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256. (1894) Propos de littérature « Appendice » pp. 141-143

Car rien ne nous touche d’absolument étranger, rien ne possède pour nous d’éloquence s’il ne trouve en nous-même son écho véridique ; et, ainsi que pour la physique supérieure tous les phénomènes ne sont peut-être que des modalités de l’unique Énergie, l’objectif serait un mode ignoré de notre âme, tout le possible encore obscur qu’elle contient et où elle se découvre par sa trace, comme le rythme dans l’harmonie, comme le temps à travers sa mesure d’espace.

257. (1913) Le bovarysme « Deuxième partie : Le Bovarysme de la vérité — III »

Avec le pouvoir départi à l’homme de se concevoir autre qu’il n’est, on possède donc le rythme même de la démarche de la vie en tant qu’elle prend conscience d’elle-même.

258. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Introduction »

Un chapitre du Cours de philosophie positive, voilà donc, à peu près, la seule étude originale et importante que nous possédions sur la matière10.

259. (1909) Nos femmes de lettres pp. -238

Possédée par son amant comme femme, comme écrivain la voici qui veut être prise encore par ses maîtres. […] Mais en vérité les poètes n’ont que faire des arguments des psychologues, quand ils possèdent l’intuition, don merveilleux plus sûr que toute science, qui leur révèle ce que l’observation leur viendra confirmer. […] Et nous allons voir que l’auteur d’Occident possède une incontestable nature de poète. […] Ce sont les seules proses que nous possédions de Mme Lucie Delarue-Mardrus, du moins en volume : elles ne sauraient compter parmi le meilleur de son œuvre. […] Que sera-ce chez une jeune femme qui possède un véritable don ?

260. (1890) Dramaturges et romanciers

Mais Mme de Campvallon possède un mérite que ne possède pas Mme de Merteuil, c’est que, malgré ses crimes, elle retient une partie de la sympathie du lecteur. […] À quels signes reconnaît-on les âmes, si ce cheval n’en possède pas une ? […] Cette qualité que nous regrettions de ne pas rencontrer chez Gustave Droz, la sensibilité, André Theuriet la possède. […] La science que possède M.  […] En somme, notre littérature dramatique possède des talents plus vigoureux, d’une portée d’esprit plus grande, d’une audace plus fière, elle n’en possède pas qui aient une plus parfaite intelligence de la scène, une connaissance plus fine du public, et qui soient plus assurés contre l’insuccès ou la déchéance.

261. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXVIII » pp. 313-315

Berryer est le seul orateur qui ait ouvertement plaidé pour la liberté des congrégations religieuses ; il l’a fait avec éclat, avec cette ampleur d’éloquence que lui seul possède et qui le fait écouter et presque applaudir dans les questions même où ses opinions ont le moins de faveur.

262. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 377-379

« Un homme qui écrit l’Histoire, dit M. de Fénélon, doit en embrasser & en posséder toutes les parties ; il doit la voir toute entiere, comme d’une seule vue.

263. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 115-117

Il faut encore posséder l'art d'enchaîner naturellement les Scenes, d'exposer des caracteres variés & soutenus, d'amener des situations comiques qui sortent du sujet, de plaire enfin au Spectateur, sans l'égarer dans des routes nouvelles, & par-là même suspectes.

264. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre premier. Vue générale des épopées chrétiennes. — Chapitre premier. Que la poétique du Christianisme se divise en trois branches : Poésie, Beaux-arts, Littérature ; que les six livres de cette seconde partie traitent spécialement de la Poésie. »

Enfin, si le drame est la première des compositions, et que l’Épopée ne soit que la seconde, comment se fait-il que depuis les Grecs jusqu’à nous on ne compte que cinq ou six poèmes épiques, tandis qu’il n’y a pas de nations qui ne se vantent de posséder plusieurs bonnes tragédies ?

265. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre premier. La structure de la société. — Chapitre III. Services locaux que doivent les privilégiés. »

