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1782. (1927) Des romantiques à nous

Quand il arrivera de Grenoble à Paris, qu’est-ce qui l’accablera de tristesse ? […] Il arrive à Paris à dix-sept ans pour se préparer à l’Ecole polytechnique, et il ne s’y prépare pas, il flâne. […] Mais, comme il arrive aux pieds du bastion, le bienveillant Eros en y remet de nouvelles. […] Quand elle arriva à Chinon, on se demanda si ce n’était pas une diablesse. […] Mais s’il arrivait qu’ils retombassent en Mendelssohn, rien n’était plus digne d’indulgence.

1783. (1803) Littérature et critique pp. 133-288

Mais il est certaines erreurs qui ne doivent jamais arriver jusqu’à l’homme chargé des destinées d’un grand peuple. […] Le zèle et le talent peuvent prendre des routes opposées pour arriver au même but. […] Enfin, le sublime dans Homère naît ordinairement de l’ensemble des parties, et arrive graduellement à son terme. […] C’est précisément ce qui était arrivé au plus fameux des rhéteurs latins. […] La nouvelle arrive à Paris.

1784. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XLVIII » pp. 188-192

le grand Chatham peut-être arrivera.

1785. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXIV » pp. 294-298

Vous ne trouverez pas ici l’écho des controverses qui émeuvent les esprits au dehors, et dont le bruit n’arrive pas jusqu’à nous.

1786. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXXI » pp. 323-327

— On demandait un jour à un homme considérable qui avait beaucoup connu Louis XVIII, si, vers la fin, lorsqu’il accepta et subit les ultra-royalistes et le parti du comte d’Artois, il avait bien toute sa tête ; cet homme considérable, et que nous pourrions nommer (Royer-Collard), répondit : « Il avait un peu baissé ; vers la fin il n’y avait plus en lui que ce qu’il était tout d’abord, le bel esprit, le petit esprit du XVIIIe siècle ; tout ce que l’expérience lui avait donné d’acquis dans l’intervalle s’en était allé. » — Ainsi cela arrive souvent en vieillissant ; on perd ce qui n’était qu’acquisition et emprunt ; on retombe au point de départ. — Eh bien, Louis XVIII, dans cette Correspondance avec M. de Saint-Priest, en est encore à ce point de départ, avant l’expérience acquise.

1787. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Appendice. »

Il arrivait bien quelquefois que tel élève, après avoir fait complaisamment la tâche d’un camarade paresseux, rendait compte lui-même de son œuvre et se critiquait aux dépens de son obligé : mais toutes les bonnes institutions ont leurs abus.

1788. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamennais — Note »

Il m’est arrivé d’exprimer d’un mot cette situation en disant : « M. de La Mennais est, à lui seul, toute une révolution dont je suis resté le girondin. » Après tout, et le premier enthousiasme exhalé, les concessions ensuite et même les complaisances épuisées à leur tour, je redevenais ce que je suis au fond, un critique.

1789. (1874) Premiers lundis. Tome I « Charles »

Il ne lui arrive presque aucun de ces petits riens, de ces rencontres fortuites et de ces événements de tous les jours dont s’alimente la passion, et dont Rousseau, en la peignant, a fait un si merveilleux usage.

1790. (1874) Premiers lundis. Tome II « Poésie — I. La Thébaïde des grèves, Reflets de Bretagne, par Hyppolyte Morvonnais. »

En France, on n’arrive au beau qu’avec des lignes terminées.

1791. (1875) Premiers lundis. Tome III « De l’audience accordée à M. Victor Hugo »

Et d’abord ce n’est pas un fait indigne de remarque que, pour la première fois peut-être, la génération nouvelle, qui jusqu’ici n’a guère eu accès auprès du prince, dont la voix n’arrive directement au chef suprême de l’État ni dans les Conseils, ni par la tribune, ni par la chaire, ait comparu devant lui, simple et sérieuse, dans la personne d’un de ses représentants.

1792. (1887) Discours et conférences « Discours prononcé aux funérailles de M. Stanislas Guyard, Professeur au Collège de France »

il était trop parfait, et quand on est arrivé à ce degré extrême de désintéressement, la terre ne vous retient plus assez ; on est trop prêt, au moindre signe, à la quitter.

