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2030. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIe entretien. Suite de la littérature diplomatique » pp. 5-79

XXIII Ainsi encore, qu’un jeune roi de Naples, à peine échappé à la tutelle ombrageuse de son père, élevé, dans la solitude royale de Caserte, à cultiver un jardin royal pour toute instruction politique, monte, encore enfant, sur le trône et s’y tienne à tâtons pendant un orage ; qu’ensuite il jette une constitution hasardée à ses peuples pour apaiser l’insurrection de Sicile, comme on jette un à un ses vêtements royaux derrière soi pour retarder la poursuite de la révolution pendant qu’elle les ramasse ; Qu’il décompose lui-même son armée par les conseils de ministres incapables ou perfides ; Que ses oncles même abandonnent ce malheureux neveu pour aller se joindre à ses ennemis ; Qu’il sorte de sa capitale pour en écarter les bombes et les obus des Piémontais ; qu’il reprenne courage dans l’honneur et dans le désespoir ; qu’il s’abrite avec ses derniers défenseurs, avec sa mère, ses frères, ses jeunes sœurs, dans une ville de guerre pour tomber au moins avec la majesté, le courage du soldat, sur le dernier morceau de rocher de sa patrie ; et que le Piémont, étranger à cette question entre les Napolitains et leur jeune roi, avec lequel le patriotisme et la liberté les réconciliaient, entre, sans querelles, sans déclaration de guerre, avec ses armées dans le royaume, et vienne, auxiliaire de l’expulsion, écraser de ses boulets les casemates de Gaëte devenues le dernier palais d’un dernier Bourbon : quel droit peut alléguer contre son parent innocent le roi de Piémont, pour s’emparer du trône démoli par ses canons ?

2031. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXVIe entretien. J.-J. Rousseau. Son faux Contrat social et le vrai contrat social (2e partie) » pp. 417-487

Du patriarche d’Arabie au mage de Perse, du grand roi de Persépolis au démagogue d’Athènes, du consul de Rome aristocratique au César de Rome asservie dans le bas empire, du César païen au pontife chrétien souverain dans le Capitole ; de Louis XIV, souverain divinisé par son fanatisme dans sa presque divinité royale, aux chefs du peuple élevés tour à tour sur le pavois de la popularité ou sur l’échafaud où ils remplaçaient leurs victimes ; des démagogues de 1793, du despote des soldats, Napoléon, affamé de trônes, aux Bourbons rappelés pour empêcher le démembrement de la patrie ; des Bourbons providentiels de 1814 aux Bourbons électifs de 1830, des Bourbons électifs, précipités du trône, à la république, surgie pour remplir le vide du trône écroulé par la dictature de la nation debout ; de la république au second empire, second empire né des souvenirs de trop de gloire, mais second empire infiniment plus politique que le premier, calmant dix ans l’Europe avant d’agiter de nouveau la terre, agitant et agité aujourd’hui lui-même par les contrecoups de son alliance sarde, insatiable en Italie, contrecoups qui, si la France ne prononce pas le quos ego à cette tempête des Alpes, vont s’étendre du Piémont en Germanie, de Germanie en Scythie, de Scythie en Orient, et créer sur l’univers en feu la souveraineté du hasard ; de tous ces gouvernements et de tous ces gouvernants, la souveraineté, souvent dans de mauvaises mains, mais toujours présente, n’a jamais failli ; c’est-à-dire que la souveraineté, instinct conservateur et résurrecteur de la société naturelle et nécessaire à l’homme, n’a pas été éclipsée un instant dans l’esprit humain.

2032. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXIIe entretien. Socrate et Platon. Philosophie grecque. Deuxième partie. » pp. 225-303

aussi renouvelé de nos jours par des hommes qui ne se croient philosophes que quand ils ont cessé d’être hommes : « Les hommes, nés et élevés comme nous avons dit, n’ont rien de mieux à faire, selon moi, touchant la possession et l’usage des femmes et des enfants, qu’à suivre la route que nous avons tracée en commençant.

