La politique de Rome et celle de France s’unirent pour s’opposer à un genre de renonciation qui aurait pu devenir un précédent et, dans l’avenir, un moyen de politique aux mains des puissances. […] Pourtant, comme on suppose que les dernières parties en ont été écrites vers cette époque de 1675-1676, il serait téméraire de dire qu’une pensée de ce genre n’ait pas fini par germer dans le cœur du cardinal de Retz.
Il y a encore en lui l’artiste amateur qui, dans les genres à la mode qui passent, en saisit un, l’essaie, s’y exerce, s’y déploie et y réunit peut-être plus qu’il n’ose croire : c’est ainsi que M. de Rémusat a fait, depuis près de trente ans, plusieurs drames historiques, philosophiques, qui enlevèrent les applaudissements du monde d’élite qui en entendit la lecture, et dont l’un au moins, le drame d’Abélard, obtiendrait, j’en suis certain, le suffrage du public des lecteurs, si l’auteur se décidait à le publier. […] En ce genre, Anselme croyait voir assurément beaucoup plus qu’il n’est donné à la faiblesse humaine d’apercevoir ici-bas ; mais sa bonne foi, sa candeur, sa ferveur ardente et son talent se combinaient pour lui peindre distinctement ce que d’autres ne font que chercher et désirer.
C’est par une suite d’incidents et de tableaux de ce genre que M. de Goncourt depeint en leurs moments caractéristiques de larges périodes de l’existence de ses créatures, l’enfance de Chérie et l’enfance de celle qui sera la fille Elisa, la vie errante des frères Zemganno avant leurs débuts à Paris, et la vie amoureuse, traversée d’inconscients regrets, de la Faustin au bord du lac de Constance. […] Ses renseignements, les faits qu’il cite, pris de tous côtés, font que ses créatures sont plutôt des types que des individus, sont plus instructives que vivantes, plus générales et diffuses que particulières, sont plutôt les exemples d’un genre que des individus saisis et étudiés à part.
Après avoir traité les differens genres d’affliction des autres personnages du tableau comme des passions qui pouvoient s’exprimer, il place à côté du lit de Germanicus une femme noble par sa taille et par ses vêtemens, qui se cache le visage avec les mains, et dont l’attitude entiere marque encore la douleur la plus profonde. […] Je ne sçais que dom Quichotte, heros d’un genre particulier, dont les prouesses soïent aussi connuës des étrangers que des compatriotes de l’ingenieux espagnol qui lui a donné l’être.
D’autres qu’elle sont bas-bleus, avec l’aveuglante vanité du genre, les prétentions, l’orgueil déplacé, le ridicule et l’impuissance. […] Elle avait d’autres manières d’aimer le genre humain.
Cette gloire n’est pas constituée de par une heureuse adaptation de son genre à des faits actuels, elle n’est pas prouvée par des succès de pièces de théâtre, qu’une reprise pourrait démolir. […] Il vivait près de Charles Cros, à ce moment hanté de sa photographie des couleurs, et qui put l’orienter vers des recherches de ce genre. […] Aussi le vrai triomphe du Hugo de la Restauration et du temps de Charles X est dans la préparation et l’accomplissement de sa rénovation dramatique en un genre inférieur au poème pur, tout d’action, de cantilène, d’éclat. […] Sur les confins des poètes, durant cette troisième période, Michelet et Quinet écrivent des évocations qui, à défaut de ce mot qui ne représente pas, au sens courant, un genre, devraient être traitées de poèmes. […] Sans doute d’autres que Rousseau et Voltaire vécurent la vie des faits, Lamartine, Hugo ; mais ne se gardèrent-ils pas de confondre les genres, et n’y eut-il point deux parts dans leur vie et dans leurs livres ?
— Les éloges qu’on se décerne à soi-même dans ce prospectus sont le suprême du genre : Alexandre Dumas y est à la fois comparé, égalé à Walter Scott et à Raphaël !
Il parle, il dicte, il agit, et toujours avec la même supériorité aisée ; élégant, éloquent, prodigue, le premier au Forum ou dans les soupers, futur roi du genre humain ou roi des convives, il a le génie d’Alcibiade, mais il y joint une ambition constante et fixe qu’Alcibiade n’avait pas.
Remarquons seulement un singulier progrès : en voyant les inversions nombreuses, autrefois si chères à l’auteur, un journal qui a trop de sens pour ne pas en supposer aux autres, la Revue d’Édimbourg pensa que M. d’Arlincourt pouvait bien être le Cervantes du siècle, que ses romans n’étaient après tout que des critiques ingénieuses et voilées, et qu’en forçant la bizarrerie, il avait voulu faire honte au goût de ses contemporains : ainsi dans un autre genre, Machiavel, en professant le despotisme aux princes, n’avait fait, selon quelques-uns, que prêcher la liberté aux peuples.
Poussé à un certain point, Je genre en question devient donc faux ; habituellement il n’est que périlleux, et c’est l’abus seul qu’il en faut proscrire.
S’occupant d’abord de peinture, vivant avec plusieurs amis, poêles, peintres, sculpteurs, de la pure vie d’atelier, il en eut les préoccupations exclusives, le genre sans nuance, et, qu’il nous permette de le dire, quelques-unes des singularités extrêmes, en même temps que l’émulation sérieuse, les études sincères, l’ardeur et l’audace d’esprit.
La surprise doit naître de la grandeur en elle-même, et non de son opposition avec les petitesses, de quelque genre qu’elles soient.
Enfin lasse d’aller sans finir sa carrière, D’aller sans user son chemin, De pétrir l’univers, et comme une poussière, De soulever le genre humain, Les jarrets épuisés, haletante, et sans force, Prête à fléchir à chaque pas, Elle demanda grâce à son cavalier corse : Mais, bourreau, tu n’écoutas pas !
Le Bateau ivre et les Premières Communions sont, dans des genres très différents, des miracles sans pairs.
C’est du reste un tic commun à beaucoup d’écrivains, d’indiquer dans nos vieilles cours l’origine du génie en tout genre, comme s’ils étaient aussi sûrs de la trouver cette source qu’ils le sont d’y trouver l’origine des plus grands vices.
La Fontaine fut reçu dans sa société, Ce fut le genre de conversation à laquelle elle se plaisait qui inspira au jeune poète ces contes auxquels on reproche une liberté plus que gaie.
En ce genre d’innovation, il ne convient, selon moi, d’adopter que ce qui est vraiment nécessaire, que ce qu’imposent, comme des faits acquis, les progrès de la science et de la critique.
Les Confrères de la Passion ayant loué une salle à l’hôpital de la Trinité, élevèrent un théâtre propre à ce genre de représentations qu’ils donnèrent au peuple les jours de fête.
Ainsi les Muses, qui haïssent le genre médiocre et tempéré, doivent s’accommoder infiniment d’une religion qui montre toujours ses personnages au-dessus ou au-dessous de l’homme.
On sait que les modernes, et surtout les Français, ont peu réussi dans le genre pastoral47.
Quand nous aurons, sur un sujet chrétien, un ouvrage aussi parfait dans son genre que les ouvrages d’Homère, nous pourrons nous décider en faveur du merveilleux de la fable, ou du merveilleux de notre religion ; jusque alors il sera permis de douter de la vérité de ce précepte de Boileau : De la foi d’un chrétien les mystères terribles, D’ornements égayés ne sont point susceptibles.
Après cela, que des personnes plus hardies que moi osent marquer les bornes entre la vrai-semblance et le merveilleux par rapport à chaque genre de poësie, par rapport au tems où l’on suppose que l’évenement est arrivé ; enfin par rapport à la credulité, plus ou moins grande, de ceux pour qui le poëme est composé.
La Bruyère, qui retrouve la grande nature humaine sous le grand costume du xviie siècle, La Bruyère nous fait comprendre son temps autant par son genre de talent, sa manière à lui, que par la peinture qu’il en trace.
Euripide a fait de la tragédie le genre le plus libre, le plus souple, le plus varié. […] Le genre comique interdit d’ailleurs à l’écrivain certaines délicatesses. […] Et quant à Maurice… nous l’avions pris, lui, pour un insignifiant séducteur de comédie de genre ; ah ! […] Cela laissera certainement froids les hommes qui ont des idées arrêtées sur la hiérarchie des genres. […] Sachez seulement que tous prêteraient à une glose de ce genre.
Car le genre précieux et le genre pervers ont toujours fait excellent ménage. […] Il inaugure un genre nouveau. […] Tous les genres se confondent dans les tournures d’esprit. […] Ils ont raison, chacun dans leur genre, pourvu que ce genre soit loyal. […] Cet ouvrage appartient-il au genre naturaliste, idéaliste ou analyste ?
Non pas La Fontaine, qui composait des ouvrages d’un genre sans analogue, d’après des procédés d’une technique solitaire et qu’il n’a jamais communiquée. […] L’erreur est de croire que tous les genres sont également propres à des transformations de cet ordre. […] Ces incursions d’un esprit dressé à d’autres disciplines dans un genre pour lequel il ne semblait point préparé, sont fécondes en conquêtes nouvelles. […] Taine qui est entré d’hier dans l’art des Thierry, des Guizot, des Fustel de Coulanges, et qui, armé de sa méthode, a créé une variété inédite dans un genre qui n’était pas le sien, — tant il est vrai qu’en dernière analyse, la vitalité d’un genre, c’est la vitalité de l’esprit qui s’y donne. […] Caro et d’Aurevilly constatent simplement une transformation, ou, pour employer le style à la mode, une évolution du genre.
Par ses pièces élégiaques et religieuses, par la Chartreuse et le Jour des Morts, il devançait de plus de trente ans et tentait le premier dans les vers français le genre d’harmonieuse rêverie ; il semblait donner la note intermédiaire entre les chœurs d’Esther et les premières Méditations. […] Je sais les inconvénients du genre : on y est pressé, comme disait en son temps Manilius, entre la gêne des vers et la rigueur du sujet : …..Duplici circumdalus aestu Carminis et rerum…….. […] Il prenait de là occasion pour se jeter sur le germanisme en littérature, et il en prévoyait dès lors, il en combattait les conséquences en tout genre, avec une vivacité qui prouve encore moins sa prévention extrême que sa promptitude de coup d’œil et d’avant-goût. […] ; et dans ces pays où son genre d’études était peu goûté, il s’estimait comme Ovide au milieu d’une terre barbare. […] Quoique les idées sur l’épopée proprement dite et régulière aient fort mûri dans ces derniers temps, et quoique le résultat le plus net de tant de dissertations et d’études soit apparemment qu’il n’en faut plus faire, on a fort à regretter que Fontanes n’ait pas donné son dernier mot dans ce genre épique virgilien.
Quiconque a connu et goûté le genre de sensation que note ici Mme de Noailles, quiconque s’est trouvé, par un brûlant après-midi d’été, en face de ces objets qui, par le détail se mirent en elle, peut observer la saisissante exactitude du tableau qu’elle nous en présente. Mais qui donc serait habile à le présenter ainsi, s’il n’était doué, au préalable, de ce genre particulier de vision ? […] Danaé d’un nouveau genre, elle veut bien recevoir la pluie d’or, mais n’admet pas d’autre fécondation que celle du cerveau ! […] Donc il importe de souligner le genre où se classe le livre qu’on lui vient proposer. […] Je sais qu’il est assez de mode et d’attitude aujourd’hui, parmi les artistes de lettres, de marquer un dédain pour un genre qui, plus que tous les autres, se subordonne aux goûts du public.
— Enfin, pas un mortel, pas même Voltaire, n’eut jamais en partage, à lui seul, tous les genres d’esprit ; c’est l’esprit qu’on n’a pas qui gâte celui qu’on a. […] Je suis bien étonné que Molière, pendant que son héros était en train d’impiétés de tout genre, ne lui ait pas fait insulter la majesté royale elle-même. […] Candide ne marche pas autrement dans ces sentiers semés de doutes, de vices, d’ironies et d’épines de tout genre. […] Bulwer est dans son genre un petit chef-d’œuvre de vanité, de seigneurie et de pathos : « Peindre le passé ; mais dans le passé tracer des bornes qui puissent vaguement prédire l’actualité […] De même qu’il a donné son louis d’or au nom de l’humanité, de même Don Juan peut se faire tuer pour le premier venu, au nom de ce point d’honneur qui remplace tous les genres de vertus, pour ces mauvaises et élégantes natures. — Arrive alors la scène du tombeau.
L’homme d’esprit en lui, le philosophe avait parfois quelque remords de son bonheur qui lui ôtait de la curiosité : « Ma vie est heureuse, écrivait-il pour lui seul (26 février 1825), heureuse, mais uniforme ; je n’ai presque aucun désir qui me soit personnel ; j’ai aussi peu de craintes, sauf celles qui se rapportent aux destinées du genre humain. […] Elle oublie qu’en prenant le genre humain entier, ceux qui font entrer des vérités bienfaisantes dans leur religion ne sont pas un contre cent… » Et, tout en raisonnant de la sorte, il se laisse mener par sa femme au sermon ; il est tel de ces sermons qu’il trouve assez à son gré. […] On peut citer, comme exemple en ce genre, les pages sur la ruine de la civilisation arabe et les pensées, aussi élevées qu’émouvantes, par où il conclut le chapitre II de sa Littérature du Midi.
Mais le talent était venu, et le poète était mûr ; c’est, je le répète, au moment où il a le plus l’air de se décourager qu’il entre en pleine possession de lui-même et du genre où il est maître. […] Il prend à témoin de ces mille tracas dont il est assailli un autre Français exilé, Panjas : il a, à cette occasion, des sonnets qui sont de vrais tableaux de genre, et qui rappellent à leur manière les Satires de l’Arioste : Panjas, veux-tu savoir quels sont mes passe-temps ? […] Je ne sais point de plus beau sonnet en ce genre élégiaque que le seizième des Regrets, et qui paraît adressé à Ronsard.
En attendant, tous les genres de travaux qui s’offraient lui étaient bien venus ; le métier de journaliste, comme nous l’entendons, n’existait pas alors, sans quoi c’eût été le sien. […] Le Roy ; le baron d’Holbach, au ton moqueur et discordant, près de sa moitié au fin sourire ; l’abbé Galiani, trésor dans les jours pluvieux, meuble si indispensable que tout le monde voudrait en avoir un à la campagne, si on en faisait chez les tabletiers ; l’incomparable portrait d’Uranie, de cette belle et auguste madame Legendre, la plus vertueuse des coquettes, la plus désespérante des femmes qui disent : Je vous aime ; — un franc parler sur les personnages célèbres ; Voltaire, ce méchant et extraordinaire enfant des Délices, qui a beau critiquer, railler, se démener, et qui verra toujours au-dessus de lui une douzaine d’hommes de la nation, qui, sans s’élever sur la pointe du pied, le passeront de la tête, car il n’est que le second dans tous les genres ; Rousseau, cet être incohérent, excessif, tournant perpétuellement autour d’une capucinière où il se fourrera un beau matin, et sans cesse ballotté de l’athéisme au baptême des cloches ; — c’en est assez, je crois, pour indiquer que Diderot, homme, moraliste, peintre et critique, se montre à nu dans cette Correspondance, si heureusement conservée, si à propos offerte à l’admiration empressée de nos contemporains. […] Auguis dans ses Révélations indiscrètes du xviiie siècle, est peut-être le premier exemple en notre littérature du style à la Janin ; dans ce genre de charge fine, l’échantillon de Garat reste charmant.
Par exemple, au lieu de ce genre de sentences familières à l’auteur de l’Art poétique : Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement, etc. […] Je dis André Chénier à dessein, malgré la disparate des genres et des noms ; et, chaque fois que j’en viens à ce passage de La Bruyère, le motif aimable Elle a vécu, Myrto, la jeune Tarentine, etc. […] Ceux qui s’attachent à ce genre d’écrire devroient être persuadés que la satyre fait souffrir la piété du Roi, et faire réflexion que l’on n’a jamais ouï ce Monarque rien dire de désobligeant à personne.
Je verrais brûler dix mille volumes de philosophie dans le genre des Leçons de Laromiguière ou de la Logique de Port-Royal, que je sauverais de préférence la Bibliothèque orientale d’Assémani ou la Bibliotheca arabico-hispana de Casiri. […] L’antiquité n’offre aucun beau type de philologue philosophe, dans le genre de Humboldt, Lessing, Fauriel. […] Rappelons-nous que notre supériorité en ce genre ne date guère que de quelques années.
S’ils étaient des adeptes de la philosophie de Schopenhauer, ils sauraient dompter la passion qui les ronge, puisqu’ils sauraient que l’amour n’est qu’un leurre tendu par la nature pour la préservation du genre aux dépens de l’individu (Die Welt als Wille… II, 638) ; ils ne se répandraient pas en plaintes interminables, puisque leur maître enseigne qu’il faut bénir les souffrances (1, 468) ; et surtout ils n’appelleraient pas constamment la mort, puisque rien n’est plus contraire aux principes et aux doctrines de l’école. […] Sa doctrine éthique est la Résignation, ce qu’il nomme volontiers la Sainteté ; il explique l’amour passionné qui mène à la mort quand il ne peut assouvir ses désirs, comme une aberration, comme un manque d’équilibre entre les forces de l’individu et la nécessité de perpétuer le genre (II, 636). […] Jamais homme ne fut moins porté à s’occuper de philosophie proprement dite ; tout ce qui est du domaine de la science positive, tout ce qui est mathématique ou raisonnement abstrait lui répugnait tant que l’auteur de la logique n’a jamais exercé la moindre influence sur lui ; Hegel et Wagner sont les deux antipodes du genre humain.
La banalité de cette conclusion nécessaire me réjouit, car une étude de ce genre doit, pour avoir son intérêt, aboutir, quoique par un chemin détourné et nouveau, à la vieille route royale piétinée par les longues caravanes. […] Je laisse ceci pour pouvoir dire en note qu’il ne faut jamais affirmer l’inexistence d’une métaphore de ce genre. […] Sous l’influence de souci (soucier), le mot changea de genre.
Bouchardy, qui est dans son genre un géant aux pieds d’argile, et l’on se demande comment il a fait pour reconnaître, lui-même, au fond des cinq actes où ils s’agitent et se débattent en poussant leurs gloussements, les divers personnages de Christophe le Suédois ? Les poètes grecs, en pareille occasion, et lorsqu’ils voulaient se reconnaître au milieu des divers membres de plusieurs familles, avaient soin de marquer d’un certain signe le genre et l’espèce : ainsi tous les Séleucides étaient marqués d’une ancre, imprimée sur la cuisse gauche. — On rirait bien, de nos jours, de cette précaution dramatique des Séleucides, et comme on se moquerait de cette loi du drame antique qui exigeait que l’on fît grâce au spectateur de certaines actions des honnêtes ou criminelles, également offensantes à la conscience et à l’honnêteté publiques. […] Le public a en horreur les personnalités, les gros mots, les offenses, les injures, les violences de tout genre.
Je suis chose légère, et vole à tout sujet, Je vais de fleur en fleur et d’objet en objet ; A beaucoup de plaisirs je mêle un peu de gloire ; J’irais plus haut, peut-être, au Temple de Mémoire, Si dans un genre seul j’avais usé mes jours. […] Evidemment, un propos de ce genre, un propos si aimable, mais qui dessine le geste de détachement en même temps que de politesse raffinée, un propos de ce genre n’est pas du tout d’un homme passionné, et plus je vais, plus je cherche, moins je trouve à cet égard.
