Ô moitié de mon âme, je te cherche ! […] Si le chagrin ferme l’âme, la félicité la dilate : dans le premier cas, on n’a pas assez de déserts où cacher ses peines ; dans le second, pas assez de cœurs à qui raconter ses plaisirs. […] C’est qu’il y a un beau idéal qui touche plus à l’âme qu’à la matière. […] Toute ardeur terrestre s’éteint et est remplacée par une tendresse divine : l’âme échauffée se replie autour de l’objet aimé, et spiritualise jusqu’aux termes grossiers dont elle est obligée de se servir pour exprimer sa flamme. […] Si vous remontez de la douleur au plaisir, comme dans la scène d’Homère, vous serez plus touchant, plus mélancolique, parce que l’âme ne fait que rêver au passé et se repose dans le présent ; si vous descendez au contraire de la prospérité aux larmes, comme dans la peinture de Milton, vous serez plus triste, plus poignant, parce que le cœur s’arrête à peine dans le présent, et anticipe les maux qui le menacent.
Ce n’est pas même un livre, ce sont des pages inspirées, arrachées à l’âme comme ses cris et ses larmes, et dans lesquelles l’Amour, sans le savoir, a produit ce que l’Art, qui le sait, produit dans les œuvres des hommes de génie ! […] L’âme qui s’y agite et y respire peut attendrir l’âme qui lui ressemble, une âme du même niveau moral ; mais elle n’y contracte jamais cette supériorité de passion et cette profondeur exaltée qui constitue cette chose à part que l’on appelle le talent. […] Ne rêvez-vous pas des déchirements, des blasphèmes, des revanches contre la prière abandonnée, et à travers tout cela l’idée, qui offusque tout dans une âme perdue, de la damnation éternelle ? […] Cette absence radicale de talent, qui implique celle de l’âme, quoi qu’on en dise, est, à ce qu’il nous semble, le meilleur argument à dresser contre la réalité des Lettres portugaises et l’existence de leur auteur.
Huysmans, l’auteur des Sœurs Vatard, semblait devoir rester parmi les photographes sans âme et sans idées qui font école, à cette heure ; mais il paraît qu’il avait de l’âme pour son compte plus qu’on n’en a dans le groupe d’écrivains dont il fait partie, et c’est par là qu’il se sépare d’eux. […] À Rebours est l’histoire d’une âme en peine qui raconte ses impuissances de vivre, même à rebours ! C’est l’état d’une âme que M. […] De toutes les libertés auxquelles on fait mine de croire, c’est la liberté de l’âme à laquelle on croit le moins. […] Huysmans est une âme malade d’infini dans une société qui ne croit plus qu’aux choses finies.
Tel est, dans le premier, un morceau sur l’éducation des princes, où Julien parle de la nécessité de former leur corps avec leur âme. Il s’y plaint de cette éducation lâche, qui affaiblit à la fois l’un et l’autre ; détruit le ressort de l’âme, en énervant la volonté ; détruit les moyens des grandes actions, en énervant les forces ; prépare la crainte avant le danger, et la faiblesse dans le malheur. […] Il a droit de nous intéresser, et comme roulant sur un objet utile, et comme un monument historique, qui peint également et l’esprit et l’âme de l’orateur54. […] Il paraît qu’à la philosophie de l’esprit, elle joignait celle de l’âme, et qu’elle fut à la fois sensible et grande. […] « Les bienfaits, dit-il, pour une âme généreuse, sont une dette, et le premier devoir est de s’acquitter.
Il ne crée pas des âmes, mais il construit des raisonnements et ressent des émotions. […] Il se promène, regarde, écoute, à cela se bornent ses joies ; ce ne sont que les joies poétiques de l’âme. […] Dix-sept années de combats et de malheurs ont enfoncé cette âme dans les idées religieuses. […] Ce n’était point les combats et les œuvres du Seigneur qu’il pouvait chanter, mais les tentations et le salut de l’âme. […] une âme — qui ne sera changée ni par le lieu, ni par le temps !
