Pourtant Léonie commence par se piquer d’honneur.
Danton était assis de l’autre côté de la table ; il commence la discussion ; mais, comme je suis presque sourd, je me lève et demande pardon si je passe auprès du ministre (parce que j’entends mal de loin), en faisant, selon mon usage, un petit cornet de ma main.
La synthèse mentale ne peut sans doute s’établir, comme nous l’avons montré, qu’entre des termes déjà donnés par un pur automatisme ; mais l’intelligence n’en a pas moins, en premier lieu, le pouvoir d’accepter ou de rejeter la soudure déjà commencée par la simple coïncidence de temps.
Les airs commencés ne sont jamais finis.
Au temps de la Vogue et de la Revue indépendante, pour le vrai lecteur (minorité que nous aimions nous figurer une élite), la littérature nouvelle commençait à Goncourt, égrégé du naturalisme, passait par Villiers de l’Isle-Adam, et nous englobait tous, nous autres du moins sur les confins, disait-on métaphoriquement.
Durant sa nonciature il y avoit fait copier un porte-feüille qui étoit dans le cabinet du roi d’Espagne, et qui contenoit le dessein de plusieurs peintures antiques, qui furent trouvées à Rome lorsqu’on commença durant le seiziéme siecle à y foüiller avec ardeur dans les ruines, pour y chercher des débris de l’antiquité.
Des partisans du romantisme ont essayé de le définir, et l’on a paru douter qu’ils se comprissent eux-mêmes : des adversaires du romantisme ont entrepris la même tâche, et ils n’ont satisfait personne, à commencer par eux.
Je citerai aussi le grand morceau sur la décadence romaine, qui commence à la page 330 par ces mots : « Après les tueries des triumvirs et les volées d’aventuriers et de soudards qui s’étaient abattues sur les restes de la République », — un sujet, par parenthèse, usé à force de rhétorique, mais que l’auteur a su relever par des traits inattendus et hardis.
Dubois commence dans de telles bassesses ; ce serpent, en rampant dans la fange, emporte tant de fange avec lui, que l’on s’échauffe au mépris de Saint-Simon en regardant cette fouine, qui veut se couler au pouvoir par les poulaillers !
Aussi est-ce par eux que commencera la réaction contre ces Lettres, d’une bavarderie si vaine, et qu’elles expieront avant peu leur succès mystificateur.
Je sais bien qu’il est difficile de déterminer avec justesse là où l’analogie d’imagination finit dans un homme et où l’imitation commence.
. — La nuit vient de clore la période des combats… A partir de onze heures, le gros calibre commence.
S’ils voulaient bien étudier de près et par eux-mêmes cette France inconnue qui commence à la banlieue de Paris, je crois qu’ils seraient récompensés de leur effort.
La sensibilité étant agréablement affectée commence par s’épanouir, pour ainsi dire, sous la sensation ; elle se dilate et se met au large, comme pour absorber plus aisément, plus complètement l’action bienfaisante qu’elle éprouve.
La guerre commencée, on la fait à toutes armes, en première ligne avec l’effronterie et l’injure. […] Mais par malheur Juan est en mer, et le mal de cœur commence. « Oui, dit-il, le ciel se confondra avec la terre avant que… — (Ici il se trouva plus malade.) — Ô Julia ! […] Il y en a une autre plus profonde que Goëthe a faite le premier, que nous commençons à soupçonner, où aboutissent tout le travail et toute l’expérience du siècle, et qui sera peut-être la matière de la littérature prochaine : « Tâche de te comprendre et de comprendre les choses. » Réponse étrange, qui ne semble guère neuve, et dont on ne connaîtra la portée que plus tard.
Mais déjà, lorsque nous parvint cette lettre où le superbe aède expose si clairement sa nouvelle théorie poétique, nous avions commencé notre enquête auprès des maîtres du vers, auprès des chefs des différentes écoles, et partout, académiques, romantiques, indépendants, modernistes, tous préoccupés de l’œuvre nouvelle, cherchaient à défendre, à expliquer, commenter ou combattre la révolutionnaire attitude du chantre provençal. […] Et voici des vers que, par jeu, le poète voulut bien écrire à notre intention pour cette enquête : Toute l’âme résumée Quand lente nous l’expirons Dans plusieurs ronds de fumée Abolis en autres ronds Atteste quelque cigare Brûlant savamment pour peu Que la cendre se sépare De son clair baiser de feu Ainsi le chœur des romances À ta lèvre vole-t-il Exclus-en si tu commences Le réel parce que vil Le sens trop précis rature Ta vague littérature Qu’on ne s’étonne pas si nulle ponctuation ne précise ces vers — banvillesquement rimés — : ce fut par expresse volonté du poète qui exprime ainsi le « flou du flou ». […] On a dit que tout finit par des chansons ; tout commence peut-être aussi par des poèmes.
