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1407. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Don Quichotte. »

Il fallait un coin d’enchantement et d’illumination chez le traducteur, une sorte d’émulation dans la fantaisie. […] Mais enfin le mauvais sort, au moins pour quelque temps, allait être conjuré, et la première partie de Don Quichotte, menée à bien et terminée au milieu de ces traverses et de ces empêchements de mille sortes, paraissait au jour en 16055.

1408. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand »

On aurait pu croire vraiment, à l’entendre parler de la sorte, que son apprentissage de Sorbonne avait été aussi le début le plus naturel et le mieux approprié à sa future carrière. […] Maurice Talleyrand allant à Londres par nos ordres… Ainsi j’étais sorti de France parce que j’y étais autorisé, que j’avais reçu même de la confiance du gouvernement des ordres positifs pour ce départ. » Cependant, quarante ans après, dans son dernier séjour de Londres, et dans toute sa gloire d’ambassadeur, il se plaisait à raconter comment il aurait obtenu et presque escamoté ce passeport de Danton par une sorte de stratagème et en souriant d’une plaisanterie que ce personnage redouté venait de faire sur le compte d’un autre pétitionnaire.

1409. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « GLANES, PÖESIES PAR MADEMOISELLE LOUISE BERTIN. » pp. 307-327

une sorte d’injure faite à M. […] Les objections qu’on peut faire à l’auteur, à chaque pas, sont de toutes sortes et des plus considérables ; mais il est instruit, il est ingénieux, il fait penser.

1410. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre V. La Fontaine »

C’est un artiste en plaisirs, qui excelle à s’en fabriquer de toutes sortes et de toutes qualités, avec tous ses sens et tout son esprit. […] Il a pu y semer des choses exquises : il n’y en a nulle part d’aucune sorte que les Fables ne nous présentent dans une intensité ou une perfection supérieures.

1411. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre II. Le mouvement romantique »

Ces phénomènes sont de deux sortes : des sentiments d’amour et d’espérance, de haine et de désespérance, d’enthousiasme et de mélancolie ; ou bien des sensations. […] Ces règles étaient de trois sortes : les définitions des genres nettement séparés entre eux et sans communication ; les lois intérieures de chaque genre, qui faisaient prévaloir l’unité du type sur la diversité des tempéraments ; les préceptes du goût, qui limitaient l’artiste dans le choix des objets d’imitation et des procédés d’expression.

1412. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Gaston Paris et la poésie française au moyen âge »

Il est vrai qu’il y en a de plusieurs sortes, et ce n’est peut-être pas de la même que je vais parler maintenant. […] Il le fait tranquillement, n’esquivant rien, n’exagérant rien, avec un désintéressement, une impartialité, une indépendance de jugement telle, que cette sorte de sacrifice ou plutôt (car il n’avait point à la sacrifier) d’oubli provisoire de la piété filiale en face de la science qui prime tout, m’a rappelé, je ne sais comment, la hauteur d’âme des vieux Romains mettant tout naturellement l’intérêt de la patrie au-dessus des affections de famille… Puis, tout à coup, après ce long, tranquille et consciencieux exposé qui n’eût point été différent s’il se fût agi d’un étranger, la voix du professeur s’altère et laisse tomber ces mots : … Moi qui vous parle, moi qui seul sais le respect et la reconnaissance que je lui dois, j’ai dû m’abstenir de les exprimer comme je les sens, autant pour être fidèle à cette modération qu’il aimait à garder en toutes choses, autant pour ne rien rire ici qui ne dût être dit par tout autre à ma place, que pour ne pas m’exposer à être envahi par une émotion trop poignante qui ne m’aurait pas laissé la liberté et la force de rendre à cette mémoire si chère et encore si présente l’hommage public auquel elle a droit.

1413. (1894) Propos de littérature « Chapitre III » pp. 50-68

La couleur, à moins qu’effacée, annonce une sorte de matérielle présence dont ne s’accommode point le mystère de la légende et de la mélancolie : les teintes plates et amorties comme en réalisèrent les Florentins lui conviennent davantage, et M. de Régnier sait en disposer les degrés par des relations lumineuses d’une parfaite justesse. […] Verhaeren, — par une sorte de paroxysme qui semble conduire le geste au-delà de notre vision et le rend définitif en même temps que surnaturel ; l’autre par des associations judicieuses de pigments colorés, où le geste s’enveloppe en l’harmonie des clartés.

