On conçoit donc sans peine que les poëtes de l’Allemagne qui ont voulu transporter sur la scène des époques de leur histoire, aient choisi de préférence celles où les individus existaient le plus par eux-mêmes, et se livraient avec le moins de réserve à leur caractère naturel. […] Il me semble néanmoins facile de concevoir, malgré nos habitudes contraires, que ce trait, emprunté de la vie commune, est plus propre que la description la plus pathétique à faire ressortir la situation du héros de la pièce, d’un vieux guerrier couvert de gloire, fier de ses droits héréditaires et de son opulence antique, chef naguère de vassaux nombreux, maintenant renfermé dans un dernier asile, et luttant avec quelques amis intrépides et fidèles contre les horreurs de la disette et la vengeance de l’empereur. […] Son mécontentement contre la nature, qui, en lui donnant une figure hideuse et difforme, semble l’avoir condamné à ne jamais inspirer d’amour ; ses efforts pour vaincre un obstacle qui l’irrite, sa coquetterie avec les femmes, son étonnement de ses succès auprès d’elles, le mépris qu’il conçoit pour des êtres si faciles à séduire, l’ironie avec laquelle il manifeste ce mépris, tout le rend un être particulier.
III Figurez-vous, en effet, un roman conçu fièrement et vigoureusement réalisé dans cette donnée : un homme a le courage d’être un athée absolu, avec tous les dons de la vie : la naissance, la beauté, la jeunesse, la force de l’esprit, la solidité des organes, la richesse, sans laquelle rien ne se peut dans ce monde voué au veau d’or, à l’âne d’or, à tous les animaux d’or et à leurs excréments. […] ses livres ne sont pas des livres inachevés, négligés, indolemment conçus ou écrits ; des fatuités d’écrivain qui ne se gêne pas avec un public dont il est sûr… Non ! […] Je conçois très bien l’inconséquence de sa marquise.
Il est bon d’avoir conçu le plan idéal qui convient au sujet, et d’essayer de le remplir : si l’on n’y peut parvenir, on s’efforcera d’en rapprocher le plus qu’on pourra le plan qu’on arrêtera conformément à ses forces et aux nécessités accidentelles.
Comme nous ne pouvons penser que par des mots, comme nous ne pouvons penser que des mots plus ou moins nettement conçus et évoqués, amener une idée à sa perfection, c’est penser le mot qui lui correspond parfaitement : les deux termes sont donc équivalents.
Sainte-Beuve Je concevrais plutôt encore une indignation réelle, sincère, ardente, souvent injuste, une vraie Némésis ; mais ces guêpes, si acérées qu’elles soient d’esprit, pourtant sans passion aucune, ces guêpes-là ne peuvent aller longtemps sans se manquer à elles-mêmes.
C’est mon avis, et je ne conçois pas pourquoi La Fontaine s’est donné la peine de rimer cette historiette assez médiocre.
On conçoit que l’huile répandue sur les endroits où il y a beaucoup de différentes couleurs mêlées et fondues, occasionne une action des unes sur les autres et une décomposition d’où naissent des taches jaunes, grises, noires, et la perte de l’harmonie générale.
S’ils ne contiennent pas une action il faut qu’il y ait un ordre ou sensible ou caché, et que les pensées y soient disposées de maniere que nous les concevions sans peine, et que nous puissions même retenir la substance de l’ouvrage et le progrès du raisonnement.
Mazel, lettré érudit et bouillonnant écrivain : « Courir l’expressif, dit-il, c’est courir grand risque… Ce qui se conçoit personnellement, s’énonce de même.
Tout être vivant possède un langage et on ne peut concevoir sans langage fixe la moindre colonie de madrépores ou de bryozoaires. […] Sans l’imprimerie, la civilisation celto-germanique est possible ; sans l’écriture, nulle civilisation intellectuelle ne se conçoit. […] S’il en était ainsi vraiment, on ne saurait guère concevoir plus profond désaccord. […] Je ne conçois pas une théorie du mariage qui ne tient pas compte de la psychologie particulière de la femme, de son amour inné de la stabilité. […] Mais comme il la tient pour formée de points inétendus, cet évanouissement ne l’eût pas surpris, s’il avait pu concevoir un arrêt du mouvement.
