Pendant que son esprit était maître de lui-même et qu’il reconnaissait son entourage, la somnolence se joignit à l’abattement des forces, la respiration devint courte et irrégulière ; les médecins constatèrent dans leur bulletin une faiblesse croissante.
Reid et Dugald-Stewart y sont appelés « les deux maîtres de la sagesse moderne7 », et le reste n’est pas moins étonnant.
Qu’est-ce pour nous aujourd’hui que l’histoire des lâches condescendances de casnistes qui enseignaient l’art de gouverner les puissants de ce monde, comme les valets gouvernent leurs maîtres, en se faisant les complaisants de leurs vices secrets ?
Si l’âme sociale pouvait le réduire par quelque moyen et introduire dans l’individu, comme une sorte de virus ou de vaccin, cette autorité qu’elle exerce sur les êtres sociaux, si elle pouvait la cultiver en lui et la faire accepter, bien mieux la faire exercer à son profit par la partie personnelle et réfractaire de l’individu, elle aurait fait un coup de maître, et la partie serait gagnée.
D’autres fois on nous montre ces facultés traitant avec leur propriétaire ou maître, lui prêtant leur ministère, agissant sous son contrôle ou sa direction, lui fournissant de l’évidence, l’instruisant, l’éclairant par leurs révélations, comme si lui-même était détaché et à part des facultés qu’on dit qu’il possède, commande et écoute5. » On peut faire les mêmes remarques sur les sens : les organes des sens sont sans doute distincts de l’esprit ; mais les sens eux-mêmes ne le sont point.
et bientôt, sans doute aussi, le chien, cette incarnation de l’amitié, qui donnerait mille fois son sang de lui-même si on le lui demandait ; le chien, qui se réjouirait de mourir pour nourrir les enfants de son maître, comme il n’hésite jamais à mourir pour le défendre.
Le chien que son maître amuse d’une certaine manière devient attentif quand il le voit se préparer, et un bon observateur des enfants, Sikorski, a montré que leur activité et leur attention se développent surtout dans les jeux15. […] Toutefois, si, comme nous nous sommes efforcé de le démontrer, la forme supérieure de l’attention est l’œuvre de l’éducation que nous avons reçue de nos parents, de nos maîtres, de notre milieu et de celle que nous nous sommes donnée plus tard à nous-mêmes, en imitant celle que nous avons d’abord subie, cette explication ne fait que reculer la difficulté ; car nos éducateurs n’ont fait qu’agir sur nous, comme on avait agi sur eux, et ainsi de suite en remontant le cours des générations : ceci n’explique donc pas la genèse primordiale de l’attention volontaire.
De grandes traductions et de savants commentaires rendirent accessibles à toutes les intelligences cultivées les maîtres les plus illustres et les plus profonds de la philosophie. […] Avec Spinoza et Hegel, ou bien avec Condillac, de Tracy, Cabanis, tous les maîtres de l’école idéologique, y compris Mill que M.
Ballanche et le tira de la crainte, et le préserva de l’obstination dans des ruines ; il espéra ; et, plus tard, devenu prêtre à son tour, prêtre à demi voilé du plébéianisme grandissant, aimant à voir dans Fénelon le véritable fondateur de l’ère actuelle, le voilà qui marche et continuera, à travers tout, de marcher vers l’avenir, comme un de ces tranquilles vieillards de son maître, comme un Aristonoüs serein et patient, souriant de loin sous ses bandelettes à quelque ami qui s’avance, le long du sable fin des mers.
Thiers peint les évolutions des différents corps constitués pour se prêter aux desseins secrets du maître, pour le devancer ou pour revenir sur leurs pas au signe souvent énigmatique de sa physionomie, n’est que l’histoire des bassesses des peuples, égales, hélas !
C’était et c’est encore le génie de la Toscane historique ressuscité ; il désirait la liberté et l’indépendance de sa patrie, restaurée sous ses souverains libéralisés, mais nullement la destruction du nom de la Toscane et l’usurpation de la maison de Savoie sous les Piémontais, considérés alors comme de bons soldats des frontières, et nullement comme des maîtres dignes de l’Italie régénérée.
L’énergie de son attention spontanée dépend moins assurément des suggestions scolaires et de la parole du maître, si éloquente et si persuasive soit-elle, que des goûts de l’enfant qui font qu’il s’intéresse à ceci ou à cela.
C’est toujours le révolutionnaire dont la tête sans vigueur, incapable de se gouverner, est entraînée misérablement de sophisme en sophisme et d’énormité en énormité, par le parti qu’elle croit avoir pris et qui est devenu son maître.
Il était défendu d’en donner copie, et l’on crut le maître de chapelle infidèle, tant le tour de force était grand14.
Maître docteur, on vous a fait la leçon, et j’espère que vous en profiterez.
Arioste fut le maître et le modèle du Tasse ; l’Armide est d’après l’Alcine.… Je n’avais pas osé autrefois le compter parmi les poètes épiques ; je ne l’avais regardé que comme le premier des comiques ; mais en le relisant je l’ai trouvé aussi sublime que plaisant, et je lui fais très humblement réparation.
Le trouvère Rutebeuf est un des maîtres du genre18.
Le hasard est à coup sûr un grand maître en combinaisons ; cependant ses jeux ne sauraient être l’unique cause de la structure cérébrale et mentale.
Il déchire ses habits, il se rase la tête en signe de deuil ; mais il n’accuse pas le Maître du bien et du mal ; il se prosterne et il adore.
Duchâtel de ce savant et lucide exposé : il est bon, en chaque matière, de recueillir au passage les paroles des maîtres.
Les armées permanentes embarrassent leurs maîtres.
C’est la pensée qu’exprime, dans son style synthétique, mon maître, le poète Stéphane Mallarmé, par cette page qu’il a bien voulu m’adresser ici, sachant de quoi je dois vous parler.
L’erreur de Nietzsche fut de croire à une séparation de ce genre : d’un côté les « esclaves », de l’autre les « maîtres ».
C’est au prix de ce long travail obscur que le poète deviendra enfin maître de sa forme, au point qu’elle ne lui demandera plus aucun effort… » Tandis que d’un léger coton Mon visage frais se colore… Ces vers de Lamartine sont de 1808. […] Comptez : cela fait cinq verbes et huit substantifs, là où un seul substantif et un seul verbe suffiraient : mais aussi cela donne l’idée d’un rideau de lierre tout à fait sérieux Tous les sentiments simples, amour du village et de la maison, tendresse maternelle, piété filiale, amitié pour les bêtes, tristesse du retour dans la maison natale qui a changé de maître, etc… ; et les spectacles les plus généraux de l’univers physique, printemps, hiver, soir, matin, lac, plaine, montagne… ; et les travaux de la vie pastorale et agricole, tout cela y est décrit avec une ampleur, une naïve opulence d’expression, qui trois mille ans après l’Odyssée, et malgré tout ce qu’il a passé d’eau sous les ponts, sent, je ne sais comment, son poète primitif, et fait surtout songer (j’y reviens) aux descriptions de Valmiki et des bons brahmanes Tout y est magnifié.
Thiers, qui mena la France à deux doigts d’une guerre universelle, à propos d’un pacha d’Égypte révolté contre son maître, cause de guerre aussi absurde que celle qu’on a inventée aujourd’hui pour satisfaire la fantaisie d’un roi des Alpes qui veut régner à Florence, à Naples, à Palerme, à Venise, à Rome, sans avoir ni droit ni force pour s’y maintenir sans la France.