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553. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Victor Hugo — Victor Hugo, romans (1832) »

Victor Hugo nous est une occasion naturelle d’examiner le jeune et célèbre auteur sous un point de vue assez neuf, de suivre son développement et son progrès dans un genre de composition où il débuta tout d’abord, qu’il a toujours cherché à mener de front avec les autres parties de son talent, et qu’il nous promet (le catalogue du libraire en répond) de ne pas déserter pour l’avenir. […] En effet, au second volume du Conservateur littéraire, journal que le jeune écrivain, aidé de ses frères et de quelques amis, rédigeait dès 1819, on trouve, comme faisant partie d’un ouvrage inédit intitulé les Contes sous la Tente, la première édition de cette nouvelle que l’auteur ne publia qu’en 1825, remaniée et récrite presque en entier. […] Il y eut bien encore un certain serment, une parole d’honneur donnée par le capitaine au féroce Biassou, dont il est prisonnier, et qu’il ne semble pas très-naturel de lui faire tenir, quand cela peut coûter la vie à son ami, à sa jeune épouse et à lui-même. […] Marie et Habibrah, ce sont deux germes ennemis, un œuf de colombe, un œuf de serpent, que dans ses splendeurs ce jeune soleil en montant a fait éclore.

554. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « M. Victor Vousin. Cours de l’histoire de la philosophie moderne, 5 vol. ix-18. »

Cousin il était réservé d’enflammer à la fois et les jeunes maîtres et le jeune public. […] Dès le premier jour, et lors même que la jeune parole n’aspire encore qu’à continuer celle du grave prédécesseur, on y sent courir un principe d’ardeur et de zèle qui était de nature à se communiquer aussitôt et à électriser les esprits. […] Ne faisant remonter la philosophie, comme science, que jusqu’à Descartes, le jeune professeur la voyait s’égarant presque aussitôt et ressaisissant seulement la vraie méthode au commencement du dernier siècle, mais avec des préventions exclusives dans les différentes écoles qui s’étaient alors partagé l’Angleterre, la France et l’Allemagne : « Le temps, disait-il, qui recueille, féconde, agrandit les moindres germes de vérité déposés dans les plus humbles analyses, frappe sans pitié, engloutit les hypothèses, même celles du génie.

555. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « MM. Jules et Edmond de Goncourt » pp. 201-216

Il nous apprend que ce peuple, vanté pour ses vertus par des philosophes qui n’en avaient pas, fut peut-être autant que les Richelieu, les de Gesvres et les d’Épernon, tous ces abominables pourrisseurs du Roi, dans les vices de ce jeune souverain qui commença son règne de débauche par la timidité avec les femmes, comme Néron commença le sien par la clémence… Dans ce temps, qui ne fut pas long, il est vrai, d’une sagesse qui n’était que de l’embarras rougissant et honteux, le peuple tout entier de la France d’alors s’impatientait et se moquait de cette sagesse. […] son peuple même qui entourait le roi de sa complicité, qui lui souriait, l’encourageait, comme si, habituée par les Bourbons à la jolie gloire de la galanterie, la France ne pouvait comprendre un jeune souverain sans une Gabrielle, et comme si, dans l’amour de ses maîtres, elle trouvait une flatterie et une satisfaction de son orgueil national !  […] Le portrait qu’il en trace n’est pas du xviiie  siècle… On n’y a jamais peint dans cette manière juste, méprisante, inflexible : « Un singulier homme, ce jeune mari, — dit-il, — ce jeune souverain, que, hors la chasse et les chiens, rien n’intéressait, n’amusait, ne fixait, et que le cardinal — (le cardinal de Fleury) — promenait vainement d’un goût à un autre, de la culture des laitues à la collection d’antiques du maréchal d’Estrées, du travail du tour aux minuties de l’étiquette et du tour à la tapisserie, sans pouvoir attacher son âme à quelque chose, sans pouvoir donner à sa pensée et à son temps un emploi… Imaginez un roi de France, l’héritier de la régence, tout glacé et tout enveloppé des ombres et des soupçons d’un Escurial, un jeune homme, à la fleur de la vie et à l’aube de son règne, ennuyé, las, dégoûté, et, au milieu de toutes les vieillesses de son cœur, traversé des peurs de l’enfer qu’avouait, par échappées, sa parole alarmée et tremblante.

556. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Roger de Beauvoir. Colombes et Couleuvres. »

Roger de Beauvoir, et fit de lui (il était bien jeune alors) un si étincelant capitaine dans le régiment dont lord Byron avait été le colonel. […] Ô jeunes chansons, jeunes tourterelles Qui rasiez les prés, qui rasiez la mer ! […] Roger de Beauvoir, ce qui nous a toujours empêché de le confondre, malgré ses erreurs d’homme et de poète, avec les Gentils de notre temps, avec les Idolâtres de la Forme qui n’ont d’autre dieu que le fétiche qu’ils ont eux-mêmes sculpté, c’est le parfum des croyances premières et flétries, mais qu’on retrouve toujours à certaines places de ses écrits ; c’est ce christianisme ressouvenu qu’il tient peut-être de sa mère et qui revient de temps en temps et comme malgré lui, dans sa voix : D’où vient, qu’après avoir dormi sous les platanes, Après avoir sur l’herbe épanché les flacons, Puis être revenus, Ô brunes courtisanes, En rapportant chez nous les fleurs de vos balcons, La tristesse nous prend comme fait la duègne Qui de la jeune Inès s’en vient prendre la main, Et que nous n’arrivons jamais au lendemain Sans qu’aux pensers d’hier tout notre cœur ne saigne ?

557. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XVIII » pp. 198-205

D’autres, tels que Fénelon et Rousseau, estiment que la pièce blesse la monde, en ce qu’elle semble autoriser toutes les ruses d’une jeune femme pour se soustraire aux honnêtes désirs d’un vieillard. […] La question est de savoir si un vieillard pourra réussir à s’assurer la tendresse et la fidélité d’une jeune tille qu’il épousera ; Molière réduit le problème à cette simple expression : sera-t-il cocu ou non ? […] Mais ce qui paraît aujourd’hui le plus étonnant dans la pièce, c’est la scène vi du 2e acte, où Arnolphe, informé des visites que le jeune amant a faites à Agnès pendant son absence, veut savoir les particularités de leurs entretiens.

558. (1761) Salon de 1761 « Récapitulation » pp. 165-170

Comptez mon ami ; le portrait du roi par Vanlo ; la Magdelaine dans le désert ; la Lecture ; le grand paysage de Boucher ; le St Germain qui donne une médaille à Ste Genevieve ; le St Andre de Deshays, son St Victor ; son St Benoit près de mourir ; le Socrate condamné ; le Bénédicité de Chardin ; le Soleil couchant de Lebel ; les deux Vues de Bayonne ; le Jeune élève de Drouais ; le Diomede de Doyen ; la Blanchisseuse ; le Paralytique, le Fermier brûlé, le portrait de Babuti par Greuse ; le crucifix de bronze de Roland de la Porte ; et d’autres qui ont pu m’échapper. […] Entre les jambes du tabellion, le plus jeune des enfants de la maison. […] Derrière ce groupe, un jeune enfant qui s’élève sur la pointe des pieds pour voir ce qui se passe.

559. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Madame Sand ; Octave Feuillet »

Aucun jeune nom inconnu, l’espoir de ce qui nous reste de xixe  siècle à vivre, n’a jailli de l’obscurité et brillé, je ne dis pas comme une étoile, — je ne suis pas si ambitieux, — mais simplement comme une de ces bulles de lumière dont le destin est de tout à l’heure s’évanouir ! […] Un jour, quelqu’un l’appela spirituellement « un cueilleur de muguet », et c’était un mot doux et juste… Mais aurait-on jamais pu croire que cet aimable cueilleur de muguet pour les jeunes personnes qu’il ne faut qu’honnêtement émouvoir, aurait l’incroyable ambition de protéger le catholicisme ? […] — donner une volée… de sa cravache d’amazone philosophique et littéraire à ce jeune missionnaire de salon qui se mêlait des affaires du catholicisme ; mais la main n’y est plus et la cravache n’a ni sifflé ni cinglé.

560. (1900) Taine et Renan. Pages perdues recueillies et commentées par Victor Giraud « Taine — VII »

Je ne puis me faire une image du jeune Hippolyte-Adolphe jouant ses premiers jeux dans Vouziers.‌ […] Hinzelin, au sortir de la gare de Vouziers, a traversé la place de l’Hôtel-de-Ville, pour trouver au bout d’une rue, modestement bâtie, la maison où naquit, le 21 août 1828, le jeune Hippolyte. […] Le jeune parçon resta jusqu’à sa onzième année dans la maison paternelle ; son père lui enseignait les premiers éléments du latin, et un oncle lui apprenait l’anglais.

561. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1893 » pp. 97-181

Le jeune Philippe Sichel racontait, qu’il avait disséqué le matin, une jambe de frotteur, la jambe sur laquelle il posait, dont toutes les veines étaient variqueuses, et avec des varices, comme jamais on n’en avait vu. […] Ce jeune Daudet est incontestablement le premier critique de l’heure présente. […] Une grande dame belge, tenant une haute position dans son pays, disait à un jeune Français de ma connaissance : « Il y a une chose sur laquelle je voudrais bien être éclairée. […] Et quelle traduction chez eux de la beauté des femmes du temps, qui est toute monastique, et dont les portraits des jeunes et des vieilles, ont l’air de portraits d’abbesses ! […] Léon Daudet, dans un autre coin, esthétise avec le jeune Rosny.

562. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Croisset, Francis de (1877-1937) »

Elles ont ceci de précieux pour moi, qu’elles sont bien réellement le cri, et, malgré l’artifice ici et là, le jaillissement spontané de votre jeunesse, l’expression naïve quelquefois à force d’être insolemment jeune, de vos rêves — et de nos rêves — d’adolescent. elles ont le trouble fiévreux, la violence de possession, le charme impur, et c’est ce qu’il faut, des pubertés qui s’éveillent et qui dans une seule et multiple étreinte voudraient conquérir tout l’amour… en elles, et c’est par là que je les aime, je me revois parmi les images de ma jeunesse, paysages, figures, rêves, de très vieilles choses, déjà un peu effacées aujourd’hui…, impuretés, désespoirs, négations et blasphèmes, tout cela si candide ! […] André Rivoire Voilà un poète, un très jeune poète, parfois négligé, — mais, chez lui, c’est un charme, car son cœur est ardent, spontané, curieux de toutes choses et plus particulièrement de l’amour et du plaisir.

563. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mockel, Albert (1866-1945) »

[La Jeune Belgique (décembre 1891).] […] Jamais, je crois, on n’a vu un livre de début, un livre de jeune, conçu d’une façon aussi nette, aussi logique dans le fond comme dans la forme, poursuivant à travers les stades successifs de l’idée un but, culminant et lumineux, vers lequel toute page s’oriente.

564. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Préface de la première édition »

J’en fais hommage aux jeunes professeurs sortis de cette école, qui ont été un moment mes élèves, et sont restés mes amis. […] Les années qu’il m’est donné de vivre encore ne me réservent pas d’aussi douces heures que celles que j’ai passées au milieu d’eux, au sein de devoirs aimés, surprenant ou veillant dans de jeunes cœurs ouverts à toute parole sincère ces secrètes conformités de l’écrivain et du lecteur qui font la vie des ouvrages d’esprit.

565. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVIIIe entretien. Revue littéraire de l’année 1861 en France. M. de Marcellus (1re partie) » pp. 333-411

M. de Rivière autorisa son jeune secrétaire à passer par l’île de Milo pour y négocier l’acquisition de ce beau morceau de marbre appelé depuis la Vénus de Milo. […] Le bruit courut à Londres que le ministre voyait sans ombrage un gendre futur dans le jeune Français assidu dans ses salons. […] Madame de Marcellus, extrêmement jeune encore, suivit son mari, plus grave et plus mûr, dans les cours d’Italie. […] « Le dernier fut ce jeune Banks, que vous avez vu à Constantinople. […] L’existence de ce jeune fils peut servir de base aux réclamations qui auraient pour objet d’obtenir les manuscrits et les instruments, seul héritage de son père.”

566. (1864) Cours familier de littérature. XVII « XCVIIIe entretien. Alfieri. Sa vie et ses œuvres (3e partie) » pp. 81-152

« Ici les défenseurs de la comtesse d’Albany, qui ne peuvent nier son attachement pour le jeune artiste de Montpellier, essayent de soutenir qu’ils étaient secrètement mariés. […] Le respect humain la rendit en apparence fidèle au culte de la gloire de ce grand homme convenu, qu’elle avait aimé jeune sous le nom d’Alfieri. […] Le premier cité est le comte Baldelli, époux d’une charmante jeune femme et père d’une plus charmante fille. […] C’était un homme jeune encore, ardent, religieux, d’abord favorable à la révolution française, puis devenu plus acerbe contre elle, par esprit de piété et de propagande. […] C’est par là qu’il avait dû plaire à cette jeune et vive Allemande rencontrée au bord de l’Arno et intimidée par un vieux mari.

