La chloroformisation a été délicate… elle est restée longtemps cyanosée… La tumeur pesait 2.500 grammes…, c’était un fibrome pédiculé. » La transposition est complète. […] Elle se complète au moment où la notion du traitement à tenter vient s’y juxtaposer. […] Il sera lourd au besoin, mais il sera complet, et la qualité seconde de son observation est la totalité.
Mais il est bien loin d’être aussi évident, au point de vue de la théorie communément adoptée, pourquoi la structure de l’embryon doit être d’une plus grande importance, sous ce même rapport, que celle de l’adulte, qui seul joue son rôle complet dans l’économie de la nature. […] Ce peuvent être des Lézards, ou de petits oiseaux, ou de très jeunes mammifères, tant il y a une complète identité dans le mode de formation de la tête et du tronc de ces différents animaux. […] Dans des plantes de la même espèce, les pétales restent quelquefois à l’état de rudiments, et d’autres fois elles prennent leur développement complet. […] On peut en ce cas l’appeler un organe naissant ; et la sélection naturelle pourra plus tard lui donner son développement complet. […] Mais si chaque nouveau degré d’atrophie s’héritait, non à l’âge correspondant, mais de plus en plus tôt et enfin dès l’une des premières phases de la vie, comme nous avons des raisons pour le croire possible, l’organe rudimentaire tendrait à se perdre complétement, et finirait par un avortement complet.
Tel est l’état de l’individu dans ces sociétés d’insectes dont l’organisation est savante, mais l’automatisme complet. […] Resterait à savoir, alors, si le terme du mouvement fut un mysticisme complet. […] Mais nous comprendrons pourquoi le Bouddhisme n’est pas un mysticisme complet. […] Un mysticisme complet fût allé jusque-là. […] Le mysticisme complet est en effet celui des grands mystiques chrétiens.
. — Poésies complètes (1879) […] — La Rencontre, scène dramatique (1875). — Les Amants (1879). — Poésies complètes, corrigées et augmentées (1890). […] En relisant ces deux tomes de poésies complètes (nous espérons bien que des vers nouveaux viendront encore augmenter sa gloire), on est surpris de l’initiale solidité, de cette œuvre et de voir combien tout, après les années écoulées, reste debout, ferme et gracieux, combien les mélancolies de Dierx ont gardé toute la fraîcheur du décor sylvestre dont il s’est plu à les parer.
Grèce, Perse, Inde, judaïsme, islamisme, stoïcisme, mysticisme, toutes ces formes étaient nécessaires pour que la grande figure fût complète ; or, pour qu’elles fussent dignement représentées, il ne suffisait pas de quelques individus, il fallait d’énormes masses. […] L’humanité n’eût point été complète sans la vie monastique ; la vie monastique ne pouvait d’ailleurs être représentée que par un groupe innombrable : donc tous ceux qui sont entrés dans ce groupe, quelque oubliés qu’ils soient, ont eu leur part à la représentation de l’une des formes les plus essentielles de l’humanité. […] Les vingt volumes de ses œuvres complètes restent comme un développement nécessaire de sa pensée fondamentale. […] Mais nous aurons travaillé à avancer la manière d’envisager les choses, nous aurons conduit l’avenir à n’avoir pas besoin de nous lire, nous aurons avancé le jour où la connaissance égalera le monde et où, le sujet et l’objet étant identifiés, le Dieu sera complet. […] Il n’y a là rien à apprendre en fait de vues et d’idées philosophiques et je ne conçois guère, je l’avoue, que le résultat d’une éducation complète soit de savoir par cœur La Bruyère, Massillon, Jean-Baptiste Rousseau, Boileau, qui n’ont plus grand-chose à faire avec nous, et qu’un jeune homme puisse avoir terminé ses classes sans connaître Villemain, Guizot, Thiers, Cousin, Quinet, Michelet, Lamartine, Sainte-Beuve.
Ce tableau abrégé de l’Histoire générale, commence au premier Empire d’Assyrie, & finit vers le milieu du Regne de Louis XV, en cela plus complet que le sublime Discours de Bossuet sur l’Histoire universelle, mais peu propre, malgré tout son mérite, à nous dédommager de ce qui manque à ce dernier Ouvrage. […] Nous devons à cet Auteur un Essai sur le récit ou sur la maniere de raconter, qu’on peut regarder comme un Traité complet de la Narration, & où l’on trouve d’excellens préceptes sur l’Apologue, le Conte, le Poëme épique, la Poésie dramatique, & le Roman.
On y gagne de connaître une culture, d’un intérêt général aussi, qui reproduit en moins, mais assez au complet, les grands mouvements de l’ensemble, et les fait revoir d’un jour inattendu dans une sorte de réflexion secondaire. […] Vinet à notre usage, écrivain complet, critique profond. […] Les Discours religieux, réunis au nombre de vingt-cinq, offrent comme un cours complet des vérités évangéliques, déduites dans une méthode tout intérieure. […] Voir, en tête de l’édition du Cours de Littérature de La Harpe (1826), l’excellent, le complet Discours préliminaire, non signé, mais qui trahit, à chaque ligne et sur chaque point, l’exacte critique de M. […] Voici pour mes amis du canton de Vaud et pour les bibliographes français une liste, que je crois complète, des écrits de M.
Enfin, pour la première fois, voici dans un écrit des groupes naturels et distincts, des ensembles clos et complets, dont aucun n’empiète ni ne subit d’empiètement. […] Placée en face des choses, elle reçoit l’impression plus ou moins exacte, complète et profonde ; ensuite, quittant les choses, elle décompose son impression, et classe, distribue, exprime plus ou moins habilement les idées qu’elle en tire Dans la seconde de ces opérations, le classique est supérieur. […] Au dix-huitième siècle, il est impropre à figurer la chose vivante, l’individu réel, tel qu’il existe effectivement dans la nature et dans l’histoire, c’est-à-dire comme un ensemble indéfini, comme un riche réseau, comme un organisme complet de caractères et de particularités superposées, enchevêtrées et coordonnées. […] Par insuffisance d’esprit et par amour-propre littéraire, ils omettent le détail caractéristique, le fait vivant, l’exemple circonstancié, le spécimen significatif, probant et complet. […] Sauf dans les Pensées de Pascal, simples notes griffonnées par un chrétien exalté et malade, et qui certainement ne seraient pas restées les mêmes dans le livre imprimé et complet.
La littérature, dans son effort essentiel à créer une vie plus vivante, marche vers l’analyse, complète et minutieuse, des faits les plus ordinaires. […] Après lui c’est Flaubert, c’est MM. de Goncourt et Zola qui ramènent le romantisme à créer une vie toujours purement sensible, mais plus normale et plus complète. […] La littérature française ne nous a point donné encore, malgré d’aimables essais, un roman de vie complète, romantique et psychologique. […] Quand donc un artiste viendra-t-il qui associera ces qualités et ces formes, au profit d’une complète vie littéraire ? […] Pour restituer une complète vie littéraire, l’artiste devra d’abord borner son effort à la création d’un seul personnage.
Si on répète l’éternelle objection qu’à chaque moment la conscience est fixée sur la représentation présente, nous répéterons à notre tour que cette complète séparation du présent avec le passé est une fiction mathématique. […] — Mais l’animal qui se représente sa proie absente et a faim ne se la représentera jamais de la même façon que quand elle est présente et qu’il en a la sensation complète. […] En vertu d’un phénomène d’optique intérieure, toutes mes sensations ou images se disposent d’elles-mêmes en un certain ordre ; c’est une série idéale dont la sensation la plus forte et la plus complète occupe un point et dont les moins intenses et les moins complètes occupent les autres points, avec des caractères différents selon qu’elles sont une attente impulsive ou un résidu passif ; — ligne indéfinie dont une partie semble fuir derrière nous et l’autre devant nous. […] Cette séparation tient à ce que l’image est moins intense, moins différenciée, moins complète, enfin liée à d’autres images également faibles (souvenirs concomitants), que contredit l’ensemble intense et complet des perceptions actuelles. […] Pour éviter cette absorption complète dans le présent et nous laisser le souvenir des états antérieurs, M.
Aujourd’hui les harmoniques qui volent autour de ses notes les plus mélancoliques gazouillent, naïve et inconsciente de sa causer la joie d’un complet et original épanouissement. […] Artiste enfin complet, elle peut non seulement se dire tout entière, mais encore, sans risque de tomber, sortir de son âme, créer par art des êtres qui lui sont étrangers et les agiter en gestes naturels qui lui déplaisent. Voix de musique et de lumière dans un désert noble, la voici arrivée, inconnue de tous et consciente d’elle-même, à l’harmonieuse possession de son être et à la gloire du complet épanouissement. […] Esquisses et fresques nous donne de Boissier tout ce qu’un poète peut nous donner de lui, même avant d’être arrivé à la complète conscience de ce qu’il est. […] [Paul Redonnel] Paul Redonnel est un des talents les plus personnels et les plus complets que je connaisse : personnel souvent jusqu’à l’étrangeté ; complet et complexe parfois jusqu’à la complication.
Les Châtiments, in Œuvres complètes de Victor Hugo. […] H. » Les quelques lignes qu’on vient de lire, préface d’un livre mutilé, contenaient l’engagement de publier le livre complet.
Cela n’est pas vrai de la France, ou du moins n’est pas complet ni exact. […] Dans ce cadre charmant, elle posait l’idéal de l’homme complet : le corps souple, robuste, gracieux, amené à la perfection de sa force et de sa forme, non plus instrument vil et méprisé, mais valant par soi, ayant droit à l’entière réalisation de ses fins propres et particulières, droit d’être et de jouir le plus possible ; l’âme parfaite aussi en son développement, enrichie de tous les modes d’existence qu’il lui est donné de posséder, s’épanouissant avec aisance dans sa triple puissance d’agir, de comprendre et de sentir. […] Marguerite elle-même unit la poésie, le mysticisme, l’humanisme, le zèle de la morale ; on sent dans cette période comme un effort pour réaliser l’idéal italien de l’homme complet, dont le libre développement physique et moral ne souffre point de restriction et de limites. […] Dès le temps des luttes, un grand esprit qui s’est tenu à l’écart des luttes a inarqué le but ; éclairé par le Plutarque d’Amyot, Montaigne fixe à la littérature son domaine, la description de l’homme moral ; très positif sous son apparent scepticisme, il exclut à la fois de son idéal l’érudition encyclopédique et l’indifférence morale, et ramène le type italien de l’homme complet au type plus réduit et plus solide de l’honnête homme.
L’amour de la couleur, quand il s’accompagne d’une indifférence aussi complète au dessin et d’une aussi effroyable impuissance logique, me paraît un symptôme sûr de la manie destructive. […] Voici comment elle nous définit Lucie Altimare, « l’aventureuse », la plus significative de ses héroïnes : « Au fond, un cœur froid et aride, sans une palpitation d’enthousiasme ; au-dehors une imagination trompeuse qui grandissait toute sensation, qui augmentait toute impression… Au fond, un manque absolu de sentiment ; au-dehors, des rêveries sur les nobles utopies humanitaires, des aspirations flottantes vers un idéal incertain. » Et on nous fait connaître longuement « l’artifice de sa personne, un artifice si naturel, si absolu, si complet, qu’il la trompait elle-même, en lui donnant une fausse sincérité ; en devenant son véritable caractère, son tempérament, son sang, ses nerfs ; en la persuadant de sa propre bonté, de sa propre vertu, de sa propre supériorité ». […] Étudions son cas dans Jude l’Obscur, le plus complet peut-être et le moins mal composé de ses romans. […] Enfin il subordonna la vérité libératrice à une théorie psychologique : « Le temps et les circonstances, qui élargissent les vues de la plupart des hommes, rétrécissent les vues des femmes presque invariablement. » Malheureusement, si l’auteur illustre cette hypothèse par la victoire chaque jour plus complète de Jude sur les préjugés et par la défaite finale de Suzanne, il la contredit par le changement, trop féminin alors, de Phillotson, d’abord intelligent et généreux, qui ensuite obéit aux plus ridicules convenances et se laisse persuader aux chuchotements des plus sordides calculs, Thomas Hardy, intelligence anglaise, riche et complexe, mais perdue et tâtonnante au labyrinthe du détail, ne sait même pas pourquoi « l’expérience » de Suzanne et de Jude a échoué.
Du reste, catholiques avant tout, ils n’ont point publié les œuvres complètes du marquis de Valdegamas. […] II Et la preuve, elle est ici, dans ces œuvres qui ne sont pas complètes, mais choisies. […] C’est dans la radieuse clarté de cette vue complète que Donoso écrivit l’Essai, qui est tout ensemble la plus profonde apologie du dogme catholique et une attaque contre les doctrines contemporaines dont le but est d’abattre ce dogme et de le ruiner. […] Au premier rang de ce monde par les titres et les relations, Donoso Cortès, marquis de Valdegamas, n’y exerça pas toute l’influence à laquelle, de talent et d’âme, il avait droit, et la faute en fut justement au monde de ce temps, haïsseur de toute vigueur et de toute vérité complète !
Sainte Térèse33 [Le Pays, 1er février 1853 — 6 septembre 1859] I Il y a déjà quelque temps que M. l’abbé Marcel Bouix a traduit avec un talent éclatant de fidélité les œuvres complètes de Sainte Térèse, de cette femme qui eut deux génies, quand il n’en faut qu’un seul à un homme pour être immortel. […] Sainte Térèse, grâce à la traduction que M. l’abbé Bouix vient de nous donner de ses œuvres complètes, peut être maintenant aussi profondément connue du public français que jusqu’ici elle l’était peu ; et nous désirons qu’elle le soit. […] Malheureusement, du reste, ce n’est pas dans un livre de la nature de celui-ci que nous pouvons donner une idée complète de la vie de Sainte Térèse, écrite par elle-même ; il faudrait s’arrêter plus longtemps que nous ne le pouvons. […] Œuvres complètes, traduites par M. l’abbé Bouix.
Agrippa d’Aubigné Œuvres complètes. […] C’est l’édition des œuvres complètes d’Agrippa d’Aubigné. Jusque-là, elles étaient loin d’être complètes. […] III Mais, il faut bien le dire aux éditeurs des Œuvres complètes, si c’est l’enthousiasme pour l’auteur des Tragiques qui les a poussés à publier cette masse de poésies inédites, leur publication servira plus à l’Histoire et à la Critique littéraires qu’à l’homme dont ils auront voulu augmenter la renommée et fixer incommutablement la gloire.
Appendice — Plan d’une étude complète d’esthopsychologie Ayant exposé la méthode et le but de la critique scientifique avec le plus d’exemples et le plus de faits probants que nous avons pu, il reste à l’appliquer et à l’atteindre. […] Voici donc le plan d’une analyse d’esthopsychologie complète, pour laquelle nous avons choisi l’un des génies littéraires les plus complexes et les plus vastes de notre temps : Victor Hugo. […] Conclusions générales De 1830 à 1888, la plupart et les mieux doués des lettrés français ont accusé fortement ou faiblement une prédominance d’idées verbales sur les idées réelles ; les liseurs : une prédominance semblable moins accusée, atteignant spécialement la jeunesse ; les auditeurs théâtrals : une atonie et une infériorité mentale générale, marquée par un irréalisme, une inexpérience et une irréflexion complètes, accompagnées d’une prédilection sensible pour les moyens d’émotion purement sensuels ; les décors, les costumes, la sonorité des mots.
Les Rayons et les Ombres, in Œuvres complètes de Victor Hugo. […] Tout se tient, tout est complet, tout s’accouple et se féconde par l’accouplement. […] Mais, à notre sens, un poëte complet, que le hasard ou sa volonté aurait mis à l’écart, du moins pour le temps qui lui serait nécessaire, et préservé, pendant ce temps, de tout contact immédiat avec les gouvernements et les partis, pourrait faire aussi, lui, une grande œuvre.
Han d’Islande, texte établi par Gustave Simon, in Œuvres complètes de Victor Hugo. […] Ce n’est que tout à l’heure, au moment où, selon l’usage des auteurs de terminer par où le lecteur commence, il allait élaborer une longue préface, qui fût comme le bouclier de son œuvre, et contînt, avec l’exposé des principes moraux et littéraires sur lesquels repose sa conception, un précis plus ou moins rapide des divers événements historiques qu’elle embrasse, et un tableau plus ou moins complet du pays qu’elle parcourt ; ce n’est que tout à l’heure, disons-nous, qu’il s’est aperçu de sa méprise, qu’il a reconnu toute l’insignifiance et toute la frivolité du genre à propos duquel il avait si gravement noirci tant de papier, et qu’il a senti combien il s’était, pour ainsi dire, mystifié lui-même, en se persuadant que ce roman pourrait bien, jusqu’à un certain point, être une production littéraire, et que ces quatre volumes formaient un livre.
Et ce sera l’artiste, l’extraordinaire Ménétrier, qui retient et gouverne la danse idéale des choses, et reste sous elles, ferme et fier, tout entier, dans la complète science de son pouvoir complet. […] Les statuts furent élaborés selon le projet des délégués Viennois, dont le rôle fut important, en cette Assemblée : ce fut la cohésion et l’élargissement des institutions Wagnériennes, depuis 1871, une sorte de nouveau patronat, plus large, plus complet. […] Aussi, l’œuvre d’Art complet devrait s’élever sur le terrain de limite où ces lois se peuvent toucher. […] Et il montre, ainsi, l’insuffisance de ces deux visions séparées, In nécessité de les joindre dans la formule définitive d’un Art complet. […] Et cette œuvre d’art, enfin, doit être, suivant nous, le Drame Complet, s’étendant bien au-delà du domaine de la pure Poésie.
Vacquerie est faux, d’un bout à l’autre, d’idées et de style ; mais d’une fausseté si complète, si entière, si parfaite, qu’il en est amusant. […] On me dit que le mot Poète signifie », selon eux, organisation parfaite, cœur, esprit, imagination complète. […] Du moins est-ce la nature complète, sous tous ses aspects, qu’ils essayent de rendre. […] Il faut que le caractère soit un, complet, c’est-à-dire qu’il ne se démente jamais. […] Vacquerie est faux, d’un bout à l’autre, d’idées et de style ; mais d’une fausseté si complète, si entière, si parfaite, qu’il en est amusant.
Han Ryner Paul Redonnel est un des talents les plus personnels et les plus complets que je connaisse : personnel souvent jusqu’à l’étrangeté ; complet et complexe parfois jusqu’à la complication.
Il y a encore un autre point par où le système de nos valeurs sociales froisse le sentiment de l’individualité et l’épanouissement complet et harmonieux, de cette dernière. […] Ou plutôt la seule, la vraie valeur était alors la personnalité belle, forte et harmonieuse, l’homme complet. […] Lichtenberger nous trace de l’homme complet, de la belle personnalité de la Renaissance n’est pas un portrait purement idéal. […] On veut savoir pour savoir. » — La conséquence de cette situation est la production d’individualités psychiques elles-mêmes désintégrées, inharmoniques, incomplètes, spécialisées dans une fonction unique, impuissantes et maladroites dans toutes les autres, et aussi éloignées que possible du type de l’homme complet et harmonieux. […] Il est louable d’aspirer à une culture « organique » qui produirait des individualités harmonieuses, complètes, saines et heureuses. — Mais comment instaurer cette culture « organique » ?
Nous n’énumérerons pas ici tant d’infructueux essais de traductions, depuis le président Claude Fauchet, qui donna en 1582 une version complète, critiquée dès son apparition par Étienne Pasquier, jusqu’au janséniste La Bletterie, qui fit parler son auteur, dit Voltaire, en bourgeois du Marais. […] Mais ces estimables essais disparaissent aujourd’hui devant l’ouvrage complet de M. […] Œuvres complètes, traduction nouvelle, avec le texte en regard, des variantes et des notes, par M.
. — Les Natchez (dans les Œuvres complètes de 1826-1831). — Aventures du dernier des Abencérages (dans les Œuvres complètes de 1826-1831)
Il y a des cas où, par suite de cette exubérance, on ne peut plus discerner la qualité du défaut, ce qui serait excellent si l’amalgame était complet ; mais malheureusement, en même temps que sa clairvoyance s’exerce avec volupté, sa sensibilité, furieuse d’avoir été refoulée, fait une subite et indiscrète explosion. […] Anatole France Ce romancier habile et vigoureux, qui s’applique sans cesse à donner à sa prose un relief extraordinaire, était tout conduit par ses recherches quotidiennes de rythme et de facture à tenter d’écrire en vers ; il l’a fait rarement, mais toujours avec un bonheur presque complet et qui lui était bien dû, car M.
Quand, dans un homme, vous avez observé et noté un, deux, trois, puis une multitude de sentiments, cela vous suffit-il, et votre connaissance vous semble-t-elle complète ? […] Car nous parcourons en les énumérant le cercle complet des puissances agissantes, et lorsque nous avons considéré la race, le milieu, le moment, c’est-à-dire le ressort du dedans, la pression du dehors et l’impulsion déjà acquise, nous avons épuisé non-seulement toutes les causes réelles, mais encore toutes les causes possibles du mouvement. […] Ce sont ces règles de la végétation humaine que l’histoire à présent doit chercher ; c’est cette psychologie spéciale de chaque formation spéciale qu’il faut faire ; c’est le tableau complet de ces conditions propres qu’il faut aujourd’hui travailler à composer. […] Il fallait trouver un peuple qui eût une grande littérature complète, et cela est rare ; il y a peu de nations qui aient, pendant toute leur vie, vraiment pensé et vraiment écrit. […] Seules, la Grèce ancienne, la France et l’Angleterre modernes, offrent une série complète de grands monuments expressifs.
Jamais de mots isolés : toujours des propositions complètes, qu’il faudra répéter machinalement. […] Il est aussi complet que le sera l’image une fois ressuscitée, mais il contient à l’état d’implication réciproque ce que l’image développera en parties extérieures les unes aux autres. […] La vérité est que c’est le souvenir qui nous fait voir et entendre, et que la perception serait incapable, par elle-même, d’évoquer le souvenir qui lui ressemble, puisqu’il faudrait, pour cela, qu’elle eût déjà pris forme et fût suffisamment complète ; or elle ne devient perception complète et n’acquiert une forme distincte que par le souvenir lui-même, lequel s’insinue en elle et lui fournit la plus grande partie de sa matière. […] On se transporte d’un bond au résultat complet, à la fin qu’il s’agit de réaliser : tout l’effort d’invention est alors une tentative pour combler l’intervalle par-dessus lequel on a sauté, et arriver de nouveau à cette même fin en suivant cette fois le fil continu des moyens qui la réaliseraient. […] Maintenant, nous ne commencerons à savoir danser que le jour où ce schéma, supposé complet, aura obtenu de notre corps les mouvements successifs dont il propose le modèle.
N’attendez pas de moi un portrait complet, une biographie détaillée de Gustave Larroumet : je n’en ai ni les moyens ni le temps. […] Là, la tâche de l’ouvrier est de fournir tous les faits, tous les matériaux, toutes les discussions, toutes les solutions utiles à la connaissance complète et précise du sujet. […] Rien d’essentiel, ni même d’important, n’a été ajouté : la recherche avait été complète et, autant qu’on peut s’aventurer à user du mot, définitive. […] Ce fut Sainte-Beuve, et non Taine, dont il se paya les œuvres complètes sur les 400 fr. de traitement annuel que gagnait un maître d’études du collège d’Aix.
Quand même il ne s’agirait que de connaître l’auteur, il faut d’autres procédés pour avoir do lui une idée, je ne dis pas complète, mais suffisante. […] On complète, on contrôle les documents personnels par les témoignages des contemporains. […] Sans insister sur les précautions qu’il convient de prendre, disons que la formule cherchée, pour être complète et féconde, doit répondre à cette définition 16 : « L’analyse d’un caractère, si elle est bien faite, donne un air de nécessité à tous les actes d’un homme. » § 3. — On inaugure en ce moment en France un troisième procédé d’étude qui consiste à déterminer directement les facultés, les habitudes, les particularités d’un individu. […] Tantôt celle que fournit la biographie confirme et complète celle où aboutit l’analyse de l’œuvre.
. — Œuvres complètes (1844). […] Lebrun, en publiant en 1858 une édition complète de ses œuvres, nous a montré, par quelques pièces de vers charmantes, que, dès l’époque du premier Empire, il y avait bien des élans et des essors vers ces heureuses oasis de poésie qu’on a découvertes depuis et qu’il a été des premiers à pressentir, comme les navigateurs devinent les terres prochaines au souffle odorant des brises..