Cousin, le psychologue, n’en a pas éclairé le fond, comme l’eût fait un grand moraliste, doué de ce genre de regard qui s’enfonce dans les cœurs. […] Cousin, de se faire une idée vivante et précise du genre de beauté de Mme de Longueville, et cependant c’est le greffier de ses beautés et de ses charmes ! […] … Dupe des cérémonies d’une précieuse qui n’en faisait pas toujours, il nous donne un portrait de la pure Mme de Hautefort, plus grand que nature, parce que ce portrait (comme celui de Mme de Chevreuse dans un genre différent) est privé du fonds historique qui le supporte et qui l’expliquerait.
Renan avale et rend des dictionnaires… Le mot le grise comme l’opium grise le Chinois, et perpétuellement, dans ses Dialogues, — où il n’a plus la ressource des petits paysages, comme dans ses Histoires, — il se plonge en des margouillis de paroles (cela ne vaut pas un nom plus noble) dans le genre de celui-ci, par exemple : « L’idéal apparaît comme le principe de l’évolution déifique et comme le créateur par excellence. » Et cela pour ne pas dire : Dieu ! […] Renan, qui l’appelle le meilleur des princes ayant jamais régné sur terre pour l’honneur et le bonheur du genre humain, et la quintessence rectifiée de la pure essence des Antonins, après laquelle il aurait fallu briser le flacon, car c’était le Commode incommode, le monstrueux Commode qui était au fond, n’a trouvé rien de mieux à faire que d’entourer des arabesques de son admiration et de son style les Pensées dans lesquelles Marc-Aurèle nous a révélé les supériorités de sa belle âme, une de ces âmes à la Boissier, qui pouvaient dispenser le monde de la morale chrétienne si elles avaient pondu et multiplié. […] Renan s’est si ridiculement épris, et qui, avec ses courtes idées de romain et de philosophe, ne comprit rien à ce bouillonnement religieux puisqu’il voulait l’éteindre brutalement dans le sang de la plus inepte et de la plus cruelle des persécutions… Et, pourtant, si les idées de civilisation et de progrès, que l’esprit moderne proclame comme la gloire du genre humain et son ascendante destinée, ne sont pas des mots vides de sens et de certitude, Marc-Aurèle, pour peu qu’il eût été ce que son historien prétend qu’il fut, aurait tenu pour les chrétiens contre le monde antique ; car les chrétiens, c’était alors la civilisation et le progrès tels que nous les entendons aujourd’hui.
À part quelques martyrs, quelques nobles têtes comme Morus et Fisher, que le Tibère théologique jeta au bourreau, les hautes classes qui alors menaient la nation reçurent, dans le silence de la conscience anéantie, une religion toute faite des mains de ce cuistre sanglant qui osait inventer contre Dieu… Jamais, dans les annales du genre humain, si magnifiques en lâchetés, on n’avait eu le spectacle d’une chose si lâche… Et cependant, disons-le pour être juste, de toutes les hérésies dont le Protestantisme de Luther fut la semence, celle de Henri VIII, de ce révolté de la débauche, est la moins funeste dans ses conséquences définitives. […] Quant à cette œuvre de perdition qu’on appelle La Réforme de ce nom général et absolu qui embrasse tous les genres de réforme comme la peste embrasse tous les genres de peste, l’Église anglo-catholique nie qu’elle ait jamais été solidaire de son principe et de ses erreurs.
je suis bien obligé de dire que ce roman de Mademoiselle La Quintinie de George Sand n’est pas de beaucoup supérieur, dans son genre, à celui d’Octave Feuillet dans le sien. […] Or, c’est à ce genre d’esprits femelles qu’appartient le succès dans tous les genres.
Tous ces retards ne sont pas le fait d’une masse inerte ; ils sont le fait de systèmes surannés, exploités par des politiciens de tout genre dont la triste habileté et le sale égoïsme s’opposent aux intérêts suprêmes de la communauté ; ce sont des crimes de lèse-humanité, des provocations à la violence. — Il y a des violences bestiales, inutiles : elles sont étroitement circonscrites dans l’espace et passagères ; il y a des violences nécessaires, provoquées par la négation des droits, qui réparent tant bien que mal, en quelques années, les retards séculaires de l’égoïsme inintelligent. […] Ces crises, toujours renouvelées au point d’êtres permanentes, n’ont pas la profondeur des crises qui résultent de l’épuisement d’un principe et qui se caractérisent, en littérature, par le genre dramatique ; elles sont l’éternelle ondulation des flots, elles ne sont pas la tempête. […] À constater, dans la littérature, ce procédé de saturation progressive et de réaction, il semble qu’on assiste à quelque merveilleux spectacle de la nature : une journée d’été, toute embaumée dans la fraîcheur du matin, radieuse à son midi, puis brûlante et accablante, avec de lourds nuages qui montent de toutes parts, l’orage… et enfin dans la nuit le scintillement des étoiles. — La prédominance de tel ou tel genre littéraire donne une harmonie générale à l’infinie variété des formes et tendances personnelles ; les œuvres de valeur relative préparent les œuvres de valeur absolue ; elles les expliquent…, jusqu’à un certain point ; car, avec les personnalités puissantes et créatrices, nous touchons enfin à l’énigme suprême.
Il y a infiniment de jugements littéraires de ce genre répandus dans les œuvres de Stendhal. […] Des agrégations de ce genre sont-elles en voie de formation, des corps aristocratiques ou destinés à le devenir sont-ils en train de s’organiser au sein de l’Etat démocratique ? […] Voltaire (c’est une erreur) et Beaumarchais se trouvaient bien du premier genre de vie ; Rousseau et Saint-Pierre n’ont été ce qu’ils furent que par le second… Je déteste la civilisation parisienne. […] Il ne faudrait pas abuser d’une boutade de ce genre, si l’on ne voyait bien, à le connaître, qu’en effet il avait un fond de moquerie taquine qui s’appliquait fort bien même à ce qu’il croyait. […] Magnin est tout à fait impersonnel, grande qualité pour le genre.
Ils n’ont pas le caractère de ce genre brillant et caduc. […] Celle qu’il n’aime pas, — et il l’admire, de bon cœur, mais il ne l’aime pas, — dit qu’une œuvre est bien conforme aux lois et aux règles du genre : et qu’est-ce, demande-t-il, que les genres littéraires ? […] … À vrai dire, je ne sais pas ce qu’il restera de ses doctrines, et de l’évolution des genres. […] Le style dans le roman ne saurait, sans fausser le genre, rappeler celui du poème en prose. […] Je vous embrasse. » Il a été écrit beaucoup de lettres de ce genre, à cette date.
Tel genre est usé. […] Masson nous conte plus d’un épisode croustilleux de ce genre. […] Elles répondent mieux à son genre de talent. […] Tant pis pour les belles dames qui font du genre ! […] C’est en matière politique que ce genre d’esprit est curieux à étudier.
Cependant je ne me rappelle pas un seul événement de ma vie dont j’aie pu apprécier la durée avec plus de certitude, dont les détails soient mieux gravés dans ma mémoire, et dont j’aie la conscience mieux affermie. » Une troisième observation du même genre m’est communiquée par M.
Dans une composition littéraire, la sensibilité de l’écrivain, celle de l’auditeur ou lecteur, l’occasion, mille circonstances, l’information plus ou moins complète, le penchant de l’esprit vers tel ou tel genre de preuves, interviennent sans cesse et font que, sur chaque sujet, il y a autant de plans possibles qu’il y a de gens pour le traiter, et que le même homme, à deux moments différents, peut suivre deux différents plans.
Tout Laforgue se révèle dans des traits de ce genre.
Les bonnes plaisanteries, les tours heureux, les pensées courageuses, les expressions énergiques qu’on trouve sur-tout dans celle qu’il a intitulée Mon dernier mot, prouvent qu’il a un talent marqué pour ce genre de Poésie, & nous l’invitons à le cultiver.
On pourroit dire que son génie fut heureusement secondé par l’excès auquel tous ces genres de travers étoient portés de son temps.
Il ne faut pas vous imaginer que tous les genres de Littérature soient également abondans.
C’est une chose bien douce pour nous, leur a-t-on répondu, que de retrouver sur la toile l’image vraie de nos pères, de nos mères, de nos enfants, de ceux qui ont été les bienfaiteurs du genre humain, et que nous regrettons.
Comment un homme dont l’esprit est insensible à la gloire militaire, et qui ne regarde ce qu’on appelle vulgairement un conquerant que comme un furieux à charge au genre humain, peut-il être vivement interessé par les mouvemens inquiets de l’impetueux Achile quand il imagine qu’on conspire pour l’empêcher de s’aller immortaliser en prenant Troye.
Il n’est pas difficile de deviner à qui Raphael auroit donné le prix : suivant l’apparence Raphael auroit prononcé en faveur du genre de merite dans lequel il excelloit, je veux dire en faveur de l’expression et de la poësie.
Les faits merveilleux sont encore véritables pour les poëtes de tout genre, long-temps après qu’ils ont cessé de l’être pour les historiens et pour les autres écrivains, dont la verité est le premier objet.
On fait encore aujourd’hui plus de cas de la satyre Menippée, des lettres au provincial, et de quelques autres livres de ce genre, qu’on en faisoit un an après la premiere édition de ces écrits.
Tout cela s’accommode, et se combine aisément dans ces Causeries, dans ces Courriers de Paris, dont la fortune fut si éclatante, et que l’on accepta d’emblée comme les modèles du genre. […] Le moment était bien choisi pour se donner le plaisir d’une réaction, et l’on sait que, dans tous les genres, les plus sérieux comme les plus frivoles, la France se refuse rarement ce plaisir-là. […] — Oui, élevons nos cœurs ; mais, dans cet élan salutaire, ne faisons pas la part trop large aux forces purement humaines ; n’oublions pas qu’un effort du même genre, tenté, il y a trente ans, avec toute l’énergie de l’inexpérience et de la jeunesse, n’a amené qu’avortement, chute et défaillance. […] Michaud et Frayssinous, sont des modèles de ce genre, aujourd’hui si perfectionné, où des esprits de premier ordre parviennent à introduire un vrai sentiment littéraire, de l’agrément, du naturel et de la vie, à travers les formes traditionnelles. […] Mais, si la chute du drame noir fut lourde, le succès du feuilleton blanc fut immense ; c’était, après celui de Manon Lescaut, qui avait fait moins de bruit, l’installation définitive d’un nouveau genre qui pouvait avoir ses inconvénients, ses exagérations et ses périls, mais qui rendait les genres anciens tout bonnement impossibles ; ils le comprirent si bien, qu’ils se le tinrent pour dit, et que M.
Son grand-père paternel et son père, Jean Poquelin, se livraient également à ce genre de commerce. […] Les Historiettes de Tallemant nous apprennent que ses premiers succès avaient été obtenus dans le genre tragique. […] Le genre faux de la pièce et le jeu de Molière déplacé dans le dramatique, où il avait cependant tenu à se produire, justifièrent toutes les espérances de la cabale. […] L’esprit et l’art dont l’auteur avait fait preuve firent accepter, ce genre, alors tout nouveau, de pièces à tiroir. […] Cette production charmante a été regardée par tous les littérateurs comme l’essai heureux d’un genre frais et animé.
Paris était envahi par l’étranger viveur, par les provinciaux, qui n’y encourageaient qu’une petite presse ridicule et la sotte littérature, aussi peu parisienne que possible, du nouveau genre bouffon. […] On fonderait ainsi un genre d’éloquence simple et vrai, bien préférable au ton de nos harangues prolixes, déclamatoires, de mauvais goût. […] L’Angleterre pratique ce genre de colonisation dans l’Inde, au grand avantage de l’Inde, de l’humanité en général, et à son propre avantage. […] Si un mouvement gallican de reforme dans le genre de celui que rêve avec tant de candeur, de sincérité, de chaleur d’âme le P. […] La France, qui était autrefois une société de ce genre, est tombée.
Il a très bien pris le genre de style qui convenait à ce genre d’adaptation. […] Et notez que ce genre de courage a encore sa récompense. […] Non pas constamment, et cela serait absolument contraire aux lois du genre. […] C’est tout un genre que l’on peut étudier en lisant Les Plaideurs. […] Il y a de petites merveilles dans ce genre inférieur, et Les Plaideurs sont la pièce classique de ce genre, qui va du Pédant joué à La Grande-Duchesse de Gerolstein.
Pour son esprit et son genre de talent, ils sont visibles. […] Ce genre s’appelle aujourd’hui réalisme. […] Créature, genre féminin, nature élégiaque, suis-je au muséum d’anthropologie ? […] Avec le même élan, Jefferson se lance dans les imaginations de tout genre. […] Il est aisé de voir que le mormonisme est une secte de ce genre.
Il y a eu de nos jours, et dans un intervalle de peu d’années, trois belles morts, trois morts généreuses, égales à tout ce qu’on peut admirer en ce genre dans le passé, et qui laissent ceux qui ont succombé dans une attitude historique suprême, plus grands qu’il ne leur avait été donné de paraître jusque-là dans leur vie ; la mort de M. […] Mais que de lenteurs non prévues, que d’obstacles de tout genre, que de misères à traverser avant de voir luire ce beau jour, ce jour unique tant désiré, et de mourir sans même avoir pu assister et présider à la seconde grande journée ! […] Mais il avait vu des embarquements et des débarquements se faire, ces laborieux morcellements de transports, il savait à quelles chances fortuites sont sujettes ces vastes machines, dans lesquelles concourent tant de variables et d’inconnues, et, entre toutes les opérations de ce genre, combien est périlleuse celle surtout qui s’appelle un débarquement devant l’ennemi. […] Au moment enfin de prendre la mer (29 août), énumérant encore une fois les incertitudes, les difficultés de tout genre qu’il ne se dissimulait pas, et sur le point précis où opérer le débarquementad, et sur la manière d’aborder Sébastopol et le côté par où mordre à « ce dur morceau », et son autre souci, presque aussi grave, du bon accord à maintenir entre des alliés d’habitudes et de génies si différents, le maréchal concluait ainsi et livrait le fond de son âme au sein de l’intimité : N’est-ce pas bien lourd tout cela, mon cher Franconnière, pour un pauvre homme qui lutte contre ses propres souffrances, qui les domine pour d’autres luttes plus importantes et plus nobles, qui heurte sa tête, sans l’amollir, contre des obstacles sans nombre que la prudence humaine ne peut ni prévoir ni empêcher ?
L’aute ur, Apollonius, dit de Rhodes, parce qu’il y habita longtemps, appartient à cette école des Alexandrins si ingénieuse, si raffinée, qui cultiva tous les genres, qui excella dans quelques-uns, et dont les poëtes, rangés en pléiade, se présentaient déjà aux Romains du temps de César et d’Auguste comme les derniers des Anciens. […] Apollonius, d’après ce qui précède, eût été fort capable, on le voit, d’imaginer quelque artifice du même genre ; mais Jason n’avait point de fils. […] Le premier, le fils d’Éson reconnut qu’elle était tombée dans le mal sacré, et, d’une voix caressante, il lui tint ce langage… » L’admirable comparaison des deux arbres est du genre de celles qui abondent dans les littératures anciennes, qui sont assez rares dans les littératures modernes, mais dont en particulier la poésie française dite classique s’est scrupuleusement préservée. […] Ce serait là, pour cette première Médée, une fin aussi belle dans son genre, bien que moins funèbre, que celle du bûcher de Didon.
Nous en avons sous les yeux des preuves sans nombre dans les papiers de tous genres amassés devant nous et qui nous sont confiés, trésor d’un fils. […] Rien n’est plus propre d’ailleurs à faire juger de ce que je puis faire en ce genre… Et encore : J’ai fait hier une importante découverte sur la théorie du jeu en parvenant à résoudre un nouveau problème plus difficile encore que le précédent, et que je travaille à insérer dans le même ouvrage, ce qui ne le grossira pas beaucoup, parce que j’ai fait un nouveau commencement plus court que l’ancien… Je suis sûr qu’il me vaudra, pourvu qu’il soit imprimé à temps, une place de lycée ; car, dans l’état où il est à présent, il n’y a guère de mathématiciens en France capables d’en faire un pareil : je te dis cela comme je le pense, pour que tu ne le dises à personne. […] J’indique en ce genre le phénomène qu’il appelait de concrétion, sur lequel on peut lire l’analyse de M. […] Chez d’autres, une sorte d’ironie douce, calme, insouciante et égoïste, comme chez Lagrange, compose un autre genre de défense.
III Mais cette science des choses immatérielles, invisibles, impalpables, au-dessus de la portée de nos sens, est-elle susceptible du même genre de démonstrations et du même genre d’évidences que les sciences naturelles ? […] « Il espère fortement, ajoute-t-il, une destinée réservée aux hommes après la mort ; destinée qui, selon la foi antique et universelle du genre humain, doit être meilleure pour les bons que pour les méchants. » Au moment où il va développer pour ses amis les fondements de cette espérance, Criton lui semble vouloir l’interrompre ; il l’interroge sur ce qu’il paraît avoir besoin de dire. […] On a calomnié le genre humain, en lui attribuant plus d’inconséquence et plus de superstition qu’il n’en a eu dans la partie éclairée de l’humanité de tous les âges.
Il faut donc admettre que c’est seulement l’ensemble des sensations qui prend une forme spatiale et locale, par l’établissement de relations d’un genre particulier au sein de notre cœnesthésie. […] Les sensations de ce genre ne sont pas des conclusions de raisonnement, des constructions de la pensée qui dirait : — l’étincelle jaillie du foyer était au premier moment à tel point, au second moment à tel autre point ; donc elle s’est mue. — Dans le temps nécessaire à l’aperception (et qui n’est, pas infiniment petit, mais mesurable), nous voyons le mouvement ; nous le voyons, dis-je, nous ne le concluons pas : nous avons un mode particulier de sentir, d’être affecté, (qui correspond en nous au mouvement extérieur et qui, si le mouvement est rapide, soudain, peut aller jusqu’à nous faire tressaillir par contre-coup. […] Il y a là un mode particulier de transition que nous saisissons immédiatement et qui produit en nous-mêmes une transition d’un genre particulier, très différente soit de la simple transition dans le temps, soit de la transition d’un degré d’intensité à un autre degré, soit de la transition du plaisir à la peine, etc. […] Une perception visuelle de ce genre reproduit les conditions de la vue chez les radiés.
Un genre, est-ce un être, est-ce un nom ? Les genres ne sont-ils que d’antiques chimères ? […] D’autres pièces, empruntées à la légende ou à l’histoire, sont vraiment et franchement impassibles, mais nous pensons que ce genre de poésie savante, qui peut intéresser les amateurs et les érudits (ceux qui connaissent l’orthographe de Qaïn), n’exercera jamais sur une société l’influence que doit exercer la grande poésie. […] L’habile versificateur caractérise ici parfaitement son propre genre : au lieu de Blasphèmes, n’aurait-il pu aussi bien prendre pour titre : Blagues en vers ?
