L’Allemagne, chez qui tout est possible dans le désordre du rêve ; l’Allemagne, ce pays de M. de Bismarck, qui ne rêve pas, lui, et qui doit avoir sur Schopenhauer une opinion que je voudrais lui entendre exprimer ; l’Allemagne, et même la Prusse, prennent au sérieux Schopenhauer.
Qu’ils se taisent donc et dévorent leur mépris, mais qu’ils comprennent enfin qu’où il n’y a plus de religion d’État, il n’y a plus d’indissolubilité religieuse possible ; et puisque nous n’avons su la défendre, cette religion d’État qui fit la force morale et la gloire de la France, ce n’est pas sans elle que nous sauverons le mariage chrétien.
Contradiction qui n’est qu’une ruse peut-être ; car il répugne profondément d’admettre que d’Alaux, dans toute la lucidité de son bon sens, et après avoir retracé avec un mépris si sincère ce règne de Soulouque auquel on est tenté de ne pas croire, conclue en faveur de l’homme de ce règne inouï et voit en lui le fondateur possible d’une future nationalité !
ce n’est pas Vacquerie, que tout le monde connaît pour l’imitateur, le plus pieux imitateur de Victor Hugo, qui voudrait cracher comme Hugo, qui se mouche comme Hugo, qui voudrait faire… tout ce qui est humainement possible comme Hugo ; ce n’est pas Vacquerie qui aurait pu jamais écrire qu’on n’imitait Hugo qu’en ne l’imitant pas !
Il est tout en os et en muscles, mais je voudrais un peu de chair à la Rubens — s’il était possible — par-dessus tout cela.
Et, cependant, dans ce monde impossible, créé par une si sombre et si farouche fantaisie, il y a quelque chose de possible et qui est… Il y a le talent animé qui fait croire que ce qui est impossible a pu exister.
Ils ont été entraînés au dialogue, au monologue, à la lettre, au mémorandum, à toutes les formes littéraires possibles, se succédant sans raison d’exister que la fantaisie, mais pour moi, je ne croirai jamais qu’ils aient songé à refaire ce roman de Balzac, qui ne se refera jamais, par la raison qu’on ne refait que ce qui est manqué, et dans lequel la vie littéraire du dix-neuvième siècle a été transpercée d’une lumière qui en a fait voir les plus lâches misères et les plus féroces vanités.
Quelle satire possible plus amusante ou plus cruelle !
En général, ces grandes vues du ministère, qui s’occupent de projets d’humanité, et qui, par des établissements utiles, cherchent à tirer le plus grand parti possible et de la terre et des hommes, semblent lui avoir été peu connues.
Ces grandes vues d’un ministère qui s’occupe de projets d’humanité et du bonheur des nations, et qui veut tirer le plus grand parti possible et de la terre et des hommes, lui étaient entièrement inconnues : il ne paraît pas même qu’il en eût le talent.
— C’est bien possible. […] Et ainsi, en tirant au grand jour, pour le sanctifier, le secret de Carmosine, la reine la sauve à la fois de la mort et des embûches possibles de son cœur. […] L’auteur répondit : “C’est bien possible, mais nous ne le saurons qu’après.” […] Cela est il possible ? […] Aucune réponse possible, aucune.
— C’est possible, je ne dis pas non ; quand on l’a été, peu ou prou, il en reste toujours quelque chose. […] Aucune circonstance n’est indifférente ; tout a son importance relative, qu’il est possible de constater. […] On doit débrouiller tout cela, autant que possible. […] Cette frêle machine commença à se désorganiser : il ne fut plus possible de ne pas apercevoir des symptômes d’hydropisie. […] Avec plus de style, son coloris ne serait plus possible : car la ligne ne saurait jamais s’allier à l’effet de la couleur, qui est toujours un effet des masses.
Pour acquérir une valeur typique, il faut être le plus individuel qu’il est possible. […] C’est le rôle du psychologue de discerner ce qu’il y a de force positive et créatrice dans l’une et dans l’autre, et de diriger, s’il est possible, cette force. […] Cette vacillation intérieure qui fait sans cesse osciller l’âme entre les possibles lui était étrangère sous toutes ses formes. […] Entre les deux manières de penser, aucun accord n’est possible. […] Seule son œuvre a rendu possible le jugement que ces jeunes gens et l’auteur qui raconte leurs aventures portent sur la société actuelle.
