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47. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Histoire » pp. 179-240

— la lettre autographe. […] Quelle résurrection, — la lettre autographe, — ce silence qui dit tout ! […] Les collectionneurs ne possèdent qu’une lettre de chacun. […] Plus tard, une lettre dont nous faisions l’acquisition, chez M.  […] Il ne leur manque que la preuve des lettres, la preuve autographe.

48. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres de Voiture. Lettres et poésies, nouvelle édition revue, augmentée et annotée par M. Ubicini. 2 vol. in-18 (Paris, Charpentier). » pp. 192-209

Lettres et poésies, nouvelle édition revue, augmentée et annotée par M.  […] Suit toute une histoire burlesque de ce supplice à la Sancho-Pança, où s’entremêlent de fins compliments pour celle à qui il écrit ; on appelait cette lettre la lettre de la berne, elle était fameuse en son temps. […] La lettre est tellement tournée qu’on ne sait si c’est une pure métaphore ou une simple hyperbole, et s’il y a eu commencement d’exécution. […] Au duc d’Enghien, après le passage du Rhin, il écrit la fameuse lettre de la carpe à son compère le brochet. […] Les lettres de M. d’Avaux, dit-on, sont les meilleures, et je le crois d’après les échantillons.

49. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Le père Lacordaire. Quatre moments religieux au XIXe siècle. »

Je crois en effet, comme on l’a dit, que le Père Lacordaire ne sera tout entier connu, et avec toutes ses qualités, que par ses lettres. […] Les nouvelles Lettres, publiées par l’abbé Perreyve, ont un tout autre caractère que ces trois Lettres ou discours à Emmanuel. Ce sont de vraies lettres ; elles en portent le cachet : elles sont vives et courtes pour la plupart ; on y sent l’homme pressé qui n’a qu’une demi-heure à lui et qui en profite. […] J’aurais peur de scandaliser toutefois en louant trop longtemps de cette sorte, et je ferai à d’autres lettres quelques objections sérieuses. […] Il y avait des parfums dans son âme, et la plupart de ses lettres de direction en sont imprégnées.

50. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Mm. Jules et Edmond de Goncourt. » pp. 189-201

… Les Hommes de lettres, voilà le titre de leur roman ! […] Les hommes de lettres, c’est là tout un monde, — le monde de l’esprit, le plus difficile à manier et le plus dangereux. […] Ce sont quelques bandits de lettres, quelques sots de lettres, quelques malades de lettres. […] Eux, ils sont de vrais jeunes gens de lettres. […] Les Hommes de lettres.

51. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Correspondance inédite de Mme du Deffand, précédée d’une notice, par M. le marquis de Sainte-Aulaire. » pp. 218-237

Le duc de Choiseul n’intervient directement que par quelques petits billets très courts ; mais il y est question de lui presque dans chaque lettre. […] Puis, l’animadversion des gens de lettres me paraît la plus dangereuse des pestes. […] L’abbé Barthélemy gagnera, ai-je dit, à la publication de ces lettres nouvelles dont un bon nombre sont de lui. […] Je vous prie de brûler ma lettre. J’ai été conduit à vous ouvrir mon cœur par les marques d’amitié et de bonté dont toutes vos lettres sont remplies.

52. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Lettres de la marquise Du Deffand. » pp. 412-431

Lettres de la marquise Du Deffand. […] Les lettres de Mme Du Deffand, je ne sais pourquoi, n’ont pas eu cet honneur. […] Il est vrai qu’elle avait déjà reçu une lettre de lui la veille, et cette lettre était surtout pour lui recommander le secret, la prudence. […] C’est qu’alors il y avait un cabinet noir ; on décachetait les lettres, et une lettre trop tendre, trop vive, de la part d’une femme de soixante-dix ans, une telle lettre divulguée pouvait aller au roi, à la Cour, amuser les courtisans, faire composer, sur ce commerce un peu singulier, quelques-uns de ces couplets satiriques comme Mme Du Deffand elle-même en savait si bien faire. […] Je ne veux plus que rappeler une chose, c’est cette dernière lettre si contenue et si touchante qu’elle dicta pour Walpole.

53. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Bilan des dernières divulgations littéraires. » pp. 191-199

Cela a commencé, cet été, par la correspondance de Mme Desbordes-Valmore ; puis vinrent les lettres de George Sand à Alfred de Musset et le journal de Pagello, et les lettres de jeunesse de Victor Hugo ; et la Revue de Paris nous donnait ces jours-ci les lettres de George Sand à Sainte-Beuve. […] Ses Lettres nous révélaient en effet ou nous laissaient deviner le plus poignant et le plus singulier des drames intimes. […] Bref, les lettres de Marceline et la découverte de son « malheur » créèrent, en quelque façon, la beauté de ses vers. […] Car un homme de lettres ne laisse rien perdre. […] Et maintenant j’aspire, je l’avoue, aux lettres de Sainte-Beuve.

54. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre III. Les tempéraments et les idées — Chapitre II. La jeunesse de Voltaire, (1694-1755) »

Les Lettres anglaises. — 5. […] La première édition du livre a paru à Berlin en 1751 : la première pensée en apparaît dans une lettre de 1732. […] Lettres inédites de Voltaire à Louis Racine, publiées par Ph. […] Cf. la lettre du 18 décembre 1752, à Mme Denis. […] Lettres à Milord Hervey (1740) et à l’abbé Dubos (30 oct. 1738).

55. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE CHARRIÈRE » pp. 411-457

L’on m’écrivit une lettre anonyme très-fâcheuse, où l’on me dit de très-bonnes bêtises. […] Une lettre d’elle, à son amie Eugénie, achève de nous ouvrir son cœur. […] La lettre xvi offre, entre la mère et la fille, une de ces scènes comme les Lettres Neuchâteloises en peuvent faire augurer. […] La famille Constant possède, de son côté, les lettres de Mme de Charrière à Benjamin. […] Lettre à M.

56. (1914) Enquête : L’Académie française (Les Marges)

Sur ce point, ce sont les lettres qui influencent l’Académie. […] Mais les Lettres sont au-dessus de ça. […] 3º Sur ce que nous appelons les Lettres, son influence est nulle. […] 3º Son influence sur les Lettres ne me semble ni bonne ni mauvaise. […] Quant à son influence sur la vie de la langue et sur les lettres, elle n’est ni bonne ni mauvaise, elle est nulle — à moins que vous n’entendiez par « les lettres » une petite coterie d’ardélions serviles et de fades convertis.

57. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Sainte-Beuve » pp. 43-79

Mais il nous a laissé des lettres. […] Des lettres, des lettres, des lettres ! car la littérature s’en va en lettres maintenant. […] Sainte-Beuve l’a bien prouvé dans ces Lettres à la Princesse. […] Oui, nous pouvions le deviner, mais avec sa publication des Lettres à la Princesse, M. 

58. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIII » pp. 109-125

Nous connaissons très bien ce comte de Grignan par les lettres de madame de Sévigné à sa fille. […] Cette collection renferme, en grande partie, des lettres qui lui ont été écrites par des dames. […] On a peu de lettres de madame de Sévigné antérieures à 1661. […] On doit aux recherches de M. de Monmerqué les lettres qui ont précédé ; et celles-ci nous apprennent qu’une multitude d’autres sont perdues. […] Lettre de Bussy-Rabutin à mademoiselle de Sévigné, du 16 (ou 14) juin 1644 (ou plutôt 1654). — Lettre de mademoiselle de Sévigné à Bussy-Rabutin, du 17 août suivant.

59. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « CHRISTEL » pp. 515-533

Les jours de marché particulièrement, elle répondait à tous et les aidait quelquefois à écrire l’adresse de leurs lettres ou même la lettre tout entière. […] Elle jetait dans un coin ces lettres odieuses, et se jurait de ne les plus voir ni toucher. […] Depuis quelque temps, les lettres venaient plus rares ; une fois, deux fois, il s’était présenté sans en trouver. […] Une troisième fois il revint, et il n’y avait pas de lettres davantage. […] Il revint tous les jours suivants ; il ne demanda plus de lettres, et il n’en vint plus (du moins de cette main-là).

60. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Camille Jordan, et Madame de Staël »

Je donnerai ces lettres dans l’ordre qui me paraît le plus naturel. […] J’ai brûlé votre lettre, et je ne ferai point paraître mon livre sur le continent. […] « Matthieu m’a écrit une admirable lettre à l’occasion de ses malheurs. […] Dans une lettre d’elle à Degérando vers ce même temps, je lis ce passage : « Camille Jordan m’a écrit une lettre qui l’a fait beaucoup aimer de mon père. […] Je mets à cette lettre la date de 1803.

61. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Collé »

Je ne suis pas si bonhomme que l’éditeur des Lettres inédites sur le compte du talent de Collé comme chansonnier. […] tu es un homme de lettres ; tu ne peux donc pas être un homme politique ! […] » Folâtre, jaloux, agaçant mais amusant, coq en colère, chien qui jappe, c’est toujours le Collé de la Chanson qui force son talent, c’est toujours le Collé de la parade, de la calembredaine, mais ce n’est pas le Collé du Journal et des Lettres inédites, et puisqu’on les publiait, ces Lettres inédites, c’est ce Collé-là qu’on était tenu de nous donner ! […] Telles sont ces Lettres inédites de Collé, dans lesquelles l’homme qu’il avait ôté dans son Journal se rencontre. […] La prose de Collé en ces Lettres n’est pas lourde, mais elle a je ne sais quelle épaisseur d’embonpoint qui n’empêche ni la souplesse, ni la finesse.

62. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XIX. Abailard »

Didier a pour master-pièce la traduction des lettres d’Héloïse et d’Abailard par M.  […] c’est précisément dans les lettres d’Abailard et d’Héloïse, dans ces lettres qu’aujourd’hui l’on traduit et l’on publie, qu’il nous a été impossible de les découvrir ! […] Elle reproche à Héloïse l’alignement de ses lettres. […] Nous ne croyons pas à l’innocuité morale complète de ces lettres sous quelque plume que ce puisse être, mais M.  […] Guizot, suivi des lettres d’Abailard et Héloïse, traduites par M. 

63. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Nouvelles lettres de Madame, mère du Régent, traduites par M. G. Brunet. — II. (Fin.) » pp. 62-79

Lorsque l’édition des Nouvelles lettres, des nouveaux fragments de lettres, traduits par M.  […] Les lettres qu’elle écrit durant le terrible hiver de 1709 respirent la pitié pour les pauvres gens « qui mouraient de froid comme des mouches ». […] Ce n’étaient point de petites lettres qu’elle écrivait ordinairement, elle remplissait fort bien vingt à trente feuillets de papier. […] Les passages les plus caractéristiques de ses lettres ne sont pas de ces choses qui se puissent détacher et citer isolément. […] [NdA] Poellnitz indique une autre heure ; je corrige d’après ce que dit Madame (voir une lettre d’elle du 20 septembre 1714).

64. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Marie-Antoinette (suite et fin.) »

Lettres de Louis XVI, de Marie-Antoinette et de madame Élisabeth publiées par M.  […] J’espère que vous avez reçu ma lettre de mercredi, qui vous aura un peu rassuré. […] Ce n’est pas parce que ma lettre sera lue que je te parle ainsi ; non, mon cœur, c’est que je le pense de bien bonne foi. […] Une lettre de la reine au baron de Flachslanden, publiée par M.  […] est-ce que toutes les lettres du premier de ces recueils ne sont pas également authentiques et au même titre ?

65. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres et opuscules inédits de Fénelon. (1850.) » pp. 1-21

Lettres et opuscules inédits de Fénelon. […] Ce nouveau volume réunit des écrits qui ne sont pas sans intérêt, quelques lettres d’affaires et d’administration, quelques autres spirituelles et de direction, et surtout de charmantes lettres amicales et familières : c’est assez déjà pour retrouver tout Fénelon. […] Mais je parle des Lettres spirituelles proprement dites, et je ne crains pas que ceux qui en auront lu un bon nombre me démentent. […] Horace, en effet, revient à chaque ligne dans ces lettres, et c’est lui qui parle aussi souvent que Fénelon. […] C’est assez indiquer l’intérêt de ces lettres nouvelles.

66. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres de Mme de Graffigny, ou Voltaire à Cirey. » pp. 208-225

Lettres de Mme de Graffigny, ou Voltaire à Cirey. […] Ces lettres bavardes ne furent publiées, pour la première fois, qu’en 1820. […] Le secret des lettres n’était pas très religieusement observé à Cirey. […] Des accents vrais se font jour à cet endroit dans ses lettres, et rachètent ce que les premières avaient de trop petit et de trop indiscret. […] Les dernières pages de ces lettres de Cirey sont tristes, et démentent bien les premières.

67. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME ROLAND — I. » pp. 166-193

Roland estimait les écrits sur les Noirs, les Lettres au marquis de Chastellux, et qui fondait alors le Patriote, et aussi avec Bancal, qui venait de quitter le notariat, pour s’adonner aux lettres, à la politique, et que Lanthenas, ami intime et domestique des Roland, avait rencontré durant un voyage dans la capitale. […] Necker, qui remontait au delà de 88, comme l’atteste un mot d’une lettre à M. […] Dans une lettre de décembre même année à Brissot, résumant ses conseils : « Des comptes et de la raison ! […] Roland, une lettre du 8 octobre, que nous livrons, ainsi expliquée, à la sensibilité des lecteurs. L’émotion, au reste, que trahit cette lettre, n’était l’indice que d’un sentiment et non d’une passion.

68. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Abailard et Héloïse »

Guizot, suivi des lettres d’Abailard et d’Héloïse, traduites par M.  […] c’est précisément dans les lettres d’Abailard et d’Héloïse qu’il nous a été impossible de les découvrir. […] Dans toutes ses lettres, Héloïse n’est occupée que de la seule chose qu’on oublie entièrement quand on aime. […] Elle reproche à Héloïse l’alignement de ses lettres. […] Nous ne croyons pas à l’innocuité morale complète de ces lettres sous quelque plume que ce puisse être, mais M. 

69. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. Daru. Histoire de la république de Venise. — II. (Suite.) » pp. 434-453

Me voilà tout naturellement ramené à l’homme de lettres en M.  […] Et la lettre de M.  […] Vos deux lettres m’ont encouragé, m’ont éclairé, m’ont affermi. Donc, vous aurez nourri l’enfant. » Ces longues lettres que M.  […] Daru, lui écrivit un jour une lettre désespérée.

70. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Maurice comte de Saxe et Marie-Josèphe de Saxe, dauphine de France. »

C’est dans une lettre à Mlle Chantilly (Mme Favart). Celle-ci était alors enfermée par lettre de cachet, — une vilaine action du maréchal, — dans la maison dès pénitentes d’Angers. Son mari Favart se dérobait dans le même moment pour échapper à une pareille lettre de cachet. […] Le premier choc (des Français) est terrible ; il n’y a qu’à savoir le renouveler par d’habiles dispositions : c’est l’affaire du général… » — Dans une lettre au roi de Prusse, de septembre 1746 tome. […] Cette mémorable lettre du maréchal de Saxe au comte de Maurepas, datée du camp sous Maastricht, le 15 mai 1718, se trouve citée dans l’ouvrage de M. 

71. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Madame de Verdelin  »

Les lettres de Mme de Verdelin qui sont maintenant sous nos yeux nous donnent d’elle une plus juste idée. […] Bonsoir, monsieur ; votre lettre m’a fort affligée. […] À propos des Lettres de la Montagne, écrites pendant cette retraite de Rousseau en Suisse, elle disait : « Je n’ai pas reçu vos Lettres, on les a ici on ne peut plus difficilement. […] Il renvoyait une lettre de change, mais sans trop de colère. […] N’étant pas, quant à présent, dans ce cas, je vous envoie ci-jointe la lettre de change, en attendant le moment de m’en prévaloir.

72. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. »

J’ai reçu d’un ministre une lettre qui me l’annonçait ; on l’a même annoncée dans les journaux, mais il n’en est rien jusqu’ici. […] … Cette idée m’affecte aux larmes, et pour moi le bonheur, c’est le repos. » (Lettre écrite de Lyon, le 5 juillet 1827.) […] Lui, M. de Chateaubriand et Mme Récamier ont laissé en moi autant de tristesse que de gratitude. » (Lettre de Mme Valmore à son frère, du 8 octobre 1849.) […] « Amior volat, currit et lætatur ; liber est, et non tenetur. » La lettre de Mme Valmore m’a remis en mémoire ce verset de l’Imitation. […] Je l’emprunte à la lettre d’un aimable et savant homme, M. 

73. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « L’abbé Galiani »

C’était, d’ailleurs, un écrémage des lettres de l’abbé Galiani, et voici tout le poli… Galiani est un de ces hommes qui doivent vivre plus par la correspondance que par les livres qu’il a écrits, malgré leur perfection, sur des questions dont le temps a emporté l’intérêt, passionné alors qu’il les écrivait. […] Et nous ne le saurions pas peut-être sans ces lettres, dont les deux dernières ont été communiquées aux éditeurs par M.  […] À cela près de quelques lettres à Diderot et à très peu d’autres, elle est toute entre Galiani, Madame d’Épinay et Madame Necker. […] Il y était quand il les écrivait, et ceux qui les lisaient, ces lettres, l’y voyaient comme moi. […] L’esprit de Galiani, dans ses lettres, est plus mâle et plus gai, et il n’aurait jamais été que gai d’une gaieté étincelante s’il n’avait pas quitté Paris.

74. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Le comte de Clermont et sa cour, par M. Jules Cousin. (Suite.) »

J’ai signé tout plein de lettres que votre courrier vous apporte. […] J’ai reçu, Monsieur le maréchal, votre première lettre du 10. […] Mais je dois une autre lettre de cette date, et fort intéressante, à M.  […] La même année qu’il prétendait à un siège à l’Académie et qu’il ambitionnait d’appeler confrères les gens de lettres, il méconnaissait ce qu’il y a de sérieux dans les Lettres mêmes et ce qui leur confère le seul caractère sans lequel elles resteraient à jamais futiles. […] Je vous prie de lui communiquer ma lettre, comme contenant la volonté du Roi.

75. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. »

Sainte-Beuve, contre la lettre sincère qu’on vient de lire, et il en arrive à faire une querelle à M.  […] Il lui reproche en un mot, et pour résumer le sens de sa lettre, d’avoir trop pris parti pour l’émeute. […] il élève la question autant que possible au-dessus de tout chauvinisme de camp ou de parti. — La lettre de M.  […] Alexandre Bret termine ainsi sa lettre, et M.  […] Voici une lettre que je retrouve dans le dossier de M.

76. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Fénelon. Sa correspondance spirituelle et politique. — II. (Fin.) » pp. 36-54

Abandonnez-vous donc à la simplicité et à la folie de la croix. » Les lettres de Fénelon au duc de Chevreuse finirent par être plutôt de conseil moral et d’affaires intimes que de direction ; mais, au commencement, le caractère de lettres spirituelles y est assez marqué. […] Les lettres de Fénelon, à cette date, jettent un profond et triste jour sur la décadence de l’esprit public et la détérioration des caractères et de la morale sociale. […] On a de lui une lettre sur la mort de son meilleur ami, l’abbé de Langeron : elle est triste, elle est charmante, elle est légère. […] À mesure qu’on avance dans la correspondance et dans les lettres voisines de la fin, il s’y aperçoit comme une lueur, il s’y ressent comme une allégresse. […] La lecture de ces lettres dernières me fait l’effet des derniers jours d’un doux hiver, on sent le printemps par-delà.

77. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Une petite guerre sur la tombe de Voitture, (pour faire suite à l’article précédent) » pp. 210-230

Dès ses premières lettres, on en trouve une à Balzac (1625) qui est magnifique de louanges. […] Il sollicita donc un de ses savants amis et voisins, Paul Thomas, sieur de Girac, un galant homme de son pays d’Angoumois, ami des lettres pour elles-mêmes, grand lecteur des anciens, des Latins, des Grecs, et sachant même un peu d’hébreu, de lui écrire ce qu’il pensait des lettres de Voiture. […] Costar, un volume non pas d’entretiens, mais de lettres que l’un et l’autre s’étaient adressées, et qui roulaient sur leurs études et leurs lectures d’alors. […] Il est vrai que, dans toutes ces lettres ou billets produits après la mort d’un des correspondants, Costar peut être soupçonné d’avoir ajouté quelque chose du sien. […] Dans une seconde partie, s’attaquant aux entretiens ou lettres de Costar, il s’attachait à montrer que celui-ci, bien qu’ayant plus de connaissance des belles lettres et plus d’étude que son ami, avait commis lui-même bien des erreurs et des bévues.

78. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Madame de La Tour-Franqueville et Jean-Jacques Rousseau. » pp. 63-84

Ce qui ne le caractérise pas moins, c’est le ton, le style des lettres, tant celles des deux amies que les billets de Rousseau lui-même. […] « Si j’avais reçu vos lettres, écrit Rousseau à Mme de La Tour, je n’en aurais point nié la réception. » Sentez-vous le défaut ? […] Sur une lettre pareille à la dernière, Julie se fût moins offensée de mon silence qu’alarmée de mon état ; elle ne se fût point, en pareil cas, amusée à compter des lettres et à souligner des mots ; rien ne ressemble moins à Julie que Mme de… (de La Tour). […] Les lettres de Hume sont ici un témoignage précieux, impartial. […] Cette Lettre, qui a perdu aujourd’hui tout intérêt, atteste une plume ferme, capable d’une polémique virile, une lance d’amazone.

79. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Mémoires de Malouet (suite et fin.) »

L’annonce d’une lettre de l’abbé Raynal sembla tout d’abord un à-propos. […] Je pensais en disant cela à la lettre de Napoléon à M.  […] Lettre de miss Burney à. […] Malgré cette lettre, je ne balance pas à faire faire un atelier. […] Sa réplique fut : — « Quand je vous écris des lettres de ce ton-là, f …..

80. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « DE LA LITTÉRATURE INDUSTRIELLE. » pp. 444-471

Rien de plus légitime assurément que des gens de lettres s’associant pour s’entendre sur leurs intérêts matériels et s’y éclairer. […] Tout le monde peut se dire homme de lettres : c’est le titre de qui n’en a point. […] Voilà donc une Société qui recevra tous ceux qui s’offriront pour gens de lettres, et qui les aidera, et qui les organisera en force compacte ; et dans toutes les questions, les moindres, les moins éclairés, les moins intéressés à ce qui touche vraiment les lettres, crieront le plus haut, soyez-en sûr. […] Le Siècle répétait l’autre jour la lettre du président de la Société, et l’empruntait courtoisement à la Presse, en ajoutant, sans rire, que cette lettre soulevait de graves questions. […] à moi qui ai affaire aux deux sortes de gens les plus indisciplinables, les comédiens et les gens de lettres ! 

81. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXIIe entretien. Vie et œuvres de Pétrarque (2e partie) » pp. 81-155

On voit transpercer ces sentiments dans une longue lettre qu’il publia à cette époque. […] Je lui avais écrit quelques lettres dont je ne me repens pas tout à fait. […] Je ne résiste pas à citer textuellement les paroles de la lettre de Pétrarque à Boccace sur la Divine Comédie du Dante. […] On ne lit pas sans un vif intérêt domestique la charmante lettre que Boccace écrit de Pavie à Pétrarque. […] L’âme est le principe de toute gloire durable dans les lettres comme dans les actes des vrais grands hommes.

82. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Journal et Mémoires, de Mathieu Marais, publiés, par M. De Lescure »

pourquoi donc les gens de lettres, certains gens de lettres, sont-ils seuls à donner ce spectacle de rosser publiquement leurs semblables ? […] Gibert par une lettre trop courte, et il arrive de ce différend que le livre de M.  […] Avez-vous vu ses deux derniers volumes de Lettres ? […] Il disent que la publication de ces Lettres est une infidélité, et que celle de Mme de Simiane n’est pas d’elle. […] La légèreté de forme, dans les Lettres persanes, en avait dérobé le sérieux.

83. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — M. de Voltaire, et M. de Maupertuis. » pp. 73-93

Kœnig de produire l’original de la lettre de Léibnitz ; & l’original ne se trouvant plus, il fit rendre, par les mêmes membres, un jugement, qui déclare M. Kœnig coupable d’avoir attenté à la gloire du sieur Moreau de Maupertuis, en supposant une fausse lettre. […] On jugera, par cette lettre, quelle étoit, à Berlin, la fermentation des esprits. […] Il s’exprime ainsi lui-même dans une lettre qu’il écrivit alors : « J’étois uniquement occupé de mon étude. […] C’est de Mayence qu’il écrivit à sa nièce, retournée à Paris, cette fameuse lettre où il lui retrace l’horreur de la situation où ils ont été.

