J’aurais bien pu trouver place à la table de quelque indifférent ; mais, dans de pareils moments, si je ne m’amuse point avec mes amis, je préfère rester seul et libre ; la liberté me console de la solitude… » Nous voilà entrés dans la veine méditative ; l’homme est déjà ce qu’il sera. […] Ne bougez pas de votre trou, le mieux est de rester en place. » — Et pour dernier conseil plus aimable (novembre 1834) : « Travaillez-vous ?
Je me place pour un moment dans un autre ordre de choses, dans un tout autre système qui rapprocherait l’Académie française de la pensée fondamentale de l’Institut. […] Roman, nouvelles, etc., (ce genre si moderne, si varié, et auquel l’Académie a jusqu’ici accordé si peu de place).
Et le 7 septembre 1811 il écrivait encore, et de Coppet même : « Il n’arrive jamais à Mme de Staël de se mettre à la place des autres, et tout son esprit ne lui suffit pas pour comprendre ce qui n’est pas elle ; et puis, si l’on voulait bien entendre les riches, il n’y aurait de malheur que pour eux. […] Au dehors donc, comme l’a remarqué Byron, elle était toujours inquiète et moins à sa place, un peu égarée ; elle n’était proprement dans son milieu et dans son centre, dans sa pleine souveraineté, qu’en conversant et en causant.
L’année dernière, il y avait ici dans les premières places des gens qui voulaient un bouleversement. […] « L’année dernière, l’armée, presque anéantie par les glaces du Nord, par une campagne malheureuse, — l’armée, étonnée de ses revers, était découragée : aujourd’hui elle s’est reformée de toutes les vieilles troupes qu’on avait laissées dans les places fortes.
Vallot, comme tous les gens en place, avait des ennemis et des jaloux. […] Voir l’Histoire des rues de Versailles et de ses places et avenues, par J.
Mais j’aimerais assez le dialogue dans les choses littéraires, si elles étaient encore établies comme autrefois, s’il y avait, entre les journaux qui ont de la place et du loisir pour la critique désintéressée, assez de rapports de bon voisinage et assez de silence dans la rue pour que l’on pût, à certains jours, causer commodément d’une fenêtre ou d’une porte à l’autre : ainsi entre l’ancien Journal de Paris du temps de Rœderer et le Publiciste de M. […] Hugo était alors dans son premier éclat de lyrisme, et il avait déjà écrit la préface de Cromwell ; il avait des admirateurs très vifs dans la famille qui régnait aux Débats, et plus d’un allié dans la place : Armand Bertin, un peu plus mûr et de nature volontiers sceptique, mêlait bien, je le crois, à ses applaudissements quelques légères plaisanteries et quelques réserves ; mais son frère Édouard, le peintre au pinceau sévère, ce Schnetz du paysage, mais Mlle Louise, nature poétique et profonde, étaient tout gagnés aux idées et aux enthousiasmes de la génération à laquelle ils appartenaient et faisaient honneur par leur talent.
Nous allions passer le Puerto de los perros (passage des chiens, ainsi nommé parce que c’est par là que les Maures vaincus sortirent de l’Andalousie) ; c’est une gorge étroite, une brèche faite dans le mur de la montagne par un torrent qui laisse tout juste la place de la route qui le côtoie. […] En gagnant le fond de la gorge, la végétation va s’épaississant et forme un fourré impénétrable à travers lequel on voit par places luire l’eau diamantée du torrent… « La Sierra-Morena franchie, l’aspect du pays change totalement ; c’est comme si l’on, passait tout à coup de l’Europe à l’Afrique : les vipères, regagnant leur trou, rayent de traînées obliques le sable fin de la route ; les aloès commencent à brandir leurs grands sabrés épineux au bord des fossés.
Certes, M. de Girardin eut alors un sentiment très-vrai de la situation, des divers moments et comme des divers accès par où le mal allait empirant chaque jour, et lorsque le 24 février éclata, il était en règle, il avait poussé d’avance tous les cris d’alarme ; on l’avait même vu, dans la séance du 14 février 1843, après un vote de la majorité qui qualifiait la minorité avec injure, déposer sur le bureau du président sa démission de député et signifier sa sortie de la Chambre jusqu’à de nouvelles élections générales : il donnait pour motif qu’il ne voyait pas de place possible entre une majorité intolérante qui s’égarait, et une opposition inconséquente qui allait on ne sait où. […] Certains écrivains politiques s’exagèrent leur importance et s’enflent dans l’idée qu’ils ont d’eux-mêmes : raillez-les, remettez-les à leur place, montrez-leur qu’ils se chatouillent l’amour-propre et qu’ils se rengorgent plus que de raison.
