Faut-il donc, au théâtre comme ailleurs, renoncer au critérium chancelant du suffrage universel, estimer que la beauté des drames ne se mesure pas aux nombres des représentations ou aux chiffres des encaissements, bien que ces nombres et ces chiffres attestent, d’un témoignage mathématique, irrécusable, le jugement du vrai public ? […] Oui, un nombre excessif de Prudhommes et d’Homais ont la mauvaise habitude de ruminer devant le monde les proses indigestes de leur quotidien favori.
Faut-il donc, au théâtre comme ailleurs, renoncer au critérium chancelant du suffrage universel, estimer que la beauté des drames ne se mesure pas aux nombres des représentations ou aux chiffres des encaissements, bien que ces nombres et ces chiffres attestent, d’un témoignage mathématique, irrécusable, le jugement du vrai public ? […] Oui, un nombre excessif de Prudhommes et d’Homais ont la mauvaise habitude de ruminer devant le monde les proses indigestes de leur quotidien favori.
Aujourd’hui la postérité, indifférente aux considérations de personnes, ne voit plus que le livre ; elle le classe dans la série des témoignages et des peintures immortelles de la passion, et il n’en est pas un si grand nombre qu’on ne les puisse compter. […] Il ne paraît pas, en effet, que l’ordre et l’exactitude aient été au nombre des qualités de M. de Guibert : il brouille volontiers les lettres de son amie, il les mêle à ses autres papiers, il les laisse volontiers tomber de ses poches par mégarde en même temps qu’il oublie de cacheter les siennes. Il lui en rend quelquefois ; mais il s’en trouve alors dans le nombre qui ne sont pas d’elle.
Qu’était-il donc cet homme qui, avec des talents rares, s’est tenu exactement sur la limite de la considération et de la célébrité, et comme en défiance de celle-ci ; qui était si goûté et si apprécié du nombre restreint de ceux qui rapprochaient, et si facilement ignoré des autres ? […] Là où il était le mieux à rencontrer et à entendre, le plus à son avantage peut-être, c’était au Cercle des Arts, son lieu d’habitude, où il venait tard et où il se plaisait assez à parler quand un petit nombre de gens d’esprit l’environnaient. […] Bazin, et qui avait le droit de se compter dans le très petit nombre de ses amis, m’a écrit au sujet de l’article précédent, et, tout en trouvant que j’avais fidèlement esquissé la misanthropie flâneuse et légèrement acrimonieuse de M.
Dans sa jeunesse, il avait été, comme toute la fleur de la Cour, dans le cortège de Ninon, un peu son amant et beaucoup son ami ; il correspondit quelquefois avec elle pendant sa longue disgrâce : le petit nombre de lettres authentiques qu’on a de Ninon sont adressées à Saint-Évremond, et elles nous la font bien connaître par le côté de l’esprit, le seul par lequel elle a mérité de survivre. […] Ninon devait vers ce temps partir, dit-on, pour Cayenne, où se portait un grand nombre d’émigrants de toutes les classes. […] qu’elle s’était acquise, le nombre et la distinction de ses amis et de ses connaissances, continuèrent à lui attirer du monde quand les charmes eurent cessé, et quand la bienséance et la mode lui défendirent de plus mêler le corps avec l’esprit… Sa conversation était charmante.
Mes amis, dont le nombre était grand, me vinrent voir une fois ou deux chacun ; mais, jugeant que je ne pouvais plus être bon à rien, ils se contentèrent d’envoyer pendant quelque temps savoir de mes nouvelles : cependant un petit nombre de mes amis particuliers continuèrent à me voir. […] Très favorable à ce dernier, et nous le montrant par tous ses beaux et grands côtés, il ajoute ingénument : Il m’a paru qu’il était bien aise de s’entretenir avec un petit nombre de gens sur les affaires présentes ; et je ne me présentais jamais à la porte de son cabinet, soit à Versailles, soit à Paris, qu’il ne me fît entrer ou ne me fît dire d’attendre un peu de temps pour finir l’affaire qui l’occupait.
En nommant ces deux-là, j’ai nommé deux grands inoculateurs dans l’ordre moral ou philosophique ; mais Bolingbroke en exil, et venu au début du siècle, n’a agi que sur quelques-uns, tandis que Franklin, venu tard, et à une époque de fermentation générale, opéra sur un grand nombre. […] Cet ouvrage, tiré à un petit nombre d’exemplaires, le met en relation avec quelques esprits forts. […] Et de même, dit-il, que celui qui a un jardin à sarcler n’entreprend point d’arracher toutes les mauvaises herbes à la fois (ce qui excéderait sa portée et sa force), mais travaille sur un seul carré d’abord, et, ayant fini du premier, passe à un second, de même j’espérais bien avoir l’encourageant plaisir de voir sur mes pages le progrès fait dans une vertu, à mesure que je débarrasserais mes lignes de leurs mauvais points, jusqu’à ce qu’à la fin, après un certain nombre de tours, j’eusse le bonheur de voir mon livret clair et net.
