. — Enfin, le naturaliste genevois Trembley, ayant rencontré Montesquieu en Angleterre, fut invité par lui à le visiter en France dans sa terre de La Brède.
Un homme capable par les forces de son génie d’être un grand poete, et qui pourroit tirer de son propre fond toutes les beautez necessaires pour soutenir une grande fiction, trouveroit mieux son compte à traiter un pareil sujet dans lequel il n’auroit point à éviter de se rencontrer avec personne, qu’il ne pourroit le trouver en maniant des sujets de la fable ou de l’histoire grecque et romaine.
Eugène Noël l’a rencontré à Rouen12, M. […] C’est là que nous rencontrons la troupe ambulante de Molière voyageant à cheval à travers les routes. […] On sait qu’à ces leçons, il rencontrait Bernier, Hesnaut, Cyrano-Bergerac. […] C’est là que se rencontrent les meilleures inspirations de Molière, les plus charmantes sans aucun doute et à la fois les plus hardies. […] Le malheureux grand homme Molière devait en rencontrer de plus atroces.
Il avait été précédé dans cette voie par un Français, Cournot ; il s’y rencontra avec l’Anglais Jevons, avec l’Allemand Gossen. […] Je ne parlerai point des passades banales qui égaient sa course à travers l’Europe ; j’imagine que tout général rencontrerait les pareilles dans ses souvenirs de sous-lieutenant. […] Une société sans forme où se rencontrent et se séparent sans cesse des éléments sans cohésion ! […] Que ne sont-elles assez courantes, assez banales, pour ne plus rencontrer qu’une approbation unanime ? […] Vous rencontrerez tout cela dans ces feuilles légères.
Si Juliette et Roméo ne se rencontraient pas une seule fois avant l’acte du tombeau, quel intérêt prendrions-nous à leurs amours ? […] Mais, dès que Palomides et Alladine se sont rencontrés, ils s’aiment silencieusement et désespérément. […] Je ne vois rien dans la pensée humaine qui n’ait rencontré son expression scénique. […] J’entrai dans le vestibule du Paradis ; j’y rencontrai mes bons amis d’autrefois. […] Et les ingrédients que j’énumérais tout à l’heure s’y rencontrent, en effet.
Notre lecteur continue à feuilleter le roman où il a rencontré cette prédiction, puis ceux de la série où ce livre rentre. […] Taine ne s’était pas rencontré vraiment face à face avec le christianisme. […] Il n’a rien rencontré de tout cela dans son expérience. […] Il se rencontra que l’année de début de M. […] Ces quatre écrivains si différents de doctrine et d’esthétique, d’origine et de milieu, ont rencontré, eux aussi, dans leur expérience, ce problème que j’ai rencontré dans la mienne.
Les exemples qu’on rencontrera dans ces leçons sont plus spécialement relatifs à cette dernière méthode d’investigation expérimentale. […] Cependant, en cherchant alors le prussiate de potasse dans le tissu de la glande, on ne l’y rencontra pas. […] C’est chez l’homme que je les ai toujours rencontrés en beaucoup plus grande proportion. […] D’après mes dissections, je pense que les deux conduits pancréatiques existent constamment, je les ai toujours rencontrés. […] Nous avons constamment rencontré la réaction du suc pancréatique manifestement alcaline, jamais neutre ni acide.
. — Il est si rare de rencontrer le véritable amour du cœur, que je hasarderais de dire que les anciens n’ont pas eu l’idée complète de cette affection.
En écoutant vos leçons sur la plus belle des langues et des littératures du monde primitif, j’ai rencontré la réalisation de ce qu’auparavant je n’avais fait que rêver : la science devenant la philosophie et les plus hauts résultats sortant de la plus scrupuleuse analyse des détails.
Les difficultés sans nombre que vous devez avoir rencontrées dans votre marche, & que vous avez heureusement surmontées, ajoutent un nouveau degré au mérite d'avoir rassemblé, presque sous un seul point de vue, tout ce que l'Histoire, la Politique & la Géographie présentoient d'intéressant & d'essentiel à la connoissance exacte de ce vaste Corps.
