Par toute la France se dressent échafauds et tréteaux pour toutes sortes de jeux sérieux et comiques. […] Les mystères Les pièces sacrées de l’âge précédent, représentations, jeux, miracles, deviennent au xve siècle des mystères. […] C’était là des « jeux de mystère ». […] En 1511, au Mardi gras, Gringore, étant Mère Sotte, fit représenter aux Halles le Jeu du prince des Sots, suivi d’une moralité et d’une farce.
Véritablement : j’en reste là, tant le jeu sort de mon attribution ; sans regretter, parce que la trouvaille est curieuse de cet or miroitant, près la main, ainsi que la richesse comprimée à leurs tranches par le sommeil des livres. […] Décor, du coup dorénavant trouvé, Charles Whibley, par votre frère le cher Dun, à ce jeu qui reste transmission de rêveries entre un et quelques-uns. […] Très strict, numérique, direct, à jeux conjoints, le mètre, antérieur, subsiste ; auprès. […] À quoi sert cela — À un jeu.
Croyez-vous que si nous voulions nous moquer des théologiens, nous n’aurions pas aussi beau jeu que vous, quand, pour amuser les badauds, vous faites plaisamment déraisonner les philosophes ? […] Mauvais jeu que celui-là ! […] La science la plus vide d’objet, les mathématiques, est précisément celle qui passionne le plus, non pas tant par sa vérité que par le jeu des facultés et la force de combinaison qu’elle suppose. La jouissance que procurent les mathématiques est de même ordre que celle du jeu d’échecs.
En effet, tantôt les écrivains reproduisent dans leurs œuvres cette vie intime, le jeu compliqué des sentiments qu’elle suscite et les conflits de volontés qu’elle amène ; tantôt, comme nous l’avons vu déjà, opposant leur idéal à la réalité, ils travaillent à changer dans le sens de leurs prédilections les traditions consacrées par l’usage ou l’organisation sanctionnée par le Code. […] Il a trois grands ennemis qu’il aime trop : le vin, le jeu, l’amour. […] Le jeu de l’amour et du hasard. […] Le jeu de l’amour et du hasard.
Il est toujours clair, élégant, harmonieux, & dans le ravissement où il jette le lecteur, il oublie tous les défauts de l’auteur : ces enchantemens qui semblent appartenir à la féerie ; ce mêlange bizarre d’idées payennes & chrétiennes ; ces jeux de mots & ces concetti puériles, que le goût du siécle avoit arraché au Poëte. […] Telles sont une infinité de comparaisons longues & par conséquent languissantes, des scènes dont l’excessive prolixité fatigue ; beaucoup de jeux de mots reprouvés dans notre langue. […] Le faux bel esprit y regne bien souvent, la pensée ne roule quelquefois que sur un jeu de mots ; enfin les idées les plus ingénieuses y sont ressassées jusqu’au dégoût. […] Mais un de ses défauts les plus remarquables, est son goût pour les jeux de mots.
Les pièces de Marivaux qui sont restées au répertoire et qu’on joue encore quelquefois : Le Jeu de l’amour et du hasard, son chef-d’œuvre ; Le Legs, La Surprise de l’amour, Les Fausses Confidences, L’Épreuve et d’autres encore, se ressemblent plus ou moins ou ne diffèrent que par des nuances déliées. […] La Double Inconstance est une de ses pièces qu’il préférait, et aussi l’une de celles où il a le mieux fait jouer tous les ressorts, à lui connus, de coquetterie, de rivalité piquée au jeu, de perfidie et de câlinerie féminine. […] C’est là le jeu qui circule dans les parties les plus agréables du théâtre de Marivaux.
