Raffaëlli poursuit en exhortant à l’étude passionnée et universelle de l’homme dans toute l’étendue de la société et dans toute la série de ses conditions, de ses manières d’être, de ses mœurs et de ses types.
L’institution d’un système répressif n’est pas un fait moins universel que l’existence d’une criminalité, ni moins indispensable à la santé collective.
Mais pour cela ils doivent se mêler au monde, l’inspirer du caractère polémique des idées modernes, s’associer à notre trouble, et ne pas juger de la maladie universelle comme le poète ancien contemplant la tempête du rivage. […] Scholl avait été institué légataire universel. […] En vérité, je vous le dis, le ponsardisme est éternel, l’école du Bon Sens remonte aux premiers âges du monde, — mais son règne ne fut jamais mieux établi, plus universel et plus florissant que de nos jours. […] Nier cela, n’est-ce pas dénier du même coup aux chefs-d’œuvre du génie moderne, qui réfléchissent dans leur sublimité un peu chaotique la maladie universelle de notre temps, tout lien de parenté avec la révolution ? […] S’il s’inspire de préférence des idées modernes et des questions de l’avenir, c’est parce qu’il sait qu’elles concentrent l’attention universelle, et qu’il est sûr, en les donnant pour piédestal à sa personnalité, qu’elle fixera tous les yeux.
Boyce1, un résumé de l’histoire universelle à l’usage des commençants et des personnes pressées. […] Ces connaissances varient suivant que l’on se spécialise dans telle ou telle section de l’histoire universelle. […] Il y a pourtant un motif de vanité universel, c’est le désir de paraître tenir un rang élevé et jouer un rôle important. […] La confiance universelle mènerait à l’erreur aussi sûrement que la défiance universelle mène à l’impuissance. […] Dans l’océan de l’histoire universelle quels faits choisira-t-il pour les recueillir ?
Le but de l’écrivain est-il de se poser en perpétuel candidat devant le suffrage universel des siècles ? […] Car l’universelle compréhension a, neuf fois sur dix, pour corollaire, l’universelle aptitude. […] Renan, du suffrage universel ? […] Ceux mêmes qui se croient et qui s’en veulent détachés participent malgré eux à l’universelle anxiété. […] C’est, comme on voit, une réapparition de l’antique hypothèse d’Héraclite sur l’écoulement universel.
Il acheva sa vie dans une noble attitude, en grand homme désabusé : la fière douceur d’un universel renoncement consolait un peu son lourd ennui ; il lui restait une réelle amie, Mme Récamier, qui réunissait autour de lui, pour lui, dans son appartement de l’Abbaye au Bois, les gens les plus distingués ; il recevait de ce monde choisi par les soins d’une adroite femme le culte discret, lointain, fervent, qui convient aux grandeurs désolées. […] Sur les difficultés de la chronologie universelle il élève la certitude de la chronologie hébraïque avec une aimable aisance qui fait sourire. […] Il a indiqué des modèles, Dante, Milton, surtout la Bible, qui par lui a été classée définitivement comme un des « classiques » de la littérature universelle, qu’on n’a plus le droit d’ignorer.
Nous vivons à une époque et sous une forme de gouvernement où la réputation dans les lettres, comme la réputation au barreau chez les Romains, est une sorte de candidature universelle pour tous les emplois de l’État. […] C’est tantôt le tour de l’imagination, tantôt celui de la sensibilité, de faire prédominer l’individu sur l’homme, le particulier sur l’universel. […] Jusqu’au moyen âge elle est la langue de la science et du génie ; elle règne, elle est universelle ; on fait gloire à Dante du courage qu’il a eu au xiiie siècle, d’oser créer la langue italienne.
Avant ce siècle, ainsi qu’il résulte des livres tant savants qu’écrits en langue vulgaire, l’idée de l’humanité est à peine touchée ; et, dans cette universelle préoccupation du présent, elle ne paraît guère qu’un souvenir involontaire qui se glisse parmi les pensées données aux choses contemporaines. […] Ce que dit Montaigne des causes qui déterminent sa volonté, de ces incertitudes où il faut si peu de chose pour le décider à jeter, comme il dit, sa plume au vent, peint naïvement les misères de cette liberté de l’intelligence qui résiste à un principe de morale universelle, et qui abdique devant une pointe ! […] Ce que Charron fit pour la morale universelle humaine, François de Sales le fit pour la morale chrétienne.
