Mais la beauté des femmes qui s’y rassemblent le soir, cette beauté qui était déjà remarquée au vie siècle et où l’on voyait un don de la Vierge Marie 120, s’est conservée d’une manière frappante.
Nous remarquons, en lisant les tragédies de Racine, que tous ses personnages ont toujours un langage noble ; qu’ils gardent, même dans la passion, un sentiment profond des bienséances ; qu’Achille en fureur, que Néron prêt au crime, enveloppent de politesse leur colère et leurs desseins de meurtre ; que Mithridate expire avec une majesté théâtrale ; qu’un enfant comme Joas, qu’une nourrice comme Œnone, parlent en termes choisis où ne détonne aucune expression basse ou vulgaire ; que, en dépit d’une amitié restée proverbiale, Pylade ne tutoie pas Oreste (par lequel il est tutoyé), parce que l’un est simple citoyen, et l’autre héritier du trône d’Agamemnon.
On remarquait comme précieux dans un autre ouvrage : que Daphné avait toute son âme dans ses jeux ; Dans un autre : qu’un malheureux avait le front chargé d’un sombre nuage ; Dans un autre : qu’un grand homme voit les troubles des petites âmes du haut de sa vertu… qu’il échappe un sourire de son sérieux… que la frayeur court dans une assemblée.
Ne l’avez-vous pas remarqué, en effet ?
Les historiens remarquent seulement qu’il avait la figure ordinaire, et par conséquent peu digne de son rang, de son âme et de son génie ; mais il était loin d’avoir un extérieur rebutant.
Ceux-là n’étaient pas enthousiastes de leur pays ; ils remarquaient que notre langue s’était perfectionnée, tandis que la leur était restée presque barbare.
Pour être surpris de ce que dit Aristote sur l’importance de la melopée, il faudroit n’avoir jamais vû representer des tragedies, et pour être étonné qu’il charge le poëte de la composition de la melodie, il faudroit avoir oublié ce que nous avons remarqué, et promis de prouver, comme nous le ferons ci-dessous, sçavoir, que les poëtes grecs composoient eux-mêmes la déclamation de leurs pieces, au lieu que les poëtes romains se déchargeoient de ce travail sur les artisans, qui, n’étant ni auteurs ni comediens, faisoient profession de mettre au théatre les ouvrages dramatiques.
Remarquez qu’ils n’ont pas absolument tort.
Nous faisions seulement remarquer que les défauts qu’ils peuvent avoir n’ajoutent rien à leurs qualités, et que leurs qualités sont même infiniment supérieures à leurs défauts, parce que ces qualités sont fondamentales et constituent l’essence même de l’art d’écrire.
Or, s’il est vrai que les inconvénients dont nous venons de parler existent, et que ces inconvénients soient inhérents à nos mœurs et à nos institutions, il est vrai aussi que Dieu a retiré à la société le droit de vie et de mort : ainsi que nous l’avons remarqué plus d’une fois, Dieu ne s’explique souvent sur la société que par l’ordre social lui-même.
II Le nom attaché à cette édition des Philippiques fait écho à une gloire si militaire et si chrétienne qu’il est impossible de ne pas le remarquer, et qu’on se demande si ce de Lescure est un descendant du pieux héros de la Vendée.
Ils ne disaient mot de la doctrine, du moins devant le public, mais on remarquait qu’ils se tenaient comme des crustacés et s’appuyaient les uns les autres.
Très remarqué dès les premiers articles signés de son nom, on dit presque immédiatement « Voilà quelqu’un !
On a bien pu remarquer, par exemple, que le progrès de la France vers l’unité a été en partie voulu par les masses et qu’elles y aidaient pour la satisfaction de leurs aspirations égalitaires : ou encore on a pu trouver dans les réclamations démocratiques une des causes du développement de la centralisation dans l’Angleterre ou l’Amérique de nos jours231 : et en ce sens l’unité serait fille de l’égalité.
Ou peut-être avait-elle fini par l’aimer à cause de ce qu’elle faisait pour lui… Le cas de dame Claire reste cependant exceptionnel ; mais, avez-vous remarqué ? […] Remarquez aussi que la dévotion n’est point uniquement ni même directement attaquée dans la pièce. […] Remarquez que M. […] Mais, pendant la répétition, Mme Champcourtier a remarqué que Raoul et Riquette échangeaient des signes mystérieux. […] Remarquez que, moi, je n’ai rien à perdre.
Ils partent ensemble, et des hasards conformes à ceux que nous avons remarqués les désunissent au milieu des camps ennemis. […] Cette précaution de mesurer d’avance les effets de la matière qu’on traite, et souvent même de les déguiser en commençant, est remarquée surtout chez les bons poètes. […] Il n’est pas superflu de remarquer ces sources d’imitation successive d’où s’écoulent les beautés que le génie accroît d’âge en âge, en y ajoutant les grandeurs de sa propre originalité. […] La chute du vers de Boileau trompe l’attente que vous causaient les vers précédents ; et ce tour, qui vous étonne, est, comme l’a remarqué le spirituel Delille, une sorte d’espièglerie qui vous divertit par une surprise très favorable à l’effet de ce poème. […] On remarquera que ce vers français reçoit du choc des consonnes le mouvement des dactyles du vers latin, et qu’il finit aussi par un spondée.