La nature, le problème de cette âme se rétrécissant au point de s’exclure du domaine même, énorme et multiple, qu’elle était apte, parmi de rares, à régir ; le long enfantement de cette faculté de mécontentement, d’inquiétude, de souci, d’égarement, de passion, trouble et précipitée qui ne fit plus juger louable au comte Tolstoï que d’amender en vue de plus de bonheur bien bas, cette humanité décrite et montrée dans ses larges œuvres : cet essor et ce déclin seront considérés dans les pages qui suivent avec l’étonnement douloureux, mais aussi avec le vif désir de comprendre que mérite la transformation si complète d’un esprit si haut. […] Déviant au préjudice de nous tous, qui ne compterons pas de sitôt un artiste si prêt d’être complet, de la description objective de la vie, impuissant à en reproduire toutes les manifestations les plus malfaisantes, comme les louables, Tolstoï a passé de la grande épopée de La Guerre et la Paix à l’œuvre plus réduite et plus fausse d’Anna Karénine, pour verser dans les petits contes moraux de ces derniers temps et pour en venir enfin aux ouvrages doctrinaires : Ma Religion et Que faire ? […] Le problème allait se dresser dont on ne se tire pas avec quelques vagues gestes de malaise ; la pensée de la mort se présentait, et là, sentant que la vie des hommes est faite d’autant de malheur que de bonheur, le monde d’autant de bien que de mal, jugeant l’existence des individus insensée de durer en cette condition pour s’éteindre dans le noir de l’inconnu, Tolstoï dut répondre à la voix de son angoisse et choisir entre son adhésion au réel qu’il ne pouvait rendre sincèrement complète, et son amour du bien et de bonheur, son besoin d’explication du mal et du malheur, qu’il lui fallait satisfaire sous peine de désespérer. […] L’évolution est complète, et il n’y en a pas eu de telle dans un tel esprit depuis Pascal. […] Mais tous ceux qui aiment le feu de la vie malgré l’incessante mort de ses flammes, trouveront en ces livres la plus grande et la plus vraie des images fictives de ce monde, la plus complète représentation qui soit des derniers fleurissements de la force sur ce globe.
D’ailleurs nous ne proscrivons pas la rime ; nous la libérons, nous la réduisons parfois et volontiers à l’assonance ; nous évitons le coup de cymbale à la fin du vers, trop prévu, mais nous soutenons notre rime telle quelle par des assonances, nous plaçons des rimes complètes, à l’intérieur d’un vers correspondant à d’autres rimes intérieures, partout où la rythmique nous convie à les placer, la rythmique fidèle au sens et non la symétrie, ou, si vous voulez, une symétrie plus compliquée que l’ordinaire. […] Sans admettre que le vers devienne un verset complet, et là le goût et l’oreille sont suffisants pour avertir le poète, on peut grouper en un seul vers trois ou quatre éléments ayant intérêt à ce que leur jaillissement soit resserré. […] Il semble qu’une prosodie complète bien faite serait lourde à porter. […] Et d’ailleurs il faut toujours dans cette évocation multiple, qui fait la marge de rêverie de nos poèmes, et leur donne ou veut leur donner un accent prolongé (ainsi seulement la métaphore est complète, comme un accord n’est complet qu’avec son prolongement) donner quelque vibration qui émane du texte sans y être absolument énoncée, ou tout à fait épuisée.
. — Le drame est la poésie complète. […] Et si le drame est « la poésie complète », c’est-à-dire définitive, allons-nous faire des drames jusqu’à la fin des temps ? […] Poussée par la manie d’être complète, indifférente à la beauté, la philologie moderne a constitué un vaste bazar de textes et de « documents », au détriment de l’art et du sens historique. […] À moins qu’on ne me convainque d’erreur complète ; éventualité que je ne saurais exclure. […] Pour un exposé plus complet des idées de M.
Moins souple et moins accessible que les formes de polémique usuelle, son action serait nulle et sa déchéance plus complète. […] Les deux siècles qui viennent de s’écouler offrent en effet le complet épanouissement du génie littéraire de notre nation. […] Quand la conformité s’accomplit, l’artiste est complet. […] C’est très beau et très complet. […] Auguste Barbier n’est donc pas un satirique complet et sans alliage.
Il n’y a pas de différence entre un complet sur mesure et un tout fait Belle Jardinière, entre un tacot et une belle voiture automobile. […] Darasse du 12 mars 1870 (Lautréamont, Œuvres complètes, op. cit. […] Voir Lautréamont, Œuvres complètes, op. cit. […] Voir Lautréamont, Œuvres complètes, op. cit. […] Louis de Gonzague Frick ou le phyllorhodomancien » (La Vie anecdotique, 16 septembre 1912), Œuvres en prose complètes, t.
Lorsqu’on entre dans la première période de la jeunesse, on aperçoit devant soi la vie entière, comme un ensemble complet de malheurs ou d’infortunes, qui peut devenir votre partage. […] Il n’y pas eu pour Tocqueville, comme pour d’autres, émancipation complète, décisive, réaction violente contre son passé et séparation, avec déchirement, de la première souche morale et religieuse. […] Tocqueville n’a pas l’esprit assez hardi ni assez alerte pour croire qu’il va faire sur place un tableau de l’Amérique complet et satisfaisant : « Si je fais jamais quelque chose sur l’Amérique, ce sera en France, écrivait-il, et avec les documents que je rapporte. » Il se considérait, en partant de l’Amérique, comme en état seulement de comprendre les documents qu’il n’avait pas eu encore le loisir d’étudier. […] Votre caractère est complet, et votre esprit très-près de ce qu’il sera jamais ; mais votre autorité n’est pas ce qu’elle sera plus tard ; et il vous importe, il nous importe encore plus qu’à vous, qu’elle soit établie et autant inattaquable qu’il est possible, quand elle se produira dans les affaires publiques. […] Un vol. in-8° formant le tome VII des Oeuvres complètes
D’un autre côté, ils sont dépouillés, grâce à une correction plus ou moins complète, de cette fausse apparence. […] Plus elles deviennent complètes, c’est-à-dire intenses et précises, plus l’opération qu’elles suscitent est voisine de l’hallucination. […] Le premier moyen est de lui donner une attitude qui corresponde à tel sentiment, qui soit le commencement de telle action, qui indique la présence de tel objet ; spontanément, il complète cette attitude, et aussitôt il éprouve le sentiment, il fait l’action, il croit à la présence de l’objet. — Vous penchez sa tête un peu en arrière et vous redressez son échine, « aussitôt sa contenance prend l’expression de l’orgueil le plus vif, et son esprit en est manifestement possédé… » En cet instant, « courbez sa tête en avant, fléchissez doucement son tronc et ses membres, et la plus profonde humilité succède à l’orgueil ». […] Si au contraire vous lui fléchissez les doigts tout en laissant pendre son bras le long de son côté, l’idée qui s’éveille en lui est celle de soulever un poids ; et, si les doigts sont fléchis, pendant que le bras est porté en avant dans la position de donner un coup, c’est l’idée de boxer qui surgit. » Et aussitôt l’hypnotisé complète l’action, je veux dire qu’il se met à boxer, à soulever péniblement son bras, à remuer ses membres pour grimper, pour se balancer ou pour tirer. […] De l’idée à l’hallucination, il n’y a d’autre différence que celle du germe au végétal ou à l’animal complet.
L’autre, dans la Préface et dans le Drame de Cromwell, dressa la théorie complète et le spécimen monumental du théâtre romantique. […] Les Burgraves sont « le symbole palpitant et complet de l’expiation » ; ils posent devant les yeux de tous une « abstraction philosophique », la « grande échelle morale de la dégradation des races ». […] La plus complète inintelligence — le mot n’est pas trop fort — de la vérité et de la vie y éclate. […] Il se compose ainsi une atmosphère idéale, où l’être qu’il est aujourd’hui lui semble plus complet, plus à sa place. […] Voici une liste un peu plus complète : 1809.
Voilà, je pense, une affirmation capitale, venant d’un homme qui a fait le tour complet de l’histoire et de la vie, l’avis puissant d’un naturaliste et d’un poète : une saine vitalité, tel est son code et sa morale. […] Cette conception ruinée par la conception toute moderne de l’évolution des choses, des hommes et des mondes associés sous l’empire intérieur d’un principe commun de vie, est en complète et radicale décrépitude, après avoir engendré une montagne d’erreurs qui s’affaisse peu à peu sous l’effort du temps. […] Voici, exprimée en quelques phrases, une théorie complète de l’homme social, de l’équilibre social, par un des esprits les plus perçants de la génération nouvelle. […] III C’est en vertu de cette communauté de vision que les pensante de toutes races doivent se considérer comme positivement associés à une œuvre supérieure qui se rit des barrières et des frontières, des classes et des drapeaux : œuvre d’humanité qui consiste en une refonte complète, patiente et méthodique de la vie tout entière. En même temps que sous nos yeux, autour de nous, naissent, s’entr’ouvrent et s’élaborent dans la vie réelle, dans le fait, dans la vie entière, les premiers germes d’une vie qui n’a été encore que chantée dans ses grandes lignes, presque jamais vécue, les hommes d’élite doivent s’unir étroitement, donnant au monde par cette intime liaison l’exemple vivant d’un plus complet, plus universel et plus positif accord.
Nous voilà donc, embrassant par l’esprit et par l’étude, toute la série des âges qui ont précédé, nous faisant miroir le plus étendu et le plus varié qu’il est possible, reproduisant chaque chose à sa manière et à la nôtre ; une époque alexandrine et trajane au complet ; une espèce de musée de Versailles où tout a place, depuis les groupes mythologiques d’Apollon et de Latone jusqu’au bon maréchal de Champagne et à Boucicault ; une renaissance, encore un coup, par tous les points et sur tous les bords. […] Stolberg, Frédéric Schlegel, Novalis, Gœrrès, Brentano, Overbeck, etc., forment déjà une chaîne assez complète et brillante. […] Il suffit de jeter les yeux sur le magnifique volume, sur le luxe typographique et l’étendue des pages, sur les dessins qu’il renferme, pour voir que l’intention de l’auteur a été complète, qu’il n’a rien ménagé à son offrande, et qu’il a voulu que le beau, en cette image, ne fût pas séparable du saint. […] Il faut bien se figurer ceci pour être dans le vrai de la réalité historique : de tout temps, les facultés diverses de l’esprit humain ont été représentées au complet, bien qu’en des proportions variables, et, de même que, dans les plus saintes âmes, il y a des moments d’éclipse, de doute, d’angoisse, enfin des combats, de même, dans les siècles réputés les plus orthodoxes, le gros bon sens ou la moquerie ont eu leur voix, leurs échos, pour protester contre ce qui semblait une folie sainte. […] En un mot, c’est à la fois, pour les chrétiens, un admirable exemple de la persistance d’une faculté sainte et d’un don qui semblait retiré au monde ; pour les philosophes, un objet d’étonnement sérieux et d’étude sur l’abîme sans cesse rouvert de l’esprit humain ; pour les érudits, la matière la plus riche et la plus complète d’un mystère, comme on les jouait au moyen âge ; pour les poëtes et artistes enfin, une suite de cartons retrouvés d’une Passion, selon quelque bon frère antérieur à Raphaël.
Il sentit alors « une forte tendance à descendre de l’abstrait au concret, à envisager sous toutes ses faces la vie nationale » : alors se fit la complète éclosion de son génie d’historien831. […] Elle n’est véritablement la vie qu’autant qu’elle est complète ». […] Thierry avait tenté de retourner aux sources : Michelet élargit la méthode et la complète. […] Les Œuvres complètes forment 9 vol. in-8. […] — Œuvres complètes, en cours de publication, depuis 1893, chez Marpon et Flammarion.
un oubli complet de tout ce qui pouvait les rallier à temps, les concilier, surtout les nouveaux arrivants, leur offrir des cadres naturels d’activité, leur permettre de s’appliquer à d’honorables emplois, de donner cours et carrière à leurs facultés de production et de travail ; pas une Revue largement ouverte et solidement fondée ; pas un journal vaste, impartial, sans acception de personnes et libéralement hospitalier. […] Mais enfin, qu’il y ait eu un jour un gouvernement qui ait fait à temps et jusqu’au bout sa réforme complète, son acte réfléchi de bon sens, de justice et de liberté, ce sera un bel exemple et qui ne s’est pas encore vu jusqu’ici. […] Les vraies chances de succès n’existent que si la mesure est complète, suivie dans son véritable esprit, prévue et acceptée dans tout son développement. […] Nous avons pu constater avec satisfaction, en touchant au terme de notre travail, que la nouvelle Table de la Revue des deux mondes, publiée cette année et plus complète que celle de 1857, ne mentionnait, au nom du critique des Lundis, qu’un seul article oublié par nous70.
D’un côté un ouvrage considérable, un ouvrage gigantesque, et qu’en raison de l’étendue et de la nouveauté du plan on peut appeler original ; un livre qui, rajeuni de siècle en siècle par les révisions de grammairiens tels que Huet, Basnage et les Pères de Trévoux, est encore resté aujourd’hui, pour l’homme de lettres, l’autorité décisive et l’encyclopédie grammaticale la plus complète ; de l’autre une obscure Batrachomyomachie de tracasseries misérables, de questions personnelles, sans profit pour le public et sans intérêt pour l’histoire. Tels sont, en dernière analyse, les véritables termes de la question ; et c’est ainsi que nous aurions voulu la voir présenter dans le discours préliminaire du secrétaire perpétuel de l’Académie française Et maintenant, comment l’auteur d’un travail aussi important, comment cet homme assez érudit, et en même temps assez intelligent, pour concevoir et conduire à fin, seul, une entreprise de cette taille, le premier répertoire complet du langage français ; ce savant qui à la qualité d’érudit intelligent et laborieux réunissait à un haut degré la verve originale du romancier, le goût dans la critique, la vivacité d’esprit du pamphlétaire ; comment cet homme a-t-il pu descendre dans un aussi complet oubli ? […] Ainsi que plusieurs autres romans de la même époque, entre autres le Roman comique, le Roman bourgeois ne finit point, ou, du moins, il n’est pas complet.
Mais à côté et au-dessous de ces colosses, à côté et au-dessous de ces dramaturges complets de la double action humaine et du double récit, il y a le tragique, comme Tacite, par exemple, et le comique, beaucoup plus rare. […] Encore une fois, voilà l’histoire que je voudrais voir écrire, non par places, non par épisodes, mais en grand et au complet, par Auguste Vitu. […] Auguste Vitu a exposé un petit écrin, à trop peu de compartiments, de ces agréables choses, mais nous voudrions un écrin plus varié, plus vaste et plus complet.
Ce n’était plus tendance imprécise mais un programme complet qu’agitaient ces trois lignes4. […] Quels que soient les matériaux exploités (science, médecine}, l’art renferme suffisamment d’éléments irréductibles, pour échapper à une analyse actuellement complète.
Conclusion J’ai voulu montrer la formation complète d’une oeuvre poétique et chercher par un exemple en quoi consiste le beau et comment il naît. […] L’artiste seul prend cette promenade pour domaine, la prend tout entière, et se trouve muni, pour la reproduire, d’instruments que nul ne possède ; en sorte que sa copie est la plus fidèle, en même temps qu’elle est la plus complète.
La contagion n’est complète et absolue que lorsque les facteurs en jeu sont d’égale valeur. […] L’expression complète et libre des crises de passion intérieure réclamait des formes nouvelles. […] Il est un homme absolu et complet, un produit fruste et merveilleusement vigoureux de la nature. […] Ce trait le complète et accuse sa physionomie morale. […] “Clarté complète, mais aussi la fin de tout.”
Angelo, tyran de Padoue, in Œuvres complètes de Victor Hugo. […] La curiosité, l’intérêt, l’amusement, le rire, les larmes, l’observation perpétuelle de tout ce qui est nature, l’enveloppe merveilleuse du style, le drame doit avoir tout cela, sans quoi il ne serait pas le drame ; mais pour être complet, il faut qu’il ait aussi la volonté d’enseigner, en même temps qu’il a la volonté de plaire.
Concentrez-vous alors sur ce que vous éprouvez, vous sentirez que l’image complète est là, mais fugitive, véritable fantôme qui s’évanouit au moment précis où votre activité motrice voudrait en fixer la silhouette. […] Mais les cas de cécité psychique complète sont rares. […] Une analyse complète devient ici nécessaire, qui ne néglige aucun détail, et une synthèse actuelle, où l’on n’abrège rien. […] Mais qu’est-ce que cette reconnaissance complète, arrivée à la pleine conscience d’elle-même ? […] D’un côté, en effet, la perception complète ne se définit et ne se distingue que par sa coalescence avec une image-souvenir que nous lançons au-devant d’elle.
La fin de l’homme n’est pas de savoir, de sentir, d’imaginer, mais d’être parfait, c’est-à-dire d’être homme dans toute l’acception du mot ; c’est d’offrir dans un type individuel le tableau abrégé de l’humanité complète et de montrer réunies dans une puissante unité toutes les faces de la vie que l’humanité a esquissées dans des temps et des lieux divers. […] Mais ce qui pourra devenir possible dans une forme plus avancée de la culture intellectuelle, c’est que le sentiment qui donne la vie à la composition de l’artiste ou du poète, la pénétration du savant et du philosophe, le sens moral du grand caractère, se réunissent pour former une seule âme, sympathique à toutes les choses belles, bonnes et vraies, et pour constituer un type moral de l’humanité complète, un idéal qui, sans se réaliser dans tel ou tel, soit pour l’avenir ce que le Christ a été depuis dix-huit cents ans un Christ qui ne représenterait plus seulement le côté moral à sa plus haute puissance, mais encore le côté esthétique et scientifique de l’humanité. […] La vie des hommes de génie présente presque toujours le ravissant spectacle d’une vaste capacité intellectuelle jointe à un sens poétique très élevé et à une charmante bonté d’âme, si bien que leur vie, dans sa calme et suave placidité, est presque toujours leur plus bel ouvrage et forme une partie essentielle de leurs oeuvres complètes.
Ruy Blas, in Œuvres complètes de Victor Hugo. […] Les généralités admettent toujours les exceptions ; nous savons fort bien que la foule est une grande chose dans laquelle on trouve tout, l’instinct du beau comme le goût du médiocre, l’amour de l’idéal comme l’appétit du commun ; nous savons également que tout penseur complet doit être femme par les côtés délicats du cœur ; et nous n’ignorons pas que, grâce à cette loi mystérieuse qui lie les sexes l’un à l’autre aussi bien par l’esprit que par le corps, bien souvent dans une femme il y a un penseur. […] Tous ces aspects sont justes et vrais, mais aucun d’eux n’est complet.
Prescott n’a pas craint de montrer une pitié que beaucoup auraient tue pour que leur tigre fût plus complet. […] Ce n’est pas plus là de la vérité complète sur les institutions, le temps et le gouvernement de Philippe II, que ce n’est une histoire complète, ce grand fragment laissé par Prescott.
Traduction complète par M. […] L’œuvre d’Horace, moins complète que celle de Boileau, est pourtant préférable. […] ou est-elle une réalité complète ? […] De la simple puissance, elle la fait passer à la réalité entière et complète. […] Oui, sans doute ; et en ceci la solution de Platon n’a été ni moins complète, ni moins sûre.
Cette tendance des phénomènes psychiques à s’échelonner successivement n’est cependant vraie qu’en théorie et n’aboutit jamais à sa réalisation complète. […] Au point où nous en sommes, dit l’auteur, il est bien aisé de voir que l’ouvrage est en désaccord complet avec les opinions courantes sur le libre arbitre. […] Il en a une perception extrêmement complète et détaillée. […] Et nous avons une perception de moins en moins complète de l’espace, à mesure qu’il s’éloigne de nous, parce que nous avons eu des expériences de moins en moins nombreuses, des positions relatives qu’il contient. […] Les Principes de Psychologie sont si riches en détails originaux qu’il nous est impossible d’en donner une idée complète.
L’histoire des idées et de l’opinion, dans les années qui ont précédé la Révolution française, ne serait pas complète si l’on ne s’arrêtait à étudier Franklin. […] À partir de là, on n’a plus que des fragments de récits et la correspondance, laquelle, il est vrai, est aujourd’hui des plus complètes et ne laisse rien à désirer. […] Il nous a exposé en détail sa méthode presque commerciale, son livret des treize vertus (tempérance, silence, ordre, résolution, économie, etc.), et le petit tableau synoptique sur lequel il pointait ses fautes chaque jour de la semaine, s’occupant chaque semaine plus spécialement d’une seule vertu, puis passant à une autre, de manière à en faire un cours complet en treize semaines, ce qui faisait juste quatre cours de vertu par an. […] [NdA] Voir la dernière et la seule complète édition de ses Œuvres publiée par M. […] Un garçon n’est pas un être humain complet : il ressemble à la moitié dépareillée d’une paire de ciseaux qui n’a pas encore trouvé son autre branche, et qui, par conséquent, n’est pas même à moitié aussi utile que les deux pourraient l’être ensemble. » (Lettre de Franklin à M.
Son théâtre complet traduit par M. le marquis de Belloy79 Lundi 3 août 1863. […] Fallex82, qui n’avait d’abord donné que de courtes scènes et des extraits, qui cette fois ne donne encore que des scènes, mais plus complètes, et qui travaille ainsi à nous initier graduellement, à nous apprivoiser à l’œuvre du plus puissant et du plus hardi des comiques de l’Antiquité. […] Aujourd’hui il publie cette traduction complète de Térence, qu’il a gardée neuf ou dix ans sous clé, selon le conseil d’Horace, et il nous donne la joie, en le lisant, de retrouver, de relire aussi par occasion quelque chose du plus pur et du plus attique des poètes romains. […] Cet article des traductions en vers est traité fort au complet, sans beaucoup de distinction, il est vrai, et sans finesse de goût, mais avec exactitude, dans l’Histoire de la Poésie française à l’Époque impériale, par M.
Walckenaer a le goût du complet, en même temps qu’il en a le moyen dans la diversité de ses connaissances. […] Lorsqu’il publia en 1845 son excellente et louable édition (la première complète) de La Bruyère, il lui arriva de commettre un certain nombre de ces distractions qu’un bibliophile instruit, M. […] Je vous remercie pour nous tous d’un travail si long, si complet, et qui nous instruit si parfaitement de choses intéressantes que nous n’avions qu’à peine aperçues et effleurées. […] Walckenaer sur Mme de Sévigné est un répertoire complet de tout ce qui a vécu sous Louis XIV.
Ce que l’enfant désire, est-ce simplement la représentation claire et complète du jeu pour cette représentation même, ou n’est-ce pas la plénitude du plaisir attaché au jeu ? […] Mais le désir complet n’est pas purement intellectuel, il ne suffit pas qu’une idée quelconque s’élève dans la conscience pour être vraiment elle-même désirée. […] Le désir suppose une sorte de consentement plus ou moins complet à l’idée, un accord de l’idée avec l’ensemble de nos tendances, par conséquent une certaine activité antérieure qui, au lieu d’être un simple effet de l’idée, tend au contraire elle-même à la produire ou à la maintenir, et à la réaliser au dehors par des mouvements. […] Une explication complète doit donc, encore une fois, embrasser les facteurs psychiques en même temps que les rapports mécaniques52.
En tout cas il y a là une ligne authentique de la psychologie française, peut-être plus importante que l’influence de Tracy, et dont la place dans l’œuvre complète de Stendhal est considérable. […] Il me semble qu’au risque de paraître moins transparent et moins complet, on pourrait aussi bien suivre la méthode inverse, projeter le livre analytique et explicatif de l’amour dans l’ordre synthétique, esthétique et vivant où se plaçait Stendhal lorsqu’il écrivait le Rouge et la Chartreuse. […] Je crois bien qu’il est le seul aujourd’hui à représenter un type complet de critique esthétique, à qui sont familières chacune des trois branches de l’art, plastique, littéraire et musicale, et qui sait constamment les réunir par des lianes souples d’idées générales. […] " la cristallisation de Stendhal, dit-il, ne définit qu’un amour unilatéral : elle exprime ce qui se passe dans le moi d’un être songeant à rechercher un autre être, elle n’explique pas la réciprocité de cette recherche et c’est en quoi elle n’est pas complète.
Armand de Pontmartin Je déclare, après avoir relu attentivement l’édition complète des Chansons, qu’au point de vue religieux et politique, M. […] Leconte de Lisle Le génie de Béranger est à coup sur la plus complète des illusions innombrables de ce temps-ci, et celle à laquelle il tient le plus ; aussi ne sera-ce pas un des moindres étonnements de l’avenir, si toutefois l’avenir se préoccupe de questions littéraires, que ce curieux enthousiasme attendri qu’excitent ces odes-chansons qui ne sont ni des odes ni des chansons.
