Vous voulez dire que M. de La Rochefoucauld était gêné, incommodé dans ses affaires, et vous dites : « La question financière gênait cependant toujours le duc de La Rochefoucauld. » Mais c’est ainsi qu’on qualifie, en effet, la question d’argent entre camarades, dans un monde à la Murger. […] Vous êtes capable de parler affaires, je ne le nie pas ; mais si la question devient philosophique, vous n’y êtes plus ; et, par exemple, de ce que M. de La Rochefoucauld mourut avec bienséance, comme on sait, et après avoir reçu les sacrements, vous terminez votre Notice par cette conclusion inattendue et un peu étrange. […] En quelque fâcheuse condition où sa destinée le réduise, vous le verrez également éloigné de la faiblesse et de la fausse fermeté, se possédant sans crainte dans l’état le plus dangereux, mais ne s’opiniâtrant pas dans une affaire ruineuse, par l’aigreur d’un ressentiment, ou par quelque fierté mal entendue. […] Le cardinal de Retz, dans le portrait qu’il a donné de La Rochefoucauld, fait une sorte d’allusion confuse et lointaine à cette pièce, quand il dit : « Cet air de honte et de timidité, que vous lui voyez dans la vie civile, s’était tourné dans les affaires en air d’apologie.
Elle avait visiblement la main aux affaires. […] Le jeudi il y eut un peu de bruit au Mont-de-Piété, parce que l’on avait mis dans les papiers publics que la reine avait dit qu’elle payerait tout ce qui serait au-dessous d’un louis : c’était l’affaire de trois millions. […] L’horreur qu’il éprouvait était frappante. » Cette calomnie des journées d’octobre c’était son affaire du Collier, à lui. […] Mirabeau a été mis d’abord en rapport avec le comte de Mercy, qui m’a dit en avoir été complètement satisfait, et a même ajouté que depuis longtemps Mirabeau, dégoûté de la marche des affaires, se sentait en disposition de s’entendre avec la Cour et s’attendait à des ouvertures de ce genre ; qu’on pouvait voir d’ailleurs, par ses travaux dans l’Assemblée, qu’au fond il avait toujours été l’homme des principes monarchiques.
Le maréchal de Noailles, commandant à la frontière du Nord, a obtenu du roi la liberté de lui écrire directement sur les affaires militaires : il lui demande la même permission pour la politique en général : « Il est presque impossible, écrit-il au roi, de former aucun plan particulier avec solidité, sans embrasser le tout. Les affaires se tiennent par des liaisons qui les mettent dans une dépendance nécessaire les unes des autres, et ce n’est que par la combinaison de toutes les parties qu’on doit se décider sur ce qu’il est le plus avantageux de faire pour chacune d’elles en particulier. » Le maréchal de Noailles est âgé de soixante-quatre ans à cette date ; il représente une longue expérience acquise, il est un des rares demeurants du dernier règne ; il peut dire au roi avec autorité sur presque chaque sujet : « Le feu roi, votre auguste bisaïeul, pensait… le feu roi, votre auguste bisaïeul, disait… » Il s’offre pour ce genre de conseil avec un dévouement passionné, qui n’est pas sans dignité jusque dans son expansion : « Jusqu’à ce qu’il plaise à Votre Majesté de me faire connaître ses intentions et sa volonté, me bornant uniquement à ce qui regarde la frontière dont elle m’a donné le commandement, je parlerai avec franchise et liberté sur l’objet qui est confié à mes soins, et je me tairai sur tout le reste, toujours prêt, cependant, à vous exposer, Sire, lorsque vous le voudrez, etc., etc. […] Au fond, il n’est pas interdit de penser que, tout en s’élevant si fort contre l’idée d’un premier ministre, le maréchal de Noailles n’était pas fâché de se frayer la voie à devenir ministre lui-même, et le ministre le plus influent ; c’est ce qu’il fut, en effet, à un moment où il réunissait sans titre spécial et tenait presque entièrement dans ses mains les Affaires extérieures et la Guerre. […] Cette dernière affaire notamment, cette belle occasion manquée en Alsace et la fâcheuse impression qu’on en reçut à Paris, sont bien senties et rendues. — Un contrôle d’un tout autre ordre et qui se rapporte à l’histoire la plus sévère, à la science même, nous est fourni par la Relation de la Guerre de Succession, que le général Jomini a ajoutée à celle de la Guerre de Sept ans, dans la 4e édition de son Traité des grandes Opérations militaires.