Selon Grimm, il n’y a que deux manières de s’y prendre : ou bien s’appliquer à faire concevoir le plus clairement possible le petit nombre de vérités qu’on peut savoir (c’est ce qu’a fait Locke) ; ou bien peindre vivement l’impression particulière qu’on reçoit de ces mêmes vérités, ce qui sert du moins à multiplier les points de vue : et c’est ce qu’a fait Montaigne. […] Si elle était du petit nombre de ces vérités évidentes sur lesquelles il ne saurait ν avoir deux opinions, il ne pourrait en parler avec plus de confiance. » Rousseau lui paraissait dans le même cas pour son système sur l’état sauvage, ce prétendu âge d’or de félicité et de vertu. […] » Dans sa doctrine essentiellement aristocratique, il pensait encore que la vérité et la liberté, telles qu’il les entendait, n’appartiennent en ce monde qu’à un petit nombre, à une élite, et encore « sous la condition expresse d’en jouir sans trop s’en vanter ».
Pour que ce sous-titre fût absolument légitime, il faudrait qu’au nombre des contes rassemblés ici figurent ceux de la Côte d’Ivoire et du Dahomey. […] * * * En regard des fables — relativement rares — qui relatent les aventures d’animaux divers, il en est un grand nombre qui s’attachent avec complaisance à évoquer les tours pendables de frère lièvre à son éternelle dupe : l’hyène. […] Nombre de personnes, qui ne s’attendaient guère à trouver chez le noir une imagination aussi variée, m’ont demandé si j’étais bien certain que ces contes fussent vraiment populaires ou si l’on ne pouvait les supposer, au contraire, l’œuvre et l’apanage exclusif de relatifs lettrés.
L’opération par laquelle il rassembla ses corps d’armée, au nombre de 124,000 hommes, derrière la forêt de Beaumont, à quelques lieues de l’ennemi, et d’un ennemi si vigilant, sans que celui-ci parût s’en douter, est universellement admirée comme un chef-d’œuvre de stratégie. […] Ce général, qui connaissait les Anglais pour les avoir combattus si vaillamment en Espagne, appréciait leur force, leur solidité, et, les supposant déjà massés en grand nombre aux Quatre-Bras, apprenant d’ailleurs par un des plus braves officiers de l’armée le mouvement général des Prussiens vers Fleurus, estima qu’il y aurait péril à avoir les Anglais devant soi aux Quatre-Bras et les Prussiens à dos ; mais ce retard même allait créer le danger aux Quatre-Bras, où les Anglais, assez faibles jusqu’à midi, convergeaient de toutes parts et se renforçaient à vue d’œil.
Il me semble alors que l’inspiration première de chaque pièce est comme une source qui, à son origine, serait obligée de se faire jour à travers un grand nombre de bateaux, et qui, ne pouvant les porter, ne gagnerait, à cet encombrement, que plus de lenteur et beaucoup de vase. […] On est dédommagé par un bon nombre de justes et piquantes observations, présentées d’ordinaire sous forme d’ironie ; ainsi ce mot : « Lorsqu’on est heureux, il ne faut pas trop se demander pourquoi.
Stace, Silius, et ces mille et un 163 auteurs et poëtes de Rome dont on peut demander les noms à Juvénal, se nourrissaient de lectures, de réunions, et les tièdes atmosphères des soirées d’alors, qui soutenaient quelques talents timides en danger de mourir, en faisaient pulluler un bon nombre de médiocres qui n’aurait pas dû naître. […] Quelques amitiés solides et variées, un petit nombre d’intimités au sein des êtres plus rapprochés de nous par le hasard ou la nature, intimités dont l’accord moral est la suprême convenance ; des liaisons avec les maîtres de l’art, étroites s’il se peut, discrètes cependant, qui ne soient pas des chaînes, qu’on cultive à distance et qui honorent ; beaucoup de retraite, de liberté dans la vie, de comparaison rassise et d’élan solitaire, c’est certainement, en une société dissoute ou factice comme la nôtre, pour le poëte qui n’est pas en proie à trop de gloire ni adonné au tumulte du drame, la meilleure condition d’existence heureuse, d’inspiration soutenue et d’originalité sans mélange.