1414. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre X. La commedia dell’arte en France pendant la jeunesse de Molière » pp. 160-190

Il paraît qu’il avait accoutumé ces animaux à faire avec lui une sorte de concert. […] Il lui accorda jusqu’à la fin de ses jours une faveur spéciale, et dans les infortunes conjugales qui marquèrent la vieillesse du bouffon, le roi intervint par toutes sortes de lettres de cachet et prêta complaisamment au mari offensé les secours de sa souveraine puissance.

1415. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre VII. L’antinomie pédagogique » pp. 135-157

L’autre est un système d’idées, de sentiments, d’habitudes, qui expriment en nous, non pas notre personnalité, mais le groupe ou les groupes différents dont nous faisons partie ; telles sont les croyances religieuses, les croyances et les pratiques morales, les traditions nationales ou professionnelles, les opinions collectives de toute sorte. […] On arrive ainsi à une sorte d’ascétisme intellectuel, à ce mandarinisme béat que Nietzsche symbolise dans le parfait philologue.

1416. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Le symbolisme ésotérique » pp. 91-110

Sa plainte s’enfle à mesure, devient révolte chez Vigny, désespoir chez Musset, colère chez Baudelaire et aboutira, avec Léon Bloy, à une sorte de frénésie imprécatoire, j’allais écrire à une véritable attaque de delirium tremens. […] S’ils gardent à Marie-Antoinette, sanctifiée par ses malheurs, une sorte de vénération sacrée, s’ils se lamentent sur le sort du roi-martyr, ne peut-on pas douter de leur sincérité quand on lit sous la plume de Villiers de l’Isle-Adam : « Les rois même défunts ont une manière parfois bien dédaigneuse de châtier les farceurs qui osent s’octroyer l’hypocrite jouissance de les plaindre » ?

1417. (1890) L’avenir de la science « XII »

Et, quand on pense que des millions de millions d’êtres sont nés et sont morts de la sorte sans qu’il en reste de souvenir, on éprouve le même effroi qu’en présence du néant ou de l’infini. […] L’œuvre intellectuelle cesse de la sorte d’être un monument pour devenir un fait, un levier d’opinion.

1418. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre XI. Quelques philosophes »

L’homme, pour Nietzsche, est une sorte de sursinge : « Qu’est-ce que le singe pour l’homme ? […] Mais seul quelque rythme plotinien expliquera comment elle se continue ensuite vers une sorte de perfection contraire.

1419. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Pensées de Pascal. Édition nouvelle avec notes et commentaires, par M. E. Havet. » pp. 523-539

Poursuivant l’homme au-dedans comme il l’a fait au-dehors, Pascal s’attache à démontrer dans l’esprit même deux autres abîmes, d’une part une élévation vers Dieu, vers le beau moral, un mouvement de retour vers une illustre origine, et d’autre part un abaissement vers le mal et une sorte d’attraction criminelle du côté du vice. […] En le prenant de la sorte, on résistera suffisamment à sa logique quelque peu étroite, opiniâtre et absolue ; on s’ouvrira cependant à cette flamme, à cet essor, à tout ce qu’il y a de tendre et de généreux en lui ; on s’associera sans peine à cet idéal de perfection morale qu’il personnifie si ardemment en Jésus-Christ, et l’on sentira qu’on s’est élevé et purifié dans les heures qu’on aura passées en tête-à-tête avec cet athlète, ce martyr et ce héros du monde moral invisible : Pascal pour nous est tout cela.

1420. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre deuxième. L’émotion, dans son rapport à l’appétit et au mouvement — Chapitre troisième. L’appétition »

L’idée est, dans la conscience, comme une sorte de vide aspirant à se remplir et qui n’y parvient pas ; ou plutôt l’idée tend, par le mouvement, à devenir sensation, à acquérir ainsi cette intensité suprême qui est attachée à l’actualité. […] Le désir suppose une sorte de consentement plus ou moins complet à l’idée, un accord de l’idée avec l’ensemble de nos tendances, par conséquent une certaine activité antérieure qui, au lieu d’être un simple effet de l’idée, tend au contraire elle-même à la produire ou à la maintenir, et à la réaliser au dehors par des mouvements.