Dans mes États et dans l’Empire vous ne sauriez vous refuser à accepter des placets, mais vous les donnerez tous à Starhemberg… Depuis Strasbourg vous n’accepterez plus rien, sans en demander l’avis de M. ou de Mme de Noailles, et vous renverrez à eux tous ceux qui vous parleront de vos affaires, on leur disant honnêtement qu’étant vous-même étrangère, vous ne sauriez vous charger de recommander quelqu’un au roi. […] J’avouerai encore à Votre Excellence que, si j’étais resté auprès de Mme la dauphine, j’aurais eu peine à soutenir le peu d’égards qu’elle a eu constamment pour les affaires dont j’ai cru pouvoir lui parler. » Tout cela créait une situation peu enviable. […] Ainsi, en juin 1777 : « Hier au moment où j’ai quitté la reine, elle m’a demandé quand je reviendrais ; j’ai répondu : « Environ dans un mois, selon mes affaires et ma santé. » S. […] L’observateur anonyme parle comme s’il y avait été admis ; rien de sa part ne sent le subalterne : « La reine est très-gaie et aimable dans les sociétés ; on y parle fort librement d’affaires d’État, de littérature, de nouvelles, de spectacles, d’intérêts particuliers de chacun et de beaucoup de frivolités.
L’inconvénient capital de ces Mémoires est qu’on ne sait pas nettement à qui l’on a affaire en les lisant. […] Est-ce un émigré complètement guéri des préjugés de l’émigration à qui nous avons affaire, et qui, en nous parlant de sa campagne de 92 pour les princes, la juge philosophiquement ? On serait tenté un moment de le croire, et même M. de Chateaubriand va, selon moi, trop loin quand il dit : « Nous étions bien stupides sans doute, mais du moins nous avions notre rapière au vent… » Cependant je tourne la page, et je vois qu’il semble prendre fait et cause pour l’émigration : « On crie maintenant contre les émigrés, dit-il ; à l’époque dont je parle, on s’en tenait aux vieux exemples, et l’honneur comptait autant que la patrie. » Encore un coup, avons-nous affaire à l’émigré convaincu et resté croyant à son droit, ou à l’émigré qui s’appelle lui-même stupide, et qui a l’air de se moquer de tout ce qu’il a enduré alors pour la plus grande gloire de la monarchie ? […] En 1802, étant allé pour affaire à Avignon, il fit une excursion jusqu’à Vaucluse, et dans une lettre à Fontanes, datée du 6 novembre 1802, il disait : « J’arrive de Vaucluse ; je vous dirai ce que c’est.
Mme du Châtelet, dans l’ardeur de son inquiétude, écrit au tendre ami de son ami, à M. d’Argental, pour qu’il éclaircisse l’affaire et qu’il ménage le retour de celui sans qui elle ne peut vivre. […] Dieu ne fit la sagesse Pour les cerveaux qui hantent les neuf Sœurs ; Trop bien ont-ils quelque art qui vous peut plaire, Quelque jargon plein d’assez de douceurs, Mais d’être sûrs ce n’est là leur affaire. […] c’était une affaire d’État alors, et l’avenir d’un homme en dépendait.) — « Il faut à tout moment, s’écrie-t-elle, le sauver de lui-même, et j’emploie plus de politique pour le conduire que tout le Vatican n’en emploie pour retenir la chrétienté dans ses fers. » Ce dernier trait est au moins solennel et peut sembler disproportionné, mais c’est ainsi que raisonne la passion. […] Ce n’est pas qu’elle ne voie au fond à qui elle a affaire en Saint-Lambert ; il est jeune, il est léger, elle se méfie : Vous connaissez les goûts vifs, lui écrit-elle un jour en partant, mais vous ne connaissez point encore l’amour.