Sans la position incroyable de considération intellectuelle dont jouit l’auteur en Italie, et sans l’éminent talent du traducteur qu’il vient de rencontrer en France, il n’y aurait qu’à laisser mourir cette histoire, de sa propre faiblesse, dans l’obscurité.
Sur ce sujet comme sur tant d’autres, les Philosophes, ces Quinze-Vingts superbes, n’ont vu goutte, et les Rhétoriciens, moins heureux que les huîtres, qui ont parfois le hasard d’enfermer une perle dans leurs écailles, n’ont jamais, parmi les mots qu’ils enfilent ou brassent, rencontré celui-là qui eût dit heureusement l’idée qu’il s’agit pourtant d’exprimer.
. — Les costumes les plus variés se rencontrent dans cette vaste salle de restaurant où les délices de la bière et du tabac alternent avec ceux de la musique. […] à part quelques belles pages dont il serait injuste de nier la haute valeur, je n’ai rencontré que désillusion et qu’ennui ». […] L’héroïque loyauté de Tristan, chargé d’amener la princesse Iseult au vieux roi Marke, et qui, sentant gronder en son cœur une ardente passion, se tient loin d’elle, à l’arrière du navire, et se refuse à l’aborder quand elle l’envoie quérir ; — la colère et le dépit d’Iseult, confuse de l’invincible amour qui la pousse vers le chevalier qui a tué son premier fiancé, Morold ; irritée de ne rencontrer que muette indifférence en cet orgueilleux vainqueur et résolue à l’empoisonner pour venger Morold ; — à côté d’eux, le dévouement complet, absolu, représenté par l’écuyer Kurwenal et l’aimable Brangœne ; — les sages conseils de ceux-ci, tantôt ironiques, tantôt affectueux ; la réserve obstinée de Tristan, la passion croissante d’Iseult et sa soif de vengeance ; l’irrésistible élan qui les jette dans les bras l’un de l’autre après qu’ils ont bu le philtre amoureux, servi par Brangœne, au lieu du breuvage de mort qu’Iseult croyait verser à Tristan ; — leur enivrante extase et leur douloureux réveil lorsque le navire aborde et que les cris des matelots saluent le roi Marke attendant sa fiancée au rivage : — voilà pour les épisodes du premier acte, que l’auteur a traduits avec une vérité et une variété dont on ne peut avoir aucune idée, à moins de l’entendre. […] Édouard Schuré (1841-1929), quant à lui, correspondit avec Wagner et Cosima et rencontra le compositeur après avoir assisté à la création de Tristan.
On l’a rencontré ce matin, on le rencontrera ce soir, et Gavarni eut signé de son meilleur crayon cette figure d’un tour si moderne et si dégagé. […] Elle a rencontré sur son chemin le comte Henri de Puygeron, un petit jeune homme qui ne savait rien de l’amour. […] Et même je suppose qu’à ces antipodes de son ancien monde, elle eût rencontré, non pas l’honnête et larmoyant comédien que vous faites asseoir à sa table, mais quelque cabotin roué, dépravé, nomade, qui aurait roulé par hasard sa bosse postiche jusque sur les tréteaux de l’Armorique… Eh bien, j’aurais admis qu’en haine de son servage féodal et de ces mœurs antédiluviennes, et des vieux portraits à perruque, et des vertus en vertu-gadin, elle se fût amourachée de cet histrion.
Ces élans, à leur tour, unis déjà chez certains d’entre eux à l’inquiétude des forces morales signalées plus haut et à la poursuite documentaire des fastes historiques, se sont rencontrés principalement parmi les artistes les plus attachés à leur province, parmi des conteurs régionalistes qui, dans la connaissance exacte et chaleureuse de leur sol, ont puisé d’excellentes raisons pour aimer plus tendrement leur foyer natal, le sûr et sacré palladium des mœurs ancestrales. […] Aussi la notion du roman collectif n’a-t-elle rencontré, aucune réalisation plus grandiose et plus adéquate que cette tétralogie d’Une Époque. […] C’est un fait que les observateurs et les moralistes s’inquiètent désormais des bouleversements possibles, des théories qui les préparent et de l’opposition qu’ils rencontrent. Le roman devait utiliser cette préoccupation devenue générale : et, tout naturellement, nous avons rencontré dans les romans de M.