Il s’ensuit que les poètes, ces organes réputés divins de l’imagination du genre humain, ont été forcés d’introduire dans le poème épique, ce grand résumé chanté des deux mondes, un monde invisible à côté et au-delà du monde visible, la matière et l’esprit, l’homme complet, héros ou martyr sur la terre, demi-dieu dans les olympes, ou supplicié dans les enfers. […] Ce livre raconte en versets, dont chacun est un vers qui trouve son écho dans un autre vers, les pensées de Dieu, la création du monde en six grandes journées de l’ouvrier divin, qui sont peut-être des semaines de siècles ; la naissance du premier homme, son ennui solitaire dans l’isolement de son être, qui n’est qu’un morne ennui sans l’amour ; l’éclosion nocturne de la femme, qui sort, comme le plus beau des rêves, du cœur de l’homme ; les amours de ces deux créatures complétées l’une par l’autre dans ce premier couple dont le fils et les filles seront le genre humain ; leurs délices dans un jardin à demi céleste ; leur pastorale enchantée sous les bocages de l’Éden ; leur fraternité avec tous les animaux aimants qui parlaient alors ; leur liberté encore exempte de chute ; leur tentation allégorique de trop savoir le secret de la science divine, secret réservé seul au Créateur, inhérent à sa divinité ; leur faute, de curiosité légère chez la femme, de complaisance amoureuse chez l’époux ; leur tristesse après le péché, premier réveil de la conscience, cette révélation par sentiment du bien et du mal ; leur citation au tribunal divin ; les excuses de l’homme pour rejeter lâchement le crime sur sa complice, le silence de la femme, qui s’avoue coupable par les premières larmes versées dans le monde ; leur expulsion ; leur pèlerinage sur la terre devenue rebelle ; la naissance de leurs enfants dans la douleur ; le travail sous toutes les formes, premier supplice de l’humanité ; le premier meurtre faisant boire à la terre le sang de l’homme par la main d’un frère ; puis la multiplication de la race pervertie dans sa source ; puis le déluge couvrant les sommets des montagnes ; une arche sauvant un juste, sa famille, tous les animaux innocents ; puis la vie patriarcale, en familiarité avec des esprits intermédiaires appelés des anges, esprits tellement familiers qu’ils se confondent à chaque instant sur la terre avec les hommes, auxquels ils apportent les messages de Dieu ; puis un peuple choisi de la semence d’Abraham ; des épisodes naïfs et pathétiques, comme ceux de Joseph, de Tobie, de Ruth ; une captivité amère chez les Égyptiens ; un libérateur, un législateur, un révélateur, un prophète, un poète, un historien inspiré dans Moïse ; puis des annales pleines de guerres, de conquêtes, de politique, de liberté, de servitude, de larmes et de sang ; puis des prophètes moitié tribuns, moitié lyriques, gouvernant, agitant, subjuguant le peuple par l’autorité des inspirations, la majesté des images, la foudre de la langue, la divinité de la parole ; puis des grandeurs et des décadences qui montent et descendent de Salomon à Hérode ; puis l’assujettissement aux Romains ; puis un Calvaire, où un prophète plus surnaturel monte sur un autre arbre de science pour proclamer l’abolition de l’ancienne loi, et promulguer pour l’homme, sans acception de tribus, Juifs et païens, une loi plus douce scellée de son sang ; Puis une autre terre et un autre ciel pour l’univers romain devenu l’Europe. […] Ce caractère sacerdotal de la haute littérature de ce siècle devait créer un genre de style complétement propre au christianisme, souverainement original et qui n’avait d’exemple dans aucune des littératures antiques. […] Le prêtre, par son privilège de parler dans l’église et sur les tombes, devait être l’inventeur de ce nouveau genre d’éloquence, éloquence entre ciel et terre, pourrions-nous dire.
. — Ici, je vous arrête encore, et je ne puis admettre que ce genre d’application et d’étude ait jamais été la mesure de la force morale des sociétés ni de la vigueur de la civilisation : car cette philosophie-là touche de bien près à la sophistique. […] Riaux, professeur de philosophie, parle à l’appui du genre d’étude qu’il professe.
Après bien des essais et des rechutes, des tentatives de retraite et des engagements de divers genres renoués et brisés, Prévost sentit qu’il ne réaliserait jamais ni l’un ni l’autre idéal ; il ne crut plus en lui-même et il s’abandonna. […] Quiconque a, dans sa jeunesse, conçu un idéal romanesque et tendre, et l’a vu se flétrir devant soi et se briser sous ses pieds en avançant ; quiconque a plus ou moins connu, en tout genre, les écarts, les engagements téméraires et les difficultés sans issue, et n’a pas cherché à se faire de ses fautes une théorie ni un trône d’orgueil ; quiconque (et le nombre en est grand) a connu les assujettissements pénibles de la vie littéraire et le poids des corvées même honorablement laborieuses, au lieu du joug léger des muses ; ceux-là auront pour l’abbé Prévost un culte particulier comme envers un ancêtre et un patron indulgent.
Dans l’expression pourtant il se glisse quelques termes trop enfantins comme on en passe à saint François de Sales, mais qui sont déplaisants ici sous une plume châtiée et dans le sérieux du Grand Siècle : « Il faut vous apetisser, vous faire enfant, vous emmaillotter et vous donner de la bouillie ; vous serez encore une méchante enfant. » Ce sont là les mièvreries du genre, et le mauvais goût de Fénelon. […] Les mortifications de divers genres ne manquèrent point à Mme de Grammont en ces années.
. — Pour nous il a fait plus : il a fait entrer dans le langage du genre humain nombre de ces paroles décisives qui marquent les grands moments de la vie et de la destinée, ou qui fixent la note inimitable de la passion, et qui se répéteront telles qu’il les a dites, tant qu’il y aura des hommes. […] Toutefois c’est encore dans les exemplaires grecs et latins, ou dans les productions chrétiennes appartenant à des âges plus doux, qu’on retrouve le genre de beautés le plus direct, le plus naturel et, pour nous, le plus aisé à sentir, le plus exempt de toutes les ligatures et de tous les emboîtements pédantesques qui, en le reconstituant, ont déformé à de certains siècles et mis à la gêne l’esprit humain.
Thiers ne fait pas proprement de portraits : le portrait, genre dont je ne médis pas, appartient à une école d’histoire qui n’est pas la sienne et qu’il juge sans doute un peu trop académique. […] Prenez les historiens les plus divers de ton et de caractère, « Thucydide, Xénophon, Polybe, Tive-Live, Salluste, César, Tacite, Commynes, Guichardin, Machiavel, Saint-Simon, Frédéric le Grand, Napoléon » ; ces hommes si diversement supérieurs et si grands historiens chacun dans son genre, ont tous en commun une qualité principale et la plus sûre de toutes, et cette qualité, c’est l’intelligence.
Bayle lui-même, le Voltaire anticipé du genre, l’esprit le plus émancipé du calvinisme, n’a rien qui sente le Français de pure race, du milieu et du cœur de la France. […] L’histoire littéraire vit de détails, et ce n’est pas nous qui reprocherons à l’auteur de les prodiguer, surtout dans une histoire littéraire du genre de celle-ci, et qui était à créer : ma critique porterait seulement sur un certain manque de proportion.
Il faut que, pour votre compte, vous cherchiez et que vous répétiez au Gouvernement de chercher les moyens de guérir un tel mal… Je ne puis trop vous prier de réfléchir que nous ne sommes pas dans un moment de raison, où les moyens tout raisonnés du système représentatif suffisent… Je suis persuadé qu’une guerre serait utile, bien entendu si l’on ; parvenait à la limiter. » Et il terminait par une épigramme, selon sa manière : « La France est, pour le moment, dans le genre sentimental bien plus que dans le genre rationnel.
C’est plaisir de les gêner ; ils s’en tirent toujours, ils ne s’en trouvent que mieux ; et, comme il l’a reconnu lui-même, « la difficulté ajoute quelque chose à l’art 20. » Cependant chaque genre a ses écueils, et quelquefois, au point de vue du goût, M. […] Il a dans ce dernier genre de très jolis morceaux que je me reprocherais de ne pas indiquer, sur l’Enfer, sur l’autre vie ; un charmant et bel article sur Spinosa.
Peu s’en faut que vous n’ajoutiez, et je crois que vous l’avez dit : « Enfin j’ai trouvé mon genre. » Que si vous n’avez pas recueilli dans le volume tout ce que vous aviez inséré dans la feuille, c’est que vous aviez, au moment de cette seconde publication, quelques ménagements à garder, c’est que vous ne vouliez pas mettre tout le monde contre vous à la fois, que vous ne vouliez pas vous fermer toutes les portes ; mais ces articles, d’abord dissimulés, et qui étaient restés comme des soldats couchés dans le fossé, attendant pour se montrer un nouveau signal, ont été levés par des indiscrets, et maintenant tout est connu ; je parlerai donc du tout. […] Ceci me mène à caractériser l’esprit, le genre, l’espèce de talent.
Il apportera, au contraire, et admettra plus de variété et plus, de liberté d’idées dans ce dernier genre. […] Tu ne te doutes pas de ce que c’est que le style. — Tiens, dessine et ne peins pas, tu y perdrais ton latin. » Voilà ce que David aurait pu dire, voilà le pronostic du maître ; et de tout ce qu’a fait ou tenté Étienne en ce genre, que reste-t-il en effet ?
Ils étaient là, de père en fils, laborieux, instruits, secrets, sachant l’échiquier, alors si compliqué, des États de l’Europe, le personnel des Cours, le droit public et les traités, le mécanisme et l’organisme du Corps germanique et de l’Empire, les prétentions et les casus belli de tout genre, tous les mystères et les arcanes des chancelleries ; on leur demandait des mémoires sur les questions les plus ardues ; ils les rédigeaient aussitôt, du jour au lendemain, avec exactitude, clarté, sans qu’on eût même l’idée d’y rattacher leur nom. […] Il embrassa toute la littérature allemande, passée et présente ; il y marcha à pas de géant, peignant tout à grands traits, d’une manière rapide, mais avec une touche si vigoureuse et des couleurs si vives, que je ne pouvais assez m’étonner ; il parla de ses ouvrages peu et avec modestie, beaucoup des chefs-d’œuvre en tout genre de la France, des grands hommes qui l’avaient honorée, du bonheur de sa langue, des beaux génies qui l’avaient maniée, des littérateurs présents, de leur caractère et de celui de leurs productions ; enfin, j’étais un Français qui était allé pour rendre hommage au plus beau génie de l’Allemagne, et je m’aperçus bientôt que M.
Le fait le plus remarquable en ce genre est ce qui se passe dans la littérature provençale et dans le Midi de la France. […] Mais n’est-il pas devenu lui-même patois en son genre avec les années, avec les siècles ?
La raison, après tout, en est simple : la haute critique, en quelque genre que ce soit, ne précède pas les chefs-d’œuvre de l’art ; elle les suit. […] Figurez-vous un jeune officier suisse qui, au lendemain de Marengo, a la prétention d’écrire un ouvrage de grande tactique et d’innover en ce genre de littérature militaire : il y avait de quoi faire sourire.
Ajoutons seulement que, sans trop modifier le fond de notre jugement sur les odes, qui n’est guère après tout que celui qu’a porté Vauvenargues (Je ne sais si Rousseau a surpassé Horace et Pindare dans ses odes : s’il les a surpassés, j’en conclus que l’ode est un mauvais genre, etc., etc. […] Rousseau est peut-être encore celle de Le Franc sur sa mort ; la meilleure pièce lyrique du genre en est l’épitaphe.
Balzac, qui n’est que par accident un précieux, Balzac a invente une autre phrase, qui s’est imposée à l’admiration des gens du monde et à l’usage des genres littéraires : il a inventé ou, si vous voulez, réinventé, en la reprenant chez Du Vair, la phrase oratoire, ample, rythmée, sonore, imagée. […] En chaque genre, une sorte de canon idéal avait été établi, d’après les écrivains reconnus pour excellents, et d’après les principes qu’on recueillait d’Aristote et d’Horace.
Avec la ruine de la littérature du sentiment, de la peinture de genre et de la musique langoureuse, avec le retour de l’intellectualité française à ce genre d’ouvrages insolents, dont parle Stendhal, qui forcent le lecteur à penser au lieu d’émouvoir simplement ses nerfs, avec l’avènement de l’artiste aux suprématies morales dans une époque où les hiérarchies se meurent, le spectre grimaçant de l’ancien bohème, outrageant la noblesse vivante de l’artiste, avec celui du névrosé, de l’égotiste et de l’arriviste va reculer définitivement au fond de la région des ombres.
En réalité, le théâtre italien de l’Hôtel de Bourgogne est une scène française, une scène de genre, comme nous disons aujourd’hui. […] Nos aïeux, du treizième au seizième siècle, avaient été les premiers à dépenser dans ce genre de facéties leur malice et leur belle humeur.
C’est cette génération, accoutumée au pouvoir durant dix-huit ans, pleine encore de force, de capacité, d’intelligence, se ramifiant dans les classes élevées et dans les moyennes, qui, frappée à son tour, est malade en ce moment du genre d’irritation que je signale. […] Son corps était rongé de goutte, son âme l’était bien plus cruellement de souvenirs et de regrets ; et, à travers l’aimable accueil qu’il voulut bien me faire, je ne laissai pas de voir en lui une victime de tous les genres de douleur.
Franklin n’est pas géomètre, il est purement physicien ; ses travaux en ce genre ont un caractère de simplicité, d’analyse fine et curieuse, d’expérience facile et décisive, de raisonnement clair et à la portée de tous, de démonstration lumineuse, graduelle et convaincante : il va aussi loin qu’on le peut avec l’instrument du langage vulgaire et sans l’emploi du calcul et des formules. […] C’est le genre d’illusion de bien des savants.
Dans l’intervalle on a mille diversions instructives, des retours vers l’antique histoire, des conversations dans les bibliothèques, des dissertations érudites et non épineuses, des rencontres d’hommes célèbres peints avec assez de physionomie et de vérité, des chapitres tout à fait heureux dans le genre tempéré, tels que la visite qu’on fait à Xénophon à Scillonte. […] L’utilité littéraire de tous deux fut du même ordre et du même genre.
Il est inutile de mentionner les livres si connus de Descartes16, de Pascal17, de Newton18; mais je rappellerai quelques ouvrages du xviiie siècle, peu lus aujourd’hui, et où nos logiciens pourront trouver des détails intéressants : par exemple, la Logique 19 de Mariotte, le célèbre et ingénieux physicien, le premier ouvrage français de ce genre où la méthode expérimentale ait pris la place qui lui appartient (encore n’y est-elle pas très-nettement distinguée de la méthode géométrique) ; le Traité de l’expérience, du docteur Zimmermann, célèbre médecin du xviiie siècle, né en Suisse et connu surtout par son beau livre sur la Solitude ; l’Essai sur l’art d’observer, de Jean Sénebier, ministre protestant de Genève, traducteur de Spallanzani, et lui-même naturaliste distingué de cette grande école de Genève qui a produit les Réaumur, les Trembley, les Bonnet, les de Saussure, les de Gandolle et tant d’autres hommes supérieurs ; les Fragments de Lesage, de Genève20, personnage original, doué d’un esprit méditatif et profond, connu surtout comme l’auteur d’une hypothèse sur la cause mécanique de la gravitation ; enfin le Discours sur l’étude de la philosophie naturelle, de W. […] On sait combien le xviiie siècle s’est élevé contre l’usage des hypothèses ; on sait que dans l’école de Bacon il n’y avait en quelque sorte qu’un cri contre ce genre de procédés.
Est-il moins intéressant : contentez-vous d’en laisser entrevoir le genre. […] Le grand Corneille a inventé une autre combinaison pour la fable tragique, ou, si l’on veut, un autre genre de fable : c’est celle où le crime, entrepris avec connaissance de cause, ne s’achève pas.
Si le genre facile et heurté comporte des négligences, des incorrections, il ne comporte ni léché, ni faiblesse, il est de verve et de fougue : la vigueur de certaines parties fait sortir d’une manière insupportable le faible des autres ; il les vaut mieux non faites que faibles. […] Il faut être un graveur de la première force, pour graver d’après le genre heurté : comme presque tout y est indécis de près, le graveur ne sait où prendre son trait.
C’est ce geste charmant, souvent trop charmant peut-être, qui fait surtout le genre de mérite d’Hippolyte Babou, dans son livre et ailleurs. […] C’est un écrivain d’imagination pénétrante et inventive qui vient d’écrire ces Lettres, satiriques parce qu’il y a plus, dans la satire, du genre d’imagination qui invente que de celui qui simplement réverbère.
Cousin est un des maîtres en ce genre, et il faudrait remonter jusqu’à nos classiques pour lui trouver des égaux. […] Ce passage subit à un ton si différent montre que l’orateur est dans son naturel, qu’il a trouvé son genre, et que son sujet est d’accord avec son talent.
Nous arrangeons ces quantités en équation, et nous faisons les transpositions et transformations nécessaires ; ce qui signifie que, par abstraction ou analyse, nous tirons d’une expression les diverses expressions qu’elle contient : Cette équation finale est une solution nécessaire et universelle, qui s’applique à tous les problèmes du même genre, sans qu’il y ait ni qu’il puisse y avoir une seule exception. […] Or, tous les axiomes sont des propositions de ce genre.
Or peu d’existences offrent une plus riche matière à ce genre d’investigations que celle de Lamartine. […] De plus, on n’ignorait pas sans doute que les ébauches poétiques du jeune rimeur étaient d’un genre rien moins que rassurant. […] Les études de ce genre, en effet, sont bien vaines en leur apparente précision. […] Du reste, on peut se demander jusqu’à quel point Saint-Simon eût été flatté du genre de gloire qui lui est échu. […] Ce ne sont donc point des événements de ce genre qu’il faut chercher dans les livres de M.
Tous les genres d’intérêt avaient appelé et convié à cette séance l’auditoire le plus curieux, le plus varié et le plus élégant ; la fête a répondu en grande partie à l’attente.
C’est ce genre de mérite que M.
Sainte-Beuve Ces sortes de chants sont, à proprement parler, le pendant et l’accompagnement du genre d’épopée rustique et d’idylle que Mme Sand, au même moment, mettait à la mode par le Champi, la Mare au Diable et la Petite Fadette.
Elles exercèrent chacune une influence spéciale sur les deux grands génies qui fondèrent chez nous l’un et l’autre genre dramatique : Pierre Corneille, le père de la tragédie, fut soutenu dans sa puissante initiative par la littérature espagnole ; Molière, le comique, s’inspira davantage de l’art de l’Italie.
Conduit par les hommes d’extase, Le genre humain marche en avant.
Elle doit, d’une part, comprendre les éléments littéraires qui composent l’époque étudiée, les divers groupes qui s’y touchent et s’y combattent, l’importance relative de ces différents groupes et des différents genres littéraires, etc.
Voltaire a fait des Tragédies, il est vrai ; mais sa touche est si foible auprès de celle de l’Auteur de Cinna, de Polieucte, de Rodogune, des Horaces, qu’il auroit dû se borner au genre de suffrages qu’il mérite, sans chercher à détruire une espece de culte dont la France & l’Europe Littéraire ne se départiront jamais en sa faveur.