En 1848, en même temps que Wagner écrivait le Mythe des Nibelungs « esquisse d’un drame », il publiait une brochure Les Nibelungs « l’Histoire Universelle dans la Légende ». […] « D’abord, ce fut l’énorme et malheureux essai de l’Anneau du Nibelung ; — énorme, car n’est-ce point sa commune fortune, que l’artiste souhaite employer à une œuvre universelle la loi nouvellement trouvée ? […] De l’Association Wagnérienne Universelle la Revue Wagnérienne a entretenu ses lecteurs principalement dans un article du numéro de juillet 1885.
Mais s’il se trouve, au contraire, qu’elle est liée à cette vieille structure sociale que nous avons qualifiée ailleurs de segmentaire39 et qui, après avoir été l’ossature essentielle des sociétés, va de plus en plus en s’effaçant, on devra conclure qu’elle constitue présentement un état morbide, quelque universelle qu’elle soit. […] Mais une uniformité aussi universelle et aussi absolue est radicalement impossible ; car le milieu physique immédiat dans lequel chacun de nous est placé, les antécédents héréditaires, les influences sociales dont nous dépendons varient d’un individu à l’autre et, par suite, diversifient les consciences. […] Spencer, c’est notre centralisation administrative, c’est l’extension des pouvoirs gouvernementaux qui est le vice radical de nos sociétés, et cela quoique l’une et l’autre progressent de la manière la plus régulière et la plus universelle à mesure qu’on avance dans l’histoire.
et si nos conjectures sont plausibles, si elles ont pour elles l’analogie, si elles s’appuient sur des idées universelles, si surtout elles sont consolantes et propres à nous rendre meilleurs, que leur manque-t-il ? […] Langue universelle, esprit de prosélytisme, il y voit les deux instruments et comme les deux bras toujours en action pour remuer le monde. […] Dans la seconde, il veut pousser son œuvre individuelle, qu’il croit universelle, son pur paradoxe absolu ; il veut faire rétrograder ou dévier son temps, il le violente ; ce ne sont plus que des éclats. […] Pourtant, il nous l’avoue, à voir les éloges universels et assourdissants décernés à Bacon par tout le xviiie siècle encyclopédique, il entra en véhémente suspicion à son égard, et depuis ce moment le procès du chancelier commença. […] Diodati (Bibliothèque universelle de Genève, janvier 1837).
Dans cette attente universelle, il n’y avait plus d’amis ni d’ennemis, il n’y avait que des impatients. […] Doutez-vous qu’il n’y eût eu comme une réconciliation universelle de toutes les intelligences dans l’enthousiasme ? […] C’est un effarement universel. […] On le voit, le style est funèbre, c’est le râle de l’agonie universelle. […] Il poursuit dans la société un double travail de philosophie et d’harmonie universelle.
Publié dans le Moniteur universel, vendredi 29 janvier 1858.
Pour être l’Homme universel, il falloit qu’il travaillât pour tous les états.
J’ai mon vieillard du Galése ; je l’ai eu du moins, car il m’a précédé au rendez-vous universel.
A l’époque même où il acceptait le suffrage universel, M. […] Elle le serait certes, si la démocratie était le fait « universel et nécessaire » que vous proclamez en le déplorant. « On ne remonte pas un fleuve », répétez-vous. […] Elle consiste à affirmer que cet effort vers l’universelle égalisation du bien-être a son fondement mystique dans une révélation de la conscience. […] Le suffrage universel peut bien être considéré officiellement comme la source unique du pouvoir. […] Cette saute de milieux est l’universel fait démocratique qui, depuis cent ans, pris et repris sous vingt formes diverses, circule dans toutes les littératures.
. — D’autant plus que, depuis les écrits de Rousseau et des économistes, un souffle d’humanité chaque jour plus fort, plus pénétrant, plus universel, est venu attendrir les cœurs. […] Loin de défendre ses paysans, c’est à peine s’il peut se défendre lui-même, maintenir ses immunités, faire réduire sa capitation et ses vingtièmes, obtenir pour ses domestiques l’exemption de la milice, préserver sa personne, sa demeure, ses gens, sa chasse et sa pêche de l’usurpation universelle qui met aux mains de « Monseigneur l’intendant » et de MM. les subdélégués tous les biens et tous les droits D’autant plus que bien souvent il est pauvre. […] Vingt autres redevances, jadis d’utilité publique, ne servent plus qu’à nourrir un particulier inutile Le paysan, tel alors que nous le voyons aujourd’hui, âpre au gain, décidé et habitué à tout souffrir et tout faire pour épargner ou gagner un écu, finit par jeter en dessous des regards de colère sur la tourelle qui garde les archives, le terrier, les détestables parchemins, en vertu desquels un homme d’une autre espèce, avantagé au détriment de tous, créancier universel, et payé pour ne rien faire, tond sur toutes les terres et sur tous les produits. […] Depuis cent cinquante ans, une sorte d’attraction toute-puissante retire les grands de la province, les pousse vers la capitale, et le mouvement est irrésistible, car il est l’effet des deux forces les plus grandes et les plus universelles qui puissent agir sur les hommes, l’une qui est la situation sociale, l’autre qui est le caractère national.