Hâtons-nous de dire que Bailly ne paraît nullement avoir songé à en faire une arme contre la tradition ni contre des croyances révérées, comme plus tard cela se vit dans l’arsenal de Dupuis où s’arma Volney ; Bailly, plaidant entre Buffon et Voltaire, ne songeait qu’à défendre avec agrément et vraisemblance une opinion qui lui avait souri en étudiant les anciens peuples, à tirer tout le parti possible d’un jeu de la science et de l’imagination, et à satisfaire ce besoin d’un âge d’or en grand, qui était un des caractères optimistes de son temps et de son propre esprit. […] Et, par exemple, il lui semble qu’on a commencé par inventer ces emblèmes ingénieux de Vénus, de l’Amour, des Grâces, en sachant que ce n’étaient que des emblèmes, absolument comme du temps de Voltaire ou de Lucien ; et ce serait ensuite la grossièreté des descendants qui s’y serait sottement méprise ; on se serait mis à adorer tout de bon ce qui n’avait été dans le principe qu’un jeu concerté et intelligent des poètes. […] La jeunesse, bannie de son pays, ne l’a point quitté sans douleur ; elle a trouvé un ciel plus beau, une terre plus fertile, mais ce n’était pas le sol natal ; ce n’était plus ce ciel dont la lumière avait d’abord frappé sa vue, ce n’était plus cette terre où bon avait commencé à vivre, cette terre témoin des soins paternels, des jeux de l’enfance, où l’on avait reçu les premières impressions du plaisir et du bonheur.
La discussion de l’Adresse pourrait bien après ne paraître qu’un jeu. […] Ces joutes brillantes des princes de la parole ne sont-elles pas un pur jeu et en pure perte ? […] Perrault, qui mettait les modernes si fort au-dessus des anciens, comptait parmi les plus beaux avantages de son siècle cette cérémonie académique dont il était le premier auteur : « On peut assurer, dit-il, que l’Académie changea de face à ce moment : de peu connue qu’elle étoit, elle devint si célèbre qu’elle faisoit le sujet des conversations ordinaires. » Les Grecs avaient les jeux olympiques, les Espagnols ont les combats de taureaux, la société française a les réceptions académiques.
Le fantastique en effet n’est autre chose qu’une folle réminiscence, une charmante étourderie, un caprice étincelant, quelquefois un effroyable éclair sur un front serein ; c’est un jeu à la surface dont l’invisible ressort gît au plus profond de l’âme de la Muse. Que les faciles et soudains mouvements de cette âme se ralentissent et se perdent ; que ce jeu de physionomie devienne calculé et de pure convenance ; qu’on sourie, qu’on éclate, qu’on grimace, qu’on fasse la folle à tout propos, et voilà la Muse devenue une femme à la mode, sotte, minaudière, insupportable ; c’est à peu près ce qui arriva de l’art au xviiie siècle. […] Le comte du Luc, son patron, tombe malade ; Rousseau en est touché ; il veut le lui dire et lui souhaiter une prompte convalescence, rien de mieux ; c’était matière à des vers sentis et touchants ; mais Rousseau aime bien mieux déterrer dans Pindare une ode à Hiéron, roi de Syracuse, qui, vainqueur aux jeux Pythiques par son coursier Phérénicus, n’a pu recevoir le prix en personne pour cause de maladie.
Son premier recueil d’Élégies est de 1812 ; il en avait composé la plupart dans les années qui avaient précédé, et sa Chute des Feuilles, par où le recueil commence, avait, un peu auparavant, obtenu le prix aux Jeux Floraux. […] Je me hâte de dire que la seule version que j’admette et que j’admire, c’est la première, celle qui a obtenu le prix aux Jeux Floraux, et qui est d’ordinaire reléguée parmi les notes. […] Il n’était pas encore malade et au lait d’ânesse, et certaines historiettes que des personnes, qui d’ailleurs l’ont connu, se sont plu à broder sur son compte, ne sont, je le répète, que des jeux d’imagination, et comme une sorte de légende romanesque qu’on a essayé de rattacher au nom de l’auteur de la Chute des Feuilles et du Poëte mourant.