Benda, il n’y a pas d’inspiration artistique sans de grands mouvements sensitifs ; les âmes des artistes créateurs furent toujours des âmes révolutionnées. Mais ces mouvements supposent entre l’âme et les choses un large commerce qui ne peut être précisément procuré à l’âme que par l’étendue des visions de l’intelligence. […] Dans cet art, fait pour lui, nous respirerions son âme vierge et pure. […] Son âme est mieux discernée, elle transparaît toute pure, elle s’avoue. […] On était pris dans un tourbillon, voluptueusement étourdi, mais non pas touché à l’âme.
Aussi négligent-ils les vierges floraisons, laissant leur âme en jachères. […] Le contour des objets ne nous ravit pas, ni le décor extérieur, ni l’évocation des paysages ; mais leur frisson de vie métaphysique, mais les cosmoramas de leur âme : le sentiment de l’inconnu nous trouble. […] Car ils prennent garde que toutes choses vivent une vie métaphysique ; qu’il n’y a pas de si médiocre molécule qui ne soit le signe d’une existence abstraite ; que le visible demeure le symbole de l’invisible1 ; que la beauté extérieure dénonce la beauté intime2 ; que comme l’âme humaine est le miroir où reluit le monde, le monde est le miroir où reluit Dieu ; que tout s’exalte et tourbillonne dans un ouragan d’amour ; que tout halète et s’agenouille et prie pour l’offrande universelle au Seigneur. […] Si bien qu’ayant accompli la conciliation de la culture du moi, et de la communion mystique, de la communion mystique exaltée jusqu’à la mort — nous dirons notre âme et nous dirons Dieu, 1.
Il y a dans les libertins, dans ceux qui s’enivrent, dans les joueurs, dans les avares, les deux espèces de mouvement qui font les ambitieux en tout genre, le besoin d’émotion et la personnalité : mais dans les passions morales, on ne peut être ému que par les sentiments de l’âme, et ce qu’on a d’égoïsme n’est satisfait que par le rapport des autres avec soi, tandis que le seul avantage de ces passions physiques c’est l’agitation qui suspend le sentiment et la pensée ; elles donnent une sorte de personnalité matérielle, qui part de soi pour revenir à soi, et fait triompher ce qu’il y a d’animal dans l’homme sur le reste de sa nature. […] Dans le tumulte et la succession rapide des sensations qui s’emparent d’une âme violemment émue, le danger, même sans but, est un plaisir pendant la durée de l’action. […] L’agitation de l’âme est un besoin trompeur auquel la plupart des hommes se livrent, sans penser à ce qui succède à cette agitation. […] Les passions qui dégradent l’homme, en resserrant son égoïsme dans ses sensations, ne produisent pas, sans doute, ces bouleversements de l’âme où l’homme éprouve toutes les douleurs que ses facultés lui permettent de ressentir ; mais il ne reste aux peines, causées par des penchants méprisables, aucun genre de consolation ; le dégoût qu’elles inspirent aux autres, passe jusqu’à celui qui les éprouve ; il n’y a rien de plus amer dans l’adversité que de ne pas pouvoir s’intéresser à soi : l’on est malheureux sans trouver même de l’attendrissement dans son âme ; il y a quelque chose de desséché dans tout votre être, un sentiment d’isolement si profond, qu’aucune idée ne peut se joindre à l’impression de la douleur ; il n’y a rien dans le passé, il n’y a rien dans l’avenir, il n’y a rien autour de soi, on souffre à sa place, mais sans pouvoir s’aider de sa pensée, sans oser méditer sur les différentes causes de son infortune, sans se relever par de grands souvenirs où la douleur puisse s’attacher.