La grande et complète édition de Ronsard par Prosper Blanchemain a consacré cette Résurrection, qui commence la poésie moderne par un miracle. […] Avant qu’on sût bien — nous, du moins, qui ne fûmes pas ses contemporains, — ce qu’il fut en réalité, cet illustre poète d’une époque finie ; avant la savante édition de Prosper Blanchemain, laquelle complète et résume toutes les éditions antérieures, on pouvait croire, et moi-même je l’ai cru longtemps, que Ronsard n’était plus qu’un nom et qu’une date, une de ces comètes qui ne font que passer dans une littérature et dont parlent entre eux les astronomes. […] Mais il n’y avait pas eu réellement de vie poétique organisée ; mais d’homme complet dans sa force et dans sa majesté de poète, il n’y en avait pas eu avant Ronsard, Ronsard est l’Adam de la poésie française, et, comme Adam, il est né homme, armé de toutes ses facultés !
Un relevé complet de tout ce qui s’est publié depuis 1830 concernant ces poètes, dissertations, notices, réimpressions entières ou partielles, nous mènerait trop loin, et je me bornerai à l’essentiel. […] Blanchemain donnait un volume d’Œuvres inédites de Ronsard ou de vers à lui attribués (1855), en attendant la réimpression complète des Œuvres du poète à laquelle, poète lui-même, il s’est appliqué avec une sorte de piété101. […] Par ce simple aperçu, que je ne me flatte pas d’avoir su rendre complet, j’ai tenu à bien montrer du moins l’ensemble du mouvement qui s’est produit, depuis une trentaine d’années, autour de cette famille particulière de vieux poètes. […] Edélestand du Méril a assigné avec une entière précision leur vraie place aux essais des Jodelle, des Grévin, et à la forme plus complète de Garnier ; M. […] On le sait maintenant, grâce aux travaux qui se poursuivent avec ardeur et qui ne remontent guère au-delà de ces trente dernières années : dans le haut moyen âge, époque complète, époque franche, qui, sortie d’un long état de travail et de transformation sociale, avait rempli toutes ses conditions et s’était suffi à elle-même, la langue, la littérature française qui était née dans l’intervalle, qui était sortie de l’enfance, qui était arrivée à la jeunesse (de même que l’architecture, que la théologie, que la science en général et que les arts divers), avait eu son cours de progrès et de croissance, une sorte de premier accomplissement ; elle avait eu sa floraison, son développement, sa maturité relative : poétiquement, une belle et grande végétation s’était produite sur une très-vaste étendue, à savoir l’épopée historique, héroïque.
Toutes les formes de la vie et de l’humaine nature se rencontrent dans Gil Blas, — toutes, excepté une certaine élévation idéale et morale, qui est rare sans doute, qui est jouée souvent, mais qui se trouve assez réelle en quelques rencontres pour ne pas devoir être tout à fait omise dans un tableau complet de l’humanité. […] La théorie littéraire de Lesage se pourrait extraire au complet de plus d’un passage de Gil Blas, et particulièrement des entretiens de celui-ci avec son ami le poète Fabrice Nuñez. […] Il s’adonne aux petits théâtres, aux théâtres forains, et fait seul ou en société une centaine au moins de petites pièces qui représentent assez bien en germe, ou déjà même au complet, ce que sont aujourd’hui les vaudevilles, les opéras-comiques, nos pièces des Variétés et des Boulevards. […] Quant à la question des imitations et emprunts, des sources où Lesage a puisé tant pour Gil Blas que pour ses autres romans, un travail impartial et complet là-dessus est encore à faire. […] [NdA] Sa surdité presque complète ne l’avait nullement empêché, durant des années, de suivre la représentation de ses pièces : il n’en perdait presque rien, et disait même qu’il n’avait jamais mieux jugé du jeu et de l’effet que depuis qu’il n’entendait plus les acteurs.
Marie Tudor, in Œuvres complètes de Victor Hugo. […] Au centre de toutes ses créations, on retrouve le point d’intersection de la grandeur et de la vérité ; et là où les choses grandes et les choses vraies se croisent, l’art est complet.
II Les Œuvres complètes 25 de Frédéric Soulié sont aussi une réimpression. […] Mémoires de Hollande ; Œuvres complètes (Pays, 12 février 1857) 24.
L’édition authentique de ses Œuvres complètes est l’édition de 1820-1821, en 17 volumes, Paris, Treuttel et Wurtz. […] Ses Œuvres complètes ont été réunies en 14 volumes, Lyon, Vitte et Pérussel, 1884-1886. […] Il existe deux éditions des Œuvres complètes d’Augustin Thierry : Paris, 1859, Furne ; — et Paris, 1883, F. […] Ses Œuvres complètes ont été publiées par Mme de Tocqueville, Paris, 1864-1868, en neuf volumes in-8º, dont les deux volumes publiés par M. […] Ses Œuvres complètes ont été réunies en sept volumes in-12, Paris, 1868-1870, Michel Lévy.
Il nous faut voir maintenant l’autre face des expériences, et ici l’accord de la physiologie et de la psychologie se trouve aussi complet qu’imprévu. […] L’oubli complet de quelque langue étrangère est un des effets les plus ordinaires de la commotion… Les malades ne se souviennent jamais de la manière dont leur accident leur est survenu ; s’ils sont tombés de cheval, ils se souviennent bien qu’ils sont montés et descendus, mais ils ne se rappellent pas les circonstances de leur chute. […] Dès lors, on comprend à quoi servent les cinq cents millions de cellules et les deux milliards de fibres de notre écorce cérébrale ; grâce à leur multitude, notre mémoire est pleine de clichés ; c’est pour cela qu’un cerveau humain peut posséder une ou plusieurs sciences complètes, cinq ou six langues et davantage, se rappeler des myriades de sons, de formes et de faits. […] Cela admis, on comprend en quoi consiste le souvenir, surtout le souvenir d’un événement ancien, notamment le souvenir qui semble avoir péri et qui ressuscite tout d’un coup, précis et complet, après dix ou vingt ans d’intervalle. […] Vulpian, 681 : « C’est une notion d’une importance physiologique capitale, qu’il y a dans toutes sensation complète deux phénomènes tout à fait distincts, si distincts qu’ils ont pour sièges deux parties différentes du système nerveux.
Car l’époque, nécessaire, de la synthèse est venue, l’heure où se devait instituer l’œuvre d’art complète, à la fois rationnelle et sensationnelle, fondant, sous une formule dernière, les réalismes de Racine et de Hugo, — et c’est l’époque de Richard Wagner. […] Mais, Richard Wagner, d’abord, fut, non seulement, comme Hugo, un théoricien de ses créations, mais le théoricien, philosophe, qui, à jamais, indestructiblement, comprit, et proclama la loi intime de l’Art ; puis, il fut l’artiste, l’accomplisseur de la tâche nécessaire ; il fit l’œuvre complète d’art complet, la synthétique révélation où Racine et Bach, Hugo et Berlioz, et, le précurseur, Beethoven, ont apporté leurs spéciaux efforts, leur vision, et leur voix, — où se viendra instruire l’Art, toujours. […] Il avait compris que l’œuvre d’art doit être complète et vraie, c’est à dire le drame, mais un drame d’art complet, non de musique seule, et un drame d’action vraie, non de virtuosité conventionnelle ; il avait compris, encore, que cette œuvre d’art, complète et vraie, n’est point une frivole distraction, qu’elle est la création suprême de l’esprit, et que cette création, faite, d’abord, par l’auteur, et devant être, ensuite, refaite, entièrement, par les auditeurs, peut être connue par eux, seulement dans l’oubli des soucis temporels et dans la paix, non troublée, de la contemplation intérieure, aux jours, très rares, de la sérénité ; enfin, il avait compris que l’art, demeurant complet et vrai, doit, aussi, donner à l’homme une révélation religieuse de la Réalité transcendante, — être un culte, offert à l’intelligence du Peuple, — mais de ce Peuple idéal, qui est la Communion universelle des Voyants. […] IX : Le Théâtre de Bayreuth. — De divers côtés on constate des tendances à rompre avec les conventions théâtrales, mais ce mouvement ne s’est prononcé que depuis que la construction du théâtre de Bayreuth a donné l’exemple d’une rupture complète.
Les plus chers souvenirs dont se nourrit leur passion favorite leur apparaissent au complet avec une singulière vivacité dans les moindres circonstances. […] Tout s’y tient avec art, rien n’y jure et ne sort du ton ; dans cet idéal complet de délicatesse et de grâce, Monime, en vérité, aurait bien tort de parler autrement. […] Son style est complet en soi, aussi complet que son drame lui-même ; ce style est le produit d’une organisation rare et flexible, modifiée par une éducation continuelle et par une multitude de circonstances sociales qui ont pour jamais disparu ; il est, autant qu’aucun autre, et à force de finesse, sinon avec beaucoup de saillie, marqué au coin d’une individualité distincte, et nous retrace presque partout le profil noble, tendre et mélancolique de l’homme avec la date du temps.
Il y avait alors, dit une personne qui a subi cette éducation298, une manière de marcher, de s’asseoir, de saluer, de ramasser son gant, de tenir sa fourchette, de présenter un objet, enfin une mimique complète qu’on devait enseigner aux enfants de très bonne heure, afin qu’elle leur devînt par l’habitude une seconde nature, et cette convention était un article de si haute importance dans la vie des hommes et des femmes de l’ancien beau monde que les acteurs ont peine aujourd’hui, malgré toutes leurs études, à nous en donner une idée ». — Non seulement le dehors, mais encore le dedans était factice ; il y avait une façon obligée de sentir, de penser, de vivre et de mourir. […] Chaque chevalier a son « frère d’armes », chaque dame a son amie, chaque membre a sa devise, et chaque devise, encadrée dans un petit tableau, va figurer dans « le Temple de l’Honneur », sorte de tente très galamment décorée et que M. de Lauzun a fait dresser au milieu d’un jardin310. — La parade sentimentale est complète, et, jusque dans cette chevalerie restaurée, on retrouve une mascarade de salon. […] L’idylle étant à la mode, nul n’ose y contredire ; toute autre supposition est fausse parce qu’elle serait pénible, et, les salons ayant décidé que tout ira bien, tout ira bien. — Jamais aveuglement ne fut plus complet et plus volontaire. […] La reine ne pouvait se passer d’un nécessaire de voyage, et il a fallu en fabriquer un énorme qui contient tous les meubles imaginables, depuis une bassinoire jusqu’à une écuelle d’argent ; outre cela, d’autres caisses et, comme s’il n’y avait pas de chemises à Bruxelles, un trousseau complet pour elle et ses enfants320 La dévotion étroite, l’humanité quand même, la frivolité du petit esprit littéraire, l’urbanité gracieuse, l’ignorance foncière321, la nullité ou la rigidité de l’intelligence et de la volonté sont encore plus grandes chez les princes que chez les nobles Contre l’émeute sauvage et grondante, tous sont impuissants.
Il mourut trop tôt pour avoir eu le temps d’être autre chose qu’un amateur, ne laissant que quelques écrits d’un talent inégal et peu mûr, des Discours, des Caractères, des Réflexions, que complète son émouvante correspondance avec le marquis de Mirabeau et Fauris de Saint-Vincent. […] Oeuvres complètes, 1759-1790, 14 vol. in-4 ; Lettres inédites, Paris, 1823, 2 vol. in-8. […] Œuvres complètes, Paris, 1818,19 vol. en 20 tomes. […] Intendant à Limoges, en 1761, ministre du 24 août 1775 au 12 mai 1776. — Éditions : Œuvres complètes, 1848. 2 vol. gr. in-8 ; Correspondance inédite de Turgot et Condorcet, publ. par Ch.
Un écrivain qui se décidera d’instinct à user d’un style coloré, c’est-à-dire d’une série de formes verbales tendant à rendre et à suggérer minutieusement l’aspect sensible des choses et des gens, sera un homme qui percevra parfaitement cet aspect à l’aide de sens aiguisés, à l’aide de résidus de sensations extrêmement aptes à revivre, de souvenirs de sensations tout prêts à renaître en images, et doué de plus d’un catalogue bien complet de mots propres à rendre ses perceptions et ses souvenirs ; par contre, l’activité même de ces formes sensuelles de l’intelligence se sera ordinairement développée aux dépens de son idéation, en sorte qu’il possédera des objets une connaissance plutôt individuelle que générique, qu’il aura une aptitude médiocre aux notions et aux sciences abstraites. […] Elle sera d’autant plus complète et mieux coordonnée qu’elle résultera de données esthétiques plus nombreuses et plus cohérentes. […] Grâce à ces progrès des sciences morales, notre travail d’interprétation et d’explication doit aboutir à la connaissance complète de l’esprit dont on aura analysé les manifestations et pénétré les parties. […] La réponse à ce problème donnera, avec une vraisemblance considérable, une notion exacte, complète et définie de l’âme de l’artiste que l’on veut connaître, prise en pleine existence, en pleine activité, dans l’exercice même de ses facultés, saisie eu son ensemble avec tout ce qu’y auront déposé l’hérédité, l’éducation, le milieu, les hasards de la carrière, l’imitation, figurée en un mot, non pas comme une abstraction factice et après soustraction de certains éléments qu’on aurait tort de prétendre étrangers, mais en sa vie propre et dans l’ensemble des conditions qui l’ont constituée.
Nous répondrons que, dans l’hypothèse idéaliste, il est impossible de se représenter un objet en l’absence complète de l’objet lui-même. […] Elle n’a intérêt à l’apercevoir que lorsqu’elle se sent capable de l’utiliser, c’est-à-dire lorsque l’état cérébral présent dessine déjà quelques-unes des réactions motrices naissantes que l’objet réel (c’est-à-dire la représentation complète) aurait déterminées : ce commencement d’activité du corps confère à la représentation un commencement d’actualité. […] Qu’il nous suffise de dire que, dans l’hypothèse idéaliste, les objets perçus coïncident avec la représentation complète et complètement agissante, les objets remémorés avec la même représentation incomplète et incomplètement agissante, et que ni dans un cas ni dans l’autre l’état cérébral n’équivaut à la représentation, puisqu’il en fait partie. — Passons maintenant au réalisme, et voyons si la thèse du parallélisme psychophysiologique y va devenir plus claire. […] Tous s’accorderont néanmoins à dire qu’à un état cérébral déterminé, correspond un état de conscience déterminé, et que les mouvements intérieurs de la substance cérébrale, considérés à part, livreraient, à qui saurait les déchiffrer, le détail complet de ce qui se passe dans la conscience correspondante.
Les Souvenirs d’Enfance n’ont pas la prétention de former un récit complet et suivi. […] Plus l’homme se développe par la tête, plus il rêve le pôle contraire, c’est-à-dire l’irrationnel, le repos dans la complète ignorance, la femme qui n’est que femme, l’être instinctif qui n’agit que par l’impulsion d’une conscience obscure. […] Heureux ceux qui auront été les collaborateurs de ce grand succès final qui sera le complet avènement de Dieu !
Mme de Girardin Œuvres complètes, — Les Poésies. I Enfin, après tous les autres volumes qui ont successivement paru depuis sa mort, voici le premier volume des œuvres complètes de Mme Émile de Girardin. […] C’est une épitaphe très bien faite que cette Notice, mise sur ce monument des Œuvres complètes, — un tombeau !
. — Poésies complètes, 1850-1881 (1881). — La Lizardière, roman (1883). — Le Jeu des vertus, roman d’un auteur dramatique (1885). — Mahomet (1888). — Le Fils de l’Arétin (1806). — France… d’abord ! […] Emmanuel Des Essarts En sa qualité de méridional, dans le recueil de ses poésies complètes, Henri de Bornier devait insérer les Cigalières.
Si l’on veut un Cours complet de Mathématiques, il y a celui de Mr. […] Traité complet de navigation, par Bouguer dont on a fait une nouvelle édition, que M. de la Caille a augmenté, à Paris 1760.
Une connaissance du passé aussi précise, aussi complète que possible. […] Il est difficile de rêver contraste plus complet.
Voyons donc maintenant ce que serait la morale complète. […] C’est à eux que l’on s’est toujours reporté pour avoir cette moralité complète, qu’on ferait mieux d’appeler absolue. […] Tandis que l’obligation naturelle est pression ou poussée, dans la morale complète et parfaite il y a un appel. […] Pour obtenir un effet complet, il faudrait, il est vrai, entraîner avec soi le reste des hommes. […] Qu’une moralité de ce genre suffise à la rigueur, si elle est complète, cela n’est pas douteux.
Ambroise Thomas ; mais pour nous l’œuvre de Richard Wagner domine excellemment ; elle apparaît vivante, grande, forte, née pour régner : c’est bien l’œuvre d’art complète, qui n’est ni poésie, ni musique, ni plastique, mais qui, étant tout cela ensemble, est le drame. […] Oscar Comettant réclame une représentation d’un drame de Wagner, une représentation complète, parfaite, décisive, et loyale… sous peine que les wagnéristes ne massacrent leurs adversaires ; et M. […] Il faut entendre le terme de « drame » ou de « drame musical » dans le sens d’« œuvre d’art complète », rien de moins. […] Fourcaud insiste comme il se doit sur l’union des arts (musique, texte et décor) et la recherche d’une « œuvre parfaite » en ce sens qu’elle est complète. […] Certains opuscules furent traduits avant cette édition complète ou présentés et analysés dans divers articles.
C’est une variété incroyable de rythmes, de modes et de tons, et une négligence complète de toutes les règles sur la mesure, la modulation. […] Ainsi nos compositeurs auraient-ils, je crois, tout intérêt à composer eux-mêmes tout leur drame ; alors seulement ils auraient la vision complète de leur personnage, dans toute l’expression de sa vie. […] Dans leur préface, les auteurs déclarent avoir voulu faire « un travail d’ensemble, un résumé clair et complet, un guide, en un mot, pour ceux que la curiosité pousse à aborder ces œuvres complexes, mais nullement inintelligibles ». […] Cet article de Richard Wagner a paru dans le Zuschauer (spectateur) de Riga, n° 4621, de Mardi 7/19 déc. 1837, avec la signature « O » : nous en donnons la traduction complète. […] Il n’y avait pas de drame allemand ; mais le sauveur nous est trouvé ; la complète beauté des formes lyriques et du dialogue dramatique ne pouvait s’accomplir que par le mariage de la parole avec la musique ; et ce n’est qu’à cette condition que le monde mythologique allemand pouvait être réveillé à une nouvelle vie.
N’oublions pas que toute représentation d’un mouvement, si elle n’est refrénée, entraîne la complète exécution de ce mouvement, grâce aux lois de contagion et de propagation nerveuse. […] Il est donc inévitable, tant qu’il se considère par rapport à ce qu’il conditionne, qu’il s’attribue une activité causale, laquelle, étant consciente de soi et ne s’exerçant que par cette conscience même, mérite bien de s’appeler, au sens le plus complet du mot, volonté. […] V La volonté comme synthèse déterminée selon des lois Le résultat général de notre étude, c’est qu’aucun motif ou mobile ne contient l’explication adéquate de la volition subséquente ; l’ensemble même des motifs et mobiles, tels qu’ils apparaissent à la conscience réfléchie, ne contient pas encore cette explication complète de nos volitions. […] En outre, comme on en a fait souvent la remarque, les explications de nos actes que nous donnons après coup ne sont jamais complètes, ni de tout point exactes. […] La volition, en définitive, est la synthèse de tous les éléments psychiques et physiques, conscients, subconscients et inconscients : qui donc pourrait en faire une complète analyse, une de ces analyses que les Anglais appellent « exhaustives » ?
Cet accord de nous et de nos semblables achève et complète notre idée : que la réalité fondamentale de la nature consiste en des groupes de possibilités. […] « Si donc nous parlons de l’esprit comme d’une série de sentiments, nous sommes obligés d’ajouter, pour être complet, une série de sentiments qui se connaît elle-même comme passée et comme future. […] Mill donne la première pour complète, mais il refuse expressément ce caractère à la seconde122.
Les Burgraves, in Œuvres complètes de Victor Hugo. […] Montrer dans le burg les trois choses qu’il contenait : une forteresse, un palais, une caverne ; dans ce burg, ainsi ouvert dans toute sa réalité à l’œil étonné du spectateur, installer et faire vivre ensemble et de front quatre générations, l’aïeul, le père, le fils, le petit-fils ; faire de toute cette famille comme le symbole palpitant et complet de l’expiation ; mettre sur la tête de l’aïeul le crime de Caïn, dans le cœur du père les instincts de Nemrod, dans l’âme du fils les vices de Sardanapale ; et laisser entrevoir que le petit-fils pourra bien un jour commettre le crime tout à la fois par passion comme son bisaïeul, par férocité comme son aïeul, et par corruption comme son père ; montrer l’aïeul soumis à Dieu, et le père soumis à l’aïeul ; relever le premier par le repentir et le second par la piété filiale, de sorte que l’aïeul puisse être auguste et que le père puisse être grand, tandis que les deux générations qui les suivent, amoindries par leurs vices croissants, vont s’enfonçant de plus en plus dans les ténèbres. […] Il se dit qu’il fallait que dans ce palais lugubre, inexpugnable, joyeux et tout-puissant, peuplé d’hommes de guerre et d’hommes de plaisir, regorgeant de princes et de soldats, on vît errer, entre les orgies des jeunes gens et les sombres rêveries des vieillards, la grande figure de la servitude ; qu’il fallait que cette figure fut une femme, car la femme seule, flétrie dans sa chair comme dans son âme, peut représenter l’esclavage complet ; et qu’enfin il fallait que cette femme, que cette esclave, vieille, livide, enchaînée, sauvage comme la nature qu’elle contemple sans cesse, farouche comme la vengeance qu’elle médite nuit et jour, ayant dans le cœur la passion des ténèbres, c’est-à-dire la haine, et dans l’esprit la science des ténèbres, c’est-à-dire la magie, personnifiât la fatalité.
Ni Aubrey, le premier historien de Shakespeare, qui écrivait cinquante ans après la mort de ce grand homme, compris par le public de son temps avec la finesse et la sûreté d’appréciation ordinaires à toutes les foules et à tous les publics ; ni Nathan Drake, qui a fait un livre énorme sur Shakespeare qu’il appelle Shakespeare et son temps (Shakespeare and His Time), un titre, je crois, de la connaissance de Guizot ; ni Guizot enfin, lequel pourtant, je m’imagine, ne doit pas être l’ennemi complet du représentatif dans l’humanité, n’ont pensé comme Emerson et, comme lui, fait également bon marché de la prodigieuse originalité du génie de Shakespeare et de la vie privée de cet homme phénoménal, — à lui seul tout un monde perdu, qui attend encore son Cuvier ! […] Et cette question presque insoluble de la moralité de Shakespeare, dans l’état actuel de nos connaissances, cette ignorance complète où nous sommes des vices et des vertus de cet homme dont nous ne voyons que le génie, Guizot n’en a pas souffert seulement comme historien, dans cette Vie qu’il vient de publier, mais il en a souffert aussi comme critique littéraire, et c’est ici qu’on sent doublement le faux du mot d’Emerson : « Shakespeare n’a pas d’autre biographe que Shakespeare. » S’il n’a pas d’autre biographe, il n’a pas d’autre critique non plus. […] Or, si le travail intérieur qui éclaire les œuvres par les facultés, et les facultés par les influences, n’est pas plus possible ou n’est pas plus complet que la biographie de celui qui a fait ces œuvres et qui avait ces facultés, la Critique est estropiée comme l’Histoire, et c’est ce qui est arrivé à Guizot.
il est un torrent plus entraînant et plus turbulent que tous les torrents romantiques, qui tombent des Alpes et qui traversent les œuvres complètes de Chateaubriand : c’est celui de la publicité, tour à tour dévorante et dévorée, de notre temps. […] Roger de Beauvoir pour donner une idée complète de ce talent simplifié et sorti, au moment où l’on y pensait le moins, de la fontaine de Jouvence que le Temps fait filtrer dans la pensée de tout poète digne de ce nom, nous indiquerons comme étant les plus remarquables et les plus beaux du recueil les morceaux suivants : La Colombe, Dolor, Les Morts qui vivent (superbe pensée !) […] C’est cette correction de l’expression dans la vérité de l’inspiration qui constitue la poésie complète et que l’auteur de Colombes et Couleuvres n’a pas toujours.
