Il fallait qu’un jour enfin l’ordre se refit et que la Reine fût la vraie maîtresse ! […] nous ne faisons pas responsable de ces horreurs cette partie de la nation qui vivait dans l’ordre et dans la famille ; mais tout ce qui à la Cour était pour les maîtresses, comptait sur les maîtresses et vivait par elles, entra dans cette immense insulte conspirée contre Marie-Antoinette ; oui !
Il fallait qu’un jour enfin l’ordre se refit et que la Reine fût la vraie maîtresse. […] Certes, nous ne faisons pas responsable de ces horreurs cette partie de la nation qui vivait dans l’ordre et dans la famille ; mais tout ce qui à la Cour était pour les maîtresses, comptait sur les maîtresses et vivait par elles, entra dans cette immense insulte conspirée contre Marie-Antoinette : oui, même ceux qui aimaient le roi, même les royalistes.
De ces trois hommes, dont deux l’emportent incontestablement par le génie, le plus rare est celui qui en a le moins, mais dont la supériorité, d’un autre ordre, virile, positive et presque militaire, est certainement plus éloignée que le génie lui-même des niaiseries qui gouvernent ce temps, et tous les temps, hélas ! […] III Et c’est pour cela précisément qu’il aurait été un homme politique de premier ordre et d’une efficacité réelle, si les circonstances l’avaient mis à sa place, qui n’était pas, croyez-le bien !
Il rappelle, par la variété des connaissances et des aptitudes, un autre Italien de son siècle, monstrueux, il est vrai, dans l’ordre physique de l’action, mais charmant dans l’ordre de l’esprit, l’aventurier Casanova, dont on dit aussi : que ne fut-il pas et que n’aurait-il pas pu être ?
Ventura avait pour la Critique l’intérêt d’un esprit de l’ordre le plus élevé qui, jusque-là, s’était illustré dans de très puissantes polémiques, mais que l’événement et le choix de l’Empereur mettaient en demeure de se montrer fécond et net dans sa fécondité et de dire enfin le mot suprême que, sur toutes les questions, le christianisme, s’il rencontre un homme de génie, n’a jamais manqué de prononcer ! […] Mais l’Évangile et la tradition ne lui fournissent pas ce qu’ils auraient fourni à saint Thomas d’Aquin, par exemple, si saint Thomas, tombé de son siècle dans le nôtre, nous avait donné une loi sur la famille chrétienne déchirée et l’ordre social ébranlé.
Indépendamment de l’importance actuelle du sujet qu’il traite : l’Organisation générale du travail, Francis Lacombe est catholique, et la solution qu’il a retrouvée plus qu’il ne l’a découverte du problème posé, à cette heure, avec un si vaste retentissement, appartient à un ordre d’idées et de faits inspirés du catholicisme. […] On aura remplacé des réunions anarchiques où le peuple s’occupe d’idées qu’il n’entend pas, par des réunions d’ordre et de liberté où il s’occupera de ses intérêts, qu’il entend très bien.
L’histoire de la monarchie française a été rompue par la révolution le jour que cette monarchie s’est séparée du principe religieux qui faisait sa vie et sa force, et cette rupture n’est pas seulement qu’une interruption momentanée… Pour les logiciens de l’Histoire, qui a sa mathématique inflexible, c’est la rupture dans la chaîne des faits qu’il faut nécessairement reprendre dans leur ordre, comme un raisonnement dans le sien, si on veut se retrouver dans la vérité, qui est la même dans l’ordre des raisonnements et des faits.
Malheureusement un bulletin bibliographique ne se fait pas uniquement avec du libre arbitre et de l’intelligence ; il doit subir l’ordre ou le désordre des publications de chaque jour. […] Dans cet ordre de faits, l’imitateur laborieux peut réussir, et Bouilhet a prouvé qu’il en avait eu la ténacité et la souplesse.
Cette érudition si particulière et si malsaine, Edgar Poe, le tempérament américain, le puffiste immense dans l’ordre de l’imagination, le visionnaire qui fit entrer dans les constructions de la plus idéale ou de la plus sombre fantaisie une force de calcul digne de Pascal, en fut certainement moins victime que de l’ivrognerie, son vice favori, qui le tua ! […] Dans l’ordre intellectuel, il ne fut réellement rien de fort ni même d’assez charmant pour faire oublier son manque de force.