Tout compte fait, toute part faite aux éléments généraux ou particuliers et aux circonstances, il reste encore assez de place et d’espace autour des hommes de talent pour qu’ils aient toute liberté de se mouvoir et de se retourner. […] Sa place partout était faite.
On donna à la place Amphitryon et le Médecin malgré lui ; ce qui ne parut pas trop convenable. […] La nouvelle reine arrivait dans le monde le plus gâté, le plus embrouillé d’intrigues, le plus capable d’abominations de toute sorte, et il lui eût fallu un vrai génie pour s’y reconnaître de bonne heure et y prendre la place qu’on aurait hésité peut-être à lui disputer ; mais elle n’était pas une Élisabeth de Parme ; elle n’avait que de la droiture et de la vertu.
À la ville, comme aux champs, il y avait place pour bien des libertés locales et réelles dans les interstices de l’immense réseau d’alors. […] Je rappellerai encore une pensée de M. de Bonald : « Il y a des hommes qui par leurs sentiments appartiennent au temps passé, et par leurs pensées à l’avenir : ceux-là trouvent difficilement leur place dans le présent. » Lui, il a voulu faire mentir le mot et montrer qu’il appartient au présent36.
De leur côté, enfin, il y a plutôt quelque chose qui favorise et rien qui gêne ; ils ont gardé chacun leur rang, et la place est laissée à d’autres qui tous ne sont pas venus. […] Il me semblerait, en leur place, que la distance de quelques points de départ divers devrait s’évanouir et se confondre dans un but désormais commun de recomposition et de salut.
Or, ceci bien posé, il est aisé de rétablir en leur vraie place et de voir en leur vrai jour les hommes originaux du temps, qui, dans leur conduite ou dans leurs œuvres, ont fait autre chose que remplir le programme du maître. […] Au premier abord, et à ne juger que par les œuvres, l’art et le travail paraissent tenir peu de place chez La Fontaine, et si l’attention de la critique n’avait été éveillée sur ce point par quelques mots de ses préfaces et par quelques témoignages contemporains, on n’eût jamais songé probablement à en faire l’objet d’une question.
J’admets trois sources d’information : les livres, qui me donnent le passé ; les témoins, qui me fournissent, soit par des œuvres écrites, soit par la conversation, des documents sur ce qu’ils ont vu ou sur ce qu’ils savent, et enfin l’observation personnelle, directe, ce qu’on va voir, entendre ou sentir sur place. […] Zola place en troisième lieu l’observation directe.
Sans doute enfin, si aucune de ces conditions n’est remplie, la même opération, exécutée par des spéculatifs de cabinet, par des amateurs de salon et par des charlatans de place publique, n’aboutit qu’à des composés malfaisants et à des explosions meurtrières. — Mais une bonne règle demeure bonne, même après que l’ignorance et la précipitation en ont fait mauvais usage, et, si aujourd’hui nous reprenons l’œuvre manquée du dix-huitième siècle, c’est dans les cadres qu’il nous a transmis. […] Remarques de l’Essai sur les mœurs : « On peut parler de ce peuple en théologie, mais il mérite peu de place en histoire. » — Entretiens entre A, B, C, 7 e entretien.
Il voit nombre de coquins, de fripons, de demi-coquins surtout et de fripons mitigés, parmi lesquels surnagent quelques honnêtes gens : il voit partout des instincts brutaux ou des vices raffinés, l’intérêt et le plaisir se disputant le monde, et ne laissant guère de place au désintéressement et à la vertu. […] Nous aurons à voir la place qu’il tient dans l’œuvre et le système du philosophe.
Nos ancêtres revivent en nous, mais s’ils vivaient encore par eux-mêmes il n’y aurait point de place pour nous sur la terre. […] Ainsi abandonnons-nous un plaisir à un ami, même, par politesse, à un indifférent, et parfois à un adversaire déclaré, sans autre compensation que la joie de celui qui en profite à notre place.