84. (1761) Apologie de l’étude

N’imaginons pourtant pas, car il ne faut point s’exagérer ses propres maux, que le bonheur soit incompatible avec la culture des lettres. […] C’est principalement de cette partie de gens de lettres que nous devons prévenir les reproches. […] Quel mal vous ont fait les gens de lettres, me diront ces zélés citoyens, pour vouloir les dégoûter de leur état ? […] Que conclure de ces traits lancés contre les lettres par ceux qu’elles ont le plus occupés et le plus illustrés, et qui même en ont parlé ailleurs avec tant d’éloges ? […] J’excusai les gens de lettres, je passai condamnation sur les protecteurs, et je défendis le public.

85. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE LA FAYETTE » pp. 249-287

Il suffit de lire la jolie lettre : « Hé bien ! […] La lettre à Mme de Sablé, la Princesse de Clèves, et la lettre do Ou Guet, n’est-ce pas toute une vie ? […] bon nombre des lettres de ces dames, devancières de Mme de Sévigné, sont là. — M. […] Lettre à Mme de Saint-Géran, août 1684. […] Au-dessus de la porte, il y avoit en grosses lettres Chambre du Sublime.

86. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Œuvres de Vauvenargues tant anciennes qu’inédites avec notes et commentaires, par M. Gilbert. — II — Vauvenargues et le marquis de Mirabeau » pp. 17-37

Elle dura plus longtemps, mais la suite des lettres manque. […] Dès la première lettre écrite du château de Mirabeau (juillet 1737), le caractère du marquis se dessine. […] À la seconde lettre, il l’appelle mon maître. […] À lui qui vise à conquérir un nom dans les lettres et à entrer peut-être à l’Académie, il essaye de lui faire peur des gasconismes que peut contracter son style (hélas ! […] C’est une lettre datée de Versailles qui opère cette espèce de changement à vue.

87. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre III. La Déformation de l’Idéal classique (1720-1801) » pp. 278-387

Lettres persanes, nº 138]. […] Lettres à M. de Malesherbes]. […] Les gens de lettres sont devenus les soutiens du pouvoir. […] Diderot, Lettre au P.  […] Lettres inédites, citées ci-dessus ; J. 

88. (1875) Premiers lundis. Tome III « L’Ouvrier littéraire : Extrait des Papiers et Correspondance de la famille impériale »

Sainte-Beuve au sujet des encouragements à donner aux gens de lettres. […] Sainte-Beuve, était accompagnée de la lettre suivante, adressée probablement à M.  […] Sainte-Beuve. — Nécessité d’exercer une influence sur les hommes de lettres, autres que ceux appartenant à l’Université et aux Académies. […] La très-grande majorité des gens de lettres sont des travailleurs, des ouvriers d’une certaine condition, vivant de leur plume. […] Cette littérature est assez fidèlement représentée par la Société dite des Gens de Lettres.

89. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre XVII. Morale, Livres de Caractéres. » pp. 353-369

Le prodigieux succès des Lettres Persanes encouragea l’Imitatorum pecus. […] Les Lettres chinoises, les Lettres juives, les Lettres cabalistiques doivent en partie leur origine à cette idée. […] Les Lettres Turques par M. de St. Foix, sont une des meilleures imitations des Lettres Persanes. […] Il y a des traits piquans dans ces Lettres contre la religion, le gouvernement & divers particuliers.

90. (1837) Lettres sur les écrivains français pp. -167

À une prochaine lettre donc ! […] dit l’homme de lettres. […] J’ai dit dans une de mes précédentes lettres que M.  […] La lettre de M.  […] Alphonse Brot, je crois, d’avoir écrit ces lettres.

91. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXVII et dernier » pp. 442-475

Second supplément des lettres de Bussy-Rabutin. […] Lettre de madame de Sévigné du 28 février. […] Lettres de Madame, t.  […] Lettres, p. 151. […] Lettres, p. 175.

92. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Mme du Châtelet. Suite de Voltaire à Cirey. » pp. 266-285

Nous pouvons la juger directement par des lettres d’elle, par des écrits de morale où elle se peint. […] Ces lettres, publiées en 1806 par M.  […] Une réflexion pourtant se présente, et elle-même n’était pas sans se la faire : quelle témérité d’aller confier son bonheur, sa destinée, tout son avenir comme femme, à un homme de lettres, aussi homme de lettres que Voltaire, à un poète aussi poète, et à la merci, chaque matin, de son tempérament irritable ! […] Il y a un joli mot de Saint-Lambert, autre homme de lettres s’il en fut, et qui s’y connaissait. […] Ce fut pourtant là le point par où manqua finalement cette liaison de Mme du Châtelet et de Voltaire : celui-ci fut plus homme de lettres qu’amant.

93. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La Margrave de Bareith Sa correspondance avec Frédéric — II » pp. 414-431

Engagé, disait-il dans des négociations très délicates et très épineuses, il craignait que ses lettres ne se ressentissent de son ennui. […] Voltaire se mit aussitôt à l’œuvre avec une activité que quelques lettres de sa correspondance connue faisaient déjà soupçonner, et que d’autres lettres récemment publiées viennent de mettre en pleine lumière66. […] J’imagine que si elle écrivait directement au roi une lettre touchante et raisonnée, et qu’elle adressât cette lettre à la personne dont je vous parle, cette personne pourrait, sans se compromettre, l’appuyer de son crédit et de son conseil. […] Je me chargerai très volontiers de la lettre de Mme la margrave, et je pense qu’elle ferait très bien, dans la lettre qu’elle m’écrira, de mettre les sages réflexions que M. de Voltaire emploie dans la sienne concernant l’agrandissement de la maison d’Autriche… Une lettre, dans le sens voulu, fut écrite par la margrave et adressée non pas au roi, mais au cardinal ; la lettre au roi ne devait venir qu’après qu’on aurait sondé le terrain à Versailles. […] [NdA] Voir les deux volumes de lettres publiées à la librairie Didier par M. 

94. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Madame de Staël. Coppet et Weimar, par l’auteur des Souvenirs de Mme Récamier »

Joseph de Maistre a certainement gagné aux deux ou trois recueils de lettres qu’on a publiées de lui, lettres hardies, mordantes, familières et même affectueuses, très libres toujours de vues et de ton, inconséquentes parfois à l’idée qu’on se faisait du théoricien, et qui, en définitive, si elles n’ont pas grandi le personnage, ont accentué de plus en plus l’individu. […] L’auteur des Souvenirs de Madame Récamier, une personne de beaucoup d’esprit et d’exactitude, Mme Lenormant, vient de donner, en les combinant et en les liant par un récit, deux séries de correspondance de Mme de Staël, les lettres à la grande-duchesse Louise de Weimar et les lettres à Mme Récamier. […] C’est dans une lettre datée de Berne et adressée à Mathieu de Montmorency, le doux et patient sermonneur, que Schlegel se découvre à nous par ce côté assez inattendu de sa nature. […] La conversation avait eu, je crois, pour point de départ les Lettres passionnées de Mlle de Lespinasse. […] On peut lire cette lettre dans le volume des Salons célèbres de Mme Sophie Gay.

95. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXII » pp. 355-377

Elle dévoile le dessous de carte que la lettre du 24 juillet indique mystérieusement. […] Nous avons parlé de cette lettre sous la date de 1673, parce qu’elle s’applique à deux années de mésintelligences, de prétentions d’un côté, de griefs de l’autre… « Ce secret, ajoute la lettre, roule sous terre depuis plus de six mois. […] L’absence, les lettres, raniment l’amour du roi pour sa maîtresse. […] Madame de Sévigné fait, dans une autre lettre à sa fille, du 7 août, la description du jardin de Clagny. […] Une lettre subséquente nous apprendra que la vérité qui était comme à Pomponne le 24 juillet, s’est répandue à Paris dans le mois suivant.

96. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Lamennais »

D’autres lettres — en grand nombre probablement — sont restées et resteront inédites, pour des raisons et des scrupules que nous n’avons pas à juger. […] c’est ce masque, que Byron a ôté avec Moore et que Pascal a gardé comme il a gardé son cilice, que voilà sur la table dans ces lettres de Lamennais. […] Ses lettres en sont une flambée. […] mais il l’a gardée pour ses lettres. […] On ferait un piquant recueil des traits et des mots qui fourmillent dans ces lettres de Lamennais.

97. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXX » pp. 330-337

Une lettre que madame Scarron écrit à son frère, de Tournay, le 16 juin 1673 (elle était alors en chemin avec le duc du Maine pour aller consulter un empirique hollandais sur l’état de cet enfant), montre qu’à cette époque elle était brouillée avec madame de Montespan. […] Il est constant, par une lettre de madame de Sévigné à sa fille, du 7 août 1675, qu’à peu près à la même époque de l’année 1673, madame de Montespan et madame Scarron étaient en guerre ouverte. […] Leur amitié est attestée par une lettre de madame Scarron à madame de Saint-Géran, et par celles que nous avons déjà vues de madame de Sévigné à sa fille. […] Plus tard en 1680, des lettres patentes ordonnèrent qu’ils porteraient le nom de Bourbon. […] (Lettres de Maint., t. 

98. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Mme Desbordes-Valmore » pp. 01-46

Il paraît que la question est excitante, car elle m’a valu tout un paquet de lettres. […] Pendant que les lettres pleuvaient chez moi, M.  […] Cette lettre était adressée à un Olivier. […] Or, cette lettre était l’œuvre d’un loustic. […] Rivière nous donne une de ses lettres.

99. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand (suite et fin.) »

Il savait que, si la politique est ingrate, les lettres de leur nature sont reconnaissantes. […] Andral, mon cher Giambone, une lettre de vous dont je vous remercie. […] Je suis à l’avance persuadé que tout ce qu’on trouvera de lettres et d’écrits de Talleyrand donnera de lui une favorable idée. […] une lettre expresse à ce sujet que m’a écrite, après mon premier ou mon second article, M.  […] » Voici la lettre de M. 

100. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Chapitre V »

Le premier remède sera de rejeter tous les principes de l’orthographe étymologique et de soulager les mots empruntés au grec de leurs vaines lettres parasites . […] Ces déformations, qui sont très régulières, si elles ne peuvent plus servir d’exemples pour l’incorporation actuelle des mots étrangers, enseigneront cependant le mépris de ce qu’on appelle les lettres étymologiques. Je ne crois pas qu’il soit possible ni utile de modifier la forme des mots latins anciennement francisés par les érudits, ni, sous prétexte d’alignement, de biffer certaines lettres doubles, de remplacer les g doux et les ge par les j, ni enfin de faire subir à l’orthographe aucune des modifications radicales et maladroites préconisées par les « fonétistes » . […] Si l’on voulait réaliser la prétention des réformistes et écrire les mots exactement comme ils se prononcent, chaque lettre n’ayant qu’une valeur et chaque son étant représenté par une lettre unique, il ne faudrait pas moins de 50 signes différents attribués à 27 consonnes et à 23 voyelles pures ; sans compter les voyelles nasales, ce qui porterait à 58 le chiffre total des lettres de l’alphabet français. […] Une analyse un peu minutieuse des sons de la langue française ne pourrait s’établir à moins d’une centaine de lettres ; et il faudrait constamment refondre cet alphabet modèle, car les sons changent : tantôt une lettre perd un son, tantôt elle en gagne un autre.

101. (1782) Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur la vie et les écrits de Sénèque pour servir d’introduction à la lecture de ce philosophe (1778-1782) « Essai, sur les règnes, de Claude et de Néron. Livre second » pp. 200-409

Lettre XLV. […] Lettre XLVI. […] Lettre LXXXII, de la mollesse. […] Je lis, Lettre LXXXV : « Quoi ! […] Il est antérieur aux Lettres à Lucilius.

102. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Le comte-pacha de Bonneval. » pp. 499-522

« Quelle lettre ! […] Il y avait, m’a-t-on dit, une cinquantaine de lettres de Fénelon au comte de Bonneval, qui n’ont été détruites qu’à l’époque de la Révolution. […] Je vous embrasse de tout mon cœur et voudrais acheter de la moitié de ma vie le bonheur de cette lettre. […] Cependant Bonneval adresse de tous côtés des relations de cette affaire, des facturas et lettres à l’Empereur, au Suprême Conseil aulique de guerre, au prince Eugène, aux plénipotentiaires d’Espagne qui se trouvaient alors à Cambrai. […] [NdA] Il fallait être à genoux dans le parquet du Parlement pour cette cérémonie des lettres de grâce.

103. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Voltaire et le président de Brosses, ou Une intrigue académique au XVIIIe siècle. » pp. 105-126

En même temps il se remet en correspondance étroite avec ses amis de Paris, et se lie plus particulièrement avec d’Alembert, avec lequel il engage un commerce de lettres qui ne cessera plus. […] Lisez souvent la lettre de M.  […] Dans toutes les lettres de cette date, il n’est question entre eux que du plat président, du président nasillonneur, du petit persécuteur nasillonneur, du fripon de président. […] Voltaire, en effet, n’a qu’une prose : que ce soit une histoire, un roman, une lettre qu’il écrive, il y porte le même ton. […] [NdA] Voltaire le dit nettement dans une lettre à d’Alembert (19 mars 1781) : « C’est contre votre Jean-Jacques que je suis le plus en colère.

104. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre IV » pp. 38-47

Ici je dois remarquer que l’accueil fait aux hommes de lettres par la marquise de Rambouillet ajouta sensiblement à la noblesse de leur condition. […] Dans la société de l’hôtel de Rambouillet, au contraire, l’homme de lettres était dégagé de ses liens personnels ; il n’était plus l’homme ou l’esprit d’un autre homme ; il était devenu maître à son tour de choisir, de placer, de graduer ses préférences entre les grands, comme précédemment les grands l’avaient été de choisir entre les gens de lettres. […] Une lettre que lui adressa Voiture, sous le nom de Callot, fameux graveur du temps, la félicite de son talent pour le dessin. […] Dans sa trente-sixième lettre, en 1633, il dit à la mère : « Je devrais craindre, par votre exemple, d’écrire d’un style trop élevé ». […] Voyez une note de Monmerqué sur la lettre 589 de Sévigné, t. 

105. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Œuvres de Frédéric le Grand (1846-1853). — I. » pp. 455-475

On a déjà cinq volumes des lettres de Frédéric, groupées par séries et rangées selon les personnes avec lesquelles il correspond et dont on publie également les lettres. […] Les lettres que Frédéric lui écrit durant ces trois ans sont d’un grand intérêt, en ce que l’on continue d’y saisir les progrès et la marche de son esprit. […] On voudrait, en arrivant à la fin de cette correspondance, rencontrer une dernière lettre de Frédéric roi ; elle manque. […] Frédéric exécuta fidèlement toute la partie testamentaire de la lettre suprême qu’il avait reçue. […] Ce n’est qu’avec bien de la peine que j’apprends, par votre lettre du 12, que vous touchez à votre dernier moment.

106. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres de Frédéric-le-Grand Correspondance avec le prince Henri — I » pp. 356-374

Le prince Henri lui fut toujours opposé et secrètement antipathique, et pas si secrètemeut même que cela ne perce très à nu dans des conversations qui nous ont été transmises et dans la suite des lettres qu’on publie aujourd’hui. […] Mes frères et tous mes amis sont sains et saufs, et, marque de cela, j’ai voulu qu’ils signassent cette lettre. » Et la lettre est signée : Frédéric, Guillaume, Henri. […] J’ai admiré votre attention de faire signer votre lettre par mes deux fils. […] On a les lettres qui constatent cette rupture entre le frère roi et le frère disgracié et qui se croit frappé injustement. […] Si jamais on négligeait l’armée, c’en serait fait de ce pays-ci. » (Lettre au prince Henri, 4 mai 1767.)

107. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres inédites de la duchesse de Bourgogne, précédées d’une notice sur sa vie. (1850.) » pp. 85-102

Lettres inédites de la duchesse de Bourgogne, précédées d’une notice sur sa vie. […] Elle a publié, de 1820 à 1834, sept volumes de Mélanges, qui contiennent des pièces du Moyen Âge, des lettres ou opuscules de personnages célèbres. […] On peut suivre ses progrès dans les lettres de Mme de Maintenon, dont la tendresse la surveille avec tant de sollicitude. […] Nous allons voir tout à l’heure cette lettre que Louis XIV est si pressé d’écrire. […] L’original de cette lettre de Louis XIV existe à la bibliothèque du Louvre, et l’auteur de la présente Notice la donne textuellement.

108. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre VIII : M. Cousin érudit et philologue »

André ; mais l’heureux auteur de la découverte se réserve la partie la plus précieuse, les lettres échangées entre André et Malebranche. […] Mais une étude un peu attentive me fit aisément reconnaître qu’il devait manquer un bon nombre de lettres. […] Ces lettres si bien tournées, souvent si intéressantes, attendent encore un éditeur intelligent et soigneux. Si nous étions plus jeune, nous tâcherions d’être cet éditeur-là, d’autant que nous pourrions joindre aux lettres déjà connues bien des lettres nouvelles, parmi lesquelles il en est de fort importantes. […] Il offre ses notes, extraits et copies, à « l’ami de la religion et des lettres » qui rassemblera le cartulaire du couvent des Carmélites de la rue Saint-Jacques.

109. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Œuvres de Vauvenargues tant anciennes qu’inédites avec notes et commentaires, par M. Gilbert. — I — Vauvenargues et Fauris de Saint-Vincens » pp. 1-16

Dans ces lettres à Saint-Vincens où il s’abandonne tout à fait au courant de la pensée et au mouvement de la plume, il divague quelquefois et tombe même dans quelque confusion. […] Vauvenargues s’exerce évidemment au style, à l’amplification ; il n’avait pas fait ses classes, il répare cela en les faisant dans ses lettres à ses amis. […] Aujourd’hui que l’homme de lettres est tant célébré par la raison peut-être qu’il se célèbre lui-même, qu’on ne s’étonne pas trop de cette répugnance de Vauvenargues pour le métier d’homme de lettres, et de ce qu’il n’y arrive que si fort à contrecœur et à son corps défendant. Pour certaines natures sensibles et fières, la condition d’homme de lettres a cela de triste qu’elle est la seule chance d’être exposé à de certaines railleries publiques, à de certaines insultes contre lesquelles tout citoyen, autrement, est garanti et se sait inviolable. L’homme de lettres généreux est exposé à la calomnie du lâche.

110. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Lettres d’Eugénie de Guérin, publiées par M. Trébutien. »

Lettres d’Eugénie de Guérin publiées par M.  […] Elle s’adresse aux lettres absentes de Louise, à ces lettres perdues à coup sûr ou errantes, car elle ne peut supposer qu’il n’y en a pas eu d’écrites, et elle a raison : « Qui sait en quelles mains tomberont ces chers souvenirs de ma chère Louise ? — Pauvres lettres de Louise, qui sait en quel lieu vous êtes emprisonnées ? […] » Mais pendant qu’elle chante et soupire ce petit couplet d’une malice innocente, une lettre arrive, une de ces lettres perdues et retrouvées, et la joie succède à la plainte. […] Elle raconte à son amie Louise tous les glas de jeunes filles que sonne la cloche de la paroisse rurale ; ses lettres, par moments, sont comme un nécrologe continu.

111. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Madame Du Deffand »

L’ennui dont ses lettres ne sont que l’expression incroyablement profonde et, le croira-t-on ? […] Ses lettres si étincelantes de traits, d’anecdotes et de plaisanteries, en restent flétries comme des roses mordues de quelque insecte caché dans leur cœur rougissant. […] … « Je me sens devenir bête », s’écrie-t-elle dans les lettres de la fin de sa vie. […] Elle n’aime tant les lettres (« Je lirais la malle des courriers », disait-elle,) et elle n’y a si bien réussi que parce que les lettres sont des conversations fixées. […] pour ma part, je ne connais pas de livre ascétique qui donne plus le mépris du monde que ces lettres d’une femme du monde qui eut, durant ses quatre-vingts ans, le monde à ses pieds, et qui, en mourant, lui disait : « Raca ! 

112. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gui Patin. — II. (Fin.) » pp. 110-133

ni à l’un ni à l’autre : ses lettres sont purement naturelles et nous rendent le jet de sa conversation même. […] Je me suis appliqué à recueillir sur ce point et à rapprocher bien des passages de ses lettres. […] Notre principal entretien regarde les lettres, ce qui s’y passe de nouveau, de considérable et d’utile. […] Je viens aussi d’apprendre par des lettres de Bruxelles que M.  […] Dans les lettres à Spon, publiées plus tard, on retrouve quelques-unes des mêmes lettres plus au complet, plus longues, et en général beaucoup plus farcies de latin.

113. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre x »

Je ne pourrais pas me battre si je n’espérais pas dans la naissance de cette France-là, qui, elle, aura valu qu’on tue et qu’on meure pour elle… (Lettres publiées aux éditions de Foi et Vie.)‌ […] De toute façon, la victoire que nous aurons sera une victoire des forces de l’idéalisme… (Lettres publiées par Henri Brémont, chez Bloud.)‌ […] Excuse la brièveté de ma lettre, je ne suis plus au repos, je suis en première ligne dans une cagna obscure où il pleut et où je ne peux me tenir qu’à genoux. […] (Lettre communiquée.)‌ […] (Lettre de Michel Penet, du 14 février 1915.)

114. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » pp. 152-153

C’est ce noble courage qui a enfanté la Philosophie du bon sens, les Lettres Juives, les Lettres Cabalistiques, les Lettres Chinoises, les Songes philosophiques. Aujourd’hui on est assez généralement dégoûté de toutes ces miseres ; les sots même commencent à s’appercevoir que ses Lettres Juives ne sont qu’un répertoire de scandales & de mensonges ; sa Philosophie du bon sens, une compilation d’absurdités & de contradictions ; ses Lettres Cabalistiques, un fatras de satires & de redites ; ses Lettres Chinoises, un recueil d’observations communes & de déclamations ennuyeuses ; ses Songes philosophiques, un amas de chimeres & de visions ; ses Romans, une source d’ennui & de dégoût.

115. (1860) Cours familier de littérature. IX « Le entretien. Les salons littéraires. Souvenirs de madame Récamier (2e partie) » pp. 81-159

Il avait parlé ici d’une certaine lettre » (lettre par laquelle le duc de Laval donnait avec autant de noblesse que de patriotisme sa démission à Louis-Philippe), « lettre que M. de Lamartine a lue ici et louée ici avec une exaltation poétique ; il comptait en imiter la conduite et l’esprit ; il est allé en Bourgogne, où les séductions du pouvoir nouveau viendront le chercher. […] Voilà une terrible lettre politique ; je l’ai écrite de colère !  […] Canning le libéral à Londres et caressant par lettres les légitimistes invétérés à Paris. […] Ses lettres, pendant qu’il est ministre, ne sont que des billets : les ambitieux ont-ils le temps d’aimer ? […] Que de plaintes trop fondées ces lettres ne devaient-elles pas contenir !

116. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre II. La Nationalisation de la Littérature (1610-1722) » pp. 107-277

Jurieu, Lettres pastorales]. […] J., Réponses aux Lettres provinciales, 1657 ; — Daniel, S.  […] XII. — Poujoulat, Lettres sur Bossuet, Paris, 1854 ; — G.  […] I] ; — Lettres diverses [t  II, III, IV] ; — Lettres spirituelles ou de direction [t. V et VI] ; — Lettres relatives au quiétisme [t. 

117. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 13, qu’il est probable que les causes physiques ont aussi leur part aux progrès surprenans des arts et des lettres » pp. 145-236

Ne contribuent-elles pas à la difference prodigieuse qui se remarque entre l’état des arts et des lettres dans deux siecles voisins ? […] Le grand roi françois est un des ardens protecteurs dont les lettres et les arts puissent se glorifier. […] Bien des gens pensent que les lettres et les arts perirent ensevelis sous les ruines de cette monarchie renversée et devastée par les peuples septentrionaux. […] La décadence des lettres et des arts étoit déja un objet sensible. […] Après tout ce que je viens d’exposer, il est clair que les arts et les lettres arrivent au plus haut point de leur splendeur par un progrès subit, qu’on ne sçauroit attribuer aux causes morales, et il paroît encore que les arts et les lettres retombent quand ces causes font les derniers efforts pour les soutenir.

118. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « De l’état de la France sous Louis XV (1757-1758). » pp. 23-43

Deux lettres de Bernis, écrites sur la nouvelle de la défaite de Rossbach, ne sont pas de celles que nous extrairons ; ce n’est pas la défaite, ce sont certains détails de la défaite qui sont à ensevelir. […] On publie en ce moment le recueil des dépêches et des lettres d’État du cardinal de Richelieu. […] Cette lettre est ferme et décidée. […] Il n’est pas possible, même après un siècle, de lire une certaine lettre de Bernis à Choiseul du 31 mars sans rougeur. […] Louis XV coupa court à la difficulté par un ordre que Bernis reçut le 13 décembre et qui l’exilait dans son abbaye près de Soissons : une lettre de lui au roi écrite au reçu de l’ordre, et une autre lettre écrite dans la soirée de la même journée à Mme de Pompadour, n’expriment que des sentiments de soumission parfaite et de reconnaissance infinie pour le passé, sans un seul mouvement de plainte.

119. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres de lord Chesterfield à son fils. Édition revue par M. Amédée Renée. (1842.) » pp. 226-246

Lettres de lord Chesterfield à son fils. […] Quoique plus d’un passage de ces Lettres puisse sembler fort étrange venant d’un père à son fils, l’ensemble est animé d’un véritable esprit de tendresse et de sagesse. […] Les Lettres commencent par l’abc de l’éducation et de l’instruction. […] Je ne regrette point qu’on ait publié ces premières lettres ; il s’y glisse de bonne heure d’excellents conseils. […] Le sérieux et le léger s’entremêlent à chaque instant dans ces lettres.

120. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Frédéric le Grand littérateur. » pp. 185-205

On peut dire que, chez Frédéric, si le grand roi était comme doublé d’un philosophe, il était compliqué aussi d’un homme de lettres. […] Il reçut du jeune prince de Prusse, non pas une lettre de compliments, mais une véritable déclaration passionnée. […] À travers ce singulier style des premières lettres de Frédéric, la plus noble pensée se fait jour. […] L’homme de lettres peut balancer quelque temps le roi et s’ébattre au-devant, mais pour lui céder le pas chaque fois qu’il le faut, à l’heure précise. […] Il commence par causer quatre heures de suite avec d’Alembert ; il lui parle avec simplicité, avec modestie, de la philosophie, des lettres, de la paix, de la guerre, de toute chose.

121. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Chateaubriand. Anniversaire du Génie du christianisme. » pp. 74-90

Ma sœur me manda le dernier vœu de ma mère : quand la lettre me parvint au-delà des mers, ma sœur elle-même n’existait plus ; elle était morte aussi des suites de son emprisonnement. […] Le ton de cette lettre paraîtra certainement étrange, le style est exagéré ; celui qui écrit est encore sous l’empire de l’exaltation, mais le caractère véridique de cette exaltation ne saurait être mis en doute un moment. Lettre de Chateaubriand à Fontanes. […] Je reçois votre lettre en date du 17 septembre. […] Puisque je vous ai entretenu de morts et de tombeaux au commencement de cette lettre, je vous citerai quelque chose de mon ouvrage à ce sujet.

122. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Madame de Créqui »

car il joue les marquises, lui, avec une si audacieuse et merveilleuse désinvolture, qu’il faut qu’elles reviennent elles-mêmes, chaperonnées de leurs propres lettres et sur le poing de Sainte-Beuve, — ce doux fauconnier !  […] Quand elle écrivait ses lettres, qui la réfléchissent d’autant mieux qu’elle ne s’y est jamais mirée, elle était vieille, et l’on croit qu’elle l’a toujours été. […] nous pouvons nous trouver heureux de ce que Madame de Créqui n’a pas accompli un tel précepte ; nous y avons gagné les lettres piquantes publiées par Sainte-Beuve. […] La grâce et le bon sens, précieux et trop rare alliage absent de tant d’œuvres et qu’on trouve ici dans quelques lettres et quelques billets ! […] Malgré l’appréciation la plus délicate et la plus subtile de chaque détail isolé des lettres, l’auteur de l’Introduction n’a pas porté le jugement qu’il méritait sur cet esprit d’un charme si sérieux, si animé et si profond.

123. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXVII » pp. 298-304

Une lettre de madame de Maintenon à madame de Saint-Géran, sans date, mais probablement du mois d’avril ou de mai 1671, fait connaître un incident survenu dans les amours du roi et de madame de Montespan. […] Une autre circonstance est remarquable dans la lettre de madame Scarron, c’est cet empressement de la cour à se rendre chez madame de Montausier malade, presque mourante, au moment où chancelait la favorite qui avait causé sa maladie. […] La date de cette lettre est indiquée par les détails qu’elle renferme. […] 4° La rupture dont parle la lettre est de peu de jours antérieure à cette lettre, puisqu’au moment où madame Scarron l’écrit, madame de Montespan est encore dans l’accès de sa première fureur, qu’elle est renfermée depuis deux jours. La rupture et la lettre qui l’annonce paraissent donc être de la fin d’avril ou du commencement de mai 1671.

124. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Silvio Pellico »

Or, quel que soit le succès de ces lettres publiées par MM.  […] Nous aimons mieux le Silvio Pellico des lettres que celui dont le nom servait aux affaires du carbonarisme contemporain. […] « Il me semble voir par la plus récente des lettres de M. de Haller — écrit Silvio à la comtesse Masino di Mombello — qu’en voulant un peu me justifier vous avez, sans le savoir, dépassé les termes exacts de la vérité. […] Pour eux, en effet, par ces lettres, Silvio Pellico aura trahi sa propre mémoire, cette gloire qu’ils lui avaient faite de leurs mains ! […] Par le ton, par la vie morale qui y circule, par le dédain de tout ce qui n’est pas la vérité de Dieu, ce recueil de lettres est au-dessus de toute critique.

125. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXVII. Silvio Pellico »

Or, quel que soit le succès de ces lettres publiées par MM.  […] Nous aimons mieux le Silvio Pellico des lettres que celui dont le nom servait aux affaires du carbonarisme contemporain. […] Pour eux, en effet, par ces lettres, Silvio Pellico aura trahi sa propre mémoire, cette gloire qu’ils lui avaient faite de leurs mains ! […] Par le ton, par la vie morale qui y circule, par le dédain de tout ce qui n’est pas la vérité de Dieu, ce recueil de lettres est au-dessus de toute critique. […] Lettres de Silvio Pellico, avec une introduction par M. 

126. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIIe entretien. Vie du Tasse (2e partie) » pp. 65-128

Le spiritualisme avait triomphé des armes ; les grands hommes de lettres effaçaient les héros. […] Ces lettres démentent surtout les prétendues persécutions et la fausse complicité de la cour de Ferrare dans ce crime. […] La lettre qu’Alphonse écrivit en faveur du Tasse aux souverains d’Italie atteste un zèle aussi ardent que son amitié pour le poète. […] Ces lettres, que la sœur ouvrit avec empressement, disaient que Torquato courait des dangers extrêmes pour sa vie, à moins qu’il ne fût sauvé par l’assistance de sa sœur, à laquelle il demandait quelques lettres de recommandation dont il avait le plus pressant besoin. […] Il écrivit, à l’insu de sa sœur, des lettres de repentir au duc, à la duchesse d’Urbin, à Léonora.

127. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Journal et Mémoires, de Mathieu Marais, publiés, par M. De Lescure  »

Boileau, vieux, discourait volontiers à tout propos, un peu abruptement, et parlait seul à la façon d’un Royer-Collard ; mais les sujets étaient circonscrits ; il se renfermait dans la poésie et les Lettres pures. […] Il est tel homme de lettres des plus célèbres en ce temps-ci, tel éloquent écrivain et historien qui bien souvent pourtant a heurté mon goût, froissé mes habitudes, et que j’ai été tenté mainte fois de reprendre assez vivement. […] Quand des lettres de Catinat couraient en Hollande et que Bayle voulait savoir si les Parisiens les tenaient pour authentiques, c’était à Marais qu’il s’adressait. […] Marais le dit encore en un autre endroit assez agréablement ; c’est dans une lettre au président Bouhier (10 novembre 1725) : « Je vous renverrai incessamment la longue et éternelle lettre de l’abbé Le Clerc ; non est in tanto corpore mica salis (pas un grain de sel dans un si grand corps). […] Là, on trouve un passage de l’une des lettres passionnées que Henri lui adressait, et le plus ancien texte de la chanson : Charmante Gabrielle.

128. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Œuvres inédites de F. de la Mennais (suite et fin.)  »

La Mennais en 1814 commence à donner son avis par lettres sur les choses publiques, et pour débuter, il trouve que tout va au plus mal. […] Le mieux est donc, de part et d’autre, de s’en tenir au strict nécessaire en fait de lettres. […] Et, quelques jours après, dans une lettre du 9 juillet, il réitère et confirme l’aveu, même en l’adoucissant : « On m’a fait entendre, et, je crois, avec raison, que ma dernière lettre était trop vive. […] Blaize, rejoignent en avançant et côtoient les deux autres volumes de lettres publiées il y a dix ans par M.  […] Ainsi, dans une lettre à l’abbé Jean, datée de Paris 5 janvier 1816, la Mennais lui dit : « N’oublie pas les intentions de messes pour M. 

129. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Monsieur de Malesherbes. » pp. 512-538

Le Conseil du roi se hâta de prendre les devants sur la poursuite du Parlement, par un arrêt du 10 août 1758, qui révoquait les lettres de privilège et supprimait l’ouvrage. […] Ses lettres de ce temps sont remplies, à tout propos, de véritables invectives contre M. de Malesherbes, qu’il représente comme le protecteur des feuilles de Fréron, parce que cet homme juste n’en était pas le persécuteur. […] Il y joignit une lettre à l’abbé Morellet, qui s’était entremis dans cette affaire, et il lui disait : Pour les gens de lettres, l’expérience m’a appris que quiconque a à statuer sur les intérêts de leur amour-propre doit renoncer à leur amitié, s’il ne veut affecter une partialité qui le rende indigne de leur estime. […] Cette reconnaissance, au reste, a porté bonheur à Rousseau, qui n’a rien écrit de plus beau que les Quatre lettres à Monsieur de Malesherbes. […] Je ne citerai plus qu’un trait qui témoigne de la manière de voir élevée et désintéressée qu’il portait dans la direction des lettres.

130. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Balzac, et le père Goulu, général des feuillans. » pp. 184-196

Sous le nom de Phyllarque ou prince des feuilles, faisant allusion à sa qualité de général des feuillans, il publia deux volumes de lettres contre Balzac. Elles étoient intitulées, Lettres de Phyllarque à Ariste. […] Ces lettres parurent en 1627. […] Rien de plus judicieux que sa lettre au chancelier Séguier, en réponse à celle où ce digne chef de la magistrature lui disoit : « Je viens de faire supprimer un libèle composé contre vous. » Les gens de lettres devroient toujours avoir dans l’esprit cet exemple de la modération de Balzac. […] Sa mort, arrivée en 1654, fut une perte véritable pour les lettres.

131. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre III. De la logique poétique » pp. 125-167

De même Homère, au temps duquel on ne connaissait pas encore les lettres alphabétiques, nous apprend que la lettre de Pretus contre Bellérophon fut écrite en signes, σήματα. […] L’empereur Claude ne put faire recevoir par les Romains trois lettres qu’il avait inventées, et qui manquaient à leur alphabet. Les lettres inventées par le Trissin n’ont pas été reçues dans la langue italienne, quelque nécessaires qu’elles fussent. […] On ne peut croire que les Grecs aient tiré des Hébreux ou des Égyptiens la connaissance des lettres vulgaires. […] Les hiéroglyphes, et les lettres alphabétiques furent aussi comme autant de genres auxquels on ramena la variété infinie des sons articulés.

132. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres de Frédéric-le-Grand Correspondance avec le prince Henri — II » pp. 375-394

Les lettres telles qu’il vient de les définir, c’est une espèce de paisible et magnifique hôtel des Invalides pour les passions ; elles n’y sont plus qu’à l’état de goûts innocents, comme dans les champs Élysées du poète. […] Cette partie de la correspondance aujourd’hui publiée est d’un extrême intérêt politique ; quelques-unes de ces lettres de Frédéric à son frère étaient faites pour être vues, les autres n’étaient que pour lui seul. […] Dans une lettre du prince Henri, du 8 janvier 1771, une espèce de post-scriptum, écrit en revenant d’une soirée chez l’impératrice, nous montre comment fut jeté, d’un air de plaisanterie, le premier propos du partage de la Pologne. […] Cette lettre du prince Henri est suivie de six lettres philosophiques de Frédéric où, sans le combattre directement, il dit à côté, et du ton particulier, mordant et original qui lui est propre, bien des choses faites pour provoquer les réponses du prince. […] La plupart des gens de lettres qui faisaient fête au prince Henri, et dont celui-ci parlait avec éloge, étaient inconnus à Frédéric, ou il ne les connaissait que de réputation.

133. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « I » pp. 1-20

Les premières lettres en date nous le montrent dans cette première saillie de jeunesse et de joie, avant ses tristes aventures, avant ce voyage d’Angleterre, qui le fit rentrer en lui-même et le mûrit. […] Je me figure que je vivrai un jour dans ce petit paradis, mais je veux que vous en soyez le dieu. » La lettre où il dit cela est de 1732, c’est-à-dire d’une date postérieure à son séjour en Angleterre. […] C’était son apologie. « Comment est-ce donc qu’on a imprimé ma lettre à l’abbé Dubos ? […] Voici la lettre : À Mme de Bernières. […] Votre lettre m’a presque fait imaginer un plan de tragédie ; une seconde lettre m’en ferait faire les vers.

134. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Marie-Antoinette »

Un billet rapide, une lettre aimable, un généreux sentiment exprimé peuvent donner idée d’une nature, mais ne sauraient établir toute une ligne de conduite ni certifier toute une vie. […] Grâce à je ne sais quelle conjonction d’étoiles, tous les portefeuilles s’ouvrent d’eux-mêmes et toutes les lettres pleuvent à la fois. […] Une fort belle lettre de Marie-Antoinette, déjà reine, nous la montre vers l’âge de quatorze ans se jetant dans la piété avec ardeur et demandant à entrer en religion. […] C’est dans une lettre à Marie-Thérèse qu’elle en rend compte : « Reste Mme Du B. dont je ne vous ai jamais parlé. […] Je ne doute pas de l’authenticité garantie par le nom même de l’honorable éditeur ; je ferai cependant remarquer que, dans les cas où l’on peut conférer les lettres données par M. d’Hunolstein et les mêmes lettres publiées par M. 

135. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Réminiscences, par M. Coulmann. Ancien Maître des requêtes, ancien Député. »

Les lettres qu’il nous produit sont vraiment touchantes et belles de simplicité, de vérité. […] Je n’approfondis pas, mais quand on nous donne des lettres intimes sans un mot d’explication, on nous livre à nos propres conjectures. […] Nous lûmes vite, bien vite, la lettre, ensuite nous la relûmes… » C’est là comme un joli début d’élégie en prose. […] Cette nature vaillante, franche, hardiment spirituelle, se produit avec avantage dans les lettres d’elle qu’il publie. […] Mais je suis tout étonné du jugement sévère qui perce dans votre lettre sur lui.

136. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « GRESSET (Essai biographique sur sa Vie et ses Ouvrages, par M. de Cayrol.) » pp. 79-103

On le voit en 1749 obtenir des lettres patentes pour faire ériger en académie la Société littéraire d’Amiens ; il s’y disposait un abri commode et un petit sanctuaire à sa convenance. […] Il paraît qu’il avait reçu de sa mère et de sa sœur une lettre datée de cette heure-là, et que de plus il y avait eu une retraite à Amiens. […] On lit dans une lettre de d’Argens à Frédéric le Grand, datée de Paris, 5 septembre 1747 : « Tout ce qui a dans ce pays un certain mérite est presque impossible à déplacer. […] On peut voir dans le Journal de Collé, mai 1759 (tome II, page 292), un jugement fort modéré et fort sensé sur la publication de cette lettre et sur Gresset lui-même. […] Lettres familières, III, 9.

137. (1774) Correspondance générale

Qu’avez-vous donc mis dans ces lettres, direz-vous ? […] Ne brûle pas cette lettre. […] La Lettre sur les Aveugles. […] Cette lettre inédite, communiquée par M.  […] Cette lettre inédite, copiée par M. 

138. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Correspondance de Voltaire avec la duchesse de Saxe-Golha et autres lettres de lui inédites, publiées par MM. Évariste, Bavoux et Alphonse François. Œuvres et correspondance inédites de J-J. Rousseau, publiées par M. G. Streckeisen-Moultou. — I » pp. 219-230

» Pourtant les lettres de Voltaire ne ressemblent jamais à celles d’un autre. […] Le long abrégé chronologique n’est pas du tout saupoudré d’esprit ni de malice autant qu’il s’en flattait, et les lettres où il en parle si gaiement promettaient beaucoup mieux. […] un projet de Constitution pour la Corse, et des lettres relatives à cette consultation politique. […] Tous mes sentiments pour vous s’embellissent de celui qui les a surmontés. » Ces quatre lettres pourraient, à peu de chose près, se trouver aussi bien dans la dernière partie de La Nouvelle Héloïse. […] Dans la seconde lettre, Rousseau se plaît à étaler nos incertitudes et nos faiblesses, même au cœur de la civilisation la plus avancée.

139. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Chateaubriand, jugé par un ami intime en 1803 » pp. 2-15

Toute cette première partie de la lettre de M.  […] Je le soutiens, je tâche même de bégayer ; deux de mes lettres avaient précédé votre nouvelle ; je grondais fort, mais elles en lui parviendront pas probablement. […] J’en ai reçu hier une lettre de Florence. […] Il n’y a pas un mot dans sa lettre qui ne semble dire au lecteur, quand, on fait ce rapprochement : Le jour n’est pas plus pur que le fond de mon cœur. […] Lettre à Mme de Vintimille, du 21 juillet 1819.

140. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « II » pp. 21-38

Il n’a point assez d’injures dans son vocabulaire pour le flétrir : c’est « un misérable dont le cœur est aussi mal fait que l’esprit » ; c’est « le chien de Diogène qui est attaqué de la rage. » Dans une lettre à M.  […] Les hommes de lettres doivent veiller à leurs propos, à leurs pensées publiques, car ils ne peuvent donner au monde que cela. […] moins d’un mois après cette lettre à Marin, il arrive à Paris, dans ce dernier et imprudent voyage qu’il se décida à y faire. […] Il y a bien quelques défauts à relever dans la distribution des lettres, et quelques légères inexactitudes dans les notes. […] Saint-Marc Girardin, qui a répondu à son appel par une lettre ou préface très vive, très spirituelle, parfaitement judicieuse, un peu indulgente, mais tout à fait digne, par son tour preste et dégagé, d’ouvrir cette lecture des lettres de Voltaire.

141. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Œuvres de Vauvenargues tant anciennes qu’inédites avec notes et commentaires, par M. Gilbert. — III — Toujours Vauvenargues et Mirabeau — De l’ambition. — De la rigidité » pp. 38-55

Je ne prétends pas donner pour vraies toutes les idées que Vauvenargues émet dans ses lettres à Mirabeau. […] Quoi qu’il en soit, c’est cette lettre qui fait sortir Vauvenargues de la mesure qu’il a gardée jusqu’alors, et qui enfin l’oblige à se découvrir à son tour. […] Je donnerai de cette lettre, qui est à lire tout entière, ce qui m’en paraît de plus saillant : À Verdun, le 16 janvier 1740. […] C’est lui qu’on rencontre incidemment nommé dans les lettres du grand Frédéric, et chargé en 1757 par la margrave, sa sœur, d’une négociation secrète auprès de la marquise de Pompadour et de l’abbé de Bernis pour obtenir et acheter la paix4. […] Il n’a jamais mieux déployé que dans ces lettres cette indulgence supérieure, cette ouverture, cet art de la persuasion dont il se pique, « l’art de plaire et de dominer dans un entretien sérieux » ; on croit l’entendre.

142. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Ducis épistolaire. »

Je donnerai ces lettres, non recueillies dans les œuvres de Ducis68. […] Ses lettres qui sont la partie durable de son œuvre et qu’on devrait recueillir à part, dans un volume où il n’y aurait pas autre chose, sont semées de paroles d’or. […] Nous nous contenterons, cette fois, d’être touchés et charmés en parcourant les lettres de Ducis. […] Et en général, toutes ces lettres de Ducis sont la poésie même de la vie intérieure, du foyer ou de la charmille. […] On vient d’en donner une édition nouvelle : Lettres sur les animaux par Georges Le Roy, précédées d’une Introduction par le docteur Robinet, (1862).

143. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Paul-Louis Courier. — I. » pp. 322-340

On a pour cette étude un secours inestimable, ce sont les lettres de Courier même, cent lettres rangées par lui et préparées pour l’impression, datant de 1804 à 1812, et qui composent ses vrais mémoires durant ce laps de temps. Courier a fait pour ses lettres ce que Pline le Jeune avait fait pour les siennes, avec cette seule différence qu’il les a disposées par ordre chronologique. […] Il raconte tout cela dans de petites notes fort piquantes et fort bien tournées qu’il entremêle à ses lettres. […] C’est à lui qu’il écrivait de Rome, le 8 janvier 1799, la première lettre (retouchée sans doute depuis) où son talent s’offre à nous dans tout son relief et toute sa grâce. […] Ce qu’il y a de piquant en ces années, ce sont ses lettres avec tout le sel qu’il y a sous main répandu depuis.

144. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome IV pp. -328

Tous les gens de lettres s’intéressèrent pour Naudé. […] C’est le mot sacrementel des lettres de docteur. […] Il eut part aux libéralités de Louis XIV pour les gens de lettres. […] C’est l’endroit le plus travaillé de la lettre du P. […] Il écrit lettres sur lettres, tantôt au rapporteur, de ce qui s’étoit passé dans les assemblées des députés de Sorbonne, M.

145. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Lettres d’une mère à son fils » pp. 157-170

Lettres d’une mère à son fils Hyacinthe Corne, Adrien, ou Lettres d’une mère à son fils. […] Étudiant, il vit à Paris, éloigné de sa mère, qui lui envoie dans ses lettres des conseils et des enseignements. […] Toutes les questions de l’éducation ne se seraient pas bornées, comme dans ces lettres, au maigre inventaire qu’on y trouve. […] C’était effectivement une femme comme madame de Créqui (la Créqui des lettres publiées par Sainte-Beuve) qu’il fallait pour mère à Adrien. […] Nous avons cru, à certaines places des lettres, qu’elles avaient été écrites par une autre main qu’une main d’homme, et même que toute la collection de ces lettres n’avait pas été publiée.

146. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Maucroix, l’ami de La Fontaine. Ses Œuvres diverses publiées par M. Louis Paris. » pp. 217-234

Il était de ceux qui, par nature et par goût, n’ont rien de plus cher que les douceurs d’une vie particulière et obscure, d’un loisir animé par l’amitié, embelli par les lettres, égayé d’un peu de poésie, et le plus souvent rempli par la paresse. […] Ce qui nous paraît le mieux valoir aujourd’hui, après quelques-uns de ses vers, ce sont ses lettres. […] La suite des lettres de Maucroix, publiées aujourd’hui pour la première fois par M.  […] Les lettres qu’il écrit durant le temps de ce séjour à Paris à son ami le chanoine Favart nous peignent à ravir et au naturel sa situation d’esprit : « Vous connaîtrez, si je ne me trompe, au style de cette lettre, dit-il dès les premiers jours, que je suis un peu sombre ; il est vrai que je le suis : que sert de dissimuler ? […] Le nom de Maucroix est devenu inséparable de celui de cet ami ; il l’est surtout maintenant qu’on a la plupart de ses vers et les lettres charmantes qui valent mieux.

147. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « La princesse des Ursins. Ses Lettres inédites, recueillies et publiées par M. A Geffrot ; Essai sur sa vie et son caractère politique, par M. François Combes » pp. 260-278

Les lettres retrouvées et données en un volume par M.  […] Sa lettre n’est pas de sa main, l’ayant prié instamment autrefois de se servir d’un secrétaire par la difficulté que j’avais à lire son écriture. […] Si vous croyez que la lettre soit bonne à faire voir, vous en ferez, s’il vous plaît, l’usage que vous jugerez à propos. […] On peut faire, en lisant ces lettres, une singulière remarque qui touche à la langue et à la littérature. […] Combes a trouvé les lettres au Dépôt de la guerre : elles mériteraient d’être publiées.

148. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Appendice à l’article sur Gabriel Naudé »

Appendice à l’article sur Gabriel Naudé J’ai pensé qu’il était bon de donner ici tout l’extrait de la lettre de Naudé à Peiresc, où il est question de Campanella. —  Naudé commence sa lettre par des compliments et des excuses à Peiresc et parle de diverses commissions ; puis il ajoute : « Je viens tout maintenant de recevoir lettre de Paris de M.  […] (Campanella)  ; mais si la lettre que je lui écrivis il y a environ quinze jours ou trois semaines ne lui donne ouverture et occasion de travailler autrement, je ne pense pas qu’il soit bastant pour terminer le différend, car il ne m’écrit rien autre chose, sinon que le Père proteste de n’avoir rien dit à mon désavantage et qu’il veut mourir mon serviteur et ami, qui sont les caquets desquels il m’a repu jusqu’à cette heure, et desquels je ne puis en aucune façon demeurer satisfait ; et s’il ne m’écrit de sa propre main de s’être licencié légèrement ou par inadvertance de certaines paroles et imputations contre moi, lesquelles il voudroit n’être point dites, et proteste maintenant qu’elles ne me doivent ni peuvent préjudicier en aucune façon, je suis résolu, sous votre bon consentement néanmoins, de ne pas endurer une telle calomnie sans m’en ressentir. […] Diodati et Gaffarelli, auxquels je voudrois vous prier d’écrire confidemment que vous avez entendu parler des différends qui se passent entre lui et moi, et que, sachant assurément que le Père m’a donné juste sujet de me plaindre de lui, vous les priez de le réduire et persuader à me donner quelque satisfaction par lettre de sa propre main, conçue en telle sorte qu’il montre au moins d’avoir regret de m’avoir offensé à tort et légèrement contre tant de services que je lui avois rendus. […] Diodati, mais j’ai encore plus de regrets qu’il vous en soit arrivé de même, et que vous lui ayez fait tant d’honneurs et de caresses ; car je pénètre quasi que, depuis la lettre que vous lui écrivîtes de M.  […] C’est pourquoi je vous prie, monsieur, de pardonner si je vous en parle si longtemps : Ipse est catharma, carcinoma, fex, excrementum,  — de tous les hommes de lettres auxquels il fait honte et déshonneur… » Le reste de la lettre est sur d’autres sujets ; elle est datée de « Riète, ce 30 juin 1636. » On y peut joindre cette note que Guy Patin écrivait vers le même temps dans son Index ou Journal : « 1635. — Le 19 mai, un samedi après midi, ai visité aux Jacobins réformés du faubourg Saint-Honoré un Père italien, réputé fort savant homme, nommé Campanella, avec lequel j’ai parlé de disputes plus de deux heures.

149. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXIV » pp. 394-401

On lit dans une lettre de madame de Sévigné, du 21 juillet, la mésaventure d’une madame de Louvigny que son mari a surprise écrivant au roi sur un ton d’intelligence suspecte. […] Il paraît que ces moyens ne firent aucun effet : le 14 une autre lettre de madame de Sévigné dit que madame de Montespan « commence à se lasser de l’exposition publique dans les grands appartements. […] Sa faveur était extrême, dit madame de Sévigné dans sa lettre du 26. […] Le maréchal d’Albret, ancien ami de madame de Maintenon, était mort dans le mois de septembre : il lui avait écrit, avant d’expirer, une lettre pleine d’estime et d’affection. […] « Quanto », dit madame de Sévigné dans une lettre du 11 novembre, « dansa aux derniers bals toutes sortes de danses comme il y a 20 ans, et dans un ajustement extrême. » Et le roi, toujours voluptueux, qui se flattait par moments de revoir des mêmes yeux et de retrouver dans le même éclat les charmes dont il avait été épris, se prêtait aux illusions de la parure, et se plaisait à y ajouter sa magnificence.

150. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Du génie critique et de Bayle »

Il ne devint véritablement auteur que par sa Lettre sur les Comètes (1682). […] On en peut prendre un échantillon dans une de ses lettres (Œuvres diverses, t. 1, page 9, au bas de la seconde colonne. […] Nouvelles de la République des Lettres, avril 1684. […] Voir une lettre intéressante (œuv. div. […] On la trouve à la fin d’une lettre à M. 

151. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mirabeau et Sophie. — I. (Dialogues inédits.) » pp. 1-28

Dans toutes mes lettres qu’il affiche peut-être, l’adresse seule peut me faire rougir. […] S’il m’attaque, je sais me défendre, et son crime retombera sur sa tête ; mais il ne m’attaquera point, et j’aurai vos lettres. […] Vous voudrez bien me donner un billet qui enjoindra simplement à M. de Montperreux de remettre au porteur votre portrait et vos lettres. […] Dans une lettre de Sophie, de décembre 1775, c’est-à-dire du mois suivant, et qu’elle adressait à un ami, magistrat à Pontarlier, on lit simplement ces mots : M. de Montperreux a rendu le portrait et trois lettres, mais on sait qu’il en a davantage. […] La publication des Lettres écrites du donjon de Vincennes en a trop appris.

152. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. LE COMTE MOLÉ (Réception à l’Académie.) » pp. 190-210

Pour les gens de lettres eux-mêmes, s’ils en valent la peine, il n’est pas sans profit d’attendre la fin de l’épreuve et de n’arriver à l’Académie qu’un peu sur le tard. […] Le lendemain de l’exécution, sa mère, sa famille et lui, fils unique, étaient mis hors de l’hôtel Molé, et dépouillés de tout, à la lettre, par confiscation nationale. […] (Voir sa lettre à M. […] Ces œuvres ont paru (1842, 2 vol. in-8°) ; elles contiennent plusieurs lettres intéressantes adressées à M. […] Ceci me rappelle une lettre de Pline le Jeune (liv. 

153. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Béranger — Note »

Dans les Lettres sacrées, Fontaine suivait Saci, et le bon Camus M. de Genève. […] Paul Boiteau, les lettres du célèbre chansonnier qui se rapportent à ces articles (7 octobre, 21 novembre, 3 décembre 1832, et 5 mars 1833). […] La même Correspondance renferme une lettre de Béranger (9 décembre 1834) en réponse à l’une des miennes, par laquelle je m’étais plaint à lui de ses soupçons. […] À propos de l’ode à Chateaubriand, il désirerait avoir la traduction en vers latins qu’en a faite un jeune homme dans le temps, la lettre du père de ce jeune homme à vous, et votre réponse. […] Si vous m’envoyez ces vers, je les copierai et vous renverrai le texte ; quant aux lettres, n’ont-elles pas été imprimées ?

154. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 140-155

Sa Lettre contre la Musique Françoise, son Dictionnaire de Musique, quoiqu’il doive beaucoup à celui de l’Abbé Brossard, ses Lettres de la Montagne, celle à l’Archevêque de Paris, prouvent qu’il étoit en état de s’exercer supérieurement dans tous les genres, & d’embellir, par son éloquence, les matieres qui en paroissent le moins susceptibles. […] On ne pouvoit mieux faire sentir la suréminence de ses talens, qu’en plaçant à côté de sa Lettre la Réponse que M. […] Il faut avouer que la Lettre de Rousseau est sans ordre, sans liaison, semée de digressions, quelquefois diffuse ; mais ce désordre est celui du génie, la lumiere & la chaleur s’annoncent par-tout. […] Rien de plus injurieux, de plus grossier, de plus contraire à la dignité des Lettres, que tout ce qu’on a débité contre lui. […] Ceux qui désireront de connoître ce qu’on a écrit de plus judicieux & de plus solide contre les Spectacles, doivent se procurer les Lettres de M.

155. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Horace Vernet (suite.) »

Toutes (ou presque toutes) les lettres sont adressées à Mme Vernet. […] Cette première lettre est d’un bruit, d’une folie, d’un tintamarre étourdissant. […] Toutes ces lettres sont pleines de bon sens. […] Montfort, voyageur lui-même en Orient, qu’Horace adressait les quelques lettres qui traitent de cette question d’art. […] Cette Correspondance a été recueillie peu après sous ce titre : Lettres intimes de M. 

156. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mirabeau et Sophie. — II. (Lettres écrites du donjon de Vincennes.) » pp. 29-50

(Lettres écrites du donjon de Vincennes.) […] Le recueil de lettres qu’il écrivit alors a paru en 1792, moins d’un an après sa mort. […] Les lettres de Mirabeau allaient par ses mains à leur destination ; il exigeait seulement que les originaux lui fussent rapportés. […] Ce qu’il y a de moins bon dans les Lettres écrites du donjon de Vincennes, ce sont précisément les lettres d’amour. […] Sans lui répondre, je lui présentai la lettre que je venais de recevoir.

157. (1860) Cours familier de littérature. IX « LIe entretien. Les salons littéraires. Souvenirs de madame Récamier. — Correspondance de Chateaubriand (3e partie) » pp. 161-240

Il faut affranchir les lettres. […] Toutes mes lettres vous disent la même chose. […] Croiriez-vous que votre lettre m’afflige ? […] Voilà pourtant à la lettre la vérité. […] Je ne cessais d’écrire lettre sur lettre à l’Abbaye-aux-Bois pour demander compte du silence.

158. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Balzac »

Ses lettres vous font assister à cette incroyable vie de luttes et de travaux sortis de cette tête inépuisablement féconde, dont on peut dire que, positivement, elle vomissait des chefs-d’œuvre comme la Terre vomit ses fleuves ! […] Jamais la probité exaltée, l’honneur, le génie, toutes les poésies du cœur et de l’esprit, n’ont donné un plus beau spectacle que celui qu’on trouve en ces lettres, et cependant je n’ai pas encore dit ce qu’on y trouve de plus touchant et de plus beau ! […] le plus touchant et le plus beau, l’intérêt majeur de ce volume de lettres, c’est particulièrement celles-là que Balzac a écrites à la femme qu’il a épousée, et qui fut, jusqu’à sa mort, son inspiration, son idée fixe, et comme il disait : « son étoile polaire ». […] Madame de Hanska est entrée dans le génie et dans la gloire de Balzac, comme elle était entrée dans son cœur… C’est elle qui a, sans doute, autorisé l’impression et la publication des lettres du grand homme qui avait mis, avec une si docile tendresse, sa tête de lion sous sa main. […] Nous avions déjà, dans la littérature, des lettres d’amour célèbres et d’un intérêt irrésistible, de cela seul qu’elles sont des lettres d’amour ; mais, j’ose le dire, pas un seul de ces recueils de lettres n’a la valeur de celui-ci… Au siècle dernier, on eut les lettres de Rousseau, de Mirabeau, de Mademoiselle de l’Espinasse, mais Rousseau et Mirabeau tachent d’une sensualité, quelquefois grossière, l’amour qu’ils expriment ; Mirabeau surtout, ce porc à longue crinière qu’on prit trop facilement pour un lion, et qui avait roulé son âme dans la fange de toutes les impuretés de son siècle !

159. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre iv »

Pensant à ce jeune héros et à ses camarades, il écrit dans une lettre que j’ai sous les yeux : « Cette guerre a parfois renversé les rôles. […] (Lettre communiquée.)‌ […] …. » (Lettre communiquée.)‌ […] (Lettre communiquée.)‌ […] (Lettre du 10 août, p. 237, Roger Allier, volume composé pour un cercle de parents et d’amis.)

160. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Œuvres inédites de F. de La Mennais »

Les lettres qu’on a de cette époque indiquent une veine de dévotion très vive et assez mystique chez le jeune clerc. […] Il lisait les Lettres spirituelles de M.  […] Il a des lettres fort belles à un de leurs amis, l’abbé Bruté, qui sen était allé missionnaire apostolique en Amérique. […] Pèse cette dernière considération. » (Lettre du 30 avril 1814.) […] Et encore, lettre du 18 juillet 1814 : « Je t’écris, stante pede in uno. » Il est vrai que cela se raccommode un peu dans une lettre du 6 avril 1817.

161. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre v »

Ses lettres à sa femme sont admirables de plénitude et de chaleur. […] Sous le feu allemand, il se livre avec volupté à des examens de conscience dont ses lettres nous donnent le dessin. […] Ces lettres, le courageux enfant les écrit à ses parents. […] Merci de vos tendres cartes et lettres que je reçois très bien, mais en paquet. […] Ses lettres, d’un ton ferme, respirent le plus salubre sentiment patriotique et familial.‌

162. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Ducis épistolaire (suite et fin). »

« Cette lettre est pour vous seul, mon cher ami. […] Mais comme l’on est trop porté à écraser quelqu’un toutes les fois qu’on en admire un autre, il est juste de remarquer que s’il n’y a rien d’héroïque dans la lettre de Bernardin de Saint-Pierre, cette lettre n’a rien non plus que d’honnête et de très permis au point de vue domestique, bien que sur un ton plaignard peu élevé. […] Encore aujourd’hui il n’y a qu’à se baisser et à prendre à poignée dans ses lettres. […] D’autres lettres fort belles, et quelques-unes capitales, sont dispersées dans des Catalogues d’autographes, dans des Mémoires de sociétés de province. […] La lettre suivante, dont je dois communication à l’obligeance de M. 

163. (1845) Simples lettres sur l’art dramatique pp. 3-132

La lettre de M.  […] Buloz veut des lettres, nous lui en donnerons. […] L’avez-vous lue, cette lettre, mon ami ? […] Buloz a obtenu une lettre de M.  […] Scribe est, comme la lettre de M. 

164. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La Margrave de Bareith Sa correspondance avec Frédéric — I » pp. 395-413

La lettre est enjouée et faite pour amener un triste sourire sur les lèvres de cette courageuse sœur, qui lui demeura si fidèle et si dévouée en une si affreuse crise. Les lettres suivantes, choisies par l’éditeur dans un nombre fort considérable, sont de peu d’intérêt et, à dire le vrai, un peu enfantines ou un peu écolières ; ils font tous deux leur apprentissage de langue et d’esprit ; ils achèvent leur rhétorique par lettres. […] Ces jeunes Français sont trop peu philosophes pour s’accommoder de la vie solitaire que je mène : ce n’est le fait que de gens qui se sont dévoués aux lettres. […] [NdA] Dans une lettre de Frédéric à Maupertuis écrite bien des années après, il lui échappe une allusion à la dureté de son père, qui est assez touchante. […] [NdA] On lit dans les Lettres inédites de Voltaire récemment publiées par M. 

165. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Marguerite, reine de Navarre. Ses Nouvelles publiées par M. Le Roux de Lincy, 1853. » pp. 434-454

En général, toutes ces lettres de Marguerite font le plus grand honneur à son âme, à ses qualités généreuses, solides, pleines d’affection et de cordialité. […] Le portrait qui est en tête du présent volume rabattra de l’idée exagérée qu’on s’en pourrait faire si l’on prenait à la lettre les éloges du temps. […] Remarquez que dans cette lettre adressée à Marguerite en 1525, et dans une autre lettre qui suivit d’assez près, Érasme la remerciait et la félicitait pour les services qu’elle ne cessait de rendre à la cause commune de la littérature et de la tolérance. […] On raconte que bien souvent elle occupait à la fois deux secrétaires, l’un à écrire les vers français qu’elle composait impromptu, et l’autre à écrire des lettres. […] Génin a publié un volume de Lettres de Marguerite en 1841, et l’année suivante un nouveau volume de Lettres d’elle, adressées particulièrement à François Ier.

166. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Œuvres de Frédéric le Grand (1846-1853). — II. (Fin.) » pp. 476-495

Un pur homme de lettres, fils d’un réfugié français. […] C’était un ami de fondation ; Frédéric le consultait sur ses écrits et l’avait constitué son critique, son homme de lettres. […] Sa lettre à Algarotti au moment où il recevait cette nouvelle, nous l’a montré dans la première vivacité de sa plaie toute saignante. […] Les gens de lettres quittent leurs livres pour lire les gazettes, qui mentent, et qui ne nous sont jamais favorables, je ne sais pourquoi. […] Les lettres que Frédéric lui écrit sont admirables de gravité, de tristesse et de fermeté stoïque.

167. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Avertissement sur la seconde édition. » pp. 23-54

Ces deux Productions sont munies chacune, pour passe-port, d’une Lettre de M. de Voltaire ; la premiere à M. […] Après la Lettre d’un Pere, en a paru une autre adressée à l’un des Quarante. […] Benoît qui nous a fait ce reproche, il eût dû être satisfait de la maniere dont nous avons parlé de ses Confreres distingués dans les Lettres. […] Comme on peut le voir par la Lettre que nous avons écrite, peu de temps après la premiere édition, au Rédacteur du Mercure, & qu’on trouvera à la fin du quatrieme volume, avec quelques autres Lettres relatives aux Trois Siecles. […] Voyez, dans le Mercure de Mai 1773, la Lettre de M. de Voltaire à M.

168. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 439-450

Quelques Gens de Lettres, sans doute intéressés à ce qu’elle ne fût point jouée, ont crut devoir lui opposer l’autorité, au défaut du talent, arme plus convenable cependant à des Génies qui rougiroient de subsister autrement que par eux-mêmes. […] L’Auteur décele trop l’envie qu’il a de blesser ; ce qui inadispose les Lecteurs contre lui, loin de les muser : de sorte qu’en y déchirant presque tous les Gens de Lettres, il n’a eu la satisfaction d’en affliger aucun, comme l’a dit un homme de beaucoup d’esprit. […] Ses petites Lettres sur de grands Philosophes, ses Lettres à M. de Voltaire, ses Mémoires Littéraires surtout, sont d’une tournure, d’une vivacité, d’une raison qui le placent, avec distinction, parmi ceux qui ont le vrai talent d’écrire. […] Palissot avoit lu & relu l’Article qui lui étoit destiné, & qu’il nous en remercia, en nous faisant toutefois observer que nous avions tort de ne pas trouver de la gaieté dans son Poëme de la Dunciade ; nous ne citerons pas non plus d’autres faits qui prouvent que ce n’est point malgré lui que nous avons loué ses Productions, parce que le témoin de ces faits est un Homme de Lettres d’Italie qui n’habite plus en France ; mais nous citerons la lettre que nous écrivit M. […] Cette lettre, que nous conservons comme un témoignage subsistant de la loyauté de M.

169. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre VI » pp. 50-55

On peut juger de ces leçons et de sa docilité par une lettre adressée au nom de mademoiselle de Rambouillet au marquis de Salle qui était à Strasbourg, et écrite sur le ton qu’elle lui prescrivit. […] On trouve même dans une de celles qu’il écrit à Costar24, une critique du style précieux, lettre qui est fort remarquable sous sa plume. […] Lettres 112, 113, 114. […] Lettre 125. […] Lettre 151.

170. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre V. Histoire littéraire. » pp. 212-219

Les amateurs des faits littéraires ne peuvent guéres se passer des Mémoires pour servir à l’histoire des hommes illustres dans la république des lettres, par le P. […] Il y a plus de choix dans le Tableau historique des gens de lettres, par M. l’Abbé de Longchamps, 1767. […] C’est plûtôt un recueil d’éloges historiques des gens de lettres, des savans & des artistes du dernier siécle, avec un catalogue de leurs ouvrages. […] Les notices qu’on y donne sur les gens de lettres, sont quelquefois inexactes ; mais ce n’est pas toujours la faute du rédacteur. […] Le Necrologe des hommes célébres qu’ils publient tous les ans, renferme les éloges historiques des gens de lettres & des artistes morts dans l’année.

171. (1875) Premiers lundis. Tome III «  À propos, des. Bibliothèques populaires  »

Lacaze dans sa lettre : il demandait à M.  […] La lettre de M.  […] Cette lettre de M.  […] » (Lettre à Fouché, du 4 avril 1807.) […] Voici donc la seconde lettre de M. de Heeckeren à M. 

172. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Maurice comte de Saxe et Marie-Josèphe de Saxe, dauphine de France. (Suite) »

(Suite) Lettres et documents inédits des archives de Dresde, publiés par M. le comte Vitzthum d’Eckstaedt. […] Mais je reviens à la lettre qu’il écrivait au roi Auguste III sur le mariage de la future dauphine. […] En même temps qu’il écrivait en ces termes au roi de Pologne, le maréchal adressait une autre lettre à la reine, une lettre non plus politique, mais domestique en quelque sorte et comme à une mère, pour lui ouvrir un jour sur l’intérieur de la famille royale et, comme il dit, sur l’intrinsèque de la Cour. Le comte Vitzthum a raison de trouver cette lettre « un chef-d’œuvre de bon sens, de tact et de finesse. […] Dans une lettre toute familière, le maréchal, pour lui prouver qu’il ne le boude pas, lui parle à cœur ouvert de la Cour de France et des intrigues en jeu.

173. (1874) Premiers lundis. Tome I « Walter Scott : Vie de Napoléon Bonaparte — I »

Walter Scott dans sa Vie de Bonaparte n’a plus même en sa faveur, je ne dirai pas cette excuse, mais cette sorte d’explication qui convenait aux Lettres de Paul : il a été poussé cette fois par quelque chose de plus simple et de plus vulgaire encore que la haine ; chez lui, ç’a été calcul, et non colère. […] De Montesquieu, de Buffon, de Saint-Lambert, de Vauvenargues, de Tressan, Helvétius, Hénault, de Chastellux, de Boufflers, de Condorcet, de Mirabeau père et fils, etc., etc., en briguant la livrée de gens de lettres ? […] aux hommes de lettres ; et les personnages titrés, en les admettant à leur intimité, n’en demeuraient pas moins persuadés que ces hommes n’étaient point formés comme eux des éléments choisis de la terre (from porcelain clay of earth). […] « Les patriciens lisaient ces écrits, et leur accordaient volontiers ce sourire de compassion qu’ils eussent donné aux rêveries d’un poète en délire. » L’heureux temps pour les gens de lettres ! […] Certains de leur influence sur une société qui ne pouvait goûter que par eux les plaisirs de l’esprit, ils réunirent leurs communes prétentions à ce qu’on appelait dès lors la dignité d’un homme de lettres.

174. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre VII. La littérature française et les étrangers »

Le Suisse Murait publie en 1735 ses Lettres sur les Français et sur les Anglais (son voyage avait eu lieu en 1694-1695). L’abbé Leblanc écrit de Londres ses Lettres d’un Français, 1745, 3 vol. in-12. […] Correspondance de Catherine II et de Falconet, Saint-Pétersbourg, in— 4, 1878 ; Lettres de Catherine II à Grimm, Saint-Pétersbourg. in-4, 1878 (Publication de la Soc. […] Joseph II et Cath. de Russie, leur corresp., publ. p. le Chev. d’Arneth, Vienne. 1869. — Cf. dans la Corr. de Voltaire les lettres de l’Impératrice. […] Lettres et pensées, pub. p.

175. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Émile de Girardin » pp. 45-61

Μ. de Girardin n’est pas un homme de lettres : c’est un journaliste. […] Il n’a pas plus de lettres que Μ.  […] Au fond, il ne doit pas faire grand état des lettres. Les lettres lui rappellent trop ses antipathies. […] Il ne fallait pas faire du théâtre ou des lettres.

176. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Alexandre de Humboldt »

Ce dont l’auteur du Kosmos est fier, c’est de sa partie oratoire (sic), (page 127 des lettres). […] Ces lettres sont, à la vérité, moins des lettres que des billets et que des notes écrites au courant de la plume, mais telles qu’elles sont, — et voilà encore une différence à marquer entre la vigoureuse commère du globe et la petite commère jaseuse des salons de Berlin qui, à elles deux, faisaient Humboldt !  […] On n’est pas méchant pour conserver une lettre de Jules Janin dans laquelle, afin de se faire accepter à la suite de la cour de Prusse, Janin promet d’y paraître convenable, sous un superbe habit de colonel. Ce n’est que drôle quand on pense à Jules Janin, qui a pris cette drôlerie à son compte puisqu’il a écrit la lettre. On n’est pas méchant pour signaler une lettre du prince Albert, qui parle des terrasses du ciel .

177. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXIV. Alexandre de Humboldt »

Ce dont l’auteur du Kosmos est fier, c’est de sa partie oratoire (sic) (page 127 des lettres). […] Ces lettres sont, à la vérité, moins des lettres que des billets et que des notes écrites au courant de la plume, mais telles qu’elles sont, — et voilà encore une différence à marquer entre la vigoureuse commère du globe et la petite commère jaseuse des salons de Berlin qui, à elles d’eux, faisaient Humboldt !  […] On n’est pas méchant pour conserver une lettre de M.  […] Jules Janin, qui a pris cette drôlerie à son compte, puisqu’il a écrit la lettre. On n’est pas méchant pour signaler une lettre du prince Albert, qui parle des terrasses du ciel.

178. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE LONGUEVILLE » pp. 322-357

Mme de Sévigné seule, dans une lettre célèbre, a éclairé l’ensemble du portrait au plus pathétique moment. […] Elle fréquenta beaucoup, avec le duc d’Enghien, l’hôtel de Rambouillet, alors dans sa primeur, et l’on a des lettres à elle de M. […] Mais une lettre de M. […] « En recevant la lettre de M. […] Ce sont ces mêmes lettres que M.

179. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre VII. Des ouvrages périodiques. » pp. 229-243

Cet ouvrage est aujourd’hui entre les mains d’une société de gens de lettres, aussi estimables par leur érudition que par leur politesse. […] “Notre but n’a jamais été, dit-il, de faire des extraits des livres nouveaux ; nos lettres sont destinées à des réfléxions sur les ouvrages d’esprit, & sur d’autres, lorsqu’ils amenent l’occasion de dire des choses agréables ou curieuses. […] Il est entre les mains d’une société de gens de lettres de beaucoup de mérite, à la tête desquels est M. […] Le Journal Economique, composé par une société de gens de lettres, vit le jour pour la premiere fois en 1751. […] Nous en avons en effet beaucoup en France ; mais il est bon d’avertir les jeunes gens que des extraits de livres ne forment pas plus le véritable homme de lettres, que des lambeaux de différentes étoffes ne feroient un habit convenable.

180. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Eugénie de Guérin, Reliquiae, publié par Jules Barbey d’Aurevilly et G.-S. Trébutien, Caen, imprimerie de Hardel, 1855, 1 vol. in-18, imprimé à petit nombre ; ne se vend pas. » pp. 331-247

Une lettre, des nouvelles, du mieux, cher malade, et tout est changé en moi, dedans, dehors. […] Enfin, cette lettre est venue ! […] Je suis toute dans une lettre toujours, tantôt triste, tantôt gaie. […] Causé longtemps avec Marie de cette lettre et de choses infinies qui s’y sont rattachées. […] Ô Dieu, mon Dieu, consolez-moi… Aujourd’hui grande venue de lettres que je n’ai pas lues.

181. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Chapitre VI »

. — Les lettres parasites et les groupes arbitraires (ph, ch). — Liste de mots grecs réformés. — La Cité verbale et les mots insolites. — Dernier mot sur le « fonétisme ». — La liberté de l’orthographe. […] La suppression des lettres purement parasitaires est en train depuis la seconde moitié du XVIIe siècle. […] Souvent il suffira d’une lettre de moins pour que le mot rentre dans les conditions normales de la beauté linguistique. […] Si, pour ne pas changer d’exemple, tous les sons en o étaient rendus par l’unique lettre o, outre que la langue perdrait un de ses caractères particuliers qui est de ne posséder aucune syllabe finale terminée par un o, il en résulterait une monotonie insupportable. […] Il veut que « chaque lettre soit maîtresse chez soi », c’est-à-dire qu’on n’écrive pas ché une syllabe qui doit se prononcer qué, parce que le ch français n’a qu’un seul et unique son.

182. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Maurice comte de Saxe et Marie-Joséphine de Saxe dauphine de France. (Suite et fin.) »

On était à souper : un courrier arrivé à Versailles apporte une lettre à l’adresse de la duchesse de Brancas ; cette dame d’atours, voyant l’écriture du prince et supposant que la lettre ne pouvait rien contenir que d’agréable, la présente aussitôt à la dauphine sans l’avoir lue elle-même. La lettre renfermait des regrets pour sa première femme et des promesses de ne jamais l’oublier. […] Que si l’on rapproche les lettres du maréchal à la princesse de Holstein du Manuscrit trouvé à la Bastille (1789), concernant deux lettres de cachet lâchées contre Mlle de Chantilly et M.  […] Dans une lettre du 26 octobre 1747 au roi son frère, le maréchal paraît croire « qu’on ne le chicane un peu que sur la forme » ; mais il y avait autre chose encore. Une lettre fort belle et d’une noble franchise de Paris Du Verney au maréchal, à la date du 6 novembre, nous met bien au fait des prétentions du victorieux et des résistances de ses meilleurs amis à, ce qui ne leur semblait pas raisonnable.

183. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Charles Labitte »

(Lettres inédites, etc.) […] (Lettres inédites.) […] (Lettres inédites.) […] Lettre XI du livre V. […] Lettre XXIII du livre VIII.

184. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXIII » pp. 237-250

Dans une lettre du 4 août 1677 à madame de Grignan, elle rapporte la réponse de son fils à quelqu’un qui doutait de la persévérance de la belle Sablière. […] On voit dans une lettre de La Fontaine à mademoiselle Champmeslé, de 1678, que La Fare se partageait entre elle et le jeu. […] Madame de Sévigné, dans sa lettre du 6 janvier 1671, rappelle à sa fille une conversation qui eut lieu chez madame de Coulanges, plusieurs années avant son mariage, qui se fit en 1669. […] Lettre du 19 août 1676. […] Lettre 587.

185. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Sophie Arnould »

Dans ces lettres de Sophie Arnould, excepté la poissarderie, je ne vois pas un mot de cela ! […] qui, sans s’en douter, dans ses lettres, a été à elle-même son Gavarni. […] J’aurais mieux aimé les voir ramasser à MM. de Goncourt que les pauvres lettres qu’ils ont ramassées. […] C’est le regard d’un enthousiasme enivré qui n’a pas vu le peu de valeur de ces lettres vantées par eux outre mesure, et qui leur a fait intituler leur livre : Sophie Arnould d’après sa correspondance. L’opinion, erronée, selon moi, de MM. de Goncourt, sur l’esprit et le talent de ces lettres, les a empêchés de mesurer l’immense abjection de celle qui les a écrites.

186. (1929) Dialogues critiques

Quelques hommes de lettres y sont tolérés. […] L’homme de lettres est celui pour qui la littérature passe avant tout. […] Aussi y a-t-il à l’Académie encore moins de gens de lettres qu’on ne croit. […] Mais un homme de lettres doit s’entendre avec des centaines de confrères. […] Ils croient pouvoir trancher sur les arts et les lettres pures.

187. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Eugène Gandar »

Il sortit de l’École avec le titre d’agrégé des Lettres, et le premier à la tête du concours. […] Dans ses lettres ou plutôt dans les espèces de rapports sous forme de lettres qu’il adresse à ses maîtres, M.  […] J’ai sous les yeux une dernière lettre de lui à M.  […] Sainte-Beuve ont été réimprimés en tête du premier volume des Lettres. […] Et ailleurs dans une lettre à M. 

188. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre septième »

. — Trait de ressemblance entre ce gouvernement et l’état des lettres. — § II. […] Lettres de Mme de Sêvigné. […] Lettre à M. de Monchesnai, sur la Comédie. […] Lettre de Racine à Mne de Maintenon. […] il va toujours son chemin. » (Lettre 794. édition Hachette.)

189. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Catinat (suite et fin.) »

J’ai reçu avant-hier une lettre du roi et une autre de M. de Chamillart, par laquelle le départ de M. le maréchal de Villeroy m’est mandé. […] Louis XIV lui écrivit une lettre d’intérêt sur cette blessure. […] Les deux lettres de lui qu’on a lues précédemment, adressées à son frère, ne restèrent pas secrètes ; des copies circulèrent ; elles furent imprimées. […] Il n’y a rien de satirique dans ces deux lettres : on n’y médit de personne ni directement, ni indirectement. […] Ces lettres de Tessé, qu’on n’a jusqu’ici que morcelées et comme par échantillons, mériteraient qu’on les publiât in extenso  ; nous croyons savoir que M.C.

190. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « DU ROMAN INTIME ou MADEMOISELLE DE LIRON » pp. 22-41

Parfois on retrouve dans un tiroir, après une mort, des lettres qui ne devaient jamais voir le jour. […] Les lettres de Mlle Aïssé, les moins connues de toutes ces lettres de femmes, sont aussi les plus charmantes, tant en elles-mêmes que par ce qui les entoure. […] Nous lui en avons trouvé trois : l’une, déjà nommée, Mlle Aïssé ; les deux autres, Cécile et Caliste, des Lettres de Lausanne. […] Mais elle connut le jeune gentilhomme qui écrit ces lettres et elle l’aima. […] Le chevalier consent à tout par une lettre admirable de sacrifice et de simplicité, qu’il lui remet lui-même.

191. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Le cardinal de Richelieu. Ses Lettres, instructions et papiers d’État. Publiés dans la Collection des documents historiques, par M. Avenel. — Premier volume, 1853. — I. » pp. 224-245

Michaud et Poujoulat (1837) ; 3º enfin le recueil de ses Lettres et papiers d’État, dont le premier volume paraîtra seulement dans quelques semaines, par les soins de M.  […] Il ne signait pas ce qu’on appelle des lettres de bureaux : Richelieu, dit M.  […] Beaucoup de ses lettres sont datées de la nuit ; il se levait quand une idée le dominait, et appelait un secrétaire de nuit, qui écrivait à l’instant. Non seulement Richelieu ne signait jamais une lettre qu’il n’eût écrite ou dictée, mais ce Premier ministre, dont l’esprit voulait être partout présent, dictait souvent des lettres, instructions ou dépêches qu’il ne signait pas, et que signaient les secrétaires d’État ou ministres des divers départements. […] Monsieur, j’ai vu la lettre que vous m’écrivez touchant les différends qui sont entre le sieur de La Coussaye et vous.

192. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » p. 11

Il a aussi donné une édition des Lettres choisies de Christine, Reine de Suede. Ces Lettres ont été bien accueillies du Public, parce qu’elles sont véritablement d’elle. Il n’en a pas été ainsi des Lettres secretes, publiées par le même Auteur, sous le nom de cette même Princesse, parce qu’il étoit aisé d’en sentir la supposition. […] Lacombe la Traduction de quelques Ouvrages Anglois, tels que les Lettres de Milord Shastersbury sur l’enthousiasme, les Lettres historiques & philosophiques du Comte d’Oreri, sur la Vie & les Ouvrages du Docteur Swift, quelques Poésies de Pope & de Dryden, &c.

193. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « La comédie de J. de La Bruyère : par M. Édouard Fournier. »

Il aura à compléter ce qu’on sait du grand peintre moraliste par quelques lettres inédites nouvelles qu’il a en main et qui proviennent de l’héritage des Condés. […] Plusieurs lettres, tout amicales d’ailleurs, furent échangées entre nous. […] Voici, faute de mieux, quelques passages de ses lettres, dans lesquelles il maintient vivement son système de conjectures et semble attribuer à l’histoire littéraire, moins grave, un droit de licence et d’induction que n’autoriserait point la grande histoire, plus sévère. […] « Quant à l’affaire de l’Académie française, je ne saurais le moins du monde admettre avec vous que La Bruyère, dans sa lettre à Bussy, ait manqué de tact : il a été modeste, trois fois modeste comme tous les candidats. […] Et M. de Valincour n’était pas du tout un savant en us borné aux Anciens : il goûtait les littératures modernes, Milton comme Racine : une lettre de lui nous apprend qu’il estimait les adieux d’Eve à ses fleurs (Paradis perdu, liv. 

194. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE SÉVIGNÉ » pp. 2-21

Avant cette séparation de 1671, on n’a de Mme de Sévigné qu’un assez petit nombre de lettres adressées à son cousin Bussy, et d’autres à M. de Pomponne sur le procès de Fouquet. […] On a beaucoup dit que Mme de Sévigné soignait curieusement ses lettres, et qu’en les écrivant elle songeait, sinon à la postérité, du moins au monde d’alors, dont elle recherchait le suffrage. […] Vos lettres font tout le bruit qu’elles méritent, comme vous voyez ; il est certain qu’elles sont délicieuses, et vous êtes comme vos lettres. » Les correspondances avaient donc alors, comme les conversations, une grande importance ; mais on ne les composait ni les unes ni les autres ; seulement on s’y livrait de tout son esprit et de toute son âme. […] Fouquet : il a été convaincu d’avoir servi à faire tenir à Mme Fouquet une lettre de son mari ; sur cela il a été condamné aux galères pour cinq ans : c’est une chose un peu extraordinaire. […] Et nous entendons par lire, non point parcourir au hasard un choix de ses lettres, non point s’attacher aux deux ou trois qui jouissent d’une renommée classique, au mariage de Mademoiselle, à la mort de Vatel, de M. de Turenne, de M. de Longueville ; mais entrer et cheminer pas à pas dans les dix volumes de lettres (et c’est surtout l’édition de MM.

195. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Étienne Pasquier. (L’Interprétation des Institutes de Justinien, ouvrage inédit, 1847. — Œuvres choisies, 1849.) » pp. 249-269

Ses Lettres, auxquelles je m’attacherai surtout ici, nous le montrent au vrai dans la succession de ses âges, dans la variété de ses goûts et la solidité diversifiée de ses études. […] Il insérera à dessein, à côté d’une lettre d’importance, un billet insignifiant, dont il a soigné la forme et le tour. […] Ces lettres sont véritablement une pièce des plus essentielles à joindre aux mémoires du temps. La partie politique commence avec le IVe livre des Lettres de Pasquier : on y peut suivre l’origine des troubles (1560), l’invasion, les progrès, les intermittences et redoublements successifs de cette fièvre religieuse et civile. […] Le même homme qui va écrire une lettre d’effusion et d’ivresse au sujet de la victoire d’Ivry, une lettre qui est comme le bulletin de triomphe et le cri populaire de la joie française, cet homme croit de son strict devoir d’avocat du roi près d’une cour souveraine, d’avertir son maître, de l’arrêter résolument dans une de ses volontés, au risque de lui déplaire.

196. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Rulhière. » pp. 567-586

J’ai osé, dans ma dernière, maladie, écrire une lettre à Nicolas Despréaux ; vous avez bien mieux fait, vous écrivez comme lui. […] s’écria Rulhière ; vous le rendriez cent fois plus fou avec votre lettre à la Plutarque. […] Dans une lettre adressée à Bernardin de Saint-Pierre, Rulhière se montre affligé de ses soupçons et s’en plaint affectueusement. […] En un mot, Rulhière conçoit et exécute son histoire bien plus en homme de lettres et en peintre qu’en homme d’État et en homme politique. […] Lettre à Naigeon sur un passage de la première Satire du second livre d’Horace.

197. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « La Harpe. » pp. 103-122

Les mésaventures et les déchirures qui lui survenaient parfois en chemin (et il en eut beaucoup dans sa vie) faisaient la joie et le régal des médisants, surtout de ses confrères les gens de lettres moins bien traités. […] Condorcet (car il paraît que c’est bien lui), avec cette acrimonie réfléchie qui était un de ses talents, fit insérer dans le Journal de Paris une lettre, dans laquelle l’article était dénoncé à la vindicte des frères et amis et que signa le marquis de Villevieille. La publication de cette lettre, le 10 juillet, tombait juste à la veille de la première représentation des Barmécides qui avait lieu le lendemain. […] Il faut pourtant avouer que la lettre de La Harpe, insérée dans le Courrier de l’Europe du 27 octobre (une lettre d’injures en réponse à d’autres injures), lui a fait un tort irréparable, et lui nuit beaucoup plus que tous les libelles dont il est assailli. […] [NdA] Ceux qui prendront la peine de lire l’original de cette lettre à la Bibliothèque nayionale, trouveront ici un autre mot (pousse-c…) que j’ai remplacé par un équivalent.

198. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « L’abbé Prevost et les bénédictins. »

L’habit monacal fut renvoyé à Saint-Germain-des-Prés… Il avoit laissé dans sa cellule trois lettres pour le Père général, le Père prieur, et un religieux de ses amis. » C’est une des deux premières lettres qui a été conservée dans les paquets de dom Grenier, et que nous donnons ici. […] Cette lettre de Prevost était encore signée Prevost, B . […] Dans cette lettre tout amicale, le côté affectueux, aimable et obligeant de l’abbé Prevost se développe avec grâce. […] Cet ancien ami, par exemple, dom De La Rue, à qui il écrivit une lettre si affectueuse, sur quel ton lui fit-il réponse ? […] Dom Prevost commença à faire connoître son goût pour les lettres par une pièce contre les amours du Régent.

199. (1766) Le bonheur des gens de lettres : discours [graphies originales] « Le Bonheur des gens de lettres. — Premiere partie. » pp. 12-34

Hommes de Lettres, vous n’êtes pas toujours assez heureux pour avoir de tels sacrifices à faire à la vérité, mais dans tous les tems de votre vie, vous avez des nœuds chers à briser. […] C’est ainsi qu’un charme profond captive sous son empire l’homme de Lettres. […] L’homme de Lettres ne se refusera donc pas à la Société, lorsqu’elle ne pourra point effeminer son génie ? […] Je ne veux point que vous renonciez à l’empire des Graces, vous sexe aimable, qui pouvez partager le bonheur qu’enfante la culture des Lettres. […] Mais ce seroit peu d’avoir exposé la liberté dont jouit l’homme de Lettres, si je ne dévoilois les plaisirs délicats qui l’accompagnent à chaque instant qu’il les appelle.

200. (1766) Le bonheur des gens de lettres : discours [graphies originales] « Avertissement. » pp. -

Il n’est point de revers particuliers attachés aux Gens de Lettres, & s’ils sont poursuivis par la haine, l’envie ou la tyrannie, c’est un malheur commun à toute espéce de Talent. […] Je vois beaucoup d’avantages liés à la Profession des Lettres ; je les sens encore mieux. […] Mon but a été aussi de rendre hommage aux Gens de Lettres, & d’éclairer certains hommes sur leur injustice envers des hommes qui se sacrifient pour leur être utiles. La mode est venue de calomnier les Arts & les Gens de Lettres, & l’on se dispense ainsi de l’admiration & de la reconnoissance, deux fardeaux bien pesans pour le cœur ingrat de l’homme, & l’on seroit en droit avec ce faux mépris de rejetter leurs leçons. […] On ne confondra peut-être pas parmi les Gens de Lettres qui méritent ce nom, ceux qui l’usurpent.

201. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Première Partie. Des Langues Françoise et Latine. — L’orthographe, et la prononciation. » pp. 110-124

L’orthographe a causé, parmi les gens de lettres, un véritable schisme. […] Il discutèrent la propriété de chaque lettre. […] Il est d’avis qu’on supprime les lettres redoublées, quand elles ne rendent aucun son. […] Chez lui les lettres redoublées sont rares : en général, il écrit ais ou ois, selon que l’on prononce l’un ou l’autre. […] Richelet a retranché de plusieurs mots les lettres qui ne se prononcent point.

202. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. »

« … Dans une prochaine lettre dites-moi donc dans quel coin de ces vertes Flandres est votre premier pays. […] Nous lisions vos belles pages sur Jean-Jacques, lorsque votre lettre m’est venue. […] La patrie des lettres et de la poésie n’en produit que bien rarement de tels. […] Elle m’a écrit en vers, elle m’a écrit en prose, et toutes ses lettres ont le même charme pour moi. […] Restez, monsieur, le culte vivant de sa mémoire : les lettres ont plus que jamais besoin qu’on leur rappelle souvent de ces beaux souvenirs.

203. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXIV. Siècles de barbarie. Renaissance des lettres. Éloges composés en latin moderne, dans le seizième et le dix-septième siècles. »

Renaissance des lettres. […] À Athènes et dans l’ancienne Rome, l’éloquence et les lettres eurent un grand éclat dans des temps orageux, quand la liberté disputait ses droits contre la tyrannie qui s’avançait. […] Le pouvoir des nobles, qui pendant plusieurs siècles combattit le pouvoir des rois, ne donnait point aux âmes l’élévation et le genre d’activité dont elles ont besoin pour les lettres. […] Il serait seulement à souhaiter que tous les panégyriques eussent cessé au moment du meurtre de Monaldeschi : ce serait en même temps et l’honneur des lettres et l’instruction des princes. […] Un de ses historiens qui a compilé très exactement toutes les lettres et billets qu’elle a écrits, et tout ce qu’on a écrit d’elle, compte près de deux cents panégyriques qui lui furent adressés.

204. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. FAURIEL. —  première partie  » pp. 126-268

Benjamin avait reçu une lettre de vous. […] Je reçois votre lettre de Toulon ; elle est datée du 6. […] Votre avant-dernière lettre m’avait donné des inquiétudes. […] La lettre de Mme de Staël à M. […] Et le lendemain : « Voilà la lettre de Mathieu.

205. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Correspondance de Béranger, recueillie par M. Paul Boiteau. »

Les quelques lettres du jeune homme à ce père dissipé et fat sont respectueuses et dignes. […] Étienne, je me trompe ; car la lettre finit par ce post-scriptum qui n’a l’air de rien et qui est tout : « Voici le Marquis de Carabas. […] Ses lettres à Rouget de Lisle sont une preuve des plus agréables et, on peut le dire, des plus amusantes, de ce côté tout à la fois bienfaisant et piquant de sa nature. […] Rouget de Lisle n’avait pas, à la lettre, de quoi se vêtir. […] Savinien Lapointe ; il y donne une prétendue lettre de Béranger à mon adresse, qui est de sa fabrication et qui n’a jamais existé.

206. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre I. La littérature pendant la Révolution et l’Empire — Chapitre II. L’éloquence politique »

Et dans les lettres qui furent écrites depuis 1700 il serait facile de noter toute sorte de commencements, comme des poussées et des jets d’éloquence politique, même chez des femmes. […] Libre, il voyage en Angleterre, en Prusse ; ses lettres à Chamfort, sa Monarchie prussienne nous témoignent de sa curiosité et de sa clairvoyance. […] On la voit se déployer dans ‘ toute sa correspondance, où il n’y a pas à vrai dire de lettres familières. […] La lettre de condoléances du général Bonaparte à la veuve de l’amiral Brueys est une véritable dissertation sur un plan soigneusement concerté : les lettres de l’Empereur aux veuves des maréchaux Bessières et Lannes, plus courtes, d’un ton de maître, sont des réductions du même plan. […] Député du Tiers en 1789, il devient président de l’Assemblée en 1791.Éditions : Lettres originales écrites du Donjon de Vincennes, Paris, 1792, 4 vol. in-8 ; Corr. de M. avec Cerutti, 1790. in-8 ; Lettres de M. à un de ses amis en Allemagne (le major Mauvillon), Brunswick, 1792, in-8 ; Lettres de M. à Chamfort, Paris, 1790, in-8 ; Lettres inédites, etc., 1806, in-8 ; Corr. de M. et du comte de la Mark, Paris, 1854, 3 vol. in-8 ; Œuvres oratoires de M.

207. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXVI » pp. 413-441

sur deux lettres de madame de Sévigné où elle met en parallèle Corneille avec Racine, et peut-être encore sur une autre lettre où elle s’exprime peu favorablement sur la nomination de Racine et de Boileau à la place d’historiographes de France en 1675. Il est vrai que dans ces deux lettres madame de Sévigné marque une préférence décidée pour Corneille sur Racine ; mais celait à une époque où celui-ci n’avait pas encore fait ni son Iphigénie, que Voltaire regardait comme son chef-d’œuvre, ni Phèdre, ni Athalie ; Voltaire a lu ces deux lettres et n’a probablement pas lu toutes celles où madame de Sévigné parle du déclin de Corneille et des progrès de Racine. […] Quand on a lu avec intérêt les lettres de madame de Sévigné, on peut concevoir que quelque chose rem péchait de se laisser aller au pathétique des premiers ouvrages de Racine, excepté à celui d’Andromaque. […] Madame de Sévigné cite fréquemment La Fontaine dans ses lettres à sa fille ; dans ses épanchements maternels elle emprunte souvent de lui des paroles d’affection et de tendresse. […] Ier des lettres.

208. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « De la retraite de MM. Villemain et Cousin. » pp. 146-164

Villemain et Cousin ont demandé leur mise à la retraite comme professeurs de la faculté des lettres. […] Guizot pour revenir aux lettres pures, qui sont sa grande, son incontestable et charmante supériorité, n’en déplaise au philosophe. […] Quant à ce qui ressort de tout le morceau, que « les lettres, c’est l’esprit, humain lui-même » ; que « l’étude des lettres, c’est l’éducation de l’âme », qu’il me soit cependant permis de faire à ce sujet aussi mon petit discours, non pas napoléonien, mais d’humble bon sens et d’observation un peu sévère. […] Tout jeune homme se croyait fait pour être homme de lettres, tout homme de lettres pour être journaliste, tout journaliste pour être ministre ou président de l’État. […] Le professorat n’est plus un état ; le journalisme n’est plus une carrière ; pour se faire homme de lettres à l’heure qu’il est, il faut se sentir une dure vocation.

209. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre quatrième. La propagation de la doctrine. — Chapitre I. Succès de cette philosophie en France. — Insuccès de la même philosophie en Angleterre. »

Aussi son premier discours contre les arts et les lettres « prend tout de suite par-dessus les nues ». […] Ses lettres sur les Aveugles et sur les Sourds et Muets sont en tout ou en partie adressées à des femmes. […] Lettre 24 (sur Louis XIV). […] Lettre 39 (preuves de la mission de Mahomet). […] Lettre à M. de Beaumont.

210. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Le cardinal de Bernis. (Fin.) » pp. 44-66

Il avait beau dire : « J’aime toujours les lettres : elles m’ont fait plus de bien que je ne leur ai fait d’honneur », les lettres toutes seules ne lui suffisaient pas. […] Pour bien juger de l’esprit de ces lettres, il ne faut point les prendre par telle ou telle phrase détachée, mais il convient de les lire dans leur ensemble. La première lettre qu’on ait de Voltaire à Bernis est du temps même du ministère de ce dernier. […] Quand les circonstances m’ont poussé comme malgré moi sur le grand théâtre, les lettres ont fait dire à tout le monde : « Au moins celui-là sait lire et écrire. […] Ses lettres au marquis d’Aubeterre, ambassadeur de France avant lui, lettres qu’on a en partie publiées et qui donnent le bulletin et la chronique du conclave, montrent un revers de tapisserie qui, en toute matière et particulièrement en matière sacrée, ne saurait se divulguer sans exciter quelque surprise et sans avoir des inconvénients.

211. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Huet, évêque d’Avranches, par M. Christian Bartholmèss. (1850.) » pp. 163-186

Quand il sut lire et pas encore écrire, s’il voyait quelqu’un décacheter une lettre et y jeter les yeux, il se figurait avec envie la joie qu’il aurait d’en pouvoir faire autant, et de correspondre par lettres avec quelque petit camarade. […] Dans des lettres familières de lui à Ménage, lettres inédites qu’un amateur éclairé a eu l’obligeance de me laisser connaître, je vois Huet, à la date de février 1663, très fier d’une certaine ballade qui a réussi. […] Cette lettre du 8 janvier 1662 nous décèle une petite velléité amoureuse, une première inclination du futur prélat. […] Huet répondit par une lettre assez verte adressée à M. de Montausier, à ce juge austère que Boileau, par ses éloges, ne put jamais fléchir qu’à demi. […] Ceux qui aiment surtout les lettres ne doivent jamais parler de Huet qu’avec un respect mêlé d’affection.

212. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Appendice. — Post-scriptum sur Alfred de Vigny. (Se rapporte à l’article précédent, pages 398-451.) »

C’est à quoi il est fait allusion dans une lettre de M. de Vigny, du 7 mai 1829 : « Vous êtes le plus aimable des hommes. […] Je suis presque avec vous tous, bientôt j’y serai mieux encore. » Et il m’écrivait le 7 mai 1829 : « Adieu, mon ami, si vous n’avez pas embrassé mon Victor sur les deux joues, j’irai vous chercher querelle. » Je n’ai nullement dessein de publier les lettres de M. de Vigny toutes remplies de compliments et d’éloges pour moi : mais, puisqu’il niait en 4 835 le droit et la légitimité de ma méthode critique, je me contenterai de lui opposer ce passage d’une de ses lettres, du 29 décembre  1829 (je venais d’écrire dans la Revue de Paris un premier article sur Racine) : « Je suis distrait, et outre cela il m’arrive presque toujours d’être en présence de mes amis ce qu’est un amant devant sa maîtresse, si aise de la voir qu’il oublie tout ce qu’il avait à lui dire. […] Il m’est arrivé, depuis que je l’ai écrit, un certain nombre de lettres qui, la plupart, le confirment. […] Je les ai vus en assistant à la levée des scellés qui eut lieu après sa mort et à laquelle j’étais présent en qualité d’exécuteur testamentaire Il y avait des lettres autographes de Richelieu, et une admirable lettre de Cinq-Mars qui lui avait été donnée par son possesseur. […] Ratisbonne, je citerai la lettre suivante que me fit l’honneur de m’écrire une personne qui, si j’excepte M. 

213. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXV. Des éloges des gens de lettres et des savants. De quelques auteurs du seizième siècle qui en ont écrit parmi nous. »

Des éloges des gens de lettres et des savants. […] Passionné pour le repos et pour les lettres, toute sa vie fut orageuse. […] Son mérite fut d’avoir la passion des lettres et des antiquités, comme d’autres ont l’ambition de la fortune ou des grandeurs. […] Chilini et Imperiali, les hommes de lettres les plus fameux de l’Italie indistinctement. […] David Czuittinger, les hommes de lettres de la Hongrie.

214. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre vii »

Cette lettre avec sa belle finale, « Heureux les jeunes ! […] Voilà une lettre qui va donner à papa une telle joie que c’est encore cela qui me paraît le meilleur.‌ […] Tes lettres sont la parole du chef, qui ranime le courage des hommes, qui fouette le sang. Quelquefois, quand on ne s’entend plus, tant ça tombe, j’ouvre ma musette, je relis tes lettres et je n’ai plus peur.‌ […] Je ne sais quoi de tendre, de triste et d’exalté palpite dans leurs lettres.

215. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. Daru. Histoire de la république de Venise. — I. » pp. 413-433

J’essaierai ici, après m’être éclairé et environné des plus sûrs témoignages91, de bien marquer ce caractère et de l’homme de lettres et de l’homme public en M.  […] lui écrivait-il de Marseille le 30 décembre 1785, vous me paraissez avoir beaucoup gagné depuis un an, et vos derniers vers, ainsi que votre dernière lettre, sont d’un ton bien supérieur à tout ce qui a précédé. […] On y distingue pourtant une Visite chez un grand homme, c’est-à-dire chez le poète Le Brun-Pindare qui habitait alors au Louvre un de ces logements si peu dignes du lieu, et qu’on accordait aux peintres, aux gens de lettres. […] [NdA] Voici encore, avant de quitter le père Lefebvre, quelques passages des jolies lettres qu’il adressait à M.  […] [NdA] On dit presque toujours dans les biographies que les gens de lettres ont fait de bonnes études ; on l’a dit également de Picard.

216. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La marquise de Créqui — I » pp. 432-453

Or on a, dans les lettres aujourd’hui publiées, le récit même, le vrai récit de la marquise au moment de cette scandaleuse nouvelle. […] Les Lettres de Pougens nous la montrent à cet égard, et dans ses relations avec eux, sous son vrai jour. […] On a les lettres qu’il lui a écrites et qui sont à l’honneur de tous deux. […] [NdA] Lettres inédites de la marquise de Créqui, adressées à Senac de Meilhan de 1782 à 1789, mises en ordre et annotées par M.  […] Potier, quai Malaquais, 9. — Les originaux de ces lettres appartiennent aux héritiers de M. 

217. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Marie-Thérèse et Marie-Antoinette. Leur correspondance publiée par. M. le Chevalier Alfred d’Arneth »

Alfred d’Arneth, ayant à écrire une histoire de l’Impératrice Marie-Thérèse, s’occupa préalablement à rassembler une collection, aussi complète que possible, des lettres écrites par cette grande et laborieuse souveraine. […] M. d’Arneth eut communication entière des lettres de l’Impératrice à la plus illustre et la plus intéressante de ses filles, Marie-Antoinette, et c’est cette Correspondance tout intime qu’il publie aujourd’hui. Les lettres des deux princesses sont en français. […] Il est peu de lettres où elle n’en parle ; chaque grossesse de sa belle-sœur, la comtesse d’Artois, lui est un crève-cœur. […] Les premières lettres qui se rapportent au nouveau règne sont remplies d’effusions, et respirent la joie avec l’espérance.

218. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre cinquième. Le peuple. — Chapitre III »

H, 614 (Lettre de M. de Coëtlosquet, du 25 avril 1777). […] (Lettre de M. de Bertrand du 17 août 1785.) […] (Lettre de M.  […] (Lettre du prieur du couvent, mars 1789.) […] (Lettre de M. de Sainte-Suzanne, du 29 avril 1789.)

219. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre V. Le théâtre des Gelosi (suite) » pp. 81-102

Arlequin reçoit la lettre et promet de la remettre à celui à qui elle est adressée. […] Le docteur Gratiano, mari de Flaminia, voyant Arlequin qui, une lettre à la main, contemple la fenêtre de sa femme, conçoit des soupçons, et lui demande ce qu’il cherche là et de qui est cette lettre. […] Le docteur prend la lettre et frappe Arlequin avec sa canne. […] Gratiano, tout en colère, lui remet la lettre. […]  » Une médaille fut frappée à son effigie avec son nom suivi des deux lettres C. 

220. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXIII » pp. 378-393

Leurs empressements pour elle, après le départ de madame de Montespan, sont décrits dans la même lettre de madame de Sévigné. […] On s’en convaincra en lisant sa lettre 37e, sans date, à Gobelin : « Vous traitez trop sérieusement mon reproche. […] Vous voyez bien qu’il y a du vrai dans les petites lettres. […] Elle lui écrivit une lettre sans date autre que celle de 1676 ; mais qui est certainement du mois de juillet, comme on le verra par une lettre suivante qui est explicative de celle-ci. […] Cette lettre se rapporte à celle du 27 juin 1676.

221. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Théâtre » pp. 83-168

Nous attendions la réponse du directeur du Vaudeville, lorsque nous reçûmes la lettre suivante de M.  […] Harmand, une lettre où M.  […] L’acte fait, Janin nous donne une lettre pour Mme Allan. […] Ainsi, je trouve une lettre de M.  […] Une lettre de M. 

222. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Souvenirs et correspondance tirés des papiers de Mme Récamier » pp. 303-319

Ces volumes renferment pourtant très peu de choses écrites par Mme Récamier elle-même ; elle aimait peu à écrire, ne fût-ce que de simples lettres, et ce qu’elle avait pu rédiger de ses souvenirs, elle a ordonné en mourant qu’on le détruisît. […] On entend donc successivement sur elle, et s’adressant à elle-même dans une suite de lettres confidentielles, M. de Montmorency, M.  […] De toutes les lettres publiées dans les différentes parties de ces volumes, et qui offrent un ensemble et une suite, les plus intéressantes, selon moi, sont celles de M. de Montmorency, de M.  […] Il l’avertit sans cesse ; chaque lettre de lui a sa conclusion, son petit coup de cloche, tôt ou tard, qui ne manque jamais. […] C’est dans les lettres qu’il écrit à Mme Récamier que l’on trouverait le plus de traits exquis pour la peindre sous la forme idéale et symbolique qu’il ne cessa de lui prêter.

223. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Les cinq derniers mois de la vie de Racine »

Une de ces lettres est écrite du cabinet même de Racine, le jour du décès, et tandis que les restes mortels sont encore là, avant les funérailles. […]  » Les lettres que nous avons sous les yeux sont une de ces correspondances qui, le croirait-on ? […] Il va rendre compte, dans ses lettres à M. de Préfontaine, du mal et du mieux, de la guérison que d’abord on croyait complète et des rechutes, de tout ce dont il est le témoin. […] C’est dans une lettre datée du 5 novembre 1698 qu’on a la première nouvelle d’une maladie sérieuse dont Racine relevait à peine. S’excusant de n’avoir pu écrire de lettres pendant le mois précédent, M. 

224. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 11-15754

Voyez A, lettre numérale. […] Panse, qui veut dire ventre, signifie ici la partie de la lettre qui avance ; il n’a pas fait la moitié d’une lettre. […] Lettre de change à vûe, à dix jours de vûe. […] Ainsi les abréviations sont des lettres, notes, caracteres, qui indiquent les autres lettres qu’il faut suppléer. […] Lettre anonyme.

225. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Correspondance de Louis XV et du maréchal de Noailles, publiée par M. Camille Rousset, historiographe du ministère de la guerre (suite et fin) »

Une remarque que suggèrent ces lettres de Louis XV données en entier par M.  […] Il me semble qu’il faut en conclure que le maréchal a des lettres des ministres qui lui disaient de ramener son armée, ou qu’il en a de son frère autorisé par les ministres. […] On ne se fait pas idée du traînant et du négligé de ces lettres. […] Voici un passage, entre cent, où la pensée n’est pas plus élevée que l’expression : « J’adresse ma lettre pour vous au comte de Noailles (le second fils du maréchal), afin que M.  […] « Pâris du Verney, très bon munitionnaire, très entendu dans le détail des subsistances, mais dont le faible est de vouloir faire des projets de guerre » ; c’est ainsi que le maréchal de Noailles étend et paraphrase son bon mot dans une lettre au roi (27 mars 1743).

226. (1874) Premiers lundis. Tome II « Doctrine de Saint-Simon »

Ces lettres, écrites il y a environ dix-huit mois et publiées seulement depuis quelques semaines, sont l’œuvre d’un jeune homme mort à vingt-trois ans. […] Ce n’est pas sans un sentiment de surprise et d’admiration que celui qui n’est pas encore pleinement transformé à la religion de l’avenir, après avoir maintes fois entendu parler des qualités et des mérites du jeune apôtre qui écrivit ces lettres, ne trouve, en ouvrant le volume, qu’un petit nombre de détails indispensables sur sa personne et sa destinée. […] Ce n’est pas ici le lieu d’exposer le grand nombre de vérités frappantes et d’indications fécondes qui se pressent dans ces lettres sacrées, si pleines et, pour ainsi dire, si grosses d’une théologie inconnue. […] Nous recommandons la dernière lettre à ceux qui demandent à la doctrine une vive expression de son Dieu, et qui seraient tentés de contester aux disciples de Saint-Simon la puissance de l’amour divin, l’allégresse, de l’adoration. […] Lettres sur la religion et la politique, 1829 ; suivies de l’Éducation du genre humain ; traduit de l’allemand de Lessing.

227. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXV » pp. 402-412

Elle vivait fort mal avec madame de Montespan, qui, par les lettres qu’elle écrivait au roi, réussissait toujours à regagner, non son cœur, mais sa faveur. […] C’est ce que nous apprend madame de Sévigné dans une lettre du 15 octobre. […] Mais tout est si peu stable, qu’avant que vous ayez cette lettre, il y aura eu des nuages et des rayons de soleil. » Madame de Sévigné voyait de loin, voyait juste, et du premier coup d’œil. […] Plus de lettres à madame de Saint-Géran, sa confidente et son amie. Plus de lettres à Gobelin, son directeur ; du moins on n’en trouve plus aucune dans les recueils de sa correspondance125.

228. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1856 » pp. 121-159

J’ai la tête comme si on y rangeait un musée de toiles et de marbres… Je m’en vais tâter le pouls aux lettres dans les petits journaux. […] Un petit mauvais lieu fort bête, où s’assemble, le soir, un ramassis de messieurs, qui sont aux lettres ce que sont les courtiers de journaux au journalisme. […] Et son thème a été celui-ci à propos de ces lettres : « Quand on est bon, on paraît lâche ; il faut être méchant pour qu’on vous croie courageux !  […] Les lettres disparaissent. Il fait le désolé, criant partout que son intention était de publier cette correspondance amoureuse, Mlle B… se hâte de rapporter les lettres.

229. (1858) Cours familier de littérature. V « XXIXe entretien. La musique de Mozart » pp. 281-360

Chacun de ces arts est aussi une littérature, quoique sans lettres. […] Grimm seul, pour qui j’avais une lettre d’un négociant de Francfort, a tout fait ! […] « Nous avons reçu votre lettre du 12 avril. […] Grimm m’a donné une lettre pour madame la duchesse de Chabot, et j’y ai couru. […] La lettre qui suit la sépulture fait frissonner.

230. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Joseph de Maistre »

Ces nouvelles lettres, qui vont de 1811 à 1817, ne sont point, du reste, une découverte dans le talent de Joseph de Maistre. […] Deux ou trois personnes tout au plus surent les misères de ce pauvre grand homme, qui s’est plaint heureusement dans ces lettres, mais comme jamais ne se plaignit un homme qui a droit de se plaindre. […] C’est là l’histoire de Joseph de Maistre que ces lettres ne nous racontent pas en se passionnant, mais montrent avec une éloquence inouïe, gaie ici, triste là, ironique plus loin, mais toujours aimable et respectueuse ! […] Pour se plaindre comme Joseph de Maistre se plaint dans ses lettres, pour sourire comme il y sourit, pour se moquer comme il s’y moque, il a fallu autant de stoïcisme que de grâce, et, on le sait, messieurs les stoïques ne sont pas habituellement gracieux ! Il faut lire ces lettres pour le savoir.

231. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Vauvenargues » pp. 185-198

Gilbert a rendu aux lettres, à la critique et à l’histoire, n’est pas l’édition de Vauvenargues19, à proprement dire, qu’on lui doit. […] Quand on n’a que le livre d’un homme, on n’a guères que la lettre morte de son talent et de son âme ; mais quand on étudie l’un et l’autre à la lumière d’une correspondance ou d’une autobiographie, on en tient réellement la lettre vivante, et la Critique peut hardiment se prononcer. […] il se plaint de cela dans ses lettres. […] La gloire des lettres, presque toujours si vaine quand elle n’est pas du plus haut parage, l’attirait avec empire, et c’était peut-être par là qu’il avait pris Voltaire, Voltaire charmé de voir un gentilhomme venir aux lettres et se détourner de ce métier des armes, exécré par les philosophes, qui prétendent que la guerre est une barbarie, et qui croient dire, en disant cela, une chose profonde. […] Son nom restera dans l’histoire des lettres, car il est dans la correspondance du diable d’homme qui tient son siècle dans sa main, comme Charlemagne tenait son globe ; mais on s’étonnera des mérites que Voltaire a mis sous ce nom.

232. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XV. Vauvenargues »

Gilbert a rendu aux lettres, à la critique et à l’histoire, n’est pas l’édition de Vauvenargues, à proprement dire, qu’on lui doit. […] Quand on n’a que le livre d’un homme, on n’a guère que la lettre morte de son talent et de son âme, mais quand on étudie l’un et l’autre à la lumière d’une correspondance ou d’une autobiographie, on en tient réellement la lettre vivante, et la Critique peut hardiment se prononcer. […] Sur une lettre, très peu merveilleuse, que nous pouvons lire dans l’édition de M.  […] il se plaint de cela dans ses lettres. […] La gloire des lettres, presque toujours si vaine quand elle n’est pas du plus haut parage, l’attirait avec empire, et c’était peut-être par là qu’il avait pris Voltaire, Voltaire charmé de voir un gentilhomme venir aux lettres et se détourner de ce métier des armes, exécré par les philosophes qui prétendent que la guerre est une barbarie, et qui croient dire, en disant cela, une chose profonde.

233. (1766) Le bonheur des gens de lettres : discours [graphies originales] « Le Bonheur des gens de lettres. — Seconde partie. » pp. 35-56

Or, l’homme de Lettres amoureux dès l’enfance, de tout ce qui porte l’empreinte de la pensée & du sentiment, s’éclaire à la lumiere de l’une, & s’échauffe à la douce chaleur de l’autre. […] La science est pour l’homme de Lettres un océan immense, où il se plonge avec volupté ; il étend de tout côté la sphere de son bonheur, & devient sensible à des plaisirs qui échapent au reste des hommes. […] C’est ainsi que sont payés les momens que l’homme de Lettres a passé dans la solitude. Le tems écoulé & perdu pour l’homme de Lettres a passé dans la solitude. […] Oui, hommes de Lettres vous ne formez qu’un corps, vos intérêts sont les mêmes, rendez-vous respectables ; l’union seule peut concentrer vos forces.

234. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXV » pp. 259-278

Ces détails ont été remplacés par des points dans la lettre imprimée. […] Nous avons deux éditions des lettres de Maintenon, l’une de 1756, l’autre de 1806. […] Une grande partie de ces différences consiste en ce qu’une multitude de lettres sans date dans le manuscrit sont diversement placées par les éditeurs. […] Ce n’est pas tout : plusieurs lettres sont décomposées, et les retranchements qu’on leur a fait subir forment des additions à des lettres d’un autre temps, qui se rapportent à de faits d’une autre nature. Le mal est venu de ce que ces éditeurs sont en même temps auteurs d’une vie de madame de Maintenon ; qu’ils ont composé leur biographie avant d’avoir assez étudié les lettres pour les mettre à leur véritable place, et qu’ensuite ils ont arrangé les lettres dans l’ordre qui s’accordait avec leur composition, au lieu de composer d’après l’ordre des lettres bien vérifié.

235. (1854) Préface à Antoine Furetière, Le Roman bourgeois pp. 5-22

Bussy, dans la lettre imprimée à la suite des Factums, et souvent citée depuis, plaint Furetière d’avoir été poussé à de telles extrémités et de n’avoir pu produire sa défense en justice ; il ne fait de réserves qu’en faveur de Benserade, son ami, et de La Fontaine, que Furetière confond dans ses invectives avec leurs collègues de la commission du Dictionnaire. […] Dans le mois même où il mourut (mai 1688), Tallemant l’aîné adressa, sous forme de lettre, au Mercure, une relation où, avec le ton d’une feinte impartialité, il reproduit contre Furetière les charges dont il s’était défendu dans ses factums11. La lettre de Douja, le libelle de Charpentier, circulèrent de nouveau. […] Débarrassée de la domination des partisans, elle s’avançait par toutes les avenues, par la magistrature, par les finances, les affaires, les lettres, etc., et se poussait à la cour, favorisée par le despotisme ombrageux de Louis XIV, que tenaient en alarme les souvenirs de la Fronde et de la faction des Importants. […] Qu’était, en effet, le bourgeois pour les gens de lettres d’alors ?

236. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXIe entretien. Vie et œuvres de Pétrarque » pp. 2-79

Il décrit ce séjour de paix au milieu de la guerre dans une de ses lettres. […] Les lettres, qui renaissaient alors, étaient la véritable royauté des peuples. […] Il faut l’entendre lui-même faire la description des lieux, et de ce qu’il y sentit, dans une lettre en vers latins à Barbate de Sulmone. […] Il osa écrire d’Avignon, sous les yeux des papes, une lettre au peuple romain et au tribun ; cette lettre éloquente et amère était la plus audacieuse satire du gouvernement temporel des papes sur la ville des consuls et des Césars. […] De ce jour il ne songe plus qu’aux lettres, dont l’empire est éternel, et à l’amour qui ne meurt pas avec la beauté mortelle.

237. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Santeul ou de la poésie latine sous Louis XIV, par M. Montalant-Bougleux, 1 vol. in-12. Paris, 1855. — II » pp. 39-56

Bossuet y répondait de Versailles par une lettre pleine de grâce et d’enjouement (15 avril 1690) : « Voilà, monsieur, ce que c’est de s’humilier. […] Comme, à travers l’austère discrétion du solitaire, on retrouve dans ces derniers mots les restes d’un homme ami des belles lettres ! […] Puis, craignant d’avoir trop montré le vieil homme, il se hâte de récrire une seconde lettre à M.  […] lui disait-on dans ces lettres, n’est-ce pas honteux et scandaleux à un homme comme vous, que M.  […] Mais ce qui frappe surtout dans la lettre de La Monnoye, c’est son peu de rapport et de concordance avec l’assertion si formelle de Saint-Simon.

238. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Ducis épistolaire (suite) »

Les lettres qu’on a de lui à Jean-Jacques pendant ce temps, et qui vont jusqu’à la fin de 1766, rendraient témoignage de ses continuelles souffrances. […] Cette dernière consolation d’un commerce de lettres avec Rousseau, avec l’homme par lequel il tenait le plus à la vie et dont les écrits faisaient partie de son âme, il ne l’eut point jusqu’à la fin de son séjour à Parme. […] Nous avons moins sujet de leur envier ces grâces domestiques, puisque nous avons les lettres de Ducis. […] J’ai là jusqu’à cinquante lettres de Deleyre à Jean-Jacques, copiées à la bibliothèque de Neufchâtel par les soins de M.  […] La différence des chiffres exprime assez bien la proportion de leurs sentiments mutuels : le disciple donnait dix fois plus au maître que le maître au disciple. — Il faut dire, aussi que beaucoup de lettres de Rousseau se sont perdues.

239. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Lettres inédites de l’abbé de Chaulieu, précédées d’une notice par M. le marquis de Bérenger. (1850.) » pp. 453-472

Lettres inédites de l’abbé de Chaulieu, précédées d’une notice par M. le marquis de Bérenger. […] Saint-Simon, qui conteste la noblesse de tout le monde, a contesté celle de Chaulieu : il l’a qualifié « homme de fort peu, mais de beaucoup d’esprit, de quelques lettres, et de force audace ». […] Je vous garde une copie de la lettre qu’il a apportée, pour vous régaler quelque jour d’une pièce d’éloquence à la tartare. […] Cette même lettre écrite d’Aix-en-Provence, et avec une franche crudité gauloise, renferme quelques propos de galanterie plus que hasardés. […] Ces lettres, pleines de sentiment, de grâce, de vive estime pour un mérite personnel si rare qu’outrageait la fortune, font honneur au cœur autant qu’à l’imagination de Chaulieu.

240. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « V »

Depuis, nous avons lu le texte original de ces lettres, qui a été publié dans la Deutsche Runschau de février et mars 1887. […] Bajovar nous donne les lettres du roi. […] : Quelle belle et magnifique lettre vous m’avez écrite ! […] Hébrard, président du Syndicat de la presse, une lettre dont nous extrayons ce passage. […] La question de la traduction des lettres de Wagner à Louis  Il est importante.

241. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Lettres et opuscules inédits du comte Joseph de Maistre. (1851, 2 vol. in-8º.) » pp. 192-216

Lettres et opuscules inédits du comte Joseph de Maistre. […] La famille du comte de Maistre s’est décidée à publier un grand nombre de ses Lettres avec quelques Opuscules restés en portefeuille. […] Ce livre existe en partie dans les Considérations, et aussi dans mainte autre page de ses lettres et de ses écrits. […] Toute cette lettre est à lire comme une leçon piquante de politique. […] Dans un genre tout différent, j’indiquerai les lettres à sa fille, Mlle Constance de Maistre, sur l’éducation des femmes et sur leur fonction naturelle dans la société.

242. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIIIe entretien. Vie du Tasse (3e partie) » pp. 129-224

Ses lettres, à la fin du même mois, portent déjà l’accent du désillusionnement et de la plainte. […] Dans cette lettre pathétique il fait à la pauvre Cornélia le tableau le plus désolant de sa situation. […] Une lettre d’un capucin du couvent de Sorrente, qui mentionne cette mort en passant, laisse croire que le Tasse ne revit jamais sa sœur. […] Les lettres y étaient cultivées avec passion par la jeune noblesse d’Espagne, de Sicile et de Naples, qui voyait dans le Tasse un autre Virgile et un autre Sannazar. […] Le Tasse ne se fit aucune illusion sur son état ; il écrivit, le lendemain de son installation à Saint-Onufrio, une touchante lettre à son ami Constantin.

243. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « MME DESBORDES-VALMORE. » pp. 124-157

On lit tout haut la lettre : la mère s’évanouit, le père regarde ses enfants et sort dans une horrible anxiété. […] Il semble qu’il y ait plus de facilité pour le coup d’œil, plus de sûreté pour le jugement, dans ces premières éditions originales, dans ces sortes de gravures avant la lettre. […] Elle m’écrivait à ce sujet : « En rentrant le soir, j’ai trouvé votre lettre et Pascal que je n’ai point quitté depuis. […] « Jenny vous prie de vouloir bien lui donner gain de cause dans votre prochaine lettre, à moins, dit-elle, que vous n’ayez la faculté de changer à votre gré de visage, car elle persiste très-sérieusement à vous croire un peu fée… » — La vérité est que Mme Valmore elle-même, dans sa lettre à moi adressée (précédemment, page 99), s’est dite blonde. […] Je trouve un autre passage sur Ondine dans une lettre de Mme Valmore à M.

244. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Histoire de l’Académie française, par Pellisson et d’Olivet, avec introduction et notes, par Ch.-L. Livet. » pp. 195-217

Il se vit l’objet d’une exception unique, il fut le seul homme de lettres envers qui l’Académie ne craignit pas de s’engager à l’avance. […] Car Richelieu, rendons-lui à notre tour et après tant d’autres ce public hommage, avait en lui de cette flamme et de cette religion des lettres qu’eurent dans leur temps à un si haut degré les Périclès, les Auguste, les Mécènes ; il croyait que les vraiment belles et grandes choses ne seront cependant tenues pour telles à tout jamais, qu’autant qu’elles auront été consacrées par elles, et que le génie des lettres est l’ornement nécessaire et indirectement auxiliaire, la plus magnifique et la plus honorable décoration du génie de l’État. […] Et, par exemple, sous Richelieu, et dès l’origine, elle se trouva composée d’abord et tout naturellement, sauf quelques exceptions, de ce qu’il y avait de mieux et de plus considérable parmi tous les gens de lettres, Balzac en tête et Chapelain. […] Ce n’est point sur les lettres patentes de son institution que je la prendrai en défaut, et d’ailleurs je ne prétends point du tout la prendre en défaut, mais seulement relever exactement les faits et en tirer la conséquence. […] Déjà Voiture était comme cela : homme du monde et de Cour, délicat à l’excès et dégoûté, un peu dédaigneux des gens de lettres, il craignait apparemment de s’ennuyer parmi eux ou de retomber en bourgeoisie, et il restait dans ses belles et fines sociétés.

245. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Grimm. — I. » pp. 287-307

Et quand je pouvais laisser les arts et les lettres dans leur patrie, car je les y avais fait renaître, je ne l’ai pourtant pas fait. […] Dans les lettres qu’il écrit à Mme d’Épinay, pendant cette campagne de Westphalie, l’avantage des attentions de cœur et des nuances n’est pas toujours du côté de son amie. […] Les lettres de Grimm, qui traitent de la rupture de Rousseau à sa sortie de l’Ermitage, sont des chefs-d’œuvre de tact, de précision, et de vue saine sur ce cœur malade. […] Rousseau, pour se dégager de toute reconnaissance envers Mme d’Épinay, affecte de la soupçonner de je ne sais quel procédé atroce et bas, de je ne sais quelle lettre anonyme qu’on a adressée à Saint-Lambert à son sujet, et il en prend occasion de lui écrire à elle une lettre injurieuse ; il y a de quoi se perdre dans ce labyrinthe de tracasseries et de noirceurs : Le mal est fait, dit Grimm ; vous l’avez voulu, ma pauvre amie, quoique je vous aie toujours dit que vous en auriez du chagrin… Il est certain que cela finira par quelque diable d’aventure qu’on ne peut prévoir ; je trouve que c’est déjà un très grand mal que vous soyez exposée à recevoir des lettres insultantes. […] On voit de quelle manière il appréciait les deux hommes de lettres les plus célèbres d’alors, et il ne connaissait pas moins bien les autres.

246. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres inédites de P. de Ronsard, recueillies et publiées par M. Prosper Blanchemain, 1 vol. petit in-8°, Paris, Auguste Aubry, 1856. Étude sur Ronsard, considéré comme imitateur d’Homère et de Pindare, par M. Eugène Gandar, ancien membre de l’École française d’Athènes, 1 vol. in-8°, Metz, 1854. — II » pp. 76-92

Gandar, et pour se demander si Henri IV ne devait pas en quelque degré, à cette première éducation, « son style et le tour si français de ses lettres ?  […] Pour moi, je ne l’estime grand que dans le sens de ce vieux proverbe : Magnus liber, magnum malum, et me suis déclaré là-dessus dans une de mes lettres latines que vous avez laissée passer sans y former d’opposition. […] Michelet dans le dernier volume publié de son Histoire de France, où il traite de la Renaissance des lettres, a réengagé de plus belle le procès contre Ronsard : Dans une des tours du château de Meudon, dit-il, le cardinal de Lorraine, ce protecteur des lettres, logeait un maniaque enragé de travail, de frénétique orgueil, le capitaine Ronsard, ex-page de la maison de Guise. […] [NdA] D’après la copie très authentique des lettres de Chapelain que j’ai sous les yeux, je rapporte celle-ci à l’année 1640. Dans les lettres imprimées de Balzac à Chapelain, on a porté les lettres correspondantes de Balzac à l’année 1641.

247. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Appendice à l’article sur Joseph de Maistre »

Guy-Marie Deplace, suivie de sept lettres inédites du compte Joseph de Maistre, par M.  […] Il va, dans une de ses lettres (18 septembre 1820), après avoir parlé des arrangements pris avec le libraire, jusqu’à offrir à M.  […] Deplace ; une lettre de M. de Maistre au curé de Saint-Nizier (22 juin 1819) en fait foi : « J’ai toujours prévu que votre ami appuierait particulièrement la main sur ce livre V (qui est devenu l’ouvrage sur l’Église gallicane). […] On retrouve dans ces petits débats toute la vivacité et tout le mordant de ce libre esprit ; ainsi dans une lettre à M.  […] Dans une de vos précédentes lettres, vous m’exhortiez à ne pas me gêner sur les opinions, mais à respecter les personnes.

248. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre I. La littérature pendant la Révolution et l’Empire — Chapitre I. Influence de la Révolution sur la littérature »

Le mouvement des idées et des passions politiques, l’imitation prétentieuse et sincère de la fermeté Spartiate, de l’héroïsme romain, ont renforcé le courant artistique qui, dès le temps de Louis XVI, ramenait le goût antique dans la peinture comme dans les lettres. […] La pire erreur, en un sens, que puisse commettre un homme de lettres, c’est de prendre un métier qui le condamne à l’« écriture ». […] Ses Révolutions de France et de Brabant, son Histoire des Brissotins, son Vieux Cordelier, ses lettres offrent un intérêt littéraire qu’on trouve rarement parmi les écritures de ce temps-là. […] Lacombe, libraire, avec une société de Gens de lettres, au lieu de M. de la Place. […] Bonamy. — Journal économique, une société de Gens de lettres. — Petites Affiches de Paris, M. l’abbé Aubert

249. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Madame Sand »

Il n’y a pas si petite et chétive lettre d’écrivain de talent où le talent ne roule quelque paillette de son or. […] Cette femme, qui a écrit les pages de Lélia, dont quelques-unes ont de la splendeur, mais de la splendeur volontaire et laborieuse, écrit, dans ses lettres, où elle ne voit plus le public, comme la première venue qui aurait un langage bas et mauvais ton. […] Alfred de Musset, qui a gravé le sien dans celui de Madame Sand et à une telle profondeur qu’on ne peut plus effacer le chiffre qu’ils forment pour la Postérité, n’apparaît, lui, qu’à la CXIIe lettre, et il ne fait que passer comme un pâle fantôme dans le clair-obscur de deux ou trois lettres dont on a épaissi l’obscurité. […] Ses lettres à Madame d’Agoult et à M. Adolphe Guéroult, alors saint-simonien, ne sont plus de simples lettres comme on en écrit à ses amis, mais des pages ambitieuses de politique et de morale adressées, en vue peut-être du public, à des personnages solennels.

250. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XIX » pp. 76-83

. — lettres du pere andré. — alfred de musset. — vers pour l’anniversaire de la mort du duc d’orléans. — inconvenance. — louis-philippe et la duchesse de berry. — madame louise colet. — eugène sue. — les mysteres de paris. […] Il n’y a toujours que peu ou pas de publications : on a donné, dans la Collection des Documents du Gouvernement, les Lettres de Henri IV (un ou deux volumes pour commencer) ; on en a cité une charmante à Marie de Médicis sur Plutarque : Qui l’aime, m’aime, charmante épigraphe à mettre à un petit nombre de ces livres selon le cœur. Cousin, infatigable et de plus en plus meneur dans tous les sens, a donné les lettres du Père André qu’il avait déjà publiées dans le Journal des Savants : ce Père André est un jésuite qui fut persécuté par ses supérieurs parce qu’il se montrait un peu cartésien dans son enseignement. […] Ce qui fait à nos yeux l’intérêt de ces lettres, c’est leur entière vérité, c’est-à-dire la faiblesse, la misère de la nature humaine et de toutes choses, prises en quelque sorte sur le fait dans une de ces âmes qu’on appelle grandes, comme parle Bossuet. » — A merveille ; mais pourquoi avoir tant triomphé de ces mêmes misères dans Pascal, au nom d’un cartésianisme impuissant et tout satisfait de lui-même ? […] Il reçoit bien aussi d’autres petites lettres un peu plus lestes sur les mérites et les vertus précises de la Goualeuse et de Rigolette, auxquelles il répond confidentiellement sur un ton plus gai.

251. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Donec eris felix… »

C’est un parallèle flamboyant entre le poète des Châtiments et l’auteur des lettres au duc d’Aumale. […] Une lettre anonyme lui apprend que, le 23 septembre, c’est-à-dire le lendemain du premier tour de scrutin, la femme d’un de ses plus zélés partisans a fait demander secrètement une entrevue à l’un des ministres de M.  […] Où sont les volumineux courriers d’autrefois, les lettres par centaines, offres de services et protestations de dévouement, les lettres qui disaient : « Tu seras roi !  […] Il n’y a, ce matin-là, que treize lettres. […] Le général ne reçoit ce jour-là que trois lettres.

252. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre troisième »

Montesquieu, les Lettres persanes. — § II. […] Lettres persanes. […] La meilleure et la plus durable partie des Lettres persanes, celle qui donne tant de poids à ce livre léger, ce sont les lettres où sont exprimées les premières vérités de la science sociale. […] Il y a un endroit très plaisant des Lettres où les Parisiens disent d’un passant, sur la foi de son costume : « Qu’il a bien l’air d’être un Persan !  […] Le précieux galant et le précieux énigmatique se montrent en plus d’une page des Lettres persanes.

253. (1893) Alfred de Musset

» (Lettre à Musset, fév. ou mars 1835.) […] Le ton de ses lettres change bien vite. […] Ses lettres familières sont vives et aisées. […] C’est une lettre adressée à Augustine Brohan. […] Ses lettres en font foi.

254. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre deuxième »

De ces deux moines, l’un, Pierre Amy, n’a pas laissé de nom dans les lettres. […] Lettre à Antoine Nullet, bailli d’Orléans. […] Lettre de Gargantua à son fils Pantagruel, livre Ier. […] Lettre de Gargantua à Pantagruel. […] Lettre latine.

255. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Monsieur de Latouche. » pp. 474-502

Comme tous les jeunes gens de lettres du temps de l’Empire, il fut à un certain moment placé dans les droits réunis, sous la direction de M.  […] Bert) ; les Dernières lettres de deux amants de Barcelone (1821), supposées écrites pendant la peste de cette ville. […] Ou pourrait, ce me semble, bâtir là-dessus le plus beau de tous les romans par lettres, et le plus sublime. […] Le succès rapide et assez éphémère de ces lettres du pape et de Carlin excita l’auteur plus qu’il ne le satisfit. […] Mme Sand cite quelques jolis extraits de ses lettres ; mais elle n’en peut citer une seule tout entière.

256. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) «  Œuvres de Chapelle et de Bachaumont  » pp. 36-55

Quoi qu’il en soit, la lettre de Bernier est des plus intéressantes. […] On ne s’attendait guère que Chapelle dût nous introduire dans ces considérations philosophiques et qu’on peut lire plus au long dans la lettre datée de Chiras : c’est lui pourtant qui, par ses questions à Bernier, les avait provoquées. […] « Dans Sarasin on n’estima que la lettre de M.  […] Dans ses Lettres à madame sa mère il ne sait que badiner avec les choses et être irrévérent le plus qu’il peut avec les œuvres de Dieu : « C’est une belle chose que le lac de Genève. […] Parny enfin a écrit un peu sur le même ton une suite de lettres adressées tant à son frère qu’à Bertin même, durant une traversée à l’île Bourbon, leur patrie commune : mais, dans ces lettres, il est devenu plus sérieux par la nature même des spectacles et par la force des choses.

257. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « William Cowper, ou de la poésie domestique (I, II et III) — II » pp. 159-177

Au milieu de mille grâces, il se rencontre quelques bizarreries dans ses lettres. […] Il ne se refuse aucune de celles qui lui viennent à la fantaisie ; ainsi, dans une lettre à M.  […] Tout à côté d’une lettre badine où il raconte à M.  […] N’oublions pas non plus l’ironie, la malice, une raillerie fine et douce comme elle paraît dans les lettres que j’ai citées. […] [NdA] Cette lettre a été citée par Jeffrey dans l’article qu’il donna autrefois dans la Revue d’Edimbourg (juin 1804), sur la Vie de Cowper, par Hayley.

258. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Le comte de Clermont et sa cour, par M. Jules Cousin. »

Le comte de Clermont avait quatorze ans, lorsqu’il perdit un singe favori, pour lequel il commanda des lettres de faire part platement rimées, et il lui fit élever un mausolée où l’on mit aussi des épitaphes en vers. […] Cette espèce d’académie devait réunir à la fois les sciences, les lettres et les arts mécaniques… Cinq ou six académies seraient à peine suffisantes pour remplir l’objet que celle Société prétendait embrasser toute seule. […] Deux jours après, le prince hors de danger m’envoya au maréchal de Saxe porter une lettre pour l’avertir qu’il rejoindrait l’armée le lendemain. […] Voici sa lettre : « Au camp de Walheim, le 15 août 1746. […] Il y a telle lettre instructive où il dénonce la maraude, l’excès de l’indiscipline chez les officiers, une panique des hussards de Berchiny (lettres des 9 et 12 juillet 1746).

259. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Le président de Brosses. Sa vie, par M. Th. Foisset, 1842 ; ses Lettres sur l’Italie, publiées par M. Colomb, 1836. » pp. 85-104

Foisset, 1842 ; ses Lettres sur l’Italie, publiées par M.  […] Non plus dans ses Lettres d’Italie, mais dans d’autres lettres écrites de Paris en 1754, il disait de l’opéra de Rameau, Castor et Pollux : « Pièce à la française, noble, belle, triste, assez ennuyeuse » ; et il met en regard la musique italienne des Bouffons : Combien tout ceci est au-dessus de notre musique française ! […] Il faut lire cette jolie chronique dans les Lettres mêmes. […] Par ce dernier côté, ses Lettres sur l’Italie ont sur celles de Paul-Louis Courier et sur les livres du spirituel Stendhal (Beyle) un avantage durable. […] [NdA] Ce procédé de mosaïque en verre coloré est expliqué en détail au tome II, p. 296 et suiv., des Lettres de De Brosses.

260. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Lettres sur l’éducation des filles, par Mme de Maintenon » pp. 105-120

Hier, avec Dangeau, nous étions à la cour de Louis XIV, de chaque partie et de chaque fête : aujourd’hui il ne tient qu’à nous, moyennant ces lettres de Mme de Maintenon, d’être de la maison de Saint-Cyr, et de suivre année par année le progrès et le détail des classes. […] Théophile Lavallée, l’historien de Saint-Cyr, poursuit son œuvre et son monument de réparation, en publiant, d’après les manuscrits de Versailles, la correspondance entière et inaltérée de Mme de Maintenon : on n’avait jusqu’ici ces lettres que d’après la version tronquée et falsifiée de La Beaumelle. […] Le présent volume, qui est le premier d’une série qui n’en comprendra pas moins de dix, ne contient que les Lettres sur l’éducation. […] Cependant Mme de Maintenon ne manquait pas de recommander à son jeune monde le style qui est si proprement le sien, « le style simple, naturel et sans tour », des lettres courtes, un naturel parfait et précis. Elle faisait pour les élèves de petits modèles de lettres qui nous sont transmis.

261. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Lettres de Madame de Sévigné »

Mme de Simiane, petite-fille de Mmede Sévigné, paraît s’être prêtée à la première publication qui se fit d’un choix de Lettres de sa grand’mère en 1725 ou 1726. […] Les Lettres de Mme de Maintenon, infidèlement données par La Beaumelle, ont eu en partie leur vengeur dans M.  […] Quelquefois, moi aussi, je suis comme vous, je me surprends à regretter que tout ne soit pas définitif dans ce monde des lettres qui nous est un asile et une sorte d’Élysée terrestre. […] Nous la retrouvons d’abord dans son commerce de lettres et son démêlé avec Bussy. […] Qu’on relise toute cette suite de lettres.

262. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Le roi Stanislas Poniatowski et Madame Geoffrin »

Charles de Mouy a publié une édition des lettres de Stanislas-Auguste Poniatowski et de Madame Geoffrin. […] … Et c’est là ce qui me plaît et m’attire dans ces lettres. […] L’enthousiasme de cette lettre, dit-il, est un peu puéril (oui ! […] a placé un sablier, qui soutient une de ces belles mains tant embrassées par Madame Geoffrin dans ses lettres. […] Elle vint romanesquement enivrée, mais s’en retourna triste d’une mystérieuse tristesse que la correspondance n’explique pas, et dans laquelle on peut voir encore de l’amour… Qu’on l’y voie ou qu’on ne l’y voie pas, du reste, il y en a assez dans ces lettres, où elle parle à Stanislas-Auguste comme à Dieu, pour qu’on soit sûr qu’elle a aimé, Madame Geoffrin !

263. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Francis Wey »

Présentement, il est surtout un homme de lettres très compétent et très sérieux. […] L’homme de lettres, aux travaux considérables, a intercepté le conteur ; mais aujourd’hui, ramené par Christian de l’érudition des livres à l’érudition du cœur, plus intéressante et plus amère, Francis Wey, s’il persévère dans la route où il vient de faire un nouveau pas, devra plus tard effacer l’homme de lettres sous le conteur, — le conteur, plus cher que tout dans les vieilles littératures ! […] Les lettres de la sœur Saint-Gatien, très supérieures à celles d’Éliane, sont d’une vérité consommée dans les détails retenus de leur expression. Il y a du bandeau et des yeux baissés jusque dans les moindres choses de ces lettres… Pour cette jeune terrible de sœur Saint-Gatien, Christian n’est jamais que cette personne, et ce trait, à lui tout seul, est un éclair ! L’auteur a été délicieux dans ces lettres deux fois spirituelles (comme la vie religieuse et comme le monde), où le saint mépris de la contemplatrice tombe de si haut et avec une telle paix sur tous les prosaïsmes de l’existence et du mariage.

264. (1891) Lettres de Marie Bashkirtseff

Lis ma lettre à maman, ça lui fera plaisir, ça la guérira. […] J’attends des lettres d’Angleterre. […] De Nice, on m’enverra les lettres si je suis ailleurs. […] (Ça doit être de l’époque de la lecture de ma lettre.) […] À votre troisième lettre j’étais refroidie.

265. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Sénac de Meilhan. — II. (Fin.) » pp. 109-130

Ainsi, contre les lettres de cachet, que n’a-t-on pas dit, et avec raison, en principe ? […] Il le montre jaloux de son autorité, sentant le danger de la laisser attaquer, et capable, à cette seule idée, de violents mouvements de colère qui avaient des suites ; il cite une lettre vigoureuse de ce roi au duc de Richelieu sur les envahissements de pouvoir du Parlement : Cette lettre, dit-il, doit prouver que Louis XV aurait employé la force pour arrêter, dès les premiers moments, les entreprises des révolutionnaires. […] Le duc de Richelieu, fils du maréchal, écrivait à Sénac de Meilhan, en septembre 1790, une lettre imprimée à la suite de la préface dans le Prospectus, et qui avait pour objet de le rassurer ainsi que le public contre la ressemblance des deux publications. Voici cette lettre, qui est faite pour donner des regrets : J’ai lu, monsieur, la préface des Mémoires de mon père que vous avez bien voulu me communiquer, et je vous en fais mes remerciements. […] Ces pièces sont également entre vos mains, et vous avez toutes les dépêches, tous les mémoires de la main de mon père et toutes les lettres originales.

266. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Madame Roland, ses lettres à Buzot. Ses Mémoires. »

Madame Roland, ses lettres à Buzot Ses Mémoires. […] Ce rapport que je cherche m’apparaît frappant, au contraire, dans ces quatre Lettres d’un tour si fier et d’une attitude magnanime. […] » C’est ainsi que se termine la seconde lettre. […] À ce mot près, il n’y a rien que de parfaitement simple et touchant dans cette dernière lettre de Mme Roland à Buzot. […] On peut recommander en ce sens le petit volume des Lettres choisies de Mme Roland, annotées par M. 

267. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. » p. 232

Ainsi, à son fils qui s’occupait alors de peinture, elle écrivait : « Mercredi 21. — Hier mardi, 20 octobre, ton père a reçu ta lettre et le dessin qu’elle contenait, mon cher fils. […] Tout ce que j’en dis est si pâle qu’il vaut mieux en venir à nos réalités connues. — La dernière lettre en trio chantait tout ce que je demande à Dieu : l’espoir et l’harmonie ! […] C’est sans doute des Ressources de Quinola qu’il s’agit dans la lettre suivante : on assiste à l’immense confiance du grand optimiste et à son rire tempétueux, retentissant. […] Elle m’a paru, en effet, très-malade, à la lettre. […] — Mais si je me remets à regarder la terre, les transes me reprennent et, à la lettre, je crois tomber, et je glisse à genoux contre une porte ou contre la fenêtre.

268. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « L’abbé Galiani. » pp. 421-442

Il s’est peint lui-même à ravir dans une lettre de Naples adressée à cette dernière. […] On a comparé ces Dialogues de Galiani aux Petites lettres de Pascal ; c’est beaucoup dire. […] Il y parle trop de ses affaires d’intérêt, de ses ports de lettres. […] On élaguerait les lettres d’affaires, celles où il rabâche, où il se bat les flancs pour avoir trop d’esprit. […] Contes, lettres et pensées de l’abbé Galiani, etc., etc.

269. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Le maréchal Marmont, duc de Raguse. — II. (Suite.) » pp. 23-46

Une des pièces les plus positives qu’il eût pu produire et qui est une lettre du général Bordesoulle à lui adressée, par laquelle les généraux s’excusent d’avoir exécuté ce mouvement du 4 au 5 avril qu’on était convenu de suspendre, cette lettre avait été négligée, omise par le maréchal, et ne fut retrouvée au fond d’un tiroir qu’après 1830, par ses amis, occupés alors à le justifier. […] Quand le duc de Raguse arriva à Lyon, la Terreur au pied de la lettre, c’est-à-dire la guillotine, régnait dans les communes avoisinantes. […] Il écrivit à sept heures du matin une lettre à Saint-Cloud au roi ; elle s’égara en chemin. […] Le prince de Polignac se refusa à voir les députés, et le maréchal écrivit en toute hâte pour Saint-Cloud une lettre au roi, laquelle fut devancée par une autre qu’écrivit en même temps M. de Polignac. Cette lettre du maréchal, importante et décisive, fut portée par son premier aide de camp M. de Komierowski.

270. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « TABLE » pp. 340-348

. — Cousin — Lettres du Père André. — Alfred de Musset. — Vers pour l’anniversaire de la mort du duc d’Orléans. — Inconvenance. — Louis-Philippe et la duchesse de Berry. — Madame Louise Colet. — Eugène Sue. — Les Mystères de Paris. […]  — Dumas se fâche. — Eugène Scribe. — Un auteur comique à naître. — Un déjeuner de garçons perpétuel. — Abus de grands hommes de bien      87 XXII. — La princesse de Joinville. — Les Lettres parisiennes de madame de Girardin. — Jésuitisme et gallicanisme. — Conversion de M. […] Lebrun. — Le Juif errant      198 LII. — Rapport du duc de Broglie sur la loi de l’enseignement secondaire. — Lettre de M. […] Galoppe d’Onquaire. — Lettre de Chateaubriand. — Le Journal des Débats. […]  — Lettres de Louis XVIII. — Portrait de Louis XVI et de Louis XVIII par M. de Barante. — Opinion de Royer-Collard sur Louis XVIII. — Lord Brougham et Guillaume Schlegel écrivant en français.

271. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Pline le Naturaliste. Histoire naturelle, traduite par M. E. Littré. » pp. 44-62

Son neveu nous a peint son genre d’esprit et ses habitudes de travail dans une lettre intéressante. […] Après une préface sous forme de lettre familière adressée à Titus, lettre spirituelle, mais difficile à saisir en quelques parties, et qui n’est pas du même ton que le reste de l’ouvrage, Pline entre en matière. […] À côté et comme en regard de César, Pline exalte Cicéron, celui qu’il appelle le « flambeau » des lettres. […] Il faut relire ce récit de sa mort dans la célèbre lettre que son neveu écrivit à Tacite sur ce sujet. […] Il y a telle lettre de lui où il semblerait à demi chrétien par la morale.

272. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Villars — II » pp. 57-80

(Lettre du roi, du 22 juin 1702. […] Je vous supplie de vouloir bien que M. le maréchal de Catinat ne puisse juger, par les lettres dont vous l’honorerez, ce que je vous mande. […] Après cela, à lire la suite de ses lettres au roi et à Chamillart, il est clair que Villars n’a cessé de se proposer lui-même : il sentait sa valeur et aspirait à son emploi. […] Cette lettre écrite à une heure décisive lui était restée très présente, et, bien vieux, il aimait à en rappeler textuellement les dernières paroles : Peut-on servir sans plaire ? […] La lettre, d’ailleurs, se terminait par un post-scriptum plus grave et qui montrait qu’à travers les bouffées et les saillies de la vanité, on avait affaire à un chef réfléchi, ayant la conscience de ses hauts devoirs militaires.

273. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Œuvres mêlées de Saint-Évremond »

Il entretint de tout temps quelque commerce de lettres avec la France. […] Cousin avait été amené, par une lettre de M. d’Andilly, qui en faisait de grands compliments à la marquise, à s’enquérir d’un écrit d’elle sur l’Amitié. […] Je la trouve à chaque ligne dans une lettre adressée, en 1667, à M. de Lionne, qui, désirant ménager son retour, lui avait demandé d’écrire une sorte d’apologie qu’il pût montrer au roi. […] On a dans cette lettre tout un tableau de l’esprit d’un homme distingué, à le suivre dans ses goûts, dans ses lectures et dans les entretiens de l’amitié : c’est tout un inventaire moral. […] Un homme de qualité qui aurait ce talent serait tenté d’être un pur homme de lettres.

274. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Chateaubriand — Chateaubriand, Vie de Rancé »

Arrivé à Lyon, il y fut atteint par des lettres de Rome et de Paris qui le blâmaient également de sa précipitation. […] Les réponses à ces lettres, les lettres qu’on lui écrivit à lui-même, seraient plus variées et toucheraient à tous les points de la vie. Il s’est formé une solitude dans les lettres de Rancé comme celle dans laquelle il enferma son cœur. […] Les lettres s’abrègent, diminuent en nombre, se remplissent de nouvelles, de descriptions, de choses étrangères ; quelques-unes ont retardé, mais on est moins inquiet. […] On rougit en pensée des folies que l’on a confiées au papier ; on voudrait pouvoir retirer ses lettres et les jeter au feu.

275. (1882) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Deuxième série pp. 1-334

Ses lettres et ses moindres billets avaient du nombre et de l’art. […] Accordons cependant qu’il y aurait injustice à juger des lettres affectueuses de la vieillesse de Fléchier comme des lettres galantes de sa jeunesse. […] Le libertinage de la pensée ne se traduit, ni dans les lettres qu’elle écrit ni dans les lettres qu’elle reçoit, par la grossièreté du langage. […] Sa lettre à Tanucci, du 29 mai 1769, est bien amusante. […] Vale. » Cette lettre fait honneur à l’abbé.

276. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gibbon. — II. (Fin.) » pp. 452-472

Ce n’est point à la tribune, mais dans une lettre, qu’il eut cet éclat. […] Ce qui est positif, c’est sa lettre qu’on a, et qui est adressée à Samuel Romilly. […] Il y a de ces lettres qui, par leur début, pourraient être de celles d’Atticus (si on les avait) à Cicéron ; par exemple : Lausanne, 14 novembre 1783. […] Une autre lettre écrite quelques jours après, et dans un sentiment croissant d’anxiété pour cette famille désolée, se termine en ces mots : « Adieu. […] [NdA] Gibbon, d’ailleurs, écrivait peu de lettres, et lord Sheffield pouvait se flatter d’être une exception.

277. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Madame Dacier. — I. » pp. 473-493

Il était de Caen ; il s’était formé presque tout seul aux lettres, n’ayant commencé à apprendre Musa qu’à douze ans ; pour le grec particulièrement, où il excellait, il n’avait eu de maître que pendant très peu de mois, et s’était avancé à force de lire et d’étudier directement et aux sources. […] Ayant adressé ses volumes à la reine Christine qui était alors à Rome, elle accompagna cet envoi d’une lettre latine qui n’est que complimenteuse et emphatique. […] Dacier un reproche grave d’avoir écrit : « Ma lettre vous apprendra que ma femme et moi sommes très bons catholiques. Nous le serions il y a plus de quatre mois si nous n’eussions ménagé les choses pour rendre notre conversion plus agréable à Dieu et au roi, et plus utile à notre pays… » Le Mercure galant publia cette lettre de M.  […] [NdA] Lettre à Mlle Cannet, du 21 juillet 1776.

278. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « La comtesse de Boufflers (suite et fin.) »

Sans le vouloir, elle passe à la Cour, a la ville, chez l’étranger, et dans la République des Lettres pour une des premières femmes de sa nation et de son siècle. […] Écrivez-moi, je vous prie, quelques détails, mais dans des termes tels que vous n’ayez pas à vous soucier, en cas de décès, en quelles mains votre lettre peut tomber34. […] On a cité des lettres d’elle à ce roi, et d’autres surtout du roi à elle, qui ont une certaine importance historique. […] Geffroy qui en a donné des extraits dans la Revue des Deux-Mondes du 13 juillet 1864 ; on y lit une lettre éloquente qu’elle écrivit après la mort de Louis XV : c’est une page historique […] Horace Walpole, dans une lettre écrite de Paris (janvier 1766) à l’un de ses amis de Londres, disait, de ce tour agréable qui est le sien : « Je vais m’habiller dans un instant pour aller chez la comtesse de La Marche qui m’a donné audience pour ce soir neuf heures.

279. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Lettres inédites de Michel de Montaigne, et de quelques autres personnages du XVIe siècle »

La superstition historique et biographique s’attache aux moindres lettres et billets des personnages célèbres, aux signatures, aux reliques insignifiantes. […] Les lettres de Montaigne, à lui adressées, font foi d’un parfait concert entre eux. […] Une autre lettre de lui au maréchal, donnée pour la première fois par M.  […] Que l’enthousiasme pour une lettre retrouvée ne nous emporte pas. […] La lettre est là qui subsiste et parle plus clair qu’on ne voudrait.

280. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand (suite.) »

Et en général, ces lettres douces et faciles iraient à nous faire croire, pour peu qu’on le voulût, à un Talleyrand meilleur. […] La lettre suivante qu’il écrivait confidemment à Mme de Dino (?) […] Jeurs par Étréchy (Seine-et-Oise), résidence d’été de Mme la comtesse Mollien, à laquelle ces lettres étaient adressées. […] Je mettrai encore cette lettre qui est adressée à la même personne et qui se rapporte au même temps. […] Il semble que M. de Chateaubriand ait voulu répondre à ce reproche, qu’il se faisait tout bas à lui-même, dans sa lettre écrite de Rome à M. 

281. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Saint-Évremond et Ninon. » pp. 170-191

Voyons donc un peu ce qu’était cette Ninon tant célébrée, et voyons-la par le côté qui lui donne véritablement sa place dans l’histoire des lettres et dans celle de la société française. […] Il y avait à cette époque, en France, une école d’épicuréisme et de scepticisme qui se représentait dans la science par Gassendi et La Mothe Le Vayer ; dans les lettres et dans le monde, par Des Yveteaux, Des Barreaux, et bien d’autres. […] Ninon ajoute : J’ai lu devant lui votre lettre avec des lunettes, mais elles ne me siéent pas mal ; j’ai toujours eu la mine grave. […] Ce peu de lettres qu’échangèrent Saint-Évremond et Ninon donnerait lieu à bien des remarques littéraires et morales. […] C’est un chef-d’œuvre que votre dernière lettre.

282. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « François Ier, poëte. Poésies et correspondance recueillies et publiées par M. Aimé Champollion-Figeac, 1 vol. in-4°, Paris, 1847. »

Champollion donne, à la suite des vers, une soixantaine de lettres en prose, écrites par François Ier ou à lui adressées, et presque toutes de galanterie. Une note en marge d’un manuscrit attribue plusieurs de ces lettres à Diane de Poitiers. […] De plus, les lettres de la maîtresse anonyme trahissent une situation menacée ; il y est question de haines, de calomnies. […] Ces lettres contiennent, au reste, assez d’indications indirectes pour qu’en s’y appliquant on ait le moyen peut-être d’en déterminer la source. […] Je donne le texte de cette lettre d’après le manuscrit de M. 

283. (1907) Jean-Jacques Rousseau pp. 1-357

Le grand ennemi des sciences et des lettres, des arts et du luxe est plus que jamais répandu dans le monde du luxe, des lettres, des sciences et des arts. […] Il écrit à madame d’Houdetot des lettres brûlantes. […]   Mais revenons à la Lettre sur les spectacles ou Lettre à d’Alembert. […] (Il avait écrit le contraire, en 1751, dans sa lettre à madame de Francueil.) […] Et il le confessera encore mieux, un peu plus tard, dans ses lettres.

284. (1825) Racine et Shaskpeare, n° II pp. -103

Hier soir vous m’avez montré une lettre qui vous est adressée par un de vos amis classiques. […] Cette lettre renferme toutes les objections produites par M.  […] Villemain, ou des lettres de Stephanus Ancestor. […] Ils y ont porté de la raison, et voilà le grand chagrin des hommes de lettres. […] Je suis obligé de tout expliquer en envoyant mes lettres à l’impression.

285. (1772) Discours sur le progrès des lettres en France pp. 2-190

C’est à cette époque mémorable, que la lumière succéda pour toujours aux ténèbres, & que l’étude des Lettres produisit enfin des hommes. […] N’a-t-on pas vu le moment où les Anciens alloient être dégradés & bannis de la République des Lettres ? […] Style, coloris, situations, traits Comiques, tout dans cette pièce annonce un Maître élevé dans les bonnes lettres & dans l’Ecole de Thalie. […] Rien ne deshonore & n’avilit plus les Lettres que ces haines sanglantes, dont le trépas même de l’ennemi ne peut éteindre la fureur & la violence. […] Depuis ce temps, on ne trouve plus chez les Juifs l’Ecriture Sainte qu’en lettres Chaldaïques.

286. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La marquise de Créqui — III » pp. 476-491

. — Les lettres de Mme de Créqui — Ses jugements sur les auteurs ; excès dans la justesse, — De l’atticisme en France et de ses variations depuis deux siècles, — De la bonne compagnie qui ne meurt pas. […] Ces lettres, en effet, ne sont le plus souvent que des billets, mais ce sont des billets parlants ; on n’a nulle part mieux le ton de la conversation qui se faisait l’instant d’avant ou l’instant d’après. « Retirez-vous, polisson ! […] Les jugements qu’elle porte sur les hommes de lettres de son temps sont décisifs ; l’accent dont elle les note en passant les grave. […] Sur Mme de Genlis, dont elle parle au long dans deux lettres qui ne sont pas adressées à M. de Meilhan, elle développe les raisons de son antipathie et nous explique ses sévérités. Tout la séparait de cette femme de lettres habile, douée de talents et de facilités incontestables, mais de veine mensongère et verbeuse.

287. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre VIII. De l’invasion des peuples du Nord, de l’établissement de la religion chrétienne, et de la renaissance des lettres » pp. 188-214

De l’invasion des peuples du Nord, de l’établissement de la religion chrétienne, et de la renaissance des lettres On compte dans l’histoire plus de dix siècles pendant lesquels l’on croit assez généralement que l’esprit humain a rétrogradé. […] Voilà de quels éléments il fallait faire sortir cependant la moralité des actions, la douceur des sentiments et le goût des lettres. […] Si quelque goût inné pour les lettres, les arts et la philosophie, se trouvait encore dans le Midi, il était dirigé principalement vers les subtilités métaphysiques ; l’esprit sophistique mettait en doute les vérités du raisonnement, et l’insouciance, les affections du cœur. […] Néanmoins tous ces défauts avaient eu leur utilité ; et l’on s’aperçoit, à la renaissance des lettres, que les siècles appelés barbares ont servi, comme les autres, d’abord à la civilisation d’un plus grand nombre de peuples, puis au perfectionnement même de l’esprit humain. […] Une cause principale de l’émulation ardente qu’ont excitée les lettres au moment de leur renaissance, c’est le prodigieux éclat que donnait alors la réputation de bon écrivain.

288. (1856) Cours familier de littérature. II « IXe entretien. Suite de l’aperçu préliminaire sur la prétendue décadence de la littérature française » pp. 161-216

Il transporta la conversation dans les lettres et dans l’histoire, et il en chassa l’ennui, ce fléau des livres. […] Homère, Virgile, Dante, Shakespeare, Milton, Camoëns, Cervantès, n’étaient membres d’aucun corps privilégié des lettres. […] Remarquez bien que nous ne parlons ici que des lettres et non des sciences. […] L’abandon dans lequel la nation laisse les ouvriers de son intelligence et de sa gloire est un opprobre pour le pays des lettres. […] La France bien considérée est le gouvernement des lettres.

289. (1880) Goethe et Diderot « Diderot »

Pour ce qui est de sa Lettre sur les aveugles et de son autre Lettre sur les sourds-muets, toutes les deux de si peu de clarté dans leur exposition et de certitude dans leurs résultats, on peut se faire aveugle pour les lire et sourd-muet pour n’en pas parler. […] Elle y est moins, surtout dans les lettres à mademoiselle Volland, d’un autre ton que les lettres à Falconet et plus nombreuses. […] Pour les lettres à mademoiselle Volland, c’est une autre affaire. Ces lettres-ci sont bien de véritables lettres, écrites, non plus pour le public ou pour entamer une tête de sculpteur aussi dure que ses marbres et rebelle aux beautés de la gloire. […] Elles ne sont pas exclusivement des lettres d’amour.

290. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXII » pp. 286-290

. — lettre de chateaubriand. — le journal des débats. […] — Voir la lettre de Chateaubriand publiée dans l’Univers du 3 décembre. […] Cette lettre ne change rien à ce que nous avons dit, elle prouve seulement qu’on n’a pas consulté M. de Chateaubriand pour disposer cette publication par feuilletons. […] Dujarrier, gérant de la Presse, à la lettre que les catholiques et les royalistes avaient arrachée à Chateaubriand. […] Voici cette lettre : « Fatigué de bruits qui ne me peuvent atteindre, mais qui m’importunent, il m’est utile de répéter que je suis resté tel que j’étais lorsque, le 25 mars de l’année 1836, j’ai signé le contrat pour la vente de mes ouvrages avec M.

291. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Note. »

Mais, non satisfaite encore de cette première apologie de Benjamin Constant qu’elle avait inspirée, Mme Récamier songea à faire publier les lettres qu’elle avait reçues de cet homme distingué, autrefois fort amoureux d’elle ; elle confia à cet effet un choix de ces lettres à Mme Louise Colet, qui devenait ainsi l’avocate officielle de l’ancien tribun. La publication de ces Lettres de Benjamin Constant, commencée dans le journal la Presse après la mort de Mme Récamier, a été interrompue par un procès dans lequel l’avocat de Mme Colet s’est fait à son tour le défenseur de Benjamin Constant contre ce qu’il appelait nos interprétations trop fines et subtiles. […] Indignation publique, lettres anonymes, mon entrée au Conseil d’État ; je n’y manque point. […] Je pars pour l’Angleterre par Bruxelles, 31 octobre 1815, etc., etc. » Et maintenant, quand on publiera les lettres d’amour de Benjamin Constant à Mme Récamier, quand on relira la biographie flatteuse qu’il a tracée d’elle pour lui plaire et la charmer, quand on le verra prodiguer les larmes, les soupirs, faire jouer les feux follets de l’imagination et même les légères vapeurs du mysticisme (car tout est bon pour s’insinuer), on aura le revers ; on saura ce qu’il était avant et après ; avant, tant qu’il eut le désir, et après, quand il eut cessé d’espérer.

292. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XX » pp. 215-219

En 1664, la comtesse de Grignan mourut, laissant deux enfants, dont il est plusieurs fois question dans les lettres de Sévigné. […] Le roi croyait que la duchesse avait fabriqué une lettre fausse au nom du roi d’Espagne, pour informer la reine de France, sa fille, des amours du roi avec madame de La Vallière. […] Voulant éloigner madame de La Vallière qui s’était refusée à solliciter des faveurs pour eux, ils composèrent ensemble une lettre en espagnol, par laquelle le roi d’Espagne était supposé instruire la reine de France de l’infidélité du roi. Le comte de Guiche glissa cette lettre dans le lit de la reine, où elle fut trouvée par la Molina, une de ses femmes, qui, au lieu de la lui remettre, la porta au roi60. […] « Cette calomnie, dit le président Hénault, en parlant de la lettre glissée dans le lit de la reine, fit perdre au mari et à la femme leur emploi… La duchesse fut obligée de se défaire de sa charge de dame d’honneur de la reine en faveur de madame de Montausier, pour 150 000 liv. » Hénault ajoute que le duc et la duchesse de Navailles étaient les plus honnêtes gens de la cour.

293. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. DE VIGNY (Servitude et Grandeur militaires.) » pp. 52-90

Le goût de la guerre et celui des lettres se disputaient et se mariaient en lui : les unes gagnèrent constamment du terrain à défaut de l’autre. […] Eh bien, le capitaine Renaud nous dit, par exemple, qu’il n’a pas mangé depuis vingt-quatre heures et que cela éclaircit les idées pour un récit, ce qui est difficile à admettre ; une obscurité absolue règne, nous dit-on, dans les rues, sur les boulevards, et tout d’un coup, à un moment où, dans l’intérêt du récit, on a besoin de lire une lettre, il se trouve qu’un café est éclairé à propos et que cette lettre peut se lire : le capitaine Renaud aurait bien pu, ce me semble, prendre dans ce café quelque chose. […] Un écrivain qui accroît chaque jour sa place dans notre littérature par des études consciencieuses, savantes, et qui cherche à réhabiliter l’homme de lettres dans l’antique acception du mot, M. […] c’est trop… L’inconvénient des lettres de De Vigny est là. […] Je lui en veux de ne pas parler de vous, comme s’il devait vous sentir à son côté. — Quel service vous rendez aux Lettres en relevant et rattachant ces anneaux perdus ou rouillés de la chaîne des poëtes !

294. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE RÉMUSAT » pp. 458-491

On vit dans le monde à côté d’eux ; on goûte leur esprit ; on joue avec le sien en leur présence ; on est à cent lieues de penser à l’homme de lettres, à la femme de lettres, à l’auteur, et en effet rien n’y ressemble moins. […] Toute sa vie, elle a écrit beaucoup de lettres, et longues, qui se sont conservées la plupart et pourraient se recueillir. […] La jeune fille se dit qu’elle montrera les lettres à son père dès qu’il arrivera, et on l’attend de jour en jour. […] En somme, si les Lettres espagnoles ont manqué d’autre chose encore que de la publicité pour être un beau roman, c’en était une très-belle étude. […] Elle prenait copie de la belle lettre de Mme de Maintenon à la duchesse de Ventadour.

295. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Correspondance de Béranger, recueillie par M. Paul Boiteau. »

Mais on en a bien assez pour se former dès à présent une juste et complète idée : la suite des lettres à M.  […] De tels passages de lettres ne sont autres que d’excellentes chansons en prose, étendues et développées, et avec je ne sais quoi de plus naturel. […] Ses lettres de reproches et de conseils à ce fils sont sensées, tendres et tout à fait paternelles. […] Ses lettres à Lamennais sont bien plus naturelles, et il s’y épanche avec plus de liberté. […] Possoz, ancien maire de Passy, la connaissance d’une suite de lettres à lui adressées par Béranger, moins encore à titre d’administré que d’ami.

296. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 7172-17709

Lettres, […] Les lettres sont les signes des élémens de la voix, savoir des sons & des articulations. […] Lettres . […] Que nous importe en effet que les Grecs ayent regardé ou non ce caractere comme une lettre, & que dans l’écriture ordinaire ils ne l’ayent pas employé comme les autres lettres ? […] Dans ces mots la lettre h est auxiliaire & étymologique tout à-la-fois.

297. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Goethe »

D’abord, ces lettres sont de Goethe, dont la gloire n’est point encore dans cette période de décroissance que la gloire subit à son tour, comme toutes les choses de ce monde fini. […] Quant à nous, l’enchantement a été petit en lisant ces lettres. […] Dans la correspondance publiée, il est une lettre datée du 21 novembre 1774, qui montre amèrement comment la vanité console. […] Lisez-les, ces lettres, et vous verrez si un froid étrange, le froid qui tombe des marbres, ne vous prendra pas en les lisant ! […] Lettres inédites, publiées par Kestner et traduites par M. 

298. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 176-177

L’amour des Sciences, heureusement uni au goût des Lettres, a fait de cet Académicien un Savant presque universel & un habile Ecrivain. […] Son Traité physique & historique de l’Aurore boréale, ses Lettres au Pere Parennin, contenant diverses questions sur la Chine, sont d’un Observateur attentif & pénétrant, qui aime à s’instruire, pour répandre ensuite des lumieres fines & sûres sur des objets inconnus avant lui. […] Tels que l’Auteur de la prétendue Addition aux Trois Siecles, ou Lettre critique à M. l’Abbé Sabatier de Castres, soi-disant Auteur de ce Dictionnaire ; celui de la Lettre d’un Académicien, ceux du Journal encyclopédique.

299. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Chateaubriand — Note »

Lorsque je publiai les Consolations en mars 1830, je les envoyai à M. de Chateaubriand, qui répondit à mon envoi par la lettre suivante (30 mars 1830) : « Je viens, monsieur, de parcourir trop rapidement vos Consolations : des vers pleins de grâce et de charme, des sentiments tristes et tendres se font remarquer à toutes les pages. […] « Chateaubriand »  Cette lettre, dans son compliment, renfermait le conseil indirect de m’émanciper un peu de Victor Hugo et faisait allusion à un sonnet où j’avais dit, parlant au puissant poëte : Comme un guerrier de fer, un vaillant homme d’armes, S’il rencontre, gisant, un nourrisson en larmes, Il le met dans son casque et le porte en chemin… La Révolution de 1830 interrompit mes relations avec M. de Chateaubriand. […] Lorsque je publiai, en 1834, le roman de Volupté, M. de Chateaubriand m’écrivit la lettre suivante : « Paris, 14 juillet 1834. […] Il fut le premier à le sentir et à m’en remercier dans une lettre, la dernière que j’aie reçue de lui et que je ne retrouve pas sous ma main ; mais j’en retrouve une autre un peu antérieure et qui se rapporte au temps où je préparais la notice à mettre en tête des œuvres de Fontanes : « 4 octobre 1838. « La lettre copiée, monsieur, était devant moi avec un mot d’explication.

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