Le poète érotique a dit : Je vois le bien, je l’aime, et le mal me séduit ; et l’Apôtre si élégamment traduit par Racine a dit : Je ne fais pas le bien, que j’aime, Et je fais le mal, que je hais. » IV Le christianisme lui-même est évidemment sorti de cette universelle tradition du monde, car son premier nom fut Rédemption. […] Les bienfaits de la papauté en matière de mœurs, de civilisation et de propagation universelle du christianisme, sont l’objet du second volume. […] Dans le naufrage universel, tu ne peux aborder que sur une feuille de papier : c’est ton arche, prends-y garde. […] Les femmes n’ont fait aucun chef-d’œuvre dans aucun genre ; elles n’ont fait ni l’Iliade, ni l’Énéide, ni la Jérusalem délivrée, ni Phèdre, ni Athalie, ni Rodogune, ni le Misanthrope, ni Tartufe, ni le Joueur, ni le Panthéon, ni l’église de Saint-Pierre, ni la Vénus de Médicis, ni l’Apollon du Belvédère, ni le Persée, ni le livre des Principes, ni le Discours sur l’Histoire universelle, ni Télémaque.
Le suffrage universel, après cinquante ans d’existence, n’est pas organisé. L’instruction universelle, qui en est le complément ou plutôt la condition indispensable, ne date que d’une vingtaine d’années et, limitée à l’enfance, elle n’a pas eu le temps de relever le niveau moyen des intelligences. […] L’histoire de nos révolutions démontre en lui la persistance du rêve de justice et de bonheur universels qui inspira soit la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, soit la fête de la Fédération. […] S’il était besoin de le démontrer, je renverrais à ce cri de colère où éclate la rancune de Lamartine vieillissant75 : « Tout était organisé contre la résurrection du sentiment moral et poétique ; c’était une ligue universelle des études mathématiques contre la pensée et la poésie.
Elle atteint à son plus haut degré dans l’inspiration musicale, où la volonté individuelle est réduite au silence, tandis que s’éveille en nous la Volonté universelle, expression de la suprême unité qui est au fond des choses. […] Au terme, seulement, de sa complète évolution, nous pouvons apercevoir en quelle manière sa nature l’a poussé à la pleine contemplation intérieure de lui-même, à cette claire voyance du Rêve Universel le plus profond. […] — à toi, Non-sage, — je le nomme en l’oreille, — pour que, insoucieuse, éternellement, tu dormes. — La Fin des Dieux — d’angoisse ne me tourmente pas, — depuis que mon Désir la veut… — Ce que, dans l’âpre douleur de la discorde, — désespérant, jadis, j’ai décidé, — joyeux et jouissant, — aujourd’hui, librement, je l’ordonne : — en un furieux dégoût, j’ai voué — l’univers à l’envieux Nibelung ; — au très gai Waelsung — je retourne, maintenant, mon héritage. — Lui, élu par moi, — mais par moi non connu, — très hardi garçon, — dénué de mon conseil, — il a pris l’anneau du Nibelung : — exempt d’envie, — radieux d’amour, — il ne subit pas, le Noble, — la malédiction d’Albérich ; — car étrangère lui reste la crainte. — Celle que tu m’as enfantée, — Brünnhilde, — sera éveillée par lui, pour lui, le gracieux Héros : — veillante, elle accomplira, — ta Sachante enfant, — l’acte de l’Universelle Libération… — Donc, dors, à présent, toi, — ferme ton œil ; — rêvante, vois ma Fin ! […] Munich. — L’Assemblée générale de l’Association Wagnérienne Universelle (10 et 11 avril), a décidé l’établissement d’une Fondation-Wagnérienne (Richard Wagner-Stiftung), spécialement destinée à perpétuer les fêtes de Bayreuth, selon la pensée du Maître.
