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2500. (1772) Discours sur le progrès des lettres en France pp. 2-190

Dans les uns, la licence la plus cynique sembloit conduire les crayons obscènes & grossiers du libertinage : dans les autres, non moins dangereuse, mais plus délicate & plus réservée, affectant même une certaine retenue, elle ne laissoit tomber qu’à moitié le voile sur la nudité. […] « Mirame, Tragédie du Cardinal de Richelieu, tomba à la première représentation.

2501. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre IV. Des Livres nécessaires pour l’étude de l’Histoire. » pp. 87-211

Il nous montre le monde sortant des mains de Dieu par un effet de sa Toute-puissance ; l’homme né pour être juste & heureux, frappé de malédiction ; son Libérateur promis & annoncé dans tous les siécles aux Patriarches & aux Prophêtes ; sa venue dans ce monde au tems marqué ; sa Religion prêchée & reçue dans tout l’univers ; les Empires qui s’élévent & qui tombent successivement. […] Son dessein étant de faire entrer dans son histoire d’Italie celle de 1242. ans, ce fonds, déjà si considérable, semble s’accroître encore à mesure que l’on avance, à cause d’une multitude d’Etats qui depuis la chûte de l’Empire Romain s’élévent & tombent successivement dans cette partie de l’Europe.

2502. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre IV : Sélection naturelle »

Cependant le pistil de chaque fleur de Chou est entouré, non seulement de ses six étamines, mais de toutes les étamines des autres fleurs de la même plante ; et le pollen de chaque anthère tombe aisément sur son propre stigmate sans l’intervention des insectes, puisque j’ai trouvé à l’expérience qu’un sujet, soigneusement défendu contre leurs atteintes, produisait un nombre complet de siliques. […] Dès la première phase du développement de l’arbre, plusieurs des rameaux qui auraient pu devenir plus tard des branches principales se sont desséchés et sont tombés ; et ces branches perdues, de grandeurs diverses, peuvent représenter ces ordres entiers, ces familles, ces genres qui n’ont aujourd’hui aucun représentant vivant, et qui ne nous sont connus qu’à l’état fossile.

2503. (1920) Action, n° 2, mars 1920

Je serais friand de savoir si, par la tentation du titre, la Défense de Tartufe est déjà tombée entre les mains de quelque dévot, quelle mine il a fait. […] Ce dernier (tombé à la guerre) a publié toutes ses œuvres aux éditions du Sturm.

2504. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Chapitre II. Vérification de la loi par l’examen de la littérature française » pp. 34-154

La poésie continue à déchoir fatalement après lui, elle tombe aux mains des grands rhétoriqueurs ; ils en font une science. […] La féodalité, en tant que système contraire à la forte royauté, est finie dès le xvie  siècle ; elle dure encore comme noblesse, avec les convulsions de la Fronde, et tombe enfin avec ses privilèges, à la Révolution, devant le Tiers-État ; dès lors elle n’est plus qu’un préjugé. — L’Église, en tant que théocratie, est également finie dès le xvie  siècle ; la critique historique de la Renaissance l’a ruinée irrémédiablement ; elle subsiste comme religion, et même comme religion d’État, et, malgré toutes les crises, elle s’accommode plus ou moins aux temps nouveaux ; mais à elle aussi le xviiie  siècle porte un coup dont les conséquences se manifestent lentement aujourd’hui.

2505. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE KRÜDNER » pp. 382-410

France qui avez voulu exiler de vos conseils le Tout-Puissant, et avez vu des bras de chair, quoique appuyés sur des empires, tomber d’épouvante et redevenir impuissants !

2506. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « M. Jouffroy »

Or, ce rideau de terrain n’étant plus là pour borner la vue, lorsque l’étonnement et le tumulte de la victoire furent calmés, quand la poussière tomba peu à peu et que le soleil qu’on avait d’abord devant soi eut cessé de remplir les regards, qu’aperçut-on enfin ?

2507. (1860) Cours familier de littérature. X « LXe entretien. Suite de la littérature diplomatique » pp. 401-463

XI « Mais qu’arrivera-t-il aussitôt après cette première ébullition de l’esprit militaire tombée ?

