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2227. (1889) Essai sur les données immédiates de la conscience « Chapitre III. De l’organisation des états de conscience. La liberté »

. — Car il s’en faut que tous les états de conscience viennent se mêler à leurs congénères, comme des gouttes de pluie à l’eau d’un étang.

2228. (1904) Essai sur le symbolisme pp. -

Je mêle tout et je parle, je parle, je parle.

2229. (1890) Le réalisme et le naturalisme dans la littérature et dans l’art pp. -399

Elle est présente à tout ; elle se mêle à tout ; elle enveloppe, entraîne et anime tout. […] Ces deux courants se confondent un moment, quand l’Angleterre, imitant Marivaux79, et la France, imitant Fielding, mêlent l’art de la Réforme et celui de la Renaissance. […] Et ces personnages seront nombreux : « Que le poète m’ouvre la scène du monde, et non le sanctuaire d’un seul homme. » Il faut poindre la confusion même de la vie : « Je veux voir de grandes masses, des goûts opposés, des travers mêlés, tout le résultat de nos mœurs actuelles111. » Diderot a le même désir, ainsi qu’on le voit par le regret qu’il exprime dans ses Salons devant un tableau de Machy : « Ce concours, ce tumulte du peuple où il y eut plusieurs citoyens blessés, écrasés, il n’y est pas, mais, à la place, de petits bataillons carrés de marionnettes bien droites, bien tranquilles, bien de file les unes à côté des autres ; la froide symétrie d’une procession à la place du désordre, du mouvement d’une grande cérémonie112. » La scène de l’Opéra, au moment où Gluck vint en France, ressemblait à ce tableau. […] Zola, la France et son gouvernement : « La république sera naturaliste, ou elle ne sera pas. » Le patriotisme lui-même (on s’étonne un peu de le voir mêlé à tout ceci) est intéressé au triomphe de l’art positiviste : « C’est en appliquant la formule scientifique qu’elle (la France) reprendra un jour l’Alsace et la Lorraine141. » En conséquence, travailler, peiner, tel est désormais le lot de l’écrivain, de l’artiste qui comprend sa mission.

2230. (1866) Nouveaux essais de critique et d’histoire (2e éd.)

De cette assise sortent des spirales de liserons à cloches blanches, les brindilles de la bugrane rose, mêlées de quelques fougères, de quelques jeunes pousses de chêne aux feuilles magnifiquement colorées et lustrées ; toutes s’avancent prosternées, humbles comme des saules pleureurs, timides et suppliantes comme des prières. […] Il expliquait ainsi bien d’autres choses, en constructeur savant et habile, amassant beaucoup de documents et liant fort bien les faits, mais décriant involontairement ses théories par la fougue d’imagination et les aveux poétiques qu’il y mêlait. […] Renaud est poursuivi par son seigneur, et il faut bien qu’il se défende ; mais à chaque occasion il est prêt à se soumettre, il renonce à tous ces avantages ; lorsque, dans la mêlée, il l’a frappé sans le connaître, et qu’un instant après, il le reconnaît à la voix : « Li s’est moult vergondé ». […] Les peuples alors s’étaient mêlés, les cultes s’étaient heurtés, chacun cherchait ou se faisait une foi, le rêve avait pris l’empire.

2231. (1892) Les idées morales du temps présent (3e éd.)

il a pris de droite et de gauche, chez des êtres différents, les traits dont il a composé ses personnages ; et cela seul suffirait à fausser son observation dans le sens rigoureux du mot ; il les a transposés de certains milieux dans d’autres ; il a imaginé les intrigues auxquelles il les mêle, qui, pour être simples, n’en sont cependant pas moins des intrigues. […] 2° L’honnête homme mêlé aux passions, c’est-à-dire l’homme entre trente et quarante-cinq ans, ayant vécu, connaissant le plaisir, sachant où il faut le trouver, capable de sentiment, guidé par une conscience droite, simple et catégorique, voulant bien jouer avec la Bête, mais non pas se laisser dévorer par elle. […] Chaque soir, en quelque coin de la terre, la nuit tombe sur un drame qu’il faudrait applaudir à genoux. » Dans sa pensée, il s’agit d’un de ccs drames publics dont les nations sont les protagonistes : c’est le drame interminable — mêlé parfois d’un peu de comédie — qui, depuis plus de mille ans, se joue à Rome, aux pieds du trône pontifical ; c’est celui qui a fixé l’attention du monde sur la double agonie des deux premiers empereurs d’Allemagne ; ou, celui qui ballotte à travers ses péripéties les destinées de l’Asie ou celles de l’Afrique ; et d’autres encore, qui rappellent d’illustres scènes du passé, qui évoquent de grandioses ou tragiques figures.