La réunion d’un certain art et du naturel au sein de l’imagination la plus vive n’aura lieu que chez Mme de Sévigné ; et cet art encore plus insensible et qui n’est plus que du goût, joint au naturel le plus parfait et le plus continu, ne se rencontrera qu’une fois dans tout son complet, chez Voltaire. […] Talon est un fort homme de bien, de grand jugement, et d’un esprit fort pénétrant, le plus beau sens commun qui ait jamais été dans le Palais, qui a le mieux pris une cause, et qui y a le plus heureusement rencontré, aux conclusions qu’il y a données. […] À mesure qu’on s’éloigne, le moment arrive où, par suite de l’encombrement historique croissant, la postérité est heureuse de rencontrer de ces représentants abrégés qui lui donnent jour sur toute une époque et qui lui font miroir pour tout ce qui a disparu.
Roederer écrivait trop souvent et avec trop de liberté pour ne pas rencontrer sans cesse sous sa plume Mme de Staël, et surtout sa famille, ses amis ; elle était plus difficile et plus exigeante pour eux que pour elle-même. […] Les paroles de Bonaparte, prises ainsi sur le vif, se rencontrent à tout instant dans les notes et papiers de Roederer, et leur donnent un incomparable intérêt. […] Bref, les services rendus furent tels qu’à la seconde ou troisième séance que tinrent les consuls provisoires au Luxembourg, Bonaparte fit appeler, par une lettre du secrétaire des consuls, Talleyrand, Volney et Roederer : M. de Talleyrand et moi, dit ce dernier, nous fûmes fort étonnés de nous y rencontrer avec M. de Volney, que nous ne savions pas avoir participé en rien aux opérations du 18 Brumaire.
L’ayant rencontré dans une maison tierce, il lui demanda la permission de les lui porter : « Non, non, lui répondit sir Charles, je ne reçois personne chez moi, et quand vous voudrez me voir, vous me trouverez tous les jours ici de deux à quatre heures ; mais, ajouta-t-il, si je ne puis vous recevoir, je vous serai utile d’une autre manière, en vous faisant connaître le terrain sur lequel vous vous trouvez. » Et sur ce, il passa en revue avec son interlocuteur tous les botanistes anglais, lui peignant le caractère de chacun avec une exactitude que celui-ci eut bientôt l’occasion de vérifier, lui indiquant les moyens d’être bien reçu de tous et de n’en choquer aucun. […] Du moment que la réflexion devenait nécessaire, qu’il fallait que la vrille, pour percer la veine du bois, appuyât un peu fort ; du moment qu’il rencontrait un nœud, une difficulté, ce n’était plus son fait ; il se détournait. […] « Il ne faut donc faire aucun scrupule de laisser plusieurs monosyllabes ensemble quand ils se rencontrent.
Elle avait rencontré, en effet, sur sa triste route bien des amis qui n’avaient été ni insensibles ni inactifs ; mais elle-même avec sa pudeur délicate ne se prêtait guère aux bienfaits ; elle n’allait volontiers au-devant des services que quand c’étaient des services à rendre, non à recevoir. […] « Il a rencontré dans l’escalier une jeune ombre qu’il a prise pour Kitty-Bell, — voilà tout. […] Voici, dans son dossier, deux fragments de lettres qui ne lui étaient pas adressées, et qui, par le sentiment unanime où elles se sont rencontrées au départ, et les conclusions que chaque auteur en a tirées, ne peuvent laisser le public indifférent. — La première est écrite à quelqu’un qui voyait tous les jours M.