Son livre repose sur cette vue très juste que dans le relâchement actuel de tous les liens et de toutes les disciplines, l’affection de la femme, de la mère, est ce qui reste de plus puissant sur les jeunes âmes et de plus tendrement respecté. C’est donc autour de cette affection inspiratrice qu’il veut faire participer à une éducation commune les jeunes âmes de la famille. […] L’auteur est ainsi amené à développer ses idées et ses réflexions sur l’âme, sur l’intelligence, sur les vérités senties et les vérités démontrables, sur la certitude. Il différencie radicalement les facultés de ce qu’il appelle l’intelligence d’avec les facultés de l’âme ; il fait de la première la science purement terrestre, le résultat élaboré des organes ; il fait de la seconde une émanation de Dieu et un pur esprit ; et c’est en s’attachant aux facultés de cette partie immatérielle qu’il pense arriver avec évidence aux vérités sublimes et naturelles qui doivent diriger toute une vie.
Si elle écrit au courant de la plume une page qui est un chef-d’œuvre, c’est qu’elle avait au cours de toute sa vie lu, pensé, causé ; c’est que dans son intelligence toujours active les sentiments, les idées circulaient incessamment comme le sang dans son corps et entretenaient la vie ; que toute son âme était toujours debout, prête au service, et que chaque mot, chaque phrase était le produit et l’expression de toute son existence intellectuelle et morale. […] Mais il a fallu un esprit pénétré de poésie, une imagination excitable et prompte à transfigurer ses impressions, et, par-dessus tout, cette pudeur des âmes délicates qui voile l’émotion d’un sourire et élude par la fantaisie l’expression trop poignante de la réalité. […] Mais une âme fine et philosophique qui ait senti ce que la présence de l’homme met d’intérêt dans les choses inanimées, ce que l’indifférente sérénité de la nature a de navrant, quand disparaît ce bonhomme qui allait, venait, bêchait, taillait, introduisant le mouvement, la variété, la vie, peuplant ce désert à lui seul, âme de ce petit inonde ; une imagination imbue de poésie païenne, qui exprime la tristesse de cette impassibilité même, et mette en deuil pour le vieux jardinier les fleurs éternellement belles et souriantes, peuvent seules dicter cette brève parole, où l’on entend un écho d’Homère et de Virgile.
Cette âme profonde ne conçoit point de milieu. […] Une âme russe est très souvent une âme qui passe la moitié de sa vie à se regarder pécher et l’autre moitié à se confesser publiquement. […] L’âme de Théodore, c’est l’âme de Polyeucte, mais sans l’amour humain qui, chez Polyeucte, combat l’autre amour. […] » et lui a crié qu’elle aimait l’autre « de toute son âme ». […] C’est là ce que pensent, au fond de leur âme, M.
l’âme allemande, nous la pesons à sa valeur. […] La Germanie a libéré les âmes… Quoi ? […] Mais enfin, pâtir et jouir, c’est le lot d’une âme sensible, d’une âme qui évite la plus morne langueur. […] … » Et aussi pour ceci qui est l’âme de la France, son âme digne de son visage ! […] Il n’avait point une âme résignée.
L’âme, dit on, est une force ; mais on abuse de ce mot. […] Leibnitz, en un sens, va bien plus loin que Descartes, puisqu’il rompt toute communication entre le corps et l’âme, et soutient que la vie des âmes demeurerait la même si tous les corps étaient anéantis. […] S’il s’agit de l’essence de l’âme, cette condition est irréalisable. […] Les lois du corps sont plus simples, celles de l’âme plus compliquées. […] En quel sens est possible, jusqu’où porte une psychologie sans âme ?
De quel droit cet homme vient-il saccager les entrailles de notre âme, ébranler ces temples intérieurs que chacun porte en soi ? […] Vous pensez bien que de pareils spectacles leur avaient fait une âme épique. […] Est-il utile d’insister sur leurs états d’âme ? […] Lourd d’héroïques hérédités, son âme est semblable au chaos. […] Une fois pour toutes, les Juifs ne sont pas responsables de l’âme inférieure qui leur a été imposée par les cruautés catholiques du Moyen Âge, par « l’âme blanche du Moyen Âge », si chère à M.