2033. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIIe entretien. Vie du Tasse (2e partie) » pp. 65-128

Cette fuite du Tasse, de cette cour qui avait élevé sa fortune jusqu’à l’amour d’une princesse, vers ce village de Sorrente, où il espérait retrouver l’obscurité et la paix de son berceau, égale en poésie et en pathétique les plus touchantes imaginations de son poème.

2034. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXVIe entretien. Biographie de Voltaire »

Mais, malgré toutes ces qualités très-remarquables du style historique de Voltaire, dans la Vie de Charles XII comme dans le Siècle de Louis XIV, ses deux monuments, ce style ne dépasse jamais l’agrément et ne s’élève pas au sublime, qui est la région élevée de la grande histoire.

2035. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre I. La préparations des chefs-d’œuvre — Chapitre II. Attardés et égarés »

Vaincu, il a été dispensé de traduire en détestables faits ses passions et ses vengeances ; il a dû tourner ses yeux au ciel, remettre à Dieu de récompenser et de punir ; la défaite a ouvert, élevé son âme dure, elle y a mis, avec les larmes et les tendres regrets, la foi sereine, l’amour confiant, l’espérance et la soif de la justice.

2036. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre II. La première génération des grands classiques — Chapitre III. Pascal »

Le principe même de leur hérésie dogmatique est tout rationaliste : c’est en appliquant la raison aux choses de la foi, en refusant de s’incliner devant le mystère, en s’obstinant à résoudre une contradiction que l’Église se résigne à ne pas lever, qu’ils ont élevé la toute-puissance de la grâce sur les ruines du libre arbitre ; leur doctrine est une tentative pour reculer la limite de l’incompréhensible dans le dogme.

2037. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — H — Hugo, Victor (1802-1885) »

Hugo a tenté jusqu’ici sur la scène de plus grave et de plus élevé.

2038. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre deuxième »

Mais l’originalité d’un écrivain qui, différant des autres hommes par le caractère, l’humeur, la condition, ne fait attention qu’aux points qui le rendent semblable à tout le monde, et fonde la vérité sur cette ressemblance, me paraît d’un ordre plus élevé.

2039. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre troisième »

Cette courte durée du génie de Corneille, cette décadence dans l’âge viril, cette inégalité qui le fait glisser à chaque instant de ses qualités les plus élevées dans les défauts opposés, de la grandeur dans l’emphase, de l’éloquence dans la déclamation, du raisonnement dans la subtilité de l’école, des plus hautes pensées dans l’abus des sentences, le dirai-je enfin ?

2040. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 mai 1886. »

Il a montré en effet dans ses œuvres une mélodie élevée et neuve ; et, comme il est anglais jusqu’à la moelle, le résultat est une musique anglaise.

2041. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « III »

Au premier plan, une triste hutte, maigrement découpée sur le fond, si gai et si riche, des arbres élevés, et à droite une fontaine sous un massif de verdures amoncelées.

2042. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « IV »

Mme Duvivier interprète Ortrude avec beaucoup d’aisance et une connaissance parfaite du rôle, mais les paroles ne sont pas toujours intelligibles, et l’on souhaiterait des notes élevées plus sûres.

2043. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre II, grandeur et décadence de Bacchus. »

Plus élevé qu’Hercule dans la hiérarchie olympienne, mais rattaché aussi à la race humaine par sa mère, Bacchus, comme le fils d’AIcmène, tient du héros autant que du dieu.

2044. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 11-15754

Le ton élevé est ce qu’on appelle accent aigu ; le ton bas ou baissé est ce qu’on nomme accent grave ; enfin, le ton élevé & baissé successivement & presque en même tems sur la même syllabe, est l’accent circonflexe. […] Au reste, ces accens des Grecs n’ont eu pour objet que les inflexions de la voix, en tant qu’elle peut être ou élevée ou rabaissée. […] Cet accent étoit destiné à faire entendre qu’après avoir d’abord élevé la voix, il falloit la rabaisser sur la même syllabe. […] les syllabes qui précedent nos e muets ne sont-elles pas soûtenues & élevées comme elles le sont dans le discours ordinaire ? […] Nous n’avons pas été si heureux : ces finesses & cette exactitude grammaticale ont passé pour des minuties indignes de l’attention des personnes élevées.