Parmi les hommes qui se consacrent aux travaux de la pensée et dont les sciences morales et philosophiques sont le domaine, rien de plus difficile à rencontrer aujourd’hui qu’une volonté au sein d’une intelligence, une conviction, une foi. […] Il en rencontrait plus aisément peut-être, et de mieux préparés, hors de France, chez les autres nations catholiques, où les mêmes petites embûches n’existaient pas. […] Il y eut un temps de sa vie où il chérissait la rêverie et la fuite du monde, au point de sauter par-dessus un mur à la campagne pour ne pas rencontrer un domestique de la maison qui venait par le sentier ordinaire.
On a chance encore d’y rencontrer quelques hommes parmi lesquels il en est peut-être d’essentiels, et qui importent à l’ensemble de la littérature elle-même. […] Vinet, égarait la poésie loin de la veine heureuse, que son siècle et lui-même avaient rencontrée. » Il est impossible de plus enfermer en un l’adoucissement dans la critique, de plus précisément greffer l’éloge dans le blâme. […] J’a cru un instant rencontrer une critique à faire à propos de Saint-Évremond, dont le nom venait un peu tard dans la série, après Rollin ; mais à peine avais-je achevé de lire la phrase, que l’adresse de l’auteur l’avait déjà fait rentrer dans le tissu et ma critique était déjouée.
Aussi pressens-je que, quand même je pourrois rencontrer dans la suite quelque emploi à grand loisir, je ne deviendrais jamais profond. […] Je veux énumérer encore d’autres manques de talents, ou de passions, ou de dons supérieurs, qui ont fait de Bayle le plus accompli critique qui se soit rencontré dans son genre, rien n’étant venu à la traverse pour limiter ou troubler le rare développement de sa faculté principale, de sa passion unique. […] Si, par impossible, quelque bel esprit janséniste avait entretenu une correspondance littéraire, y rencontrerait-on jamais des lignes comme celles qui suivent ?
Ne prenons pas le change sur le cadre ou sur le ton : tant d’énumérations moralisées ou satiriques que nous rencontrons, ne sont qu’une forme originale de littérature réaliste, dont le caractère essentiel est de réveiller chez l’auditeur la sensation des réalités qui lui sont prochaines : et comme cette littérature s’adresse à des imaginations vierges, non blasées encore, ni réfractaires par un trop long usage à l’action suggestive des mots, les noms soûls des choses, sans descriptions, sans épithètes, sans tout le mécanisme compliqué du style intense, les noms tout secs sont puissants : le poète se contente d’appeler, pour ainsi dire, chaque objet, aussi le voilà présent, en sa concrète et naturelle image, aux esprits de ceux qui l’entendent. […] Parmi les plus anciens écrits scientifiques en langue vulgaire se rencontrent un lapidaire, un bestiaire, compilations de récits merveilleux et puérils sur les pierres précieuses et sur les animaux : science plus fantastique, plus stupéfiante que toutes les aventures des chevaliers de la Table ronde. […] Jean de Meung qui admet le Temple et l’Hôpital, les chanoines de Saint-Augustin et l’ordre de Saint-Benoît, est un des plus terribles ennemis que les moines mendiants aient rencontrés.
En voici l’argument : Jean de Tinan a rencontré dans le monde deux yeux magnétiques. […] Il a peur d’être obligé de se dire : « Je m’emballais, j’ai rencontré un caillou. » Il se sent attiré vers sa beauté, mais une amertume secrète gâte tous ses plaisirs présents. […] Ils reviennent sans cesse au bord de cette mer d’azur où Vénus prit naissance, avec l’espoir d’y rencontrer l’idéal qui les obsède.
Justement, voici deux bourgeois en paletot qui se rencontrent sous un réverbère ; ils vont parler de choses très sérieuses, raviver des souvenirs tout saignants encore : les familles dispersées, le déchirement des séparations, les femmes et les enfants abandonnant la ville assiégée. […] Elle y a rencontré un Anglais, M. […] Elles sentent vaguement que, dans leur intérêt même, elles auraient eu besoin d’un chef et d’un maître ; elles l’admirent lorsqu’elles le rencontrent.