Tout y était de Beaumarchais, dans cette tragédie, excepté l’âme et l’esprit de Beaumarchais. […] Il avait lu Spinoza et s’en était affolé, si on peut dire s’affoler quand il s’agit d’une âme aussi tranquille que celle de Gœthe. […] Ce fut dans son Voyage de Rome que le sentiment de l’art commença d’entrer dans cette âme septentrionale d’Allemand, glacée et brumeuse. […] Et la comparaison du manteau était de trop, car l’âme de Gœthe n’est, elle-même, de nature, qu’une toile cirée. […] Jean-Jacques Rousseau avait l’âme basse ; Pascal, de toutes les manières supérieur à Rousseau, l’avait troublée, violente et tremblante.
Brucker aura donc porté bonheur autant au talent de Paul Féval qu’à son âme. […] Il fallait, pour cela, l’âme et l’esprit de Paul Féval ! […] Il ne fut pas frappé que dans son âme ; il le fut jusque dans son esprit. Paul Féval n’a été, lui, frappé que dans son âme. […] — ne devait servir qu’au bien des âmes ; car le bien des âmes est la grande affaire de ceux qui n’ont jamais fait le bien des esprits !
Je ne sais quel jour de soupirail éclairait habituellement son âme. […] Pertes d’hommes et d’âmes chemin faisant ! […] « L’âme, à vau-l’eau dans ce gouffre, peut devenir un cadavre. […] Le propre des spectacles sublimes, c’est de prendre toutes les âmes et de faire de tous les témoins des spectateurs. […] On l’entend, et l’on reconnaît dans Cambronne la vieille âme des géants.
Il devait donc arriver que les âmes les plus frappées de la tristesse de cette Humanité livrée au hasard, et de cette incertitude de l’esprit humain en présence d’une science en apparence purement critique et négative, rechercheraient les solutions chrétiennes, et se rapprocheraient des hommes qui souffrirent les mêmes maux de l’âme dans une époque analogue de l’Humanité. […] C’est ainsi que, sous l’impulsion même de la Philosophie du Dix-Huitième Siècle, mais en réaction apparente contre elle, des âmes malades de philosophie sont revenues au Christianisme. […] Il en est pour qui la chose est sérieuse, pour qui c’est le tourment de leur âme de ne pas trouver appui et consolation dans ces débris fantastiques du passé ; pour les autres, c’est purement affaire d’art. […] Que si un fantôme d’elle alors leur apparaît et pose devant eux, si une image du passé, se dérobant à la tombe, semble se relever et marcher, est-il étonnant que ces âmes poétiques prennent leur rêve pour une réalité ? […] C’est ainsi que l’Humanité de notre temps ayant dépouillé définitivement la pensée sociale et religieuse du Moyen-Âge, eux, qui ont voulu vivre de cette pensée et en faire l’âme de leur poésie, n’ont pu y réussir, malgré l’illusion de la Restauration, qui les a séduits comme un mirage trompe les matelots à la mer.
Est-ce une portion de l’homme : son âme ? […] Toutes deux se sont partagé ces âmes fougueuses de la Renaissance, dont Giordano Bruno reste le type accompli. […] On nous dit que la psychologie est la science de l’âme humaine. […] (Aristote : Traité de l’âme, de la sensation, de la mémoire, du sommeil, etc.) […] Peut-on croire qu’une âme humaine est plus courte à décrire qu’une plante ?
La physionomie est en effet le phénomène lui-même visible, mais toujours mystère : l’âme dans les traits et les traits dans l’âme. […] C’était, je m’en souviens, comme une consonance encore lointaine et confuse, mais comme une consonance enfin, entre mon âme et ces âmes qui me parlaient ainsi à travers les siècles. […] Là, l’imagination, ce télescope sans limite de l’âme, se précipite dans les plaines de l’Italie et dans les lagunes de l’Adriatique. […] Il avait en lui-même un entretien suffisant pour supporter le désœuvrement, ce supplice des âmes vides. […] J’ouvre ici mon âme jusque dans ses derniers replis.