] de l’Académie des Inscriptions & Belles-Lettres, né à Dijon en 1726 ; Littérateur infiniment plus versé dans l’Histoire des anciens Peuples, & dans la connoissance des bons Auteurs Grecs & Latins, que nos Philosophes, qui n’ont cherché à répandre du ridicule sur l’érudition & sur ceux qui la cultivent, que par la manie générale de proscrire tous les genres de mérite qu’ils n’ont pas.
Il a sur-tout réussi dans le genre épigrammatique.
Ce songe est une espèce d’abrégé du génie de Virgile : l’on y trouve dans un cadre étroit tous les genres de beautés qui lui sont propres.
Quiconque veut se distinguer dans son genre, ne sauroit trop méditer cet ouvrage.
Ceux qui ont besoin de ce genre de livres savent bien les découvrir.
Le genre du talent de Bouniol est là tout entier, dans ces quelques vers où de la vulgarité du détail sort tout à coup la grandeur de la réflexion, comme dans la vie.
Après cette double peinture des conséquences d’un crime dans les âmes, il fallait un genre d’expiation au niveau de cette originalité simple, pathétique et profonde.
Si ce genre est le plus beau de tous, pourquoi ne pas le mettre au service des grands écrivains et de tous les grands hommes ? […] Molière est unique dans toutes les littératures, antiques et modernes, puisque le genre d’Aristophane diffère sensiblement du sien. […] Quel genre singulier ! […] Voici son dixième volume en ce genre. […] D’ailleurs, il est probable qu’elle ne mourra pas, et que cette notion durera autant que le genre humain.
Non, non, Chateaubriand, pour entreprendre une apologie de la religion, — du moins le genre d’apologie qu’il entreprit, — n’avait pas à revenir de très loin. […] Un paysage où se sont accomplis de grands faits historiques ressemble beaucoup à un paysage du même genre où il n’est rien arrivé. […] L’Abencérage est le chef-d’œuvre du genre troubadour. […] Mon esprit se plie facilement à ce genre de travail : pourquoi pas ? […] Les Mémoires sont précisément le genre où il pouvait avoir tout son génie, et en jouir, et nous en faire jouir nous-mêmes.
Tout jeune Français a inventé une philosophie, créé un art nouveau et improvisé un genre littéraire qui était inconnu. […] On peut être fier d’appartenir à une collectivité qui a comme substitué un genre humain à un autre genre humain. […] C’est une loi de combat, et toutes les lois de ce genre finissent toujours par se retourner contre leurs auteurs. […] Mais encore c’est bien la thèse Buisson nº 1 : le congréganiste est inhabile à enseigner à cause de son genre de vie ; et cette thèse réserve et respecte le droit à enseigner du prêtre séculier, lequel n’a pas du tout le même genre de vie que le congréganiste. […] Il a une complète inintelligence de l’histoire et une ignorance encyclopédique du genre humain, y compris celui où il vit.
Cette fois Molière a encore perfectionné le genre. […] Je ne crois pas que nous ayons fait mieux dans ce genre. […] L’histoire du genre humain expierait le crime du Deux Décembre. […] S’il ne nous a donné que quatre livres, il les a donnés dans trois genres différents, et dans chacun de ces genres, il a si bien mis son empreinte qu’on ne saurait plus les concevoir sans lui. […] La passion qu’il a conçue est de celles qui peuvent mener à tous les genres de folie et de désespoir.
L’auteur de Salammbô vociférait des choses de ce genre, dans son « gueuloir » de Croisset. […] Les appréhensions de ce genre viennent toujours d’une certaine oisiveté d’esprit. […] Le genre humain se passe bien de livres. […] André Gide lui permet certes d’aborder avec succès tous les genres : insignifiant, lui, il ne le sera jamais. […] Quel ennemi du genre humain !
Dans les temps modernes, si la poésie proprement dite a fait défaut à ce genre de tradition, le roman n’a pas cessé ; sous une forme ou sous une autre, certaines douces figures ont gardé le privilège de servir d’entretien aux générations et aux jeunesses successives. […] Si ma raison n’a pu vaincre ma passion, mon cœur ne pouvait être séduit que par la vertu ou par tout ce qui en avait l’apparence. » Un tel langage dans une bouche si sincère, et de la part d’une conscience si droite, n’exclut-il pas toute liaison d’un certain genre avec M. de Ferriol ? […] « Le discernement du Chevalier est éclairé et fin, son goût très-juste ; il ne peut rester simple spectateur des sottises et des fautes du genre humain. […] Le genre de précision dans le bien-dire, que je trouve chez Mme du Deffand et chez les femmes d’esprit de la première moitié du xviiie siècle, me semble ne pouvoir être mieux défini en général que par ce que Mlle De Launay dit de la duchesse du Maine : « Personne, dit-elle, n’a jamais parlé avec plus de justesse, de netteté et de rapidité, ni d’une manière plus noble et plus naturelle. […] Frappé vivement des objets, il les rend comme la glace d’un miroir les réfléchit, sans ajouter, sans omettre, sans rien changer. » Voilà l’idéal primitif du bien-dire parmi les femmes du xviiie siècle, au moment où elles se détachent du pur genre de Louis XIV.
Véhémence des émotions que ce genre d’imagination doit produire. — Son pathétique. — L’ouvrier Stephen : — Son comique. — Pourquoi il arrive à la bouffonnerie et à la caricature. — Emportement et exagération nerveuse de sa gaieté. […] II Le lecteur prévoit déjà quelles violentes émotions ce genre d’imagination va produire. […] Vous n’aurez point ce mérite immoral ; d’ailleurs il ne convient point à votre genre d’esprit. […] Micawber prononcera pendant trois volumes le même genre de phrases emphatiques, et passera cinq ou six cents fois avec une brusquerie comique de la joie à la douleur. […] Pecksniff avec une sensibilité exquise, et quand je sais qu’elle va, je sens que la leçon offerte par elle aux hommes fait de moi un des bienfaiteurs de mon espèce. » Vous reconnaissez un nouveau genre d’hypocrisie.
Un tel livre est peut-être ainsi, et par ce qu’il contient et par ce qui lui manque, le monument le plus propre à fournir à ce Cours de littérature le texte, les développements, les discussions, les admirations, les critiques, les principes et les exemples de nature à vous initier à ce genre de suprême littérature qu’on appelle l’histoire. […] C’est la mémoire du genre humain. […] Ce genre d’histoire a son mérite quand il ne s’agit pour l’historien que de bien regarder et de bien faire voir les faits ; mais regarder ce n’est ni sentir ni juger : le regard n’est pas un sentiment, le regard n’est pas un jugement ; le regard n’est qu’une perception presque indifférente, et, s’il est permis de se servir d’une expression souvent citée depuis que M. […] Elle s’appliquait même à faire naître chez eux un genre d’illusion auquel ils se prêtaient volontiers : c’est qu’au fond le général Bonaparte n’attendait qu’une occasion favorable pour rappeler les Bourbons et leur rendre un héritage qui leur appartenait. […] Cette manière de pénétrer dans sa famille, d’en exciter les agitations en s’y mêlant, déplaisait singulièrement au premier Consul ; il le témoignait souvent, et, quand il avait quelque communication à faire aux siens, il en chargeait son collègue Cambacérès, qui, avec sa prudence accoutumée, entendait tout, ne disait rien que ce qu’on lui ordonnait de dire, et s’acquittait de ce genre de commission avec autant de ménagement que d’exactitude. » XXIII Deux chefs-d’œuvre de narration, l’un diplomatique, l’autre militaire, les négociations de Lunéville et la victoire de Hohenlinden par Moreau, enfin le traité de Lunéville, remplissent le septième livre, tour à tour d’un conseil de cabinet et d’un champ de bataille.
La poésie est une nourriture par excellence, et de toutes les formes de poésie, la forme lyrique plus qu’aucune autre, et de tous les genres de poésie lyrique, le genre rêveur, personnel, l’élégie ou le roman d’analyse en particulier. […] Nous entendons par ce mot un prosateur qui ne ressemble pas à un autre, et qui introduit dans la langue un genre inusité, étrange, familier et profond tout à la fois, un genre qui ne ressemblerait à rien, s’il ne ressemblait pas à Montaigne, oui, un Montaigne du dix-neuvième siècle. […] L’éloge qui restera commun aux deux volumes, c’est de nous offrir un genre de poésie absolument nouveau en France, la haute poésie des choses communes de la vie.
Rabelais, à grand renfort de bésicles, il a produit, dans le même genre, Torquato Tasso, Iphigénie en Tau-ride, Stella, et c’est encore moins inventé. […] Enfin Stella, — où, pour la première et l’unique fois, le muscle qui est le cœur de Gœthe semble avoir tressailli, — Stella, la passion gâtée par la métaphysique et par la quintessence, l’épicuréisme du sentiment, qui est toujours de l’épicuréisme encore, c’est-à-dire un point de vue inférieur, une inspiration sans transcendance et sans grandeur, Stella, pillerie de Werther, qui finit comme Werther par un suicide, idée retournée de Werther où l’amant se tue, non parce qu’il n’est pas aimé d’une femme, mais parce qu’il est aimé de deux ; Stella, Torquato Tasso, Iphigénie, ont été composés — et c’est bien le mot — à l’aide de ces procédés de mémoire, d’investigation, de retouche, de pointillé, de tortillé, qui sont les procédés de Gœthe, lesquels ont leur genre de valeur, sans doute, mais ne sont point la grande manière du génie. […] On ne comprend pas que l’esprit de Gœthe ait pu absorber une telle masse de puérilités mythologiques pendant toute sa vie, et qu’il ait passé le temps de sa vieillesse à les éructer au nez du genre humain. […] Les Prophéties de Bacis sont la plus impertinente gageure qu’un homme ait jamais eu l’idée de proposer au genre humain. […] Genre de sauce, bien allemande, celle-là, qui n’empêcha pas le public d’avaler le poisson… Le succès fut prodigieux partout, mais particulièrement en Allemagne, où les livres ont une énorme influence et s’impriment aisément sur ces têtes de papier.
Ses derniers chants, non encore publiés et dont quelques amis ont entendu dès longtemps la confidence, sont, nous dit-on, dans le genre des Souvenirs du peuple : On parlera de sa gloire Sous le chaume bien longtemps.
Cependant, des commissaires envoyés à Corfou avaient ordre d’y rassembler des munitions de tous genres : des officiers du génie, d’artillerie, parmi lesquels on cite le général Foy, levaient le plan de la Macédoine et de la Servie ; Ali-Pacha, jaloux de la Porte, ne semblait pas défavorable aux Français.
On s’est plu longtemps à distinguer divers genres de style : style simple ou familier, style tempéré, style sublime.
Ce serait beau en son genre, si ce n’était funeste.
Lemercier, s’est essayé plusieurs fois dans le genre de la comédie.
Car non seulement il a, en quelque sorte, charge d’âmes, mais aussi et surtout, en qualité de penseur, d’artiste, de citoyen, d’homme, il a son rôle à jouer dans la bataille des idées, dans le conflit des écoles, dans la lutte des différents genres de beauté.
Il a noté aussi précisément qu’il l’a pu le genre d’action qu’Alexandre Dumas fils, Renan, Baudelaire et quelques autres ont eu, je ne dis pas sur tous leurs lecteurs, mais sur un groupe choisi de ceux-ci.
Ce même Ecrivain avoit dit auparavant, en parlant de l’Esprit des Loix : « Le genre humain avoit perdu ses titres ; Montesquieu les a retrouvés, & les lui a rendus ».
Si ses talens poétiques ne peuvent être comparés à ceux des Corneilles, des Racines, des Moliere, des Lafontaine, des Boileau, &c. il peut du moins être regardé comme le Créateur des Tragédies lyriques parmi nous, & comme le meilleur modele de ce genre de Poésie.
Il y a plus, l’auteur ne comprendrait pas qu’on ajoutât après coup des développements nouveaux à un ouvrage de ce genre.
Cette description est pleine d’enflure et de mauvais goût ; mais il ne s’agit ici que du genre, et non de l’exécution du morceau.
Rien ne seroit plus aisé, avec un peu de verve, que d’en faire une excellente chose en ce genre.
Les graces de la gallerie du Luxembourg et plusieurs autres tableaux n’auroient pas été défigurez, si leurs possesseurs les eussent vûs sans émotion ; car tous les tableaux ne sont pas du genre de ceux dont parle Aristote, quand il dit : qu’il est des tableaux aussi capables de faire rentrer en eux-mêmes les hommes vicieux, que les preceptes de morale donnez par les philosophes.
C’est surtout dans ce genre en dehors de tous les genres, puisqu’il est le naturel, que M. […] Quand on compose laborieusement le diadème littéraire de son siècle pour les princes de l’art en tout genre, il ne faut pas laisser de telles perles orientales éparses sur les rivages de notre mer du Midi, sans les ramasser et sans les enchâsser dans la mémoire.
Des annales ne sont pas de l’histoire : pour qu’elle mérite ce nom, il lui faut une conscience ; car elle devient plus tard celle du genre humain. […] « Cette Assemblée avait été la plus imposante réunion d’hommes qui eût jamais représenté non pas la France, mais le genre humain. […] C’était le décalogue du genre humain dans toutes les langues.
. — Mais, d’abord, il n’est nullement prouvé que Mme de Rémusat eût contre l’empereur le genre de griefs qu’on a dit : ce n’est qu’une supposition de notre malignité. […] Le genre d’égoïsme que M. […] Son goût pour ce genre d’étude l’obsède ; pour lui, la Révolution française n’est que la « métamorphose d’un insecte ».
A propos des Anregungen fur Kunst, Leben und Wissenschaft de Richard Pohl, il s’écrie : « En exaltant les dernières œuvres de Beethoven, aberrations d’un génie qui s’éteint et les monstrueuses combinaisons de Tannhaeuser et de Lohengrin, monuments d’impuissance à » créer dans le domaine de la noble et belle musique, les rédacteurs des Anregungen ont contribué à faire naître le doute et l’anarchie actuelle d’opinions, qui font descendre aujourd’hui » la nation allemande de la position élevée où l’avaient placée les Bach, Haendel, Gluck, Haydn, le divin Mozart et Beethoven dans sa belle époque. » Cet exemple édifiant suffit à faire apprécier le caractère spécial d’un genre de critique dont notre pays n’était pas seul, d’ailleurs, à montrer les effets. […] Renseignements précis et exacts, et, en outre, un ensemble de 120 gravures, caricatures, scènes, autographes, etc., de 15 portraits, de 4 eaux-fortes, qui forme le plus curieux et le plus riche recueil de ce genre. […] Dans les villes d’Allemagne, un seul et unique théâtre est forcé de cultiver tous les genres, opéra, tragédie, comédie, opérette, etc. ; la quantité remplace la qualité.
Voltaire serait un grand créateur en style, ne fût-ce que pour avoir purgé de l’ennui la polémique, et pour avoir écrit ce vers, le plus français de tous les vers : Tous les genres sont bons, hors le genre ennuyeux. […] Je voulais que la France créât le budget des lettres ; je voulais que l’écrivain, le savant, l’artiste de tous les genres de culture d’esprit, après avoir consacré onéreusement sa vie à l’utilité ou à la gloire, cette utilité suprême de son pays, ne reçût pas pour tout salaire de cette noble abnégation de vie, un misérable subside de douze cents francs, inférieur aux gages d’un mercenaire, et distribué parcimonieusement à quarante privilégiés de la détresse à la porte d’une académie ouverte de temps en temps par la mort.
De tempérament bien plus artiste que philosophe, comme la plupart des intelligences de son pays, à l’exception de saint Thomas d’Aquin, l’Aristote monacal, l’auteur des Révolutions d’Italie n’en a pas moins ce genre de bon sens italien, perçant, allongé, souple comme un glaive, qui entre dans le cœur des faits, quitte à s’y briser, si l’esprit ne mesure pas de loin où il frappe. […] Les figures que tout le monde connaît, ces grands hommes qui ont l’honneur d’être la propriété du genre humain et qui ne sont pas seulement de la poudre de sépulcre à laquelle on ordonne de se lever, nous font trembler sur la loyauté historique de l’auteur, par la manière dont ils sont jugés. […] Les troubles, les impuissances, les folies, les crimes des villes italiennes pendant tout le Moyen Âge, de ces rivales les unes des autres, des factions qui se dévorèrent elles-mêmes quand elles n’eurent plus d’ennemis à dévorer, constituent un état de choses si profondément anormal et exceptionnel dans les annales du genre humain, qu’il est impénétrable à une intelligence simplement politique, et qu’il faut entrer plus avant que dans l’histoire pour l’expliquer… Malgré le sang et le fer qui brillent ; malgré le poison, le génie du mal en toutes choses, une richesse d’horreurs, d’abominations et de scélératesses comme on n’en vit chez aucun peuple, toutes ces villes, bourgades et campagnes d’Italie, ne méritent guère, après tout, que quelques lignes d’histoire, et encore le plus souvent c’est trop !
Il se pourrait que ce fut Diderot, en un jour de franchise [Cf. son Paradoxe sur le comédien ; et de fait, en tout temps, comme en tout genre, il semble bien que la sensibilité, livrée à l’impétueuse irrégularité de son cours, n’ait rien produit que d’inférieur ou secondaire. […] Mais ce que nous ne craindrons pas d’affirmer, c’est qu’il avait lu Voltaire et Montesquieu, si même il ne s’inspirait d’eux, le jeune bachelier qui s’exprimait en ces termes dans un Discours daté de 1750 : « On voit s’établir des sociétés, se former des nations qui tour à tour dominent d’autres nations, ou leur obéissent…… L’intérêt, l’ambition, la vaine gloire, changent perpétuellement la scène du monde et inondent la terre de sang, mais au milieu de leurs ravages, l’esprit humain s’éclaire, les mœurs s’adoucissent, les nations isolées se rapprochent les unes des autres, le commerce et la politique réunissent enfin toutes les parties du globe, et la masse totale du genre humain, par des alternatives de calme et d’agitation, de biens et de maux, marche toujours, quoique à pas lents, vers une perfection plus grande » [Cf. […] « C’est à ce moment même, écrit Garat, qu’une voix qui n’était pas jeune et qui était pourtant tout à fait inconnue, s’éleva, non du fond des déserts et des forêts, mais du sein même de ces sociétés, de ces académies et de cette philosophie où tant de lumières faisaient naître et nourrissaient tant d’espérances… et au nom de la vérité, c’est une accusation qu’elle intente, devant le genre humain, contre les lettres, les arts, les sciences et la société même » [Cf. […] 2º Les Origines du drame bourgeois. — Le premier succès de La Chaussée : La Fausse Antipathie, 1733 ; — et que son idée n’a pas tant consisté à « mélanger » les genres, — qui l’étaient déjà dans la comédie de Marivaux, — qu’à prendre au sérieux, — et à tourner au tragique bourgeois ; — les mêmes événements de la vie commune dont Dancourt, Destouches et Marivaux avaient déjà fait la matière de leur théâtre. — Comment cette idée se précise dans Le Préjugé à la mode, 1735 ; — dans L’École des amis, 1737 ; — et dans Mélanide, 1741. — Il s’agit de procurer le même genre d’émotion que la tragédie : — sans décor historique ; — sans personnes princières ; — et sans passions trop violentes. — Que cette conception ramène la comédie au roman ; — et qu’en effet les comédies de La Chaussée ne sont que des romans ; — en attendant le drame de Diderot et celui de Beaumarchais. — De l’idée singulière que La Chaussée a eue de tenter en vers ce genre de drame ; — et quand on considère les sujets qu’il a traités [Cf. […] 2º L’Homme et l’Écrivain. — Origine, famille, et première éducation de Beaumarchais ; — ses débuts d’horloger et sa première querelle avec Lepaute, 1753-1755. — Le professeur de harpe de Mesdames de France, filles de Louis XV, 1759. — Ses duels et ses bonnes fortunes. — Il entre en relations avec Pâris-Duverney, — par lequel il se trouve mêlé à toutes sortes d’affaires de finances. — L’aventure d’Espagne, 1764 [Cf. le quatrième Mémoire contre Goëzman, et Goethe, dans son Clavijo]. — Ses débuts littéraires : Eugénie, 1767, et l’Essai sur le genre dramatique sérieux. — L’imitateur malheureux de Sedaine et le fidèle disciple de Diderot. — De la valeur du grand argument de Beaumarchais contre la tragédie classique, « Que me font à moi… les révolutions d’Athènes et de Rome » ; — et que la portée n’en est pas seulement littéraire, mais sociale. — Le second drame de Beaumarchais : Les Deux Amis, 1770.