Il serait assez difficile de déterminer précisément à quel ordre de merveilleux appartient celui qu’il a employé dans la Tempête. […] Aussi paraît-il que les Joyeuses Bourgeoises ont été composées après Henri V, quoique dans l’ordre historique il faille nécessairement les placer avant. […] Au reste, il serait superflu de chercher à établir d’une manière bien solide l’ordre historique de ces trois pièces ; Shakspeare lui-même n’y a pas songé. […] Cette supposition a été supprimée dans la comédie mise sous la seconde forme, lorsque le poëte voulut tâcher apparemment d’indiquer un ordre de faits un peu plus vraisemblable. […] Mais après avoir exactement indiqué l’ordre chronologique de la composition des drames historiques de Shakspeare, il faut, pour en bien apprécier le caractère et l’enchaînement dramatique, les replacer comme nous le faisons dans l’ordre vrai des événements ; ainsi seulement on assiste au spectacle du génie de Shakspeare déroulant et ranimant l’histoire de son pays.
Elle sert à cela dans l’ordre humain. […] Cela, c’est l’ordre humain. […] Comme homme, il ne l’est pas ; il est un animal ennemi : tel est l’ordre humain ; il faut qu’il le soit comme participant à Dieu, comme communiant dans la pensée divine, pour qu’il y ait au moins une image de l’ordre divin réalisée sur la terre. […] Bossuet ne peut pas souffrir les « opinions particulières » ; filles le blessent comme accidents gênant l’ordre général. […] L’amertume des sentiments, étant une protestation contre un certain ordre de choses, n’est souvent qu’un appel à un ordre meilleur, et il est difficile qu’il y ait appel sans qu’il y ait confiance.
Jules Barbey d’Aurevilly C’est un poète ému, sincère, d’une nuance charmante — et puisque la poésie est l’intensité — intense à la manière des poètes de nuance, dont l’intensité, à l’ordre inverse des poètes de relief et d’énergie, est la transparence et la morbidesse.
Ceillier, [Remi] Bénédictin, né à Bar-le-Duc en 1688, mort en 1761 ; Compilateur laborieux qui ne soignoit pas assez son style, comme la plupart des Savans de son Ordre.
Caquet, du même Ordre, est aujourd’hui chargé de ce travail.
Il étoit fort bon Comédien, & Poëte comique du second ordre.
On chercheroit vainement dans ses Mémoires, tels qu'il les a écrits lui-même [en dépit de ce que M. de Voltaire a pu dire pour prouver qu'il n'en étoit pas l'Auteur], de l'ordre, de la suite, de la précision ; mais on y reconnoît un génie supérieur, qui, lors même qu'il néglige les devoirs de l'Ecrivain, annonce le Grand Homme.
Rien de plus touchant ni de plus grand dans l’ordre de la charité. […] A peine si on peut en saisir quelque indice, quelque vestige imprévu qui se glisse dans des productions et des monuments d’un autre ordre, et qui est ainsi arrivé par hasard jusqu’à nous. […] L’étude de ces dernières ne devait être, un jour, tout à fait constituée que lorsque le secret mépris et le divorce entre les deux ordres d’érudits auraient cessé et auraient fait place à un effort commun, à un concours de direction et de méthode. […] Nous avons beau jeu, nous autres, pour grouper les mots par ordre de famille, de racine, d’analogie ; nous ouvrons le riche Lexique de la langue des Troubadours, et quatre-vingt-dix-neuf fois sur cent, nous y trouvons tout ce qu’il nous faut, dans le plus bel arrangement du monde. […] Il pense avec la plu-part d’entre eux que dans la transformation de l’ancien latin, dans ce renouvellement d’où sont nés les quatre idiomes vulgaires, provençal, français, italien, espagnol, il y a lieu de constater plus d’ordre et de régularité qu’on ne le soupçonne d’ordinaire.
