] Sa doctrine portait bien le nom d’évolutionnisme ; elle prétendait remonter et redescendre le cours de l’universel devenir.

547. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « L’Académie française »

Beaucoup d’hommes, élevés dans un respect religieux pour d’antiques doctrines, consacrées par d’innombrables chefs-d’œuvre, s’inquiètent, s’effrayent des projets de la secte naissante, et semblent demander qu’on les rassure, L’Académie française restera-t-elle indifférente à leurs alarmes ? […] Auger ne vécut pas assez178 pour être témoin de l’élection de Lamartine (1829), qui, ne semblât-elle qu’une exception glorieuse, ne laissait pas de donner aux doctrines exclusives un éclatant démenti. […] Il faut, à chaque instant, justifier de son droit et de son privilège en étendant sa vue, en découvrant ce qui se fait ou se tente de remarquable alentour, en ne s’enchaînant pas à des doctrines métaphysiques ou littéraires inflexibles, en s’associant, sans se faire trop prier, toute intelligence supérieure et ornée, toute imagination puissante et féconde, de quelque bord qu’elle vienne ; en n’étant point des derniers à reconnaître l’avènement des talents chers au public et applaudis, en témoignant à l’occasion de l’estime à ceux mêmes qui ne sont pas de l’ordre académique, et qui comptent pourtant dans la grande confrérie des Lettres ; en n’affectant pas absolument de les ignorer.

548. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXVIIe entretien. J.-J. Rousseau. Son faux Contrat social et le vrai contrat social (3e partie) » pp. 5-56

Voilà pourquoi la doctrine qui ne fait que proclamer les droits de l’homme est courte et fausse, et ne peut aboutir qu’à la révolte perpétuelle, doctrine insensée, Contrat social ; voilà pourquoi toute société qui se fonde sur le devoir est vraie, durable, toujours perfectible, et aboutit directement à Dieu, c’est-à-dire à la perfection et à l’éternité. […] Sayous, il tira la doctrine supérieure et conciliatrice de sa profession de foi du Vicaire savoyard.

549. (1824) Observations sur la tragédie romantique pp. 5-40

C’est évidemment l’intérêt public qui exige ces réticences ; et nous comprenons bien, qu’on a dû, par égard pour quiconque n’est pas français, empêcher Inès de dire à son époux : Contre les étrangers ton père nous défend1, Mais si les saines doctrines politiques doivent ajouter tant d’entraves à celles qu’impose Aristote, comment désormais faire une tragédie ? […] Ne disons donc pas que le moment est venu d’adopter une doctrine plus commode et plus féconde, et de cesser enfin de cultiver un genre épuisé par tant de productions célèbres. […] Après qu’on a vu se reproduire en Allemagne, en Écosse, en France, les doctrines et la philosophie transcendantale des platoniciens d’Alexandrie, on ne doit pas s’étonner de l’altération des théories littéraires· En littérature comme en philosophie, il n’y a que deux routes ouvertes à l’esprit humain, celle de l’observation et celle de l’extase.

550. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre I. La littérature pendant la Révolution et l’Empire — Chapitre IV. Chateaubriand »

Son dessein était de « prouver que, de toutes les religions qui ont jamais existé, la religion chrétienne est la plus poétique, la plus humaine, la plus favorable à la liberté, aux arts et aux lettres ; que le monde moderne lui doit tout ; … qu’il n’y a rien de plus divin que sa morale, rien de plus aimable, de plus pompeux que ses dogmes, sa doctrine et son culte ; … qu’elle favorise le génie, épure le goût, développe les passions vertueuses, donne de la vigueur à la pensée, offre des formes nobles à l’écrivain, et des moules parfaits à l’artiste649…. » Ce vaste dessein d’apologie se développait à travers quatre parties : Dogmes et doctrines, Poétique, Beaux-Arts et Littérature, Culte. […] Mais, la part faite aux erreurs de goût et de logique, il reste assez de vues originales et fécondes dans ces deux parties du Génie du Christianisme, pour faire du livre une date dans l’histoire de la critique et des doctrines esthétiques.

551. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « II. M. Capefigue » pp. 9-45

Révolutionnaire en ceci qu’elle n’était pas assez chrétienne, cette maison qui devait, comme toute famille royale, parmi les peuples chrétiens, représenter l’essence de la société, c’est-à-dire la famille, la tua au contraire, la famille, et par Henri IV, et par Louis XIV, et par Monsieur le Régent, et par Louis XV ; et, par le massacre sans cesse renouvelé de l’adultère et des bâtardises, elle créa le monstre de l’individualisme dans l’État, comme le Protestantisme avait créé le monstre de l’individualisme dans les doctrines. […] La société du xviiie  siècle, à laquelle il eût résisté, s’il ne l’avait vue que dans les doctrines de ses philosophes, l’a enivré de sa propre ivresse, de ses manières, de son esprit et jusque de ses costumes, et le grave historien a écouté le chant de la trompeuse Sirène qui, depuis, l’a fait si tristement naufrager ! […] … » Et toute cette tirade contre l’hypocrisie possible de notre temps, refaite cent fois par tous les sacripants littéraires qui se font une vertu à eux du vice de Tartuffe et très indigne, d’ailleurs, d’un écrivain qui se connaît en choses sociales et qui n’a pas le droit de conclure contre les doctrines vertueuses de l’absence de nos vertus, montre mieux que tout le reste à quel point d’anxiété l’auteur de Madame la comtesse Du Barry en est arrivé, le malheureux !

552. (1782) Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur la vie et les écrits de Sénèque pour servir d’introduction à la lecture de ce philosophe (1778-1782) « Essai, sur les règnes, de Claude et de Néron. Livre second » pp. 200-409

On ne s’est pas acharné avec moins 214 ESSAI SUR LES RÈGNES de fureur sur la doctrine d’Épicure, que sur les mœurs de Sénèque. […] Si cette doctrine, qui a tant de points communs avec les cultes religieux, s’était propagée comme les autres superstitions, il y a longtemps qu’il n’y aurait plus ni esclaves ni tyrans sur la terre. […] « Quand on est inaccessible à la volupté, on l’est à la douleur…  » Voilà un de ces corollaires de la doctrine stoïcienne auquel on n’arrive que par une longue chaîne de sophismes. […] La philosophie stoïcienne est une espèce de théologie pleine de subtilités ; et je ne connais pas de doctrine plus éloignée de la nature que celle de Zenon. […] Votre doctrine tend à enorgueillir des paresseux et des fous, et à dégoûter les bons princes et les bons magistrats, les citoyens vraiment essentiels.

553. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre XVI. Des Livres nécessaires pour connoître sa Religion. » pp. 346-352

L’Exposition de la Doctrine Chrétienne, par M.

554. (1902) Le chemin de velours. Nouvelles dissociations d’idées

Ce pauvre homme, s’imaginant avoir découvert la véritable doctrine de saint Augustin, rédigea sa trouvaille en un considérable infolio nommé Augustinus. […] C’est une doctrine, et celle même de l’ancienne. […] Elles eussent reçu des compliments peut-être, si la doctrine des Jésuites avait été formulée quelques mois plus tôt en projet de loi. […] Toute doctrine, soit d’autorité, soit d’anarchie, se trouve quelque jour la doctrine du règne. […] Mais non, — et il importe de cartonner à cette page le dictionnaire des lieux communs : l’idéalisme est une doctrine immorale et désespérante ; antisociale et anti-humaine, — et pour cela l’idéalisme est une doctrine très recommandable, en un temps où il s’agit non de conserver, mais de détruire.

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