Musset se trompe, il n’est pas si coupable… et la suite des vers de Voltaire sur Gresset, qu’on peut transposer. […] Il y a là une figure de l’ironie qui n’est ni celle de Socrate, ni celle de Swift, ni celle de Voltaire, ni celle de Stendhal, mais qu’il faut savoir reconnaître, et où il n’est pas impossible de doser avec justesse des cléments positifs de triste vérité. […] La critique de Fromentin ne dédaigne pas la préparation historique nécessaire à son sujet, mais elle est avant tout une critique de goût selon la formule du dix-huitième siècle, celle de Voltaire et de Laharpe. […] » Excellent principe qui s’appliquerait aussi bien à la volonté chez Corneille, à l’esprit chez Voltaire, au lyrisme chez Victor Hugo, mais qui lui aussi a ses dangers, et dont ce n’est pas toujours le cas de faire « exclusivement état ». […] Sur la Genève de Calvin, de Voltaire, de Rousseau, voici des alluvions de musique intérieure et d’idées germaniques et même indiennes.
Dites-lui que j’ai lu Voltaire. […] About, qui passe pour avoir recommencé Voltaire, n’avait-il donc lu que M. […] About avec Voltaire, M. […] Brunetière, parlant de Voltaire et de M. Faguet, nous montre un tout petit Voltaire et un très grand Faguet.
Voltaire et Montesquieu pétillent dans une langue qui s’éteint déjà. […] Nous trouvons aujourd’hui les tragédies de Voltaire dénuées de saveur et de force, semblables à un vin plat. […] Oui, Voltaire était un esprit libre, et il n’était pas libertaire. […] Mais qu’ils s’arment, pendant la lecture, de circonspection, et même de répugnance : qu’ils relisent entre temps les Provinciales, la Relation sur le Quiétisme, ou quelque bonne page de Voltaire. […] J’ai entendu quelquefois traiter Voltaire de méchant homme, et Diderot de cœur généreux.
que la plaisanterie irréligieuse de Voltaire procède différemment ! […] Nous retrouvons là très visibles et dans leur lustre des qualités et des avantages que Fléchier contribua certainement à développer et qu’il possédait lui-même avec modestie. — C’est dans les conversations de ce M. de Caumartin devenu vieux, et pendant un voyage qu’il fit chez lui au château de Saint-Ange, que Voltaire jeune se prit d’un goût vif pour Henri IV et pour Sully, dont le vieillard ne parlait qu’avec passion ; il en rapporta l’idée et même des parties commencées de sa Henriade.
Les plus jeunes vantaient Byron et Lamartine, Et frémissaient d’amour à leur muse divine ; Les autres, avant eux amis de la maison, Calmaient cette chaleur par leur froide raison, Et savaient, chaque jour, tirer de leur mémoire, Sur Voltaire et Lekain, quelque nouvelle histoire. […] La méditation de M. de Lamartine, intitulée la Retraite, ressemble assez bien à quelque belle épître de Voltaire ; Millevoye plus fort aurait écrit quelques-unes des plus légères pièces de ce premier recueil ; Fontanes aurait pu faire pressentir quelques tons de ces accords.
Quant au Fontenelle, c’est-à-dire à ce tour d’esprit volontiers moqueur d’un certain goût simple, il était aisément partout dans les salons, dès qu’il s’agissait de poésie, et on en découvrirait plus d’une dose jusque dans Voltaire. […] « Plus on fait provision de richesses de l’antiquité, et plus on est dans l’obligation de les transporter dans son pays. » (Voltaire, Lettre à M.
. — BEAUMARCHAIS, ou la transition de Voltaire à la Révolution. […] III. — MARIE-JOSEPH CHÉNIER, ou l’École de Voltaire en présence de la Révolution et de l’Empereur.
Ainsi, l’attachement exagéré dont notre société française fait preuve depuis plus de dix ans envers un théâtre souvent de second ordre, a régné déjà à l’époque où Voltaire et Diderot, qui étaient parmi les plus grands, se croyaient tenus à sacrifier eux-mêmes à la Muse tragique. […] Voltaire et Goethe, pour ne citer que ces exemples, les conciliaient très bien.
Je vois des physionomies brutales, grossières, sans idéal, et je ne vois pas Gerson, Calvin, Molière, Rousseau, Voltaire, Montesquieu, Condorcet, Lavoisier, Laplace, Chénier. […] On lit avec plaisir ces éloquentes déclamations ; on les accepte comme des thèmes donnés, mais, quoi qu’en dise Voltaire, il ne prend envie à personne en lisant Rousseau de marcher à quatre pieds.
Voltaire n’en doutait pas. […] Mais comme c’est une vérité de l’art littéraire ou poétique observée par Voltaire, que ce qui fait rire au théâtre, ce sont les méprises des personnages, et que c’est une autre vérité recueillie par l’observation, que la méprise la plus risible et la plus ridicule consiste essentiellement dans la prétention manquée, il faut avoir plus d’esprit qu’il ne m’en appartient, pour reconnaître que Molière, ce grand maître de l’art dramatique, cet observateur profond, n’a exprimé ou sous-entendu ces vérités dans la préface des Précieuses que pour masquer un gros et plat mensonge sur ses intentions relativement à l’hôtel de Rambouillet.
