avez bien autre chose à faire Que de nous plaindre tous, Et qu’un enfant qui meurt, désespoir de sa mère, Ne vous fait rien à vous !! […] Comparez-la, pour savoir où est la vraie poésie, aux paraboles que sa mère lui faisait lire, quand il avait une mère et une foi !
C’est peu d’obtenir des distinctions de gloire, il faut obtenir des distinctions de honte : les bâtards simples du roi ont la joie de draper à la mort de leur mère, au désespoir des bâtards doubles qui ne le peuvent pas. […] Un jour madame de Montespan envoie à madame de Saint-Simon un brevet de dame d’honneur ; il ouvre la lettre, écrit « qu’à son âge il n’a pas pris une femme pour la cour, mais pour lui. — Ma mère y eut grand regret, mais il n’y parut jamais. » Je le crois ; on se taisait sous un pareil maître. — Il se faisait justice, impétueusement, impérieusement, lui-même, avec l’épée, comme sous Henri IV. […] « Madame sa mère, dit le Mercure, l’a fait particulièrement instruire des devoirs d’un bon chrétien. » Son père, pendant plusieurs années, allait tous les jours à la Trappe.
« Le sang des tigres d’Hircanie « Au berceau fut son premier lait ; « Et sa mère en son cœur soufflait « Son atroce et malin génie. […] Ce n’est plus cette porte que l’on voit, c’est la plus tendre des mères, le plus chéri des enfants, le plus grand et le plus heureux des rois, et le souvenir attendrissant de cette grandeur évanouie. […] L’un explique après, en pénibles phrases, le regret filial de Nisus, qui part à l’insu de sa mère, et qui la recommande, en pleurant, aux bontés d’Ascagne, s’il ne doit pas survivre à cette expédition. […] dès ce moment je l’adopte pour mère ; « Oui je deviens son fils et tu deviens mon frère : « Eh qui peut trop chérir la mère d’un tel fils ! […] « Fut-ce l’éclat, le sang d’une immortelle mère ?
Mais comment a-t-il le courage de se tuer lorsqu’il songe à sa mère ? […] Que cette réflexion morale devienne un jour la théorie esthétique qu’il peut y avoir une poésie égale dans toutes les conditions, il aura trouvé chez quelque menuisier l’idée mère de son plus beau poème. […] Tout enfant, tandis que sa mère l’élevait avec la Bible, son père l’élevait avec Gœtz de Berlichingen, « auquel le digne homme croyait comme aux livres saints ». […] Battu en classe par les écoliers, race méchante et acharnée contre le faible, méprisé à la ville par les honnêtes gens, aimé uniquement de sa mère, il grandit dans les outrages et l’ignominie. […] ma pauvre mère !
Jeudi 19 janvier Je ne sais comment, aujourd’hui, mes mains se sont portées sur une petite glace de toilette de ma mère, en ont fait glisser le couvercle, et la glace entrouverte, devant sa lumière comme usée, et d’un autre monde, j’ai pensé à la nouvelle délicatement fantastique, qu’on pourrait faire d’un être nerveux, qui dans de certaines dispositions d’âme, aurait l’illusion de retrouver dans une glace, au sortir de sa nuit, la vision, pendant une seconde, de l’image reflétée du visage aimé, restée fixée dans l’obscurité. […] Au moment de ladite biographie, sa mère était venue le voir, et tombant sur ledit imprimé, s’était mise à pleurer à chaudes larmes. […] C’est le contrecoup d’un divorce, qui empêche le fils des divorcés de faire un mariage, selon son cœur, et cela entremêlé de scènes entre le père et la mère très bien faites, et qui me semblent, hélas ! […] Mercredi 11 avril On racontait, ces dernières années, qu’un de nos jeunes clubmen des plus connus, avait frété un yacht, pour faire une sorte de tour du monde, en compagnie d’amis et de cocottes, et qu’au moment du départ, les mères des jeunes gens ayant témoigné des inquiétudes de ce voyage, et ayant laissé percer le regret, si quelqu’un ou quelques-uns venaient à périr, de n’avoir pas à pleurer sur un tombeau au Père-Lachaise ou à Montmartre ; on avait fait une place dans la cale, au milieu de la cargaison de pâtés de foie gras et de bouteilles de champagne, à des bières de plomb, et comme le soudage est une opération très difficile, on avait embarqué le soudeur avec l’équipage. […] Lundi 29 octobre Peut-être y a-t-il dans mon goût pour la japonaiserie, l’influence d’un oncle, l’oncle Armand, le frère préféré de ma mère.