2045. (1915) Les idées et les hommes. Deuxième série pp. -341

Et c’est au cloître Saint-Benoît, dans la communauté même et dans une maison à l’enseigne de la Porte-Rouge, que Villon fut élevé, chez maître Guillaume de Villon, son « plus que père » ; c’est là qu’il eut le seul asile dont il usât lors de ses bons jours. […] Il a été bien élevé, préparé à une vie pareille à celle dont maître Guillaume de Villon lui présentait l’exemple honorable et quiet. […] Marianne, de Marivaux, un bon prêtre l’a élevée. […] Quelle péripétie de la Gaule maternelle, agonisante et qui va revivre dans ses enfants élevés par ses ennemis ! […] Les Bernardines-Bénédictines de l’Adoration perpétuelle, au couvent du Petit-Picpus, l’ont bien élevée.

2046. (1898) Introduction aux études historiques pp. 17-281

On a dit que les procédés si sûrs de la critique d’érudition avaient élevé l’histoire à la dignité d’une science, « d’une science exacte » ; que la critique de provenance « fait pénétrer plus profondément qu’aucune autre étude dans la connaissance des temps passés » ; que l’habitude de la critique des textes affine ou même confère « l’intelligence historique ». […] Il y a pourtant un motif de vanité universel, c’est le désir de paraître tenir un rang élevé et jouer un rôle important. […] La précaution est indispensable pour tous les chiffres élevés et toutes les descriptions des usages d’un peuple ; car il y a chance que l’auteur ait obtenu son chiffre par un procédé conjectural d’évaluation (cas ordinaire pour le nombre des combattants ou des morts), ou en réunissant des chiffres partiels qui ne sont pas tous exacts ; il y a chance qu’il ait étendu à tout un peuple, à tout un pays, à toute une période ce qui était vrai seulement d’un petit groupe qu’il connaissait158. […] L’observation nous montre deux sortes de changement. — Ou les hommes restent les mêmes, mais changent leur façon d’agir ou de penser, soit volontairement par imitation, soit par contrainte. — Ou les hommes qui pratiquaient l’ancien usage sont disparus et ont été remplacés par d’autres hommes qui ne le pratiquent plus, soit des étrangers, soit les descendants des hommes anciens, mais élevés autrement. […] Imposé par ordre supérieur à un personnel élevé exclusivement dans l’étude de la littérature, il ne pouvait trouver sa place dans le système de l’enseignement classique, fondé sur l’étude des formes, indifférent à la connaissance des faits sociaux.

2047. (1893) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Première série

L’intérêt sans égal du but poursuivi, l’importance des résultats déjà obtenus, la certitude enfin d’un succès de plus en plus grand dans la continuation du même effort collectif : voilà ce qui donne au travail scientifique une précellence glorieuse, voilà ce qui en fait, à mon avis, l’emploi le plus élevé de l’activité intellectuelle de l’homme. […] Parlez-moi de Faust, de Béatrix, de Mignon, de don Juan, d’Hamlet, de ces types à double et à triple sens, sujets à discussion, mystérieux par un coin, indéfinis, indéterminés, extensibles en quelque sorte, perpétuellement changeants et muables… Quand on a lu le Lutrin ou Athalie, l’esprit s’est récréé ou s’est élevé, on a goûté un noble ou un fin plaisir ; mais tout est dit, c’est parfait, c’est fini, c’est définitif ; et après65 ? […]   Voltaire, Chateaubriand, Victor Hugo ont eu au plus haut degré le flair de l’occasion, et ce n’est point là pour la critique une raison de moins estimer leurs succès, en en rapportant pour une part l’honneur aux circonstances ; c’en est use, an contraire, d’ajouter à notre admiration pour leur talent d’écrivains celle qu’ils méritent en outre pour un sens pratique qui, élevé à une certaine puissance, est une des formes du génie. […] De même, si les temps contraires ont élevé je ne sais quel brouillard entre un écrivain de génie qui a multiplié les preuves d’un talent supérieur., et la gloire qu’il mérite, il aura beau maintenant roidir ses muscles en de gigantesques tentatives et entasser Pélion sur Ossa, le ciel ennemi continuera, on peut le craindre, à rire de sa peine et ne lui enverra ni plus tôt ni plus sûrement le rayon instantané qui dissiperait le voile. […] Les siècles, qui ont élevé lentement l’édifice de leur gloire, leur ont peu à peu composé aussi une physionomie conventionnelle et sacrée.