Puisque la question de dénudation complète a été soulevée par M. […] Il ne faut pas oublier que, même de nos jours, et à l’aide de spécimens vivants et complets, il est rare que deux formes puissent être reliées l’une à l’autre par des variétés intermédiaires, et attribuées ainsi à la même espèce, jusqu’à ce que de nombreux spécimens en aient été recueillis dans diverses contrées ; or, il est bien difficile aux paléontologistes d’arriver à un pareil résultat à l’égard des fossiles. […] Je sais aussi que tous ceux qui peuvent penser que nos documents géologiques sont tant soit peu complets, ou qui ne reconnaissent pas quelque poids aux faits et aux arguments divers rassemblés dans ce volume, rejetteront du premier coup ma théorie. […] Supposons, par exemple, que la mer affleure un continent parallèlement à une grande faille entre deux de ses formations géologiques superposées, et même consécutives, mais très différentes au point de vue minéralogique, ce qui doit être fréquent, il en résulte que tant que les vagues battent la formation supérieure, et jusqu’à sa dénudation ou sa disparition complète sous les eaux, les sédiments qui en proviennent, livrés aux courants marins, vont sans doute se déposer à quelque distance sur un fond également en voie de s’affaisser ou tout au plus stationnaire. […] On conçoit assez aisément la dénudation d’une seule formation encore récente, commençant aux points culminants d’îles en voie de lente émersion et se continuant aussi vite et aussi longtemps que le mouvement d’émersion lui-même ; mais la dénudation complète de couches superposées, de nature différente, et solidifiées depuis longtemps, est plus difficile à admettre, parce qu’elle exigerait un concours extraordinaire de circonstances toutes favorables.
Œuvres complètes : Vies de Luther, de Calvin, de Léon X, d’Henri VIII, etc. […] Pour inventer une histoire qui s’emparât de l’homme dans sa réalité complète, Audin n’avait que lui. […] Calvin et Luther sont l’antithèse la plus complète qui puisse exister dans le tempérament des hommes. […] Mais la vérité complète, la vérité dans sa variété infinie, tel est le but, plus profond que la forme, de toute histoire, et qui restera à atteindre, quand il n’y aurait plus de littérature, jusqu’au jour de la mort de l’esprit humain. […] Nous avons dû lui consacrer un chapitre plus long qu’à personne, car il s’agissait, non d’un livre, mais des œuvres complètes de toute une vie, et d’une vie méconnue par la Gloire, cette vieille aveugle, comme la Fortune et comme l’Amour !
Dans l’intervalle, entre les tourbillons de décembre et le réveil encore plus orageux de mai, pendant la complète victoire de l’hiver, il y aurait un intervalle de mort, de stagnation, de calme silencieux, de méditation immense. […] Jeune encore, ou dans la force de la vie, ayant des élèves et des auxiliaires distingués, retrouvant partout des amis, il se livra avec enthousiasme à l’étude complète de ces nobles et gracieuses beautés pyrénéennes, et de tout ce qu’elles recèlent de trésors pour le géologue, le minéralogiste, le botaniste. […] Ramond a donné en 1849 un tome Ier des Œuvres complètes de son père, classées et publiées par ses soins. […] Nous sommes moins susceptibles aujourd’hui, et Cuvier, dans le portrait assez complet qu’il a donné de l’homme, ne nous paraît avoir excédé en rien les limites permises.
La Légende des siècles, tome premier, in Œuvres complètes de Victor Hugo. […] Ils n’en peuvent donner l’idée exacte et complète, mais ils contiennent une lueur de l’œuvre entière.
Cromwell, in Œuvres complètes de Victor Hugo. […] La liberté a une sagesse qui lui est propre, et sans laquelle elle n’est pas complète.
Parmi les courtisans et gentilshommes dont on a des lettres, deux nous arrêteront comme des types largement représentatifs : Bussy et Saint-Evremond, deux hommes d’esprit dont l’esprit a causé le naufrage, et qui ont vieilli sans emploi, en exil, l’un au fond de la Bourgogne, l’autre en Angleterre : Bussy355, vaniteux et tempérament brutal, esprit fin, souple et sec, sans fantaisie et sans flamme, d’un goût sûr plutôt que large, d’un style net et propre en perfection, railleur, flegmatique et dangereux ; Saint-Evremond356, spirituel et négligé, jouissant de sa nature avec un complet abandon, libertin de mœurs et de croyance, d’un goût original, à la fois Louis XIII et Régence sans rien de Louis XIV, laissant aller son style et dépouillant la préciosité par haine de l’effort et de la prétention. […] Au lieu de s’émousser, l’impression s’avive en elle, parce que lentement, à mesure que les circonstances lui parviennent, son imagination en élabore une représentation complète : et c’est de cette vision que jaillit le récit définitif, simple, objectif, et saisissant comme la réalité même. […] Éditions : Maximes, 1re, 1665 ; 5e, 1678 ; OEuvres complètes, édit. […] Princeps, 1717, 3 vol. in-8 ; Œuvres complètes, éd. […] Elle publia ses romans sous le nom de Segrais.Édition :Œuvres complètes de Mmes de la Fayette, de Tencin et de Fontaines, Paris, 1825, 5 vol. in-8, t.
Mais il est le premier qui ait uniquement et constamment appuyé la critique dramatique sur l’expérience — et sur l’expérience la plus vaste, la plus complète, la plus loyale. […] Lentement, à force de voir des pièces, d’observer et de comparer, il eut sur le théâtre, sur son histoire et sur ses lois, des idées d’ensemble parfaitement liées entre elles, une esthétique complète de l’art dramatique. […] S’il n’oblige pas le poète à louer ou à flétrir directement les bons ou les méchants, il lui demande au moins de faire bien sentir qu’il les distingue : il ne lui permet pas l’indifférence complète. […] Non qu’ils soient « naturalistes » plutôt qu’autre chose, ni qu’ils aient la naïveté de réclamer au théâtre la vérité complète. […] C’est peut-être, après tout, qu’ils n’aiment pas le théâtre ; et j’en ai rencontré en effet qui disaient franchement que le théâtre est un art inférieur parce qu’il est soumis à des conventions plus étroites et plus nombreuses que les autres arts, parce qu’il est forcé de s’adresser à la foule, parce que l’intérêt d’une pièce « bien faite » est un intérêt de curiosité un peu vulgaire, et parce que, d’autre part, l’œuvre dramatique tend à produire une illusion aussi complète que possible : en sorte que l’art dramatique est à la fois le seul de tous les arts qui ait la prétention de nous mettre la réalité même sous les yeux, et celui à qui sa forme impose les plus graves altérations de cette réalité.
Mais n’exigeons pas ici l’évidence complète, rigoureuse, mathématique ; nous n’obtiendrions rien. […] Ainsi se complète la conclusion où nous arrivions d’abord ; car si, comme nous le disions, la conscience retient le passé et anticipe l’avenir, c’est précisément, sans doute, parce qu’elle est appelée à effectuer un choix : pour choisir, il faut penser à ce qu’on pourra faire et se remémorer les conséquences, avantageuses ou nuisibles, de ce qu’on a déjà fait ; il faut prévoir et il faut se souvenir. […] Dans des conditions déterminées, la matière se comporte de façon déterminée, rien de ce qu’elle fait n’est imprévisible : si notre science était complète et notre puissance de calculer infinie, nous saurions par avance tout ce qui se passera dans l’univers matériel inorganisé, dans sa masse et dans ses éléments, comme nous prévoyons une éclipse de soleil ou de lune. […] Sur deux lignes seulement il a remporté un succès incontestable, succès partiel dans un cas, relativement complet dans l’autre ; je veux parler des arthropodes et des vertébrés. […] Si l’individu s’y oublie lui-même, la société oublie aussi sa destination ; l’un et l’autre, en état de somnambulisme, font et refont indéfiniment le tour du même cercle, au lieu de marcher, droit en avant, à une efficacité sociale plus grande et à une liberté individuelle plus complète.
Un traité complet sur la rédaction des évangiles serait un ouvrage à lui seul. […] Chacun voulait, en effet, posséder un exemplaire complet. […] Ces discours forment, en effet, quand on les détache du reste, un tout assez complet. […] L’analogie, d’ailleurs, n’est pas complète, et la différence est en faveur du quatrième évangile. […] Les deux écrits offrent la plus complète identité de style, les mêmes tours, les mêmes expressions favorites.
Si ce détachement était complet, si l’âme n’adhérait plus à l’action par aucune de ses perceptions, elle serait l’âme d’un artiste comme le monde n’en a point vu encore. […] Sans précisément relever de la médecine, le personnage comique est d’ordinaire, comme nous l’avons montré, un distrait, et de cette distraction à une rupture complète d’équilibre le passage se ferait insensiblement. […] L’imagination poétique ne peut être qu’une vision plus complète de la réalité. […] Une étude complète des illusions de la vanité, et du ridicule qui s’y attache, éclairerait d’un jour singulier la théorie du rire. […] Il y a certaines contradictions spéciales, si naturelles à l’imagination du rêveur, si choquantes pour la raison de l’homme éveillé, qu’il serait impossible d’en donner une idée exacte et complète à celui qui n’en aurait pas eu l’expérience.
— On vient de publier dans le format Charpentier une traduction assez complète (bien plus complète que celle déjà donnée par Michelet) des Propos de table de Luther.
Les sciences d’observation directe opèrent sur des objets réels et complets. […] La construction historique complète suppose l’étude des faits sous les deux aspects. […] Ce serait une connaissance complète que personne n’arriverait plus à connaître, non faute de matériaux, mais faute de temps. […] Tant que ces formules d’ensemble demeurent isolées, la conclusion ne paraît pas complète. […] C’est une classification concrète analogue à celles de la zoologie où on classe non des fonctions, mais des animaux complets.
Cette religion est complète, parce qu’elle est vraie ; entre son dogme et son culte, elle scelle profondément la morale. […] Aussi nous offre-t-il toujours un ensemble complet, mais restreint comme nous. […] Le drame est la poésie complète. […] Car la poésie vraie, la poésie complète, est dans l’harmonie des contraires. […] Cette touche heurtée, qui me choque de près, complète l’effet et donne la saillie à l’ensemble.
Le tout a fini par composer une sorte de ramage très diversifié et, complet qui ; durait un quart d’heure de suite et recommençait dix fois par jour. […] Du douzième au dix-septième mois et jusqu’aujourd’hui (vingt et unième mois), il a continué à jacasser incessamment dans un langage qui est à lui, avec les inflexions les plus nuancées, et en nous regardant comme pour nous parler, absolument comme un étranger tombé d’une autre planète qui apporterait avec lui un langage complet et tâcherait de se faire entendre de nous. Il est manifeste que l’enfant a trouvé spontanément ce langage complet. […] « Yudh, combattre, donna yudh-i l’acte de combattre, yudh-ma un combattant, â-yudh-a, une arme. » Et peu à peu les racines bourgeonnantes fournirent l’immense végétation d’un vocabulaire complet. […] « Ce qui est maintenant inflexion a été autrefois agglutination, et ce qui est maintenant agglutination a d’abord été racine. » Telle est l’histoire des mots ; quelle que soit aujourd’hui leur altération, déformés, effacés, réduits à un minimum de matière et de sens, à une particularité d’orthographe, à une simple lettre terminale, presque vides et presque nuls, ils ont été d’abord des racines pleines, indépendantes, intactes, d’un sens complet et distinct, comme l’y chinois.
Œuvres complètes de Molière Nouvelle édition revue, annotée et précédée d’une introductionPar M. […] Taschereau, le premier biographe copieux, avait ouvert la voie en rassemblant dès 1825 tout ce qu’on savait sur Molière, et en ajoutant ou corrigeant depuis à chaque édition nouvelle qu’il donnait de cette ample et complète biographie. […] Molière, à cette date, devait être en plein dans son cours d’études qu’il fit, comme on sait, excellentes et complètes, jusqu’à être reçu avocat très probablement. […] Il avait acquis d’abord une expérience pratique du monde aussi complète que possible, et désormais aucun terrain, pas même celui de la Cour, ne serait si glissant qu’il y perdît l’équilibre.
Mais une lecture longue, continue, complète, n’est possible à la plupart même des gens instruits que lorsqu’elle est facile, et l’une des causes qui ont le plus retardé chez nous l’introduction des idées essentielles nées à l’étranger, ç’a été la lenteur des traductions ou importations. […] Autant vaudrait encore se donner le soin de faire à l’avance une comédie, une tragédie complète, quand il n’y a ni acteurs pour la monter, ni amphithéâtre pour contenir les spectateurs ? […] L’ouvrage complet n’a pas moins de dix-neuf volumes. […] On devrait bien une bonne fois, pour édifier la moyenne des gens instruits qui, chez nous, sont si en retard sur les grosses questions et à qui il convient d’offrir les idées sans trop de fatigue, nous traduire exactement et au complet les Prolégomènes de Wolf, qui, dans leur latin original et serré, sont d’une lecture assez rude ; ou les environnerait de notes, d’éclaircissements ; on y joindrait l’indication des travaux qui en sont dérivés et qui s’y rattachent.
L’état mental de la majorité du monde sur ces questions et ces phénomènes est d’accord avec les vraies solutions, bien que tel ou tel individu puisse en être très éloigné pour la complète intelligence ; mais on n’a pas à revenir du tout au tout ; on n’a pas à dissiper des monstres, des chimères, des dragons armés, des préventions ennemies. […] Vinet, c’est l’absence complète du sentiment religieux : ce sujet magnifique n’a pu fournir à son auteur le moindre mot, le plus léger aperçu de philosophie ou de cosmologie religieuse. […] dans une religion complète ; il déclare que, grâce à M. […] On les trouvera résumés et exposés au complet dans deux conférences faites à Angoulême, en mars 1865, et publiées sous ce titre : Galilée, sa mission scientifique, sa vie et son procès (Poitiers, 1865).
Chéruel a établi une biographie du duc, la plus exacte et la plus complète qu’on ait jusqu’ici ; il a ensuite examiné la valeur du témoin et la confiance qu’il mérite à titre d’historien. […] On est même allé jusqu’à contester cette entière probité et délicatesse qu’aucun des contemporains n’avait soupçonnée, et, s’autorisant d’un passage des Mémoires du duc de Luynes, on a dit que « l’incapacité complète de Saint-Simon en matière d’affaires ne l’empêcha pas, à un moment donné, de faire perdre cinquante pour cent à ses créanciers, en substituant habilement 40,000 livres de rente à sa petite-fille, la comtesse de Valentinois ». […] » Nous en serions le plus souvent à répéter des éloges officiels et convenus, à compulser des jugements timides et neutres, ou même à accepter, avec les années, de ces réhabilitations complètes qui tendent toujours à se faire tôt ou tard par la découverte de certains papiers. […] Chéruel, en m’arrêtant un moment sur Saint-Hilaire, auteur de Mémoires qu’il aime à citer, Mémoires trop peu connus et dont il nous signale, à la Bibliothèque du Louvre, un manuscrit plus exact et plus complet que l’imprimé.
Ce n’est pas un livre, à proprement parler : si l’auteur avait voulu suivre toute l’histoire du grotesque dans notre littérature et nous donner une galerie complète, ou du moins nous faire toucher les anneaux essentiels de la série, il s’y serait pris autrement. […] En voilà assez pour montrer que l’auteur n’a cherché, dans le titre donné à son livre, qu’une sorte d’étiquette suffisamment accommodée à la plupart de ses portraits, et que ce n’est pas un sujet, un cadre complet qu’il s’est à l’avance proposé de remplir. […] Il suffit d’ouvrir, de feuilleter, de lire çà et là ces volumes, pour prendre aussitôt du vieux Colletet une idée plus complète, plus vraie ; on ne le connaît qu’alors dans toute sa bonhomie et toute sa culture gauloise. […] Au tome V de l’édition in-8° des Critiques et Portraits (1839) on trouverait quelques pages que nous ne reproduirons pas ici, non pas que nous ayons beaucoup à y rétracter ; nous n’y corrigerions guère qu’une honteuse inadvertance qui nous a fait placer (page 535) l’exil d’Andromaque en Thrace au lieu de l’Épire ; mais, si l’ensemble de notre jugement reste le même, il y aurait à ajouter que, dans son recueil de Poésies complètes (1815), M.
Le Miracle de Théophile, dans Rutehouf, Œuvres complètes, éd. […] On y trouvera une bibliographie très complète du sujet, jusqu’à la date où l’ouvrage a été publié. […] Éditions : Adam de la Halle, Œuvres complètes, éd. […] Deschamps, OEuvres complètes, éd.
Ces idées couraient le monde et pénétraient jusqu’à Rome, où elles inspiraient un cycle de poêmes prophétiques, dont les idées fondamentales étaient la division de l’histoire de l’humanité en périodes, la succession des dieux répondant à ces périodes, un complet renouvellement du monde, et l’avénement final d’un âge d’or 147. […] Il lui fallut un renouvellement complet, une révolution prenant le globe à ses racines et l’ébranlant de fond en comble, pour satisfaire l’énorme besoin de vengeance qu’excitaient chez lui le sentiment de sa supériorité et la vue de ses humiliations 153. […] Tout peuple appelé à de hautes destinées doit être un petit monde complet, renfermant dans son sein les pôles opposés. […] Une absence complète du sentiment de la nature, aboutissant à quelque chose de sec, d’étroit, de farouche, a frappé toutes les œuvres purement hiérosolymites d’un caractère grandiose, mais triste, aride et repoussant.
Le monument du tombeau de Napoléon ne sera complet que lorsqu’on y aura joint l’édition nationale de ses œuvres. Quoi qu’il en soit, le gouvernement prussien et le roi régnant ont pensé qu’il y allait de leur honneur de publier un recueil complet des écrits de l’homme qui fut tout ensemble le plus grand roi et le premier historien de son pays. […] Enfin, s’il est permis d’entrer dans ces particularités, qui ne laissent pas d’avoir leur importance pour le lecteur, je me plaindrai, au nom de la France, qu’il n’existe pas à Paris un seul exemplaire complet des volumes jusqu’ici publiés. […] Dans une appréciation complète et impartiale de Frédéric, il convient de tenir compte des faits sur lesquels M.
« Enfin il est complet : hypocrite, égoïste, fanfaron du vice, en tout le contraire du Décadent. » J’avais autrefois essayé dans Le Décadent un parallèle entre les deux types. […] D’autre part, notre journal ayant interrompu sa publication, il y eut dans nos rangs un désarroi complet. […] Il laisse à son tailleur une autonomie complète. […] « Le sens esthétique étant le mode le plus élevé de la jouissance et participant du fonctionnement régulier des autres sens, pour en assurer à tous les hommes le développement complet, nous devons réclamer pour chaque individu la plénitude des jouissances matérielles.
De tout temps il avait eu une bibliothèque philosophique des plus complètes, — la plus complète, je crois bien, qui existe. […] « Dans sa jeunesse, il a fait longtemps une illusion complète à ses premiers amis et disciples ; il régnait sur eux, il les poussait aux grandes choses, aux grands travaux, aux nobles pensées, voire même aux conspirations généreuses.
. — Poésies complètes (1857) […] Non pas qu’en prenant ce petit livre pour prétexte de quelques considérations générales, je veuille dire qu’il n’a que la valeur d’un prétexte : jamais le talent de l’auteur des Cariatides et des Stalactites n’a été ni plus complet, ni plus puissant ; jamais ce but qu’il a constamment poursuivi, de la correction dans la forme, et surtout de la correction dans l’imprévu, n’a été mieux atteint. […] Évidemment, il y a là une inégalité, une injustice, un fatum… On peut différer de sentiment sur la poésie de M. de Banville et sur la nature de ses inspirations ; mais ce qu’on ne peut méconnaître, dès la première lecture, c’est que l’effort est complet, et qu’aucune négligence, aucune transaction ne s’est interposée entre le poète et son but… Des deux grands principes posés au commencement de ce siècle, la recherche du sentiment moderne et le rajeunissement de la langue, M.
Chapitre III : Sentiments et Volonté I Les doctrines de l’école expérimentale d’Angleterre sur la psychologie des sentiments, des émotions, des phénomènes affectifs en général, ne semblent pas aussi précises ni aussi complètes que sur la question des sensations et des idées. […] Bain, si complet d’ordinaire, ne lui consacre que deux pages. […] La liste qui en est donnée ci-dessus, n’est ni exacte ni complète ; mais cela importe peu pour l’ensemble de la doctrine.
Il y eut, au sortir de la Terreur, division persistante et schisme ; mais, lorsque enfin la réunion se fit, jamais la Comédie-Française ne parut plus au complet ni plus brillante qu’à la veille de Brumaire et en ces années du Consulat. […] Et tout alentour, que de cercles délicats sans lesquels l’épreuve d’un bon ouvrage n’était pas complète ! […] De nos jours la dispersion est complète ; elle ne l’était pas encore sous la Restauration.
L’individualisation, la spécialisation ont eu pour résultat premier, le divorce complet qui semble à l’heure actuelle officiellement proclamé, non seulement entre des esprits de haute valeur littéraire, mais entre les genres littéraires eux-mêmes, ceux-là qu’on voyait aux grandes époques se développer de concert. […] On vit l’art humain, l’art complet, dissocié, scindé en deux tronçons distincts, se croyant l’art chacun, chacun insoucieux de l’autre. […] Dans une intéressante préface à la réédition complète de ses œuvres, M.
Voici un livre d’observateur sur le vif, de voyageur en dehors des livres, d’homme qui a fait le sien à la sueur de son front et à la poussière de ses sandales, qui a vécu dix ans dans le pays dont il parle, plongé dans les difficultés de la langue de ce pays et dans le secret de ses mœurs, et qui, de la plus haute moralité, — de cette moralité de prêtre qui donne à la parole humaine, toujours suspecte quand elle nous revient de si loin, l’autorité qu’elle doit avoir pour être acceptée, — nous apporte sur la Chine un de ces renseignements, éclairés et complets, tels qu’on n’en avait pas revu depuis la publication des Lettres édifiantes. […] La pureté, la grandeur de leur intention, l’absence complète d’orgueil et de pédantisme (car le pédantisme est de l’orgueil, sous sa plus laide forme, il est vrai), le désintéressement de tout ce qui n’est pas la gloire de Dieu et son triomphe, voilà ce qui rompt et assouplit le prêtre catholique, et fait de lui cette merveilleuse organisation domptée qui se ploie aisément à toutes les coutumes et le rend propre à toutes les fonctions. […] Ce fut cette raison qui le décida à jouer cette grande comédie qu’on peut appeler une comédie de caractère (car il en faut beaucoup pour la jouer), et dont les scènes, multipliées en deux gros volumes, toujours variées et toujours nouvelles, eurent le succès le plus triomphant et le plus complet.
En Angleterre, les partis politiques qui avaient conservé leurs formes religieuses même sous la Restauration, et qui s’étaient successivement brouillés ou réunis, selon leurs intérêts, finirent par s’entendre, en haine du papisme qui les opprimait, et la Révolution de 1688 aboutit au triomphe complet de l’anglicanisme, à la tolérance pour les non-conformistes protestants, à la proscription contre les catholiques. […] Les préjugés religieux et sociaux, les privilèges, les inégalités de tous genres consacrées, l’oubli complet de cette classe du peuple qui ne possède rien, nulle portée rationnelle, rien de philosophique : ce sont les caractères restrictifs de cette Révolution utile et relativement glorieuse.
Quatre périodes historiques y sont plus particulièrement traitées : 1° La période de la philosophie orientale, dans laquelle les spéculations de la philosophie brahminique et chinoise sont exposées par une plume très au courant des plus récentes connaissances ; 2° la période de philosophie grecque, fort complète aussi, et embrassée avec une sérieuse intelligence des grands systèmes ; 3° la période chrétienne qui comprend les Pères des cinq premiers siècles ; 4° le moyen âge dans ses philosophes contemplatifs ou scolastiques. […] Le célèbre auteur écossais, dans cet écrit qui présente l’ensemble complet de ses observations et de sa doctrine philosophique morale, développe ce qu’il n’avait fait qu’indiquer sommairement pour ses élèves dans ses Esquisses de philosophie morale, que M.
. — Œuvres complètes, tome I. Poésie (1898). — Œuvres complètes, tome II.
Ce livre étant un Manuel — je dirais presque un Aide-Mémoire — j’ai d’ailleurs disposé ces Notes de façon que chacune d’elles fût en son genre, et dans son cadre un peu étroit, mais aussi nettement délimité que possible, l’esquisse ou le « sommaire » d’une étude complète ; et, naturellement, j’ai proportionné les dimensions de cette étude, aussi mathématiquement que je l’ai pu, à la véritable importance de l’écrivain qui en était l’objet. […] On trouvera donc, à la fin de chacune de ces notices, l’indication presque complète des œuvres, et des meilleures éditions des œuvres de chaque écrivain, avec leur date ; et, en tête, l’énumération des principales sources auxquelles on pourra, si l’on le veut, se reporter.