2508. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre V. Le roman romantique »

Il a voulu qu’on mit sur sa tombe : Henri Beyle, Milanais.

2509. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série «  M. Taine.  »

L’histoire de la philosophie antique est menée comme un drame ; et quelle plus juste et plus expressive image que celle-ci (après la chanson des Epicuriens) : … Soudain, quand la joyeuse et misérable troupe Ne se soutenait plus pour se passer la coupe, Une perle y tomba, plus rouge que le vin… Ils levèrent les yeux : cette sanglante larme D’un flanc ouvert coulait, et, par un tendre charme, Allait rouvrir le cœur au sentiment divin.

2510. (1920) Enquête : Pourquoi aucun des grands poètes de langue française n’est-il du Midi ? (Les Marges)

À remarquer que l’effort de Mistral et ses fidèles enfanta non seulement de nobles poètes en oc, mais à la suite, de beaux poètes francisants : pour ne citer que ces trois, tombés au champ d’honneur, le Dauphinois Jean-Marc Bernard, le Gascon Émile Despax, le Provençal Lionel des Rieux (souvenons-nous aussi d’Emmanuel Signoret).

2511. (1841) Matinées littéraires pp. 3-32

Il tombe au milieu de la risée publique : aussi n’est-ce jamais un laurier qui l’attend.

2512. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre sixième. »

S’il se passe ordinairement de la compagnie des livres quand il écrit, de peur, dit-il, qu’ils n’interrompent sa forme, et aussi parce que les bons auteurs le découragent, « il se peut plus malaysement desfaire de Plutarque », « Il est si universel et si plein, ajoute-t-il qu’à toutes occasions et quelque subject extravagant que vous ayez prins, il s’ingere à vostre besogne, et vous tend une main libérale et inespuisable de richesses et d’embellissements134. » On s’imagine en effet Montaigne, aux jours où il était à court d’idées, ou mal en train d’écrire, se mettant à feuilleter Plutarque, sans ordre et sans dessein, et, s’il tombait sur une de ces pensées profondes ou seulement ingénieuses, qui abondent en cet auteur et qui éveillent l’esprit, s’y attachant et se mettant à penser à la suite de Plutarque.

2513. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 février 1886. »

Pour cela, il est indispensable que Bayreuth reste ce qu’il est et qu’on ne tombe pas dans l’erreur de vouloir imiter dans les théâtres soumis à la Mode, ce qui ne peut être réalisé, en vérité, que dans l’unique théâtre créé par le Maître.

2514. (1881) La psychologie anglaise contemporaine «  M. Georges Lewes — Chapitre II : La Psychologie »

Habituellement nous n’y prenons pas garde, parce que notre attention tombe sur ces sensations particulières, plus ou moins intenses, de plaisir et de douleur, qui prédominent sur les objets de ce panorama sensitif. » « La quantité de lumière qui nous vient des étoiles peut être petite, mais elle existe.

2515. (1913) La Fontaine « VI. Ses petits poèmes  son théâtre. »

La Fontaine ne se pique pas d’une logique absolue, il ne se pique pas de ne tomber jamais dans la contradiction.

2516. (1898) Introduction aux études historiques pp. 17-281

Des théories ont été en effet bâties sur des passages viciés par des erreurs de transcription, qui sont tombées à plat, en bloc, lorsque le texte original de ces passages a été découvert ou restitué. […] On l’a amplement démontré depuis cinquante ans ; mais les collectionneurs d’inscriptions n’en sont tombés d’accord qu’après deux siècles de tentatives en sens contraire. […] Mais on ne s’y résignera pas : on raffinera, comme on raffine déjà sur les textes les mieux établis, et ceux qui raffineront tomberont fatalement dans l’hypercritique. « Le propre des études historiques et de leurs auxiliaires, les sciences philologiques, dit E. […] En formant des groupes de plus en plus généraux, on laisse, à chaque degré nouveau de généralité, tomber les caractères différents pour ne retenir que les caractères communs. […] Grote a créé le premier modèle de l’histoire » ainsi définie. — En même temps certains cadres, auparavant en vogue, sont tombés en désuétude : ainsi les « Histoires universelles » à narration continue, si goûtées, pour des motifs différents, au moyen âge et au xviiie  siècle ; Schlosser et Weber en Allemagne, Cantù en Italie, en ont donné, au xixe  siècle, les derniers spécimens.

