La mémoire alourdie de formules apprises, ils sont comme les pseudo-classiques de 1830, — les Casimir Delavigne et les Baour-Lormian, — qui traitaient des sujets romantiques dans le style et avec les habitudes d’esprit du xviiie siècle.
Mais l’engoulevent n’est qu’une grive en comparaison du poète dramatique qui avale, lui, des choses bien plus difficiles à avaler que le vent, quand ces choses peuvent se réduire en drame, en effets à produire, en applaudissements… Or, la Lucrèce Borgia d’Hugo est une de ces choses-là… Lucrèce Borgia avait été, comme son père Alexandre VI, arrangée de longue main, pour le scandale et pour l’horreur, par des drôles, ennemis de la Papauté, qui trouvaient joli de faire la Renaissance des crimes de l’Antiquité en même temps que la Renaissance littéraire ; et l’engoulevent dramatique avala cette Lucrèce comme Gargantua avala ses six pèlerins en salade, et nous la rendit, cette Lucrèce, en cette chose qu’on joue pour apprendre au peuple la véritable histoire.
Cette dernière allait mieux, cependant, ce que je fus sincèrement heureux d’apprendre. […] Il compléta cette si élémentaire instruction par des lectures décousues : fables, contes de Ma Mère l’Oie, chroniques, chansons apprises plus souvent en les entendant que dans les livres. […] Racine, par contre, pour tracasser ses maîtres, apprit un jour par cœur, et écrivit de mémoire une nouvelle grecque, « Théogène et Chariclée » !
Ce père, mort jeune, l’avait confié à un sculpteur de ses amis, à Venise ; le jeune homme y avait appris les rudiments d’une sculpture grossière et purement industrielle ; il était né peu à peu de lui-même, comme naît le véritable génie, qui ne sort pas de l’école, mais de la nature.
Un billet de Cosette, retrouvé sur la poitrine d’Éponine, apprend à Marius qu’elle loge avec son père à deux pas de là, rue de l’Homme-Armé, nº 7.
La farce lui a appris à faire passer l’expression naïve et plaisante des sentiments avant l’arrangement curieux de l’intrigue et les grâces littéraires de l’esprit de mots.
On n’apprend rien que le sentiment du poète : « Hélas sur nos amours qui durent peu !
Lorsque Henri Mauperin achète le nom de Villacourt, croyant la famille éteinte, Renée, cette adorable Renée qui est un si franc et si honnête garçon, ayant appris qu’il reste encore quelque part un Villacourt, lui envoie sans rien dire un numéro du Moniteur pour l’avertir qu’on lui vole son nom.
Ils ne peuvent pas plus nous apprendre quelle est la tendance de l’esprit humain, quel germe de progrès l’Humanité porte actuellement dans son sein, quels désirs la tourmentent, quel est son sort aujourd’hui, quel sera son lendemain, que ne le feraient des chants grecs ou illyriens.
Besson publia, le 10 décembre, dans l’Événement, l’information : On nous apprend que M.
Accoudé sur ce sable, immuable oreiller, J’écoute, en retenant l’haleine intérieure, La brise du dehors, qui passe, chante et pleure ; Langue sans mots de l’air, dont seul je sais le sens, Dont aucun verbe humain n’explique les accents, Mais que tant d’autres nuits sous l’étoile passées M’ont appris, dès l’enfance, à traduire en pensées.
Un malheureux écolier, devenu imbécile pour avoir été forcé pendant quatre ans d’apprendre par cœur Jean Despautere, & ensuite devenu raisonneur pour avoir soutenu une thèse sur l’universel de la part de la chose & de la pensée, & sur les cathégories, recevoit en public son bonnet, & sans connoître ni sa portée, ni ses talens, s’en alloit prêcher devant un auditoire, dont les trois quarts étoient plus imbéciles que lui & plus mal élevés.
Il suffit d’ailleurs, pour montrer combien de telles impressions sont peu durables, de rappeler que la plus grande découverte qui ait jamais été faite par l’homme a été attaquée par Leibniz lui-même « comme subversive de la religion naturelle, et par conséquent de la religion révélée. » Un théologien célèbre m’écrivait un jour « qu’il avait appris par degrés à reconnaître que c’est avoir une conception aussi juste et aussi grande de la Divinité, de croire qu’elle a créé seulement quelques formes originales, capables de se développer d’elles-mêmes en d’autres formes utiles, que de supposer qu’il faille un nouvel acte de création pour combler les vides causés par l’action de ses lois. » On peut se demander pourquoi presque tous les plus éminents naturalistes et géologues ont rejeté cette idée de la mutabilité des espèces.