Mais on comprend que ces choses ne peuvent être complètes que sous la loi chrétienne. […] Je suis obligé de renvoyer de nouveau à l’ouvrage qui complète celui-ci, de même que pour la grande question sur les dynasties, qui se présente également, sous toutes les formes, dans l’Orphée, dans l’Homme sans nom, et à la fin du volume précédent.
Au contraire, Carmen ne serait pas complète sans son mari, et le combat contre le borgne est le premier acheminement au meurtre de Carmen. […] Il n’arrive pas à la synthèse de l’intelligence et du sentiment, qui rend seule la vie, exprime l’homme complet dans son fond le plus obscur connue dans son être le plus conscient. […] Balzac est incomparablement plus complet comme psychologue. […] J’ai eu, tout jeune, un pressentiment complet de la vie. […] » — Ce sont là des observations, exactes ou inexactes, complètes ou incomplètes ; ce ne sont pas des expérimentations.
De tous les obus allemands qui pleuvaient sur mon quartier, le plus lourd, c’était encore pour moi ses Œuvres complètes. […] L’incompréhensibilité dans le pompeux et le faux y est complète. […] … Chapitre VII : la science Le Gœthe littéraire, — le Gœthe de la traduction des Œuvres complètes, de M. […] Seulement, cette étude ne serait pas complète sur cet homme qui se croyait complet si je ne disais pas un mot du savant qui était sous le littérateur, en Gœthe, et de l’homme, enfin, qui était sous le littérateur et le savant ; car l’homme fait partie du génie ou du talent qu’on a, et, je le prouverai à propos de Gœthe : les hommes qui ne sont pas plus grands que leur génie n’ont pas un génie qui soit vraiment grand. […] Porchat, aux fortes bricoles d’Auvergnat-traducteur, s’est attelé à la rude charretée des Œuvres littéraires… complètes !
Cela complète et arrête sa personnalité d’un trait définitif. […] Peu s’en est fallu qu’il ne trouvât la formule complète et qu’il ne la réalisât. […] Où est l’affirmation pleine et complète de la personnalité ? […] Ils se persuadent qu’ils ont tout mis dans un tableau, que l’œuvre est définitive et complète. […] J’en arrivais à penser que, s’il n’avait pas tué, ce gaillard n’aurait pas été complet.
On y trouve, par exemple, la réhabilitation presque complète de Ronsard, que le romantisme croit avoir inventé depuis ; on y découvre, à bien des points de vue, les théories futures du romantisme. […] Tâchons d’abord de vous donner un caractère général de sa vie et de son théâtre, Ouvrez Molière, messieurs, ouvrez-le dans une édition complète, tout à fait complète de ses œuvres, et qui contienne sa première pièce informe : La Jalousie du Barbouillé. […] Vous pouvez maintenant passer toute sa vie en revue, vous n’y trouverez pas place pour trois mois de satisfaction véritable et complète. […] Peut-être outrait-il ce côté du rôle ; mais, ce qu’il y a de certain, c’est que, pour le rendre complet, il faut le jouer en comédie et en drame à la fois. […] Vous savez tous les droits dont le père de famille était investi à Rome : droit de vie et de mort, complet, absolu, réel, sur tous les membres de la famille.
Ballanche a pu retrancher le livre du Sentiment de son œuvre complète sans se montrer trop sévère. […] Pour moi, le plus complet, le plus fidèle et satisfaisant résumé de sa doctrine est encore la Vision d’Hébal où le prisme poétique réfracte pourtant chaque idée. […] Ballanche fit une grande maladie pendant laquelle plusieurs des symptômes antérieurs, tels qu’ils sont décrits dans Hébal, se reproduisirent ; mais, au sortir de cette nouvelle crise, son organisation fut comme un instrument plus complet et plus monté aux vastes œuvres ; il mit encore davantage son âme et sa substance intime dans chacune de ses pensées. […] Heureux si, à défaut d’une exposition complète de système, cette étude de biographie psychologique a insinué à quelques-uns la connaissance, ou du moins l’avant-goût, d’un homme dont la noble ingénuité égale la profondeur, et si cette explication intérieure et continue que nous avons cherché à démêler en lui peut servir de prolégomènes en quelque sorte à ses prolégomènes ! […] Il ne connaissait aucune des littératures étrangères, excepté les poëtes italiens et le philosophe Vico ; mais sa familiarité avec toutes les délicatesses et les finesses de la littérature française était complète, et le ton de sa conversation avait la saveur que donnent l’habitude et la contemplation du beau et du parfait dans l’art.
… Nous sommes ici en plein Delacroix, c’est-à-dire que nous avons devant les yeux l’un des spécimens les plus complets de ce que peut le génie dans la peinture. […] — Quoi de plus complet que ces deux figures et cette meule ? […] Planet a évidemment assez de talent pour faire une autre fois un tableau complet. […] Bosio ne nous montre pas à chaque fois des morceaux aussi complets que celui qui est au Musée du Luxembourg, et que son magnifique buste de la reine. […] Étex n’a jamais rien pu faire de complet.
Quelle que soit l’espèce d’attention, involontaire ou volontaire, elle opère toujours de même ; l’image d’un objet ou d’un événement est d’autant plus capable de résurrection et de résurrection complète, qu’on a considéré l’objet ou l’événement avec une attention plus grande. […] Tel est aussi le cas fréquent et bien constaté de soldats qui, dans la fougue de la bataille, ne remarquent pas leur blessure, et celui des extatiques, des somnambules, des personnes hypnotisées. — Tous ces exemples authentiques et toutes ces métaphores du langage mettent en lumière le même fait, à savoir l’annulation plus ou moins universelle et complète de toutes les sensations, images ou idées, au profit d’une seule ; celle-ci est persistante et absorbante, produite et prolongée avec toute la force qui, d’ordinaire, se disperse entre plusieurs. […] La seconde cause des réviviscences longues et complètes est la répétition elle-même. […] Mais quel que soit le phénomène, rudimentaire et normal, ou anormal et complet, il montre comment nos images, en se liant, composent ce groupe qu’en langage littéraire et judiciaire on appelle la personne morale. […] « Chez les individus qu’on hypnotise deux fois, nous voyons survenir, au réveil, l’oubli complet des pensées et des actes artificiellement produits, tandis qu’ils en retrouvent le souvenir distinct quand ils rentrent dans l’état artificiel.
Tel mouvement de l’esprit humain a eu déjà ses phases complètes en Angleterre ou en Allemagne quand il vient se reproduire et trop souvent s’exagérer en France. […] Et que dites-vous de phrases comme celle-ci : « Il semblait perdu dans un de ces bonheurs complets, n’appartenant sans doute qu’aux occupations médiocres, qui amusent l’intelligence par des difficultés faciles et l’assouvissent en une réalisation au-delà de laquelle il n’y a pas à rêver » ? […] Le tableau est bref, mais complet. […] « Notre auteur, dit-il, passe un peu trop légèrement sur une si prodigieuse défaite, comme si c’était une bagatelle, et cependant c’est une affaire si complète et si décisive que je ne pense pas qu’on en ait vu de semblable. […] Et ce n’est pas seulement sur la bataille des défilés de la Hache qu’il a des informations si complètes ; cette Carthage dont les historiens romains parlent trop peu, ce sénat de marchands praticiens, cette religion monstrueuse et subtile, ces temples hideux, ces divinités infâmes, les mœurs publiques, les mœurs privées, tout enfin lui a été révélé avec la plus minutieuse exactitude.
Nous pouvons, pendant que nous percevons du blanc, imaginer du rouge, mais non percevoir du rouge ; cela prouve que l’image a son milieu cérébral et mental différent de la perception complète. […] C’est l’habitude, tantôt à l’état naissant, tantôt plus ou moins complète, qui se révèle à elle-même dans la conscience par un sentiment spécial, et ce sentiment spécial fait le fond de la reconnaissance. […] « Je sentais que, déjà auparavant, étant couché ici, dans ce même lit, on était venu et on m’avait dit : Millier est mort. » Le cas de fausse mémoire le plus complet, selon Th. […] Au reste, toute explication complète est impossible dans l’état actuel de la science, mais ces cas maladifs nous font comprendre que l’apparence du familier et du connu tient à un certain sentiment aussi indéfinissable que l’impression du bleu ou du rouge, et qu’on peut considérer comme un sentiment de répétition ou de duplication. […] Au contraire, ils viennent se résumer dans une synthèse de plus en plus complète, qui n’est autre qu’une sensibilité de plus en plus riche et de plus en plus intuitive.
Tandis que le son extérieur peut aller s’affaiblissant graduellement jusqu’à devenir imperceptible à nos oreilles, le son intérieur est toujours perceptible ; il peut s’exalter, sous l’influence d’une excitation interne ; mais l’apathie la plus complète ne peut l’affaiblir. […] En effet, si nous considérons d’abord les habitudes élémentaires qui la composent, nous trouvons chacune d’elles parfaite en soi ; car elle passe à l’acte par intervalles, au moment même où sa réalisation est devenue un besoin de l’esprit ; son acte est toujours complet, sans lacune : un mot commencé n’est jamais interrompu avant la fin, ni simplifié par l’omission d’une syllabe médiane ; enfin cet acte est doué d’une intensité de conscience et d’une durée à peu près inaltérables ; — si maintenant nous envisageons ces différents actes dans leur succession, c’est-à-dire l’habitude totale, nous voyons qu’elle possède, avec toutes les qualités de ses composants, devenues siennes puisqu’ils la composent, une qualité que ceux-ci ne sauraient avoir : elle est souple, elle se plie de mille manières aux besoins incessamment variés de la pensée ; tandis que chaque mot est un tout indissoluble, les syllabes étant rivées les unes aux autres par ce lien de fer que Stuart Mill a appelé l’association inséparable, l’ordre des mots, au contraire, n’a rien de fixe ; sans doute ils s’appellent les uns les autres, mais non d’une manière inéluctable ; bien loin d’être réduite, comme une mendiante en haillons, à chanter toujours le même air, l’âme est un improvisateur infatigable ; avec des matériaux toujours les mêmes, elle construit incessamment des composés nouveaux. […] En signalant le rôle de l’attention, nous n’avons pas prétendu donner de la parole intérieure une explication complète. […] [« Une soirée perdue », publiée dans la RDM le 1er août 1840, Musset, Poésies complètes, « Pléiade », op. cit. […] citation légèrement inexacte de la « Nuit de mai » de Musset, Poésies complètes, « Pléiade », op. cit.
Évidemment il est devenu la proie d’une hallucination complète ! […] Si la réhabilitation d’une pareille femme n’est pas complète et reste équivoque, elle n’a pas de sens, ou, ce qui est pis, elle en aura un qui sera dangereux. […] On a exagéré bien probablement sur Cartouche, mais il n’en reste pas moins un coquin assez complet, et si on a exagéré sur Mme Du Barry, nous croyons qu’elle restera aussi une coquine assez complète. […] Certes, nous ne croyons pas que jamais démence ait été plus complète et qu’il soit besoin de faire saillir, même pour des enfants, s’il en est qui nous lisent, les différences de moralité, de situation et de génie, qu’on verra toujours entre ces deux femmes, dont l’une est la gloire de son sexe et dont l’autre… assurément n’en est pas l’honneur !
Il n’y a pas de croyance entière, pas de certitude complète si on n’est pas disposé à agir d’après ce qu’on a senti et subi, ou d’après ce qu’on se représente. […] Il résulte de ce qui précède que l’affirmation complète suppose une direction de l’action, conséquemment une direction de la volonté. […] C’est pour cela que la pensée suppose, physiologiquement, un courant nerveux qui aboutit non à un mouvement extérieur et complet, mais à un mouvement interne du cerveau qui en est le début. […] Ce mouvement n’a besoin que d’être continué sans être infirmé pour devenir une généralisation complète, c’est-à-dire une complète union des représentations d’épingle et de piqûre indépendamment des temps et des lieux. […] En fait il n’y a ni sujet sans objet, ni objet sans sujet : la pensée complète est à la fois conscience immédiate et représentation, en d’autres termes, conscience et imagination.
Plusieurs faits m’ont amené à penser que l’atrophie plus ou moins complète de l’organe du vol chez un si grand nombre des Coléoptères de cette station doit résulter de la sélection naturelle, mais probablement combinée avec les effets du défaut d’exercice de cet organe. […] S’il en est ainsi, on conçoit donc que la sélection naturelle vienne constamment en aide au défaut d’exercice pour rendre l’atrophie de l’œil de plus en plus complète. […] Rien n’est plus commun que la soudure des parties homologues parmi les structures normales : telle est, par exemple, la soudure plus ou moins complète des pétales de la corolle en forme de tube. […] Quelques auteurs ont attribué ces différences à la pression, et la forme des graines produites par les fleurons complets de quelques Composées semble appuyer cette supposition. […] L’une est fondamentale et directe : c’est l’action du milieu ambiant, action toujours actuelle, continuée pendant la série complète des générations successives, et qui comprend comme conséquence l’usage ou le défaut d’exercice des organes, le changement des instincts et des habitudes, la concurrence vitale et ce qui s’ensuit.
Si, comme je le crois, on pouvait prouver qu’une habitude peut être héréditaire, dès lors la ressemblance entre ce qui à l’origine était une habitude et ce qui actuellement est un instinct deviendrait si complète, que toute distinction absolue s’effacerait entre l’une et l’autre faculté. […] Tout ce que je puis, c’est d’affirmer que certainement les instincts varient, soit en intensité, soit en direction, et jusqu’à disparition ou transformation complète. […] Mais le point le plus important à observer pour nous, c’est que ces neutres, bien que pouvant être classées en castes de différentes tailles, présentaient cependant une série complète de degrés de transition qui reliaient insensiblement ces castes l’une à l’autre, sous le rapport de la grandeur comme sous le rapport de la structure de la tête et des mâchoires. […] Comme il n’est en aucune façon certain que cette réversion eût lieu rapidement et d’une manière complète, il pourrait donc leur être utile que certains animaux, par suite de quelques variations d’instincts, remplissent auprès d’elles l’office de nos laitières. […] Au contraire, les peuples plus avancés entretiennent le nombre de leurs générations au complet avec un très-petit nombre de naissances, et une vie moyenne très longue.
Il y a eu, en 1800, une réaction sociale complète, et elle était, si l’on s’en souvient, assez motivée. […] Mais de nos jours, au milieu des respects et des hommages individuels et publics volontiers décernés à la religion, après le triomphe encore plus complet qu’espéré d’une politique conservatrice, venir réagir au delà dans le même sens et en passant outre, pousser par système et par mode à l’aristocratie, au despotisme, à l’ultramontanisme, c’est ne prouver autre chose que l’ennui de l’âme qui s’agite à vide et la vanité de l’esprit qui se monte à froid. […] L’anarchie entre les hommes de talent est complète ; chacun se fait centre, chacun se nomme roi, Mævius comme Virgile, Vadius comme Molière (si Molière et Virgile il y a) ; mais le Vadius et le Mævius, c’est-à-dire un peu de sottise, se glissent même sous la pourpre et la soie des plus grands et de ceux qui se croient le plus gentilshommes. […] Le déclassement est complet.
Le livre de Montesquieu est loin d’être complet et sans défauts. […] On pourrait signaler aussi de graves lacunes dans l’ouvrage de Montesquieu : l’absence complète de l’étude financière et économique, l’oubli constant de la religion romaine. […] Pour définir le despotisme, il a la Turquie, et sur la Turquie des relations de voyageurs plus ou moins complètes ou exactes. […] Œuvres complètes, éd.
. — L’idéal serait d’avoir une théorie complète du beau. […] A-t-il besoin de s’être fait une théorie complète de la beauté ? […] En un mot, le génie complet est puissance et harmonie, le génie partiel est ou puissance ou harmonie. » La formule à laquelle nous aboutissons dit la même chose en termes plus précis. […] On peut donc arriver de la sorte à un troisième classement qui complète les deux autres.
., et l’on verra combien le système solaire est hétérogène, comparé à la presque complète homogénéité de la masse nébulaire dont on le suppose sorti. […] « Finalement, les faits tendent à montrer que chaque espèce de progrès est de l’homogène à l’hétérogène, et que cela est parce que chaque changement est suivi de plusieurs changements. » L’interprétation complète du phénomène de l’évolution, présentée sous une forme systématique et dans un ordre synthétique se réduit, en résumé, aux propositions suivantes : Le principe fondamental de révolution est la persistance de la force : c’est de lui seul que tout se déduit. […] Par un progrès naturel, la classification va des ressemblances grossières à d’autres plus cachées ; dans les classes se forment les sous-classes suivant les degrés de dissemblance ; et l’esprit éliminant toujours le dissemblable, cherchant des ressemblances de plus en plus rigoureuses, tend finalement vers la notion de ressemblance complète qui suppose la non-différence. […] Le processus de classification, par un progrès qui lui est propre, tend vers la ressemblance complète ou égalité ; quand elle l’a atteinte la science est devenue quantitative.
Que l’on compare ces descriptions à celles de la maison de la Goutte-d’Or et du boulevard extérieur, à midi, dans l’Assommoir ; du retour du Bois dans là Curée, et de ce rose cabinet de toilette où Mme Saccard laisse de sa mince nudité, à mille autres tableaux encore prodiguement épars dans l’œuvre du peintre le plus complet de la vie moderne un même procédé sera reconnu, de séparer en tout spectacle ses nombreux composants réels, de les énumérer en un détail merveilleusement visible, de les recombiner par une phrase compréhensive de l’ensemble. […] Le romancier se borne d’habitude pour ce grossissement à décrire en détail l’ensemble exagéré, comme si ses sens le lui avaient présenté tel ; Mais parfois son penchant à l’énorme et au complet l’entraînent à user de procédés que leur contradiction avec ses doctrines rend intéressants. […] Comparant les fortes et complètes créations de son esprit aux êtres que ses sens lui montrent, apercevant le moment vital qu’il adore, la santé, la raison, la vertu, éparses, restreintes et mêlées en d’imparfaites manifestations, M. […] On peut imaginer un esprit enregistreur, éminemment apte à percevoir par les sens, à retenir et à se figurer les mille manifestations de la vie décrivant les objets, les physionomies et les caractères de la façon dont ils apparaissent par le détaillement de leurs parties et l’énumération %94de leurs actes ; parvenant, grâce à une accumulation de notes internes, à avoir d’une nation à une certaine époque une connaissance aussi complète que celle dont nous avons marqué les limites.
Henri Heine I15 La maison Lévy a commencé par les deux volumes : De l’Allemagne, la publication des œuvres complètes de Henri Heine, si impatiemment désirée de tous ceux qui, dans ce temps de prose, ont le courage et l’esprit d’aimer la poésie. […] Après des années, c’est par cet ouvrage sur son pays, sur l’Allemagne, que Henri Heine, mûri par la réflexion et par la souffrance, nous introduit à ses œuvres complètes, à l’ensemble de ses pensées, et voilà que nous trouvons, mêlés à un talent suprême, de telles modifications, de tels changements dans le fond même des choses et de l’intelligence, que la Critique — cette jaugeuse des forces spirituelles, qui met la main sur la tête et le cœur des hommes à travers les œuvres, — est obligée de s’y arrêter. […] Cet Hamlet de la poésie douloureuse du xixe siècle a eu le cœur d’abandonner sa pâle Ophélie, qui n’était malade et un peu folle que d’amour, pour une folle complète, la Philosophie athée des universités allemandes, pour l’affreux squelette vide de la logique d’Hegel le Fossoyeur ! […] II17 Pendant que nous parlions de Henri Heine18 avec le détail que mérite ce charmant génie, — cette rose à mille feuilles de facultés différentes, — qui fut poète, philosophe, historien et critique, encyclopédique comme Voltaire, triste et gai comme Sterne, et sceptique comme le xixe siècle tout entier, l’éditeur Lévy publiait sous le titre : De tout un peu, un volume de plus qu’il ajoutait aux livres déjà publiés des Œuvres complètes.
Œuvres complètes publiées d’après les imprimés et les manuscrits originaux, par M. […] Dans cette seconde, presque d’emblée, il nous apparaît armé au complet, puissamment et pleinement éloquent.
Il visait surtout son confrère Piorry, auteur d’une nomenclature des plus complètes. […] Répertoire complet des mots par les idées et des idées par les mots.
Que de temps, que d’études, que d’observations rectifiées l’une par l’autre, que de recherches dans le présent et dans le passé, sur tous les domaines de la pensée et de l’action, quel travail multiplié et séculaire, pour acquérir l’idée exacte et complète d’un grand peuple qui a vécu âge de peuple et qui vit encore ! […] Ainsi la créature nouvelle est à la fois stable et complète ; partant, sa structure, ses instincts et ses facultés marquent d’avance le cercle dans lequel s’agitera sa pensée ou son action.
Entre les deux opérations sont une infinité d’états intermédiaires qui occupent tout l’intervalle ; ces états relient la demi-vision intense à la notation sèche, par une série de dégradations, d’effacements, de déperditions, qui peu à peu ne laissent subsister de l’image complète et puissante qu’un simple mot. […] Deux sciences complètes, infiniment fécondes, reposent sur elle et ne sont efficaces que par là. — Que le lecteur me pardonne de l’avoir arrêté sur des remarques si simples.
Au surplus, ma complète ignorance de la vie réelle m’y rendrait tout à fait incompétent. […] Le but de la société est la réalisation large et complète de toutes les faces de la vie humaine.
La Légende des siècles, tome premier, in Œuvres complètes de Victor Hugo. […] * Lorsque je la revis, après que les deux anges L’eurent brisée au choc de leurs ailes étranges, Ce n’était plus ce mur prodigieux, complet, Où le destin avec l’infini s’accouplait, Où tous les temps groupés se rattachaient au nôtre, Où les siècles pouvaient s’interroger l’un l’autre Sans que pas un fît faute et manquât à l’appel ; Au lieu d’un continent, c’était un archipel ; Au lieu d’un univers, c’était un cimetière ; Par places se dressait quelque lugubre pierre, Quelque pilier debout, ne soutenant plus rien ; Tous les siècles tronqués gisaient ; plus de lien ; Chaque époque pendait démantelée ; aucune N’était sans déchirure et n’était sans lacune ; Et partout croupissaient sur le passé détruit Des stagnations d’ombre et des flaques de nuit.
Les tendances générales nous semblent être : Le retour à la simplicité, à la tradition française qui compte autant avec l’avenir qu’avec le passé, au respect des formes syntaxiques ; l’abandon presque complet du vers-libre qui a pourtant donné de beaux poèmes ; le dédain des émotions factices ; le souci du fait social sans toutefois lui laisser la prédominance ; la Renaissance de la critique. […] Nous avons essayé d’être aussi concis et aussi complets que possible.
Fidèle aux traditions qui la gouvernent, cette maison, historique elle-même, a voulu que le plus beau sujet historique qu’il y eût dans l’histoire de France fût traité avec une magistralité si grandiose et un ensemble si complet qu’après ce livre il n’y eût plus à revenir sur ce sujet, et que la matière en fût épuisée. […] C’est ainsi que tous les arts et même la musique font arabesque autour du livre majestueux qu’ils ornent et qu’ils parachèvent… Il n’y a certainement rien de supérieur à l’encyclopédisme de cette publication, mais ce n’est pas là, pour nous, le plus grand mérite de l’ouvrage, qui est mieux que complet par les renseignements puisqu’il est vrai par l’aperçu… La vérité, qui est toujours le but de l’Histoire, est, dans l’histoire de Jeanne d’Arc, plus difficile à atteindre que dans une histoire moins sublime et moins merveilleuse… L’histoire de Jeanne d’Arc est plus qu’humaine.
Le moment est venu de tenter une déduction méthodique et complète, d’aller puiser à leur source même, dans leur principe permanent et simple, les procédés multiples et variables du théâtre comique. […] Il nous suffira alors de passer aux caractères opposés pour obtenir la formule abstraite, cette fois générale et complète, des procédés de comédie réels et possibles. […] Car un mot d’esprit nous fait tout au moins sourire, de sorte qu’une étude du rire ne serait pas complète si elle négligeait d’approfondir la nature de l’esprit, d’en éclaircir l’idée. […] Prenez le mot, épaississez-le d’abord en scène jouée, cherchez ensuite la catégorie comique à laquelle cette scène appartiendrait : vous réduirez ainsi le mot d’esprit à ses plus simples éléments et vous aurez l’explication complète. […] Les moyens de transposition sont si nombreux et si variés, le langage présente une si riche continuité de tons, le comique peut passer ici par un si grand nombre de degrés, depuis la plus plate bouffonnerie jusqu’aux formes les plus hautes de l’humour et de l’ironie, que nous renonçons à faire une énumération complète.