Il parut étonné quand celui-ci lui répondit qu’il n’avait pas cet honneur : Il faut que vous en soyez, dit Colbert ; c’est une compagnie que le roi affectionne beaucoup, et, comme mes affaires m’empêchent d’y aller aussi souvent que je le voudrais, je serai bien aise de prendre connaissance par votre moyen de tout ce qui s’y passe. […] Ils s’y promènent tous comme des personnes raisonnables ; les jardiniers peuvent, monsieur, vous en rendre témoignage : ce sera une affliction publique de ne pouvoir plus venir ici se promener… » — « Ce ne sont que des fainéants qui viennent ici », me dit-il. — « Il y vient, lui répondis-je, des personnes qui relèvent de maladie, pour y prendre l’air : on y vient parler d’affaires, de mariages, et de toutes choses qui se traitent plus convenablement dans un jardin que dans une église, où il faudra, à l’avenir, se donner rendez-vous. […] Retiré des affaires, âgé de plus de cinquante ans, Perrault s’alla loger dans sa maison du faubourg Saint-Jacques, proche des collèges, pour surveiller l’éducation de ses fils, et, profitant du reste de son loisir, il y composa son poème de Saint Paulin, qu’il dédia à Bossuet (1686). […] On finit par s’en rapporter dans cette grave affaire à l’avis de Bossuet, lequel donna moins de tort à Perrault que ne l’avait fait Arnauld ; et, sur ces entrefaites, Racine ménagea entre les deux adversaires une réconciliation qui, sans être jamais fort tendre, fut honnête du moins et suffisante.
Il en a écrit de deux sortes et sous deux formes différentes : 1º des Mémoires proprement dits sur les événements historiques auxquels il a assisté, et les affaires politiques auxquelles il a pris part ; ces Mémoires, souvent cités par Lemontey dans son Histoire de la Régence, sont restés manuscrits, et je ne les connais pas ; 2º indépendamment de cet ouvrage, qui paraît être très volumineux, puisque Lemontey en cite à un endroit le tome VIIIe, le duc d’Antin, dans une vue toute morale et de méditation intérieure, avait écrit pour lui seul une espèce de discours de sa vie et de ses pensées, à peu près comme Bussy-Rabutin, qui, en dehors de ses Mémoires, a fait un résumé de sa vie dans un discours destiné à ses enfants sous le titre de L’Usage des adversités. […] J’ai lu à la Bibliothèque nationale, dans le Recueil dit de Maurepas, toutes les chansons satiriques qui ont trait à cette affaire et auxquelles le récit de Saint-Simon vient prêter appui : elles sont la plupart trop plates ou trop ordurières pour pouvoir être citées. […] La goutte, les rhumatismes, les fatigues de la guerre, tout attaque la bonne santé dont j’ai toujours joui ; je vois le vide de la vie que je mène ; je ne désire aucune fortune plus que celle que j’ai ; je n’ai aucune démangeaison de me mêler des affaires publiques, et cependant je demeure courtisan, et je m’y ruine par toutes sortes de dépenses, plus encore pour satisfaire mon goût que pour plaire au roi, quoiqu’il en soit le prétexte. […] On l’a fort accusé d’avoir fait ses affaires dans les opérations de Law.
Si nous n’aimons pas tout ce qu’il aimait, si nous nous soucions assez peu, par exemple, de ses sentiments féodaux, de son duché, de sa pairie, des ducs à brevet ou sans brevet, de l’affaire du bonnet qui fut la grande affaire de toute sa vie, par ce côté, il faut le dire, sérieusement et idéalement grotesque, si même nous taillons des comédies dans tout cela, des comédies où la dignité de l’homme qui nous amuse à ses propres dépens reste à plat, nous haïssons au moins ce qu’il a haï, et il a pour lui tous les préjugés actuels (et ils sont nombreux) contre la personne ou le gouvernement de Louis XIV. […] Une fois seulement avant cette ambassade d’Espagne, vide d’affaires et d’hommes à manier, on l’avait vu arrêter sa pensée sur Saint-Simon et le désigner au Conseil pour l’ambassade de Rome, mais ce choix, qui avait étonné tout le monde, et Saint-Simon lui-même, ne fut jamais officiellement confirmé. […] Laissons pour un moment ses vices, qu’il laissa lui-même quand il fut ministre et cardinal, et demandons-nous s’il n’y a pas quelque chose qu’estimerait le cardinal de Richelieu dans ce petit homme bègue de soixante ans, à la santé en ruine, traînant après lui, a dit un historien, « une réputation telle que l’envie elle-même n’aurait pu rien y ajouter », et qui, sans être écrasé par la honte de ses premières années, met aux affaires une main assez vaste pour les embrasser et meurt dans le feu du pouvoir saisi, tué par toute sa vie d’avant le pouvoir.