Consultons-nous sur ce point ; posons-nous la fameuse question : « que ferions-nous si nous apprenions que pour le salut du peuple, pour l’existence même de l’humanité, il y a quelque part un homme, un innocent, qui est condamné à subir des tortures éternelles ? […] Si radicale que soit alors la différence entre le civilisé et le primitif, elle tient uniquement à ce que l’enfant a emmagasiné depuis le premier éveil de sa conscience : toutes les acquisitions de l’humanité pendant des siècles de civilisation sont là, à côté de lui, déposées dans la science qu’on lui enseigne, dans la tradition, dans les institutions, dans les usages, dans la syntaxe et le vocabulaire de la langue qu’il apprend à parler et jusque dans la gesticulation des hommes qui l’entourent.
Le plan de l’un c’est la méditation des problèmes philosophiques, et des solutions qu’en ont donné les autres philosophes, méditation qui s’appuie sur une technique apprise, technique qui comme toutes les techniques implique un langage spécial. […] Il a appris par l’exemple de Mallarmé, et plutôt en le sentant penser qu’en l’écoutant parler, que le grand problème de l’esprit humain, de l’ homo faber , c’est le problème des techniques, et qu’à une certaine limite ce problème du concret et de l’intérêt devient un problème abstrait et désintéressé.
Il m’avait toujours, en dépit de miennes idées, presque toutes opposées aux siennes, continué sa bienveillance, et c’est avec un véritable chagrin que j’appris, couché moi-même sur un lit, qu’il fût mort. […] Aujourd’hui, l’affreux Caribert, à qui j’ai été, par suite d’une insinuation aussi odieuse que gratuite, forcé d’apprendre jadis que telle aventure judiciaire m’était arrivée par suite uniquement de violences, ce même monsieur, dis-je, me blâme — c’est son droit — de me présenter à l’Académie, mais il affirme que ce sont mes amis qui m’y poussent (il m’avait toujours semblé que c’était moi qui exerçais une influence sur eux).
. — Voyons cependant ce que nous pouvons apprendre sur les unes et sur les autres en nous aidant des réductions précédentes, et en étudiant les circonstances où elles naissent.
c’est à toi de me l’apprendre.
Augustin Thierry, dont on ne récusera pas le témoignage, écrit à ce propos67 : « Ce sont les événements, jusque-là inouïs, des cinquante dernières années, qui nous ont appris à comprendre les révolutions du moyen âge, à voir le fond des choses sous la lettre des chroniques, à tirer des écrits des bénédictins ce que ces savants hommes n’avaient point vu, ce qu’ils avaient vu d’une façon partielle et incomplète, sans en rien conclure, sans en mesurer la portée.
Il ne fit nul changement profond aux règles de la musique instrumentale, jadis apprises : ses dernières œuvres, sonates, quatuors, symphonies, etc., ont, en réalité, la même structure que les premières.
Des mois dura, par l’habitude et des vouloirs étrangers, le hantement des maisons universitaires, et j’appris étudier aux documents, lire les chronologies et savoir des choses qu’enferme une belle critique historique ; mais, depuis la triste décision des directeurs de l’École Normale, le démon musical s’était promu à une forte position en mon cœur ; les plus beaux procédés des critiques historiques eurent moins de mes faveurs ; elles allaient, mes faveurs, à la composition de musiques.
La physiologie nous apprend que la décharge nerveuse est probablement un mouvement ondulatoire, une série de pulsations.
Elle apprend à connaître le prix et la réalité des deux mondes terrestre et céleste.
Chez les Romains, nous apprenons de Pline qu’on adjugeait des prix considérables à des Pigeons ; « voire même, dit le naturaliste latin, qu’ils en sont venus jusqu’à pouvoir rendre compte de leur race et de leur généalogie. » Dans l’Inde, vers l’année 1600, Akbar-Khan était grand amateur de Pigeons ; on en prit au moins vingt mille avec sa cour.
Retourné chez Legrand, Poe constate avec un horrible soupçon l’existence du mal qui dévore son ami, de ce mal sans nom et sans fièvre, et il apprend de sa bouche qu’il a compté sur l’aide de son dévouement à lui, pour une expédition secrète… Les détails de cette expédition, aussi étranges que le reste de l’ouvrage, redoublent l’intérêt de curiosité qui s’attache à un tel récit.
« Chantons216, célébrons la divine lumière des mortels, les neuf filles harmonieuses du grand Jupiter, les Muses, qui, purifiant les âmes égarées sur l’océan de la vie, par la vertu mystérieuse des livres, soutien de la pensée, les préservent des terrestres douleurs, et leur apprennent à franchir le fleuve profond de l’oubli, et à monter, exemptes de souillure, dans l’astre fraternel d’où ces âmes étaient jadis déchues, quand elles descendirent aux rivages de la vie, éprises de passion pour les biens de la matière.