— Et si ta mère s’était trouvée parmi les pauvres révoltés, réponds, Jacques, tu aurais tué ta mère ? […] Difficile aussi d’expliquer pourquoi la conscient de Jacques ne lui défend pas de tuer les mères des autres. […] Il s’agit de l’enfant adopté par Fernande Olivier, que celle-ci, ne se sentant finalement pas la capacité d’être mère, demande à Max Jacob de conduire aux Enfants trouvés. […] Né dans une famille juive d’un père alsacien et d’une mère lorraine, il fait ses études à Metz, en langue allemande, puis à Strasbourg.
Brouillé avec sa mère pour ce refus plus qu’avec son père, qui sentait du moins le prix de sa franchise, il eut quelques années pénibles durant lesquelles il se tourna vers la médecine et s’y appliqua de grand cœur. […] Enfin il triompha des difficultés, fut reçu docteur de la faculté de Paris en l’an 1624, et se maria cinq ans après à une femme qui avait, après la mort de père et mère, de solides espérances, vingt mille écus de succession : ces détails ne sont pas indifférents pour l’étude du très positif Gui Patin.
Don Carlos, mort à vingt-trois ans, naquit le 8 juillet 1545, de Philippe, prince d’Espagne, alors âgé de dix-huit ans, et de la princesse doña Maria de Portugal ; sa mère mourut quatre jours après l’avoir mis au ; monde. […] Lorsque cette dernière dut le quitter pour aller à Lisbonne épouser le prince de Portugal, don Carlos éprouva une vive douleur : « Que va devenir l’enfant, s’écriait-il avec sanglots et en s’attendrissant sur lui-même, seul ici, sans père ni mère, l’aïeul étant en Allemagne et mon père à Monzon !
Mme Pucelle, la mère du célèbre abbé de ce nom, méritait-elle donc qu’on lui appliquât le mot de La Fontaine : Rien ne pèse tant qu’un secret : Le porter loin est difficile aux dames. […] Elle a jusqu’à présent tout le crédit qu’une jolie femme peut avoir ; elle a dans l’esprit tout l’enjouement et l’amusement qui peut plaire, menteuse avec un air naïf, n’aimant rien, point de vues pour l’avenir, hardie, ordurière, nulle teinture de modestie, livrée aux présents de M. le prince d’Orange, prenant de l’Empereur et du roi d’Espagne, et ce qu’il y a de beau, c’est que M. de Savoie le sait et qu’il trouve en cela le ménagement d’un méchant cœur ravi que sa maîtresse rencontre dans la libéralité d’autrui ce qu’elle ne pourrait pas trouver dans la sienne… Il redit tout à sa maîtresse, et sa maîtresse redit tout aux alliés… Dans tout cela Mme la Duchesse Royale ne fait qu’aimer son mari, le servir, vouloir ce qu’il veut et ne se mêler de rien ; Madame Royale (la mère) n’ose parler, et M. et Mme de Carignan sont dans une circonspection si craintive que, si M. de Savoie meurt, vingt-quatre heures après ils craindront qu’il n’en revienne. » Toute cette correspondance de Tessé que nous connaissons par des extraits de M.
Il écrit de souvenir, un peu au hasard, et laisse galoper sa plume, sauf à se tromper sur des détails : « Je suis fils d’Auguste Roi (roi de Pologne et électeur de Saxe) ; la comtesse de Kœnigsmark est ma mère. […] Ce qui y donne quelque prix, c’est la description de la Cour de son père Auguste et le portrait peu flatté des ministres, mais surtout la digression sur la tragique aventure de Kœnigsmark, son oncle, le frère de sa mère.