L’illustre poète lubrique Baffo donna l’œil à l’achèvement de son éducation poétique ; un vieux sénateur retiré des affaires, mais non du monde, perclus de jambes, mais sain de tête, M. de Malipiero, lui ouvrit sa maison, sa table, avec les conseils d’une expérience vénitienne de soixante-dix ans, et l’initia au savoir-vivre exquis et à une honnête corruption. […] Et comme Lucrezia avait une plus jeune sœur, qui, s’apercevant de son amour, la blâmait et la plaignait ; comme cette sœur, qui n’aimait pas le jeune abbé, allait se marier et se fixer à Rome, la belle amante dit un jour : « Mon ami, mon bonheur ne saurait durer longtemps ; nos affaires se terminent, je touche au moment cruel où il faudra que je me sépare de toi. […] Je te ferai plaisir en t’informant que j’ai si bien mis ordre à mes affaires que je serai pour le reste de mes jours aussi heureuse qu’il peut m’être donné de l’être, privée de toi.
Mais, à voir sa jeunesse, sa bonne grâce et son aisance, la netteté élégante et incisive de sa parole et de sa diction, on oubliait naturellement, et les juges étaient les premiers de tous à oublier, qu’on avait affaire à un accusé ; on ne voyait que les commencements d’un orateur. […] Mais ce discours sur Cracovie fut surpassé encore par celui de l’année suivante, du 14 janvier 1848, sur les affaires de Suisse. […] C’est ce même sentiment qui, dans son dernier discours sur les affaires de Rome (19 octobre), lui a fait proclamer avec amertume que le résultat le plus net de l’anarchie, ce n’était pas de détrôner quelques rois, c’était de détrôner la liberté : « Les rois sont remontés sur leurs trônes, s’est-il écrié douloureusement, la liberté n’est pas remontée sur le sien : elle n’est pas remontée sur le trône qu’elle avait dans nos cœurs. » Je n’ai rien à dire de ce dernier discours, qui retentit encore.
Lucien Besnard et l’Affaire Grisel du même, le Chemin des Ruines de Jean Thorel, les tentatives de M. […] Edmond Sée, Maman Colibri d’Henry Bataille, les Affaires sont les Affaires, de M.
Car il est misanthrope, Gobineau, comme doit l’être tout homme de cœur et d’esprit qui a passé trente ans, et on les a passés deux fois quand on est diplomate, quand on a aux mains— à ses blanches et irréprochables mains — de la malpropreté des hommes et des affaires, de cette infâme cuisine politique qui fait mal au cœur aux estomacs les plus solides ; il est misanthrope, et c’est la plus belle plume de son aile que cette misanthropie, qui donne à son accent toute sa profondeur et à son talent toute sa vérité. […] Ils sont partout, sur les flancs, sur le front, à la queue… et leur unique affaire est d’empêcher rien de s’arranger ni de s’arrêter avant qu’ils ne soient assis eux-mêmes. […] C’est votre affaire !
Dans ses articles sur Mathieu Marais (Nouveaux Lundis, tome IX), il cite une lettre de Bayle, remerciant son correspondant parisien de le mettre si constamment au courant des affaires littéraires de Paris : après quoi, le philosophe conseille à son ami d’avoir en Hollande ce que Sainte-Beuve appellera tout à l’heure un autre lui-même, — c’est-à-dire un ami sûr et fidèle interprète de sa pensée, — à qui il adressera les éléments d’un Journal, publié par les soins de cet ami, de ce fidus Achates. […] Un témoignage, non suspect d’hérésie en faveur de la critique littéraire, est celui du vertueux Malesherbes, qui s’exprimait ainsi à ce sujet, du temps qu’il était Directeur de la Librairie : « Presque tous ceux qui ont joué un rôle dans les affaires publiques n’aiment point à voir écrire sur la politique, le commerce, la législation.