Les genres se sont défaits et les règles ont perdu leur prestige. […] Paul Margueritte a suivi la vieille esthétique du genre. […] Mais alors, n’est-ce pas la fin de ce genre qui eut de la vogue, le roman historique ? […] Certes, nos littérateurs ne négligent pas ce genre. […] Vivace, l’histoire pénètre les divers genres : et l’on peut la considérer comme envahissante, ou se demander si les genres qui s’anémiaient n’ont pas réclamé son vaillant secours.
Il ne permettait guère à la critique, même la plus bienveillante et la plus admirative, de prendre ses mesures et encore moins à la biographie de s’orienter autour de son œuvre ou de sa personne ; il a défendu, même au plus pieux et au plus filial des éditeurs, qu’un seul mot de préface fût mis en tête de ses Œuvres posthumes : il considérait volontiers tout appareil de ce genre comme un tréteau au pied d’une statue, comme une baraque au pied d’un temple ; mais lui-même, et ne se confiant qu’à lui seul, il dégageait et dressait amoureusement sur son socle de marbre blanc une figure élevée, pure, une image sereine, chaste, éblouissante, austère et sans tache, sa forme incorporelle, si l’on peut dire. […] L’école historique des Thierry, des Thiers, des Guizot et de leurs amis, n’y reconnut en rien le véritable esprit du genre. […] Pendant plus de vingt-cinq ans, à qui l’observait bien, l’auteur de Stello et de Chatterton, retranché dans sa discrétion hautaine, put paraître un malade lui-même, d’un genre de maladie subtile et rare, propre aux choses précieuses. […] Cette Dalila des Philistins est capable, comme une Dalila de Paris, de dire à sa meilleure amie ce mot du cœur qui a été dit bien réellement et qui peint toutes les Dalila : « Vois-tu, ma chère, plus je vais, et plus je sens qu’on ne peut bien aimer que celui qu’on n’estime pas. » Samson est donc à bout, non de pardon, mais de courage ; il a la nausée de tout ; il donnerait sa vie pour rien ; il ne daigne plus la préserver ni la défendre, et il le dit en des termes d’une superbe amertume, qui rappellent en leur genre le Moïse du poète et ses lassitudes mortelles : Mais enfin je suis las.
Quelle démonstration plus vivante que ce genre de dévouement, d’amitié sûre et de confiance absolue qu’un écrivain et un poète sait inspirer à des cœurs lointains, à des êtres qu’il n’a jamais même entrevus et qui lui demeurent attachés jusqu’à la mort ! […] S’il y eut alors pour lui quelque tentation de ce genre, ce fut du côté de Mme de Boufflers, et il s’arrêta vite et à temps. […] La réponse négative que vous y avez faite et le motif qui vous l’a inspirée sont, comme tout ce que vous faites, marqués au coin de la sagesse et de la vertu ; mais je vous avoue, mon aimable voisine, que les jugements que vous portez sur la conduite de la personne (Margency) me paraissent bien sévères ; et je ne puis vous dissimuler que, sachant combien sincèrement il vous était attaché, loin de voir dans son éloignement un signe de tiédeur, j’y ai bien plutôt vu des scrupules d’un cœur qui croit avoir à se défier de lui-même ; et le genre de vie qu’il choisit à sa retraite montre assez ce qui l’y a déterminé. […] Et sur ce que, cependant, l’idée de mariage revenait quelquefois entre eux et était remise sur le tapis pour l’époque qui suivrait l’établissement de ses filles, elle se prémunissait à l’avance et ne se refusait pas ce genre de plaisanterie dont Rousseau a parlé, et qui semble lui avoir dicté son dernier mot sur le « saint du faubourg Saint-Jacques », ainsi qu’elle appelait Margency : « Il a, disait-elle, l’imagination chaude et le cœur froid… Il y a dix ans, je n’avais à craindre que la rivalité de Mme d’Épinav, et elle me faisait moins de peur que celle de sainte Thérèse et de tant d’autres avec qui je n’ai pas l’avantage d’être dans une société intime. » — « Je l’aime assez, disait-elle encore, pour le préférer à tous les plaisirs, mais je ne puis adopter les siens ; je bâille en y pensant. » Ame revenue, détachée, désabusée, redisant dans sa note habituelle : « Mon cher voisin, quoi que je fasse, je suis née pour la peine ; les miennes ne font que changer d’objet » ; ou encore, en ses meilleurs instants : « J’ai éprouvé tant d’ennuis depuis que j’existe, que ce qui m’arrive de bonheur à présent me touche à peine » ; elle continua, tant qu’il lui fut permis, de s’occuper activement de Rousseau, et elle ne fut contente que lorsqu’elle eut trouvé le moyen, au milieu de toutes ses gênes et de ses assujettissements, de l’aller visiter à Motiers-Travers et de lui donner la marque la plus positive d’amitié, un voyage long, pénible, pour passer deux fois vingt-quatre heures auprès de lui.
Je ne saurais prétendre sans doute à faire la part exacte des uns et des autres et à distribuer les rangs ; mais, par cela même que je caractériserai à peu près le rôle principal de chacun et le genre de service rendu, je vous aurai déjà donné bien des idées préalables et des aperçus du sujet que nous aurons à parcourir à leur suite dans les leçons prochaines. — Ce sera la seconde partie, le second point de cette première leçon. […] L’École des Chartes, de laquelle sont sortis plus d’un de ceux que je viens de nommer, produisait de savants élèves qui, devenus maîtres à leur tour, ont porté dans ces questions de linguistique nationale un genre de critique bien essentielle pour contrebalancer les théories absolues des Allemands. […] Pour preuve de l’étroite liaison qui existe entre les langues romanes et ce vieil idiome vulgaire latin dans le genre des substantifs, il cite les mots : frons, le front, masculin dans Plaute ; pulvis, la poudre, féminin dans Ennius ; cupressus, laurus, masculins dans Ennius. Ces genres, qui ont changé depuis dans le latin littéraire, se retrouvent les mêmes dans le français.
Il s’amusait à concevoir la présence d’un objet bizarre, et, à peine formé dans son imagination, cet objet se traduisait fidèlement à ses yeux… J’ai moi-même recueilli un cas de ce genre… chez un monomaniaque, homme d’un esprit fort cultivé et d’un caractère plein de sincérité, qui m’a assuré à plusieurs reprises qu’il n’avait qu’à se rappeler ou à concevoir une personne ou une chose, pour qu’aussitôt cette chose ou cette personne lui parussent douées d’une apparence d’extériorité. » Il n’y a pas même besoin d’être malade ou sur le bord du sommeil pour assister à la métamorphose par laquelle l’image se projette ainsi à demeure dans le dehors. […] Des accidents de ce genre sont fréquents après de grandes fatigues d’un sens32. […] Des images d’un certain genre constituent les souvenirs, c’est-à-dire la connaissance des événements passés. […] Des images d’un certain genre et associées d’une certaine façon constituent les prévisions, c’est-à-dire la connaissance des événements futurs. — De même que la connaissance des qualités générales n’est possible que par la substitution des signes aux perceptions et aux images, de même la connaissance soit des événements futurs ou passés, soit des propriétés groupées qui composent chaque objet individuel extérieur, n’est possible que par la substitution des images aux sensations. — Dans les deux cas, la nature emploie le même procédé pour aboutir au même effet, et la psychologie répète ici la physiologie.
Le propre de ce genre d’esprit est une surabondance et comme un regorgement de séve. […] Les deux publics diffèrent : par suite, leurs genres de vie, leurs lectures et leurs plaisirs. […] Si dans ce tumulte de formes mouvantes on cherche quelque œuvre solide qui prépare une assiette aux opinions futures, on ne trouve que les lentes bâtisses des sciences, qui çà et là, obscurément, comme des polypes sous-marins, construisent en coraux imperceptibles la base où s’appuieront les croyances du genre humain. […] Les religions, leur gloire et leur ruine, le genre humain, ses douleurs et sa destinée, tout ce qu’il y a de sublime au monde lui est alors apparu dans un éclair.
Quoique ce que nous avons en ce genre se réduise en un petit nombre de volumes, on sera étonné qu’ils aient échappé à tant de naufrages. […] Trois cents pièces de vers dans tous les genres et dans tous les styles ne prêtent pas à la hardiesse d’une supposition, comme les fragments d’un historien qui est seul garant des faits qu’il raconte. […] Il les interrogeait ensuite sur la nature et les propriétés du terrain dont ils étaient possesseurs, sur la qualité et la quantité des productions qu’ils en retiraient annuellement ; il leur demandait si, en donnant à leurs champs une culture plus soignée, ils ne les rendraient pas d’un plus grand et d’un meilleur rapport ; s’ils n’en recueilleraient pas avec plus de facilité et plus abondamment des récoltes d’un genre différent de celui qu’ils avaient coutume d’en exiger, et autres choses semblables sur lesquelles, après avoir reçu les éclaircissements dont il avait besoin, il intimait ses ordres. […] Quelque vaste que puisse être l’étendue de son savoir, il travaille à l’agrandir encore ; il étudie sans cesse, mais non pas jusqu’à s’épuiser ; il connaît en tous genres les bornes de la discrétion, et il ne va jamais au-delà.
Ces essais, embrassant l’histoire morale du monde, se trouvaient être trop larges pour la scène toujours étroite d’un théâtre, et, de plus, mes dernières compositions en ce genre sondaient si profondément et si hardiment les plaies secrètes du cœur et de l’esprit humain que presque tout le monde se sentait blessé par mon audace. » Cette époque de sa vie fut celle de sa liaison avec le seul rival qu’on sut lui susciter en Allemagne, le poète dramatique Schiller. […] Dans tous ces genres il approcha Goethe, il ne l’atteignit et ne le dépassa jamais. […] Mais, ce genre mixte une fois admis, le poème de Schiller est digne de tinter éternellement dans l’oreille des hommes. […] Nous avons vu les Staël, les de Maistre, les Chateaubriand, les Villemain, les Cousin, les Bonald, les Lamennais, les Hugo, les Balzac, et leurs égaux et leurs émules dans tous les genres.
C’était en France que le roman était né ; les troubadours provinciaux, poètes nomades et populaires, avaient donné le nom de leur langue, roman, à ce genre de composition. […] Un homme bien supérieur à nous, Voltaire lui-même, quoique coupable d’une débauche d’esprit bien autrement cynique et bien autrement répréhensible dans son poème de la Pucelle, avait commencé, comme nous, par mépriser l’Arioste sur parole ; mais quand il eut vieilli, quand il eut essayé vainement lui-même d’imiter et d’égaler cet inimitable modèle de plaisanterie poétique, il changea d’avis ; il se reconnut vaincu, il écrivit les lignes suivantes en humiliation et en réparation de ses torts : « Le roman de l’Arioste, dit-il dans son examen des épopées immortelles, est si plein et si varié, si fécond en beautés de tous les genres, qu’il m’est arrivé plusieurs fois, après l’avoir lu tout entier, de n’avoir d’autre désir que d’en recommencer la lecture. […] C’est de cette double faculté qu’est né le genre héroï-comique ; ce genre a besoin, pour être cultivé et senti, d’une dose égale d’enthousiasme dans le cœur et de raillerie dans l’esprit.
La plus modeste des religions a eu mille fois plus de sectateurs et a plus influé sur les destinées du genre humain que toutes les écoles réunies. […] Il y a chez nous le goût du peuple et le goût des hommes d’esprit, le genre distingué et le petit genre. […] L’Allemagne ne connaît pas le goût provincial, parce qu’elle n’a pas le goût de la capitale ; l’antiquité ne connaissait pas le genre niais et popula-cier, parce qu’elle n’avait pas de littérature aristocratique.
D’autre part, la prose peut être poétique ; de Rousseau à Chateaubriand et aux romanciers modernes, il s’est produit en France de nombreux écrits qui ont pour caractère particulier d’exprimer, en une parole librement cadencée, le genre d’émotions élevées et vagues que suggèrent les beaux vers. […] Que l’on reprenne le substantif chêne ; seul, ce vocable, exprimant un genre, l’exprime par ses caractères génériques saillants de force, de hauteur, d’ombre, de végétation vigoureuse ; l’esprit en le prononçant, aperçoit vaguement un arbre magnifique, idéal. […] La réduction à l’absurde d’une théorie réaliste extrême de ce genre serait facile ; elle a été faite excellemment dans un traité d’esthétique malheureusement trop peu connu, la Nature of fine Arts de Parker et, en quelques pages définitives, M. […] Tous deux altèrent et choisissent en ce qu’ils perçoivent, et cela est si juste que s’il va plusieurs sortes d’idéalismes, de Sophocle à Gœthe, il va tout autant de genres de réalisme, de peintres hollandais à nos impressionistes, de Restif à Stendhal, à Balzac, à Zola, à Dickens, à Dostoïwski et à Tolstoï.
Avoir vu un grand homme régnant ou administrant, rien n’est tel pour l’historien que ce genre de démonstration vivante, même lorsque ensuite on passerait aux idées d’indépendance et de liberté. […] Il sait y faire entrer les circonstances qui parlent et qui animent un récit : « Quand il allait par les champs, dit-il de Louis XII, les bonnes gens accouraient de plusieurs journées pour le voir, lui jonchant les chemins de fleurs et de feuillages, et, comme si c’eût été un Dieu visible, essayaient de faire toucher leurs mouchoirs à sa monture pour les garder comme de précieuses reliques. » J’essaie, en ramassant tous ces exemples, de donner l’idée et le sentiment du genre de mérite et de charme que je trouve au style ou plutôt à la langue et à la touche éparse de Mézeray ; il me reste à insister sur ses parties sérieuses d’historien, et aussi à traiter des originalités ou bizarreries de l’homme.
… Je sais que votre nation peut s’aguerrir et qu’elle est capable des plus grandes choses par la supériorité de talents en tout genre : mais on ne sera pas assez maladroit, j’espère, pour vous laisser faire. […] Mais, au lieu du gros bon sens de la première, l’autre avait une conversation pleine de traits, et avait l’épigramme et le couplet à la main. — Le genre de Mme Geoffrin était, par exemple, une espèce de police pour le goût, comme la maréchale de Luxembourg pour le ton et l’usage du monde.
Malgré tout cela, après quelque temps, après quelques années de ce genre de vie, Lassay, qui avait remis un pied dans la société tout en ayant l’autre dans la retraite, comprit trop bien qu’il n’y pouvait tenir, et que ce qui, dans le principe, avait été de sa part une consécration pieuse envers une chère défunte, n’était plus qu’une gageure d’amour-propre envers le monde. […] à en nouer déjà d’un autre genre, il partit pour l’Italie : Marianne alors était complètement oubliée.
La note du préfet de police de Paris y est l’objet d’une discussion claire, suivie, détaillée, même élégante, le genre admis : Il y a, disait M. […] Et il cite à quelques pages de la lettre du général Bonaparte à Villetard, dans laquelle il est dit des bavards et des fous, à qui il n’en coûte rien de rêver la république universelle : « Je voudrais que ces messieurs vinssent faire une campagne d’hiver. » Traversant avec Bonpland les forêts de l’Amérique centrale et rencontrant dans une mission écartée un curé théologien qui se mit à les entretenir avec enthousiasme du libre arbitre, de la prédestination, et de ces questions abstruses chères à certains philosophes, Alexandre de Humboldt, en sa relation, ajoute : « Lorsqu’on a traversé les forêts dans la saison des pluies, on se sent peu de goût pour ce genre de spéculations. » Faire une campagne d’hiver, ou traverser les forêts vierges dans la saison des pluies, double recette pour se guérir ou de la fausse politique ou de la vaine métaphysique ; c’est la même pensée de bon sens rendue sous une image différente, et je me suis plu souvent à rapprocher les deux mots.
Il est possible à tout le monde aujourd’hui de se bien représenter le genre d’existence et le caractère du bon Maucroix, qui est un des derniers types, et les plus polis, de la grâce et de la naïveté du vieux temps. […] Ses trois pièces les meilleures sur le ton soutenu sont une ode à Conrart, une ode à Patru, et des stances dans le genre de celles de La Retraite de Racan.
Il comprend la dignité du genre qu’il traite ; il est des particularités honteuses ou incertaines que l’histoire doit laisser dans les satires, pamphlets et pasquins, où les curieux les vont chercher : d’Aubigné, qui aime trop ces sortes de pasquins ou de satires, et qui ne s’en est jamais privé ailleurs, les exclut de son Histoire universelle, et, s’il y en introduit quelque portion indispensable, il s’en excuse aussitôt : ainsi en 1580, à propos des intrigues de la cour du roi de Navarre en Gascogne, quand la reine Marguerite en était : J’eusse bien voulu, dit-il, cacher l’ordure de la maison ; mais, ayant prêté serment à la vérité, je ne puis épargner les choses qui instruisent, principalement sur un point qui, depuis Philippe de Commynes, n’a été guère bien connu par ceux qui ont écrit, pour n’avoir pas fait leur chevet au pied des rois… Quand il s’étend longuement sur certaines particularités purement anecdotiques, il s’en excuse encore ; il tient à ne pas trop excéder les bordures de son tableau ; il voudrait rester dans les proportions de l’histoire : mais il lui est difficile de ne pas dire ce qu’il sait de neuf et d’original ; et d’ailleurs, s’il s’agit de Henri IV, n’est-il pas dans le plein de son sujet, et n’est-il pas en droit de dire comme il le fait : « C’est le cœur de mon Histoire ? […] Les guerres civiles n’épouvantent point d’Aubigné ; bien qu’il y abhorre la cruauté lâche et l’assassinat, bien qu’en racontant quelques exploits dont se vantaient les massacreurs de la Saint-Barthélemy, il lui échappe de dire énergiquement : « Voici encore un acte qui ne peut être garanti qu’autant que vaut la bouche des tueurs » ; bien qu’il déteste autant que personne ces atroces conséquences des factions parricides, il aime la chose même qui s’appelle luttes et combats entre Français pour cause religieuse ; il en est fier, et non attristé ; il s’y sent dans son élément ; il a bien soin de marquer les époques des grandes guerres de ce genre, conduites avant 1570 sous le prince de Condé et l’amiral de Coligny ; il traite comme enfants et nés d’hier ceux qui ne font commencer ces grandes guerres que depuis la journée des Barricades, quand elles ont recommencé en effet.