1793. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre X » pp. 83-88

Quelle prévention que cette qui fait voir un bureau de fade bel esprit dans cette maison, ou le poète le plus mâle de notre littérature et le plus élevé, à qui il n’est arrivé qu’une seule fois de mettre une passion amoureuse sur la scène, allait chercher des conseils et des encouragements, échauffer et exalter son énergique talent, et où il trouvait l’inexprimable bonheur délie goûté, senti, admiré dans son élévation et dans sa profondeur, par des femmes qui s’étaient passionnées dans la noble conversation de Balzac pour la grandeur romaine !

1794. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre XII. Demain »

Ibsen n’arrive pas à la sérénité.

1795. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « De la peinture. A propos d’une lettre de M. J.-F. Raffaëlli » pp. 230-235

Si l’on se reporte pour la comprendre pleinement à l’étude sur le beau caractéristique qui se trouve à la tête du catalogue déjà cité, on verra qu’en somme M.Raffaëlli, à travers d’ailleurs bien des obscurités et des longueurs, écartant les désignations de classicisme, de réalisme, de romantisme et de naturalisme, posant en principe » qu’esthétiquement toute époque a une notion particulière du beau, que socialement notre époque est caractérisée par un épanouissement, complet de l’individualisme et de l’égalité, qu’ainsi l’unité humaine autonome et libre est le facteur principal de notre vie sociale, on arrive à cette page d’un grand souffle sur la nécessité où est la peinture de travailler à représenter l’homme et toutes sortes d’hommes.

1796. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « Théâtre français. » pp. 30-34

Dès qu’il est arrivé, il se confesse au saint père, qui lui fait un beau sermon pour lui faire sentir toute l’énormité de son crime ; et voyant la sincérité de son repentir, il lui donne l’absolution.

1797. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre quatrième. Éloquence. — Chapitre III. Massillon. »

Si nous franchissons maintenant plusieurs siècles, nous arriverons à des orateurs dont les seuls noms embarrassent beaucoup certaines gens ; car ils sentent que des sophismes ne suffisent pas pour détruire l’autorité qu’emportent avec eux Bossuet, Fénélon, Massillon, Bourdaloue, Fléchier, Mascaron, l’abbé Poulle.

1798. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Doyen » pp. 244-247

Laissez votre Andromaque prosternée comme elle l’est, car elle est très bien ; qu’elle saisisse seulement d’une main son fils ou le soldat, comme il vous plaira ; que son autre bras, sa tête, son corps, ses regards, son mouvement, toute son action soient portés vers Ulysse, comme il arrivera, sans y rien changer, lorsque vous aurez écarté ce soldat.

1799. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Lundberg » pp. 169-170

Lorsque le goût des beaux-arts est général chez une nation, savez-vous ce qui arrive ?

1800. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Furetière »

Furetière est un peu de la race des Saumaise et des Scaliger, mais il en est avec des facultés que n’eurent point ces Calibans de la grammaire, ces mastodontes de la science lexicographique, pour lesquels l’engloutissement du déluge est à peu près arrivé.

1801. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre IV. Des éloges funèbres chez les Égyptiens. »

Il y avait un lac qu’il fallait traverser pour arriver au lieu de la sépulture ; sur les bords de ce lac on arrêtait le mort : « Qui que tu sois, rends compte à la patrie de tes actions.

1802. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome III

Le premier vers est faux ; c’est ce qui arrive presque toujours aux auteurs sentencieux qui veulent tout généraliser. […] Un pareil effet du hasard ne peut être imité avec précision : Mérope est obligée d’attendre, si Narbas arrive trop tard ; et s’il arrive trop tôt, il faut qu’il attende Mérope. […] C’est ce qui arrivait souvent à la comédie, surtout les jours de première représentation. […] Il peste beaucoup trop longtemps contre cette fâcheuse découverte, et le malheur qui arrive à sa passion nouvelle est en quelque sorte une expiation de la licence de ses anciennes amours. […] Un jeune homme, curieux de connaître l’épouse qu’on lui destine, arrive chez son beau-père, sous le nom et l’habit de son valet, qui passe pour le maître.