L’impossibilité où nous sommes de concevoir et d’imaginer la vie d’outre-tombe constitue un des mystères les plus troublants de la foi du chrétien. […] Si je le savais, je connaîtrais l’inconnaissable, ce qui ne se peut ni exprimerai concevoir, le mystère du génie, le secret des dieux, le grand x. […] On conçoit, d’ailleurs, des degrés dans l’éclat d’une gloire nominale ; à côté des soleils, il y a place au firmament pour la poussière d’or des étoiles de dernière grandeur. […] Cependant on ne conçoit pas Milton descendant pour cela au rang d’astre de seconde ou de troisième grandeur dans la poésie anglaise. […] Il fournit, en effet, le plus admirable type qu’il nous soit donné de concevoir ; celui du génie conscient.
Peut-on rien concevoir de plus absurde ! […] Dumas nous apprend qu’il a conçu et agencé la Princesse Georges « en quelques minutes » et qu’il l’a écrite en moins de trois semaines. […] Le comique vient de ce contraste entre l’opinion qu’ils ont de soi-même et celle que nous concevons d’eux, entre ce qu’ils croient être et ce qu’ils sont. […] La foi à la Némésis est un sentiment religieux, une façon de concevoir la Providence. […] Un drame ne se conçoit pas en dehors de toute justice historique, parce qu’il ne se conçoit pas en dehors de toute vérité humaine… Excusez ce qu’il y a d’optimisme dans ces considérations, et passez-moi ce qu’elles ont d’obscur.
C’est un jeune homme excessivement lettré, qui, né païen dans cette païenne Renaissance d’Italie, a conçu d’abord le devoir à la manière antique. […] Et assurément cela est même beau, d’une froide beauté d’ordonnance et de déduction ; et j’en ai conçu, à mesure, une profonde estime intellectuelle. […] Mais c’est qu’en effet elle ne semble pas du tout concevoir Marguerite comme une courtisane. […] Je veux bien que Frédégonde, chrétienne peu éclairée, ait conçu cette ruse grossière et en ait espéré le succès. […] Oui, l’on conçoit très bien que Hoche conspire contre le Directoire, et par le même sentiment qui lui a fait supporter la Terreur.
Rien n’échappait à sa curiosité d’intelligence ; et une fois qu’il avait conçu, rien ne sortait plus de sa mémoire. […] Tu conçois que j’avais pris la précaution de dire chez madame Beauregard, en quittant ma lettre pour aller à midi faire cette partie, que je n’irais pas dîner aujourd’hui chez elle. […] Gay-Lussac sur les proportions simples que l’on observe entre les volumes d’un gaz composé et ceux des gaz composants, lui devenait un moyen de concevoir, sur la structure atomique et moléculaire des corps inorganiques, une théorie qui remplace celle de Wollaston124. […] Après avoir tant fait, tant pensé, sans parler des inquiétudes perpétuelles du dedans qu’il se suscitait, on conçoit qu’à soixante et un ans M.
J’ajourne pour un instant les échappées politiques : littérairement on le possède dès ce moment-là, d’une manière complète et circonstanciée, dans quelques petits ouvrages de lui qui furent conçus sous ces coups de soleil ardents, sous ces premières lunes sanglantes et bizarres. […] Je conçois et j’admets qu’à l’entrée de la vie, les premières affections, même littéraires, ne soient pas dans chacun celles de tous. […] Jean Sbogar, conçu en 1812 sur les lieux mêmes de la scène, était autre chose certainement que le Charles Moor de Schiller, et n’avait pas besoin de Rob-Roy. […] On conçoit que, sur le vu de cette lettre, il ait été donné un ordre du Grand-Juge « de faire rechercher l’auteur qui prend le nom de Nodier, de l’interroger sur ses motifs pour écrire et sur les projets qu’il pourrait avoir. » Je reviendrai peut-être un jour sur ce fol épisode, si j’en viens à traiter le Nodier réel et à le suivre de plus près.
