On ne saurait aller à meilleure école ni recevoir de plus hautes leçons. […] Molière n’eut garde de dédaigner les leçons de ces excellents praticiens : il apprit à leur école à traduire pour la perspective de la scène telle disposition de caractère, tel retour de sentiment, telle préoccupation d’esprit dans un personnage.
Elle était un des premiers sujets de l’école de Julie d’Angennes ; il y avait de la différence sans doute entre la place de gouvernante des enfants de France et celle des enfants naturels : il y avait aussi de la distance entre Julie d’Angennes, duchesse de Montausier, et Françoise d’Aubigné, veuve Scarron ; mais les traditions de la cour, depuis François Ier, l’élévation et l’insolence des maîtresses avouées, l’élévation, l’insolence et la turbulence des bâtards avaient habitué à regarder les légitimations de ceux-ci comme à peu près équivalentes à la légitimité. […] Enfin, madame de Richelieu succéda à madame de Montausier, dans la place de dame d’honneur de la reine, et madame de Richelieu était aussi de l’école de l’hôtel de Rambouillet.
On trouve en lui tout ce qu’on peut attendre d’un génie heureusement né pour les vers, cultivé par la lecture des auteurs agréables, & formé sur-tout à l’école du monde. […] Il avoit cette dureté de caractère que souvent on contracte dans l’école, & cette érudition immense & sans choix qui est le tombeau du génie.
L’École des femmes. […] La comédie de L’École des femmes parut à Paris le 26 décembre. […] Enfin, P. de la Croix fit paraître La Guerre comique, ou la Défense de l’École des femmes. […] Le Raisonneur de L’École des maris et celui de L’École des femmes, ne se ressemblent pas du tout : le premier est un homme du monde, poli, aimable ; le second un franc, un gros réjoui que le sort des maris trompés n’afflige ni n’alarme. […] Commençons par analyser La Critique de l’École des femmes, jouée sur le théâtre du Palais-Royal, le premier juin.
A vrai dire, il n’était pas en la puissance du passé de barrer la route à l’avenir ; et contre l’école de Malherbe, ce n’était pas Ronsard, ni Desportes, ni Bertaut, et leurs suivants, c’était quelque chose d’aussi moderne, d’aussi nouveau, de conforme aussi à certains besoins du présent, qui pouvait seul lutter avec succès. […] L’école du libre et facile naturel se transforma en une école ennemie du naturel, guindée, raffinée, laborieuse dans la conception, négligente seulement dans l’exécution : on saisit le passage dans l’œuvre de Théophile270, en qui l’on peut saluer le dernier des lyriques et le premier des précieux ; il donne une main à Bertaut et l’autre à Voiture. […] Le maître lui-même soupira ses fausses amours en pointes fades ; mais ce qu’il y a de plus significatif, c’est que toutes les hautes parties de sa doctrine furent comme stérilisées jusqu’à Boileau, et qu’il ne fit pas école. […] Racan appartint toute sa vie à l’école du négligé facile, et continua tout seul la tradition du lyrisme élégiaque des Mont-chrétien et des Bertaut. […] Voilà où en est Scudéry, et où ils en sont tous, et cette idée éclose dans les écoles philosophiques de la Grèce, pieusement recueillie par les chrétiens pour absoudre les chefs-d’œuvre parfois embarrassants de l’épopée païenne, sera consacrée par le docte père Le Bossu dans un inepte traité que Boileau estimera.
Les écoles de Port-Royal. […] Les solitaires sont de nouveau dispersés et les écoles fermées en 1656. […] Une des meilleures choses du jansénisme, ce furent ses écoles. […] Il tire hors de l’École et de l’Église les matières théologiques ; il propose à la raison laïque de décider sur tel dogme, telle doctrine, entre tels et tels théologiens. […] Les petites écoles se développent à Paris en 1646, puis à Port-Royal des Champs.
Il est bien plus que l’abbé Delille de l’école directe de Boileau et de Racine. Il est mieux que de l’école, il est du sentiment tendre et de l’inspiration émue de ce dernier dans la Chartreuse et dans le Jour des Morts. […] En effet, Du Perron aussi, poète d’une école finissante (de celle de Des Portes), eut le mérite et la générosité d’apprécier le chef naissant d’une école nouvelle, et, le premier, il introduisit Malherbe près de Henri IV. […] Venu aux Écoles centrales peu après que la proscription de Fructidor en eut éloigné Fontanes, Millevoye ne put avoir avec lui que des rapports tout à fait rares et inégaux. […] Il le dut surtout à la proposition et à l’instance généreuse de Marie-Joseph Chénier, qui, dans un camp politique opposé, sut toujours être juste pour un écrivain qui honorait la même école littéraire.