Mais au moment où les députés se disposaient à sortir de la salle de l’Hôtel de Ville, une acclamation générale déclare La Fayette commandant de la milice parisienne, et, au même instant, une improvisation du même genre proclame M. […] Un petit écrit d’un genre bien différent m’est tombé entre les mains70 et nous ramène au Bailly bon, juste, honnête, sensible et lettré, tel que nous le connaissons.
Il a prétendu l’un des premiers parmi nous, et il prétendit jusqu’à la fin, que les hommes de génie dans les divers genres ne sauraient avoir pour mission de tarir ou d’immobiliser les sources où l’esprit humain doit puiser après eux, et qu’on est plus près de les imiter dignement en s’adressant comme eux à la grande source directe et inépuisable de la nature et de la vie, qu’en se modelant froidement sur les formes où ils ont coulé une fois leurs chefs-d’œuvre. […] Saussure avait eu une illumination de ce genre à l’un des sommets des Alpes : le savant, à ces heures, est comme sur le Sinaï de la science ; mais il peut avoir ses éblouissements.
L’idée et la doctrine de Montluc, tout gentilhomme qu’il est, c’est que tout ce qui sert à la guerre, tout ce qui est utile et commandé par les besoins de l’armée, travail de main de quelque genre que ce soit, ne peut faire tache au guerrier et ne peut que procurer honneur aux capitaines et aux princes comme aux soldats. […] Ceci nous amène à parler avec quelque étendue de l’acte militaire, peut-être unique en son genre par les circonstances, et qui fait à jamais sa gloire, de l’admirable défense de Sienne.
Il a écrit dans son livre De la sagesse, en distinguant chez les hommes les divers genres de vie, soit tout à fait privée et intérieure, soit de famille, soit publique, que « de ces trois vies, interne, domestique, publique, qui n’en a qu’une à mener, comme les ermites, a bien meilleur marché de conduire et ordonner sa vie, que celui qui en a deux ; et celui qui n’en a que deux, est de plus aisée condition, que celui qui a toutes les trois. » Serait-ce dans ce sens tout philosophique qu’il voulait devenir ermite ou religieux ? […] Les trois livres dont se compose l’ouvrage roulent : 1° sur l’homme, sa misère, ses faiblesses, ses passions ; sur la vie humaine, ses fluctuations et sa brièveté ; sur les différents états, conditions et genres de vie qui distinguent les hommes ; 2° sur la manière de s’affranchir des erreurs, de l’opinion ou des passions ; 3° enfin, sur les quatre vertus de prudence, justice, force et tempérance.
Je voudrais obliger tout le genre humain, et surtout les honnêtes gens ; mais il n’y a presque personne à qui je voulusse avoir obligation. […] Rien ne serait plus sot et plus déplacé ; mais j’ai appris à connaître les hommes en vieillissant, et je crois que le meilleur est de se passer d’eux sans faire l’entendu… Cette rareté de bonnes gens est la honte du genre humain.
Il n’y a rien de plus particulier, de plus approprié à l’heure et à la minute présente que la conversation et le genre de plaisanterie qui y circule. […] Entre l’ode élevée et le genre burlesque alors en vogue, il tient sa route aisée et il continue en français la poésie véritablement légère.
Le prince Henri a du genre humain une bien meilleure opinion que Frédéric ; on n’a pas à beaucoup près toutes ses lettres, mais on en peut jusqu’à un certain point juger d’après les réponses qu’y fait son frère ; le prince Henri, qui n’est pas sans quelques-unes des idées françaises d’alors, et qui a de nos illusions à la Jean-Jacques, soutient volontiers que la vertu et le bonheur habitent dans les cabanes, et qu’il y a par le monde de vrais sages, de parfaits philosophes. […] Loudon me rend grognard et fâcheux ; je ne disconviens pas qu’il en pourrait être quelque chose, et que, si nous l’avions bien battu, je m’adoucirais pour le genre humain… Tout cela est spirituel et gaiement dit, pour être écrit dans un camp, et surtout si l’on se reporte aux circonstances.
Cette noce, la visite et le bal au château de la Vaubyessard, qui en sera comme le pendant, toute la scène des comices agricoles qui viendra plus tard, font des tableaux qui, s’ils étaient peints au pinceau comme ils sont écrits, seraient à mettre dans une galerie à côté des meilleures toiles du genre. […] Le tableau de cette fameuse journée compose le troisième grand morceau d’ensemble de l’ouvrage ; il est achevé dans son genre.
Combes avait trouvées de son côté au Dépôt de la guerre et lui avait communiquées, les a fait précéder d’une introduction, les a entourées de notes, d’éclaircissements de tout genre. […] Ce tribut inévitable payé, elle est complète dans son genre.
C’était là un genre d’expérience qui manquait à son éducation morale et philosophique. […] [NdA] Oui, mais seulement dans des genres déterminés, convenus.
Tantôt enfin (et c’est ici le cas qui n’est pas le moins original en son genre), nous avons vu la Théologie elle-même tout armée, la dialectique serrée et savante, sachant les points, les textes décisifs, les comment et les pourquoi de l’orthodoxie, sachant aussi les raisons du cœur et les plus fins arguments de la spiritualité ; nous l’avons vue venir du Nord sous la figure de Mme Swetchine, s’installer, prendre pied chez nous et y devenir conquérante à sa manière. […] « J’ai souvent pensé, dit-elle, que c’était par le cœur qu’on ne s’ennuyait jamais, les deux héros de l’ennui, M. de Chateaubriand et Benjamin Constant, m’ayant mise sur la voie de cette vérité en démontrant sibien que ce n’est pas l’esprit qui sauve d’un tel mal. » On trouve son compte avec elle par bien des pensées de ce genre, même quand on ne la suit pas dans ses plus hautes régions Enfin, sans tant épiloguer sur les mots, ceux qui se livreront à cette lecture, dussent-ils comme moi rester à mi-chemin de la sympathie, y gagneront au moins une vue intéressante sur une nature de femme très rare et très distinguée, qui fait le plus grand honneur au monde aristocratique où elle a vécu.
Il est vrai que ce genre de sujet offre des difficultés particulières, qu’il est plein d’épines en même temps que de fleurs, et qu’il demande, à le traiter comme il faut, bien des délicatesses. […] Le titre en pourra paraître singulier : les plus habiles jardiniers n’ont pu encore trouver jusqu’ici ni la rose bleue ni la rose noire ; mais le poëte a ses licences et ses prévisions, et il aura devancé les plus habiles gagneurs en ce genre, au moins pour la dernière de ces roses.
Si Collin d’Harleville avait eu du style, et s’il avait fait de mieux en mieux dans le genre du Vieux Célibataire, on aurait pu l’appeler chez nous un demi-Térence ; mais il est resté au quart du chemin. […] C’est chez Théocrite qu’il faut lire ce brillant combat de Pollux : il est vrai que tout à côté, dans la même pièce, on se heurte à un exploit d’un genre tout différent, l’enlèvement des deux filles de Leucippe et le combat de Castor contre l’amant de l’une d’elles : car ces Grecs, semblables en cela à un autre peuple de notre connaissance, pouvaient être dits à la fois libertins et civilisateurs.
Tant que Strasbourg n’était pas déclarée une cité française, des affinités naturelles de tout genre et des habitudes invétérées la rattachaient instinctivement à l’Allemagne ; la France, en chaque occasion douteuse, devait avoir, à son sujet, des motifs légitimes de plainte et des griefs sans cesse renaissants. […] C’est un chef-d’œuvre en son genre.
M. de Girardin se prononça bientôt contre les demandes de toute sorte qui se succédaient en procession à l’Hôtel de Ville, contre l’augmentation des salaires, contre l’idée de guerre ; il s’éleva très-courageusement surtout contre le parti des démocrates purs, des républicains de la veille, de ceux qui auraient voulu faire de la République si fortuitement conquise une secte à leur dévotion, un régime à leur profit, doctrinaires d’un nouveau genre et qui prêchaient à leur tour l’exclusion, l’épuration. […] Chez les modernes, il y a progrès : les oracles sont muets ; la voix des dieux et de ceux qui les faisaient parler n’est plus fatalement obéie ; les peuples pensent : et pourtant il y a toujours l’empire des mots, la puissance des déclamations de tout genre, des sophismes spécieux, ces autres formes d’idoles ; il y a la mobilité naturelle aux hommes, le jeu presque mécanique des actions et des réactions, mille causes combinées d’où résultent on ne sait comment, à certains jours, des souffles généraux qui deviendront plus tard des tempêtes ; et lorsqu’une fois il s’est établi parmi les peuples un mauvais courant de pensées et de sentiments, oracle ou non, il y a danger, si une main bien prudente et bien ferme n’est au gouvernail, qu’ils n’y obéissent en aveugles comme à un mauvais génie.
De là nombre de mécomptes et beaucoup de rendez-vous solennels assignés en vain à la société et au genre humain dans chaque conclusion : la société, qui n’avait pas la même heure à son cadran, a fait défaut et n’est pas venue. […] Je supprime le reste : j’ai voulu seulement donner une idée du genre d’esprit qui caractérise le peuple romain, et de sa mordante verve. » — Le président de Brosses eût-il mieux conté ?
Les talents de poëtes sont, en avançant, aux prises avec des difficultés de tous genres : il faudrait rester fidèle à soi-même sans s’immobiliser, se renouveler sans se rompre. […] Mais c’est trop douter ; la conscience aussi, en pareil cas, dit non et se soulève ; je reviens à la règle sûre, déjà posée : l’art, comme la morale, comme tous les genres de vérités, existe indépendamment du succès même.
Et, depuis, on en a laissé passer bien d’autres Puis, comme le genre macabre paraît toujours aux esprits jeunes le comble de l’originalité, M. […] Nous sommes tentés de croire qu’un si savant homme, si profondément imbu des meilleures traditions littéraires, n’est pas un Touranien bien authentique ; que la glorification, dans toute son œuvre, des gueux et des irréguliers en tout genre n’est peut-être bien qu’un jeu d’esprit.
Voilà dès l’abord où nous mène par sa propre force cette grande vérité, et Buffon lui-même qui le premier l’a trouvée, se voyant en face de la création du genre humain, confesse avec simplicité qu’il ne sait pas d’explication plus décisive de la présence de l’homme sur la terre. […] Discret sur les choses établies, respectant les croyances d’autrui, se contentant de conseiller aux hommes un meilleur emploi de leur santé, de leur argent et de leur vie, sévère pour les riches, parce que tous les exemples bons ou mauvais viennent d’eux, exhortant l’Europe à la paix, non pas en politique, mais en sage, il recommande à tous un genre de vie formé sur le modèle du sien, dans l’ordre, la dignité et le travail.
Mais les contradictions de ce genre peuvent toujours se lever de deux manières : on peut supposer que les lois actuelles de la nature ne sont pas exactement celles que nous avons admises ; ou bien on peut supposer que les lois de la nature sont actuellement celles que nous avons admises, mais qu’il n’en a pas toujours été ainsi. […] Nous retombons donc toujours sur ce même processus que nous avons analysé plus haut, et si l’humanité venait à découvrir quelque chose dans ce genre, elle ne dirait pas que ce sont les lois qui ont évolué, mais les circonstances qui se sont modifiées.
Droz s’est fait l’objection à lui-même, et il y a répondu en disant : Il est une révolution paisible, lente, mais sûre, que le temps opère, et qui conduit le genre humain vers de meilleures destinées. […] Il est bon au talent de réagir sur lui-même et de contrarier un peu sa nature pour l’affermir et la fortifier ; c’est le genre de service que l’étude de l’histoire rendit à M.
Vous êtes des hommes et nous le sommes aussi ; vous êtes malheureux, nous vous devons de la pitié. » — Qu’il fut grand, s’écrie Portalis, cet homme qui, simple ministre d’un souverain par sa place, sut, par la dignité de son caractère et l’élévation de ses sentiments, se constituer le magistrat du genre humain ! […] On raisonne trop souvent, dit l’excellent interprète, comme si le genre humain finissait et commençait à chaque instant, sans aucune sorte de communication entre une génération et celle qui la remplace.
Quoi qu’en aient dit des gens mal informés, qui la peignent telle qu’elle a pu être aux Carmélites et à Port-Royal, elle possédait, je ne puis en douter en regardant les portraits authentiques qui sont sous mes yeux, ce genre d’attraits qu’on prisait si fort au xviie siècle, et qui, avec de belles mains, avait fait la réputation un peu usurpée d’Anne d’Autriche. […] Ce sont les inconvénients inévitables de ce genre de discours refaits, lorsqu’en réalité il n’y a eu que des mots.
Cette période tout amoureuse et presque platonique de Regnard dure peu ; il n’est pas homme à se fixer dans ce genre de d’Urfé, et il passera vite à Rabelais. […] Ce grand roi avait régné trop longtemps ; il en était résulté, durant les quinze ou vingt dernières années, un régime convenu et hypocrite sous lequel couvaient et levaient déjà la tête les vices et les ridicules d’un certain genre, qui n’attendaient plus que le jour et l’heure pour déborder.
Ceux du siècle présent ne se prêteraient pas volontiers peut-être à des expériences de ce genre. […] Exposons ces deux genres de preuves, et montrons leur insuffisance.
Les amateurs d’exceptionnel en littérature et qui l’aiment, non point parce qu’ils sont blasés sur le normal, mais par goût de s’évader de la vie réelle, se trompent donc, je crois, en s’adressant à la littérature, y entretiennent en se plaisant à lui un genre qui, en littérature, est un genre faux, et feraient mieux, je crois, de s’adresser, selon leurs tempéraments particuliers, à l’un ou à l’autre des deux autres arts que j’ai dits.
Ainsi, il réunit les deux genres de Prudhomme, et peut-être en inventera-t-il un troisième. […] En ce genre, ils firent des chefs-d’œuvre ; boule épineuse de l’oursin, conque tout à la fois ouverte et fermée de l’haliotide, enfin l’armure du crustacé à pièces articulées, perfection de la défense et terriblement offensive… Ce n’était pas tout, pourtant, — continue Michelet. — Qu’il vienne un être de libre audace qui méprise tous ces gens comme infirmes ou tardigrades, qui considère l’enveloppe comme chose subordonnée et concentre la force en soi » ; et ce malin-là, ce sera le poisson !!
Parmi les genres littéraires, il n’en est pas de plus souple, variable et, pour ainsi parler, de plus sensible. […] Il s’interroge ou il feint de s’interroger : est-il vraisemblable que l’Angleterre entre dans un accord de ce genre ? […] À force de répéter qu’ils sont le suc et la fleur du genre humain, les pangermanistes ont fini par le croire. Le plus difficile serait de le faire croire au genre humain. […] bien, voilà, sans plus de périphrases, genre qui n’est pas neuf, le roman historique ?
Une lecture, même superficielle, de ses œuvres démontre que son genre d’imagination le conduisait inévitablement vers le pays du songe religieux et cosmogonique. […] Mais c’est un signe de la grande vitalité d’un genre littéraire qu’il se prête à toutes sortes de tentatives exécutées par toutes sortes d’écrivains. […] Ils ont le même genre d’imagination que lui, car cette imagination est primitive, elle est naïve et spontanée. […] Il est à remarquer, en effet, que tout genre littéraire succombe par son succès comme toute chose vivante. […] Résumer un ouvrage de ce genre est toujours une tâche difficile.
C’est là que la tradition le fait mourir, étranglé par un pépin de raisin, genre de mort anacréontique s’il en fut jamais.
Il faut songer toujours pour quel lecteur on écrit, ou, ce qui revient au même, dans quel genre on écrit.
Cet heureux Athénien, après nous avoir restauré plus d’un genre lyrique, l’ode, la chanson, l’épigramme, l’épître, même la satire et surtout l’élégie qu’il a rendue si belle, nous promet une tragédie : la première représentation d’une nouvelle Iphigénie, imitée d’Euripide, dont quelques scènes achevées courent déjà de main en main, verra tous ces instincts classiques, refoulés depuis soixante ans aux veines de la France, prendre enfin leur revanche du désastre de Hernani.
Ici l’hallucination était empreinte d’une tendresse exquise ; ce n’étaient plus les ténébreux mirages de l’auteur américain, c’était une vision tiède et fleurie presque céleste ; c’était, dans un genre identique, le contrepied de Béatrice et de Sigeia, ces morues et blancs fantômes engendrés par l’inexorable cauchemar du noir opium.
Tous les genres y faisaient bon ménage.
Les ultras de tout genre, classiques ou monarchiques, auront beau se prêter secours pour refaire l’ancien régime de toutes pièces, société et littérature ; chaque progrès du pays, chaque développement des intelligences, chaque pas de la liberté fera crouler tout ce qu’ils auront échafaudé.
C’étoit un frénétique d’une espèce nouvelle, débitant de sang-froid les médisances & les calomnies les plus atroces, un vrai fléau du genre humain.
Je suis pleinement convaincu que les espèces ne sont pas immuables, mais que toutes celles qui appartiennent à ce qu’on appelle le même genre, sont la postérité directe de quelque autre espèce généralement éteinte, de la même manière que les variétés reconnues d’une espèce quelconque descendent en droite ligne de cette espèce.
J’aime bien les tableaux de ce genre dont on détourne la vue ; pourvu que ce ne soit pas de dégoût, mais d’horreur.
Peu de mois après la mort de Henri IV on répresenta dans Paris une tragedie dont le sujet étoit la mort funeste de ce prince ; Louis XIII qui regnoit alors, faisoit lui-même un personnage dans la piece, et de sa loge il pouvoit se voir répresenter sur le théatre où le poëte lui faisoit dire que l’étude l’assommoit, qu’un livre lui faisoit mal à la tête, qu’il ne pouvoit guerir qu’au son du tambour, et plusieurs autres gentillesses de ce genre dignes d’un fils d’Alaric ou d’Athalaric.
Nos voisins les italiens ont deux poemes épiques en leur langue, la Jerusalem délivrée du Tasse, et le Roland furieux de L’Arioste, qui, comme l’iliade et l’éneïde, sont devenus des livres de la bibliotheque du genre humain.
Les idées qui cessent d’être populaires, ou parce qu’elles ont été usées par le temps, ou parce qu’elles ont reçu tout le développement dont elles étaient susceptibles, ou enfin parce que le bien qu’elles devaient produire est consommé, ces idées meurent aussi, mais dans une longue et terrible agonie, car tout est souffrance pour le genre humain.
Aujourd’hui la manie des écrivains de tout genre les pousse au journalisme, et M. […] Berthoud qu’on doit la littérature des noms en vogue réduite au bon marché du genre dit Pittoresque. […] Sue parle de faire des drames ; avec les idées morales qu’il a développées dans ses romans, il portera à la scène des choses dont le genre a déjà lassé le public, cela est à craindre. […] Foucher est aussi un original dans le genre de M. […] M. le duc d’Abrantès fait des quarts, des tiers de vaudeville, dans le genre de notre compatriote ; voyez pourtant ce que l’argent, ou mieux, le manque d’argent peut faire des hommes !