Il passa là, avec ses sœurs, une longue et innocente enfance, libre, rustique, errant à la manière du ménestrel de Beattie, formé pourtant à l’excellence morale et à cette perfection de cœur qui le caractérise, par les soins d’une admirable mère, dont il est, assure-t-on, toute l’image. Une personne grave et peu habituée aux comparaisons poétiques, qui avait en ce temps l’occasion de le voir avec ses sœurs sous l’aile de la mère, ne pouvait s’empêcher de comparer cette jeune famille aimable et d’un essor si naturel à une couvée de colombes.
Peut-être un jour dans la campagne, Conduit par tes goûts inconstants, Tu rencontreras deux enfants Qu’une mère triste accompagne : Vole aussitôt la consoler ; Dis-lui que son amant respire, Que pour elle seule il soupire ; Mais, hélas ! […] Leur mère les suivra sans doute, Triste compagne de leurs jeux : Vole alors gaiment devant eux Pour les distraire de la route.
Il faut entendre Mme de Caylus raconter cette première aventure : « À peine ma mère fut-elle partie de Niort, que ma tante, accoutumée à changer de religion, et qui venait de se convertir pour la seconde ou la troisième fois, partit de son côté et m’emmena à Paris. » Sur la route on rencontre d’autres jeunes filles d’un âge plus fait, et que Mme de Maintenonréclamait aussi pour les convertir. […] Elle sait changer de ton dès qu’il le faut, et proportionner sa touche à ses personnages : « Mlle de Rambures avait le style de la famille des Nogent dont était madame sa mère : vive, hardie, et tout l’esprit qu’il faut pour plaire aux hommes sans être belle.
Ce petit prince, élevé tendrement par Mme de Maintenon, qui était comme sa vraie mère, avait été formé sur l’idéal de la fondatrice de Saint-Cyr. […] On sait que la faiblesse de Louis XIV, obsédée par celle de Mme de Maintenon, cette nourrice plus que mère du duc du Maine, alla vers la fin jusqu’à égaler en tout les bâtards aux princes du sang légitimes, à les déclarer en définitive habiles à succéder au trône, et sa dernière volonté, si elle avait été suivie, ménageait au duc du Maine le rôle le plus influent dans la future Régence.
Voici en quels termes à la Saint-Preux il fait la dédicace de ce petit traité à la Port-Royal : Ma Sophie, tu te souviens bien que ta mère m’a écrit une fois pour me prier de t’apprendre l’orthographe : je ne sais comment je négligeai une si grave recommandation. […] Retournons donc à l’orthographe (pour plaire à ton honorée mère) : mais je ne connais qu’un moyen d’écrire correctement, c’est de posséder sa langue par principes.
Dans une dédicace latine, Rollin l’adressait à l’université de Paris, sa mère, en vue et à la sollicitation de laquelle il l’avait entrepris. […] » À quoi Frédéric répondait avec un mouvement de cordialité, et sans ombre d’ironie, je le crois : « Monsieur Rollin, j’ai trouvé dans votre lettre les conseils d’un sage, la tendresse d’une nourrice, et l’empressement d’un ami ; je vous assure, mon cher, mon vénérable Rollin, que je vous en ai une sincère obligation… » C’est par tous ces côtés que Rollin était le type excellent du professeur et du maître d’autrefois, tenant en quelque chose encore de la mère et de la nourrice, et destiné lui-même à être surpassé en bien des points par ceux qu’il avait élevés.
Ils étaient venus, il y avait plusieurs années, chercher fortune ; ils avaient quitté leurs parents, leurs amis, leur patrie, pour passer leurs jours dans un lieu sauvage, où l’on ne voyait que la mer et les escarpements affreux du morne Brabant ; mais l’air de contentement et de bonté de cette jeune mère de famille semblait rendre heureux tout ce qui l’approchait. […] Disons toute notre pensée : si Bernardin n’avait sollicité de la sorte qu’en ces années dont nous parlons, quand il en avait si absolument besoin, quand il était comme un père ou comme une mère voulant produire le fruit ignoré de son génie, l’enfant de ses entrailles, s’il n’avait pas conservé ces habitudes de plainte et de sollicitation jusque dans des temps plus heureux et fait alterner perpétuellement l’idylle et le livre de comptes, ce serait simplement touchant, ce serait respectable et sacré.