2517. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Mémoires du général La Fayette (1838.) »

Que des hommes de la Montagne, les héros plus ou moins sanglants de cette formidable époque, soient demeurés fixes jusqu’au bout dans leur conviction et soient morts la plupart immuables, on le conçoit : la foudre, on peut le dire sans métaphore, les avait frappés : une sorte de coup fatal les avait saisis et comme immobilisés dans l’attitude héroïque ou sauvage qu’avait prise leur âme en cette crise extrême ; ils n’en pouvaient sortir sans que leur caractère moral à l’instant tombât en ruine et en poussière. […] Mais La Fayette (et voilà ce qui importe), en allant au-delà, n’était plus le même ; il sortait de l’esprit de sa ligne, de sa fidélité à ses serments, de sa religion publique ; il tombait dans la classe des hommes à 18 brumaire.

2518. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « M. DE LA ROCHEFOUCAULD » pp. 288-321

Cette première partie des Mémoires était essentielle, ce me semble, pour éclairer les Maximes, et faire bien mesurer toute la hauteur d’où l’ambitieux chevaleresque était tombé pour creuser ensuite en moraliste ; les Maximes furent la revanche du roman.

2519. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre I. Littérature héroïque et chevaleresque — Chapitre I. Les chansons de geste »

Il fait tomber les murs des villes, et les passions dans les cœurs : il arrête le soleil dans le ciel, l’épée dans la main du guerrier.

2520. (1895) Histoire de la littérature française « Seconde partie. Du moyen âge à la Renaissance — Livre I. Décomposition du Moyen âge — Chapitre I. Le quatorzième siècle (1328-1420) »

Le xive et le xve siècle forment entre le moyen âge et la Renaissance une longue époque de transition, pendant laquelle tout l’édifice intellectuel et social du moyen âge tombe lentement, tristement en ruines, mais pendant laquelle aussi pointent de ci, de là, les germes épars encore et chétifs de ce renouvellement universel qui sera la Renaissance.

2521. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « De l’influence récente des littératures du nord »

» Et, un peu après, Raskolnikof tombe aux pieds de Sonia et lui dit : « Ce n’est pas devant toi que je m’incline : je me prosterne devant toute la souffrance de l’humanité. » L’autre épisode souverainement caractéristique, c’est, dans la Guerre et la Paix, la rencontre de Pierre Bézouchof et du paysan Platon Karatief, tous deux prisonniers des Français. « Bézouchof, dit M. de Vogüé, est un raffiné, Karatief une âme obscure, à peine pensante.

2522. (1912) Enquête sur le théâtre et le livre (Les Marges)

Au théâtre, tout est en trompe-l’œil et en fausse esthétique ; c’est un métier à ficelles, à gros effets, où tout ce qui est finesse d’esprit, subtilité de verbe, délicatesse de pensée, ne peut franchir la rampe ; une pensée de Chamfort tomberait dans le vide, un vers de Baudelaire serait sans effet.

2523. (1894) Propos de littérature « Chapitre IV » pp. 69-110

« Vous ma fierté tout enorgueillie, Vous seul but, seule voie et seule fin, Vous de qui seul je me rêvais cueillie, Vous mon poème et ma soif et ma faim, — Quel soir est tombé, quelle heure est vieillie ? 

2524. (1830) Cours de philosophie positive : première et deuxième leçons « Deuxième leçon »

Je n’ai pas besoin de faire observer que, depuis le discrédit général dans lequel sont tombés les travaux de cette nature par suite du peu de solidité des premiers projets, ces classifications ne sont conçues le plus souvent que par des esprits presque entièrement étrangers à la connaissance des objets à classer.

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