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2601. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1874 » pp. 106-168

La tapisserie, on peut le déclarer à la stupéfaction de bon nombre de gens, la tapisserie est un art perdu.

2602. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre IV. Que la critique doit être écrite avec zèle, et par des hommes de talent » pp. 136-215

Bossuet, lui-même, n’a pas de plus vives peintures, quand il s’écrie : « Ne me dites rien des libertins ; je les connais ; tous les jours je les entends discourir, et je ne remarque dans tous leurs dis cours qu’une fausse capacité, ou, pour parler franchement, une vanité toute pure ; et pour fond, des passions indomptables, qui, de peur d’être réprimées par une trop grande autorité, attaquent l’autorité de la loi de Dieu, que, par une erreur naturelle à l’esprit humain, ils croient avoir renversé à force de le désirer. » Don Juan n’a jamais été mieux représenté que dans ces paroles ; il est bien dans le nombre de ces impies qui blasphèment ce qu’ils ignorent, qui se corrompent dans ce qu’ils savent. […] Bulwer ; il a écrit grand nombre de romans ; et comme il s’agit ici du plus grand siècle de notre histoire, il m’a semblé qu’il ne serait pas hors de propos, de parler de la pièce de M. 

2603. (1924) Intérieurs : Baudelaire, Fromentin, Amiel

Sur ces millésimes d’un siècle, sur ces nombres qui datent la vie des hommes, nous pouvons rêver, en pythagoriciens, et nos rêves, quand ils retombent, s’ordonnent cependant en quelque vérité. […] Le hasard des nombres ramène son centenaire dans une époque de « réaction contre le romantisme » : les époques précédentes aussi, d’ailleurs ; mais on dit que leur réaction n’était pas la bonne. […] Madeleine s’était décidée à épouser M. de Nièvres non dans un élan d’amour, mais parce qu’après réflexion elle avait jugé que cette union présentait les meilleures garanties de satisfaction pour le plus grand nombre de personnes.

2604. (1898) Impressions de théâtre. Dixième série

Il faut entrer dans leur âme de pauvres, ne point les mépriser pour un abaissement et une diminution d’âme où nous aurions pu être réduits, nous aussi, si nous avions été accablés par les mêmes nécessités ; les aimer du moins pour leur résignation, eux qui sont le nombre, et dont les colères unies balayeraient les riches comme des fétus de paille ; et rechercher enfin s’il ne subsiste pas chez eux quelque vestige de noblesse et de dignité. […] À moins qu’il n’y eût pas eu de christianisme du tout : hypothèse qui n’a rien d’hétérodoxe, puisque, étant donné que l’humanité doit vivre, vraisemblablement, un bon nombre de milliers d’années, on ne voit a priori aucune raison pour que Dieu lui ait envoyé son Messie vers l’an 4000 de la création (si nous en croyons l’Écriture) plutôt qu’en l’an 15000 ou 20000… Il reste que la bataille de Salamine, gagnée par les Grecs, a très probablement changé la face du monde ; que, perdue par eux, elle l’eût changée également, mais d’une tout autre façon ; que cette bataille est donc un des trois ou quatre événements intellectuels les plus considérables de notre petite planète, et que nous avions de fortes raisons, l’autre jour, d’entendre les Perses avec piété. […] On ne voit pas bien que certaines habitudes de confort et de luxe, les divertissements chers, un soin particulier du vêtement, la chère exquise, l’hydrothérapie prétentieuse, l’exclusive fréquentation d’un petit nombre de gens asservis aux mêmes observances et condamnés à la recherche des mêmes plaisirs convenus, cette vie, enfin, de sensualité chétive et de mesquines servitudes volontaires se doive traduire nécessairement, ou même communément, soit par plus d’intensité ou de délicatesse dans les passions de l’amour, soit par plus d’intelligence ou plus de noblesse d’âme. […] D’une pâleur mate et quelque peu olivâtre ; le front solide sous les touffes noires ; les sourcils serpentins ; de beaux yeux cléments ; la bouche un peu distante du nez court, incorrect et vivant ; une bouche un peu grande, grave au repos, mais incroyablement mobile et « plastique » (au vrai sens du mot)… je n’ai pas vu de comédienne qui jouât autant avec sa figure, ni dont la physionomie se pliât à un si grand nombre d’expressions, ni si diverses, ni si extrêmes. […] Il dit que le dénouement de cette tragédie laisse au cœur « une tristesse profonde et délicieuse. » Il s’est aperçu avant nous des audaces et des violences de Racine, — et même de sa « couleur locale. » — « Tous les héros de Corneille sont des Français sous le rapport de la galanterie… Quant à ses héroïnes, il serait difficile de décider quel est leur pays : la plupart ne sont pas même des femmes… On remarque dans Racine un plus grand nombre de ces caractères francs, conformes à toutes les notions historiques : Néron est frappant de ressemblance ; Acomat est un vrai Turc… Nous voyons dans Monime une véritable Grecque, dans Roxane une femme du sérail… Dans ces rôles admirables rien n’est donné au théâtre, à la mode, aux préjugés nationaux ; tout est sacrifié à la vérité. » — Et, par-dessus le marché, ce n’est pas Nisard, c’est Geoffroy qui s’est avisé, à tort ou à raison, de la « coquetterie décente et noble d’Andromaque », qu’il appelle la « coquetterie de la vertu. » Et quelle est, sur Molière, notre plus récente pensée, celle qui a été exprimée, ces années-ci, avec le plus de force et d’éclat par un des maîtres de la critique ?