1421. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Seconde Partie. De l’Éloquence. — Éloquence de la chaire. » pp. 205-232

Mais aujourd’hui qu’on voit la débauche s’allier avec une sorte de décence, aujourd’hui que le vice est devenu ingénieux, il a fallu, selon une réflexion judicieuse, le devenir avec lui, pour le combattre  ; employer les secours de l’éloquence humaine, pour le rendre plus odieux ; convaincre enfin l’esprit & aller au cœur, par tous ces grands mouvemens qui ébranlent l’ame & la tournent au bien & à la vertu. […] Leurs sermons, remplis de pensées fausses, extravagantes, de pointes & d’illusions puériles, de comparaisons basses & burlesques, de toutes sortes de bouffonneries & de peintures qui blessent la pudeur ; le tout, rendu dans un jargon barbare, moitié François, moitié Latin, sont au-dessous de nos farces & de nos parades.

1422. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 16, des pantomimes ou des acteurs qui joüoient sans parler » pp. 265-295

Section 16, des pantomimes ou des acteurs qui joüoient sans parler Les anciens non contens d’avoir réduit la musique hypocritique ou l’art du geste en méthode, l’avoient tellement perfectionné, qu’il se trouva des comédiens qui oserent entreprendre de joüer toutes sortes de pieces de théatre sans ouvrir la bouche. […] Le nom de pantomime, qui signifie imitateur de tout, étoit donné à cette espece de comédiens, apparemment parce qu’ils imitoient et parce qu’ils expliquoient toutes sortes de sujets avec leur geste.

1423. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre premier. Considérations préliminaires » pp. 17-40

Les lecteurs superficiels verront en lui, à cause de cela, une sorte de contradiction. […] N’oublions pas surtout qu’il y a chez la plupart des hommes, ainsi que nous l’avons déjà remarqué, deux sortes d’opinions bien distinctes, bien spontanées, également vraies et intimes, et au-delà de tout calcul ou de tout retour personnel.

1424. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Lawrence Sterne »

Sterne l’avait médité longtemps, entre les livres excentriques dont il se nourrissait comme nous avons vu de notre temps Edgar Poe se nourrir de ces sortes d’ouvrages. […] L’auteur dit, en effet, dans une sorte de préface, qu’il n’a mis le nom musulman de son livre « que parce qu’il n’aime pas les noms significatifs, lesquels limitent trop la langue et peuvent nous induire à superstition ».

1425. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXIV » pp. 294-298

Dans nos écoles, messieurs, nous croyons à la gloire littéraire du xixe  siècle, et nous en sommes fiers, nous admirons beaucoup et nous espérons beaucoup, mais nous faisons en sorte d’élever l’admiration par la critique et de féconder l’espérance par l’étude. » M.

1426. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXXI » pp. 323-327

Le comte de Saint-Priest, qui fut ambassadeur à Constantinople, puis ministre de Louis XVI en 89, puis ministre et confident de Louis XVIII pendant l’exil, prêtait par sa longue carrière à une sorte de résumé historique et à coup d’œil rétrospectif sur toute cette époque de la Révolution.

1427. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Appendice — Début d’un article sur l’histoire de César »

Début d’un article sur l’histoire de César Il y a deux sortes et comme deux races de Césars ; les Césars par nature et par génie, et les Césars par volonté.

1428. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamennais — Note »

Quel effet produisirent sur M. de La Mennais ces articles d’abord tout favorables, puis terminés par un temps d’arrêt et une sorte de holà ?

1429. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « LES FLEURS, APOLOGUE » pp. 534-537

Mes sœurs, tout cela dans l’immensité des prairies et des bois naissait, vivait, mourait, se renouvelait sans cesse, tout cela se touchait et s’enchaînait sans se le dire, et par une sorte d’harmonie qui se suffisait à elle-même.

1430. (1874) Premiers lundis. Tome I « Mémoires de madame de Genlis sur le dix-huitième siècle et la Révolution française, depuis 1756 jusqu’à nos jours — I »

Nous y voilà donc ; la singularité s’explique, les Mémoires de madame de Genlis sont et devaient être un acte public, comme tous ceux de sa vie une sorte de compte rendu au monument enfin plus que littéraire ; et qu’on cesse de s’étonner que, consacrant cette publication mémorable, le libraire Ladvocat ait fait frapper une médaille en bronze.

1431. (1874) Premiers lundis. Tome II « Poésie — I. La Thébaïde des grèves, Reflets de Bretagne, par Hyppolyte Morvonnais. »

Ces sortes d’impressions, à un certain moment, sont communes à toutes les âmes : le poète les a rendues pour son compte avec simplicité et mélodie.

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