Voilà bien l’expression fidèle de tout ce qui s’est passé dans mon âme. […] L’équilibre des sensations, qui est la santé de l’âme, y est promptement rétabli après les péripéties modérées de la curiosité. […] Les métaphysiciens de l’Inde, qui se sont occupés de l’art dramatique, comptent huit espèces d’émotions constituant le pathétique, ou la passion dont cette poésie doit agiter les âmes. […] Jamais accents plus passionnés n’émanèrent de l’âme humaine ; aussi le nomma-t-on Srikantha, l’homme dont la bouche est le temple de l’éloquence. […] Qu’il est malheureux que ni l’âge, ni l’infortune, ni les austérités de la pénitence n’aient pu délivrer mon âme de ce corps qui l’accable !
D’une pareille méthode, on a pu tirer une belle ou forte doctrine morale, quelque chose qui, comme le platonisme ou le stoïcisme, soit propre à purifier ou à retremper les âmes ; on n’en a point fait sortir une véritable théorie scientifique. […] L’âme des peuples, comme l’âme des grands individus qui les représentent dans le drame historique, disparaît de la scène pour faire place à cette force des choses que les uns nomment fatalité, les autres providence. […] L’histoire n’avait guère été précédemment qu’une sorte de psychologie sociale, ayant pour unique objet l’âme des individus et des peuples. […] Cette force des choses, ce génie des peuples, cette âme des multitudes que les historiens antiques n’ont pas devinée, que nos historiens modernes ont démontrée, tout cela s’agite, souffre, parle dans les livres de M. […] A la place des âmes, mettez des forces ; au lieu des personnes, introduisez des machines, vous pouvez obtenir encore de puissants effets et un grand spectacle ; mais ce spectacle n’est rien en comparaison de celui que présente la lutte de l’âme humaine contre la fatalité intérieure des passions ou la fatalité extérieure des forces naturelles, lutte admirable, parfois sublime, qui a fait dire à un sage de l’antiquité qu’il n’est rien de plus beau sous le soleil.
Quel blasphème, disons-nous, contre l’existence même de tout principe spiritualiste, contre toute âme, contre toute divinité dans les êtres ! […] Ainsi ce n’est pas seulement sa liberté que le citoyen doit céder au roi, c’est son âme. […] Ôtez la vertu du plan divin du Législateur suprême, à quoi bon avoir donné une âme à ce troupeau ? […] Lisez le Contrat social, et demandez-vous, en finissant la lecture, si vous vous sentez une vertu de plus dans l’âme après avoir lu. […] En démocratisant trop la terre, elle ruine les mœurs ; en nivelant sans cesse les biens, elle abaisse les âmes.
C’est aussi celle où, plus que dans aucune autre, il a mis son âme. […] Ce mode enthousiaste s’accordait d’ailleurs à l’état des âmes encore tout exaltées du triomphe. […] L’angoisse commence à troubler les âmes de ces sages. […] Par degrés, l’Ombre se raffermit et reprend son âme. […] Après avoir dégradé Xerxès, bafoué sa démence, marqué sa lâcheté, exposé son âme, Eschyle finit par le noyer dans ses pleurs.
L’âme s’endort au milieu de ces bois tristes, sombres et silencieux. […] Nous assistons à une crise nouvelle, une des plus mémorables qui se puissent passer dans une âme de cette volée et de cette puissance. […] Mon âme est usée, je le sens tous les jours. […] Que s’est-il passé dans cette âme ? […] Est-ce que les tristes Amschaspands ne vous ont pas montré le fond d’une âme découragée ?
Pas une goutte de sang ne pesait sur son âme ; il s’était borné à être ce qu’avait été son père, un grand citoyen. […] Ses enfants furent des fils de la république ; il partagea entre eux son âme et ses richesses. […] Avec sa prévoyance, il comprit son état et n’eut rien de plus à cœur que d’appeler le médecin de l’âme, pour lui faire, en vrai chrétien, la confession générale des manquements et des fautes de toute sa vie. […] Jusqu’à son dernier souffle, il manifesta la vigueur habituelle, la fermeté, l’égalité et la grandeur de son âme. […] La probité, la justice, la bonne foi, personne n’ignore qu’elles avaient choisi le cœur et toute l’âme de Laurent pour leur domicile et le temple qui leur était le plus agréable.