1803. (1929) La société des grands esprits

Il lui arrive bien d’invoquer les gloires athéniennes, mais lesquelles ? […] Il note que tous les hommes aspirent au bonheur, et croit que nul n’y arrive. […] Même lorsqu’on se range à son opinion, l’on souhaiterait le plus souvent d’y arriver par un autre chemin. […] Il arrivait enfin à l’époque de sa pleine maturité intellectuelle, tandis que Schiller tâtonnait encore. […] Privation cruelle pour Berlioz, qui en était presque arrivé à ne plus pouvoir composer.

1804. (1901) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Deuxième série

Mon volume arrivait le trente et unième de la série. […] En musique et en peinture, il peut souvent arriver qu’un grand artiste échoue momentanément par la jalousie de ses rivaux. […] Arrivé au dix-neuvième, le savant professeur s’est aperçu que les voyages des touristes n’avaient plus d’intérêt pour le but qu’il s’était proposé. Car ils arrivent tous en Italie avec des impressions formées d’avance par leurs lectures, et d’observation naïve, spontanée, il n’y en a plus trace. […] Il peut arriver qu’un livre réussisse d’abord, pour des raisons moins bonnes que celles qui lui valent sa réputation dans l’avenir.

1805. (1932) Le clavecin de Diderot

Quant à ceux qui savent suivre le fil de leurs désirs, dans ces labyrinthes, ils finissent toujours par arriver là où il y a de la viande à acheter, à consommer. […] Revers de la médaille : Baudelaire, le jour qu’il veut pénétrer son Egérie officielle, Mme Sabatier, la présidente (qu’on l’appelait) n’arrive à rien. […] Une compensation est inventée : Dieu qui arrive avec tout un attirail d’interdits. […] Tous ne vont certes pas jusqu’à cet extrémisme émasculateur, où en arrivent, de gaieté de cœur, certaines sectes fanatiques. […] Mais oui, le père était arrivé à la force du poignet.

1806. (1869) Philosophie de l’art en Grèce par H. Taine, leçons professées à l’école des beaux-arts

Les courtisanes sont arrivées, et avec elles pâtisseries, gâteaux, belles danseuses, toutes les délices. » Je coupe court à la citation, qui devient trop vive ; la sensualité antique et la sensualité méridionale ont des gestes bien osés et des mots bien précis. […] Ils arrivent à la magnificence par l’économie, et pourvoient à leurs plaisirs comme à leurs affaires avec une perfection que nos profusions d’argent n’atteignent pas. […] Ce vocabulaire technique a inséré quantité de ses mots dans la conversation courante et le style littéraire ; d’où il arrive qu’aujourd’hui nous parlons et nous pensons avec des termes pesants et difficiles à manier. […] Pour y arriver, ils s’y prenaient dès avant la naissance, et, tout au contraire des autres Grecs, ils préparaient non-seulement l’homme, mais la femme, afin que l’enfant héritier des deux sangs reçût de sa mère aussi bien que de son père le courage et la vigueur50. […] Dans Homère, dont les poëmes sont la Bible des Grecs, Ulysse naufragé, après avoir nagé deux jours, arrive « à l’embouchure d’un fleuve aux belles eaux, et dit au fleuve : Entends-moi, ô roi, qui que tu sois ; je viens à toi en te suppliant avec ardeur, et fuyant hors de la mer la colère de Poséidon… Prends pitié, ô roi !

1807. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « DES MÉMOIRES DE MIRABEAU ET DE L’ÉTUDE DE M. VICTOR HUGO a ce sujet. » pp. 273-306

Nous voudrions que cette idée fût présente à l’esprit quand on célèbre les grands hommes ; tous les grands hommes qui arrivent sont prédestinés sans doute ; mais tous les grands hommes n’arrivent pas. […] Lorsqu’on pousse trop loin l’idée de la prédestination des grands hommes, il arrive qu’on est amené, sans y prendre garde, à être sévère et injuste pour une foule d’hommes secondaires, mais estimables, qui dans leur temps et au nom de leur bon sens ou de leur vertu, et aussi de leurs passions, ont osé contredire sur quelque point et retarder un moment les triomphateurs. « A quarante ans, dit le poëte, il se déclare autour de Mirabeau, en France, une de ces formidables anarchies d’idées où se fondent les sociétés qui ont fait leur temps.

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