La musique n’a-t-elle pas précisément le même genre d’influence que la prière ? […] Le trésor de ces drames héroïques et mystiques n’a pas grossi le patrimoine moral du genre humain. […] Tel est le genre de service historique que nous rendent les poètes. […] Il n’y a pas possibilité d’étiqueter et de classer ces personnages et de dire à quel genre ils appartiennent ; ce sont des individus qui composent à eux seuls leur famille, leur tribu et leur genre. […] Goethe, lui, ne découvre en elle ni imperfections ni lacunes d’aucun genre.
De plus, cette contemplation continuelle des désordres de la société le détache de lui-même pour fixer toute son attention sur le genre humain. […] — Mais reste, pourtant, le rôle de Tartuffe lui-même, qui, tout seul, montrerait assez à quel genre de religion et à quel genre de piété Molière en veut, et c’est à savoir à une religion et à une piété où il n’entre pas un atome de religion ni de piété. […] Mais cette vérité sur le genre humain, est-il vraiment utile de la montrer et de l’étaler ? […] Je vous fais voir les écornifleurs de tous genres en train de vous dépouiller en vous bernant. […] Les hommes sont ridicules particulièrement, et peut-être surtout, par la façon malhabile dont ils cherchent à réaliser le genre de perfection dont ils sont épris.
Chaque phrase tombe isolée, détachée, indépendante, comme un axiome ou un oracle : l’abus de l’alinéa achève de donner à ce style son relief propre, et complète un nouveau genre de pédantisme, contraire au pédantisme raisonneur, aussi insupportable dans sa légèreté tranchante que l’autre dans sa raisonneuse gravité.
Pierre Malitourne L’œuvre lyrique de Casimir Delavigne ne lui constitue, en résumé, qu’un rang secondaire entre les maîtres de ce genre qui ont surgi un peu après lui, et qui l’ont promptement effacé.
En 1610, pendant que la société de Rambouillet prenait un heureux essor, la publication du ier volume d’un roman nouveau fit événement dans le monde, et concourut puissamment à déterminer le changement de mœurs qu’amenait le cours des choses, en dirigeant les esprits vers un nouveau genre de la galanterie tout opposé à celui qui régnait en France, depuis François Ier.
— « Et maintenant, dit-il, ces deux âmes pieuses (Michel Le Tellier et Lamoignon), touchées sur la terre du désir de faire régner les lois, contemplent ensemble à découvert les lois éternelles d’où les nôtres sont dérivées ; et si quelques légères traces de nos faibles distinctions paraît encore dans une si simple et si claire vision, elles adorent Dieu en qualité de justice et de règle. » Au milieu de cette théologie, combien d’autres genres de beautés, ou sublimes, ou gracieuses, ou tristes, ou charmantes !
Il serait à souhaiter, pour le bonheur du genre humain, que cette histoire fût vraie, et qu’après les grands crimes, des spectres vengeurs poursuivissent du moins ceux qui, par leur place et leur pouvoir, sont au-dessus des lois.
. — Bien plus, les genres se mêlent, comme dans une plate-bande où les fleurs serrées, échangeant leurs pollens, produisent des espèces ambiguës. […] Le premier est unique en son genre ; il y en a peu qui soient aussi riches, aussi pleins de faits, aussi instructifs dans la littérature contemporaine. […] En ce genre, il n’y a pas de mesure absolue ; chaque époque, chaque race a la sienne. […] N’est-il pas visible qu’une telle situation et des préoccupations de ce genre ont affaibli et affaiblissent tous les jours la turbulence belliqueuse qu’on nous impute ? […] Du même coup, elle avait découvert un genre exquis et nouveau.
Nombre de chansons populaires sont instrumentées dans ce goût, avec la liberté toutefois en outre de rimer soit par à peu près, soit sans guère observer l’alternance des deux genres masculin et féminin, non plus que des singuliers ou des pluriels assortis, avec d’autres commodités encore. […] L’auteur, partant de Leconte de Lisle pour arriver au Décadisme, examine les évolutions du genre d’écrire qualifié poésie accomplies depuis cette époque jusqu’à cette époque : de quelle attention tour à tour filiale et fraternelle toujours et toujours confraternelle ! […] C’est un petit air de musique qui fait bien dans les entr’actes de la logique, mais qui ne doit jamais empiéter sur elle, sous peine de la faire trébucher dans le vaudeville, genre national. […] Elle y a rejoint les Incas : deux livres du même genre, avec les différences de siècle… M. […] Évidemment, Shakespeare et Racine eurent là, dans ce genre de Christianisme-là, leur première conjonction, dont les qualités pittoresques et linguistiques de Victor Hugo firent un tel profit admirable.
Les méthodes d’art, les genres de littérature, qui avaient été suffisants pour le public de l’ancien régime, leur paraissaient singulièrement décrépits, ternes et surannés. […] Il a tenté enfin, dans son œuvre, une synthèse de tous les genres, l’églogue et le drame, l’idylle et l’épopée. […] Avec cette splendeur sensorielle, avec ce puissant instinct de la vie qu’il avait acquis et si somptueusement développé pendant son enfance ardente, Zola comprit, tout de suite, ce qu’il y avait de conventionnel dans ce genre de littérature. […] Et devant une scène vécue, au spectacle d’une joie ou d’une misère quelconque, ils n’étaient pas autrement émotionnés qu’en regardant un tableau de genre, ou bien encore quelque étrange estampe du temps passé, toute fanée et fanée par les ans. […] Zola nous a confié quelque part qu’il fallait considérer ses romans dans le genre du Ventre de Paris comme d’énormes « natures mortes ».
Quand le sommeil est profond, un réflexe de ce genre ne peut être produit que par un stimulus intense ou offrant un intérêt particulier pour le dormeur. […] Si, dans tous les faits de ce genre, la besogne était réellement partagée entre deux personnalités distinctes, la communication entre les deux serait inconcevable ; on ne voit pas comment, parce que la personne inconsciente verrait l’objet qu’on a suggéré de ne pas voir, la personne consciente pourrait cesser de l’apercevoir : de ce que vous voyez un arbre que je regarde, il n’en résulte point que je cesse de le voir. […] Dans les états de ce genre, le lien des images particulières avec l’ensemble et avec le sentiment du moi, n’est plus le même qu’à l’état normal : il a lieu par d’autres voies de communication et d’autres intermédiaires ; quoique subsistant toujours, il est affaibli au point d’être pratiquement comme s’il n’était pas. […] Les cas de ce genre où le sujet que l’on prétend dédoublé connaît à la fois ses deux états, ne sont point encore, selon nous, des cas de dédoublement véritable. […] Un autre genre de dédoublement consiste, non plus dans la succession, mais dans la simultanéité de divers groupes opposés d’impressions, d’idées, d’impulsions.
Le siècle qui marche à sa fin ne pourrait-il pas, en retour, transmettre comme un héritage, au genre humain, quelques gages de concorde, et l’espérance des grands bienfaits que promet l’unité de la foi chrétienne ? […] Nous, qui le croyons d’une certitude absolue, comment donc serions-nous étonnés ou choqués de ces paroles de l’encyclique Humanum Genus : « La nature humaine ayant été viciée par le péché originel, et, à cause de cela, étant devenue beaucoup plus disposée au vice qu’à la vertu, l’honnêteté est impossible si l’on ne réprime pas les mouvements tumultueux de l’âme et qu’on ne place pas les appétits sous l’empire de la raison… Mais les naturalistes nient que le père du genre humain ait péché, et par conséquent que les forces du libre arbitre soient en aucune façon débilitées ou inclinées vers le mal. […] Je m’en tiens aux milliards que nous coûte ce genre de progrès. […] Que « l’exégèse ne puisse rien contre la révélation », et pourquoi, c’est ce que je me suis efforcé de montrer dans une note précédente, — voyez p. 20, 21, 22. — Les mêmes arguments ou les arguments du même genre peuvent servir à montrer que « la physique ne peut rien contre le miracle ». […] C’est une preuve de plus qu’une question de ce genre ne se décide pas en quelque sorte au pied levé.
Les exemples à citer de ce genre de fortune ne manqueraient pas dans le passé, et l’avenir, il faut l’espérer, en réserve quelques-uns encore. […] Mais surtout elle avait mieux encore qu’à répondre, quand Bonaparte pensait tout haut, comme il s’y échappait souvent : elle savait écouter, elle savait comprendre et suivre ; il était très-sensible à ce genre d’intelligence et en savait un gré infini, particulièrement à une femme. […] Mme de Rémusat, un peu distraite par les grands événements qu’elle avait considérés de si près, se trouva tout d’un coup, avec son genre d’esprit méditatif, en présence de ces questions survenantes et dans la position la plus propre à en être bien informée, autant que vivement excitée.
La déchéance pour cause d’utilité nationale et d’utilité du genre humain était évidemment dans ses principes. […] L’histoire est la conscience du genre humain. […] « Cinquante-trois ans se sont écoulés depuis ce jour ; ce problème agite encore la conscience du genre humain et partage l’histoire elle-même en deux partis : crime ou stoïcisme, selon le point de vue où l’on se place pour le considérer, cet acte est un parricide aux yeux des uns ; il est aux yeux des autres un acte politique qui écrivit avec le sang d’un roi les droits du peuple, qui devait rendre la royauté et la France à jamais irréconciliables, et qui, ne laissant à la France compromise d’autre alternative que de subir la vengeance des despotes ou de les vaincre, condamnait la nation à la victoire par l’énormité de l’outrage et par l’impossibilité du pardon.
Les rois, les aristocrates, les tyrans, quels qu’ils soient, sont des esclaves révoltés contre le souverain de la terre, qui est le genre humain, et contre le législateur de l’univers, qui est la nature. » VI « Cette déclaration était plutôt un recueil de maximes qu’un code de gouvernement ; elle révélait cependant la pensée du mouvement qui s’accomplissait. […] 6º Les rois, les aristocrates, les tyrans, quels qu’ils soient, sont des esclaves révoltés contre le souverain de la terre, qui est le genre humain. […] L’humanité ne serait qu’un massacre en permanence pour racheter le genre humain.
C’était un siècle de recherche en tout genre. […] Pendant la maladie de sa fille, il n’est aucun genre de services que sa tendresse inquiète n’ait voulu lui prodiguer ; il semblait qu’elle eût besoin de contempler sans cesse les objets qui lui restaient encore pour retrouver la force de vivre, et cependant un jour on est venu lui ôter son fils ; l’enfant, pendant deux fois vingt-quatre heures, a refusé de prendre aucune nourriture. […] répliquai-je, « il ne s’agit pas de ce que je veux, mais de ce que je pense. » J’ignore si cette réponse lui a été rapportée, mais je suis bien sûre du moins que, s’il l’a sue, il n’y a attaché aucun sens ; car il ne croit à la sincérité des opinions de personne, il considère la morale en tout genre comme une formule qui ne tire pas plus à conséquence que la fin d’une lettre ; et, de même qu’après avoir assuré quelqu’un qu’on est son très-humble serviteur, il ne s’ensuit pas qu’il puisse rien exiger de vous, ainsi Bonaparte croit que lorsque quelqu’un dit qu’il aime la liberté, qu’il croit en Dieu, qu’il préfère sa conscience à son intérêt, c’est un homme qui se conforme à l’usage, qui suit la manière reçue pour expliquer ses prétentions ambitieuses ou ses calculs égoïstes.
Si l’on ne regardait que l’apparence, on aurait là le spectacle unique d’un genre débutant par son chef-d’œuvre. […] Il arriva, à la longue, que la noblesse se détacha de cette poésie nationale, créée pour elle, qu’elle préféra d’autres poèmes, d’autres genres, d’autres amusements. […] L’élaboration de l’épopée s’était, faite en condensant dans la fixité d’un type héroïque diverses physionomies de personnages héroïques : dans la décomposition du genre, au contraire, chaque type se résout en plusieurs figures de fantaisie, graves ou ridicules, outrées de sublimité ou de bassesse, selon l’utilité particulière de chaque sujet.
Je lis dans une lettre de Marceline : « Valmore a rêvé de solliciter l’Odéon… Ce serait comme administrateur qu’il voudrait ce théâtre, et je t’avoue que j’aimerais mieux présentement pour lui cette carrière que celle d’acteur, car son genre est perdu en province. » Cela signifie qu’il paraissait « vieux jeu », — en province ! […] malgré leurs vertus sublimes, car il y en a de sublimes dans ce peuple. » Et à Paris, en 1849 : « Tous les genres d’ouvriers sont bien à plaindre aussi ! […] Ici, on oublie tout, on se plaint par genre, mais sans amertume ; on dort, on mange, on n’entend point de sonnette.
Il s’en faut que les vers de ce genre soient les plus nombreux chez M. de Régnier, et, je l’ai déjà dit, la musique ne paraît pas le préoccuper assez hautement. […] Mais des exemples de ce genre sont rares et l’on trouve aussi des strophes semblables aux suivantes, où le mètre nouveau s’essaie à peine à vivre de lui-même et bientôt, issu de l’alexandrin, vient s’y résoudre. […] Mais les correspondances de rapports lumineux (ce qu’on appelle « valeurs » en peinture) à harmonie (rapport des tons sonores) et de timbre à coloris, ne pourraient être démontrées sans une dissertation longue et subtile que je n’oserais tenter aujourd’hui ; d’ailleurs, je m’en aperçois, les dissertations de ce genre font écrire de bien mauvaise prose.
Quand Pratinas le dorien eût inventé la pièce à satyres, la comédie faisant son apparition en face de la tragédie, le rire à côté du deuil, les deux genres prêts à s’accoupler peut-être, cela fit scandale. […] Agathon demanda à Apollon si le nouveau genre n’était pas impie, et si la comédie existait de droit aussi bien que la tragédie. […] Nul danger de ce genre à présent.
Il l’a étudié et décrit comme il eût étudié et décrit le système organique de quelque monstrueux cétacé, dans une histoire générale des poissons… Il l’a étudié et décrit, sur ses propres témoignages à lui-même, dans un livre construit avec des milliers de citations et où presque chaque phrase en est une, ce qui fait la plus puissante des nomenclatures, et il a montré, dans le principe de sa vie et dans toutes les manifestations de son action, ce genre de monstre qui a constitué le jacobin dans la bête humaine, à un certain moment de l’histoire de France et de l’humanité, Ce livre incompatible, plus haut que les partis, et qui n’a été écrit pour être agréable à personne, mais pour la vérité, est un peu lourd, on doit le reconnaître, et pour le lire il faut quelque chose de la volonté ferme qu’il a fallu pour l’écrire ; mais cette lourdeur tient à sa force même. […] Je ne crois pas qu’on ait jamais appliqué de main historique un plus rude soufflet sur la joue de ce grand dadais de Suffrage universel, qui se croit fait pour gouverner le genre humain. […] Seulement, il est très difficile à la Critique de donner une idée complète d’un genre d’histoire qui n’a pas d’analogue dans la littérature historique… Le livre de M.
Il n’y a personne assurément dans la littérature actuelle qui ait le genre de plume (arrachée d’où ? […] Eh bien, quel genre de bonheur le Jack de Daudet peut-il nous donner ? […] Il aurait pu très bien nous donner un autre genre de roman, — un roman, par exemple, de sentiment ou de passion, car Balzac, qui se lève et qu’on aperçoit à tous les horizons des mœurs modernes, n’a pas embrassé et ne pouvait pas embrasser toute l’âme humaine comme il a embrassé toute une société.
Durant son voyage, les membres du Conseil des finances lui détachèrent de Paris mille crocs-en-jambe et mille obstacles : il ne se rebuta de rien, prit à partie les officiers qu’il inspectait, de gré ou de force se fit représenter les comptes de l’année courante et des trois précédentes, examina de près toutes les prétendues dettes et les arrérages, les titres et obligations de tous genres, tondit à son tour sur le vif au profit du roi, et fit tant qu’il rassembla bien cinq cent mille écus : De toutes lesquelles sommes ainsi par vous recouvertes vous fîtes dresser quatre petits bordereaux pour vos quatre généralités, où étaient spécifiées par recettes et natures de deniers toutes les sommes par vous voiturées, et iceux signés par les huit receveurs généraux des deux années dernières comme leur ayant été mis ès mains par les receveurs particuliers ; lesquels bordereaux vous portâtes toujours sur vous, et vous vinrent bien à propos… Vous aviez un équipage de soixante et dix charrettes chargées, pour ce que vous aviez été contraint de prendre quantité de monnaie ; à la suite desquelles étaient les huit receveurs généraux, accompagnés d’un prévôt et de trente archers pour l’escorte. C’est à la tête de ce convoi financier d’un nouveau genre que Rosny fit son entrée à Rouen où le roi était alors.
Duclos répond par un éclat de rire, et se refuse d’abord à croire à la duperie de tant de gens plus ou moins considérables qu’on a nommés : Il me répondit, continue Duclos, que j’étais jeune et ne connaissais encore ni les hommes ni Paris ; que dans cette ville où la lumière de la philosophie paraît se répandre de toutes parts, il n’y a point de genre de folie qui ne conserve son foyer, qui éclate plus ou moins loin, suivant la mode et les circonstances. […] Quant au conte même, je ne sais si l’on en pouvait faire un bon sur un pareil thème : quoi qu’il en soit, il y manque ce je ne sais quoi qui fait le charme du genre, soit la bonhomie d’un Perrault, soit la légèreté d’un Hamilton, soit, à plus forte raison, la poésie d’un Arioste.
Ce jeune homme, et très jeune homme au temps où il servait avec Vauvenargues, avait le trait caractéristique de sa famille : « Je lui trouve dans l’humeur quelque chose des Riquetti, qui n’est point conciliant. » Vauvenargues, qui jugeait ainsi le petit chevalier, essayait de lui insinuer un peu de douceur, de politesse de ton et de mœurs, de l’assouplir. « Quant au genre de persuasion que vous soufflez au chevalier, lui disait Mirabeau, vous ne réussirez pas, s’il est du même sang que nous ; votre système est d’arriver aux bonnes fins par la souplesse ; le mien est d’arriver au bien, droit devant moi, ou par la violence ; de fondre sur le mal décidé, de l’épouvanter, et enfin de m’éloigner de ce qui n’a la force d’être ni l’un ni l’autre. » Ce système à outrance et que Vauvenargues a décrit dans un de ses caractères intitulé Masis (évidemment d’après Mirabeau), est le contraire de sa science à lui, de sa tactique dans le maniement des esprits, qui va à les gagner par où ils y prêtent, et à en tirer le parti le meilleur : Où Masis a vu de mauvaises qualités, jamais il ne veut en reconnaître d’estimables ; ce mélange de faiblesse et de force, de grandeur et de petitesse, si naturel aux hommes, ne l’arrête pas ; il ne sait rien concilier, et l’humanité, cette belle vertu, qui pardonne tout parce qu’elle voit tout en grand, n’est pas la sienne… Je veux une humeur plus commode et plus traitable, un homme humain, qui ne prétendant point à être meilleur que les autres hommes, s’étonne et s’afflige de les trouver plus fous encore ou plus faibles que lui ; qui connaît leur malice, mais qui la souffre ; qui sait encore aimer un ami ingrat ou une maîtresse infidèle ; à qui, enfin, il en coûte moins de supporter les vices que de craindre ou de haïr ses semblables, et de troubler le repos du monde par d’injustes et inutiles sévérités. […] Vauvenargues caressait un peu trop la chimère d’un ambitieux à souhait, et même d’un vicieux aimable, à grands talents et à grand caractère ; il ne s’en tenait pas en ce genre à César, au Régent, ni à Alcibiade, il se faisait même un Clodius ou un Catilina de fantaisie.