Et le poète complète ces réflexions par le récit de son aventure personnelle, un jour qu’il entend dans la rue un vitrier. […] Lui, qui avait prêché le détachement complet des choses du monde, et qui faisait profession de ne croire à rien, il s’attache à une œuvre de pensée et il croit à la beauté plastique. […] À quel propos cette désertion si complète et, en apparence, si inexplicable ? […] À notre avis, il y a là une erreur complète. […] Comment alors n’a-t-il pas compris la faute où il tombait en rédigeant à son tour tout un code prosodique plus complet, plus minutieux, plus rigide qu’aucun de ceux précédemment édictés ?
Œuvres complètes publiées d’après les imprimés et les manuscrits originaux, par M. […] La nouvelle édition que j’annonce de ses Œuvres complètes en est un résultat. […] L’important, avec Bossuet, est de bien saisir la forme particulière à son esprit, à cette intelligence si vaste d’ailleurs et si complète pour l’ordonnance et pour l’expression ; je voudrais me la représenter mieux que par des aperçus, et la réfléchir dans son plein.
Soustrait à toute inspection, à tout contrôle officiel, le régime intellectuel des grands séminaires est celui de la liberté la plus complète : rien ou presque rien n’étant demandé à l’élève comme devoir rigoureux, il reste en pleine possession de lui-même ; qu’on joigne à cela une solitude absolue, de longues heures de méditation et de silence, la constante préoccupation d’un but supérieur à toutes les considérations personnelles, et on comprendra quel admirable milieu de pareilles maisons doivent former pour développer les facultés réfléchies. […] Cousin comme dangereuse tant qu’elle était dominante, demandent aujourd’hui qu’on la rétablisse au complet, même dans les collèges, et qui cependant ne veulent d’aucune des conséquences qu’elle a autrefois amenées et qu’elle peut amener encore. […] Certes, l’homme qui s’exprime ainsi n’est pas irréligieux : il me paraîtrait même conserver et introduire dans sa conclusion dernière une légère part de mysticisme ou d’indéterminé sous le nom d’idéal ; et je serais plutôt tenté, quand je considère l’histoire du monde, la vanité de notre expérience, la variété et le recommencement perpétuel de nos sottises ; quand je viens à me représenter combien de lacunes en effet dans ce cabinet des types et échantillons qu’il appelle magnifiquement la conscience du genre humain, combien de pertes irréparables et que de hasard dans ce qui a péri et ce qui s’est conservé, combien d’arbitraire et de caprice dans le classement de ce qui reste, et que ce restant dont nous sommes si fiers, si l’on excepte les tout derniers siècles qui nous encombrent, et dont, nous regorgeons, n’est, en définitive, qu’un trésor composé d’épaves comme après un naufrage ; — quand je me représente toutes ces interruptions, ces oublis, ces brusqueries et ces croquis de souvenirs, ces ignorances complètes ou ces à-peu-près, et à vrai dire, ces quiproquos qui ne sauraient pourtant revenir tout à fait au même, — je serais, je l’avoue, plutôt tenté de trouver que M.
Il est une molécule vivante, incessamment excitée et modifiée par l’organisme social dont elle fait partie intégrante ; arrêter la molécule, la monade, au point où on la trouve, la détacher du tout, la soumettre au microscope ou au creuset expérimental, la retourner, la décomposer, la dissoudre, et conclure de là à la nature et à la destinée du tout, c’est absurde ; conclure seulement à la nature et à la destinée de la molécule, c’est encore se méprendre étrangement ; c’est supprimer d’abord, dût-on y revenir plus tard et trop tard, c’est supprimer le mode l’influence que l’individu reçoit du tout, à peu près comme Condillac faisait pour les détails organiques de sa statue, qu’il recomposait ensuite pièce à pièce sans jamais parvenir à l’animer ; c’est, comme lui, par cette suppression arbitraire, rompre l’équilibre dans les facultés du moi et se donner à observer une nature humaine qui n’est plus la véritable et complète nature ; c’est décerner d’emblée à la partie rationnelle de nous-mêmes une supériorité sur les facultés sentimentale et active, une souveraineté de contrôle qu’une vue plus générale de l’humanité dans ses phases successives ne justifierait pas ; c’est immobiliser la monade humaine, lui couper la source intarissable de vie et de perfectibilité ; c’est raisonner comme si elle n’avait jamais été modifiée, transformée et perfectionnée par l’action du tout, ou du moins comme si elle ne pouvait plus l’être ; c’est supposer gratuitement, et le lendemain du jour où l’humanité a acquis la conscience réfléchie de sa perfectibilité, que l’individu de 1830, le chrétien indifférent et sans foi, ne croyant qu’à sa raison personnelle, porte en lui, indépendamment de ce qui pourrait lui venir du dehors, indépendamment de toute conception sociale et de toute interprétation nouvelle de la nature, un avenir facile et paisible qui va découler, pour chacun, des opinions et des habitudes mi-partie chrétiennes, mi-partie philosophiques, mélangées à toutes doses. […] Bien que ce rapport ne soit point nécessairement un lien de plus de l’homme avec le monde, puisque dans le cas du christianisme c’était du mépris et un complet détachement, toutefois la conception nouvelle qui établit ce rapport tend toujours à se réaliser socialement ; elle s’empare en souveraine de l’existence actuelle de l’homme ; elle le prend et l’enserre de ses plis et replis en cette vie, sans lui donner relâche ni trêve ; elle l’associe sous une forme plus saisissante et plus large à la fois que toutes les formes qui ont précédé ; elle le presse et le soulève tour à tour de tout le poids d’une institution forte et sainte. […] Mais toutes les religions ont été inet complètes et passagères, et par conséquent Dieu n’a point parlé dans ces révélations ; car la véritable eût été infaillible et éternelle. » D’où M.
. — Il nous paraît difficile d’admettre à aucun moment une socialisation aussi complète de l’individu. […] À l’origine même des sociétés il n’y a jamais eu de parfait conformisme, de complète absorption de l’individualité, de parfaite soumission à la discipline du groupe115. […] D’abord l’individualisme uni-ciste est déjà virtuellement un effort vers une affirmation plus intense et plus complète de soi.
Guizot ont été à plusieurs reprises l’objet des études de la Revue, à mesure que les différents volumes paraissaient ; mais aujourd’hui que l’ouvrage peut être considéré comme complet, au moins dans sa partie philosophique39, il sera intéressant de l’étudier dans son ensemble, et il devient plus facile d’en apprécier la portée. […] A la vérité, l’homme porte en lui-même des notions et des ambitions qui s’étendent bien au-delà et s’élèvent bien au-dessus du monde fini, les notions et les ambitions de l’infini, de l’idéal, du complet, du parfait, de l’immuable, de l’éternel. […] Le système est grand, complet, bien lié et puissant.
Comme on ne saurait faire un inventaire, même à peu près complet, de tous les faits qui coexistent au sein d’une même société ou qui se sont succédé au cours de son histoire, on ne peut jamais être assuré, même d’une manière approximative, que deux peuples concordent ou diffèrent sous tous les rapports, sauf un. […] Or, non seulement un inventaire aussi complet n’est pas possible, mais encore les faits qu’on accumule ainsi ne peuvent jamais être établis avec une précision suffisante, justement parce qu’ils sont trop nombreux. […] Malgré ses lacunes, l’histoire de l’humanité est autrement claire et complète que celle des espèces animales.
Une aussi énergique assurance ne peut provenir que de deux causes ; soit de la connaissance approfondie de sa valeur et de sa force, soit de l’ignorance complète de son état réel. […] Si l’orateur les eut prononcées un drapeau à la main, l’effet eut été plus complet encore sur son auditoire ; telles qu’elles furent dites néanmoins, elles m’ont extraordinairement frappé. « Réjouissons-nous ! […] Si on nous prouve par des chiffres et par des faits officiels que nous sommes inférieurs sur tels points, il nous sera désormais impossible, à moins de folie complète, de prétendre à la supériorité universelle et providentielle.
Alors votre puissance sera complète, et nul ne protestera contre elle. […] Il tomba dans une disgrâce complète, et fut pendant sept ans sevré de toute espèce de travaux. […] Cela se comprend facilement, si l’on veut considérer que Delacroix est, comme tous les grands maîtres, un mélange admirable de science, — c’est-à-dire un peintre complet, — et de naïveté, c’est-à-dire un homme complet. […] Des gens qui se donnent si largement le temps de la réflexion ne sont pas des hommes complets ; il leur manque une passion. […] Rien d’absolu : — ainsi, l’idéal du compas est la pire des sottises ; — ni de complet : — ainsi il faut tout compléter, et retrouver chaque idéal.
Cette création de soi par soi est d’autant plus complète, d’ailleurs, qu’on raisonne mieux sur ce qu’on l’ait. […] La matière ne va pas jusqu’au bout, et l’isolement n’est jamais complet. […] Le besoin même qu’elle éprouve de se perpétuer dans le temps la condamne à n’être jamais complète dans l’espace. […] Nous estimons qu’il y a continuité ininterrompue entre l’évolution de l’embryon et celle de l’organisme complet. […] L’état d’un corps vivant trouve-t-il son explication complète dans l’état immédiatement antérieur ?
I La manière la plus complète et la plus sûre de faire une histoire littéraire générale de la France sans omettre aucun des éléments qui la constituent, serait de suivre la marche des Bénédictins, celle de M. […] Fauriel complète et corrige heureusement ce qu’il y a de systématique et quelquefois d’un peu court, d’un peu étroit et municipal dans les vues de M. […] Ce second travail est à faire, et ne sera possible (s’il l’est jamais) que lorsqu’on aura une grammaire et un dictionnaire complet de cette langue, si estropiée et simal figurée, même par les copistes du moyen âge. […] Littré promet de donner, d’ici à un an ou deux, un Dictionnaire complet de la langue française, y compris la vieille langue : le Glossaire de Roquefort n’est qu’une ébauche dès longtemps insuffisante. […] Le livre de M. de Chevallet, plein de faits, de considérations prudentes, incontestables, me paraît être l’œuvre la plus complète d’un homme sorti de l’école française et formé à la méthode de M.
Supposez cette représentation très intense, on est près d’une hallucination ; elle devient hallucination complète, si le sommeil approche ; en effet, c’est là son terme naturel ; on a vu que, si elle avorte, c’est grâce à une répression ou rectification qui survient et manquait au premier instant. Donc, au premier instant, c’est-à-dire pendant la perception extérieure, elle n’avortait pas ; donc il y avait alors une hallucination complète dont la conception conservée, la représentation surnageante, le fantôme posthume, est le reliquat. […] Tout ce que je conçois et affirme, c’est leur possibilité sous certaines conditions, et leur nécessité sous des conditions plus complètes. […] Peu à peu, à force d’expériences et de vérifications, nous avons restreint ce transport trop complet de nous-mêmes hors de nous-mêmes. […] Mais nous pouvons à bon droit attribuer une telle série à la pierre, et, à ce titre, elle est pour nous un être aussi réel, aussi complet, aussi distinct de nous, que tel homme ou tel cheval35.
Mais, plus le sentiment est profond et la coïncidence complète, plus la vie où ils nous replacent absorbe l’intellectualité en la dépassant. […] Il faut considérer que la philosophie, telle que nous la définissons, n’a pas encore pris conscience complète d’elle-même. […] Si je me donne deux côtés d’un triangle et l’angle compris, le troisième côté surgît de lui-même, le triangle se complète automatiquement. […] Plus cette transparence est complète, plus, dans les mêmes conditions, la répétition du même fait me paraît nécessaire. […] Une humanité complète et parfaite serait celle où ces deux formes de l’activité consciente atteindraient leur plein développement.
Il existe, il est vrai, deux autres traductions du même ouvrage, assez littérales et assez complètes, l’une de M. […] Bien qu’elle manque d’énergie et de vivacité, elle ne se résigne jamais à une complète modestie. […] L’historien et le poète prétendent tous les deux à une réalité complète. […] L’illusion poétique est plus complète et plus saisissante. […] Il suffit pour aimer, de posséder une organisation harmonieuse et complète.
L’absence complète d’imagination chez La Motte semble une qualité et un mérite de plus à Marivaux : « La composition de M. de La Motte tient de l’esprit pur, dit-il ; c’est un travail du bon sens et de la droite raison ; ce sont des idées d’après une réflexion fine et délicate, réflexion qui fatigue plus son esprit que son imagination. » Il le félicite d’être parfaitement étranger à l’enthousiasme, de ne se laisser jamais emporter, comme quelques autres, à un train d’idées ordinaires et communes, montées sur un char magnifique ; il lui accorde une vivacité toute spirituelle, d’une espèce unique et si fine qu’il est donné à peu de gens de la goûter. […] M. de Climal a acheté à Marianne un habit complet avec le linge le plus fin, et celle-ci l’essaye un jour de grande fête en allant à l’église, où elle s’arrange si bien dans son innocence qu’elle obtient toutes sortes de succès. […] La revanche est complète : il la croit coupable et s’éloigne : elle, innocente et fière, se hâte de rompre avec le protecteur hypocrite, M. de Climal ; et sa première pensée, après l’avoir congédié, est de lui renvoyer cette parure, cette robe et ce linge fin qu’il lui a donnés à si mauvaise intention. Elle se met donc à l’instant à s’en dépouiller ; mais elle s’en dépouille lentement, et, à mesure qu’elle avance, il lui vient des raisons pour retarder : elle est décidée à aller trouver le bon religieux qui l’a recommandée par mégarde au fourbe, et qui est son seul protecteur ; il faut qu’elle le voie à l’instant, et, pour cela, qu’elle garde sa robe, qu’elle reprenne même cette coiffe galante qui, se dit-elle, déposera à vue d’œil de l’intention perfide du corrupteur : enfin elle trouve bientôt un prétexte tout honnête et naturel pour reprendre au complet cet habit qu’elle venait de quitter et qu’il sera temps de rendre demain.
Laboulaye aurait pu faire quelque chose de plus utile encore que ce qu’il a fait, c’eût été de montrer l’homme complet en Benjamin Constant, de nous expliquer en quoi il avait de belles lumières et de grandes faiblesses ; en quoi il faillit ou varia même dans la défense des idées justes ; comment il manqua toujours d’autorité et d’une certaine considération qui ne suit pas toujours la popularité ; quelles circonstances indépendantes de sa volonté, et quels incidents (il y a toujours des incidents) reculèrent l’application de ses théories générales et absolues. Cela eût été plus profitable, plus pratique, mais aussi d’une analyse plus délicate et plus difficile, que de venir nous proposer ce publiciste distingué, tout simplement comme le parfait professeur de toutes les vérités politiques, comme le promulgateur et le prophète complet des institutions futures. […] — Lorsque, dix-huit ans après, Napoléon, à son retour de l’île d’Elbe, fit appeler Benjamin Constant aux Tuileries (14 avril 1815) et le désigna pour dresser et rédiger l’Acte additionnel, il semble vraiment n’avoir fait que renouer cette relation ancienne, en être tout d’un coup revenu en idée à ce Benjamin Constant antérieur, et avoir mis à néant et en complet oubli quatorze années d’hostilité déclarée et de guerre. […] Armand Carrel, dans le National du 12 décembre 1830, consacra quelques lignes à la mort de Benjamin Constant ; mais cet article où le journaliste se représente, lui et son parti, comme si pressés par les événements, qu’on n’a pas même le temps de pleurer et de célébrer ses morts, semble trop avoir pour but d’éluder un plus complet éloge.
Aujourd’hui je le juge en lui-même dans son développement entier et continu, dans sa nature d’artiste complète. […] Dans ce petit volume de 1830, si on le prend à part, en soi et non noyé, comme plus tard, au milieu des Poésies complètes, on surprend l’adolescence du talent qui se dessine dans toute sa grâce. […] Voilà tout le secret des littératures… » Les recettes de détail viendront après, une à une ; il suffira d’une seconde séance pour dévoiler au néophyte tous les arcanes du genre ; le catéchisme ultra-romantique sera donné au complet. […] En ces années, le poète chez Théophile Gautier était mûr et complet : il avait eu dès l’abord l’instrument ; il était allé aussi au fond de son inspiration ; il en avait fait le tour.
Art, science et métier, le sang-froid dans l’extrême péril, la liberté du jugement et la fermeté d’action au fort du combat, l’ensemble et le concert des grandes opérations, l’à-propos et le pied à pied de la tactique, il avait rêvé d’unir toutes ces qualités et toutes ces parties ; — tout un idéal complet du savant capitaine et du brave. […] On trouvera, dans la seconde partie de la Notice colonel Lecomte, la liste aussi complète que du possible (et elle est difficile à faire complète) de ces divers opuscules de circonstance, mais qui tous sont d’un extrême intérêt, même historique ; il s’y rencontre des faits et des particularités marquées qu’on ne retrouverait pas ailleurs. […] Ce que je puis dire, c’est que Jomini paraissait tenir beaucoup à ce Précis inédit, qui devait présenter la relation complète et dernière de ses propres années les plus critiques et les plus combattues.
Il est impossible, ce nous semble, d’apporter une érudition plus complète, mieux munie de tous les textes, de les mieux colliger, épuiser et discuter, de les passer à un creuset plus sévère que M. […] Quand on aura parcouru la longue série qui va de Desfontaines, par Fréron à Geoffroy, on saura sur toute la littérature voltairienne et philosophique un complet revers qu’on ne devine pas, à moins d’en traverser l’étendue. […] Mon Esprit des Journaux me rendait sur Buffon197 des dépositions originales qui ajouteraient un ou deux traits, je pense, aux complètes leçons de M. […] Mais c’est à dater de 89 surtout que les difficultés et les exigences du sujet se multiplieraient, et que le complet (littéraire et politique) deviendrait plus indispensable et plus insaisissable à la fois.
L’histoire n’est pas un miroir complet ni un fac-simile des faits ; c’est un art. […] Les documents se présentaient plus nombreux, plus complets, et éclairés par un sens historique tout neuf, par une comparaison très-attentive. […] Le sénat, c’était l’ancien ordre païen au complet, politique à la fois et religieux, la religion d’État par excellence, un Capitole ennemi et inexpugnable. […] L’extrême nonchalance s’allie au travail excessif, une sécurité complète aux périls les plus imminents.
Charles Eynard, à qui l’on doit déjà une Vie du célèbre médecin Tissot, prépare depuis longtemps une biographie complète de Mme de Krüdner. […] Eynard a chassé le nuage où la figure de Mme de Krüdner se dessinait : s’il y a lieu de discuter sur quelques points avec l’excellent et complet biographe, je ne craindrai donc pas de le faire. […] Remarquez que dès lors elle entrait dans sa seconde veine ; elle commençait à voir partout le doigt de Dieu ; et, même après avoir monté de la sorte ce-succès de Valérie, elle est toute disposée après coup à s’en émerveiller et à y dénoncer un miracle : « Le succès de Valérie, écrivait-elle à Mme Armand, est complet et inouï, et l’on me disait encore l’autre jour : Il y a quelque chose de surnaturel dans ce succès. […] Il croit à une transfiguration et à une régénération complète, là où je ne vois guère qu’une métamorphose.
C’est toujours la même absence, si complète qu’elle en devient étrange, du sentiment de la nature, en faisant de toute la nature, des bois, des prés, des eaux, la scène multiple et changeante du drame. […] L’histoire ne serait pas complète, en général, si les coups ne s’en mêlaient. […] Édition : Recueil général et complet (pas absolument complet) des Fabliaux des xiiie et xive s.
La question, en un mot, était de savoir si le vieil édifice, où tant de matériaux nouveaux demandaient à entrer se renouvellerait par une lente substitution de parties qui n’interrompît pas un instant son identité, ou s’il subirait une démolition complète pour être rebâti ensuite avec combinaison des nouveaux et des anciens matériaux, mais toujours sur l’ancien plan. […] L’analyse, en effet, n’existe que par la diversité des points de vue, et à condition que la science complète soit épuisée par ses faces diverses ; à chacun sa tâche, à chacun son atome à explorer, telle est sa maxime. […] Mais il se peut qu’un jour l’humanité arrive à un tel état de perfection intellectuelle, à une synthèse si complète que tous soient placés au point le plus légitimement gagné par les temps antérieurs et que tous partent de là d’un commun effort pour s’élancer vers l’avenir. […] Le négatif et le positif réunis forment le complet, ce qui ne désire plus rien.
Après avoir montré l’idée sociologique sous l’idée religieuse, Guyau a voulu faire voir qu’elle se retrouve aussi au fond même de l’art ; que l’émotion esthétique la plus complète et la plus élevée est une émotion d’un caractère social ; que l’art, tout en conservant son indépendance, se trouve ainsi relié par son essence même à la vraie religion, à la métaphysique, et à la morale. […] Mais l’union sociale à laquelle tendent la métaphysique, la morale, la science de l’éducation, n’est pas encore complète : elle n’est qu’une communauté d’idées ou de volontés ; il reste à établir la communauté même des sensations et des sentiments ; il faut, pour assurer la synergie sociale, produire la sympathie sociale : c’est le rôle du grand art, de l’art considéré au point de vue sociologique. […] Le roman psychologique lui-même n’est complet que s’il aboutit, dans une certaine mesure, à des généralisations sociales et humaines. […] Après une exposition complète des doctrines de Victor Hugo vient l’examen de celles que les successeurs d’Hugo, tels que Sully-Prudhomme et Leconte de Lisle, ont introduites dans leurs poésies.
Dès lors, moins précise, moins complète, la critique est devenue moins intéressante pour le public d’élite. […] Un de ses livres les plus complets, L’Art en silence, contient sur l’Esthétique de Stéphane Mallarmé, des pages d’une intelligence singulière, sa dernière « Étude », De Watteau à Whistler a soulevé une curiosité générale. […] Pour arriver à comprendre ainsi les œuvres et en jouir, une patiente et complète éducation artistique était nécessaire. […] Polti, — avec une éducation très complète de l’intelligence scénique, — le sens de la continuité, de l’influence et des ressorts d’une idée dramatique, idée que le ciel, la race, la terre ont créée.
C’est ainsi qu’il a jugé Byron en maître, et peut-être, dans toutes ses œuvres, n’a-t-il été grand critique, c’est-à-dire critique complet, que cette fois-là. […] C’est de la Critique dans un sens, puisqu’il s’agit d’appréciations et de choses de littérature, mais c’est bien plus étonnant qu’une Critique complète qui aurait dit le mot suprême, qui aurait brusquement tranché, pour n’y plus revenir, dans le vif des choses et de l’amour-propre. […] Cela est étonnant pour un homme d’action, grand à sa manière, — car l’intrépidité, quand elle est complète, constitue à elle seule une grandeur ; — mais c’est particulièrement incroyable de la part d’un Anglais, de ce pays du rang et de la hiérarchie, qui aurait dû être aussi fier de son intimité avec lord Byron que le boxeur Johnson lui-même aurait pu l’être de la sienne, s’il en avait écrit. […] Nisard n’a pas dans la main une de ces torchères qui jettent d’un seul flot sur une grande figure un de ces jours complets qui ressemblent à la clarté d’or de l’apothéose, mais il promène la lueur prudente de son flambeau sur toutes les parties de la fantastique et sublime image, et il les fait successivement saillir.
Vinet n’est que le premier de ceux qui paraîtront successivement, et qui nous offriront les Œuvres complètes du savant et pieux auteur. […] Vinet disait cela de Bourdaloue par manière de conjecture, on peut le lui appliquer plus sûrement à lui-même : il était de ceux qui vivent d’une vie complète au dedans, et qui, sans rien laisser éclater, arrivent à savoir par expérience tout ce qu’il a été donné à l’homme de sentir.
Mieux même encore que les Essais, il est le plus complet et copieux répertoire des tours, locutions et mots que la langue du xvie siècle a mis à la disposition de la pensée. […] Œuvres complètes, p. p.