Imaginez donc un fort de la halle créant chez nous un ordre de spéculation analogue à la philosophie de Schelling ou de Hegel ! […] On eût cherché à pactiser, on se fût arrêté à mille considérations personnelles, qui en temps de calme sont fort prisées ; on n’eût osé détruire franchement ni les privilèges ni les ordres religieux, ni tant d’autres abus. […] Quand on pense que toute chose se retrouvera là-haut rétablie, ce n’est plus tant la peine de poursuivre l’ordre et l’équité ici-bas. […] Il est d’un petit esprit de supposer un ordre absolument légal, contre lequel il n’y a pas d’objection et qui s’impose absolument. […] C’est impossible, la chaîne est trop forte : le pape, l’empereur, les rois, les ordres religieux, les universités ; et pour soulever tout cela, un pauvre moine.
L’Enfer] I Lisons maintenant ensemble la Divine Comédie dans l’ordre où Dante écrivit ce poème : l’Enfer, le Purgatoire, le Paradis. […] ” « Je levai, à son ordre, le menton ; et, quand elle avait désigné mon visage par la barbe, j’avais bien compris la malignité vénéneuse de l’intention. » (Elle voulait signifier par là qu’il n’était plus un enfant, mais un homme d’âge mûr, quand il avait commis ces fautes.) […] « Avec un soupir de tendre compassion », dit-il, « elle abaissa ses regards sur moi avec ce visage d’une mère qui se penche sur son petit enfant en délire. » Elle lui explique, dans un admirable langage, les lois de l’ordre matériel et de l’ordre moral. […] Des soleils y chantent, des roues y argumentent, les chefs des ordres monastiques y défilent devant le poète ; le pape et les cardinaux y sont injuriés comme des déserteurs de cette crèche de Nazareth où l’ange de Dieu replia ses ailes. […] Tout ce qu’on peut comprendre, c’est que tantôt le poète exalte, tantôt il objurgue les ordres monastiques, dont « les membres », dit-il grossièrement, « jadis maigres et les pieds nus, « Couvrent maintenant leurs palefrois de leurs vastes manteaux fourrés, en sorte que sous une même peau cheminent deux bêtes : « Si che due bestie van’ sott’ una pelle !
Excellente technique sans doute, mais du même ordre, somme toute, que celle des joueurs de billard. […] Au reste, en admettant que l’Occident, limité par les raisons de sa raison, fût assez myope pour confondre ses vues dans le temps et l’espace avec le parfait, l’universel, l’éternel, d’ordre si vulgaire qu’ils aient pu être, les malheurs qui l’ont éveillé de sa béatitude, s’ils marquent une crise politique, économique, bien moins que la période satisfaite de relativo-réalisme, méritent-ils d’être pris pour les signes d’une crise de l’esprit. […] Se suicident ceux-là qui n’ont point la quasi universelle lâcheté de lutter contre certaine sensation d’âme si intense qu’il la faut bien prendre, jusqu’à nouvel ordre, pour une sensation de vérité. […]/ J’ai voulu ouvrir la porte et n’ai pas osé. […] Il attaque à cette date outre Barrès ceux qui, comme Desnos, ont poussé fort loin l’art du jeu de mots en poésie et récusent le virage politique à l’ordre du jour. […] Il n’a pas suffi à notre génération d’apprendre par sa propre expérience comment les plus belles choses et les plus antiques, et les plus formidables et les mieux ordonnées sont périssables par accident ; elle a vu, dans l’ordre de la pensée, du sens commun, et du sentiment, se produire des phénomènes extraordinaires, des réalisations brusques de paradoxes, des déceptions brutales de l’évidence.