567. (1885) Le romantisme des classiques (4e éd.)

ou n’est-ce encore que du vin jeune et vert, de la piquette ? […] Ce jeune provincial cherche à se faire le plus parisien qu’il peut. […] Chimène elle-même, si jeune, si poétique et si héroïque, est animée du même esprit. […] Rien ne manqua au triomphe du jeune poète, ni les ennemis, ni les envieux. […] Le héros d’Alarcon, le jeune Garcia, sort des écoles de Salamanque ; dans Corneille, le jeune Dorante arrive de l’Université de Poitiers, où il vient de faire son droit.

568. (1864) Histoire anecdotique de l’ancien théâtre en France. Tome I pp. 3-343

La jeune personne trouve l’ami à son goût et repousse le pauvre amoureux. […] L’illusion n’était plus possible, Baron abandonna le rôle à plus jeune que lui. […] On voulait amuser le jeune roi Louis XIV, alors dans sa minorité. […] Voltaire maria et dota cette jeune personne. […] Singulière et modeste éducation pour des jeunes personnes, on en conviendra !

569. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1895 » pp. 297-383

J’ai bien peur, que les rares fabricateurs de livres de ce jeune monde, soient mangés par le journalisme : où se payent de gros dividendes, avec le tintamarre de la gloire. […] Je sais, que les frères Daudet doivent souper avec Barrès, et le jeune ménage Hugo, mais j’ai la crainte d’apporter du froid avec ma vieille tête, au milieu de ces turbulentes jeunesses. […] Sur quoi, une jeune et élégante catholique, s’écrie : « Mais, mon Dieu ! […] À ce sujet le jeune Houssaye dit intelligemment que « dans l’effondrement des hommes politiques, c’est nous, les littérateurs et peintres, qui sommes en vedette, qui sommes tout !  […] Et voici dans « la Famille Pajou » les types, et la mode presque rustique, de la bourgeoisie jeune et vieille de la fin de l’Empire.

570. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome I

Du Belloi, Lemierre, Ducis, étaient auprès de Voltaire ce qu’est une vieille suivante auprès d’une jeune coquette. […] (Pline le jeune, Panégyr. de Trajan. […] Une jeune princesse timide, innocente et vertueuse, telle que Rodogune, mettre sa main au prix d’un parricide ! […] si j’étais jeune ! […] Du reste, le tableau de la politique romaine dans les cours des rois, le tableau du courage et de la grandeur d’âme d’un jeune prince et d’une jeune princesse qui bravent cette politique, peut assurément être regardé comme un grand tableau.

571. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1892 » pp. 3-94

Vraiment, il y a dans le moment, en ce monde, trop de méchanceté, trop de méchanceté chez l’artiste, chez le jeune, chez l’homme politique, pour que ce ne soit pas la fin d’une société ! […] Une salle contenant le dessus du panier du tout-Paris, au milieu duquel figure le jeune ménage Daudet-Hugo, et où Jeanne, qui a ressenti, dans la journée, les premières douleurs de l’enfantement, est accompagnée de son accoucheur. […] Je me souviens qu’elle disait un jour, à propos de je ne sais quel livre : L’auteur a touché le tuf, et cette phrase demeura longtemps dans ma jeune cervelle, l’occupant, la faisant travailler. […] Or, en ces années, le jeune Jean Lorrain avait vingt sous par semaine, et en l’honneur de l’adorée, il se faisait faire la barbe qu’il n’avait pas, et lui apportait, de temps en temps, un bouquet de quinze sous. […] » Gruby avait quelque peine à cacher son impression, en retrouvant, en place de l’homme jeune et vigoureux qu’il avait entrevu autrefois, un paralytique presque aveugle, couché par terre, sur le tapis.

572. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Des Essarts, Emmanuel (1839-1909) »

Les sensations, les nobles désirs, les aspirations généreuses y débordent ; le jeune auteur voudrait tout réunir, tout embrasser. […] Comme dit Chrysale : Cela ragaillardit tout à fait mes vieux jours Et je me ressouviens de mes jeunes amours.

573. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 412-415

On dit pourtant que sa Paraphrase du Cantique des trois jeunes Hebreux lui valut l’Evêché de Grasse. […] Le premier Verset du Cantique des trois jeunes Hébreux, en latin, & la plupart des suivans commencent par Benedicite.

574. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « M. Ampère »

Daburon tirèrent le jeune émule de Pascal de son embarras, et l’introduisirent dans la haute analyse. […] Ainsi son jeune esprit préludait à cette universalité de connaissances qu’il embrassa jusqu’à la fin. […] Cette époque de sentiment et de poésie fut complète pour le jeune Ampère. […] Le jeune Ampère était sans fortune, et le mariage allait lui imposer des charges. […] Le mémoire sur la Théorie mathématique du jeu, alors imprimé, donna au savant examinateur une première idée assez haute du jeune mathématicien.

575. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Robert » pp. 222-249

La partie éclairée et supérieure est un grenier à foin sur lequel on voit force bottes de paille et de foin avec de jeunes paysans et de jeunes paysanes occupés à les ranger ; par derrière ces travailleurs, des fourches, une échelle renversée et autres instrumens, moitié sortant de la paille et du foin. […] Dans les jeunes oiseaux, les petits chats, plusieurs autres animaux, les formes sont encore envelopées, et il y a tout plein de vie ; aussi nous plaisent-ils beaucoup. Pourquoi un jeune élève incapable même de faire un tableau médiocre fait-il une esquisse merveilleuse ? […] Quand ils étaient jeunes ils se mettaient à table de bonne heure et ils y restaient longtemps. […] Sur les tas de foin, au haut, à droite, de jeunes filles et de jeunes garçons s’occupent à l’arranger.

576. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Vicq d’Azyr. — I. » pp. 279-295

Une jeune fille, nièce de Mme Daubenton, ayant été saisie d’un évanouissement près d’une salle d’étude où était Vicq d’Azyr, celui-ci accourut, prodigua ses soins à la jeune malade, et lui inspira un soudain intérêt qui se consacra bientôt par un mariage : ce mariage dura peu, et la mort de la jeune femme laissa Vicq d’Azyr veuf, et libre de nouveau, ce qui ne nuisit pas à ses succès dans le monde : mais il avait acquis l’amitié de Daubenton et les moyens, grâce à lui, d’étendre ses recherches d’anatomie sur les animaux étrangers. […] Pour n’en citer qu’un échantillon, voici ce qu’on lit dans un Dialogue entre Pasquin et Marforio, composé aussi bien que bon nombre de ces pamphlets d’alors, par Le Roux des Tillets, jeune médecin de la Faculté et des plus ardents, ancien ami intime de Fourcroy qu’il ne laisse pas de déchirer, et s’acharnant aussi sur Vicq d’Azyr. […] Observons la nature : toujours jeune parce qu’elle renouvelle toujours ses productions, ne semble-t-elle pas nous dire : « Mortels, renouvelez donc aussi les vôtres, si vous voulez qu’elles conservent leur gloire avec leur existence !  […] Il le montre jeune à Leyde, suivant les leçons de Boerhaave et d’Albinus : Mais ce qui lui inspira surtout, dit-il, le goût de l’anatomie et la passion du travail, ce fut la vue du superbe cabinet de Ruysch, où, au milieu de tant d’organes préparés d’une manière surprenante, au milieu de sujets qui y avaient, en quelque sorte, recouvré une nouvelle vie, il aperçut un vieillard nonagénaire, desséché par les ans, mais toujours laborieux et actif, qui, paraissant comme un Enchanteur au milieu de ces merveilles, semblait avoir joint au secret de les conserver celui de s’immortaliser lui-même.

577. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « La Divine Comédie de Dante. traduite par M. Mesnard, premier vice-président du Sénat et président à la Cour de cassation. » pp. 198-214

Un homme plus jeune, sorti comme Ginguené de la philosophie du xviiie  siècle, et qui tenait par ses habitudes premières à la société d’Auteuil, Fauriel était destiné à opérer ce changement profond dans le goût, je ne dirai pas du public, mais de tous les littérateurs instruits et de la portion la plus éclairée de la jeunesse française. […] Tout dernièrement un jeune et courageux émule, M.  […] Mais celui qui a le plus fait dans cette voie ardue, et qui a le plus travaillé à l’aplanir, est un homme déjà ravi par la mort, et qui jeune, dès l’entrée, avait fait quelques pas de plus dans la direction de Fauriel. […] était aussi différent de Fauriel par ses origines morales que deux esprits peuvent l’être : nourri du christianisme domestique le plus pur et le plus fervent, il abordait Dante comme le jeune lévite approche de l’autel et monte les degrés du sanctuaire. […] Amoureux dès l’âge de neuf ans de la jeune Béatrix, qui n’en avait que huit, Dante conserva toute sa vie le culte inconcevable de cette ardeur qui semblerait fabuleuse si elle n’était d’accord avec les idées raffinées qui se professaient en cet âge chevaleresque.

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