Cet antagonisme engendre un défaut de convergence dans l’effort commun, et ce dommage, ainsi que chez l’individu, se traduit, tantôt par des effets superficiels et comiques, tantôt par des conséquences plus graves, déterminant un rendement moindre de l’activité générale, une dépréciation de l’énergie collective, une production moins parfaite, une impuissance et jusqu’à une complète désagrégation. […] On s’est fait illusion sur la liberté chez les anciens et pour cela seul, la liberté chez les modernes a été mise en péril. »7 D’un point de vue plus général, on pourrait aussi montrer que la Révolution française exprime un Bovarysme idéologique dont le mécanisme caché sera l’objet par la suite d’un complet examen, et qui, en la circonstance, a pour effet de substituer une réalité rationnelle à la réalité historique, de mettre le fait concret sous le gouvernement de l’idée abstraite.
Marion de Lorme, in Œuvres complètes de Victor Hugo. […] Marion de Lorme, in Œuvres complètes de Victor Hugo.
Par exemple, un éclair ou un coup de tonnerre produira en moi un ébranlement très-vif qui, je l’accorde, ne cessera pas tout d’un coup, et je puis passer très-rapidement et à mon insu par des alternatives de bruit et de silence, de lumière et de nuit, avant de m’arrêter au silence complet et à la nuit complète ; mais il n’y a rien là qui m’oblige à repasser par une série de phénomènes antérieurs.
Cette revue, rapidement accrue, présente le tableau le plus complet du mouvement provincial (coll. […] Gossez inaugure la publication en fascicules des Provinces poétiques, anthologie complète de toute la production de ces dernières années.
Quant à Hebel, ce frère cadet de La Fontaine, il aura produit un de ces petits livres qui suffisent peut-être à la gloire d’un homme et d’un pays, mais derrière lequel la Critique voit l’idéal encore, l’idéal qu’elle ne voit plus derrière le livre de Burns, tant il est complet et tant il est exquis ! […] Poésies complètes, traduites par M.
Ai-je besoin de vous dire que, m’attaquant à un sujet si vaste et si confus, je n’ai point eu la prétention d’être complet ? […] Bourget apparaît dès l’abord comme une des intelligences les plus complètes, les plus meublées, les plus compréhensives de ce temps. […] Cet honnête homme-là, dont le portrait complet pourrait remplir beaucoup de pages, vaut peut-être bien l’autre. […] 5° Le vibrion-femelle, la femme qui correspond au type précédent et le complète. […] Or, c’est seulement à condition d’être complète que cette pyramide est capable d’arrêter le flot montant de la sensualité et de la perversion.
On n’admet pas que la vie habituelle puisse fournir un drame complet. […] Déjà à en faire l’apologie complète, il y a encore loin. […] Or, comme le mot œuvre signifie œuvre complète, au moins dans ce sens, et que l’auteur l’applique à la collection de ses tableaux, j’en conclus que M. […] Entre la poésie dont nous faisons un des éléments constitutifs du réalisme et la poésie proprement dite, dans son acception la plus large et la plus complète, il y a un abîme. […] La leçon a été assez complète pour que ceux qui en sont sortis sains et saufs, soient un peu tenus à en faire leur profit.
La dernière limite où l’on conçoit Mme de Krüdner possible avec ses facultés complètes et toute la convenance de son développement, c’est la fin du seizième ou le commencement du dix-septième siècle. […] Pour nous, au reste, qui avons à l’envisager surtout comme auteur d’un délicieux ouvrage, elle est assez complète, et l’inachèvement même de sa destinée devient un tour romanesque de plus. […] Delphine est certainement un livre plein de puissance, de passion, de détails éloquents ; mais l’ensemble laisse beaucoup à désirer, et, chemin faisant, l’impression du lecteur est souvent déconcertée et confuse : les livres, au contraire, qui sont exécutés fidèlement selon leur propre pensée, et dont la lecture compose dans l’esprit comme un tableau continu qui s’achève jusqu’au dernier trait, sans que le crayon se brise ou que les couleurs se brouillent, ces livres, quelle que soit leur dimension, ont une valeur d’art supérieur, car ils sont en eux-mêmes complets. […] Charles Eynard, à qui l’on doit déjà une Vie du célèbre médecin Tissot, prépare depuis longtemps une biographie complète de Mme de Krüdner : renseignements intimes, lettres originales, rien ne lui aura manqué, surtout pour la portion religieuse. […] Œuvres complètes, tome XII, édition de M.
Qu’on daigne relire dans mes Œuvres complètes le dernier avis du Conseiller du peuple, que je me permettais de donner aux républicains provocateurs de l’assemblée, huit jours avant le coup d’État qui releva un trône, on verra que j’en avais le pressentiment et la tristesse anticipés. […] Il s’agit de la rénovation presque complète du monde religieux, moral et politique. […] On peut le relire dans mes Œuvres complètes. […] IX J’ai dit dans quel esprit et dans quelle indépendance complète d’opinion politique j’avais résolu d’écrire cette histoire. […] Mais ses informations avaient des réticences qui ne permettaient pas de croire à la complète impartialité du confident de Danton.
Lamoureux dirige le plus admirablement du monde les œuvres complètes de Mendelsohn ; il nous a rendu cependant le divin joyau de Siegfried-Idyll, et, dimanche, le prélude de Parsifal. […] La Fontaine, offre à ses lecteurs une analyse complète de la Tétralogie. […] Léon Dommartin, qui, sous le pseudonyme de Jean d’Ardenne, a signé plus d’un article humoristique empreint de vénération pour le génie de Wagner, envoie ses impressions à la Chronique, Enfin l’Art moderne, acquis dès l’origine aux idées de rénovation, consacre une étude complète aux représentations de Parsifal. […] Appendice : Les œuvres de Wagner dans les concerts de Paris ; catalogue complet des œuvres musicales de Wagner. […] Les théâtres royaux ont fait quelque chose pour empêcher l’abrutissement complet du goût, mais eux aussi sont forcés de faire recettes, et l’intendant doit non seulement plaire au public, mais souvent aussi à certaines coteries.
L’œuvre réalise ainsi cet aphorisme de l’esthétique spencérienne « que le plus élevé des sentiments esthétiques est celui qui répond à l’exercice complet mais non excessif de la faculté émotionnelle la plus complexe ». […] 4° Karl Borinski : Diderot et l’Œuvre d’art complet. […] Avec une scrupuleuse exactitude ont été restituées ces notes telles, précisément, qu’elles furent trouvées ; l’orthographe, les abréviations, les ponctuations du texte original ont été respectées ; et, par les soins de M. le Baron de Wolzogen, un tableau a été joint au volume, indiquant les passages des Œuvres Complètes qui peuvent éclairer ou parfaire l’intelligence de ces fragments. […] Cette esquisse fut rédigée de 1849 à 1851, sous la double influence, manifeste : en politique, des idées communistes ; en esthétique, du Communisme des Arts, fondus dans l’œuvre idéale d’Art complet. […] Ici n’est point le lieu à une explication, moins encore à une discussion ; d’ailleurs ce volume complète les théories connues du Maître, plutôt qu’il n’apporte des théories nouvelles.
L’illusion est parfois si complète qu’à tout moment, pendant qu’elle dure, on se croit sur le point de prédire ce qui va arriver : comment ne le saurait-on pas déjà, puisqu’on sent qu’on va l’avoir su ? […] L’illusion, au lieu de se dessiner sous sa forme complète, se présente souvent à l’état d’ébauche. […] Supposons que le reflet de notre perception et de notre action nous revienne, non pas lorsque la perception est complète et l’action accomplie, mais au fur et à mesure que nous percevons et agissons. […] On les trouve d’autant plus accentués que le phénomène est plus net, plus complet, plus profondément analysé par celui qui en fait l’expérience. […] Nous allons essayer de le faire, sans prétendre cependant atteindre, en un sujet aussi obscur, à la clarté complète et à la précision définitive.
Réunis aujourd’hui en volumes par les soins du comte Albert Beugnot, fils du précédent, ces Mémoires ont eu un complet succès et bien mérité. […] Le fait est que nous n’avons pas même la biographie complète de l’auteur des Mémoires. […] Je ne puis, malgré tout, m’empêcher de croire que ces Mémoires auront, un jour ou l’autre, une seconde édition plus complète.
On a, par MM. de Goncourt d’abord40, et ensuite plus au complet encore par M. […] On brûlait les équipages, on jetait du canon dans les rivières : c’était un complet délabrement. […] En résumé, ce rejeton d’une grande race avait de vagues instincts, de bons commencements, mais rien de complet.
Envisagé à ce point de vue, l’Essai de sir Henry Bulwer, sans être complet, est tout à fait digne de l’homme d’État distingué qui l’a écrit, et il est piquant, pour nous Français, autant qu’instructif de voir des événements et des hommes avec lesquels nous sommes familiers, jugés dans un esprit élevé et indépendant par un étranger, qui d’ailleurs connaît si bien la France et qui, de tout temps, en a beaucoup aimé le séjour et la société, sinon les gouvernements et la politique. […] « L’envie, qui rarement avoue un mérite complet, a répondu qu’Amène manquait de cette force qui brise les difficultés nécessaires pour triompher des obstacles semés sur la route de quiconque agit pour le bien public. […] Le rôle de M. de Talleyrand à l’Assemblée Constituante est parfaitement étudié et présenté par l’écrivain anglais, et je dirai même que c’est la partie la plus complète et la plus satisfaisante de son livre : le résultat de cet exposé fait beaucoup d’honneur à M. de Talleyrand.
Ce n’est pas là qu’il faut chercher La Fontaine : s’il s’y trouve parfois, il y est moins complet, moins pur que dans ses Fables. […] Mais ces mondains mêmes subissaient, sans trop se rendre, compte de leur impression, le charme complet de cette poésie qui, en leur parlant toujours de l’homme, leur faisait voir toute la nature, l’immense, la multiple nature, et qui mêlait l’effusion lyrique à la précision narrative ou dramatique. […] Œuvres complètes (coll. des Grands Écriv. de la France), Hachette. 11 vol. in-8, 1883-1893. — A consulter : Walckenaer, Hist. de la vie et des ouvrages de La F.
Il démolissait les lois du goût, les règles des genres, leur division surtout et leur convention, tout ce qui s’opposait à la libre et complète représentation de la nature, saisie eu ce que chaque être possède de caractéristique, beau ou laid, il n’importe. […] Œuvres complètes, Lemerre, 6 vol. in-12. — Il avait un frère, Antony Deschamps (1800-1869), qui traduisit Dante. […] Lefevre-Deuinier (1797-1857) se plaça aux côtés de Vigny et de Hugo par le recueil qui contenait le poème du Parricide (IS23) : bel exemple du naufrage complet d’une grande réputation littéraire.
Mais il n’est pas chimérique de rêver que le tableau des sentiments exprimés par une œuvre puisse être assez complet, assez nuancé, pour que leur importance relative et même leur intensité ressorte par leur simple rapprochement. […] On peut se demander si une œuvre trahit quelque prédilection pour l’analyse ou pour la synthèse, ou bien si, comme c’est le cas pour un esprit complet, l’auteur a su équilibrer l’une et l’autre. […] Quand même l’énumération ne serait pas complète, cela n’infirmerait en rien la méthode que j’expose.
Il commença cette vie de studieux loisir : « la liberté presque complète sous le plus beau ciel du monde, quelques livres que ce ciel explique », et, pour les yeux comme pour la pensée, l’accomplissement du vœu le plus cher à tout pèlerin classique digne de ce nom. […] non ; l’étude que je venais faire n’a pu être une étude complète qu’à ce prix. […] Celui-là seul est complet qui a des contradicteurs en face et non un auditoire muet et docile, et qui, en réponse à des objections imprévues, est tenu à la réplique soudaine, immédiate. […] Je n’y trouverais à redire, à la lecture, qu’un peu trop de contention et de densité ; dans son désir d’être précis et complet, il ne veut rien omettre ni négliger : dans le développement oral des leçons, cet inconvénient devait en partie disparaître. […] le souvenir qui m’est resté de lui, quant à ces années, est celui d’un excellent élève, d’un très bon humaniste, solide, complet, déjà professeur (chose plus rare à l’École qu’on ne pense) par l’air, le ton, l’aplomb de la parole, le zèle sérieux et convaincu.
Il ne faut donc pas nous vanter de posséder un obélisque complet. […] Il serait gros, s’il devait être complet, mais qu’il serait triste ! […] C’est pourquoi on regrettera toujours de ne pas posséder les correspondances complètes, les lettres des deux parties. […] Il y a déjà quelques années qu’on nous chante cette antienne, si bien que l’on vit, durant quelque temps, régner la mode du pain complet. […] Il avait déjà rédigé un « Voyage en France » fort complet, mais des changements économiques considérables s’étaient produits.
La passion est plus absorbante ; mais, dans le repos le plus complet de la passion comme de l’imagination, on peut être tout à ses pensées. […] La Muse est un interlocuteur privilégié qu’on écoute sans l’interrompre ; quelquefois, comme dans les Nuits d’Alfred de Musset,25 le poète parle à son tour, et son dialogue avec la Muse est un drame complet. […] Jeanne reçoit donc, en vue du but spécial qu’il lui a été ordonné de poursuivre, une direction morale complète, qui semble ne l’abandonner jamais. […] Fouillée se trompe quand il affirme, p. 289-290, l’accord complet de Platon et de Xénophon. […] » (Poésies complètes, op. cit.
L’auteur a donc voulu, ce me semble, démontrer en sa personne l’influence complète des scènes de la nature sur le génie. […] On recueillit à grands frais dans toutes les bibliothèques de l’Europe les détails épars d’une vie qui fut à la fois si malheureuse et si obscure, et après des années de recherches, à la tête des œuvres du poète, reproduites dans tout l’éclat du luxe typographique, l’illustre éditeur put enfin placer l’histoire complète de cette vie tant méditée, magnifique et pieux monument élevé à la mémoire du génie.
Le mosaïsme, moins développé en dogme que la religion chrétienne ; s’en tenant, avant tout, à l’unité de Dieu, qu’il importait de conserver entière et pure au sien du polythéisme ; renonçant à lier et à associer l’humanité encore rebelle et trop peu assimilable ; le mosaïsme, même avec ses restrictions, ses ignorances et ses grossièretés, cimentait plus fortement qu’aucune autre religion n’eût fait, et coordonnait en société complète, dans sa contrée étroite et montagneuse, son petit peuple choisi. […] Or, voilà pourquoi le christianisme est resté en chemin de son œuvre ; voilà pourquoi de Maistre, génie autant mosaïque qui catholique, ne conçoit pas que Dieu, auteur de la société des individus, n’ait pas poussé l’homme, sa créature chérie et perfectible, jusqu’à la société des nations ; voilà pourquoi les juifs s’obstinent à contempler avec un sentiment orgueilleux de supériorité leur loi, si complète en elle-même, que le christianisme a brisée avant d’avoir à rendre au monde l’unité définitive ; voilà pourquoi la religion de l’avenir, qui devra renfermer tous les caractères du judaïsme et du christianisme, renfermera aussi dans ses temples les juifs et les chrétiens, en les mettant d’accord, selon qu’il a été dit dans les anciennes et les nouvelles Écritures.
Bain nous a offert le type le plus complet. […] Nous ne le suivrons pas dans le détail, qui est d’ailleurs exposé sans beaucoup de suite, car l’auteur a eu l’intention non de faire un traité complet et méthodique, mais d’aborder seulement les questions où il a quelque chose à dire.
À cet égard, la déception a été encore une fois si complète, que nous nous sommes demandé pourquoi cette incroyable renommée faite à quelques lettres d’une recluse dont la passion est, après tout, moins grande que le crime, pour qui lit ce qui nous en reste sans faiblesse et sans parti pris ? […] dans le temps une autre Religieuse, plus complète en désordre, en impiétés, en horreurs de toutes sortes, l’épouvantable Religieuse de Diderot, qui, du moins, est un affreux chef-d’œuvre, et pour laquelle le talent de l’exécution a dû se montrer au moins l’égal de la scélératesse de la pensée ?
Sa préface atteste, au contraire, cet enfoncement un peu plus profond dans l’erreur, qui chez les natures de ce poids doit être avant peu une disparition complète. […] jamais aveuglement ne fut plus complet.
Après la trop complète, mais consciencieuse compilation de M. […] A la première découverte du manuscrit complet, la stupeur fut si profonde que M. […] Ses idées ont pu être plus ou moins exactes, plus ou moins complètes. […] Le positivisme en a donné la plus complète formule. […] Presque tout de suite le nouveau cénacle fut au complet.
Taine donnent l’expression la plus brillante, sinon la plus complète. […] C’est que sa psychologie individuelle se complète ici par une psychologie ethnique correspondante. […] Enfin, parler d’un développement des facultés le plus complet possible, c’est proprement énoncer une phrase vide de sens. […] D’abord ces lettres ne seront pas complètes, ayant été triées par une main trop intéressée. […] Il confine sans cesse à la dissertation par cette nécessité d’être complet, pour ne pas être partial.
Une difficulté plus grande, c’est de savoir où l’attention commence et où elle finit ; car elle comporte tous les degrés depuis l’instant fugitif accordé à une mouche qui bourdonne, jusqu’à l’état de complète absorption. […] Mais supposer qu’elle puisse durer sans ces conditions organiques, c’est une hypothèse gratuite, en complet désaccord avec tout ce que l’expérience nous montre. […] On peut en suivre l’évolution, en noter tous les degrés ; car cette maladie en comporte un grand nombre depuis la préoccupation la plus légère jusqu’il la plus complète obsession. […] Le terme « idée fixe » désigne la partie principale de l’état psychologique complet, mais seulement une partie : le centre, d’où tout part et où tout revient. […] Mais tout cela est le résultat de l’automatisme cérébral, c’est-à-dire d’un mode d’activité qui est en complet antagonisme avec l’attention volontaire.
pour tout et mieux dire, dans les tiroirs fermés d’un absent, — voici le livre des poésies complètes d’Arthur Rimbaud, avec ses additions inutiles à mon avis et ses déplorables mutilations irréparables à jamais, il faut le craindre. […] du présent volume des Poésies complètes d’Arthur Rimhaud. […] Carjat lui-même, par trop juge et partie, ni celui des encore assez nombreux survivants d’une scène assurément peu glorieuse pour Rimbaud, mais démesurément grossie et dénaturée jusqu’à la plus complète calomnie. […] Mais il ne devait s’agir ici que du Recueil chez Vanier des poésies complètes d’Arthur Rimbaud. […] Il ne tarissait pas sur Victor Hugo, avec qui il avait vécu longtemps dans la plus complète intimité à Jersey et à Guernesey, et qu’il voyait encore très fréquemment à cette époque, en exil toujours (1867-68).
LXX : « La Tranquillité », [dans Œuvres romanesques complètes I, éd. […] Toulet, Les Trois Impostures, dans Œuvres complètes, op. cit. […] (Vie de Pascal, par Mme Périer), [repris dans Pascal, Œuvres complètes I, éd. […] De l’Art de persuader, [repris dans Œuvres complètes II, op. cit. […] [Vie de Pascal, repris dans Pascal, Œuvres complètes I, op. cit.
L’incarnation du génie du mal est complète et la représentation figurée d’une idée incorporelle est devenue une cruelle réalité. […] Le mélange est si complet, qu’il en résulte une sorte d’équité tout à fait exceptionnelle, et aussi charmante qu’elle est rare. […] Ce mot prépare le dénouement du livre, et en donne au lecteur la complète intelligence. […] Si complet a été le labeur qu’il est parvenu à effacer ses propres traces. […] Daudet avait déjà montré dans Fromont jeune une connaissance si complète et tracé des portraits presque voisins de la perfection.
Non, d’après la définition de Tiedemann, puisque cette graine est en complète indifférence chimique. […] L’œuf est un corps en évolution, dont le développement ne saurait s’arrêter d’une manière complète. […] Or, nous le répétons, cette vie est toujours complète dans la plante comme dans l’animal. […] C’est encore ici un de ces termes mal précisés sur lesquels règne le plus complet désaccord. […] FIG. 17, la dégénérescence graisseuse des cellules glycogéniques est complète.
Le contraste avec la rhétorique savante de Baudelaire ne saurait être plus complet. […] Le drame est complet. […] Cette formule : explication complète, n’est plus la sienne. […] J’ai eu, tout jeune, un pressentiment complet de la vie. […] Renan donne la plus complète formule.
. — Expansion violente et complète de la nature. […] Ce trait particulier est la libre et complète expansion de la nature. […] La tragédie se détache symétrique et nette au milieu de la vie humaine, comme un temple complet et solitaire qui dessine son contour régulier sur le bleu lumineux du ciel. […] Il demande une conception plus complète et ne demande pas une conception aussi suivie. […] Parfois même l’idylle naît complète et pure, et le théâtre tout entier est occupé par une sorte d’opéra sentimental et poétique.
Elle souffle de même, quand nous écoutons autrui, l’orateur intimidé ou balbutiant ; elle complète ses mots, s’il est édenté ou enroué ; elle corrige ses lapsus, s’il lui en échappe [chap. […] Encore faut-il que la suite de sons, musique ou discours, qui retient notre attention, soit entendue sans distraction aucune et dans une abdication complète de notre personnalité intellectuelle. […] Pour servir de suite aux Salons, Œuvres complètes, Garnier Frères, t. […] [Egger renvoie vraisemblablement à la traduction de Cousin dans son édition des Œuvres complètes de Platon en 13 volumes chez Bossange frères (1822-1846) car la seconde édition chez Hachette est postérieure à son travail (et date de 1896)] — On voit que Platon entend par discours intérieur la succession des pensées, la pensée discursive. […] Tant d’éléments différents concourent à produire et à varier la parole intérieure, surtout à la rendre universelle et constante, que la plupart des questions psychologiques seraient engagées dans l’étude complète dont nous venons de tracer le programme.
Ainsi, dans les drames qu’on vient de citer, le poëte parfois atteint au sommet de son art, rencontre un personnage complet, un éclat de passion sublime ; puis il retombe, tâtonne parmi les demi-réussites, les figures ébauchées, les imitations affaiblies, et enfin se réfugie dans les procédés du métier. […] Peu d’écrivains ont travaillé plus consciencieusement et davantage ; son savoir était énorme, et dans ce temps des grands érudits, il fut un des meilleurs humanistes de son temps, aussi profond que minutieux et complet, ayant étudié les moindres détails et compris le véritable esprit de la vie antique. […] Ses habitudes de raisonnement le gênent quand il veut dresser et mouvoir des hommes complets et vivants. […] Laissez-la se développer dans son entier comme elle y aspire173, et vous verrez qu’elle est par essence une image active et complète, une vision qui traîne avec soi tout un cortége de rêves et de sensations, qui grandit d’elle-même, tout d’un coup, par une sorte de végétation pullulante et absorbante, et qui finit par posséder, ébranler, épuiser l’homme tout entier. […] Il avait l’imagination complète ; tout son génie est dans ce seul mot.
Ceux qui veulent connaître ma vraie pensée sur le public parisien qui a pris part à la chute de mon Tannhæuser, au Grand-Opéra, n’ont qu’à lire le récit que j’ai fait, peu après, de cet épisode, et qui a été reproduit dans le septième volume de mes œuvres complètes. […] Il avait écrit la Lettre sur la Musique, où est exposée la théorie du Drame, du Drame créant, complète et réelle, l’Émotion. […] Il avait écrit Enfance, Adolescence, Jeunesse, Trois Morts, Guerre et Paix 40, romans de complet et dernier Réalisme. […] Ainsi le parallèle s’achève, montrant, complète et profonde, chez les deux philosophes, l’accordance des théories. […] Une Capitulation fut écrite à Tribschen à l’automne 1870, et terminée en décembre de la même année mais il faut attendre 1873 pour qu’elle soit publiée dans les Œuvres complètes du compositeur avec la préface ici présentée.
On n’a jamais fait, que je sache, une histoire complète de l’art dramatique ; autant vaudrait entreprendre l’histoire universelle du genre humain. […] Vous ne comptez plus les logiciens, les métaphysiciens, les casuistes, en quatre ou cinq tomes… vous avez la collection complète des moralistes. […] » Les difficiles ont beau dire, ils ne nous empêcheront pas d’étudier cette iconographie, incomplète, je le veux bien, mais enfin quelle chose est complète ici-bas ? […] À Dieu ne plaise que nous tentions d’écrire ici la vie entière de mademoiselle Mars ; un chapitre complet dans ce livre… et notre livre serait perdu, tant ce chapitre au grand complet, serait la satire de tous les autres. […] Il faut vivre avant tout ; en vivant on se complète, en vivant on se démontre soi-même à soi-même ; en vivant, on apprend à vivre d’abord, à écrire ensuite ; en vivant on devient S.