Remarquez ce mot il suffit. […] Nous devenons encore plus inquiets, si nous remarquons que certaines grandeurs croissent indéfiniment, sans jamais pouvoir atteindre une certaine limite ; que, vainement grossies et enflées, elles restent toujours au-dessous d’une grandeur donnée ; que 1 + 1/2 + 1/4 + 1/8 +1/16, etc., reste toujours au-dessous de 2, et que peut-être notre perpendiculaire est dans ce cas. — Il faut donc employer une analyse plus délicate, c’est-à-dire chercher la façon dont croît l’écartement de l’oblique par rapport à la première parallèle ; quand nous connaîtrons sa façon de croître, nous saurons si cette croissance a une limite. […] Nous admettons ainsi pour A deux mouvements simultanés et différents, l’un qui lui est commun avec tous les autres points de la droite AB, l’autre qui lui est propre. — Remarquez que nous ne savons pas si les choses se passent ainsi dans la nature. […] Donc tout prolongement effectué engendre la possibilité d’un autre prolongement égal, d’où il suit que la série des prolongements est absolument infinie. — Le lecteur voit sans difficulté qu’en changeant les mots nécessaires cette analyse s’applique également aux surfaces, aux solides, aux durées, et prouve rigoureusement l’infinité de la durée et de l’espace. — Tout l’artifice de la preuve consiste à observer deux éléments d’une grandeur donnée, à remarquer qu’ils sont les mêmes, sauf leur différence de position dans la grandeur ; que cette différence elle-même est indifférente, c’est-à-dire nulle d’effet et sans aucune influence sur leur nature ; que, partant, l’accroissement donné au premier élément par le second peut être donné à leur ensemble par un troisième ultérieur, et en général à tout autre ensemble analogue par un ultérieur. […] En outre, nous remarquons que, plus elles sont exactement perpendiculaires, plus leurs distances sont exactement égales.
On remarquera pourtant que sa licence ne fut pas réprimée, tant qu’elle n’offensa qu’Euripide et Socrate. […] Ainsi l’on a remarqué judicieusement que la vérité du pinceau d’un bon peintre conserve toujours leur prix à des tableaux caractéristiques d’un siècle, à de vieux portraits de famille, dont les modèles et les costumes n’existent plus, mais en qui la magie de l’art reluit encore aux yeux des connaisseurs. […] On a remarqué que Trissotin n’avait nommé que deux de ses pareils : l’interlocuteur lui en désigne trois ; et là, le parterre ne manque jamais à rire de le voir compris dans le nombre. […] On a remarqué, dans le Mariage forcé, que la moralité se fonde sur les suites de l’inégalité d’âges ; on observe dans George Dandin qu’elle réside dans les suites funestes de l’inégalité des conditions dans les mésalliances. […] On remarquera que lorsqu’il traita l’Imposteur il se garda de faire abus de l’aspect du Tartuffe, dont les mœurs comprimées auraient glacé la scène, s’il ne l’eût fréquemment reculé dans le fond du tableau.
Remarquez-le bien et que vos amis le remarquent de même, aucun. […] Remarquez que ces soupçons et ces doutes ne se changent pas pour nous en certitude avant l’heure de l’aveu. […] Et ils sont cinq, remarquez bien, nous captivant tous les cinq par des séductions différentes. […] » Remarquez, d’ailleurs, qu’il s’en lave les mains. […] Mais c’est un Français, et elle n’a pas été sans remarquer son étonnement à certains instants.
6 mai Penser qu’il n’y a jamais eu un paysagiste — et personne ne l’a remarqué — un paysagiste depuis le Poussin et Claude Lorrain jusqu’à ce triste Benouville, qui ait eu l’idée de rendre les deux plus frappants, les deux plus visibles caractères de cette campagne romaine ; la spécialité du bleu du ciel et le vert-de-gris particulier de la verdure du chêne-liège et de l’olivier. […] * * * — Avez-vous remarqué que les femmes qui ressemblent physiquement à vos maîtresses, ont une sympathie pour vous ? […] Dans le temps, dont il nous parle — et remarquez qu’il n’y a pas plus de cinquante ans, — le premier marchand de soieries qui était son père, louait, l’été, une maison de campagne de 300 francs à Groslay, et la grande distraction du dimanche pour les invités et les grands commissionnaires américains et russes, était l’achat, pour 12 francs, d’un cerisier dans la campagne, d’un cerisier que la société mangeait sur pied. […] J’ai remarqué chez la princesse un goût de toilette, particulier : le goût du ton ; ses robes sont toujours des robes de coloriste.
Thiers n’a pas eu d’effort à faire pour en saisir d’abord le courant principal et pour nous le faire remarquer.
En lisant dernièrement son feuilleton sur la Maison neuve de Sardou, je remarquais que, bien qu’il soit ami du très-spirituel auteur, il lui faisait avec fermeté toutes les bonnes et justes observations.
Le goût s’applique volontiers aux deux ordres ; l’abbé Gédoyn l’a très-bien remarqué : « Le goût, à proprement parler, emporte l’idée de je ne sais quelle matérialité. » Il y entre une part de sens.
De loin, et d’une langue à l’autre, on n’y regarde pas de si près ; on ne va qu’au gros du roman, ce qui contribue à faire, en propres termes, un jugement fort grossier, comme j’ai remarqué déjà qu’on le disait fort poliment sous Louis XIV.
De tout temps, on l’a observé, les gens de lettres n’ont pas été des mieux et n’ont pas fait très-bon ménage avec les hommes politiques, même avec ceux qu’ils ont servis ; on l’a remarqué des plus grands écrivains, gens de fantaisie ou d’humeur, de Chateaubriand, de Swift ; écrivains et gouvernants, ils peuvent s’aimer comme hommes, ils sont antipathiques comme race.