2048. (1889) Impressions de théâtre. Troisième série

Il y a eu, à la même époque, une petite fille née dans une prison, élevée à la Martinique, qui, revenue en France, a gardé les dindons chez une parente méchante et avare, qui a connu la misère et la faim… et qui est devenue la femme du plus grand roi du monde. […] une sorte d’orgueil à se sentir élevé si fort au-dessus de ces deux pauvres cœurs de chair… Quoi qu’il en soit, cet étrange testament est le plus sanglant outrage qu’il pût faire à Pauline… Comment va-t-elle le prendre ? […] Et je me figure là-dessus une représentation d’alors, Auguste sur un fauteuil très élevé, Cinna et Maxime sur des tabourets, comme à Versailles, tous trois en perruques ; des deux côtés, les jeunes seigneurs sur des bancs ; un éclairage de chandelles qu’on mouchait dans les entr’actes, la salle oblongue, un seul rang de loges, le parterre debout. […] C’est souvent une petite bête gentille, prudente, bourgeoise, bien élevée. […] Il a, autant dire, élevé les deux enfants du colonel, Georges et Geneviève.

2049. (1949) La vie littéraire. Cinquième série

On a pensé que cette idée était liée à celle d’un grand empire sémite élevé sur les ruines de la chrétienté. […] Vous est-il donc vraiment nécessaire pour sentir la poésie du Lac de savoir qu’Elvire, fille d’un officier de la Grande Armée, fut élevée à Saint-Denis et qu’elle épousa son vieux professeur de physique, M.  […] On avait élevé sur le bassin des Tuileries une statue en plâtre représentant la Sagesse assise, un bras levé au ciel. […] Pourtant, une si grande mémoire et une si belle vie doivent inspirer des sentiments élevés et une pensée sereine. […] Michel Bréal dit : Il est la langue qui sert à tous les objets élevés de la vie.

2050. (1890) Nouvelles questions de critique

et comment le Réalisme, puis le Naturalisme se sont-ils élevés contre lui ? […] Mais je ne crois pas que ce brillant et fameux improvisateur doive garder longtemps le rang où nous ne l’avons d’ailleurs élevé que depuis quelques années ; qu’on puisse régaler sans erreur et sans injustice aux Voltaire et aux Rousseau ; ni qu’enfin, s’il a beaucoup agi sur son siècle, son action ait été profonde ou réelle même sur le nôtre. […] Mais à un point de vue plus général et plus élevé, quand on voudrait disputer à Buffon ses titres de grand écrivain, il lui resterait encore cette gloire impérissable d’avoir élargi l’horizon de ses contemporains autant ou davantage que Newton avait fait celui des siens cent ans auparavant ; de leur avoir enseigné le premier, sinon la poésie, du moins la grandeur, l’immensité de la nature ; et, en déplaçant pour ainsi dire le centre du monde, d’avoir déplacé l’axe de la pensée. […] Pellissier, — qui s’y connaît, ayant publié jadis une thèse sur Du Bartas, et une édition de l’Art poétique de Vauquelin de la Fresnaye, — Boileau vilipende Ronsard en lui empruntant toute sa doctrine, et cet Art poétique, où il raille de si haut la Pléiade et son œuvre, est un monument élevé en leur honneur. » On ne saurait mieux dire. […] On n’est guère disposé en France, ni élevé à reconnaître entre deux vers une autre différence que celle qui ressort de la nature même de la pensée ou du sentiment qu’ils expriment.