Indépendamment de cette révélation innée, qui est, selon Platon et selon nous, la première idée de notre âme, car on ne peut concevoir l’âme sans idée, il y a eu une révélation primitive, et il y a une série de révélations successives, médiates ou immédiates, anneaux de la chaîne qui suspend les premières vérités nécessaires aux dernières vérités qui achèveront l’œuvre du monde moral. […] « Voilà, mes amis, ce que j’avais à vous dire pour me justifier auprès de vous de ce que je ne m’afflige pas de vous quitter, vous et les modèles de ce monde, dans la confiance que je vais trouver d’autres amis et d’autres modèles dans l’autre monde, et c’est là ce que le vulgaire ne peut concevoir ; mais j’espère avoir mieux réussi auprès de vous qu’auprès de mes juges d’Athènes. » XX Cébès alors lui confie ses doutes sur l’immortalité de l’âme : « Il me semble, dit-il, qu’en quittant le corps elle cesse d’exister ; elle se dissipe comme une vapeur ou comme une fumée ; elle s’évanouit sans laisser d’apparence. […] Le système de Socrate consiste à dire : Avant d’être unie aux sens par sa naissance sur cette terre, l’âme, qui n’est que la faculté d’idéaliser, et qui ne peut être comprise indépendante des idées qu’elle conçoit, a conçu en Dieu certaines idées primordiales qui sont l’essence, le type, l’exemplaire divin de tout ce qui est ou doit être.
Regnault de Saint-Jean d’Angély qui, tout en servant la tyrannie, ne la concevait contre les femmes que comme une lâcheté, lui offrit l’asile d’une de ses maisons de campagne à quelques lieues de Paris. […] La poésie dramatique est admirable dans nos premiers écrivains ; la poésie descriptive, et surtout la poésie didactique a été portée chez les Français à un très-haut degré de perfection ; mais il ne paraît pas qu’ils soient appelés jusqu’à présent à se distinguer dans la poésie lyrique ou épique, telle que les anciens et les étrangers la conçoivent. […] De beaux vers ne sont pas de la poésie ; l’inspiration dans les arts est une source inépuisable qui vivifie depuis la première parole jusqu’à la dernière : amour, patrie, croyance, tout doit être divinisé dans l’ode, c’est l’apothéose du sentiment ; il faut, pour concevoir la vraie grandeur de la poésie lyrique, errer par la rêverie dans les régions éthérées, oublier le bruit de la terre en écoutant l’harmonie céleste, et considérer l’univers entier comme un symbole des émotions de l’âme. […] Le véritable poëte conçoit, pour ainsi dire, tout son poëme à la fois au fond de son âme : sans les difficultés du langage, il improviserait, comme la sibylle et les prophètes, les hymnes saints du génie.
Si Dante, pour nous faire concevoir les béatitudes des dernières sphères du paradis en même temps que leur beauté, compara les chœurs des âmes bienheureuses groupées et pressées en innombrables multitudes, aux feuilles d’une rose s’inclinant toutes vers le même centre, nous oserons peut-être dire, ne pouvant traduire que par une autre image l’impression laissée par ce chant qu’on croirait descendre des mystérieuses hauteurs de l’Empyrée, qu’elle ressemble à l’ascétique ivresse que produirait sans doute en nous la vue de ces fleurs mystiques des célestes séjours, qui sont tout âme, toute divinité, et répandent un frémissant bonheur autour d’elles. […] Quand il avait conçu Tannhaeuser il était mû par le désir de s’élever aussi haut que possible, au-dessus de la réalité, qui, dans le monde où il vivait, ne lui apparaissait que sous un aspect frivole et rebutant. […] En effet, il conçut Lohengrin au moment même, où, après avoir cruellement souffert de n’être pas aimé, de n’être pas compris, il se rendit compte qu’il en était ainsi, parce que ses œuvres étaient nouvelles, parce qu’elles ne rentraient pas dans la catégorie des opéras, et que le public, les y plaçant bon gré mal gré, y cherchait des airs, des duos, des trios, au lieu de se laisser aller aux impressions qui lui eût certainement fait éprouver la fusion intime de la musique et de la poésie si une idée préconçue ne s’y fût opposée. […] Mais il ne s’en tient pas là, il va jusqu’à dire que Lohengrin a une signification comparable pour nous, à celle qu’avait pour les Grecs Antigone, au moment où le génie de Sophocle conçut cette tragédie.