Et il sera permis d’esquisser des mœurs rustiques sans tomber dans les conventions de l’école flamande. […] Victor Hugo et de son école. […] Hugo et de son école. […] Il n’a ni créé un genre, ni fondé la moindre école. […] On a dit aussi l’école du crasseux et même du crapuleux.
Beyle n’a rien de l’impassibilité, qui est un des dogmes de l’école ; il a seulement une abominable sécheresse. […] Vers 1840, une école qui s’intitulait elle-même l’école naturelle, — ou naturaliste, le mot russe peut aussi bien se traduire des deux façons, — a absorbé toutes les forces littéraires du pays. […] On recommandait aux gendarmes ces missionnaires suspects de l’Occident, et on en renvoyait d’autres se former à la même école. […] Étant donné le sujet, j’imagine comment diverses écoles littéraires l’auraient compris. […] Tous deux se trouvaient fort dépaysés dans cette école du génie qui remplaçait pour eux l’université.
On voit ainsi qu’il était de toutes les inspirations du moment ; que, par tous les côtés, il s’était fait jour vers la jeune école. […] [Souvenirs poétiques de l’école romantique (1880).]
Cependant il y a aujourd’hui dans la jeunesse artiste tant de vie, de puissance et pour ainsi dire de prédestination, que, dans nos écoles d’architecture en particulier, à l’heure qu’il est, les professeurs, qui sont détestables, font, non seulement à leur insu, mais même tout à fait malgré eux, des élèves qui sont excellents ; tout au rebours de ce potier dont parle Horace, lequel méditait des amphores et produisait des marmites. […] Il sera aussi infatigable à défendre nos édifices historiques que nos iconoclastes d’écoles et d’académies sont acharnés à les attaquer.
C’est en vain qu’un pareil sujet fait son apprentissage sous le meilleur maître, il ne sçauroit faire dans une pareille école les mêmes progrès qu’un homme de génie fait dans l’école d’un maître médiocre.
Les uns, de l’école d’Augustin Thierry, apportaient des vues historiques, originales, paradoxales même, neuves, — plus neuves peut-être que justes dans leurs premiers résultats, — mais stimulantes, pénétrantes d’aperçus et de recherches, et vivifiantes par l’esprit et pour l’avenir. […] L’avènement ou le développement de l’école poétique amena, vers 1828, une légère division dans l’école critique du Globe. […] Il se laissa mettre très au fait du procédé, des intentions et du faire de l’école de MM. […] Désigné un jour par Fauriel pour être son suppléant dans la chaire de littérature étrangère à la Faculté des lettres (1834-1835), il fut amené à choisir un sujet d’études qui ne rentrât pas trop dans les matières si diverses déjà traitées par le savant titulaire : il n’hésita pas et prit les origines du théâtre moderne ; il s’en occupait aussi dans des conférences dont il fut chargé vers le même temps à l’École normale. […] Quant au drame moderne et aux dernières productions de l’école romantique au théâtre, l’interruption de quelques années que M.
Taine se croit toujours à l’École normale, à faire un devoir. […] Il s’en aperçoit bien un peu ; comme il a été à l’école, qu’il a beaucoup lu et qu’il a la mémoire des mots, il fait des descriptions qui, quelquefois, peuvent tromper le grand nombre. […] « C’est étonnant », écrit ce pauvre Sarcey, « Taine à l’école n’avait aucun style. » Je ne m’imagine pas qu’il en ait jamais eu un. […] Robert Burns, par exemple, est un admirable poète, mais quelle idée singulière de faire d’un écrivain de patois un chef d’école dans la langue littéraire ! […] Si Flaubert avait gardé pour lui ce genre exécrable, on lui eût pardonné, mais il est devenu chef d’école.