2051. (1920) Essais de psychologie contemporaine. Tome I

Renan, lui, essaie de l’écouter et de la noter avec une fidélité scrupuleuse, dans laquelle le don de l’imagination héréditaire apparaît de nouveau, comme il est apparu dans le style délicat de ses divers ouvrages, dans la teinte doucement nuancée de leur ensemble, dans le choix très élevé de leurs sujets. […] Il est une seconde manière, beaucoup plus élevée celle-ci et plus philosophique, de briser le lien de la foi traditionnelle. […] Il s’y glisse un peu de la volupté vantée par Lucrèce dans les vers fameux sur les temples élevés par la doctrine sereine, et d’où le sage aperçoit la frémissante mêlée des passions. […] C’est l’histoire de sept jeunes Lorrains, nés vers 1860, et qui, élevés ensemble au lycée de Nancy, se retrouvent, aussitôt libres, à Paris, où ils sont venus, poussés par la fièvre de la commune manie.

2052. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre IV. La philosophie et l’histoire. Carlyle. »

Il prouve que dans la transformation moderne des religions, deux sectes principales se sont élevées, surtout en Angleterre, l’une, celle des porte-guenilles, l’autre, celle des dandies. « La première est composée de personnes ayant fait vœu de pauvreté et d’obéissance, et qu’on pourrait prendre pour des adorateurs d’Hertha, la Terre ; car ils fouillent avec zèle et travaillent continuellement dans son sein, ou bien renfermés dans des oratoires particuliers, ils méditent et manipulent les substances qu’ils ont extraites de ses entrailles. […] D’autre part, l’histoire, le roman et la critique, aiguisés par les raffinements de la culture parisienne, ont fait toucher les lois des événements humains ; la nature s’est montrée comme un ordre de faits, l’homme comme une continuation de la nature ; et l’on a vu un esprit supérieur, le plus délicat, le plus élevé qui se soit montré de nos jours, reprenant et modérant les divinations allemandes, exposer en style français tout ce que la science des mythes, des religions et des langues, emmagasine au-delà du Rhin depuis soixante ans1422.

2053. (1896) Le livre des masques

Le privilège de l’âme élevée au mysticisme est la liberté ; son corps même n’est pour elle qu’un voisin auquel elle donne à peine le conseil amical du silence, mais s’il parle elle ne l’entend qu’à travers un mur, et s’il agit elle ne le voit agir qu’à travers un voile. […] Ses personnages sont créés avec des parcelles de son âme, élevées, ainsi que selon un mystère, à l’état d’âmes authentiques et totales.

2054. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « Conduite de l’action dramatique. » pp. 110-232

Il en est de même, lorsque Montèze, au deuxième acte d’Alzire ordonne aux gardes d’empêcher Zamore de le suivre à l’autel : Des payens élevés dans des lois étrangères Pourraient de nos chrétiens profaner les mystères. […] Il faut toujours peindre les caractères dans un degré élevé : rien de médiocre, ni vertus, ni vices.

2055. (1805) Mélanges littéraires [posth.]

Il résulte de ces principes, que l’on peut être éloquent dans quelque langue que ce soit, parce qu’il n’y a point de langue qui se refuse à l’expression vive d’un sentiment élevé et profond. […] 1°. à n’employer que des idées propres au sujet ; c’est-à-dire, simples dans un sujet simple, nobles dans un sujet élevé, riantes dans un sujet agréable ; 2°. à n’employer que les termes les plus propres pour rendre chaque idée.

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