Il lisait les chartes provinciales, les plus mauvais vers latins du moyen âge, les registres de paroisse, même les contrats et les testaments.
Le comique, que les Latins appellent vis comica, est donc le ridicule vrai, mais chargé plus ou moins, selon que le comique est plus ou moins délicat.
Victor Jacquemont était un de ces jeunes hommes nés avec le siècle, qui n’avaient connu de l’Empire que sa gloire militaire pour l’avoir mainte fois gâtée en vers latins au collège ; que la Restauration, un instant libérale, avait ensuite comprimés quand ils avaient voulu prendre leur essor, et qui pourtant s’étaient associés avec quelque confiance à toutes les espérances d’amélioration et de progrès qu’avait généralement inspirées l’avènement du ministère Martignac.
Elle cite Swinburne, mais ne paraît pas moins familière avec le latin de Catulle et le grec de Sapho, qu’elle traduit et paraphrase à tout instant. » Sa poésie, où elle a mêlé l’intuition des poètes du nord, leur inquiétude, à la volupté et à la sérénité orientale, me semble comme une tentative d’équilibrer ces diverses tendances et hérédités qui luttaient en elle.
Comme ils ne parvinrent aux latins, que soûtenus déja des suffrages de la Gréce, ils y furent reçus avec respect ; ils y exciterent l’émulation des écrivains dans les différens genres ; et chacun ne songeant qu’à disputer le prix à ses rivaux présens, fit, pour ainsi dire, les honneurs de son païs et de son siécle ; et l’on regarda Homere sans jalousie, non seulement comme le pere de la poësie et de l’éloquence, ce qui est vrai ; mais encore comme le modele de la perfection, ce que je ne crois pas soûtenable.
Depuis les grands jours de la scolastique au douzième et au treizième siècle, il n’y avait pas eu d’exemple de pareils auditoires dans le Quartier Latin. […] Il a dû écrire, non plus dans le latin un peu mort qu’employait l’Église au moyen âge, mais dans le langage vivant, destiné aux générations nouvelles, dans cette langue appelée peut-être à décomposer un jour toutes les autres, et qui déjà est acceptée, d’un bout de l’Europe à l’autre, comme la langue de la diplomatie et des affaires. […] Nous plaçons au premier rang des écrits de cette époque sur ce grand sujet, celui d’un jeune homme qui étudiait alors en Sorbonne et y composa deux discours en latin sur l’histoire de l’humanité dans ses rapports avec celle de l’Église et sur les immenses services que le christianisme a rendus au genre humain.
Nous n’avions qu’à reprendre des leçons déjà bien anciennes, mais assez peu répandues parce qu’elles appartiennent à un temps où les cours de la Faculté des lettres n’avaient guère de retentissement au-delà du quartier latin, et aussi parce qu’on ne pouvait les trouver que dans un recueil considérable, comprenant tout notre premier enseignement de 1815 à 18211. […] Comment l’école d’Alexandrie, comment Plotin, son fondateur68, au milieu des lumières de la civilisation grecque et latine, a-t-il pu arriver à cette étrange notion de la Divinité ?
Rien n’est curieux comme la polémique de Restif avec ses critiques ; il nous ramène au bon temps des injures in-quarto et des insolences en latin ; les journalistes sont « des hommes sans nom, sans capacité, vils, jaloux des vrais auteurs et se donnant le triste plaisir d’aboyer le talent, des gens vendus au mensonge, à la partialité la plus révoltante ». […] Notre Adam, celui qui nous engendra tous comme vous diriez, c’est Homère ; et puis si vous voulez la ligne directe, qui se compose de plusieurs branches toutes germaines, nous pourrions prendre Plutarque, Cicéron dans ses lettres, les romanciers et conteurs latins, les conteurs du moyen âge, Shakespeare, les Espagnols, Pascal, Molière, Diderot, Marivaux, l’abbé Prévost, Voltaire, Richardson, Fielding, Goetheu, Benjamin Constant, Alfred de Vigny (Servitude et Grandeur militaires), Balzac, etc., tous ceux qui ont reflété leur temps.
