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803. (1895) Les confessions littéraires : le vers libre et les poètes. Figaro pp. 101-162

Mon poème sera composé de vers de la même étendue, vers de dix syllabes et à finale féminine, coupés par deux césures, l’une à la quatrième, l’autre à la sixième, comme ces vers de la « Divine Comédie » :            |      | Nel mezzo del cammin di nostra vita            |      |            |      | Mi rincontrai per una silva oscura. […] D’ailleurs, je suis convaincu que le chantre divin des Magnanarelles nous donnera, quelque forme qu’il emploie, un merveilleux poème. […] Ce qui manque justement aux groupes récents, c’est cette haute conscience, ce sentiment de l’héroïque et du divin. […] L’élégiaque cri qui naissait dans mon sein Mourut à la rumeur de ton sanglot divin, Et je verrai passer les amants sur le sable Mordant leur lèvre chaude et s’étreignant la main Sans confier au vent ma chanson périssable, Moi pris dans l’Éternel comme en un piège saint. […] Si tu dois être un jour marqué du divin signe, Rien ne t’approchera de cet honneur insigne Que de le mériter, que de t’en rendre digne ; Tu ne peux rien de plus, tu ne peux rien de mieux Que, des fleurs de ton âme, avec un soin pieux, Orner la place auguste où descendront les dieux.

804. (1899) Préfaces. — Les poètes contemporains. — Discours sur Victor Hugo pp. 215-309

Aussi peut-on affirmer que l’homme est absent de la Divine Comédie, à laquelle devaient nécessairement manquer les formes précises et ordonnées, toujours dépendantes de la conception précises et de la langue. […] Déjà transformée dans la Divine Comédie et dans le Paradis Perdu, l’épopée a cessé d’être possible. […] Ni ses yeux, ni ses oreilles, ni son intelligence, ne percevront jamais le monde divin du Beau. […] Le Beau n’est pas le serviteur du Vrai, car il contient la vérité divine et humaine.

805. (1903) Articles de la Revue bleue (1903) pp. 175-627

D’un bond suprême, le Centaure divin se cabre contre la destinée. […] Et ce sont bien aussi les plus hautes aspirations de la nature humaine qu’il évoque, ce Centaure prodigieux dont la moitié du corps est animale et dont le buste est divin. […] La versification est un procédé d’art ; la poésie existe en soi : elle est du divin. […] La seule différence qui existe entre eux, c’est que, pour traduire le Divin qu’ils conçoivent, ils doivent se servir de symboles différents : le musicien de sons, le poète de strophes, d’images et de mots, le peintre de couleurs, le sculpteur de mouvements imprimés à l’argile, l’architecte de lignes.

806. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Les poëtes français. Recueil des chefs-d’œuvre de la poésie française »

Moire, velours, damas, satin clair et bruyant, Brodés, glacés, brochés, lamés, nous disent-elles ; Les fleurs, les diamants, ces soleils congelés, La topaze, d’où sort comme une haleine chaude, L’opale nuageuse aux doux rayons voilés, Le saphir, nom divin !

807. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section II. Des sentiments qui sont l’intermédiaire entre les passions, et les ressources qu’on trouve en soi. — Chapitre IV. De la religion. »

La vie se passe au-dedans de soi, les circonstances extérieures ne sont qu’une manière d’exercer un sentiment habituel ; l’événement n’est rien, le parti qu’on a pris est tout, et ce parti, toujours commandé par une loi divine, n’a jamais pu coûter un instant d’incertitude.

808. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Musset, Alfred de (1810-1857) »

La Muse et sa beauté pacifique, la Nature et sa fraîcheur immortelle, l’Amour et son bienheureux sourire, tout l’essaim de visions divines passe à peine devant ses yeux qu’on voit accourir, parmi les malédictions et les sarcasmes, tous les spectres de la débauche et de la mort.

809. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Régnier, Henri de (1864-1936) »

. — Les Jeux rustiques et divins (1897). — La Canne de jaspe (1897). — Le Trèfle blanc (1899). — Premiers poèmes (1899)

810. (1890) L’avenir de la science « I »

.) ; l’autre que l’on peut appeler idéale, céleste, divine, désintéressée, ayant pour objet les formes pures de la vérité, de la beauté, de la bonté morale, c’est-à-dire, pour prendre l’expression la plus compréhensive et la plus consacrée par les respects du passé, Dieu lui-même, touché, perçu, senti sous ses mille formes par l’intelligence de tout ce qui est vrai, et l’amour de tout ce qui est beau.