2605. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre III. Ben Jonson. » pp. 98-162

Je vous supplie, seigneur, promettez-moi De me mettre au nombre de vos gens.

2606. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — chapitre VII. Les poëtes. » pp. 172-231

Vous croiriez être devant une famille naturelle de plantes ; si la grandeur, la couleur, les accessoires, les noms diffèrent, au fond le type ne varie pas ; les étamines sont en nombre pareil, insérées de même, autour de pistils semblables, au-dessus de feuilles ordonnées sur le même plan ; qui connaît l’une connaît les autres ; il y a un organe et une structure commune qui entraîne la communauté du reste.

2607. (1858) Cours familier de littérature. V « XXIXe entretien. La musique de Mozart » pp. 281-360

Comment ces notes en si petit nombre forment-elles, au gré des musiciens, des phrases musicales qui renferment des millions de mélodies ?

2608. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCVe entretien. Alfred de Vigny (2e partie) » pp. 321-411

Geffroy, a accepté et hardiment abordé les difficultés sans nombre d’un rôle qui, à lui seul, est la pièce entière.

2609. (1864) Cours familier de littérature. XVII « XCIXe entretien. Benvenuto Cellini (1re partie) » pp. 153-232

Elles représentaient la ville de Pise assiégée par les Florentins : celui de Léonard offrait un combat de cavalerie, divinement travaillé, et celui de Michel-Ange un grand nombre de fantassins qui se baignaient dans l’Arno, et qui, au cri d’alerte, couraient aux armes, à demi nus, avec de si beaux gestes et de si belles postures, que ni les anciens, ni les modernes n’avaient jusque-là rien imaginé qui pût l’égaler.

2610. (1893) Du sens religieux de la poésie pp. -104

Les grands sculpteurs grecs, pour accomplir leurs œuvres admirables, devaient disposer de suffisants éléments d’éducation artistique, et, si le nombre des modèles pouvait élever le degré de l’idéal, il faudrait croire que nos musées ne sont pas plus abondants que ceux des Grecs, puisque, certes, nous ne faisons pas mieux qu’eux.

2611. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre X, Prométhée enchaîné »

De plus hautes leçons s’ajoutent à ces rudiments de la vie : Prométhée invente pour ses enfants d’adoption l’Écriture qui éternise la mémoire, les Nombres dont le rythme gouverne l’univers, les plantes qui guérissent les maladies, les baumes qui pansent les blessures, la science des présages et des aruspices qui, par les spirales observées du vol des oiseaux, relie le ciel à la terre. — « Écoute enfin, en un seul mot qui résume : tous les arts ont été révélés aux vivants par Prométhée. » — « N’as-tu rien fait de plus pour eux ? 

2612. (1854) Causeries littéraires pp. 1-353

Avortons de l’intelligence, ils ne sont contents que lorsqu’ils ont mesuré à leur taille les géants du drame et du feuilleton ; alguazils de la littérature, leur journée leur semble perdue s’ils n’ont appréhendé au collet un certain nombre de délits contre la grammaire, de crimes contre le bon goût, et d’attentats contre le bon sens. […] plus de commun que de sens, se détourne avec une fière indifférence, peu soucieux d’aborder l’homme ou le livre qui se donnent pour inconnus ou pour incompris, le petit nombre, celui que j’appellerai l’exception plutôt que l’élite, est, au contraire, trop enclin à en exagérer l’importance, à signaler comme un trésor enfoui ce qui n’est qu’un minerai mêlé d’alliage, et à sacrifier le vrai, l’applicable et l’utile, au plaisir d’avoir l’air de connaître ce que personne ne connaît et de comprendre ce que personne ne comprend. […] Ensuite, il était nécessaire que la même main, en nous ramenant vers ces ineffables douleurs, en fixât nettement le terme, et ne laissât plus planer sur cette destinée si courte ce je ne sais quoi de mystérieux et de légendaire, qui a, de nos jours, égaré sur la trace de Louis XVII un certain nombre d’imaginations royalistes.