Il assure la gloire de mon mari ; il le récompense de douze ans de travaux et d’ennuis ; il le paye de tous ses services ; nous pouvions l’acheter encore à plus haut prix, et nous ne l’aurions pas cru trop payer par le bonheur immense, et d’un genre nouveau, dont il fait jouir. […] Au fond, je ne suis pas aimable ; aussi n’étais-je pas fait pour vivre dans le monde : des circonstances que je n’ai pas cherchées m’ont arraché de mon cabinet, où j’avais vécu longtemps, connu d’un petit nombre d’amis, infiniment heureux parce que j’avais la passion du travail, et que des succès assez flatteurs, dans mon genre, m’en promettaient de plus grands encore.
Cet état de langueur a bien des charmes, et ce mélange de verdure et de débris, de fleurs qui s’ouvrent sur des fleurs tombées, d’oiseaux qui chantent et de petits torrents qui coulent, cet air d’orage et cet air de mai font quelque chose de chiffonné, de triste, de riant, que j’aime… » Ne reconnaissez-vous pas le paysagiste d’instinct, qui se joue et qui s’essaye, sans maître, et auquel il faudrait bien peu de chose, — seulement un cadre, plus grand, — pour devenir, un maître en son genre, et lutter peut-être avec notre grand paysagiste du Berry ? […] Je n’ai voulu que mettre en goût ceux que ce genre de lectures intimes est de nature à intéresser.
Pour comprendre un tableau et se bien représenter le genre de talent qui l’a conçu et exécuté, on n’est pas un peintre ; pour comprendre l’idée et l’exécution d’une action de guerre, on n’est pas un général : on reste un critique ; l’essentiel est de l’être avec le plus d’ouverture autour de soi et le plus d’étendue qu’on le peut. […] Dans toute sa carrière active antérieure, il a montré l’instinct et le sentiment de la grande guerre, de brillantes et solides parties, des talents de plus d’un genre qui le classent comme capitaine à une belle place entre ceux qui viennent après les plus grands.
Ici, dans ‘le tableau tracé par Pompéa, nous avons le genre d’ivresse et de fureur cher aux années qui suivirent 1830. […] On commence à le savoir assez bien à partir du XVIIIe siècle, qui ne s’est pas fait faute de révélations de tout genre ; mais on voudrait pourtant que des plumes légères aient plus souvent pris la peine de nous le dire et de fixer, à des moments et pour des sociétés distinctes, ce qui ne se ressemblait pas si uniformément qu’on le suppose.
On ne juge pas incidemment un tel homme : c’est un des plus compliqués et des plus complets en son genre, le plus complet peut-être et le plus carré par la base qu’il y ait eu. […] Taine dans la personne et dans le talent de Pope ; car nul n’apprécie mieux que lui Addison, le premier type de l’urbanité anglaise, en tant qu’il y a urbanité : il juge excellemment Addison et son genre moyen, discret, moral, bienséant, ce Quod decet que le premier il enseigna à ses compatriotes ; il rend toute justice aux divers personnages si bien esquissés dans son Spectateur, et qui sont si anglais toujours de physionomie.
La civilisation est et sera longtemps encore une œuvre coûteuse en sacrifices de tout genre. […] Le roi est pour moi d’une attention de mère… » C’est d’elle, c’est de cet enfant son premier-né, que quelques années après, Marie-Antoinette, dont on a déjà vu la justesse de coup d’œil en ce genre d’observations familières, écrivait (25 décembre 1784) : « Ma fille qui a six ans fait beaucoup de progrès ; elle a le caractère un peu difficile et d’une fierté excessive ; elle sent trop qu’elle a du sang de Marie-Thérèse et de Louis le Grand dans les veines ; il faut qu’elle s’en souvienne pour être digne de son sang, mais la douceur est une qualité aussi nécessaire et aussi puissante que la dignité, et une nature orgueilleuse éloigne les affections… » On sent dans ce peu de lignes le trait de nature et la ligne primitive qui fera de la plus vertueuse et de la plus respectable des princesses une personne moins aimable qu’on n’aurait voulu.
Mirabeau a été mis d’abord en rapport avec le comte de Mercy, qui m’a dit en avoir été complètement satisfait, et a même ajouté que depuis longtemps Mirabeau, dégoûté de la marche des affaires, se sentait en disposition de s’entendre avec la Cour et s’attendait à des ouvertures de ce genre ; qu’on pouvait voir d’ailleurs, par ses travaux dans l’Assemblée, qu’au fond il avait toujours été l’homme des principes monarchiques. […] On aurait plus d’une explication de ce genre à demander… Mais nous ne sommes en ce moment qu’un simple lecteur ; les historiens à venir seront, j’en avertis, plus curieux et plus exigeants.
Les affaires se tiennent par des liaisons qui les mettent dans une dépendance nécessaire les unes des autres, et ce n’est que par la combinaison de toutes les parties qu’on doit se décider sur ce qu’il est le plus avantageux de faire pour chacune d’elles en particulier. » Le maréchal de Noailles est âgé de soixante-quatre ans à cette date ; il représente une longue expérience acquise, il est un des rares demeurants du dernier règne ; il peut dire au roi avec autorité sur presque chaque sujet : « Le feu roi, votre auguste bisaïeul, pensait… le feu roi, votre auguste bisaïeul, disait… » Il s’offre pour ce genre de conseil avec un dévouement passionné, qui n’est pas sans dignité jusque dans son expansion : « Jusqu’à ce qu’il plaise à Votre Majesté de me faire connaître ses intentions et sa volonté, me bornant uniquement à ce qui regarde la frontière dont elle m’a donné le commandement, je parlerai avec franchise et liberté sur l’objet qui est confié à mes soins, et je me tairai sur tout le reste, toujours prêt, cependant, à vous exposer, Sire, lorsque vous le voudrez, etc., etc. Mais si vous voulez, Sire, qu’on rompe le silence, c’est à vous de l’ordonner. » Louis XV accepte de bonne grâce cette ouverture et lui permet de libres avis ; il avait du goût pour ce genre de correspondance particulière, j’allais dire cachotière, en dehors de ses ministres en titre ; ce n’était pas précisément un insouciant que Louis XV, c’était même un curieux ; il aimait à tout savoir, le pour et le contre sur les choses et sur les gens, sauf à en très peu profiter et à n’en rien faire.
Chéruel explique et défend avec autant de soin que d’intelligence, Saint-Simon eut envers lui le même genre de torts qu’avec Villars. […] Chéruel est dans le vrai de la critique lorsqu’il oppose aux récits de Saint-Simon, vagues et confus dès qu’il s’agit de batailles, les relations d’un général d’artillerie, M. de Saint-Hilaire, un des bons historiens militaires de son temps, et, en ce genre, avec Monglat et Feuquières, l’un des estimables précurseurs de l’illustre Jomini.
Fournier part de là pour faire le procès à Valincour et pour dire : « Il faut se souvenir que l’académicien qui va parler était d’un genre d’esprit assez semblable à celui de Boileau, son ami, et, par conséquent, très-différent de celui de La Bruyère ; haut guindé sur le savoir-vivre, volontiers pédant, grand liseur des auteurs anciens, se plaisant à le faire voir… ; grand citateur, ainsi que sa lettre va du reste nous le prouver… » Raisonner ainsi, c’est tordre beaucoup trop un témoignage curieux et qu’il suffit de prendre pour ce qu’il est. […] Bossuet l’a tout d’abord pris par la main et patronné ; Despréaux l’a accepté, sauf une légère réserve ; Racine l’a tout à fait accueilli : et en même temps, il précède Montesquieu ; il l’annonce et le présage pour ses Lettres persanes, il reste son maître en ce genre.
Le mélange de sensualité, en partie voluptueuse, en partie gourmande, de décence pourtant (le genre admis) et de malice anticléricale, rappelle sans abus le meilleur sel des fabliaux. Si Jasmin avait vécu au temps des troubadours, s’il avait écrit en cette littérature perfectionnée dont il vient, après Goudouli, Dastros et Daubace, et, à ce qu’il paraît, plus qu’aucun d’eux, embellir encore aujourd’hui les débris, il aurait cultivé la romance sans doute, et quelques heureux essais de lui en font foi ; mais il aurait, j’imagine, préféré le sirvente, et, en présence des tendres chevaliers, des nobles dames, des Raymond de Toulouse et des comtesses de Die, il aurait introduit quelque récit railleur d’un genre plus particulier aux trouvères du Nord, quelque novelle peu mystique et assez contraire au vieux poëme de la vie de sainte Fides d’Agen.
remy trouve sous sa plume, et qu’à notre tour nous nous permettons de souligner : « C’est en notant de pareils traits, dit-il, et beaucoup d’autres du même genre, qu’une lecture nouvelle et attentive des Poésies d’André Chénier indiquera d’elle-même que nous avons été porté à combattre ce sentiment, qui a fait placer par certaines personnes les productions de ce poëte parmi les grands monuments de l’antiquité littéraire. » Quel style, et au moment où l’on se fait juge de la grâce elle-même ! […] Ce nom de Philétas revient plus d’une fois dans Properce comme symbole du genre : Talia Calliope ; lymphisque a fonte petitis Ora Philetea nostra rigavit aqua.
A l’époque dont nous parlons, loin d’être un obstacle à suivre le mouvement littéraire, religieux ou politique, ce genre de vie était le plus propre à l’observer ; il suffisait de regarder quelquefois du coin de l’œil et sans bouger de sa chaise, et puis l’on pouvait, le reste du temps, vaquer à ses goûts et à ses amis. […] Mais à côté de ce genre d’écrire, toujours un peu uniforme et académique, il en est un autre, bien autrement libre, capricieux et mobile, sans méthode traditionnelle, et tout conforme à la diversité des talents et des génies.
Tacite (1re partie) I L’histoire est de tous les genres de littérature celui qui supporte le plus la médiocrité de l’écrivain, d’abord parce que l’intérêt y est dans le fait plus encore que dans le style : le fait ou le récit se suffit, pour ainsi dire, à lui-même. […] Dans ce genre d’histoire parfait, l’historien n’est plus seulement un annaliste : il est citoyen, il est moraliste, il est politique, il est poète, il est peintre, il est législateur, il est apologiste, il est satiriste, il est homme d’État, il est juge, il est instituteur des nations, il est Tacite.
Cette publication morcelée, tombant en plein carrefour au lendemain d’une révolution, et dans des conditions si différentes de celles où elle s’était de longue main préparée avec mystère, eut lieu bientôt en concurrence d’une autre publication du même genre, Les Confidences de M. de Lamartine, dans lesquelles les qualités, les défauts même avaient la séduction d’une plus jeune, plus fraîche, et toujours facile et coulante manière. […] Il ne serait pas difficile, si l’on avait l’espace, de justifier ces remarques générales par un grand nombre d’exemples ; et tout à côté, pour rester dans le vrai, on citerait de ces paroles qui semblent couler d’une lèvre d’or, et qui rappellent l’antique beauté avec le sentiment moderne, c’est-à-dire le genre de beauté propre à M. de Chateaubriand, celle où il est véritablement créateur.
Ses torts en ce genre se renouvelèrent quelques années après. […] Elle y rencontra, dans la société de la marquise de Boufflers, un homme de trente ans, fin, agréable, spirituel, bien que d’un esprit assez sec et aride, connu seulement alors par une Épître à Chloé, assez jolie pièce dans le genre sensuel ; c’était M. de Saint-Lambert.
Pasquier écrit en français ses doctes et utiles Recherches de la France ; il publie en français ses Lettres, premier recueil de ce genre qui ait paru dans notre langue, et qui sont tout un miroir des événements, des mœurs et des opinions de son temps comme de la vie de l’auteur lui-même. […] Les premiers livres, pourtant, sont d’un intérêt moindre ; il s’amuse visiblement à imiter parmi nous Pline le Jeune ou Politien, qui ont laissé des recueils de ce genre ; il se propose des sujets, des thèmes, auxquels il se joue.
« Qui ne me voudra savoir gré, dit-il, de l’ordre, de la douce et muette tranquillité qui a accompagné ma conduite, au moins ne peut-il me priver de la part qui m’en appartient par le titre de ma bonne fortune. » Et il est inépuisable à peindre en expressions vives et légères ce genre de services effectifs et insensibles qu’il croit avoir rendus, bien supérieurs à des actes plus bruyants et plus glorieux : « Ces actions-là ont bien plus de grâce qui échappent de la main de l’ouvrier nonchalamment et sans bruit, et que quelque honnête homme choisit après, et relève de l’ombre pour les pousser en lumière à cause d’elles-mêmes. » Ainsi la fortune servit à souhait Montaigne, et, même dans sa gestion publique, en des conjonctures si difficiles, il n’eut point à démentir sa maxime et sa devise, ni à trop sortir du train de vie qu’il s’était tracé : « Pour moi, je loue une vie glissante, sombre et muette. » Il arriva au terme de sa magistrature, à peu près satisfait de lui-même, ayant fait ce qu’il s’était promis, et en ayant beaucoup plus fait qu’il n’en avait promis aux autres. […] Et, loin de s’abattre et de maudire le sort de l’avoir fait naître en un âge si orageux, il s’en félicite tout à coup : « Sachons gré au sort de nous avoir fait vivre en un siècle non mol, languissant ni oisif. » Puisque la curiosité des sages va chercher dans le passé les confusions des États pour y étudier les secrets de l’histoire et, comme nous dirions, la physiologie du corps social à nu : « Ainsi fait ma curiosité, nous déclare-t-il, que je m’agrée aucunement de voir de mes yeux ce notable spectacle de notre mort publique, ses symptômes et sa forme ; et, puisque je ne la puis retarder, je suis content d’être destiné à y assister et m’en instruire. » Je ne me permettrai pas de proposer à beaucoup de personnes une consolation de ce genre ; la plupart des hommes n’ont pas de ces curiosités héroïques et acharnées, telles qu’en eurent Empédocle et Pline l’Ancien, ces deux curieux intrépides qui allaient droit aux volcans et aux bouleversements de la nature pour les examiner de plus près, au risque de s’y abîmer et d’y périr.
Elle comprit quel genre de concessions commandait le génie de la nation espagnole, et quelles réformes aussi il permettait. […] Le maréchal de Berwick, qui se tient au-dessus de toutes ces tracasseries odieuses, rend plus de justice à Orry, et tout porte le lecteur impartial à penser que Mme des Ursins était encore plus nette sur ce chapitre, et qu’elle se sentait, comme elle le dit, très dégagée dans sa taille : « Je suis gueuse, il est vrai, écrivait-elle à la maréchale de Noailles en entrant en Espagne, mais je suis encore plus fière. » Racontant plus tard à Mme de Maintenon les indignités de ce genre dont on les chargeait toutes deux, elle en parle avec un ton de haute ironie et de souverain mépris qui semble exclure toute feinte.
Chlewaski qui lui avait demandé ce que c’était que le livre des Voyages d’Anténor, Courier répond que c’est une sotte imitation d’Anacharsis, c’est-à-dire d’un ouvrage médiocrement écrit et médiocrement savant, soit dit entre nous : Je crois, ajoute-t-il, que tous les livres de ce genre, moitié histoire et moitié roman, où les mœurs modernes se trouvent mêlées avec les anciennes, font tort aux unes et aux autres, donnent de tout des idées fausses, et choquent également le goût et l’érudition. […] Ce que rêve Courier à cette date, ce n’est pas de noyer tout le genre humain, quoique détestable, mais de faire une arche de quelques personnes d’élite et d’y vivre entre soi.
Qu’est-ce que le genre humain depuis l’origine des siècles ? […] Le genre humain va enfin ouvrir le livre tout grand.
Émile Augier, dont le genre d’idées s’éloignait beaucoup des miennes. […] Mais, dans les salons officiels, pas plus que sur le boulevard ou dans les couloirs de théâtre, il n’oubliait son métier, et, lorsqu’il rencontrait quelque imbécile ou quelque intrigant, il lui serrait la main avec une effusion d’un genre particulier, qui fascinait le monsieur, tandis que ses paupières d’observateur dardaient deux vrilles ironiques qui, avec la dextérité d’un outil d’oculiste, allaient piquer l’âme du monsieur puis, après un échange de banalités, Augier le congédiait avec un bon sourire, qui signifiait : « Toi, je te connais, maintenant, mon bonhomme !
On pourrait citer bon nombre d’aphorismes de ce genre, mais je ne prétends pas épuiser le sujet et je m’en tiendrai là. […] Noter que ce respect ne va pas jusqu’à engendrer des actions dans le genre de celles de Régulus ou de Porcon de la Babinais, sauf peut-être dans le conte de Bérenger-Féraud (Les deux amis brouillés par leur maîtresse) qui rappelle dans sa dernière partie l’histoire de Damon et Pythias.
Dans des poésies du genre de celles de Brizeux, précisément, la couleur locale devrait avoir un profond, un bistré, un ton d’or noir, qui eût rappelé l’intérieur enfumé de ces fermes et de ces cabanes, qu’il n’aurait jamais dû quitter, et à la porte desquelles il aurait pu un jour trouver la gloire que Burns y trouva, l’heureux homme ! […] C’est par l’idylle et l’idylle élégiaque qu’il commença sa renommée, et malgré des efforts soutenus, comme on n’en aurait guère attendu de sa gracieuse faiblesse, et qui prouvent que l’entêtement n’est pas la force, même chez les Bretons, c’est par ce seul genre de poésie qu’il se soutiendra dans la mémoire des hommes.
Eh bien, c’est un ensemble encore plus large et plus étreint que celui de Callot, qu’a voulu réaliser, dans un autre genre d’Art et d’expression, un jeune homme qui n’a pas été un bohémien comme Callot, mais tout au plus un bohème comme on l’est quelquefois, quand on a vingt ans, à Paris, au xixe siècle, et ce jeune homme s’est cru de force à mettre dans un livre de sentiment et d’observation, et de chanter ou de faire chanter en des poésies personnelles ou impersonnelles, toutes les misères de son temps, ces misères invincibles à la philanthropie, et qui, sous le costume et les vices de chaque siècle, forment la Misère éternelle ! […] Richepin est d’un autre genre.
Jouffroy classe tous les genres de plaisir désintéressé, les distinguant selon qu’ils sont produits par « l’association des idées, la nouveauté, l’habitude, l’expression, l’idéal, l’invisible72 », par la présence de l’unité et de la variété, par la vue d’un rapport d’ordre et de convenance, par la sympathie ; il montre les règles, les dépendances, les variations, les ressemblances, les différences de ces plaisirs, avec une abondance, un détail, une netteté, un soin que je n’ai vus dans aucun livre. […] Jouffroy n’a mieux montré son genre de talent, l’invention circonspecte et féconde, la floraison innombrable d’idées ramifiées et entre-croisées qui s’épanouissent en tremblant, prêtes à se replier et à se fermer au moindre orage.