Le jeune enfant perdit sa mère à deux ans, et fut abandonné aux mains d’une servante de campagne et d’une vieille parente, gâté par l’une, grondé par l’autre. […] À dix-sept ans, son père, qui continuait apparemment à se soucier assez peu de lui, le fit émanciper, lui rendit compte du bien de sa mère qui était de onze cents livres de rente, et le laissa ensuite se diriger à son gré.
Ici la sévère mère reproche à sa fille de monter à cheval, là d’aller au bal, plus loin de porter des plumes extravagantes, plus loin encore d’acheter des diamants. […] L’imagination, ce principe et cette faculté mère des facultés humaines, semble, dans ces premières chroniques, éveiller la vérité au berceau.
Si Bain a raison de rejeter l’hypothèse de Spencer qui ramène simplement l’amour des parents pour leur progéniture à l’« amour du faible », s’il a raison de voir dans l’amour maternel le plus primitif une sorte de réponse réflexe à « l’étreinte du petit », c’est que cette étreinte révèle à la mère non pas la faiblesse, mais la force même de la vie ; d’une vie qui, — la mère la plus animale le sent bien encore vaguement, — est sortie d’elle-même, est dans une profonde harmonie avec la sienne propre, et dont toutes les palpitations ne sont pour ainsi dire que le retentissement des battements de son propre cœur.
Il vous montre une mère, Constance mère d’Arthur, et quand il vous a amené à ce point d’attendrissement que vous ayez le même cœur qu’elle, il tue son enfant ; il va en horreur plus loin même que l’histoire, ce qui est difficile ; il ne se contente pas de tuer Rutland et de désespérer York ; il trempe dans le sang du fils le mouchoir dont il essuie les yeux du père.
La vertueuse femme en qui le peuple anglais, royaliste, comme on sait, voit et vénère sa personnification actuelle, cette digne mère, cette noble veuve, vient, avec le respect profond qui convient, incliner la majesté matérielle devant la majesté idéale ; la reine d’Angleterre salue Shakespeare ; l’hommage de Victoria répare le dédain d’Élisabeth. […] Quelle oraison de l’évêque de Londres ou de l’archevêque de Cantorbery vaudra le cri d’une femme devant Desdemona, d’une mère devant Arthur, d’une âme devant Hamlet ?
Après les besoins du corps qui ont rassemblé les hommes pour lutter contre la nature, leur mère commune et leur infatigable ennemie, rien ne les rapproche davantage et ne les serre plus étroitement que les besoins de l’âme. […] Les parents d’un enfant né dans la pauvreté obtiennent d’une réprimande peu ménagée ce que les caresses d’un père opulent, les larmes d’une mère ne pourraient obtenir d’un enfant corrompu par l’assurance d’une grande fortune.
Je le désarmais en lui choisissant, au lieu d’une mère, une maîtresse au sein de ce peuple élu dont le sang l’eut contaminé, mais dont le contact charnel le révoltait beaucoup moinss. […] Elle est confiée à la mort de sa mère à la famille Morand : elle est de ce fait une amie proche de Giraudoux, ce qui peut sous-tendre l’association des deux noms faite par André Germain.
Comme d’une mère pourrie sort une fille pourrie, sortie de petites et viles causes elle demeure, hormis la grandeur des forfaits qu’elle inspira, petite et vile dans son esprit, ses institutions et ses hommes. […] On avait, par une confusion inattentive, établi un rapport de cause à effet entre la Révolution et la philosophie ; Cassagnac l’a brisé avec un discernement remarquable, et des preuves qu’il apporte d’une opinion si nouvelle il résulte que, bien loin d’avoir été la fille de la philosophie, la Révolution en a été la mère adoptive, qu’elle l’a prise dans l’obscurité et présentée au monde, parce que, pendant et après son triomphe, elle a trouvé dans les doctrines de cette philosophie un prétexte pour ses crimes et une justification pour ses excès.