Nous trouvons Rose, tranquille, espérante, parlant de sa sortie prochaine, — dans trois semaines au plus, — et si dégagée de la pensée de la mort, qu’elle nous raconte une furieuse scène d’amour qui a eu lieu hier entre une femme couchée à côté d’elle et un frère des écoles chrétiennes, qui est encore là aujourd’hui. […] Il serait vraiment injurieux pour nous, la jeune et sérieuse école du roman moderne, de nous défendre de penser, d’analyser, de décrire tout ce qu’il est permis aux autres de mettre dans un volume qui porte sur sa couverture : Étude ou tout autre intitulé grave. […] Le Réalisme, pour user du mot bête, du mot drapeau, n’a pas en effet l’unique mission de décrire ce qui est bas, ce qui est répugnant, ce qui pue ; il est venu au monde aussi, lui, pour définir, dans de l’écriture artiste, ce qui est élevé, ce qui est joli, ce qui sent bon, et encore pour donner les aspects et les profils des êtres raffinés et des choses riches : mais cela, en une étude appliquée, rigoureuse et non conventionnelle et non imaginative de la beauté, une étude pareille à celle que la nouvelle école vient de faire, en ces dernières années, de la laideur. […] Aujourd’hui la reconnaissance générale de Hugo et Delacroix n’est-elle pas la négation absolue de la religion littéraire et picturale de la Restauration, et n’y a-t-il pas, en ce moment, des symptômes naissants de reconnaissances d’écoles qui seront à leur tour la négation de ce qui règne à peu près souverainement encore ? […] Cette expression, très blaguée dans le moment, j’en réclame la paternité, la regardant, cette expression, comme la formule définissant le mieux et le plus significativement le mode nouveau de travail de l’école qui a succédé au romantisme : l’école du document humain.
* * * L’École qui peint avec des blancs d’œuf et de l’eau pure, l’école Gérôme et Hamon, fait des farcescontre MM. […] Quand on commence sous une école établie, on subit nécessairement l’influence de cette école ; ce n’est que plus tard qu’on voit ou ose suivre sa vraie route. […] Madame Sand est de leur école, et, elle aussi, a les mêmes amitiés de poète pour les bêtes. […] On a fait du nom de Victor Hugo la représentation palpable d’une école, nous nions l’école, nous attaquons Victor Hugo : or, nous et nos attaques ne sont que notre delenda Carthago, et nous voulons le détruire sans cesser de le respecter. […] Les expositions sont repoussées à outrance ainsi que les écoles.
L’École des maris. […] Représentation de L’École des femmes ; cabale contre cette pièce et son auteur. — 1663. […] Représentation de La Critique de l’École des femmes. […] Il paraît même qu’il suivit les cours de l’école d’Orléans, et qu’il revint à Paris se faire recevoir avocat. […] Le 26 décembre, Molière fit représenter L’École des femmes.
J’ai plus de cinquante-cinq ans, je suis censé très grave aux yeux de quelques-uns ; je viens de terminer un gros livre à demi théologique et d’analyse morale sur Port-Poyal et les Solitaires ; je suis professeur dans une école supérieure et, comme tel, investi de la confiance d’un ministre ami64, à laquelle j’ai à cœur de répondre dignement, et que je tiens à honneur de justifier. […] Le savant Brunck l’aurait recueillie dans ses Analecta veterum poetarum ; le président Bouhier et La Monnoye, c’est-à-dire des hommes d’autorité et de mœurs graves (castissimae vitae, morumque integerrimorum), l’auraient commentée sans honte, et nous y mettrions le signet pour les amateurs, en nous rappelant le vers d’Horace : “Tange Chloen semel arrogantem”. » — Je lui aurais dit cela et bien d’autres choses encore, tenant compte surtout à Baudelaire, comme il en faut tenir compte à Bouilhet, comme il le faut pour un récent auteur de sonnets très distingués, Joséphin Soulary, de ce qu’ils viennent tard, quand l’école dont ils sont a déjà tant donné et tant produit, quand elle est comme épuisée, quand toutes les voix d’autrefois se taisent, hors une seule grande voix67. […] — Conçoit-on que ce passage ait donné prétexte à un rédacteur des Débats, dans un article du 1er avril 1860, de dire que j’ai invoqué ici, pour me protéger, en cet article aventureux, « mon titre de professeur dans une école supérieure et l’amitié d’un ministre de l’empereur », tandis qu’au contraire je n’alléguais en ce moment ces titres et ces circonstances particulières au professeur que pour me dédoubler et faire acte de séparation et d’indépendance en tant que critique ?
Ce qui avait eu lieu en Italie se refléta par une imitation rapide dans toutes les autres littératures, en Espagne, en Angleterre, en France ; partout des groupes de poëtes se formèrent, des écoles artificielles naquirent, et on complota entre soi pour des innovations chargées d’emprunts. […] Là il rencontre, comme Dante au vestibule de son Enfer, les cinq ou six poëtes souverains dont il est épris ; il les interroge, il les entend ; il convoque leur noble et incorruptible école (la bella scuola), dont toutes les réponses le raffermissent contre les disputes ambiguës des écoles éphémères ; il éclaircit, à leur flamme céleste, son observation des hommes et des choses ; il y épure la réalité sentie dans laquelle il puise, la séparant avec soin de sa portion pesante, inégale et grossière ; et, à force de s’envelopper de leurs saintes reliques, suivant l’expression de Chénier, à force d’être attentif et fidèle à la propre voix de son cœur, il arrive à créer comme eux selon sa mesure, et à mériter peut-être que d’autres conversent avec lui un jour.