Admirable matière à mettre en vers latins, disait Musset d’un ton leste, et il passait outre. […] c’est que, lorsqu’il prend des airs triomphants comme s’il avait pourfendu tous les adversaires, nous songeons à certain type connu de la comédie latine, le Miles gloriosus.
Boutmy avait écrit : « Taine avait une imagination germanique administrée et exploitée par une raison latine. » L’écrivain italien se rencontre avec lui ; tout son livre n’est que l’illustration de ce point de vue. […] Car on a remarqué qu’une foule conserve certains traits de race, que les foules latines ou, si l’on veut, méridionales, se ressemblent et diffèrent des foules des pays du Nord.
Et si vous voulez monter plus haut encore dans la région de l’art, vous reconnaîtrez que le Dies iræ de Mozart, doit l’ampleur sublime de son style à la couleur sombre et large du texte latin.
… » Au milieu de ces sottes fonctions, de ses ennuis, de ses bavardages épistolaires, il se remet à l’étude ; car, qu’on ne l’oublie pas, l’étude a toujours ses heures réservées au fond de ces existences qui plus tard marqueront ; il avait entrepris une Histoire de la Civilisation en Grèce, il relit ses classiques sur le conseil de Mme de Charrière, laquelle les lisait elle-même dans les textes, au moins les latins.
Shakspeare n’avait eu qu’une demi-éducation, savait « peu de latin, point de grec », à peu près le français et l’italien, rien d’autre ; il n’avait point voyagé, il n’avait lu que les livres de la littérature courante, il avait ramassé quelques mots de droit dans les greffes de sa petite ville ; comptez, si vous pouvez, tout ce qu’il savait de l’homme et de l’histoire.
Ils devaient rompre l’unité de l’Église, comme ils avaient mis tout leur effort à empêcher l’unité de leur pays ; « ils furent hérétiques, c’est-à-dire divisionnaires dans la religion, comme ils l’avaient été dans la politique. » Gardez-vous de vous inspirer d’eux ; il est bon, dans l’instruction publique, de n’apprendre aux enfants que le latin. — On n’est pas plus « Romain » que cela ; de Maistre l’est jusqu’au fond de son être intellectuel. […] Tout à l’heure nous croyions voir que Mme de Staël, analysant en critique les littératures grecque, latine et française, n’avait pas complètement senti le grand art, et maintenant nous en venons à soupçonner que c’est peut-être parce que la faculté maîtresse du grand artiste lui manquait. […] C’est là qu’elle se demandait, ce qui n’est point une question frivole, « quel système philosophique » réunirait et contiendrait dans une opinion commune les vainqueurs et les vaincus de 93, comme le christianisme avait réuni le monde latin et le monde barbare.
Dans son corps d’enfant, il portait l’âme et le cerveau d’un vieillard : dès sa première jeunesse, sur les bancs même du collège, au lieu de lire Tite-Live, Cicéron et les écrivains de la pure époque littéraire, il recherchait déjà les auteurs de décadence d’un latin plus compliqué, plus raffiné, plus subtil, Martial, Catulle, Apulée, Pétrone32. […] L’imprégnation salutaire du génie latin a pu modérer dans les œuvres soigneusement écrites les désordres de l’exubérance mentale.
Vincent (l’enfant de chœur) marmotta une longue phrase latine dans laquelle il se perdit. […] Commençait-il à expliquer un texte latin : ad Ephesum, disait-il.
Après avoir médité le proverbe latin Vita brevis, il a fait de son temps deux parts, et de son individualité une horloge : le matin, de cinq heures à onze heures, le travail manuel de l’expéditionnaire de lettres, mettant au courant ses écritures, — romans, nouvelles, feuilletons, quarts de vaudevilles ; le tout sans beaucoup d’idées, mais aussi sans ratures ; après déjeuner, la vie de l’homme élégant qui aime le monde et qui a tout ce qu’il faut pour en être bien accueilli.