2232. (1905) Promenades philosophiques. Première série

C’est que les bons jugements littéraires ne sont pas purement intellectuels ; il s’y mêle beaucoup de sentiment. […] On sait que le calendrier est fort mêlé. […] Il n’en va pas de même de la croyance au bonheur futur, humain et terrestre, Quand la foi se porte vers un avenir qui tombera nécessairement sous nos sens ou ceux de nos descendants, il est bon d’y mêler quelques grains de doute et d’ironie. « L’ivrognerie du vin est un vice redoutable, dit M. 

2233. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIe entretien. L’homme de lettres »

Arrivé à Paris pendant les années du Directoire, il se mêla à la jeunesse dorée qui frémissait à la vue d’un jacobin, et qui se préparait aux duels, cette gymnastique de la vengeance contre les meurtriers de ses pères.

2234. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIIIe entretien. Littérature cosmopolite. Les voyageurs »

Cela arriva néanmoins d’une façon que l’on peut appeler miraculeuse, tant pour les circonstances que nous avons déjà observées, que pour celles que nous allons marquer, et qui font dire qu’il y a une puissance supérieure qui se mêle souverainement dans les affaires humaines, qui se rend maîtresse des événements, et qui fait réussir les choses bien souvent contre notre attente, comme il arriva ici, où Sefie fut élu malgré le complot des personnes intéressées, et les dispositions favorables qu’ils avaient données à leur entreprise.

2235. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1895 » pp. 297-383

Jeudi 15 août Il est vraiment amusant, intéressant, ce Montesquiou, avec sa parole verveuse, son magasin d’anecdotes, son érudition des cocasseries, tout cela mêlé au désir de plaire.

2236. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Troisième partie. Dictionnaire » pp. 243-306

. — L’amour s’en mêle, comédie en un acte (Théâtre municipal de Montpellier, 1992). — La Farandole, comédie en un acte (Théâtre municipal de Nîmes), 1904. — L’Ouvrier de la Dernière Heure, (l’Œuvre), 1904. — La Mémoire des Dates, comédie en un acte (Grand Guignol), 1905. — Le Bel Atout, comédie en 3 actes (Trianon), 1905. — Cricri, comédie en un acte, (Eldorado), 1905. — Le Gardien de Square (Théâtre Royal), 1906.

2237. (1888) Épidémie naturaliste ; suivi de : Émile Zola et la science : discours prononcé au profit d’une société pour l’enseignement en 1880 pp. 4-93

Il donne quelque part, en véritable dilettante, une analyse des sueurs âcres ; alcalines, aigres dont les arômes se mêlent aux savons rances et aux pommades éventées.

2238. (1845) Simples lettres sur l’art dramatique pp. 3-132

— Qui êtes-vous pour vous mêler de cela ?

2239. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre II. La parole intérieure comparée à la parole interieure »

Ce dernier fait est rare d’ailleurs, ou du moins la création se mêle toujours à l’imitation, et elle est d’autant plus fréquente que sa part est moindre et celle de l’imitation plus grande dans les faits mixtes où il y a de l’une et de l’autre.

2240. (1856) Réalisme, numéros 1-2 pp. 1-32

Vous les haïssez, vous les craignez ou vous en avez besoin ; leurs idées, leurs actions touchent aux vôtres et s’y mêlent. […] — Réalisme, en ne paraissant qu’une fois par mois, ne peut espérer d’être mêlé à la polémique active des petits journaux ; il ne peut se flatter, non plus, de tenir ses lecteurs au courant de tout ce qui se passera.

2241. (1825) Racine et Shaskpeare, n° II pp. -103

L’effet somnifère de la politique mêlée à la littérature est un axiome en Angleterre.

2242. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre II. Le Roman (suite). Thackeray. »

D’autre part, les femmes s’en mêlent fort ; dans la nullité de galanterie et dans la froideur de la religion, il ouvre une carrière à l’imagination et aux rêves.

2243. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre IV : Sélection naturelle »

Mais qu’on ne suppose pas pour cela que les Abeilles produisent une multitude d’hybrides entre espèces distinctes ; car, s’il se trouve sur la même brosse du pollen de la plante mêlé avec celui d’une autre espèce, le premier annulera complétement l’influence du pollen étranger, ainsi que l’a démontré Gærtner.

2244. (1884) Propos d’un entrepreneur de démolitions pp. -294

Enfin, le démon lyrique se mêle encore à tout cela. […] À la transparence de sa peau, plus pâle sous l’or doux des cheveux, se mêle ce bleu vague qu’ont les blancheurs immaculées.