Les robinsonnades y pullulent : vous trouvez déjà dans Fénelon l’île de Calypso et l’île des Plaisirs ; Marivaux vous montre l’île de la Raison et l’île des Esclaves, terres fabuleuses qui ne figurent pas (et pour cause) sur les certes ; Diderot place ses rêveries amoureuses et sociales dans l’île d’Otaïti. […] Une île volcanique, émergeant de l’immensité bleue, avec son panache de fumée, une ceinture d’écume, un manteau de verdure et une couronne de fleurs. » — J’allais oublier Bernardin de Saint-Pierre qui place dans l’île de France sa printanière idylle de Paul et Virginie.
Au reste, à notre place nous laisserons parler ici un meilleur juge. […] Dans les entretiens de Socrate, dans les dialogues de Platon, cette recherche a sa place à côté d’autres recherches conduites dans un même esprit, relativement au bon, au juste, au convenable.
Charles, posté à Longjumeau, place le connétable de Saint-Pol à Montlhéry, et veut combattre à Longjumeau ; Louis XI veut éluder le combat : c’est le contraire qui arrive. […] En un mot, Commynes est tellement moderne par les idées et par les vues, qu’on pourrait assigner en le lisant (ce qui est bien rare pour les auteurs d’une autre époque) la place qu’il aurait tenue à coup sûr dans notre ordre social actuel, et sous les divers régimes que nous avons traversés depuis 89.
Pour les explications, en tout cas, et même en les réduisant à ce qu’elles ont de moindre, le lecteur ne saurait se dispenser, par un préambule, de mettre l’auditoire au point de vue, de faire connaître en peu de mots l’auteur dont il va lire quelque chose, de montrer cet auteur en place dans son siècle, et d’amener tellement, pour ainsi dire, les deux parties en présence, que l’effet, à un certain degré du moins, soit immanquable. C’est ainsi qu’un guide en Suisse, pour l’ascension du Righi ou de toute autre montagne, vous conduit au meilleur endroit, un peu avant l’aurore, s’y place à côté de vous : et l’on voit tout à coup le soleil se lever à l’horizon et sa vive lumière elle-même développer par degrés l’immense paysage, dont le guide alors vous indique les hauts sommets et vous dénombre tous les noms.
Au-dessous du génie, qui est le don unique de la nature, il est de nobles places encore, et Droz se plaît à les indiquer aux jeunes talents comme des degrés honorables dans lesquels ils peuvent se rendre utiles et mériter l’estime : « Et peut-être est-ce là le partage, ajoute-t-il, qu’il faut demander pour ceux dont on désire le bonheur ; avec plus de moyens on s’élève à bien des périls. » C’est ainsi que, dès les premiers pas, cette âme élevée et justement tempérée circonscrit elle-même la limite de son désir et marque d’avance son niveau. […] « Je me suis tenu constamment, dit-il, dans la situation d’esprit où se place un juré pour écouter les dépositions des témoins ; et maintenant j’oserais, comme lui, prononcer· la formule solennelle dont le verdict est accompagné. » L’Introduction qui résume l’histoire de France depuis Louis XIV et pendant tout le xviiie siècle jusqu’au moment où Louis XVI monta sur le trône, offre un beau et grave tableau plein de vérité et de précision.
Sous la Restauration, dans les premières années, on croit apercevoir distinctement la place de Mallet du Pan entre MM. de Serre, Camille Jordan et Royer-Collard. […] … Votre continent me fait horreur avec ses esclaves et ses bourreaux, ses bassesses et sa lâcheté ; il n’y a que l’Angleterre où l’on puisse écrire, parler, penser et agir : voilà ma place, il n’y en a plus d’autre pour quiconque veut continuer la guerre.
La pièce avait été représentée, pour la première fois, à la Comédie-Française le 11 août 1810 ; l’année suivante, la mort de Laujon laissant une place vacante à l’Académie, M. […] C’est ici que se place un des plus curieux épisodes littéraires d’alors, un de ces accidents qui caractérisent le mieux et l’esprit de l’époque en particulier et l’éternel esprit de cette race parisienne, qui survit à toutes les époques et que les régimes les plus divers n’ont point changé.
La foi est sans doute une chose excellente dans l’ordre surnaturel, mais ici-bas elle n’est pas trop à sa place. […] Pour une place vacante, a-t-on dit, un gouvernement fait neuf mécontents et un ingrat : de même pour une faveur à accorder, pour un intérêt à régler, pour un droit à protéger.