2613. (1864) Cours familier de littérature. XVII « CIe entretien. Lettre à M. Sainte-Beuve (1re partie) » pp. 313-408

Le grand nombre de lettres particulières d’inconnus, que je reçois tous les jours, me font assez bien augurer pour l’avenir de cette publication… « Je suis enfin au lieu du repos ; les élections l’ont un moment troublé ; mais elles sont partout comme ici, si prononcées dans un sens hostile qu’il n’y a plus rien à faire qu’à s’envelopper de son manteau et à attendre les événements.

2614. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1862 » pp. 3-73

Là, il nous montre les dons des artistes à sa critique, — pauvres dons qui attestent toute l’avarice et la lésinerie de ce monde de l’art envers un homme qui, pour un si grand nombre, a bâti des piédestaux en feuilletons, et a mis de la gloire autour de leurs noms inconnus avec le patronage de ses belles phrases et de ses descriptions si colorées.

2615. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1875 » pp. 172-248

Je remarquais sur la lame du petit sabre, des ondulations presque imperceptibles, en forme de nuages, et à propos de ces ondulations, le prince Sayounsi, a dit à Burty, qu’un japonais en comptant le nombre de nuages compris dans un espace, qu’il lui désignait entre ses deux ongles, y lisait la signature de l’armurier.

2616. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1893 » pp. 97-181

Il disait que dans le Bordelais, il y avait nombre de foires, et que ces foires mettaient dans les chemins, beaucoup de saltimbanques, mangeant les raisins sur la route.

2617. (1904) Essai sur le symbolisme pp. -

Il me paraît inutile d’entrer aujourd’hui dans le détail en narrant les phases de cette lutte superbe pour ou contre le hiatus, le sexe des rimes, le nombre régulier des syllabes, la persistance de l’e muet non élidé à l’hémistiche ou dans le corps du vers, les rythmes impairs de plus de douze syllabes.

2618. (1891) Lettres de Marie Bashkirtseff

Et pourquoi cette injustice envers la femme qui est prouvée mille fois plus courageuse, plus vaillante, ayant, outre la pauvreté malheureusement commune aux uns et aux autres, à lutter contre de terribles préjugés et des difficultés sans nombre, n’ayant même pas la liberté d’allures de l’homme ? […] au bout d’un certain nombre de lettres, ce serait peut-être un ami conquis dans des circonstances peu ordinaires ; alors on se demande qui ?

2619. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre I. Les origines. — Chapitre III. La nouvelle langue. » pp. 165-234

Mais où Dieu a-t-il fait mention de nombre, et à quel endroit a-t-il défendu de prendre un second ou un huitième mari ?

2620. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre septième »

Préface de Bérénice : « Ils ne songent pas qu’au contraire toute l’invention consiste à faire quelque chose de rien, et que tout ce grand nombre d’incidents a toujours été le refuge des poètes qui ne sentaient dans leur génie ni assez d’abondance ni assez de force pour attacher durant cinq actes leurs spectateurs par une action simple, soutenue de la violence des passions, de la beauté des sentiments et de l’élégance de l’expression. » 214.

2621. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1867 » pp. 99-182

Il y a six mois, il est tombé de son pays, d’Auxerre, sur le pavé des basses lettres à Paris, en compagnie de sa femme, une jeune femme de dix-sept ans, et réduit, pour vivre, à copier de la musique sur d’imbéciles paroles gaies de Debraux… 20 mars À propos du grand nombre de fous chez les musiciens, — enfermés ou non enfermés, — Berthelot disait finement : « Ce sont des gens qui sentent et ne pensent pas ! 

2622. (1845) Simples lettres sur l’art dramatique pp. 3-132

Nul mieux que vous ne possède l’art de lutter, par le nombre et la profusion des images, avec la peinture la plus franche et la plus vive ; vous avez pour chacune de vos pensées des traits et des nuances qui feraient envie aux héritiers du Titien et de Paul Véronèse ; quand il vous plaît de nous montrer les lignes d’un paysage ou l’armure d’un guerrier, le pinceau n’a plus rien à faire : pour achever son œuvre, il n’a qu’à mettre sur la toile les masses de lumière et d’ombres que vous avez choisies comme les meilleures. » Suivent trois pages d’éloges.

2623. (1825) Racine et Shaskpeare, n° II pp. -103

Les privilégiés sont en fort petit nombre, riches et enviés, la plaisanterie serait une arme terrible contre eux ; n’est-ce pas le seul ennemi qui ait fait peur à Buonaparte ?

2624. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre II. Le Roman (suite). Thackeray. »

Votre femme lui envoie à chaque instant de petits témoignages d’affection ; vos petites filles font pour elle un nombre infini de corbeilles, coussins et tabourets en tapisserie.

2625. (1896) Essai sur le naturisme pp. 13-150

C’est à cette minute que, grave et divin, il communie avec la nature dans ses saisons, ses fruits, ses champs, son foyer, et qu’il entre en relations avec le plus grand nombre d’êtres et d’éléments.

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