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588. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre VII. L’antinomie pédagogique » pp. 135-157

Loin que la pédagogie dépende de la psychologie, c’est elle qui commande cette dernière science et même qui doit créer son objet. […] « Loin que l’éducation ait pour objet unique ou principal l’individu et ses intérêts, elle est avant tout le moyen par lequel la société renouvelle perpétuellement les conditions de sa propre existence. […] L’éducation en effet est limitée à un triple point de vue : dans son action, dans son objet, et dans ses moyens.

589. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « Les romans de M. Edm. de Goncourt » pp. 158-183

Dans le spectacle des paysages, des vues urbaines, des objets forcément immobiles, il perçoit le caractère mouvant et variable, les vibrations de la lumière, les variations du jour, le frisson passager de l’air. […] Dans le foyer du cirque où les frères Zemganno attendent avant d’entrer en scène, les objets se diffusent sous les rayonnements que note l’auteur : C’étaient et ce sont sur ces tableaux rapides, sur ces continuels déplacements de gens éclaboussés de gaz, ce sont en ce royaume du clinquant, de l’oripeau, de laa peinturlure des visages, de charmants et de bizarres jeux de lumière. […] Ce penchant qui le conduisit à recueilir les dessins du XVIIIe siècle, à étudier en toutes ses faces et à faire revivre en son entier cette époque de la grâce française, qui lui fit aimer dans les objets du Japon leur puérilité, l’ingénu et l’impromptu de leur art, pénètre et détermine ses œuvres d’imagination, leur infuse comme une nuance et un parfum à part, les farde et les poudre.

590. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Essai, sur, les études en Russie » pp. 419-428

Dans les universités, chaque étudiant choisit l’objet et le nombre des cours qu’il veut suivre, et que les professeurs ont soin d’annoncer publiquement avec l’heure et le lieu. […] Dans la faculté de médecine, les différentes chaires ont pour objet la théorie et la pratique de cette science problématique, l’anatomie, la pharmacie, la chimie, et l’histoire naturelle, qui appartient en partie à la faculté de médecine, en partie à celle de philosophie9. […] Ce travail consiste à faire des réponses aux différents mémoires qui sont adressés aux facultés, à celle de médecine par les malades et souvent par le gouvernement dans les cas d’épidémie, ou pour la police des hôpitaux et autres objets de la salubrité publique.

591. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 13, qu’il est des sujets propres specialement pour la poësie, et d’autres specialement propres pour la peinture. Moïens de les reconnoître » pp. 81-107

Le poëte arrive encore plus certainement que le peintre à l’imitation de son objet. […] Le poëte tragique oseroit aussi peu nous présenter ces objets sur la scene, que la métamorphose de Cadmus en serpent, et celle de Progné en hirondelle. Tous ces objets sont de ceux dont Horace a dit : non… etc. .

592. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre XI. Seconde partie. Conséquences de l’émancipation de la pensée dans la sphère de la littérature et des arts » pp. 326-349

Ainsi les auteurs latins ne doivent plus être qu’une belle et agréable lecture, un noble délassement, et non point l’objet de longues et pénibles études. […] Ceux qui en font à présent l’objet d’une étude spéciale s’y livrent beaucoup trop tard ; ils ont perdu le temps de leur première jeunesse à cultiver des lettres sans avenir et sans horizon. […] Il est impossible encore d’apprécier toutes les révélations que nous devons recevoir de langues dont les racines primitives sont des manifestations morales ou intellectuelles plutôt que la représentation d’objets physiques ou l’expression de besoins matériels.

593. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXIII. Des éloges ou panégyriques adressés à Louis XIV. Jugement sur ce prince. »