Par cela même, nous voilà forcés de choisir à l’aveugle entre ces deux lendemains possibles de l’existence actuelle. […] La fuite de cette vie redoutée et méprisée doit donc être aussi complète qu’il est possible. […] C’est précisément ce qui vous sépare de l’artiste… » — « Possible ! […] Il est indiscutable que Stendhal, un des premiers, a entrevu ce mariage possible de l’imagination et de l’enquête psychologique. […] Une telle application est-elle possible au théâtre ?
Sans doute les bons esprits doivent faire effort pour se rattacher, autant qu’il est possible, à l’autorité et à la tradition. […] Il s’est affranchi, aussi complètement qu’il était possible, du joug salutaire de la convention ; il a dédaigné le vieux langage de nos pères ; il a bouleversé le nôtre, et il est parvenu à créer un nouveau genre, un genre que je demande la permission d’appeler le genre étrange. […] Chacun a sa charge, travaille le moins possible, est paresseux, stupide et menteur, et refuse très décidément tout service qui n’est pas dans son emploi. […] Prisonnier quelquefois, diplomate souvent, guerrier le moins qu’il m’était possible ; car c’est surtout dans l’art de la politique que je brille. […] Il faut donc traiter fort sérieusement la mort, c’est-à-dire se garder des pièges qu’elle nous tend, et penser à elle le moins possible.
Ensuite, elle grandit, prend assez d’éclat pour qu’il soit possible d’en entrevoir toutes les nuances, ses contours se distinguent avec précision de ce qui n’est pas elle. […] Il avait reçu de son siècle tout ce qu’il était possible d’en recevoir. […] C’est possible ; mais enfin vous l’avez à peu près dit tout à l’heure : s’il fallait, pour comprendre Dante, lire tout ce fatras de dissertations, une vie d’homme n’y suffirait pas. […] Il n’était pas possible que de toutes ces notions fausses sortît spontanément un art pur. […] Sur ce point, il n’y pas de composition possible.
Un zèle, poussé jusqu’à la superstition, s’attache aux œuvres de nos grands écrivains, en recherche avec curiosité et tâche d’en reproduire fidèlement le texte authentique, l’augmente même, si c’est possible, de morceaux inédits qui trop souvent, hélas ! […] Comment, monsieur le Ministre, dans un tableau de la marche et des progrès de la littérature en France depuis vingt-cinq ans, aurait-il été possible de passer les journaux sous silence ? […] Nous mettrions plutôt le feu à la maison, si c’était possible, pour avoir à la rebâtir. […] Nous abrégeons autant que possible ces prolégomènes indispensables. […] Avec Le Caprice commence un théâtre nouveau, une comédie d’un genre particulier, la seule peut-être dont la vogue fut possible à côté des représentations de Mlle Rachel et devant le public de la grande tragédienne.
En un mot, régler et maintenir, voilà tout ce qui est possible : alors les habitudes se formeront, les pouvoirs sauront s’établir et durer ; les opinions deviendront sincères et constantes. […] On était habitué à des formes de style consacrées par de grands succès ; il n’était plus possible de disposer aussi librement du langage, et de lui donner un caractère individuel et original. […] Sans cesse il a répété que ce changement n’était ni possible, ni raisonnable. […] Pascal lui reprocha d’avoir fait tout son possible pour se passer de Dieu dans son système, sans songer qu’un tel génie ne pouvait rendre un plus éclatant hommage à la Divinité, et à toutes les idées morales, qui ne peuvent se rattacher qu’à cette première source. […] Pour hâter le moment où l’on pourrait s’occuper de cette création, il fallait réduire le plus possible le nombre des premières notions, et surtout les dégager de toute espèce de couleur particulière.
Il fait le mal, uniquement pour le plaisir de faire le mal ; il n’aime personne, il aime l’intrigue ; il se fait un point d’honneur de passer, aussi près que possible, de la potence et des galères sans être jamais ni pendu ni forcé de ramer. […] Il n’y a rien de heurté dans cet admirable dialogue de Molière ; au contraire, il tire toujours le plus merveilleux parti possible de toutes les idées comiques. […] Célimène, dont il ne prononce pas le nom, une seule fois dans toute la pièce, comme si la chose était possible ! […] À peine, sur quatre ou cinq cents qui se hasardent à cette lutte désespérée contre ces grands rôles d’Alceste et de Célimène, il en reste un à peu près possible. […] Qui veut parler longtemps au public doit s’habituer à tirer le meilleur, et le plus grand parti possible d’une idée heureuse, et c’est en ceci que Marivaux excellait.