Arrivant à des esprits préparés, cette doctrine fut, bientôt, l’universelle croyance ; elle habitua chacun à voir, seulement, dans les âmes, la pure Pensée, indépendante de toute influence sensible, et, dans les corps, la pure Ligne, abstraite. […] Il avait compris que l’œuvre d’art doit être complète et vraie, c’est à dire le drame, mais un drame d’art complet, non de musique seule, et un drame d’action vraie, non de virtuosité conventionnelle ; il avait compris, encore, que cette œuvre d’art, complète et vraie, n’est point une frivole distraction, qu’elle est la création suprême de l’esprit, et que cette création, faite, d’abord, par l’auteur, et devant être, ensuite, refaite, entièrement, par les auditeurs, peut être connue par eux, seulement dans l’oubli des soucis temporels et dans la paix, non troublée, de la contemplation intérieure, aux jours, très rares, de la sérénité ; enfin, il avait compris que l’art, demeurant complet et vrai, doit, aussi, donner à l’homme une révélation religieuse de la Réalité transcendante, — être un culte, offert à l’intelligence du Peuple, — mais de ce Peuple idéal, qui est la Communion universelle des Voyants. […] Mais dans quelle sphère la pouvait-on emprunter, cette Mélodie de la Nature, qui devait porter un caractère noble, universel, éternel ? […] Schopenhauer retient du bouddhisme (comme du brahmanisme) la négation ascétique du vouloir-vivre, la compassion universelle et l’idée que seule l’intuition permet de saisir l’essence des choses.
Mignet évoque et introduit le souvenir de Jouffroy qui se trouve ainsi singulièrement agrandi et présenté comme un des oracles modernes, comme un puissant démonstrateur des vérités invisibles et comme le théoricien religieux de l’ordre universel. […] Bossuet, dans le Discours sur l’histoire universelle, après avoir énuméré les principales écoles philosophiques de la Grèce, celles de Platon, d’Aristote, de Zénon, d’Épicure, ajoute en passant brusquement aux Romains : Les Romains avaient dans le même temps une autre espèce de philosophie, qui ne consistait point en disputes ni en discours, mais dans la frugalité, dans la pauvreté, dans les travaux de la vie rustique et dans ceux de la guerre, où ils faisaient leur gloire de celle de leur patrie et du nom romain ; ce qui les rendit enfin maîtres de l’Italie et de Carthage.
Il s’élève de toutes parts une sorte de biographie universelle en marbre et en bronze, et qui parle aux yeux. […] Ainsi donc, il dut beaucoup dès le principe à sa famille et à sa race du bon pays d’Artois, comme il l’appelait ; même lorsqu’il affligeait ses proches par ses écarts et qu’il les étonnait par ses aventures, il continuait de leur être fidèle par bien des traits et de leur appartenir d’une manière reconnaissable : et aujourd’hui, après un siècle presque écoulé, lorsque la renommée a fait le choix dans ses œuvres, lorsque l’oubli a pris ce qu’il a dû prendre et que, seule, la partie immortelle et vraiment humaine survit, — aujourd’hui, en leur apportant plus que jamais ce renom de grâce, de facilité, de naturel, de pathétique naïf, qui est son lot et qui le distingue, il trouve encore à leur emprunter de cette estime solide, de cette autorité bien acquise et de cette considération publique universelle qui s’ajoute si bien à la gloire.
Par cette lettre d’avances et de bienvenue qui allait prendre le nouvel arrivé au port, le premier il semblait convier Arago à cette renommée scientifique universelle dont lui-même il n’a pas cessé d’être la personnification la plus illustre et par moments le maître des cérémonies un peu empressé, dont ils parurent quelquefois ensemble les deux consuls perpétuels, et qui a bien ses douceurs, mais aussi ses écueils. […] Aujourd’hui que l’auteur n’est plus, rien n’empêche de dire quelle fut l’impression universelle, ou plutôt il suffit de l’indiquer et de la rappeler à tous les témoins qui l’éprouvèrent si péniblement.
Il paraît que Bailly n’était point du tout un aveugle et qu’il s’acquitta de son entreprise de manière à perfectionner sur un point la science newtonienne, à faire rentrer sous la loi universelle de l’attraction une province restée jusque-là assez rebelle. […] Dans le volume où sont renfermés plusieurs morceaux de ce genre, je ne trouve de vraiment digne de lui que la notice sur l’abbé de La Caille, juste tribut du disciple envers un maître, et l’Éloge de Leibniz, couronné par l’Académie de Berlin en 1768 : il y explique avec étendue et facilité ce génie universel et souverainement conciliateur de Leibniz, le moins ressemblant de tous (dans ces hauteurs) à celui de Pascal, lequel au contraire se plaît à opposer en tout point les deux rivages, à les tailler à pic, et à creuser l’abîme qui les sépare.