Rien ne montre mieux ce qui mène la barque de saint Pierre sur les flots des tempêtes humaines que le récit fait par Segretain de cette vie inébranlable et inaltérable, la seule qui fut calme quand tout était agité autour d’elle, au temps effroyable où elle fut.
Ils mêlaient leur personnalité ardente et jeune aux récits qu’ils faisaient, et qu’ils ne voulaient pas impersonnels.
L’agrément du récit ne vient pas du talent de celui qui le fait.
… » La beauté de Madame Récamier est insaisissable, et les récits qu’on en a faits à ceux qui ne l’ont pas vue sont comme les portraits qu’on en voit… C’est le camée des beautés du temps, commun à en devenir vulgaire : le camée de Pauline Borghèse, de Madame de Rovigo, de Madame de Custine, de Mademoiselle Georges, de Mademoiselle Mars.
Enfin si le récit de l’auteur des Moines d’Occident roule, comme une perle, quelque légende, prise à cette fontaine de larmes qui filtre l’image d’un ciel renversé entre toutes les ruines de l’Histoire, la légende a été trouvée déjà par quelque pécheur aux légendes et aux perles, comme M. de la Villemarqué.
Relisez le récit célèbre qu’il a fait de la première apparition qui le transforma.
Le récit du nouvel historien s’arrête au moment où Bossuet est nommé précepteur de Monseigneur le Dauphin et met son pied sur la première marche de l’escalier de Versailles.
est énervée dans les récits de l’homme qui, par ses attitudes, a fait le plus croire qu’il avait en lui du Calvin !
Nous avons fait partie de cette jeune école qui, dans les dix premières années de la Restauration, ramenée à la foi chrétienne par l’étude des de Maistre, des Bonald et des Frayssinous, succédait, non pas à l’école légère et railleuse de Voltaire, morte déjà depuis longtemps, mais à l’école positive et raisonneuse de l’Empire… Pleine d’amour pour la vérité, mais, après tout, fille de son siècle, et pleine aussi d’admiration pour la science, l’école dont nous parlons accueillait avec respect une foi dont elle sentait la grandeur et les bienfaits, mais elle n’en restait pas moins fidèle à la raison, dont elle comprenait l’autorité… La science était déjà venue en aide aux vérités chrétiennes… Cuvier montrait partout les traces du déluge et l’accord parfait des nouvelles découvertes géologiques avec le récit génésiaque.
Les bruits qui ont circulé, de son vivant, sur ce jeune génie qui s’est déchiré à tous les plaisirs d’une jeunesse folle, comme les dentelles que les femmes accrochent et déchirent, en valsant, ces bruits ont charrié jusqu’à moi plus de choses que ce pâle récit qui n’ajoute rien à sa renommée.
À la fin du sien, qui est très net, très aiguisé, très ajusté à la poitrine et dans lequel il ne dit pas de son Olympe ce que madame Sand dit de son Laurent : « il avait le cœur admirablement bon », Paul de Musset raconte, avec un accent qui n’est pas celui de l’invention romanesque, « qu’en faisant ce récit il n’est que l’exécuteur testamentaire d’une volonté respectée », et l’accent est tel qu’on le croit.
Il est le Pantin de son propre récit, et ce sont les faits qui le mènent, à tel point que la Critique, qui sait observer et conclure, se demande si les faits du roman sont des inventions sorties de sa tête ou qu’on y a fait entrer en les lui racontant.
Paul de Musset raconte avec un accent qui n’est pas celui de l’invention romanesque, « qu’en faisant ce récit, il n’est que l’exécuteur testamentaire d’une volonté respectée », et l’accent est tel qu’on le croit.
Le livre qu’il publie aujourd’hui ne porte pas ce nom de L’Illustre Docteur Mathéus pour marquer un ensemble commun de récits, reliés sous une idée qui les embrasse dans un but unitaire de composition, mais tout simplement L’illustre Docteur Mathéus est la plus grosse pièce du recueil.