Il peint l’humanité comme s’il n’y avait pas eu de venue, et cela lui était plus possible, il faut le dire, la peignant surtout dans ses vices et ses laideurs ; dans le tragique on élude moins aisément le christianisme. […] En retraçant le Tartufe, et dans la tirade de don Juan sur l’hypocrisie qui s’avance, Molière présageait déjà de son coup d’œil divinateur la triste fin d’un si beau règne, et il se hâtait, quand c’était possible à grand’peine et que ce pouvait être utile, d’en dénoncer du doigt le vice croissant. […] Chez tous ces grands hommes évidemment, chez Molière plus évidemment encore, le génie dramatique n’est pas une extension, un épanouissement au dehors d’une faculté lyrique et personnelle qui, partant de ses propres sentiments intérieurs, travaillerait à les transporter et à les faire revivre le plus possible sous d’autres masques (Byron, dans ses tragédies), pas plus que ce n’est l’application pure et simple d’une faculté d’observation critique, analytique, qui relèverait avec soin dans des personnages de sa composition les traits épars qu’elle aurait rassemblés (Gresset dans le Méchant). […] Molière, lui, est du petit nombre toujours présent, au profit de qui se font et se feront toutes les conquêtes possibles de la civilisation nouvelle.
« La première, qu’on peut, appeler, pseudesthésie des extrémités périphériques, se manifeste par des étincelles, des éclats lumineux, des bruits, des chatouillements » et autres sensations isolées qui ne font pas un système et ne correspondent à aucun ensemble possible de caractères extérieurs. « La seconde, qu’on peut appeler pseudesthésie des centres perceptifs », se manifeste par des images survivantes ou ressuscitantes complètes, comme celles du microscope, c’est-à-dire par des hallucinations ou sensations spontanées et organisées de couleur et de relief, de sons harmoniques et articulés, qui correspondent à un ensemble possible de caractères extérieurs. […] Nous apercevons ici le mécanisme qui rend possible la propriété fondamentale des images, je veux dire leur aptitude à durer et à renaître. […] Quand je la repousse au fond, elle remonte peu après, et, si je l’en empêche, elle fait son possible pour remonter sur un autre point.
Le concept de toutes ces sensations possibles agglutinées en un tout est notre représentation du corps ; et, quand il est soutenu par des sensations actuelles, il est ce que nous appelons la perception du corps… Il embrasse tous les groupes distincts possibles de sensations que ce corps regardé, touché, expérimenté de divers côtés, peut éveiller en nous ; c’est là son contenu réel et effectif ; il n’en a pas d’autre, et ce contenu peut indubitablement être acquis par l’expérience. […] Nous nous rappelons que notre perception extérieure, réduite à ce qu’elle contient de vrai, n’est qu’une assertion générale, l’énonciation d’une loi, une sorte de prédiction, valable pour le passé comme pour l’avenir, la prédiction de tels événements, sensations ou équivalents de sensations, comme possibles à telles conditions, comme nécessaires aux mêmes conditions plus une condition complémentaire. […] Mais ce cas est fort rare, et la concordance est presque constante entre l’annonce préalable et l’effet ultérieur. — C’est qu’en fait, entre la sensation visuelle de cette rondeur blanchâtre d’une part, et tel groupe de sensations tactiles et musculaires d’autre part, la liaison est presque constante ; la première est l’indice du second ; la sensation étant donnée, presque toujours le groupe est possible ; la première étant donnée, presque toujours si l’on ajoute la condition complémentaire, le transport de la main jusqu’à l’endroit requis, le second devient nécessaire.
On dirait même qu’il ne leur est pas possible de faire autrement. […] Ce n’est pas possible. […] Néanmoins il est possible de relever certaines spécialités de forme : avant tout, économie des mots. […] On ne dit que ce qu’il faut, aussi concisément que possible.
— C’est possible, répliqua Théodore. […] Victor Hugo semble tout le premier être la preuve de cet accord possible. […] Pictet est le professeur le plus ingénieux qu’il soit possible de désirer. […] Qu’il ait parfois donné de mauvais conseils à Lamennais, c’est possible, c’est vrai. […] Cela n’est pas possible, cela n’est pas.
Rigault, qui n’a jamais perdu de vue l’idée générale et la doctrine du progrès, a tenu, au contraire, à être le plus complet possible, à tout décrire successivement avec une curiosité égale, à suivre le fleuve, comme il l’appelle quelque part, dans toutes ses sinuosités, dans ses tours et retours, jusqu’à ce qu’il se perde dans l’idée générale et théorique qui est son océan.