Il aurait besoin de passer un mois dans une ferme, en Beauce… et dans ces conditions… avec une lettre de recommandation d’un riche propriétaire à son fermier… lettre, qui lui annoncerait l’arrivée avec son mari, d’une femme malade, ayant besoin de l’air de la campagne… « Vous concevez, deux lits dans une chambre blanchie à la chaux, c’est tout ce qu’il nous faut… et bien entendu, la nourriture à la table du fermier… autrement je ne saurais rien. » Les chemins de fer, son roman sur le mouvement d’une gare, et la monographie d’un bonhomme vivant dans ce mouvement ; avec un drame quelconque… ce roman, il ne le voit pas dans ce moment-ci… Il serait plus porté à faire quelque chose, se rapportant à une grève dans un pays de mine, et qui débuterait par un bourgeois, égorgé à la première page… puis le jugement… des hommes condamnés à mort, d’autres à la prison… et parmi les débats du procès, l’introduction d’une sérieuse et approfondie étude de la question sociale. […] Ils n’ont pas davantage observé que la cervelle d’un artiste occidental, dans l’ornementation de n’importe quoi, ne conçoit qu’un décor placé au milieu de la chose, un décor unique ou un décor composé de deux, trois, quatre, cinq détails se faisant toujours pendant et contrepoids, et que l’imitation par la céramique actuelle, du décor jeté de côté sur les choses, du décor non symétrique, entamait la religion de l’art grec, au moins dans l’ornementation. […] C’est curieux, le côté laidement vieux de ces petites filles, elles semblent avoir été conçues dans l’ivresse du vin, les batteries de l’amour, la folie bestiale d’un rut alcoolisé. […] Cette carrière est désirable sous tous les rapports, et d’ailleurs que faire, ne voulant pas entrer dans une administration, ce que je conçois bien. » Dimanche 30 novembre Mme Michelet est venue m’apporter, aujourd’hui, — pour la collection des livres contemporains avec autographes, que je m’amuse à faire, — est venue m’apporter un devoir de Michelet, corrigé par Villemain.
La poésie, comme nous la concevons, n’est en effet rien de ce qu’ils disent ; elle n’est ni le rythme, ni la rime, ni le chant, ni l’image, ni la couleur, ni la figure ou la métaphore dans le style ; elle n’est même pas le vers ; elle est tout cela dans la forme, bien qu’elle soit aussi tout entière sans forme ; mais elle est autre chose encore que tout cela : elle est la poésie. […] XIII Nous concevons le vers, à l’origine des littératures, quand l’intelligence pure était moins dégagée des sens. […] « C’est la sagesse biblique des patriarches conçue dans une forme brève, et exprimée dans un rythme grave par une image frappante et simple qui s’imprime comme l’empreinte d’un cachet dans la mémoire. […] La scène se passe sur un des plateaux de l’Himalaya, dont la description forme un des paysages les plus grandioses et les plus terribles que l’imagination d’un Salvator Rosa ait jamais conçus.
Vos vers sont vraiment des vers, votre pièce est bien conçue et bien conduite ; il y a des scènes susceptibles de produire de grands effets, et, avec quelques corrections que je vous indiquerai à loisir, je me charge de la réception, du rôle et du succès. […] Dans le temple des Juifs un instinct m’a poussée, Et d’apaiser leur Dieu j’ai conçu la pensée ; J’ai cru que des présents calmeraient son courroux, Que ce Dieu, quel qu’il soit, en deviendrait plus doux. […] On conçoit la fureur d’Athalie à cette réponse ; elle se retire pour aller préparer la vengeance contre les chefs lévites instigateurs de ce dangereux enfant. […] Il accepta malheureusement la proposition, non par une complaisance de courtisan, mais parce qu’il conçut l’espérance d’être utile au public.