S’il débuta par savoir au complet l’Encyclopédie du xviiie siècle, il resta encyclopédique toute sa vie. […] Cette époque de sentiment et de poésie fut complète pour le jeune Ampère. […] Un autre cahier complet de souvenirs ne nous laisse point en doute, et sous le titre : Amorum, contient, jour par jour, toute une histoire naïve de ses sentiments, de son amour, de son mariage, et va jusqu’à la mort de l’objet aimé. […] Voici l’idylle complète, telle qu’on la pourrait croire traduite d’Hermann et Dorothée, ou extraite d’une page oubliée des Confessions : « Elles vinrent enfin nous voir (à Polémieux) à trois heures trois quarts. […] Quelques-uns, armés au complet, outre la pensée puissante intérieure, ont l’enveloppe extérieure endurcie, l’œil vigilant et impérieux, la parole prompte, qui impose, et toutes les défenses.
Mais remarquez bien qu’ils étaient très au complet, et comme en armes, quand il survint. […] J’ajourne pour un instant les échappées politiques : littérairement on le possède dès ce moment-là, d’une manière complète et circonstanciée, dans quelques petits ouvrages de lui qui furent conçus sous ces coups de soleil ardents, sous ces premières lunes sanglantes et bizarres. […] Encore un moment, encore le voyage d’Illyrie, et nous posséderons Nodier au complet, avec tous ses piquants romantismes et dilettantismes. […] En 1832, ses œuvres complètes, et pourtant choisies encore, parurent pour la première fois, et vinrent déployer, en une série imposante, les titres jusqu’alors épars d’une renommée qui dès longtemps ne se contestait plus. […] L’auteur l’a rejeté depuis avec raison, comme trop juvénile et peu digne de ses œuvres complètes.
Au terme, seulement, de sa complète évolution, nous pouvons apercevoir en quelle manière sa nature l’a poussé à la pleine contemplation intérieure de lui-même, à cette claire voyance du Rêve Universel le plus profond. […] Voici que la surdité complète est venue : elle l’a privé même du plaisir qu’il éprouvait à écouter les exécutions musicales et cependant, nous n’entendons aucune plainte vive s’élever de lui. […] Aucun Art, jamais, n’a produit une impression plus sereine que les deux symphonies en la et en fa majeur, ainsi que les autres compositions du Maître — si intimement liées à celles là — écrites durant cette période divine de sa complète surdité. […] Les journaux anversois l’Escaut(29 avril) et l’Opinion(30 avril) constatent un complet succès : succès musical et succès d’interprétation. […] Pièces justificatives : les Œuvres Complètes de Wagner, 10 volumes chez E.
Méléagre est le premier des Grecs qui se soit avisé de composer une Anthologie complète, c’est-à-dire une Guirlande ou Couronne (on l’appelait de ce nom), un bouquet de l’élite de toutes les fleurs qui couvraient alors le champ si vaste de la poésie. […] On se figurera les pertes qu’on a faites ainsi en chemin, lorsqu’on saura que de ces quatre Anthologies successives il ne nous est arrivé que la quatrième, la dernière, et encore on ne la connaît bien au complet que depuis un demi-siècle. […] Parmi les autres femmes qu’aima Méléagre, et dont il nous a déjà énuméré un groupe assez complet, il n’est pas impossible de ressaisir les traits, au moins de quelques-unes, et même des différences assez sensibles de physionomie. […] Ici, dans ce printemps de Phénicie comme dans ceux d’Ionie et de Sicile, le spectacle se déroulait au complet sous un seul et même regard, et l’heureux poëte n’a fait que copier la nature. […] Didot et dirigée par d’habiles philologues offrira, quand elle sera complète, les secours les plus commodes pour l’exécution du vœu que nous formons.
Il ne peut remettre ses pouvoirs qu’après que toutes les crises sont passées, et que l’œuvre révolutionnaire est incontestée, complète et consolidée. […] Il faisait des observations judicieuses et désintéressées sur les circonstances, sur les motions, sur les votes, qui prouvaient un complet détachement de lui-même. […] VI Avant d’avoir participé moi-même, non aux conspirations, mais aux événements d’une révolution, il m’était impossible de croire que des événements aussi capitaux que les massacres de septembre pussent rester dans une complète obscurité devant l’histoire, soit qu’ils fussent des effets sans cause, des crimes d’emportement non prémédités, et dont personne n’a la responsabilité que l’élément populaire, soulevé par un hasard ; soit que les conspirateurs de ces émotions artificielles du peuple eussent si bien caché leur nom et leur main qu’on ne pût jamais les prendre en flagrant délit de préméditation. […] Il se livrait à tous les accidents d’une révolution avec cet abandon complet mais habile d’un esprit consommé. […] Aujourd’hui, c’est la vie de Cléry entre les mains, c’est en pouvant de nouveau s’appuyer sur des faits positifs, que M. de Lamartine confirme l’hommage qu’il rend à la vérité sur le dévouement si entier, si complet du fidèle Cléry, avant et après son entrée dans la tour du Temple.
Les acteurs qui jouaient ses pièces étaient tenus d’aller collationner leurs rôles sur cet exemplaire complet et unique. […] L’Eschyle complet fut remis au roi d’Égypte. […] C’est pendant cette période que l’exemplaire complet d’Eschyle put être consulté et feuilleté par Timocharis, Aristarque, Athénée, Stobée, Diodore de Sicile, Macrobe, Plotin, Jamblique, Sopatre, Clément d’Alexandrie, Népotien d’Afrique, Valère-Maxime, Justin le martyr, et même par Élien, quoique Élien ait peu quitté l’Italie. […] V On le voit, cette aventure est un drame complet. […] X Il existait quelques copies plus ou moins complètes d’Eschyle.
On voit par ce premier écrit, conservé dans les archives de l’Institut, quelle idée complète l’auteur s’était formée dès lors du critique, à prendre le mot dans toute la rigueur du sens et dans son application aux œuvres de l’Antiquité. […] savoir le grec, ce n’est pas comme on pourrait se l’imaginer, comprendre le sens des auteurs, de certains auteurs, en gros, vaille que vaille (ce qui est déjà beaucoup), et les traduire à peu près ; savoir le grec, c’est la chose du monde la plus rare, la plus difficile, — j’en puis parler pour l’avoir tenté maintes fois et y avoir toujours échoué ; — c’est comprendre non pas seulement les mots, mais toutes les formes de la langue la plus complète, la plus savante, la plus nuancée, en distinguer les dialectes, les âges, en sentir le ton et l’accent, — cette accentuation variable et mobile, sans l’entente de laquelle on reste plus ou moins barbare ; — c’est avoir la tête assez ferme pour saisir chez des auteurs tels qu’un Thucydide le jeu de groupes entiers d’expressions qui n’en font qu’une seule dans la phrase et qui se comportent et se gouvernent comme un seul mot ; c’est, tout en embrassant l’ensemble du discours, jouir à chaque instant de ces contrastes continuels et de ces ingénieuses symétries qui en opposent et en balancent les membres ; c’est ne pas rester indifférent non plus à l’intention, à la signification légère de cette quantité de particules intraduisibles, mais non pas insaisissables, qui parsèment le dialogue et qui lui donnent avec un air de laisser aller toute sa finesse, son ironie et sa grâce ; c’est chez les lyriques, dans les chœurs des tragédies ou dans les odes de Pindare, deviner et suivre le fil délié d’une pensée sous des métaphores continues les plus imprévues et les plus diverses, sous des figures à dépayser les imaginations les plus hardies ; c’est, entre toutes les délicatesses des rhythmes, démêler ceux qui, au premier coup d’œil, semblent les mêmes, et qui pourtant diffèrent ; c’est reconnaître, par exemple, à la simple oreille, dans l’hexamètre pastoral de Théocrite autre chose, une autre allure, une autre légèreté que dans l’hexamètre plus grave des poètes épiques… Que vous dirais-je encore ? […] Il avait été et était resté fort galant ; il dut être très-sensible aux pertes de l’âge et souffrir dans sa fierté de ce qui lui manquait pour avoir des succès complets en vieillissant. il l’a remarqué de Solon et des anciens sages : pourquoi ne le remarquerait-on pas de lui ? […] Dübner possède au complet ces carnets qui contiennent les particularités les plus curieuses, les anecdotes académiques les plus piquantes, assure-t-on : il ne s’agit que de pouvoir les lire.
En un mot, la gamme du roman moderne est très au complet chez lui, et en même temps aucun ton trop prédominant n’y étouffe les autres. […] Ne fallait-il pas que les quadrilles du Château se reformassent au complet malgré les pieds gelés des hommes et les larmes dans les yeux des femmes et des mères ? […] Sue n’a pas voulu les remplacer, pour ainsi dire, dans la lumière qui seule les complète, ni entrer dans cet esprit général et régnant qui a été comme la longue ivresse et l’enchantement propre de l’époque de Louis XIV ; il y fallait entrer pourtant à quelque degré, sinon pour le partager, du moins pour le juger, et pour y voir personnes et choses dans leur vraie proportion. […] Pour avoir une juste idée de Louis XIV et ne plus être tenté d’en parler à la légère, il faut avoir lu au complet le beau Recueil des pièces diplomatiques publiées par M.
Enfin, voici une édition de Pascal, de ces Pensées tant discutées, tant contestées en ces deux dernières années ; voici une édition des plus exactes, la seule exacte même, tout à fait telle qu’on la veut aujourd’hui, reproduisant le texte original avec toutes ses ellipses, ses audaces, ses sous-entendus, ses lacunes ; voici les brouillons immortels dans leur premier jet, dans tout le complet de leur incomplet, pour ainsi dire. […] C’est merveille, en vérité, qu’entre tous ces écueils, en présence de cette masse de papiers très-peu lisibles, de ces pensées souvent incohérentes, souvent scabreuses, on ait, du premier coup, tiré un petit volume si net, si lumineux, si complet d’apparence, et qui, même avec une ou deux bévues (pour ne rien céler), triompha si incontestablement auprès de tous. […] Quelques réflexions peut-être seraient propres à tempérer ce zèle qui nous a pris pour les fac-simile complets des écrivains. […] Je l’ai lu avec un plaisir complet.
» et il tire la morale de son aventure : « J’ai besoin de plus d’une consolation ; ce ne sont point les rois, ce sont les belles-lettres qui les donnent. » La désillusion était complète ; la brouille n’était plus qu’une question de temps515. […] Il est, au contraire, authentique et complet dans ses « Lettres philosophiques, politiques, critiques, poétiques, hérétiques et diaboliques », comme il les appelait lui-même. […] De petites pièces, courtes, malignes, dissolvantes, commencent à s’envoler par le monde, ou détachées en brochures, ou insinuées au milieu de quelque tome d’œuvres complètes, dans les éditions qui s’impriment incessamment en France ou en Allemagne. […] Pour toutes les éditions partielles ou complètes de Voltaire, cf. l’ouvrage indiqué plus bas de Bengesco.
Les Derniers Jours d’un condamné, texte établi par Gustave Simon, in Œuvres complètes de Victor Hugo. […] Il a pour toute idée dont la nudité vous révolterait des déguisements complets d’épithètes et d’adjectifs. […] Nous ne demandons cependant pas pour le moment une brusque et complète abolition de la peine de mort, comme celle où s’était si étourdiment engagée la Chambre des députés. […] D’ailleurs, nous ne voulons pas seulement l’abolition de la peine de mort, nous voulons un remaniement complet de la pénalité sous toutes ses formes, du haut en bas, depuis le verrou jusqu’au couperet, et le temps est un des ingrédients qui doivent entrer dans une pareille œuvre pour qu’elle soit bien faite.
Louis Ratisbonne, en a tenté en vers une traduction complète qu’il poursuit : noble effort, en partie heureux, et qui est encore à saluer là même où il semble à peu près impraticable. […] Delécluze a donné, depuis, la traduction complète en prose. […] Dans le calque trop complet et trop systématique qu’on veut faire d’un texte original, il arrive quelquefois qu’on reste plus voisin de l’idiome étranger que du nôtre, et que la traduction aurait besoin d’être traduite elle-même : c’est là un inconvénient que M.
Œuvres complètes de Saint-Amant nouvelle édition, augmentée de pièces inédites, et précédée d’une notice par M. […] L’édition est faite avec grand soin, accompagnée de notes explicatives, et précédée d’une biographie très complète de Saint-Amant. […] Pour moi, qui me réserve de faire un choix sévère dans cette masse de poésies, ma simple conclusion sera : relisons ces livres du passé, connaissons-les bien pour éviter les jugements tout faits et nous former le nôtre, pour nous faire une juste idée avant tout des mœurs et des modes d’esprit aux diverses époques ; soyons comme les naturalistes, faisons des collections ; ayons-les aussi variées et aussi complètes qu’il se peut, mais ne renonçons point pour cela au jugement définitif ni au goût, cette délicatesse vive : c’est assez que nous l’empêchions d’être trop impatiente et trop vite dégoûtée, ne l’abolissons pas.
. — J’ai le pouvoir de me rappeler un tableau, les Noces de Cana par Véronèse ; cela signifie qu’à l’âge où je suis, et avec la mémoire que j’ai, la résolution de me rappeler le tableau est constamment suivie, au bout d’un certain temps, par la renaissance intérieure, plus ou moins nette et complète, des figures et des architectures qui composent le tableau. — J’ai la faculté de percevoir un objet extérieur, cette table, par exemple ; cela signifie que dans l’état de santé où je suis, sans amaurose ni paralysie tactile ou musculaire, si la table est éclairée, si elle est à portée de ma main et de mes yeux, si je tourne les yeux vers elle, ou si j’y porte la main, ces deux actions seront constamment suivies par la perception de la table. — Les forces, facultés ou pouvoirs qui appartiennent à la trame ne sont donc rien que la propriété qu’a tel événement de la trame d’être constamment suivi, sous diverses conditions, externes ou internes, par tel événement interne ou externe. […] Il en est ainsi du Polyophthalme, chez lequel chaque segment est muni de deux yeux rudimentaires qui reçoivent chacun du ganglion correspondant un filet nerveux, véritable nerf optique. » Chacun de ces segments est un animal, complet, et l’animal total est formé « de plusieurs animaux élémentaires placés à la suite les uns des autres ». […] Or il n’y a point de différence entre un système nerveux ainsi composé et le système nerveux d’un mammifère, sinon que les segments du premier sont plus complets et plus indépendants que ceux du second.
Mais, sans prétendre juger les œuvres d’aujourd’hui comme fixes et complètes, nous pouvons nous en figurer assez nettement le caractère et la direction : d’autant que, par une heureuse rencontre, nous sommes évidemment placés à un point de partage, ou, si l’on veut, à un tournant de la littérature. […] Œuvres complètes, Vanier, in-18, 20 vol. — A consulter : J. […] Henri Becque (né en 1837) : les Corbeaux, 1882 ; la Parisienne, 1885 ; Théâtre complet, 2 vol., Charpentier, 1889.
» N’est-ce pas là une touche excellente, et, quoique la bonhomie n’y soit pas encore, la bonhomie, cette fleur tardive qui ne croit dans le talent qu’à travers les expériences et quand la vie nous a simplifiés, ne peut-on prévoir que Babou l’aura un jour et qu’il deviendra le peintre complet qu’il n’est que fragmentairement aujourd’hui ? […] Jamais personne n’a senti plus vivement que Babou leurs inconvénients, leur ennui et leur ridicule ; jamais personne n’a eu plus complète l’agaçante perception de la médiocrité, pire que la sottise ! […] Mais ce ne sont là que des traits, des percées, et je voudrais, moi, une œuvre complète, inspirée, savante et continue, puisqu’elle est intitulée satirique et critique, cette œuvre à deux faces !
Loève-Veimars, selon nous, est bien un exemple à citer d’un littérateur des plus distingués et des plus au complet à une époque comme celle-ci. […] Ces articles, écrits tous à l’occasion de quelque représentation particulière, sans être des biographies ni des appréciations complètes, étincellent de vues neuves, de détails agréablement érudits, de comparaisons diverses, et prennent rang d’abord parmi les pièces et les jugements à consulter pour la connaissance littéraire de notre grand siècle.
Sainte-Beuve : Chateaubriand et son groupe littéraire sous l’empire ; mais elles ont été imprimées, toutes, au complet, dans une édition de l’Essai sur les Révolutions, donnée par M. Sainte-Beuve lui-même en tête des œuvres complètes de Chateaubriand (chez MM.
Par des extraits de voyages, par des traductions et des analyses d’ouvrages étrangers, par des études de toute espèce sur le passé, le Globe cherchait à mettre sous la main de ses lecteurs les principaux éléments des questions ; à leur représenter les travaux antérieurs et l’état de la science contemporaine sur chaque point de controverse ; à leur apporter et à leur distribuer en ordre les matériaux les plus complets pour les solutions les plus larges et les plus conciliantes. […] L’émancipation complète de la classe la plus nombreuse et la plus pauvre, le classement selon la capacité et les œuvres, avaient de tout temps été pour nous des croyances d’instinct, des idées confuses et naturelles, pour nous qui sommes du peuple et qui ne prétendons valoir qu’autant que nous sommes capables et que nous faisons.
Entre l’état ancien et l’état nouveau, entre le premier moi, celui de la chenille, et le second moi, celui du papillon, il y a scission profonde, rupture complète. […] Notes autobiographiques manuscrites, écrites après la guérison complète.
Mais il vient un moment, le moment de l’indépendance, de la virilité complète, de la possession de soi-même, où ce qui fut un écho devient une voix, où l’on ne répète plus les autres, et où l’on parle enfin pour le compte de sa pensée. […] Je crois même qu’il y a quelque part dans les Festons de ce talent qui a bu la poésie contemporaine, non comme une organisation, pour en vivre, mais comme une éponge, pour s’en emplir et s’en gonfler, oui, je crois qu’il y a un petit filon d’originalité qu’on pourrait sauver, qui n’a pas été noyé encore et qui pourrait devenir, en le dégageant, une individualité complète, et tout à l’heure je le dirai… Mais présentement, la personnalité de M.
Son succès fut d’ailleurs complet : les individus ne vivent ici que pour la communauté. […] La veine n’est pas une personne complète ; il faut plus que cela pour faire une divinité. […] Ce n’était pas un être complet, quel qu’il fût, bon ou mauvais génie. […] A vrai dire, je n’avais pas affaire au personnage complet. […] Il sait pourtant bien que le résultat n’est pas complet.
Alors l’existence marchera d’un pas sûr et rhythmique : elle sera complète en soi. […] Le jeu entier des sentiments qui se rencontrent dans cette petite fable se trouve en équilibre complet. […] Ils désirent l’union complète, à condition toutefois qu’ils imposeront leur volonté au grand tout. […] pour nous, hommes, il importe avant tout d’être hommes dans le sens le plus complet du mot. […] Et c’est un ensemble de phénomènes portés à leur tension la plus haute, puis ramenés à un état d’indifférence complète.
La Légende des siècles, tome premier, in Œuvres complètes de Victor Hugo.
Lucas, Hippolyte (1807-1878) [Bibliographie] Poésies complètes (1891).
Ses paysages orientaux forment des sonnets impeccables, serres, colorés, où chaque mot est nécessaire et complète la teinte générale.
Dédicace des « Travailleurs de la mer » (1866) Les Travailleurs de la mer, texte établi par Gustave Simon, in Œuvres complètes de Victor Hugo.
Callon, bien des intentions nous échappent ; ce poète a certainement ce que les parnassiens ont appelé le don du vers ; la liste de ses rimes complète celle de la Légende des siècles ; son vocabulaire est prodigieux, sa science historique et mythologique semble vaste, sinon toujours de bon aloi, et il admire comme il sied M. de Heredia, à qui son livre est dédié.
On ne peut pas dire que ce Traité soit complet & exempt de défauts ; mais un Ecrivain habile, qui sauroit en conserver les matériaux, les employer avec plus de discernement & de critique, auroit peu de chose à faire, pour en tiret un grand parti & rendre des services précieux à cette partie essentielle de tout Gouvernement éclairé.
On ne doit pas oublier qu’il a rendu quelques services à nos Versificateurs, par un Traité de la Poésie Françoise, longtemps le plus complet & le meilleur que nous eussions.
La seule édition qu’il y ait de ses Œuvres complètes est celle de Paris, chez Prault, 1761-1762. […] L’édition la plus complète des Œuvres de Duclos est celle de Villenave, Paris, 1821. […] De l’esprit, Discours III]. — Émoi suscité par son livre. — Complète et piteuse rétractation d’Helvétius ; — il rentre dans le silence ; — et disparaît de la scène littéraire. […] La meilleure et la plus complète édition des Œuvres est celle de MM. […] Didot ; — de La Harpe, en Œuvres complètes [moins le Lycée], Paris, 1820-1821, Verdière ; — et de Ducis [Œuvres complètes, 3 vol., et Œuvres posthumes, 1 vol.], Paris, 1826, Nepveu.
D’abord intermède du service divin, puis solennellement politique, la tragédie montra au peuple de grandes actions isolées de ses ancêtres, avec la pure simplicité de la perfection ; elle éveilla de grands et complets sentiments dans les âmes, car elle était elle-même grande et complète. […] liberté d’allures complète, comme il convient à un successeur de Shakespeare ! […] Il est l’honnête homme au sens complet du mot, le brave homme, et encore l’homme joyeux, qui puise sa gaîté dans la pureté de son âme. […] Ainsi, nous en possédons la genèse complète, de ce roman. […] Il aurait bien voulu en être le principal fournisseur, mais c’est ici surtout qu’on voit combien fut complète son impuissance momentanée.
. — Théâtre complet de Sophocle, traduction en vers français (1852).
Je ne connais rien en histoire de mieux exposé, de plus dramatique ni de plus complet que ces 160 pages, depuis le départ de l’île d’Elbe jusqu’à l’entrée dans Paris. […] Il croit enfin à la sincérité du grand homme, du héros apaisé et mûri, dans ce changement presque complet du système de gouvernement à l’intérieur ; et, par les preuves qu'il donne, par les nombreux témoignages qu’il produit, il obligera désormais, même les plus incrédules, à en passer au moins par la conclusion d’un éloquent orateur anglais (M.
Indiana, par ce manque d’ensemble et, pour ainsi dire, de continuité, se trouve au-dessous de quelques romans de moindre dimension, et peut-être aussi de moindre portée, qu’on doit à la plume de femmes célèbres : Eugène de Rothelin, Valérie, comme œuvres, sont autrement complets et harmonieux dans leur simplicité. […] Si les Raymon de Ramière au complet sont assez rares, grâce à Dieu, parce qu’une si agréable corruption suppose une réunion délicate d’heureuses qualités et de dons brillants, la plupart des hommes dans la société, à la manière dont ils prennent les femmes, se l’approchent autant qu’ils le peuvent de ce type favorisé.
IX Je suis arrivé dans la vie à l’indifférence complète. […] XXIX (Après une séance de la Chambre des Pairs :) Qui n’a pas vu une armée de braves en complète déroute, ou une assemblée politique qui se croyait sage, mise hors de soi par quelque discours passionné, ne sait pas à quel point il reste vrai que l’homme au fond n’est qu’un animal et un enfant : — (Ô éternelle enfance du cœur humain !)
. — Poésies complètes : 1re partie, Contes d’Espagne et d’Italie (1830) ; Poésies diverses : 2e partie, Un spectacle dans un fauteuil ; 3e partie, Poésies nouvelles (1835-1840) — Les Deux Maîtresses ; Frédéric et Bernerette (1840). — Comédies et Proverbes (1840-1848-1851), contenant : André del Sarto ; Lorenzaccio ; Les Caprices de Marianne ; Fantasio ; On ne badine pas avec l’amour ; Une nuit vénitienne ou les Noces de Laurette ; La Quenouille de Barberine ; Le Chandelier ; Il ne faut jurer de rien ; Un caprice. — Dans une deuxième édition (1857) sont ajoutés : Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée ; Louison ; On ne saurait penser à tout ; Carmosine ; Bettine. — Nouvelles (1841-1846) : Les Deux Maîtresses ; Emmeline ; Le Fils du Titien ; Frédéric et Bernerette ; Croisilles ; Margot. — Nouvelles, avec M. […] Rien ne subsistera de complet des poètes de ce temps.
L’auteur des Voyages en Chine et au Thibet, par cela même qu’il y avait vécu et séjourné longtemps, était donc aussi apte qu’on pouvait l’être à nous écrire une histoire complète de ces deux pays, ou même de l’Asie, dont ces deux pays sont les clefs. […] Son histoire, qui commence par ces deux volumes d’un intérêt si animé, formera un ensemble complet des progrès successifs et des extinctions alternantes du Christianisme en Chine et au Thibet.