Bien que cet épisode ne se relie en rien au roman même, il peut donner idée de la valeur de l’écrivain et de la sincérité de ses récits. […] C’est l’histoire charmante d’un brave savant qui, au bout de sa vie, s’est mis à écrire le récit de son unique passion ; passion chaste s’il en fût, et dont les étapes forment une suite d’idylles au sein de Paris. […] Le récit est des plus drôles et écrit de haute fantaisie. […] » S’il faut en croire quelques récits du temps, l’enfance du Dauphin ne faisait guère prévoir la douceur que devait prendre son caractère. […] Le récit de ce second mariage présente quelques singularités.
Dès que les nécessités mêmes de son récit l’entraînent un peu au-delà, ce qu’il ne leur accorde qu’à peine, il prévient, se garde, se précautionne, et même se récuse. […] Son récit va d’une allure juste, qui n’est ni hâtive ni lente, d’un ton gai, d’un tour aisé, d’un mouvement qui tantôt se précipite et s’apaise ; il semble se faire tout seul ; sans aucune intervention d’auteur qui pense, prévoit et compose. Le récit de Rabelais est un animal qui naît, vit, se meut, gambade et meurt naturellement ; c’est une création de la nature. […] C’est le roi du naturel dans le récit. […] C’est un style de narration, très vigoureux, très puissant, d’une merveilleuse force à lancer le récit sur une pente où il court en bondissant ; mais précis, net, d’un mouvement franc et d’un geste vif, nullement surchargé ou encombré.
Bien des siècles avant Perrault, l’astronomie céda la place à l’étude de mœurs dans ces récits, qui furent nettement ramenés du ciel sur la terre. […] On met ses petits récits au rang des « œuvres classiques, miroirs du grand siècle ». […] D’autre part, Hélène trouve Thésée « un peu bête », et très ennuyeux, avec les interminables récits de ses exploits. […] Mais c’est un grand romancier réaliste, peut-être le plus exclusivement réaliste qu’on ait connu, — sous la réserve de son goût pour les digressions théoriques : et ces parabases s’intercalent dans le récit sans rien y changer. […] Il est bien obligé de les ordonner un peu, malgré tout, pour rester intelligible, mais les nécessités du récit lui fournissent un désordre de surcroît, qui ne se rencontre pas dans les faits.
… » Et apostrophant ici les rochers, les arbres et la mer, le poëte leur redemande le récit de cette mort invincible, de cette chute triomphante, et il refait hardiment le chant perdu de Simonide. […] L’abbé Gioberti, à qui l’on doit cette justice que, chrétien et prêtre, il n’a jamais parlé de Leopardi qu’en des termes pleins de sympathie et d’une admiration compatissante142, a raconté qu’ayant connu le poëte à Florence, en 1828, et l’ayant accompagné dans un petit voyage à Recanati, il entendit chemin faisant, de sa bouche, le récit de sa conversion philosophique, c’est ainsi que Leopardi la nommait : la première impulsion lui serait venue d’un personnage qu’il admirait beaucoup, littérateur influent par son esprit et par ses ouvrages. […] Ce texte est trop imprévu dans la biographie qui nous occupe pour devoir être passé sous silence ; on en comprendra tout l’intérêt et le contraste en avançant dans le récit de cette destinée, si absolument dénuée de croyance consolante.