Au contraire, il y a des milliers d’esprits différents, répartis sur la surface d’un pays, qui accomplissent une même besogne ; ils sont désignés par un nom commun et ce nom pourra, dans certains cas, ne pas même comporter un singulier : mânes et pénates, pour ne prendre que cet exemple, sont des mots latins qu’on ne trouve qu’au pluriel.
dans un autre esprit), en écrivant ses vers A une Madone, les célèbres stances latines : Franciscæ meæ laudes, ou la Chanson d’Après-midi : Je t’adore, ô ma frivole, Ma terrible passion ! […] C’est du latin, Marco… ça veut dire : « Vivent l’amour et les pommes de terre !
Il est évident, en effet, que Goethe n’a point voulu que son œuvre soit une à la façon d’une tragédie de Racine ou même de Corneille : d’autant moins que l’idée qu’on se fait de l’unité n’est pas la même sous les diverses latitudes, pour un Allemand et pour un Latin, pour un Anglais et pour un Français. […] La plupart des figures secondaires : le comte et la baronne, dont la paisible liaison, si adroitement combinée, si normalement irrégulière, fait contraste avec le sentiment orageux des héros ; Luciane, la fille de Charlotte, enjouée, folâtre, écervelée — portrait, sans doute, de cette Bettina Brentano qui ressemblait si peu à Minna Herzlieb, mais qui distrayait Goethe ; Mittler, le singulier personnage qui prend plaisir à raccommoder les ménages gâtés, et perd ici tout son latin ; ces silhouettes, qui traversent l’action et dont les paroles ou les gestes en favorisent le développement, sont dessinées avec un grand bonheur.
C’est dans un dernier coin du quartier Latin, à l’Hôtel du Sénat, situé juste au milieu de la rue de Tournon, qu’Alphonse Daudet, arrivant de son pays, vit Gambetta pour la première fois. […] En me voyant paraître, les trois pauvresses cessèrent d’égrener de leur voix chevrotante les syllabes latines.
Pendant ce, Renan affaissé, les mains canoniquement croisées sur l’estomac, jette de temps en temps dans l’oreille de Saint-Victor, jubilant d’entendre du latin, des versets de la Bible.
C’est un défaut assez fréquent dans les anciennes proses latines où le rythme et la rime riche empiètent sur le sens.
Ce n’est point, en effet, la comédie de Molière ; ce n’est pas non plus celle d’Aristophane ou des Latins.
Comme je n’aime point les querelles, je me hâte de dire qu’il y a art et art ; l’un petit, qui s’apprend comme le latin, et pour lequel j’ai reçu des pensums dans un collège de province ; art d’almanach et de keepsake, qui met un homme en état de faire des vers à une mariée, d’adresser au curé un compliment de première communion, de souhaiter la fête à une mère de famille, qui plus tard suffit à un ou plusieurs poèmes épiques, qui mène à l’Académie dans les pays d’académie ; art qui s’accommode volontiers de tous les régimes auxquels on peut soumettre la pensée, qui chante si l’on a besoin qu’il chante, qui siffle si l’on a besoin qu’il siffle, qui n’est pas très tourmenté par la censure, parce qu’il ne gagne pas grand’chose à la liberté ; l’autre, grand et indépendant, qui ne s’enseigne point au collège, qui mène peu aux académies et mène souvent aux persécutions, art qui fleurit principalement aux époques où l’autre art n’a pas assez de cris pour se faire entendre, et qui peut très bien se caractériser, soit par un siècle se résumant dans un homme — cela a eu lieu pour Dante — soit par un homme se mettant en guerre contre un siècle, comme cela a eu lieu pour Byron. […] Il n’y a là ni adultères, ni viols, ni assassinats, ni reines libertines, ni lits à séduction, ni bruits de filles séduites, ni accouchements, ni relevailles ; et cependant la meilleure réputation est encore là, et, à ce que chacun dit, de l’argent, et du bon argent. — Mais, quand ce serait, y a-t-il de la dignité à s’avouer les féaux d’un public où les gens de goût et d’instruction, les maris qui se respectent dans leurs femmes, ne sont pas appelés, et où les élus sont gens de toute sorte, ou, comme disaient les Latins, de toute note, omnis notæ ?