Le duc de Bordeaux paraîtrait désirer que ses serviteurs féaux ne se tinssent plus si en dehors de toutes les affaires : « car, disait-il à l’un d’eux, si je suis un jour en position de rentrer, je ne pourrai alors m’appuyer sur vous qui aurez été absents des affaires pendant vingt ans plus ou moins. » Mais laissons ces songes, ces propos de petite cour exilée qui prend le train des Stuarts à s’y méprendre ; il n’y a plus que le grand nom de Chateaubriand qui jette un reste de grandiose sur ce débris. — Une poignée de vaniteux et même d’intrigants s’y rattachent encore, et vivent aux dépens de l’exilé.
Mais j’y apportais sans doute trop de zèle, et je vois bien maintenant que je me rendais importun à mes ministres et à mon peuple en m’occupant trop minutieusement des affaires publiques, après les avoir trop longtemps négligées. […] Mon gendre, qui avait des talents pour les affaires, cherchait toutes les occasions de les appliquer.
Je l’ai abordée par le côté où j’avais affaire, par le côté qui regarde la France et surtout qui regarde Molière. […] Remis de leur émotion, selon la coutume des gens de théâtre qui tirent profit de toute chose, ils pensèrent faire une bonne affaire s’ils engageaient dans leur compagnie ce contadino qu’ils avaient trouvé si facétieux et si spirituel ; ils lui firent des propositions et il les accepta.
Chaque défaite avançait les affaires de l’Italie ; chaque victoire perdait la Turquie ; car l’Italie est une nation, et la Turquie, hors de l’Asie Mineure, n’en est pas une. […] Les affaires du monde ne se règlent guère par ces sortes de raisonnements ; mais les hommes appliqués veulent porter en ces matières quelque raison et démêler les confusions où s’embrouillent les esprits superficiels.
À son retour en France, Saint-Arnaud ne désire qu’une occasion de se distinguer ; de Bordeaux où est son régiment, il regrette de ne pas s’être trouvé à Paris dans les troubles d’avril 1834. « Je viens d’écrire au général Bugeaud qui a marqué dans toutes ces affaires. […] Il est blessé d’une balle au bas-ventre, en partant du bivouac, la veille de l’affaire du col de Mouzaïa (11 mai 1840). […] Mon affaire était immanquable ; les Arabes le disent hautement. » Il en veut au général Changarnier, dont un ordre des plus impératifs l’a retenu alors et l’a forcé de rentrer : « Que Dieu lui pardonne ! […] frère, si j’avais un régiment et qu’on me fît entrer en Espagne, où les affaires se brouillent, on verrait les officiers d’Afrique à l’œuvre. […] J’ai peu d’envie de perdre 40000 hommes à ma première affaire.
Sa femme, qu’il avait réduite à un ilotisme complet, était en affaires son paravent le plus commode. […] ne puis-je avoir mes affaires ? « — C’est aussi mon affaire. « — Cette affaire doit être mauvaise, si vous ne pouvez pas la dire à votre père, mademoiselle Grandet. […] C’est une bonne affaire, fifille !
J’eus à traiter toutes sortes d’affaires. […] De peur que, pressé par les affaires qu’il pouvait avoir, il n’exauçât pas mon vœu, je demandai à l’auditeur du Pape de vouloir bien faire connaître au Saint-Père que moi aussi j’étais sur les rangs, et rien de plus. […] Braschi pourrait ensuite agir près des siens quand on aurait été assuré de tous les votes des partisans de Mattei ; que cette affaire dépendait, en dernier ressort, de l’adhésion obtenue de leur chef, qui, s’il le voulait, saurait se rendre maître d’Herzan aussi bien que de n’importe quel autre, si l’on s’apercevait de certaines opiniâtretés. […] Cependant, quand on eut bien étudié le caractère de ce chef (Antonelli) qui s’aimait naturellement en lui et en ses œuvres, et qui n’applaudissait pas toujours à celles des autres, parce qu’elles blessaient son orgueil et qu’elles avaient à ses yeux le défaut de venir d’un autre et non de lui, on ne voulut pas exposer le succès de l’affaire qui aurait infailliblement avorté si le dessein ne lui eût pas été agréable. […] Braschi ne veut, devait-il ajouter, participer à cette affaire que pour émettre son vote, laissant au cardinal doyen Albani, — lui aussi dans le même parti, — le soin d’agir auprès des autres cardinaux de la manière qu’il jugerait convenable.