Là aussi la terre paye encore la dîme ecclésiastique, le dixième strict, bien plus qu’en France48 ; le squire, le nobleman possède une part du sol encore plus large que celle de son voisin français, et, de fait, exerce sur son canton une autorité plus grande. […] Dans le diocèse d’Auxerre, pendant l’été de 1789, les Bernardins de Rigny « se sont dépouillés, en faveur des habitants des villages voisins, de tout ce qu’ils possédaient : pain, grains, argent et autres secours, tout a été prodigué envers douze cents personnes qui, pendant plus de six semaines, n’ont cessé de venir se présenter chaque jour à leur porte… Emprunts, avances prises sur les fermiers, crédit chez les fournisseurs de la maison, tout a concouru à leur faciliter les moyens de soulager le peuple ». — J’omets beaucoup d’autres traits aussi forts ; on voit que les seigneurs ecclésiastiques ou laïques ne sont point de simples égoïstes quand ils résident. […] Les domaines des ducs de Bouillon, d’Aiguillon et de quelques autres occupent des lieues entières, et par l’immensité, par la continuité, rappellent ceux que le duc de Sutherland, le duc de Bedford possèdent aujourd’hui en Angleterre. […] Près de lui, dans le Hainaut, l’abbé de Saint-Amand possède les sept huitièmes du territoire de la prévôté et perçoit sur le dernier huitième les rentes seigneuriales, des corvées et la dîme ; de plus, il nomme le prévôt et les échevins, en sorte, disent les doléances, « qu’il compose tout l’État, ou plutôt qu’il est lui seul tout l’État71 ». — Je ne finirais pas, si j’énumérais tous ces gros lots. […] « Les biens de l’Église, dit un cahier, ne servent qu’à nourrir les passions des titulaires. » « Suivant les canons, dit un autre cahier, tout bénéficière doit donner le quart de son revenu aux pauvres ; cependant, dans notre paroisse, il y a pour plus de douze mille livres de revenu, et il n’en est rien donné aux pauvres, sinon quelque faible chose de la part du sieur curé. » — « L’abbé de Conches touche la moitié des dîmes et ne contribue en rien au soulagement de la paroisse. » Ailleurs, « le chapitre d’Ecouis, qui possède le bénéfice des dîmes, ne fait aucun bien aux pauvres et ne cherche qu’à augmenter son revenu ».

266. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1860 » pp. 303-358

Voyez-vous, je tiens le secret d’un idiot, mais qui le possède de La Rounat. […] Rien ne donnera mieux l’idée de cette création étrange qui possédait véritablement les amis de Flaubert, les affolait même, que la charge consacrée, chaque fois qu’on passait devant la cathédrale de Rouen. […] … — Écoute, Claudin, continue placidement et imperturbablement Gautier, en admettant qu’il y ait des êtres dans le soleil, un homme de cinq pieds dans la terre, aurait 750 lieues de haut dans le soleil, c’est-à-dire que les semelles de tes bottes, pour peu que tu portes des talons, auraient deux lieues, la hauteur de la mer dans sa plus grande profondeur ; écoute toujours bien, Claudin : et avec tes semelles de bottes de deux lieues, tu posséderais 75 lieues de masculinité à l’état naturel… — Tout cela est très gentil, mais… fait Claudin se rebiffant un peu — « Catholicisme et Markowski », voilà ta devise, Claudin », lui lance brutalement Saint-Victor. […] On doit s’occuper à avoir une maîtresse qui respecte vos nerfs, à convenablement arranger son chez soi, à posséder des tableaux passables… et surtout à bien écrire. […] J’ai possédé dans ce regard toutes les vierges des primitifs allemands.

267. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre III. La critique et l’histoire. Macaulay. »

La science aujourd’hui possède des vérités acquises, l’espérance de découvertes plus hautes, une autorité sans cesse croissante, parce qu’elle est entrée dans la vie active, et qu’elle s’est déclarée servante de l’homme. […] Il sait un nombre infini de détails de toute espèce ; il possède un très-grand nombre d’idées philosophiques et de tout ordre ; mais son érudition est d’aussi bon aloi que sa philosophie, et l’une et l’autre forment une monnaie digne d’avoir cours auprès de tous les esprits pensants. […] Avec un talent différent, Macaulay a la même puissance : avocat incomparable, il plaide un nombre infini de causes ; et il possède chacune de ces causes aussi pleinement que son client. […] Ces antithèses d’idées soutenues par des antithèses de mots, ces phrases symétriques, ces expressions répétées à dessein pour attirer l’attention, cet épuisement de la preuve mettent sous nos yeux le talent d’avocat et d’orateur que nous rencontrions tout à l’heure dans l’art de plaider toutes les causes, de posséder un nombre infini de moyens, de les posséder tous et toujours à chaque incident du procès. […] La vérité est qu’il est orateur, et orateur à la façon de son pays ; mais comme il possède au plus haut degré les facultés oratoires, et qu’il les possède avec un tour et des instincts nationaux, il paraît suppléer par elles aux facultés qu’il n’a pas.

268. (1854) Nouveaux portraits littéraires. Tome II pp. 1-419

L’esprit s’habitue si complaisamment à croire qu’il possède une clairvoyance souveraine ! […] Entre ceux qui possèdent la forme sans la pensée et ceux qui possèdent la pensée sans la forme, il y a place pour le vrai poète qui réunit la forme à la pensée, qui complète l’inspiration par l’expression. […] Augustin Thierry le possède, M. Guizot ne l’a jamais possédé. […] Guizot possède un talent oratoire de premier ordre.