L’erreur ne commença que le jour où l’on ne comprit plus l’essence transcendantale des symboles ; on fit ce contre-sens de les vouloir interpréter comme des allégories : on traita la chose-en-soi comme un ensemble de phénomènes divers. […] La rencontre de deux voyelles est interdite si la première d’entre elles termine un mot et si la seconde en commence un autre, à moins que la première soit un e muet. […] Non que Verlaine aboutisse au vers libre, mais il commence la rébellion contre les règles : il viole intentionnellement les prescriptions courantes ; ses plus belles œuvres trahissent le malaise de la poésie soumise au formalisme parnassien et les plus heureux effets rythmiques qu’il produise sont dus à la rupture amusante, ingénieuse, de la mesure habituelle. […] A la « Musique », sur la décente place de la Gare, à Charleville, il joue à l’étudiant fêtard ; il est heureux de nous l’apprendre, en vers, et s’il nous affirme, avec preuves à l’appui, qu’« on n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans », c’est qu’il n’en a pas seize tout à fait, et cela veut dire simplement que sa jeunesse commence à lui faire du bruit. […] Une nouvelle période de sa pauvre vie commence, plus hasardeuse encore que la première, plus empêchée de difficultés, plus attristée d’incurable nostalgie.
Mais, après un certain nombre d’années muettes, l’incrédulité commença à insinuer ses doutes et bientôt à nier. […] Connal, et toi, vénérable Carril, conduisez les tristes enfants d’Erin, et, quand le combat sera fini, revenez chercher nos corps gisants dans ce défilé, car nous resterons près de ce chêne, au milieu de la mêlée… Moran au pied léger, vole sur la bruyère de Lena, dis à Fingal qu’Erin est tombé dans l’esclavage, et presse-le de hâter ses pas. » « Le matin commence à blanchir la cime du Cromla, les enfants de la mer13 montent le coteau.
L’action commence donc pour nous au moment où le Titan, condamné par Zeus, va expier son larcin du Feu et la révélation qu’il en fit aux hommes. […] C’est alors que Prométhée commence le récit épique qui le révèle dans toute sa grandeur ; non plus seulement donateur du Feu, mais sauveur des hommes, inventeur de toute civilisation et de toute science.
Lorsqu’elle commença ce travail, elle se levoit à cinq heures du matin pendant un hyver fort rude. […] Tous les caracteres à commencer par ceux de César & de Pompée, sont totalement défigurés, changés, travestis.
Leurs yeux, bien que privés de la faculté visuelle, étaient cependant brillants et de grande dimension ; et lorsque ces animaux eurent été exposés pendant un mois environ à une lumière graduellement croissante, ils devinrent capables de percevoir vaguement les objets qu’on leur présentait, et commencèrent à clignoter. […] Et comme ces mêmes caractères génériques se sont transmis sans aucune altération, ou n’ont varié que très légèrement depuis une époque très reculée, c’est-à-dire depuis l’époque où ces diverses espèces se séparèrent de leur progéniteur commun, il n’est pas probable qu’elles commencent actuellement à varier.
Il commence à servir, comme le plus simple soldat, parmi l’infanterie, ce qui n’était pas ordinaire alors aux gentilshommes : à ceux qui l’en voulaient divertir, il répondait qu’il avait à cœur d’apprendre le métier des armes dès ses premiers commencements.
Sa grande ligne est tant qu’il peut romaine, puis byzantine ; mais il y a un moment où, à force de la prolonger, il la perd : qu’on veuille songer que cette Histoire qui se rattache à Auguste et qui commence à Trajan, ne se termine qu’au xive siècle, à la parodie tribunitienne et à la réminiscence classique de Rienzi.
C’est ainsi que son premier chant, que nous avons vu commencer par ces gentillesses et presque ces mièvreries ingénieuses sur le sopha, se termine par cette tirade ou par ce couplet rural et patriotique tout ensemble : Dieu fit la campagne, et l’homme a fait la ville.
Je sais que tout ce qui commence doit finir.
Ce diable d’homme (c’est le nom dont on le nomme involontairement) ne pouvait donc, dans aucun cas, malgré ses velléités de retraite et de riante sagesse, se confiner à l’existence brillante et douce d’un Atticus ou même d’un Horace, et se contenter pour la devise de sa vie de ce mot qu’il écrivait galamment au maréchal de Richelieu : « Je me borne à vous amuser. » Il avait commencé, nous l’avons vu, par dire à Mme de Bernières : « La grande affaire et la seule, c’est de vivre heureux » ; et, bon gré mal gré, il était entraîné à justifier chaque jour à l’avance le mot de Beaumarchais : « Ma vie est un combat. » La correspondance inédite donne peu de détails nouveaux sur la sortie de Voltaire hors du royaume en 1726 et sur cette retraite en Angleterre, qui fut si décisive pour son éducation intellectuelle.