Il disait à la bourgeoisie : « Je voterai pour l’enseignement moderne, parce que la suppression de la culture classique, à laquelle, personnellement, je suis de tout mon cœur attaché, vous portera le coup le plus funeste. » Et il concluait en ces termes : « Lorsqu’il y a cinquante ou soixante ans, sous Louis-Philippe, la bourgeoisie est arrivée au pouvoir, au gouvernement, aux affaires, elle avait compris alors que le prestige de la seule richesse ne lui suffirait pas, et elle essayait, en appelant à sa tête des hommes imprégnés de la culture antique, en la défendant partout, d’ajouter pour elle au prestige grossier de l’argent le prestige d’une noble culture. […] Et quand nous verrons aux affaires la génération sportive d’hier, ce sera bien autre chose ! […] Mais laissons la plaisanterie, et déplorons, une fois de plus, que notre pays soit infecté par la politique à tel point que toute question d’intérêt national y soit immédiatement considérée comme une affaire de parti. […] Toute une année, j’ai entendu l’un d’eux donner ainsi le signal de la fin du cours : « Rangez vos affaires. » Un autre de ces dignes agrégés allait même jusqu’à user familièrement de cette locution bouffonne : « Dans le but de ». […] On ne s’en sert pas en affaires.
Je m’imagine qu’il ferait mieux nos affaires par cette profonde connaissance de nos traditions, que le plus habile empirique par la plus grande richesse d’expédients. […] Dans ces deux pays, le public se prête à cette incertitude de la langue : en Angleterre, parce que la littérature est la seule chose qui n’y soit pas une affaire ; en Allemagne parce que le manque d’activité politique y rend la curiosité littéraire insatiable. […] Ici et là, par des raisons différentes, on passe tout à l’écrivain en Angleterre, parce qu’il distrait des affaires ; en Allemagne, parce qu’il est, dans un certain ordre, la seule affaire du pays. […] Jusqu’à ce jour on a vu invariablement, à part de la multitude des langues, dont la diversité même est une des plus grandes beautés de la création, une langue privilégiée, dominante, chargée pour ainsi dire de faire les affaires générales de l’esprit humain et d’exprimer les grandes idées qui changent la face des sociétés.
Ils se détournent ou chopent contre l’obstacle signalé, c’est leur affaire. […] Mais ici je m’arrête, pénétrer plus loin n’est pas l’affaire du critique. […] C’est une affaire et une grosse affaire de monter Les Femmes savantes, Le Misanthrope, L’Avare et tant d’autres comédies du maître. […] qu’un homme eût mieux fait l’affaire. […] Mais c’est affaire à elle.
Macaulay écrit les affaires en orateur, comme on les plaide. […] Guizot écrit les affaires en homme d’État, comme on les fait. […] En ce moment survenait Cyrus, qui apprit l’affaire. […] — Sire, écoutez mes petites affaires. […] Il n’est pas d’affaire qu’il n’anime, ni d’objet qu’il ne rende visible.
Depuis les exploits de Jack l’Éventreur, les affaires ont monté prodigieusement dans ce Red Lion’s où l’on ne voit que des éditeurs et des libraires voués au débit de la sombre marchandise. […] La tranquillité d’esprit est si complète, en pareille affaire, que certains ne se gênent point de forcer la dose jusqu’à gâter le métier. […] Une chronique à cette place, une reproduction par là, un nouveau livre à bâcler : voilà pour le sortir d’affaire. […] Trouver un gîte pour abriter cette espérance, découvrir un homme de lettres en instance d’emploi pour lui donner la vie : l’une et l’autre affaires ne lui demandent pas longtemps. […] Lisez maintenant, si vous en avez le courage, les premiers articles, ceux qui traitent des plus grands intérêts du pays, des affaires intérieures, des relations avec l’étranger.