Pour nous, avouons-le, nous ne sommes pas fâché de la bévue, car si le fécond écrivain avait soupçonné que cette maudite Révolution continuait Toujours même après la Terreur, il aurait pu, par mégarde, laisser couler de sa plume une couple de volumes de plus, et en vérité le nombre en est déjà bien honnête. […] Quand sir Walter Scott en viendra à la campagne d’Italie et à la correspondance de Bonaparte avec Joséphine, il comparera le style étincelant de ces lettres au langage d’un berger arcadien, et il ajoutera ces singulières paroles qu’on croirait entendre sortir des lèvres froncées d’une milady autour d’une table à thé : « Nous ne pouvons nous dispenser de dire que dans certains passages, qu’assurément nous ne citerons pas, cette correspondance offre un ton d’indélicatesse (indelicacy) que, malgré l’intimité du lien conjugal, un mari anglais n’emploierait pas, et qu’une femme anglaise ne regarderait pas comme l’expression convenable de l’affection conjugale. » Risum teneatis… Maintenat que nous avons un échantillon du XVIIIe selon sir Walter Scott, prenons une idée du tableau qu’il trace de la révolution francaise : « La définition du tiers état par Sieyes fit fortune, au point que les notables demandèrent que les députés du tiers fussent égaux en nombre aux députés de la noblesse et du clergé réunis, et formassent ainsi la moitié numérique des délégués aux États généraux. » Mais on sait que l’Assemblée des notables se prononça contre le doublement du tiers, et que le bureau présidé par Monsieur fut le seul qui vota pour cette mesure.
Jouffroy se place seul, en présence de lui-même ; abstraction faite des cinq sens extérieurs, attentif à sa conscience intérieure ; il pense, il veut, il se sent ; et partout où il se sent il dit moi ; de sorte que, comme il y a en nous un certain nombre de fonctions dont nous n’avons pas conscience, le moi ne s’y reconnaît pas ; il ne se sent pas sécréter la bile dans le foie, l’urine dans le rein ; par conséquent, informé d’ailleurs, grâce à l’observation sensible, que ces fonctions s’accomplissent dans le corps, il les rapporte à d’autres forces qu’à lui, à des forces distinctes qui résident, l’une dans le rein, l’autre dans le foie, l’autre dans l’estomac ou le poumon, et dont il désigne l’ensemble sous le nom de force vitale. […] Le moi qui profiterait de cette facilité trop fréquemment et avec trop d’amour, le moi qui se livrerait à la vie du dehors autrement que pour comprendre et regarder, le moi qui s’adonnerait à une pratique assidue de la nature et à de trop longues communications avec le monde matériel ; qui, franchissant le pont-levis dès le matin, s’égarerait dans ses pâturages et ses terres pour les amender, visiterait ses mines et ses canaux, dessécherait ses marais, transplanterait des troupeaux lointains pour s’enrichir de leurs toisons, croiserait des races, apprivoiserait une végétation agreste, assainirait un climat fangeux, et qui ne rentrerait au logis qu’à la nuit close, ce moi-là, selon les psychologistes, courrait grand risque d’oublier qu’il n’est pas dans les conditions essentielles de sa nature ; qu’il n’y a au fond et dans la réalité rien de commun entre cette matière et lui ; qu’il n’arrive à elle que moyennant un pont tremblant et fragile, sur la foi d’un laisser-passer arbitraire ; et qu’il ne doit pas s’attarder dans la plaine ni sur les monts, de peur des distractions trompeuses et des pièges sans nombre.
Les La Fayette, les Daunou, et un petit nombre avec eux, sont là, sans doute, pour protester de la pensée persévérante de ces générations de 89 et de 92, dont l’élite fut trop tôt moissonnée. […] La grande masse de nos citoyens cependant demeure fidèle à ses principes républicains : tout ce qui est intéressé à la culture des terres est républicain ; il en est de même d’un grand nombre d’hommes de talent.
Un bon nombre de convictions timides s’exciteront sur la foi des refrains, et reprendront goût et courage à la cause de la civilisation, d’après l’autorité de leur poëte. […] Le lendemain, aux bureaux du National, la foule qui circula et s’inscrivit fut immense ; on y remarqua nombre d’ouvriers, Il y avait, sans doute, dans cette démonstration profonde, intérêt amical pour l’homme même, pour l’individu atteint ; il y avait hommage à un talent énergique, infatigable ; quelque chose de ce respect qu’on porte en France à toute belle intelligence que la valeur accompagne, à tout noble front où l’éclair de la pensée s’est rencontré volontiers avec l’éclair d’une épée ; mais il y avait aussi un sentiment dominant de solidarité, d’adhésion à des principes communs, de reconnaissance pour des services rendus, de confiance placée sur une tête forte et rare.