On remarque sur les lois, qu’en diminuant l’abus des procédures, et réglant la forme des tribunaux, il laissa subsister le vice de cent législations opposées, et ne fit qu’ébaucher un ouvrage immense, qui, parmi nous, attend encore le zèle d’un grand homme ; sur l’agriculture, qu’il connut peu les vrais principes qui l’encouragent, principes découverts par Sully, employés dans les belles années de Henri IV, oubliés sous le ministère orageux et brillant de Richelieu, retrouvés ensuite par Fénelon, et développés avec succès dans ce siècle, où les grands besoins font chercher les grandes ressources ; sur le commerce, qu’il eut peut-être sur cet objet des vues beaucoup plus vastes que solides ; que ses vues même étant en contradiction avec ses besoins, d’un côté il voulait le favoriser, et de l’autre il le chargeait d’entraves ; sur les manufactures, qu’il les encouragea avec grandeur, mais qu’il fit quelquefois de ces arts utiles le fléau de l’État, en immolant le laboureur à l’artisan ; enfin, sur la partie militaire, que sa perfection même nous donna une gloire éclatante et dangereuse, qu’elle arma la France contre l’Europe, et l’Europe contre la France, et fut récompensée et punie par trente ans de carnage. Ainsi, de quelque côté qu’on jette les yeux on voit des succès et des malheurs ; on voit de grandes vues et de grandes fautes ; on voit le génie, mais tel qu’il est chez les hommes, et surtout dans les objets de gouvernement, toujours limité ou par les passions, ou par les erreurs, ou par les bornes inévitables que la nature a assignées à toutes les choses humaines. […] Notre esprit naturel devint du génie ; notre activité inquiète, de la force ; notre impétuosité, un courage docile et terrible ; tout prit un caractère, et l’esprit national (car nous commençâmes alors à en avoir un), formé par de grands exemples et de grands objets, acquit un degré de hauteur inconnu jusqu’alors.

594. (1893) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Cinquième série

Car enfin, si Malherbe, comme Ronsard, n’avait pas mis très haut l’objet de la poésie, pourquoi donc, ajoutant, corrigeant, et raturant sans cesse, aurait-il employé six ans à faire une ode ? […] Toutes ou presque toutes, si elles ont en finalement pour objet de substituer dans notre littérature les qualités qui font les genres communs aux qualités qui l’ont les genres individuels, elles ont donc eu pour objet aussi d’enseigner à notre littérature les moyens de conquérir cette universalité, dont peut-être avons-nous jadis porté trop haut l’orgueil, mais qu’il ne faudrait pas cependant affecter de mépriser. […] Ils célèbrent le mystère du jour ; mais, dans cette commémoration solennelle, ce qu’ils ont surtout pour objet de mettre en lumière, c’est le pacte d’amour que la bonté de Dieu a voulu conclure avec la faiblesse de l’homme. […] Ce qu’il n’avait fait qu’indiquer ou que pressentir au temps de sa jeunesse, dans les sermons où nous avons signalé la première idée du Discours lui-même — Sur la bonté et la rigueur de Dieu, Sur le caractère des deux alliances, Sur Jésus-Christ objet de scandale, — dix ou douze chapitres de sa seconde partie n’ont d’autre objet que de l’éclaircir, que de le développer, que de le tortiller. […] C’est l’objet du chapitre qui suit, où j’ai tâché de faire à Bayle la place qu’il mérite et qu’il ne me semble pas qu’on lui ait faite encore dans l’histoire des idées.

595. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre III. L’Âge moderne (1801-1875) » pp. 388-524

Le moi, déclaré naguère « haïssable », et subordonné comme tel à autre chose, redevenait souverain, retrouvait en lui de nouveau son objet, sa raison suffisante, et sa cause finale. […] Nous ne pouvons affirmer de nos impressions qu’une chose, qui est que nous les avons éprouvées, mais non pas qu’elles soient conformes à leur objet, et que par conséquent nous ayons eu raison de les éprouver. […] Mais c’est la méthode surtout qui a changé, et avec la méthode, c’est l’objet de la critique. […] Mais l’unique ambition qu’ils aient eue, ç’a été de fixer, « sous l’aspect de l’éternité », l’objet de leur imitation ; et, pour y réussir, de ne s’attacher qu’à ce qu’ils ont cru voir en lui de permanent. […] — et qu’à vrai dire en changeant de moyens, — on pourrait presque soutenir qu’il n’a pas changé véritablement d’objet.

596. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1875 » pp. 172-248

Samedi 20 février Les gens riches, il leur arrive parfois d’avoir du goût dans les porcelaines, dans les tapisseries, dans les meubles, dans les tabatières, dans les objets de l’art industriel. […] Le Morny qu’il a eu la bonne fortune de connaître, de jauger, doit être à mon sens l’objet d’une étude spéciale, étude où il pourra mettre en scène une des figures qui représentent le mieux le temps. […] Sur des murailles blanches, sur le ton de brique Pompéi, en honneur dans nos musées, ces objets de l’Extrême-Orient semblent malheureux. […] Au moment du départ, Louis, après avoir embrassé le maréchal, se retourne vers le joujou, objet de son envie, et lui adresse, dans un gros soupir, un plaisant : « Adieu cheval !  […] J’ai rarement éprouvé une jouissance pareille à celle, que j’ai à vivre dans cette harmonie somptueuse, à vivre dans ce monde d’objets d’art si peu bourgeois, en ce choix et cette haute fantaisie de formes et de couleur.