Tous les faits sont si petits que le récit m’en sera ennuyeux à moi-même et l’impression est quelquefois si forte que je ne saurais la rendre : elle est trop confuse aussi pour la bien rendre. […] Mlle de La Prise a donc à parler au long à Meyer, et elle le doit faire sans attirer l’attention : pour cela, elle ne trouve rien de mieux dans sa droiture que de prier le comte Max, le loyal ami de Meyer, de s’asseoir aussi près d’elle, et là, sur un banc, entre ces deux jeunes gens qui l’écoutent (scène chaste, précisément parce qu’ils sont deux), comme si elle n’avait causé que bal et plaisirs, parfois interrompue par quelque propos de femmes qui passent et repassent, y répondant avec sourire, puis reprenant avec les deux amis le fil plus serré de son récit, elle dit tout, et la faute, et que cette fille est grosse, et qu’elle ne sait que devenir, et le devoir et la pitié. […] Tous ces gens-là sont sujets non-seulement à préférer leur gloire à leurs amis, mais à ne voir dans leurs amis, dans la nature, dans les événements, que des récits, des tableaux, des réflexions à faire et à publier. » Nous croyons que Constance se trompe pour Racine, La Fontaine et Fénelon ; nous craignons qu’elle ne fasse que reporter un peu trop en arrière ce qui était vrai de son siècle, ce qui l’est surtout du nôtre234.
Comme on faisait le récit, — il circulait partout, — qu’il avait tué Sîfrit du Nîderlant, le plus fort de tous les hommes, l’époux de Kriemhilt, on s’interrogeait beaucoup touchant Hagene. […] Le récit en est lugubre. […] Ici prend fin ce récit.
Je vous ai aussi ordonné, dans mon testament, de vivre ensemble dans la même maison, en frères et en amis, seul moyen de prospérer. » Qui ignore l’immortel récit des aventures de ces trois frères ; comment devenus amoureux de la duchesse d’Argent9, de madame de Grands-Titres et de la comtesse d’Orgueil, ils se virent obligés de suivre les modes et se trouvèrent déchirés entre les humiliations du monde et l’immuable testament de leur père. […] En un mot, la raison nous défend seule contre des récits auxquels l’imagination se rend sans efforts, et, selon le langage des philosophes, c’est à priori que nous refusons d’y croire. […] Les deux récits qui nous sont laissés de sa mort sont tous deux aussi déchirants et aussi accablants l’un que l’autre pour la mémoire de Swift.
Ici, la sincérité est complète : nulle violence, nulle injustice ; le récit des représentations du Tannhaeuser à Paris en donne une preuve concluante. […] Bien qu’à notre sens les Souvenirs sur Schnorr soient les plus instructifs et les plus riches en détails nouveaux, nous n’avons pas été moins charmés ou moins émus par le récit des Funérailles de Weber, par les Souvenirs sur Spontini, ou la Lettre à M. […] Son roman, Valbert ou les Récits d’un jeune homme (1893), se passe à Bayreuth en 1888 pendant Parsifal.
Jeudi 27 février Comme je parlais hier à Detaille, du récit des toilettes de condamnés à mort, que m’avait fait l’autre jour Méténier, il me disait avoir assisté à deux exécutions, et voici quelles avaient été ses observations. […] Et vraiment il est très intéressant cet octogénaire spectral, par la verve méridionale de ses récits, dans le bruit un peu nerveux du tapement continu d’un doigt sur l’étui vide de ses lunettes, et, de temps en temps, en le graillonnement d’un épais crachat qu’il envoie sur le tapis. […] Je veux encore m’arrêter un moment, sur ce merveilleux récit, sur cette étude apitoyée d’une humble âme de peuple qui a pour titre : Un cœur simple.
On s’attache ou l’on s’attaque à des récits dont elle a peut-être besoin pour obtenir un état d’âme qui se propage ; mais la religion est essentiellement cet état lui-même. […] Des hécatombes inouïes, précédées des pires supplices, ont été ordonnées avec un parfait sang-froid par des hommes qui nous en ont eux-mêmes légué le récit, gravé sur la pierre. […] Au récit était jointe la photographie du gibet.
Mais on sent ici, à travers le déguisement et l’idéal, une réalité particulière qui donne au récit une vie non empruntée. […] Nous la perdrons aussi de vue dans notre récit ; ce que nous aurions à ajouter ne serait guère qu’une variante monotone de ce qui précède.