Il y a en ce temps-ci un certain nombre d’esprits ardents, studieux, intelligents, qui, jeunes, après avoir passé déjà par des phases diverses, et avoir joint à un enthousiasme non encore épuisé, une maturité commençante, savent assez de quoi il retourne dans ces mouvements douloureux de la société, ressentent l’enfantement d’un ordre nouveau, y aident de grand cœur, mais ne croient pas qu’il soit donné à une formule unique et souveraine de l’accomplir : car le temps de ces découvertes magiques est passé ; un fiat lux social n’est possible qu’à l’aurore ; et aujourd’hui le progrès humain se fait sous le soleil, avec force sueurs, par tous, moyennant, il est vrai, quelques guides de génie, dont aucun pourtant n’a le droit de se croire indispensable. […] Mais la lenteur du préambule, le grand nombre de personnages trop mollement dessinés, et une teinte romanesque à la Montolieu répandue sur l’ensemble, empêchent l’effet d’être vif et réel, bien que la facilité, la grâce et une certaine onction ne manquent pas.
Or, cette pièce, qui, chaque année, est applaudie un nombre infini de fois en Angleterre et en Amérique, commence par l’assassinat du roi et la fuite de ses fils, et finit par le retour de ces mêmes princes à la tête d’une armée qu’ils ont rassemblée en Angleterre, pour détrôner le sanguinaire Macbeth. […] Il contrarie un grand nombre de ces habitudes ridicules que la lecture assidue de Laharpe et des autres petits rhéteurs musqués du dix-huitième siècle nous a fait contracter.
La Révolution, qui fit séjourner en France nombre de grands seigneurs eut pour résultat le triomphe du goût français après la Restauration. […] Nombre d’autres écrivains ou écrivassiers français furent alors les correspondants particuliers de souverains, de princes, de gentilshommes dont la France était la patrie intellectuelle.
Il rêvait d’enfermer un monde d’images dans un petit nombre de vers absolument parfaits et de faire tenir les songes d’un dieu dans de petites coupes bien ciselées. […] Car derrière eux, vers l’ouest, où sans fin se déroule Sur des sables lointains la Pacifique houle, Dans une brume d’or et de pourpre, linceul Rougi du sang d’un dieu, sombrait l’antique Aïeul De celui qui régnait sur ces tentes sans nombre.
Un certain nombre de lignes imprimées où, neuf fois sur dix, sont relatés et commentés des événements d’une parfaite insignifiance : fêtes, mariages, scandales mondains, histoires de comédiens, et ce qu’ont dit ou fait les hommes du jour, qui sont souvent les hommes d’un jour. […] Wolff est, pour un très grand nombre de Français, le chroniqueur parisien par excellence.
Quand nous pensons à quelque corps ou objet matériel, nous pensons non à une seule sensation, mais à un nombre indéfini et varié de sensations, appartenant d’ordinaire à divers sens, mais si bien liées, que la présence de l’une annonce d’ordinaire la présence possible et au même instant de tout le reste. […] « Au fond le plus sage de beaucoup c’est d’accepter le fait inexplicable, sans théorie sur le comment ; et quand nous sommes obligés d’en parler en termes qui impliquent quelque théorie, il faut le faire avec plus de réserve. » III Cette théorie de l’esprit et de la matière, qui dépasse à quelques égards la psychologie purement expérimentale, paraît avoir soulevé de vives discussions en Angleterre, si l’on en juge par le grand nombre de livres, brochures, articles de journaux et de revues que M.
Villemain nous avertit tout d’abord et nous conseille, par son exemple, d’être du petit nombre de ceux-là. […] Je veux parler des femmes qui ont écrit, et il en est un grand nombre qui remplissent la seconde moitié du xviie siècle et la première partie du xviiie .
Les langues viriles maniées par de solides intelligences tendent au contraire à restreindre le nombre des mots en attribuant à chaque mot conservé, outre sa signification propre, une signification de position . […] Mais le nombre exact de ces mots importe peu ; il y en aura toujours trop, bien qu’ils meurent assez rapidement.
Mais la possibilité de ce partage de la déclamation entre deux acteurs, est contestée par quelques écrivains, du nombre desquels est M. […] Comment déterminer les tons, les nuances du sentiment imperceptibles & sans nombre ?