269. (1856) Leçons de physiologie expérimentale appliquée à la médecine. Tome II

Mais même avec ces connaissances, on n’est pas sûr de tout posséder. […] Le liquide reçu possédait la propriété de rougir les sels ferriques. […] Il était intéressant de voir si c’étaient d’autres glandes qui possédaient le ferment diastasique plus spécialement. […] En effet, une matière soluble qui se coagule par la chaleur et les acides énergiques possède bien les caractères de l’albumine. […] Je vous ai dit, en effet, que ce suc à l’état frais possède une réaction alcaline.

270. (1902) Le critique mort jeune

Par un inestimable bonheur, il possédait le don précieux de l’ironie qui devait le tirer des désordres où il avait failli se perdre. […] Le bien, le mal, intéressante distinction qui vous est étrangère, et que, d’ailleurs Jéhovah seul possède : c’est l’essence de sa divinité. […] Aucun mot ne possède un sens unique ni ne correspond exactement à un objet déterminé, exception faite pour les noms propres. […] Elle n’est, en somme, que la rançon du don merveilleux que possède M.  […] Il est à la fois assez ingénieux et assez sévère pour posséder l’art de se connaître soi-même.

271. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Bertrand, Aloysius (1807-1841) »

En répondant à la ballade du Pèlerin et en parlant aussi des autres morceaux insérés dans le Provincial, Victor Hugo lui avait écrit qu’il possédait au plus haut point les secrets de la forme et de la facture, et que notre Émile Deschamps lui-même, le maître d’alors en ces gentillesses, s’avouerait égale.

272. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Essai de critique naturelle, par M. Émile Deschanel. »

S’agit-il de l’acclimatation, s’agit-il de l’agriculture et de l’élève des bestiaux, s’agit-il des haras, lisez ce qu’en écrivent journellement dans leurs rapports les administrateurs intelligents et entendus qui possèdent leur sujet ; pour moi, s’il m’arrive parfois de jeter les yeux sur ces comptes rendus, je l’avoue, ils m’attachent, ils piquent mon attention, même d’écrivain ; ils enrichissent mon vocabulaire et ma langue en même temps qu’ils m’instruisent. […] C’était un pasteur du nom de Manuel, qui, dans sa jeunesse, avait habité Francfort, et qui possédait son Allemagne comme d’autres possèdent leur Paris.

273. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « LOYSON. — POLONIUS. — DE LOY. » pp. 276-306

Cependant la foule des survenants conquiert, possède de plus en plus le matériel et les formes de l’art. […] Il possède le secret ou l’instinct de cette puissante sympathie, qui est le lien incompréhensible du commerce des âmes. » Parmi les reproches qu’il se permet de lui adresser, il lui trouve un peu trop de ce vague qui plaît dans la poésie, qui en forme un des caractères essentiels, mais qui doit en être l’âme, et non le corps : est-il possible de mieux dire143 ? […] La province, certes, possède mille dons d’étude, de sensibilité, de vertu ; mais le goût, il faut le dire, y est chose plus rare et plus cachée qu’à Paris, où, du reste, on le paye si cher.

274. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. CHARLES MAGNIN (Causeries et Méditations historiques et littéraires.) » pp. 387-414

Magnin a une qualité à lui, quand il traite d’un sujet et d’un livre, une qualité que possèdent bien peu de critiques, et qui est bien nécessaire pourtant à l’impartialité : c’est l’indifférence. […] Cela est difficile à trouver178. » Il ajoute encore : « Les artistes sont les juges compétents de l’art, il est vrai ; mais ces juges compétents sont presque tous corrompus… Il y a environ trois mille ans qu’Hésiode a dit : Le potier porte envie au potier, le forgeron au forgeron, le musicien au musicien. » Sans doute un artiste, sur l’objet qui l’occupe et qu’il possède, aura des vues, perçantes, des remarques précises et décisives, et avec une autorité égale à son talent ; mais cette envie, qui est un bien vilain mot à prononcer, et que chacun à l’instant repousse du geste loin de soi comme le plus bas des vices, il l’évitera difficilement s’il juge ses rivaux ; sa noble jalousie (appelons ainsi la chose) le tiendra éveillé aux moindres défauts, et il sera prompt à voir et à noter ce qu’involontairement il désire ; ou bien, si la générosité du cœur s’en mêle, il ira au-devant du défaut, il passera outre et tombera alors dans des indulgences extrêmes, dans des libéralités qui ne sont plus d’un juge. […] Il en possède toutes les qualités primitives, fines et saines, menues et solides, l’intégrité qu’il faut bien louer, tant elle devient chose rare !

275. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Pierre Corneille »

Si vous comprenez le poëte à ce moment critique, si vous dénouez ce nœud auquel tout en lui se liera désormais, si vous trouvez, pour ainsi dire, la clef de cet anneau mystérieux, moitié de fer, moitié de diamant, qui rattache sa seconde existence, radieuse, éblouissante et solennelle, à son existence première, obscure, refoulée, solitaire, et dont plus d’une fois il voudrait dévorer la mémoire, alors on peut dire de vous que vous possédez à fond et que vous savez votre poëte ; vous avez franchi avec lui les régions ténébreuses, comme Dante avec Virgile ; vous êtes dignes de l’accompagner sans fatigue et comme de plain-pied à travers ses autres merveilles. […] Aussi n’aimé-je rien ; et nul objet vainqueur N’a possédé depuis ma veine ni mon cœur. […] Au sortir de la première représentation du Cid, notre théâtre est véritablement fondé ; la France possède tout entier le grand Corneille ; et le poëte triomphant, qui, à l’exemple de ses héros, parle hautement de lui-même comme il en pense, a droit de s’écrier, sans peur de démenti, aux applaudissements de ses admirateurs et au désespoir de ses envieux : Je sais ce que je vaux, et crois ce qu’on m’en dit.

276. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXVII et dernier » pp. 442-475

Le but n’était pas seulement de posséder la personne, c’était aussi et surtout de posséder le cœur et d’obtenir un tendre retour. […] Mais toujours le but était la possession, le motif était la passion de posséder madame de Maintenon.

277. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Huet, évêque d’Avranches, par M. Christian Bartholmèss. (1850.) » pp. 163-186

Il leur légua son immense bibliothèque, ses plus chères délices, pour qu’elle ne fût pas dispersée après lui : illusion dernière qui montre que le savant, qui possédait si bien le passé, n’avait pas cette seconde vue qui devance les temps et qui lit dans l’avenir10. […] Écoutons le raisonnement : Si l’on veut bien considérer, nous dit d’Olivet, qu’il a vécu quatre-vingt-onze ans moins quelques jours, qu’il se porta dès sa plus tendre enfance à l’étude, qu’il a toujours eu presque tout son temps à lui ; qu’il a presque toujours joui d’une santé inaltérable ; qu’à son lever, à son coucher, durant ses repas, il se faisait lire par ses valets ; qu’en un mot, et pour me servir de ses termes, ni le feu de la jeunesse, ni l’embarras des affaires, ni la diversité des emplois, ni la société de ses égaux, ni le tracas du monde, n’ont pu modérer cet amour indomptable de l’érudition qui l’a toujours possédé, une conséquence qu’il me semble qu’on pourrait tirer de là, c’est que M. d’Avranches est peut-être, de tous les hommes qu’il y eut jamais, celui qui a le plus étudié. […] Sans doute il possédait l’Antiquité incomparablement plus que Boileau, qui pouvait sembler un ignorant à côté de lui.

278. (1868) Curiosités esthétiques « VII. Quelques caricaturistes français » pp. 389-419

mon ami, quelle riche organisation vous possédiez ! […] Cet homme, accident bouffon plus commun qu’on ne le suppose dans les castes excentriques, était très-mélancolique et possédé de la rage de l’amitié. […] Cet infortuné possédait une telle puissance objective et une si grande aptitude à se grimer qu’il imitait à s’y méprendre la bosse, le front plissé d’un bossu, ses grandes pattes simiesques et son parler criard et baveux.

279. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Première partie — Chapitre II. Réalité des idées égalitaires »

Il n’y a pas de lois faites pour interdire, à telle catégorie de citoyens, telle espèce, d’activité productrice de richesses : la société laisse tous ses membres également libres d’acquérir et de posséder. […] — C’est qu’il a y a pas encore d’individus possesseurs ; le groupe seul possède. L’histoire de la propriété est l’histoire des longs efforts de l’individu pour posséder enfin en propre. — Mais le gouvernement n’est pas réservé à une classe ; les décisions qui intéressent le peuple sont prises directement par l’assemblée du peuple. — Remarquons que là où de pareilles assemblées se rencontrent en effet, elles n’ont nullement la signification de nos assemblées électorales.

280. (1891) Esquisses contemporaines

L’obligation morale possède seule le pouvoir de nous faire réaliser l’absolu dans la dépendance. […] Trop de notions à la fois entrent dans nos cerveaux ; elles nous possèdent et nous ne les possédons pas. […] Il en reçoit le peu de consistance qu’il possède. […] Il s’assimile en même temps que la langue allemande qu’il posséda parfaitement, la théologie allemande, alors en voie de développement continu. […] C’est enfin, assure-t-il, un fait conforme à l’idée que la créature possède de Dieu.

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