Mais le souci de perfection et le besoin de beauté qui hantaient les Parnassiens devaient, au moins dans les commencements (car toute école nouvelle est intransigeante), les conduire à préférer la poésie impersonnelle, presque uniquement descriptive et plastique, celle qui demande ses tableaux à l’histoire et à la légende ou qui reproduit les symboles par lesquels l’humanité passée s’est représenté l’univers. […] Et plus tard c’est à la Havane, dans la cour de l’École de droit et de théologie, sous les orangers d’une fontaine, qu’il lisait ses auteurs favoris, Ronsard, Chateaubriand et Leconte de Lisle. […] Il a d’ailleurs fait ses études dans un vieux collège de prêtres qui étaient d’excellents humanistes à l’ancienne mode, et il a été, par surcroît, élève de l’École des chartes.
Les religions de la Babylonie et de la Syrie ne se dégagèrent jamais d’un fond de sensualité étrange ; ces religions restèrent, jusqu’à leur extinction au IVe et au Ve siècle de notre ère, des écoles d’immoralité, où quelquefois se faisaient jour, par une sorte d’intuition poétique, de pénétrantes échappées sur le monde divin. […] Les nabis d’Israël, organisés en groupes ou écoles, eurent une grande supériorité. […] On disputait aussi chez les Juifs ; des écoles ardentes apportaient à presque toutes les questions qui s’agitaient des solutions opposées ; mais dans ces luttes, dont le Talmud nous a conservé les principaux détails, il n’y a pas un seul mot de théologie spéculative.
Je me suis laissé dire qu’avant d’être délibérément femme de lettres, elle et son mari avaient professé quelque part… Le mari est mort, la femme, — sans école, — dans ses livres, professe toujours. Elle y a suprêmement ce ton maîtresse d’école, faisant la classe à la Démocratie, cette enfant terrible qui a tant besoin de leçons ! […] Que sont-elles, toutes ces sèches et longues institutrices anglaises, qui sentent leur esclavage et qui tordent leurs malheureuses échines sur le pal qui les embroche, et sur lequel elles tournent, au feu du désir… de n’être plus des institutrices, auprès de cette sybarite de Mme André Léo, qui trouve cette fonction d’institutrice savoureuse et voluptueuse et qui, mêlant l’amour de la science à l’amour chaste de l’amour, crée, dans ses romans, des Abeilards sans catastrophes, lesquels font, en même temps, à leurs maîtresses la classe de l’amour ; puis, après les épousailles, ouvrent une école et sont ensemble pour la vie, conjugalement, institutrices et instituteurs.
Si le style est l’homme, Lecoy de la Marche doit être un grisailleur de cette école historique rationaliste et ratiocinante, doctrinaire et morne, dont le fondateur fut Guizot. […] Lecoy de la Marche, dont je ne sais rien que le livre, serait-il de l’École des Chartes ?… Il a la tournure compacte de ceux qui sortent de cette école et qui peuvent y rentrer.
Un savant, ancien élève de l’école des Chartres, aussi meurtrier par sa cruelle politesse contre l’éloquent M. […] C’est un druide « qui soutient le libre arbitre de la vieille doctrine gauloise et bretonne, tout au moins de l’école de Lérins, qui sape l’ascétisme par la réhabilitation de la nature et tend à transformer Jésus-Christ en initiateur… Mais — continue M. […] Henri de l’Espinois, comme M. de Jubainville, de l’École des Chartes.
pour quels bohémiens, qui n’auraient jamais vu d’école ? […] Henry Fèvre, ou l’École des veufs, de M. […] Or, il a fait école. […] qu’on le renvoie à l’école ! […] Point de prétention ni d’appareil dans nos écoles secondaires.
Ceux-là participaient des deux écoles : de celle de Ronsard, pour la prolixité et la négligence ; de celle de Malherbe, pour le soin excessif donné au détail. […] Les étudiants espagnols affluaient aux universités d’Italie, comme autrefois les jeunes Romains aux écoles de la Grèce vaincue par leurs pères. […] Mais l’imitation italienne ne domina en Espagne que vers le temps de Boscan (1526-1553), dont les poésies, calquées sur le modèle italien, donnèrent naissance à une école qui rivalisa désormais avec l’école nationale, et qui finit par avoir le dessus. […] Cette raison, ce vrai, importunaient comme des fantômes tous les poètes de la vieille école. […] Je le dis aux rochers… Ne distinguons donc pas deux écoles dans ce groupe de grands hommes.