811. (1890) L’avenir de la science « IX »

La morale et la théodicée ne sont pas des sciences à part ; elles deviennent lourdes et ridicules, quand on veut les traiter suivant un cadre scientifique et défini : elles ne devraient être que le son divin résultant de toute chose, ou tout au plus l’éducation esthétique des instincts purs de l’âme, dont l’analyse rentre dans la psychologie.

812. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre III. L’analyse externe d’une œuvre littéraire » pp. 48-55

xxv, De l’institution des enfants ; xxvi, C’est folie de rapporter le vray et le faulx au jugement de notre suffisance ; xxvii, De l’amitié ; xxviii, Vingt-neuf sonnets d’Estienne de la Boétie ; xxix, De la modération ; xxx, Des cannibales ; xxxi, Qu’il fault sobrement se mesler de juger des ordonnances divines ; xxxii, De fuir les voluptez au prix de la vie, etc.

813. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Préface. de. la premiere édition. » pp. 1-22

D’un langage doucereux & compatissant, elle a passé avec rapidité à l’emportement & à la déclamation ; ses lumieres sont devenues des torches ardentes, prêtes à porter par-tout l’incendie ; la divine Tolérance s’est changée en Furie inexorable, pour renverser tout ce qu’on avoit respecté jusqu’alors : les vérités les plus saintes, les principes les plus sacrés, les devoirs les plus indispensables, le Ciel, la Terre, l’Autel, le Trône, tout auroit éprouvé ses ravages, si les hommes eussent été aussi prompts à pratiquer ses maximes, qu’elle étoit ardente à les débiter.

814. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 24-41

On fait qu’Empedocle fut généralement estimé dans la Grece, pour avoir mis en Vers les principes de la Physique, & que son Poëme fut appelé Divin ; cependant les esprits qui composoient les différentes classes des Grecs de son temps, n’étoient certainement pas de grands Physiciens.

815. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface de « Ruy Blas » (1839) »

Le peuple, qui a l’avenir et qui n’a pas le présent ; le peuple, orphelin, pauvre, intelligent et fort ; placé très bas, et aspirant très haut ; ayant sur le dos les marques de la servitude et dans le cœur les préméditations du génie ; le peuple, valet des grands seigneurs, et amoureux, dans sa misère et dans son abjection, de la seule figure qui, au milieu de cette société écroulée, représente pour lui, dans un divin rayonnement, l’autorité, la charité et la fécondité.

816. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XII. Mme la Princesse de Belgiojoso »

L’humanité, depuis qu’elle existe, a toujours roulé entre trois systèmes et l’esprit humain n’en conçoit pas un quatrième : la polyandrie, le plus mauvais de tous, car il crée l’amazonat sous toutes les formes, le massacre des enfants et la pulvérisation sociale ; la polygamie, qui ruinerait l’État, si le sabre de Mahomet n’y mettait ordre, et enfin la monogamie, ce diamant divin d’une eau si pure, qui est l’exclusion de tous les inconvénients, qui agrandit la tête, épure le cœur et équilibre toutes les facultés.

817. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Le Christianisme en Chine, en Tartarie et au Thibet »

En un clin d’œil ces chrétientés, pour parler comme les missionnaires, établies à Macao, à Canton, et même à Péking, ces espèces d’édifices élevés dans le sang des martyrs et dans l’effort d’un prosélytisme divin, se sont écroulées comme des châteaux de cartes, au contact du plus misérable événement.

818. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Paul de Saint-Victor » pp. 217-229

et cela m’a réjoui l’âme pour Saint-Victor, car l’ennui des sots, c’est divin !

819. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « La Révolution d’Angleterre »

Nous devons donc le croire, l’illustre historien s’est dit que des biographies n’étaient, en somme, ni moins importantes, ni moins nécessaires, que le récit des événements avec leur développement grandiose, et que là surtout, au contraire, était l’interprétation la plus intime de ces événements, le secret de l’humaine et divine comédie.

820. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Marie-Antoinette » pp. 171-184

Dans la Marie-Antoinette d’avant l’échafaud, d’avant la prison, et même d’avant la calomnie ; dans la Marie-Antoinette de la jeunesse et du bonheur, dans celle-là que Prudhon aurait peinte, que Goujon et Canova auraient sculptée ; dans cette idéale reine aux cheveux d’or, pour qui non-seulement un diadème pesait trop, mais une simple guirlande ; dans celle-là, enfin, la Marie-Antoinette à la robe de linon qui semblait ressortir plus particulièrement de leur art, à ces historiens de la Vie, il y avait une femme qu’ils ont oubliée, un génie de femme qu’ils auraient dû dégager et qu’ils n’ont pas vu, comme s’il était dans le destin de la divine Malheureuse d’être méconnue par l’Histoire autant qu’elle avait été calomniée.

821. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XII. Marie-Antoinette, par MM. Jules et Edmond de Goncourt » pp. 283-295

Dans la Marie-Antoinette d’avant l’échafaud, d’avant la prison, et même d’avant la calomnie ; dans la Marie-Antoinette de la jeunesse et du bonheur, dans celle-là que Prudhon aurait peinte, que Goujon et Canova auraient sculptée ; dans cette idéale reine aux cheveux d’or, pour qui non seulement un diadème pesait trop, mais une simple guirlande ; dans celle-là, enfin, la Marie-Antoinette à la robe de linon, qui semblait ressortir plus particulièrement de leur art, à ces historiens de la Vie, il y avait une femme qu’ils ont oubliée, un génie de femme, qu’ils auraient dû dégager, et qu’ils n’ont pas vu, comme s’il était dans le destin de la divine Malheureuse d’être méconnue par l’histoire, autant qu’elle avait été calomniée !

822. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « VI. Jules Simon »

C’est pour mieux lui prendre ses plumes qu’on veut tuer le divin oiseau.

823. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXII. Philosophie politique »

Le christianisme progressif est une expression des temps modernes, injurieuse dans sa bienveillance, et ne tendant à rien moins qu’à la négation du christianisme qui est absolu, puisqu’il est divin.

824. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Barthélemy Saint-Hilaire »

Mais chaque fois qu’il en descend, il semble, jusqu’au jour où l’ardent Visionnaire verra l’ange Gabriel face à face, en descendre plus lourd et plus chargé de l’électricité divine… IV C’est cette figure de Mahomet si longtemps déguisée par l’ignorance, l’erreur et l’injustice, que Barthélemy Saint-Hilaire a fait émerger des plus profonds travaux contemporains.

825. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Émile Augier, Louis Bouilhet, Reboul »

Reboul, le célèbre boulanger de Nîmes, avait chance, à moins d’efforts qu’aucun autre écrivain, d’être personnel et original, pour peu qu’il eût dans la tête ce que madame de Staël appelait « l’étincelle divine  ».

826. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Maurice Bouchor »

Il y a poète dans ce livre… Du fond de ces impressions qui déteignent sur toute vie et sur toute pensée à leur aurore, du fond de toutes ces remembrances dont nous sommes les échos dans notre jeunesse, du fond de toutes les éducations poétiques, mortelles parfois à la poésie, comme bien souvent les femmes sont mortelles à notre faculté d’aimer, nous voyons briller la divine étincelle, qui dague le regard comme une pointe de diamant ou d’étoile.

827. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. de Banville. Les Odes funambulesques. »

Quand l’Inspiration, dont le caractère semble être d’agrandir notre âme aux dépens de notre corps, ne nous a pas, comme dans le livre dont il s’agit ici, allégé le poids de nos organes, et qu’on a été soumis au martelage tellement appuyé de ce double coup, la sensibilité en est comme stupéfiée, on est accablé de cette matérielle perfection, et on éprouve le désir de retourner à quelque négligé divin, à quelque mal rimé, puissant ou exquis, comme Alfred de Musset ou Maurice de Guérin, par exemple.

828. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Auguste de Chatillon. À la Grand’Pinte ! »

Ce n’est encore qu’un filet de voix, mais d’une voix à part et qui pourrait devenir quelque chose d’une simplicité bien divine, si le chanteur voulait oublier les solfèges par lesquels son pauvre filet de voix a passé.

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