Cependant je me souviens trop des embarrassantes circonlocutions par lesquelles je fus contraint à passer, en vous analysant le sujet et les épisodes de son chef-d’œuvre d’ironie ; des périphrases qui m’amenèrent à vous persuader qu’il avait pu sans crime se moquer de saint Denis et de saint George ; de l’obliquité des tours qui me conduisirent jusqu’à la chaudière infernale où rôtit son moine Grisbourdon avec tant d’impudiques et d’homicides canonisés ; de ma peur qu’un éloge involontaire sur l’invention, le feu, la verve, qui brillent si éminemment en ces damnables fictions, ne me fît passer pour un philosophe impie ; je me souviens trop, enfin, que je tremblais à chaque citation de soulever le scandale, pour oser vous offrir encore de son côté risible le poème que vous savez. […] Ce sont pourtant là des erreurs de Voltaire, que les lois du goût ne garantirent pas de faire un mélange du profane et du sacré, parce que, plus philosophe que poète épique, il savait mieux raisonner sur les mœurs que les peindre. […] Homère n’a pas besoin d’apologie ; tout le monde classique est plein de ses louanges perpétuées d’âge en âge ; Homère est au-dessus de la critique ; l’admiration de l’univers a réfuté tous ses zoïles ; Homère eut pour premiers adorateurs Lycurgue, Solon, Démosthène, Alexandre, et Aristote, c’est-à-dire les législateurs, les guerriers, les orateurs, les savants, et les philosophes. […] Je laisse aux historiens philosophes le développement de cette vue.
Vacherot présidait aux études ; il était de la même volée que les philosophes Albert Lemoine et Émile Beaussire, que Jules Girard l’helléniste et le journaliste Frédéric Morin, et encore Eugène Fallex, le traducteur d’Aristophane.
Par exemple, Addison raconte en manière de rêve la dissection du cerveau d’un élégant937 : « La glande pinéale, que plusieurs de nos philosophes modernes considèrent comme le siége de l’âme, exhalait une très-forte odeur de parfums et de fleur d’oranger.
Je ne pus le discerner ; je vous retrouvai plus retiré encore que jamais dans le même logement de philosophe sur un petit jardin, ombre de la campagne aux environs du Luxembourg, dans le sein de la même mère.
Admirables prosateurs, détestables philosophes, préparant, pour désaltérer le peuple, non de l’eau salubre, mais de l’opium ivre de rêves et de convulsions !
Après qu’il eut vu tout en détail, et tout examiné à loisir, Crésus lui adressa ces paroles : « Mon hôte d’Athènes, comme la réputation que vous vous êtes acquise par votre sagesse et par les voyages que vous avez entrepris pour observer, en philosophe, tant de pays divers est venue jusqu’à nous, j’ai le plus grand désir d’apprendre de vous quel est l’homme que vous avez connu jusqu’ici pour le plus heureux. » En faisant cette question, Crésus était persuadé que Solon allait le nommer ; mais Solon, incapable de flatter et qui ne savait dire que la vérité, répondit : « C’est Tellus l’Athénien. » Crésus, surpris, demanda vivement par quelle raison il estimait ce Tellus le plus heureux des hommes
Non, il n’est plus permis à personne, après Polyeucte et Athalie, de regarder ces règles comme une invention des grammairiens et des rhéteurs, ou plutôt, puisqu’elles nous viennent d’Aristote, comme un code imposé aux poètes par le caprice d’un philosophe.
Serai-je trop sévère pour Fénelon si j’ajoute que cette inquiétude de tous les mouvements de la liberté humaine, ces prodigieuses inventions de moyens préventifs, pourraient presque faire douter de sa charité comme chrétien et de sa tolérance comme philosophe ?
On philosophe sur de Sade, on théorise sur Tardieu.
Le momentané, l’exceptionnel ne devient objet d’art qu’à la condition d’être aperçu d’un point de vue large, et comme par l’œil d’un philosophe, d’être ramené aux lois de la nature humaine et de devenir ainsi, en quelque sorte, une des formes de l’éternel.
Pour mieux établir son attitude d’observateur philosophe, il feint que son livre soit le produit involontaire et fortuit de certaines mœurs du temps. […] Il la combattait de toute sa force, jusqu’à proscrire non seulement les écrits des philosophes, mais aussi l’habillement à la française.
Ainsi le coup d’œil du philosophe éclaire et dirige l’imagination du poëte ; ainsi l’homme n’apparaît à Shakespeare que muni de tout ce qui appartient à sa nature. […] Que devant un tableau de martyre, l’un s’émeuve de l’expression d’une piété fervente, l’autre de l’aspect d’une douleur résignée ; que la cruauté des bourreaux pénètre celui-ci d’indignation ; qu’une teinte de satisfaction courageuse répandue dans les regards de la victime rappelle au patriote les joies du dévouement à une cause sacrée ; que l’âme du philosophe s’élève par la contemplation de l’homme se sacrifiant à la vérité : peu importe la diversité de ces impressions ; elles sont toutes également naturelles, également libres ; chaque spectateur choisit, pour ainsi dire, le sentiment qui lui convient, et quand il y est entré, aucun fait extérieur ne vient l’y troubler ; nul mouvement n’interrompt celui auquel chacun se livre selon son penchant.