On a déjà bien des anecdotes, qu’il faudrait vérifier pourtant et rassembler avec ordre ; des recherches suivies produiraient infailliblement quelques résultats. […] Buffon, qui estimait Massillon le premier de nos prosateurs, semble l’avoir eu présent à la pensée lorsque, dans son Discours sur le style, il a dit : Pour bien écrire, il faut donc posséder pleinement son sujet ; il faut y réfléchir assez pour voir clairement l’ordre de ses pensées et en former une suite, une chaîne continue, dont chaque point représente une idée ; et, lorsqu’on aura pris la plume, il faudra la conduire successivement sur ce premier trait, sans lui permettre de s’en écarter, sans l’appuyer trop inégalement, sans lui donner d’autre mouvement que relui qui sera déterminé par l’espace qu’elle doit parcourir. […] Celui-là aimera Massillon, qui aime mieux le juste et le noble que le nouveau, qui préfère le naturel élégant au grandiose un peu brusque ; qui, dans l’ordre de l’esprit, se complaît avant tout à la riche fertilité et à la culture, à la modération ornée, à l’ampleur ingénieuse, à un certain calme et à un certain repos jusque dans le mouvement, et qui ne se lasse point de ces lieux communs éternels de morale que l’humanité n’épuisera jamais.
Venu à une époque où la corruption était déjà poussée au plus haut degré, et où elle ne se recouvrait que d’un voile léger en présence du monarque, il comprit bien quelle était la nature de l’incrédulité qu’il avait à combattre, et en ce sens il est curieux de voir l’ordre d’arguments qu’il juge le plus à propos de lui opposer. […] Pour le chrétien, il y manque peut-être vers la fin, dans l’ordre de la foi, je ne sais quelle flamme et quelle pointe de glaive, non contraire pourtant à la charité, et à laquelle on ne se méprend pas. […] Massillon établit sa paraphrase morale sur un texte qu’il déroule verset par verset et qu’il gradue ; il met sa gerbe avec ordre et l’assoit en quelque sorte sur les roues du char sacré : la marche en est égale, cadencée, nombreuse ; au lieu que la parole de Bossuet se confond le plus souvent avec le char lui-même, avec la roue enflammée qui emporte le Prophète.
Mais il faut raconter tout cela par ordre et avec méthode, et mettre chacun à même de bien juger de l’état au moins de la question. […] Que s’il se mêle à cette question de liturgie une part de dogme, on trouvera tout naturel que je la néglige ici pour ne considérer que ce qui est du ressort du goût, ce dernier ordre de considérations étant très suffisant pour nous permettre de bien juger du caractère, du rôle et de toute la destinée de Santeul ; car il ne fut jamais qu’un homme de verve, et nullement un homme de doctrine. […] Cette espèce de chemise plus ou moins blanche sous le manteau, et qui est le costume de son ordre, joue le déshabillé et achève le personnage.
Si pour lui, dans l’ordre intellectuel, le vrai est tout entier d’un côté et le faux de l’autre, dans l’ordre moral le bien absolu, à ses yeux, est également tout d’un côté, et le mal du côté opposé ; à droite les bons, à gauche les méchants ; les agneaux séparés des boucs, pas de mélange ! […] Même quand il est le Lamennais d’un ordre théocratique qu’il abjurera, il touche et intéresse, à le voir de près ; il ne déplaît pas.
Vauvenargues, mort trop tôt et incomplet comme écrivain, rouvre un ordre d’idées et de sentiments qui est plein de fécondité et d’avenir. […] Que serait-ce encore si l’on revendiquait ces autres savants d’un ordre élevé, ces moralistes implicites et d’autant plus sûrs qu’ils embrassent plus de rapports d’ensemble, ce Buffon qui se rendait d’autant mieux compte de l’homme qu’il était sorti comme naturaliste de la vue circonscrite de l’espèce, et qu’il inaugurait dans son ampleur l’étude, encore si neuve aujourd’hui, de la physiologie comparée en ce qui est des faits de sensibilité et d’intelligence ! […] Elle a produit de brillants et vigoureux réactionnaires, des restaurateurs ou des prédicateurs du passé, Bonald, de Maistre, Chateaubriand ; des marcheurs en avant et même des utopistes en partie clairvoyants, et, par opposition aux injurieux prophètes du passé, des prophètes plus ou moins aventureux de l’avenir, tels que Saint-Simon, Comte ; de savants législateurs surtout, dans l’ordre du possible, les Tronchet, les Cambacérès, les collaborateurs du Code Napoléon… La simple observation morale eût paru un jeu un peu trop égoïste et désintéressé après de tels naufrages.