597. (1894) Les maîtres de l’histoire : Renan, Taine, Michelet pp. -312

Il voit les objets inanimés, il en parle comme s’ils étaient des êtres vivants. […] Rien ne pouvait le distraire de l’objet de son étude. […] Pour que son esprit eût toute sa liberté, il fallait que rien ne changeât dans les objets qui l’entouraient. […] Mais il faut que cette liberté soit dirigée, que cette action ait un objet. Cet objet, c’est la justice.

598. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXIX » pp. 319-329

Le rendez-vous du beau monde est le soir chez la maréchale d’Estrées88. » C’est ici, et toujours en 1672, que se place, par toutes les circonstances qu’elle renferme, une lettre, sans date, de madame Scarron à madame de Saint-Géran, lettre qui, jusqu’à présent, n’a été, que je sache, l’objet d’aucune remarque, et qui cependant en fait naître de singulières. […] elle touche légèrement mais avec dignité l’objet de sa lettre a madame de Saint-Géran.

599. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 23-38

Mais quand on le voit, dans différentes Brochures, réduire tantôt à trente les bonnes Fables de l’Esope François, tantôt à une cinquantaine, & en dernier lieu * lui en accorder, comme par grace, quatre-vingt ; quand on lui entend dire que ce Poëte n’a rien inventé, qu’il n’a qu’un style, qu’il écrivoit un Opéra du même style dont il parloit de Jeanot Lapin & de Rominagrobis ; que son génie n’étoit nullement propre à la Poésie sublime, & que tout cela pouvoit excuser Boileau de n’avoir pas fait mention de lui, & de ne l’avoir jamais compté parmi ceux qui fai soienthonneur au Siecle de Louis XIV ** : il est impossible de ne pas croire que, dans une critique aussi peu judicieuse, il n’a eu d’autre objet que de s’égayer par des paradoxes. […] On y reconnoît par-tout, à la vérité, le même caractere de génie, comme on reconnoît la touche de Rubens à chacun de ses tableaux ; mais chaque objet y est traité avec les couleurs qui lui sont propres.

600. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 239-252

Comme ces reproches ont rapport à plusieurs objets intéressans pour la Littérature, nous nous étendrons un peu plus dans cet article. […] Indépendamment de l’instruction qu’on fait répandre sur différens sujets, il faut encore posséder l’art de rendre les objets intéressans, afin de les insinuer avec autant d’agrément que de solidité.

601. (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Mes pensées bizarres sur le dessin » pp. 11-18

Si ces élèves étaient un peu disposés à profiter de mes conseils, je leur dirais encore : N’y a-t-il pas assez longtemps que vous ne voyez que la partie de l’objet que vous copiez ? […] De là vous observerez tout le jeu extérieur de la machine ; vous verrez comment certaines parties s’étendent, tandis que d’autres se raccourcissent, comment celles-là s’affaissent, tandis que celles-ci se gonflent ; et perpétuellement occupés d’un ensemble et d’un tout, vous réussirez à montrer dans la partie de l’objet que votre dessin présente, toute la correspondance convenable avec celle qu’on ne voit pas, et ne m’offrant qu’une face vous forcerez toutefois mon imagination à voir encore la face opposée ; et c’est alors que je m’écrierai que vous êtes un dessinateur surprenant.

602. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Seconde faculté d’une Université. Faculté de médecine. » pp. 497-505

Si l’on veut que des étudiants reçoivent dans une faculté de médecine toute l’instruction qui leur est nécessaire pour exercer l’art de guérir d’une manière utile à leurs concitoyens, il faut se rappeler que la santé publique est peut-être le plus important de tous les objets. […] Le second s’étendra autant qu’il le jugera à propos, n’écartant de ses leçons que les objets de pure curiosité.

603. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 29, qu’il est des païs où les ouvrages sont plûtôt apprétiez à leur valeur que dans d’autres » pp. 395-408

Mais on attache d’abord ses regards sur un soldat, dont le visage et l’attitude font voir un homme plongé dans la réverie la plus sombre à la vûë de ce guerrier tombé dans la derniere misere d’un rang, qui fait l’objet de l’ambition des militaires. […] Il n’y auroit rien de certain en vertu des lumieres humaines, si quatre cens personnes qui s’entrecommuniquent leur sentiment, pouvoient croire qu’elles sont touchées quand elles ne le sont pas, ou si elles pouvoient être touchées sans qu’on leur eut présenté un objet réellement interessant.

604. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre II. Des éloges religieux, ou des hymnes. »

ils cherchent le bonheur, et ils n’aperçoivent point la loi universelle qui, en les éclairant, les rendrait tout à la fois bons et heureux : mais tous s’écartant du beau et du juste, se précipitent chacun vers l’objet qui l’attire ; ils courent à la renommée, à de vils trésors, à des plaisirs qui, en les séduisant, les trompent. […] Les objets qui l’environnent et qui le frappent, c’est l’architecture qu’il a créée, les métaux qu’il a tirés du sein de la terre, les richesses qu’il a cherchées au-delà de l’océan, les différentes parties du monde unies par la navigation, enfin tout ce qu’a de brillant le tableau de la société, des lois et des arts ; mais dans les campagnes, l’homme disparaît, et la divinité seule se montre.

605. (1895) Nouveaux essais sur la littérature contemporaine

et que, dans l’amour masculin, il entre, si l’on y regarde bien, tant de mépris ou tant de dédain pour celles qui en sont l’objet ? […] qu’ils se dressent là, sur nos places publiques, en objet d’émulation à ceux qui viendront après eux ? […] Si l’on ne saurait évidemment lui donner « la Science » ou « la Morale » pour but, on ne peut sans doute lui proposer davantage « la Désillusion » ou « l’Immoralité » pour objet. […] Les Grecs ont trop aimé la vie, l’ont conçue trop riante, n’ont pas imaginé qu’elle eût d’autre objet qu’elle-même ; ils ont manqué du sens de l’au-delà. […] La philosophie, c’est ce qui fait l’objet commun des philosophies d’Aristote et de Platon, de Descartes et de Spinoza, de Kant et d’Hegel ; et si cet objet commun est démontré chimérique ou inaccessible, ce ne sont pas seulement les « philosophies » qui croulent, c’est la « philosophie » même, en même temps qu’elles, puisqu’elle n’est qu’elles.

606. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre III. La Déformation de l’Idéal classique (1720-1801) » pp. 278-387

De « psychologique et de moral » devenu d’abord « social » ; et de social « scientifique » ; l’objet de la littérature, sous l’influence de Bacon et de Locke, va désormais devenir purement pratique. […] Car, nos sentiments c’est nous-mêmes, ou plutôt, chacun de nous n’est soi qu’autant que ses sentiments s’expriment en toute liberté, et c’est cette liberté même qui est la nature : « Nous naissons tous sensibles… Sitôt que nous avons, pour ainsi dire, conscience de nos sensations, nous sommes disposés à rechercher ou à fuir les objets qui les produisent. […] Quel sera donc l’objet de la véritable éducation ? […] Si ses contemporains n’ont rien tant admiré chez lui qu’une extraordinaire faculté d’assimilation, servie par une facilité d’exécution ou d’expression non moins extraordinaire, on constate qu’ils les ont d’autant plus admirées qu’ils les ont vues s’appliquer, tour à tour ou ensemble, à plus d’objets, plus différents, plus étrangers eu apparence à ses intérêts d’amour-propre et de vanité. […] Rien d’humain n’est éternel, et quelque effort qu’il fasse pour fixer son objet sous l’aspect de l’éternité, tout idéal d’art participe de la caducité de l’espèce.

607. (1903) Hommes et idées du XIXe siècle

Tandis que nous distinguons soigneusement l’idée des sensations à propos desquelles nous l’avons conçue, et les sensations elles-mêmes de l’objet qui les a provoquées en nous, pour Victor Hugo, l’idée, la sensation, l’objet ne font qu’un. […] Vallery-Radot a voulu nous y aider, et tel est précisément l’objet qu’il s’est proposé en écrivant cette biographie. […] « La peinture de l’amour, de ses égarements et de ses crimes est le principal objet du théâtre. […] Les idées de devoir, de justice, de charité, de pitié, ces créations de notre esprit, n’ont d’autre objet que d’y faire contrepoids. […] Suggérer des idées à l’aide de symboles qui ne sont que des images organisées et vivantes, tel est son objet.

608. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome III pp. -

Second objet de dispute. […] Les professeurs royaux, chargés de cette partie, n’ont pas le même objet. […] Que firent ceux-ci pour anéantir un objet insupportable ? […] Les uns & les autres sont l’objet de ses invectives. […] Leur nom seul paroissoit aux Port-royalistes devoir être l’objet de l’exécration du genre humain.

609. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre IV. L’âge moderne. — Chapitre I. Les idées et les œuvres. » pp. 234-333

Ce qui les fait poëtes, c’est l’afflux violent des sensations ; ils ont une machine nerveuse plus sensible que la nôtre ; les objets qui nous laissent froids les secouent subitement hors d’eux-mêmes. […] À ses yeux, les moindres objets sont poétiques. […] Nous savons par lui que nous ne sommes plus forcés d’aller chercher en Grèce, à Rome, dans les palais, chez les héros et les académiciens, les objets poétiques. […] La vie morale dans la vie vulgaire, voilà son objet, l’objet de ses préférences. […] Il faut que le lecteur soit ému, véritablement, et avec profit pour son âme ; le reste est indifférent : montrons-lui donc les objets émouvants en eux-mêmes, sans songer à les habiller d’un beau style.

610. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CIIIe entretien. Aristote. Traduction complète par M. Barthélemy Saint-Hilaire (1re partie) » pp. 5-96

« Quant à ce qui concerne l’époux et la femme, le père et les enfants, et la vertu particulière de chacun d’eux, les relations qui les unissent, leur conduite bonne ou blâmable, et tous les actes qu’ils doivent rechercher comme louables ou fuir comme répréhensibles, ce sont là des objets dont il faut nécessairement s’occuper dans les études politiques. […] Aristophane, dans sa discussion sur l’amour, dit précisément que la passion, quand elle est violente, nous donne le désir de fondre notre existence dans celle de l’objet aimé, et de ne faire qu’un seul et même être avec lui. […] Les citoyens, tout en y possédant personnellement, abandonnent à leurs amis ou leur empruntent l’usage commun de certains objets. […] La loi d’égalité doit être étendue à tous ces objets ; ou, du moins, il faut les soumettre à certaines limites régulières, ou bien ne statuer absolument rien à l’égard de la propriété. […] Mais pourquoi cette révolution dont parle Socrate s’appliquerait-elle à cette république qu’il nous donne comme parfaite, plus spécialement qu’à tout autre État, ou à tout autre objet de ce monde ?

611. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CXLVe entretien. Ossian fils de Fingal »

Rends mon corps à la jeune Moïna ; Ducomar était l’objet de ses songes. […] Elle chantait les actions de Grudar, jeune objet des sentiments secrets de son cœur. […] Il fut l’objet des soupirs secrets de son cœur. […] Si je péris ici, souviens-toi de cette belle solitaire, objet de mon amour, de la fille de Toscar ; car je la vois penchée sur les bords du ruisseau, les joues en feu et les cheveux épars sur son sein, jetant ses regards du haut de la montagne et soupirant pour Oscar. […] J’ai vu tes larmes couler pour l’objet de mon amour dans les salles du sanguinaire Starno.

612. (1893) Du sens religieux de la poésie pp. -104

Un tableau, par exemple, se livre et se révèle dans son exécution au premier regard : le regard même de l’artiste quand il s’empara de son objet à l’heure de l’émotion première. […] C’est pourquoi une œuvre philosophique comme Eurêka est légitimement dédiée « à ceux qui sentent et non pas à ceux qui pensent ». — La philosophie a encore ce point commun avec la poésie, que ni l’une ni l’autre ne règlent la vie pratique : la science au contraire a sa sanction dans les corollaires de l’industrie, de l’hygiène… Pourtant, me direz-vous, la philosophie comme la science a pour objet la vérité : eh bien, est-ce donc à dire que la poésie a pour objet l’erreur ? […] Le symbole est la fusion de notre âme avec les objets qui ont éveillé nos sentiments, en une fiction qui nous transporte hors du temps et de l’espace. […] Les tergiversations mêmes de la philosophie quant à son objet propre, qui est la Vérité de Dieu, de l’Âme et du Monde, n’ont pas été sans bienfaisant résultat : elles ont affranchi l’homme, lentement et sûrement, d’anciennes servitudes et surtout elles lui ont enseigné ses propres limites. […] En réalité, le télégraphe et le téléphone, la bactériologie et la lumière électrique nous détournent des vraies, des seules préoccupations légitimes, qui sont celles-là dont l’infini est l’objet.

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