Un philosophe assistait à la première de je ne sais plus quelle pièce, et il applaudissait : « Comment ! […] Parce que l’on aime à rencontrer dans le roman des hommes de bonne compagnie ou des femmes de cœur et d’esprit (puisqu’aussi bien la lecture, selon le mot du philosophe, est comme une conversation que l’on entretiendrait avec les plus honnêtes gens de toute condition), est-ce à dire pour cela qu’il nous déplaira d’y trouver de braves gens moins bien élevés que des diplomates, ou d’excellentes femmes un peu moins bien vêtues que nos élégantes à la mode ? […] Edmond Scherer, qui se sont occupés de George Eliot, n’ont-ils pas cru devoir lui reprocher sa hautaine indifférence d’artiste à l’égard des misères de ce monde, et son impassibilité d’observateur philosophe !
Les grands philosophes du siècle passé ont encore des lecteurs, mais bien peu de disciples ; la morale ne compte plus guère d’adeptes ; les graves historiens de la première moitié du siècle disparaissent peu à peu, sans laisser de successeurs ; on fait encore des vers, mais combien comptons-nous de poètes ? […] Mais comme nous n’apercevons parmi les écrivains nouveaux ni de grands philosophes, ni d’éminents historiens, ni de puissants génies dramatiques, ni des critiques hors de pair, ni des Bossuet, ni des Hugo, nous sommes bien contraints d’aller, non au genre le plus fameux, mais à celui qui, bien qu’il occupe en littérature une place médiocre, est en ce moment le plus encombré, le plus fourni de talents variés et pleins d’espérances. […] Que les amitiés qu’elle a nouées, que ses rapports avec des philosophes, des sculpteurs, des peintres, des rêveurs, lui aient parfois fourni le cadre ou, si l’on veut, les accessoires de ses romans, on peut l’admettre. […] Reybaud achève dans une vieillesse honorée et dorée une carrière de moraliste, une vie de philosophe, conservant jusqu’au bout la gaieté naturelle et fine de son illustre devancier, doué comme lui de cette heureuse infirmité de la surdité qui, pour les délicats, est une bonne fortune, puisqu’elle permet, à l’aide du cornet bienfaiteur 9 de communiquer avec les gens d’esprit, et, en posant le cornet, de ne pas entendre les ennuyeux et les sots.
Ce sont des automates ou encore des concepts, comme disent les philosophes. […] Et notez que Pierre Loti n’a pas plus la prétention d’être un écrivain que celle d’être un penseur et un philosophe. […] Et, tandis qu’en proie aux névroses Les philosophes de Paris, Pour trop méditer sur les causes, Sont laids, ridés et rabougris, Ces loqueteux, défi suprême, Qui semblent sans l’avoir cherché Tenir le mot du grand problème, Sont beaux par-dessus le marché.
V Le front d’Alfred de Vigny, dégagé de ses cheveux rejetés en arrière, était moulé comme celui d’un philosophe essénien de la Judée pour une pensée sensible mais toujours sereine.
Ils sont fort philosophes sur les biens et les maux de la vie, sur l’espérance et sur la crainte de l’avenir ; peu entachés d’avarice, ne désirant d’acquérir que pour dépenser.
Il revient ensuite aux ruines de Persépolis, qu’il visite et décrit en philosophe et en historien, mais sans en découvrir le mystère.
Puis le discours attendu de Clemenceau, le discours éloquent, où il montre le chevalier de Marie-Antoinette, arrivé par l’amour de la beauté, de la vérité, à devenir l’apologiste d’une Germinie Lacerteux, d’une fille Élisa, qui devaient être des femmes de la tourbe qui accompagnaient la reine à l’échafaud ; discours se terminant par ces hautes paroles : « Le paysan retourne le sol, l’ouvrier forge l’outil, le savant calcule, le philosophe rêve.
Quelques-uns de leurs philosophes jetaient parfois sur les objets de faibles lumières qui n’en éclairaient qu’un côté, et rendaient plus grande l’ombre de l’autre.
. — L’Honnête Dame et le Philosophe, nouvelle trad., trad. de Nicollo Granucci avec notice sur l’auteur (en coll. avec E.
Tous les philosophes savent bien qu’en fait de science on ne peut jamais se fier au vieux dicton Vox populi, vox Dei.
Le romancier ainsi pourvu dépasse le philosophe.
Il y a dans la douleur quelque chose de positif et d’actif, qu’on explique mal en disant, avec certains philosophes, qu’elle consiste dans une représentation confuse.
En tout cas, j’ai résolu d’aller en avant, et de ne pas répondre un seul mot. » — M. de Musset-Pathay, aussi attentif et moins calme, écrivait à un ami, à propos de l’article si cruel de L’Universel : « Mes inquiétudes sur les disputes possibles n’étaient heureusement pas fondées, et j’ai su avec une surprise extrême le stoïcisme de notre jeune philosophe. […] Voici, pour les philosophes, le sujet de la composition : Quænam sint judiciorum motiva ?