2245. (1927) Approximations. Deuxième série

La finesse de la vision, — si avant toutes choses un critique d’art ne possède pas cette qualité, il est bien inutile qu’il se mêle d’écrire. […] Toujours les éléments sont multiples, mêlés, et la question pour Strachey reste toujours une question de dosage. […] Mais prenez ses ouvrages les meilleurs : Les Amours Perdues ea qui témoignent d’une rare entente des possibilités que recèle la forme du Journal qui, par les allées et venues qu’il permet entre le passé et le présent, par la nostalgie contagieuse qui s’en dégage, abolit un des artifices les plus difficiles à surmonter dans l’art du roman, — au livre il ne manque pas moins quelque chose de plus particularisé, je ne dis pas dans le sujet, mais dans son mode de présentation : un sujet a le droit d’être aussi vague, aussi général que l’on voudra, et de ce vague, de cette généralité nuls dons ne s’accommodent mieux que ceux de Jaloux dont toute l’œuvre exhale avec une pénétrante puissance cette poésie du « trouble » et du « mêlé » qui fut recueil de tant d’autres.

2246. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 11-15754

Du Marsais Articles de l’Encyclopédie Compilation établie à partir de l’édition numérisée de l’ARTFL A A, a & a s.m. (ordre Encyclopéd. Entend.

2247. (1908) Après le naturalisme

Les idées propagées par les écrivains, les penseurs entrent dans la mêlée sociale.

2248. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre quatrième. La connaissance des choses générales — Chapitre II. Les couples de caractères généraux et les propositions générales » pp. 297-385

. — Or, cette difficulté si grave se rencontre dans presque tous les cas du mouvement, car presque tout mouvement est l’effet d’un concours de forces, et les effets respectifs des diverses forces se trouvent mêlés en lui à un tel point qu’on ne peut les séparer sans le détruire, en sorte qu’il semble impossible de savoir quelle part chaque force a dans la production de ce mouvement.

2249. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre I. Les origines. — Chapitre II. Les Normands. » pp. 72-164

Selon Ailred (Temps de Henri II), « un roi, beaucoup d’évêques et d’abbés, beaucoup de grands comtes et de nobles chevaliers, descendus à la fois du sang anglais et du sang normand, étaient un soutien pour l’un et un honneur pour l’autre. »  — « À présent, dit un autre auteur du même temps, comme les Anglais et les Normands habitent ensemble et se sont mariés constamment les uns avec les autres, les deux nations sont si complétement mêlées l’une à l’autre, que, du moins pour ce qui regarde les hommes libres, on peut à peine distinguer qui est de race normande et qui est de race anglaise… Les vilains attachés au sol, dit-il encore, sont seuls de pur sang saxon. » 136.

2250. (1898) Introduction aux études historiques pp. 17-281

Freeman, que l’historien ne puisse être amené à toucher incidemment : par conséquent, plus nombreuses sont les branches spéciales de connaissances dont il est maître, mieux il est préparé pour son travail professionnel. » A la vérité, toutes les branches des connaissances humaines ne sont pas également utiles ; quelques-unes ne servent que très rarement, par accident : « J’hésiterais même à présenter comme un conseil de perfection à l’historien de se rendre chimiste accompli, en vue de la possibilité d’une occasion où la chimie l’aiderait dans ses études » ; mais d’autres spécialités sont plus étroitement apparentées à l’histoire : « par exemple, la géologie et tout le groupe des sciences naturelles qui s’y rattachent… Il est clair que l’historien travaillera mieux s’il sait la géologie46… » — On s’est aussi demandé si « l’histoire est une de ces études que les anciens appelaient umbratiles, pour lesquelles il suffit d’un esprit calme et d’habitudes laborieuses », ou bien si c’est une condition favorable pour l’historien d’avoir été mêlé à la vie active et d’avoir contribué à faire l’histoire de son temps avant d’écrire celle du passé. — Que ne s’est-on pas demandé ? […] L’imagination involontaire se mêle aux opérations intellectuelles pour les fausser : c’est elle qui comble, par des conjectures, les lacunes de la mémoire, grossit et atténue les faits réels, les confond avec ce qui est d’invention pure, etc. […] Bref, il y a des gens, chose absurde, qui n’hésitent pas à résumer pour autrui ce qu’ils n’ont pas pris la peine d’apprendre eux-mêmes, et à enseigner ce qu’ils ignorent. — De là, dans la plupart des ouvrages de vulgarisation historique, des taches de toute espèce, inévitables, que les gens instruits constatent toujours avec plaisir, mais avec un plaisir un peu mêlé d’amertume, parce qu’ils sont souvent seuls à les voir : emprunts inavoués, références inexactes, noms et textes estropiés, citations de seconde main, hypothèses sans valeur, rapprochement superficiels, assertions imprudentes, généralisations puériles, et, dans l’énoncé des opinions les plus fausses ou les plus contestables, un ton de tranquille autorité233.

2251. (1907) L’évolution créatrice « Chapitre II. Les directions divergentes de l’évolution de la vie. Torpeur, intelligence, instinct. »

Les deux tendances de la plante et de l’animal se pénétraient si bien d’abord qu’il n’y a jamais eu rupture complète entre elles : l’une continue à hanter l’autre ; partout nous les trouvons mêlées ; c’est la proportion qui diffère.

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