Et, en effet, ce tableau a été bafoué ; — nous concevons la haine des architectes, des maçons, des sculpteurs et des mouleurs, contre tout ce qui ressemble à de la peinture ; mais comment se fait-il que des artistes ne voient pas tout ce qu’il y a dans ce tableau, et d’originalité dans la composition, et de simplicité même dans la couleur ? […] Curzon Une sérénade dans un bateau, — est une des choses les plus distinguées du Salon. — L’arrangement de toutes ces figures est très-heureusement conçu ; le vieillard au bout de la barque, étendu au milieu de ses guirlandes, est une très-jolie idée. — Les compositions de M. […] De Rudder Nous croyons que M. de Rudder a eu le premier l’heureuse idée des dessins sérieux et serrés ; des cartons, comme on disait autrefois. — Il faut lui en savoir gré. — Mais quoique ses dessins soient toujours estimables et gravement conçus, combien néanmoins ils nous paraissent inférieurs à ce qu’ils veulent être ! […] — Son eau-forte est très-hardie, et son sujet très-bien conçu
» Là y eut si grand bruit et si grande noise qu’il semblait vraiment que toute terre tremblât ; et quand ce bruit fut apaisé, Henri (Dandolo), le bon duc de Venise, monta au lutrin et, parlant au peuple, leur dit : « Seigneurs, voilà un très grand honneur que Dieu nous fait, quand les meilleurs et les plus braves gens du monde ont négligé toute autre nation et ont requis notre compagnie pour une si haute cause que la vengeance de Notre-Seigneur. » Cette scène si parlante et si pathétique, précédée par un traité de commerce et de conquête en commun, si bien conçu et si sagement combiné, peint l’esprit d’un gouvernement et d’un peuple. […] Daru, que cette quatrième croisade n’eut guère pour résultat définitif que d’agrandir la suprématie maritime de Venise : « Le reste de l’Europe y perdit beaucoup de vaillants hommes et de monuments précieux, et n’y gagna que l’introduction de la culture du millet, dont le marquis de Montferrat envoya des graines en Italie. » S’il était vrai que la prise de Constantinople par les croisés et le sac de cette ville eussent fait périr, comme il est trop probable, des monuments de l’ancienne littérature grecque qui avaient échappé précédemment, il faudrait, nous les lettrés et les disciples des doctes, le déplorer avec regret, avec amertume : mais vouloir que toute une époque soit heureuse de la manière dont nous l’entendons, et que les chevaliers du siècle de Villehardouin conçoivent l’emploi de leurs facultés et de leur temps comme les hommes de cabinet de nos jours, c’est demander beaucoup trop.
Arago conçurent l’idée de le poursuivre et de le mener à fin. […] Arago nous expose la manière dont il conçoit l’éloge historique, à commencer par celui-là : « Ce n’est qu’une sorte de mémoire scientifique », disait-il, qu’il se propose de faire, « et dans lequel, à l’occasion des travaux de son confrère, il va examiner les progrès que plusieurs des branches les plus importantes de l’optique ont faits de nos jours. » Négligeant l’art des transitions, il divise en chapitres et avec des titres distincts la suite des matières qu’il se propose de parcourir, la biographie d’abord, puis les mémoires et travaux.
M. de Lamartine a tracé, dès les premières pages de son étude, un portrait de Bossuet ainsi largement conçu. […] Ces peintures un peu molles et à la d’Aguesseau n’ont pas suffi, on le conçoit, à M. de Lamartine, qui, avec cette seconde vue qui est accordée aux poètes, a su apercevoir distinctement Bossuet jeune, adolescent, Bossuet à l’âge d’Éliacin, avant même qu’il eût abordé la chaire et quand il montait seulement les degrés de l’autel : Il n’avait pas encore neuf ans, nous dit l’auteur de Jocelyn parlant de Bossuet, qu’on lui coupa les cheveux en couronne au sommet de la tête.
L’envie de m’instruire et d’être utile en m’exerçant, a dit Bailly lui-même avec une grande modestie, me fit concevoir le projet de déterminer les inégalités de Jupiter, en supposant toutes les causes de perturbation que l’on peut soupçonner. […] Il faut y voir plutôt une noble construction, conçue en idée et en présence de l’Histoire naturelle de Buffon : des discours généraux en tête, puis une narration suivie, faite pour être lue et, jusqu’à un certain point, entendue de tous, des gens du monde comme des savants ; la discussion des faits, les preuves ou éclaircissements étaient rejetés dans une seconde partie du volume, plus particulièrement destinée aux astronomes et aux savants, mais nullement inaccessible au reste des lecteurs, pour peu qu’ils fussent attentifs et curieux.