On lui imputait à crime tout, jusqu’à sa bonne grâce envers les jeunes poètes qui lui offraient respectueusement leurs premières couronnes ; il est curieux de voir ce reproche reparaître toujours ; Pezay et Saint-Lambert le répètent au dix-huitième siècle : Pourquoi, Voltaire, à ces auteurs Qui t’adressent des vers flatteurs, Répondre, en toutes les missives, Par des louanges excessives ? […] Il y a du Voltaire dans Socrate.
Voltaire, Diderot, Rousseau, qu’il exagère énormément en les décrivant, lui passent moins près du cœur que Condillac et Montesquieu, et on le comprend : Condillac est pour lui le matérialisme de la source, — les premières gouttelettes du fleuve immense ; Montesquieu, le ton de la bonne compagnie dans l’impiété, — si opposé aux engueulades athées et compromettantes de Diderot, — la haute discrétion dans l’audace dangereuse, extrêmement chère aux héros intellectuels d’à présent, et que M. […] Voltaire, Diderot, Rousseau, tout le xviiie siècle enfin, dans ses personnalités moins éclatantes qu’elles n’ont fait d’éclat, tiennent une large place dans le livre de M.
ce titre, connu déjà et même profané par la plaisanterie qui profane tout, me donnait beaucoup à rêver, retrouvé sous la plume d’un homme qui, par malheur, aurait dit Voltaire, n’était pas né plaisant, ce qui, du reste, dans la circonstance de ce livre, n’était pas un malheur pour moi. […] Il n’a été ni Rabelais, ni Voltaire, ni Callot, ni Sedaine, ni Gouffé, ni personne, ni même Flaubert, le chirurgien de race et de procédé, qui avait relevé, avec le cynisme de la science, les jupes de sa fameuse Bovary pour l’opérer devant nous.
Patu, jeune poète, qui, s’il avait vécu, aurait suivi de près Voltaire.
C’est une question que je me propose de discuter, lorsque après avoir parlé des tragédies de Racine et de Voltaire, j’examinerai, dans la seconde Partie de cet ouvrage, l’influence que doit avoir la révolution sur la littérature française.
Les personnalités qu’il fait ont scandalisé plus d’une bonne âme, comme Dalembert ou Voltaire : car ceux-ci, comme on sait, ont pratiqué largement le pardon des injures, et tendu toujours l’autre joue, selon la maxime de l’Évangile.
Leçon d’ouverture du Cours d’éloquence française faite à l’Université de Paris le samedi 9 janvier 1904 (Extraits) … Je voudrais aujourd’hui, Messieurs, donnant congé à Voltaire, vous dire pourquoi je ne puis espérer de remplacer Larroumet qu’en le continuant ; je voudrais, non pas par formalité ni pour satisfaire à une tradition de politesse universitaire, mais par un sentiment profond de sa valeur et de son rôle, vous entretenir de ce professeur à qui vous avez donné si longtemps, et jusqu’au bout, toutes vos sympathies.
Deschanel, de plus, et en toute logique, a consacré des études aux moralistes du xviie siècle, au théâtre de Voltaire, accompagnées d’une Histoire de la conversation (1857).
Quant au mot fameux, je suis Joseph, on sait qu’il faisait pleurer d’admiration Voltaire lui-même.
Je me suis longtemps cité à moi-même le vers de Voltaire ainsi : « Il est deux morts, je le vois bien… » Le texte est : « On meurt deux fois, je le vois bien » ; qui, au moins comme euphonie est très préférable.
Caméléons qui prennent toutes les teintes, ayant dans l’esprit ces mouvements charmants du singe que Joubert discerne si bien dans l’esprit de Voltaire, ils sont, en raison de tout cela, de redoutables diplomates, mais, sans caractère comme tous ceux qui font beaucoup de personnages, ils n’ont à eux ni leur élégance, ni leurs mœurs, ni leur littérature, ni leurs vices.
Même Voltaire, qui a déshonoré Jeanne d’Arc, ne se serait pas moqué de sainte Térèse.
Roselly de Lorgues vient après Voltaire et Hegel.
Elles n’adorent pas Jupiter… Elles viennent après Voltaire et le xviiie siècle, qui, plus coupables que les moines châtreurs de l’ancienne Égypte, ont opéré l’esprit humain de la faculté d’adorer n’importe qui et n’importe quoi.
Voltaire ricanait là-bas, auprès de sa goutte d’eau ; mais le monde roulait son train éternel sous le souffle de la croyance, et de la croyance dévoyée, de la croyance insensée, superstitieuse et bête, parce qu’elle était individuelle, parce qu’elle était sortie du vrai dogme et de l’Unité !
Et c’est pour cela qu’importuné et dégoûté d’une critique d’histoire n’entendant rien à la pure et surnaturelle grandeur d’une fille de Louis XV, qui faisait, au temps de Voltaire, identiquement ce que faisaient les filles de Clovis au temps de saint Rémi, nous sommes remonté, pour nous purifier dans la vérité et l’intelligence, jusqu’à ce livre, méprisé des faiseurs et lumineusement compétent sur le sujet qu’il traite, et que nous l’avons respectueusement descendu à cette place, comme un reliquaire pris sur un autel !