Trousseau en exprima l’intérêt, même au point de vue médical pur, dans les pages savoureuses qui ouvrent le recueil de ses magistrales cliniques : « Que les nosologies soient utiles à celui qui commence l’étude de la médecine, j’y consens au même titre qu’une clef analytique est assez bonne, au même titre que le système si faux de Linné peut être fort utile à celui qui essaie l’étude de la botanique ; mais, Messieurs, si vous connaissez assez pour pouvoir reconnaître, permettez-moi cette espèce de jeu de mots, hâtez-vous d’oublier la nosologie, restez au lit du malade, cherchant sa maladie comme le naturaliste étudie la plante en elle-même dans tous ses éléments. […] Le jeu de scène maintenant classique à l’Académie nationale de musique en lequel, au final de la Walkyrie, Wotan fascine de son regard impérieux et sévère Brünhild épuisée avant de l’ensevelir d’un baiser dans une hypnose flamboyante, puis reculant pas à pas, appelle d’un très long regard le sommeil punisseur ; ce jeu de scène, disons-nous, est exact, cohérent, d’une vérité de technique surprenante, mais apocryphe.
En appliquant la doctrine de l’évolution à la critique, il a obtenu deux résultats : évaluer plus justement la pression des œuvres déjà écrites sur les esprits qui créent ensuite d’autres œuvres, détacher par conséquent parmi toutes les causes la détermination résultant de la tradition littéraire ; ensuite, et surtout, laisser à l’individualisme son libre jeu, marquer nettement, toutes les causes étant définies et classées, ce que l’accident imprévu d’un grand homme qui survient peut apporter de perturbation dans le mouvement littéraire, soit en le déviant, soit par l’addition d’une inestimable force qui multiplie l’intensité des effets. […] Ce Théâtre a été fondé pour établir l’art réaliste : grossièreté allant jusqu’à l’obscénité, puisque c’est notre erreur favorite, à nous autres Français, de croire que plus le modèle est dégoûtant, plus l’imitation est réelle, et, d’autre part, minutieuse exactitude du décor, de la mise en scène, du jeu et du débit des acteurs, voilà les deux caractères apparents que présente d’abord le Théâtre Libre. […] Son jeu, et celui de quelques acteurs qu’il est parvenu à instruire, n’a rien qui frappe : mais après, les meilleurs comédiens ne paraissent que des comédiens.
« Cette grossière interprétation du rôle devint la tradition, et Augé, grand, beau, bien fait, très aisé dans son jeu, au dire d’un contemporain, d’une gaieté un peu basse, naturel et inexact dans son débit, estropiant les vers, Augé s’y conforma en l’exagérant encore. […] C’est le premier Tartuffe seul qui vit pour les foules, justement parce qu’il n’est qu’une trogne haute en couleur, aux traits simplifiés et excessifs, une tête de jeu de massacre. […] Si Phérécide passe pour être guéri des femmes, ou Phérénice pour être fidèle à son mari, ce leur est assez : laissez les jouer un jeu ruineux, faire perdre leurs créanciers, se réjouir du malheur d’autrui et en profiter, idolâtrer les grands, mépriser les petits, s’enivrer de leur propre mérite, sécher d’envie, mentir, médire, cabaler, nuire : c’est leur état. » À plus forte raison laissez-les manger à leur appétit et boire à leur soif, et un peu au-delà.
Qu’on se figure la multitude de tours, d’images, de mouvements qui ont dû naître de ces conversations, où les sens, l’imagination, le cœur, étaient en jeu ; où l’émulation de plaire et d’étonner excitait les amours-propres ; où la critique n’était pas moins exaltée par les rivalités que le besoin de produire par l’émulation de plaire ! […] On remarquait comme précieux dans un autre ouvrage : que Daphné avait toute son âme dans ses jeux ; Dans un autre : qu’un malheureux avait le front chargé d’un sombre nuage ; Dans un autre : qu’un grand homme voit les troubles des petites âmes du haut de sa vertu… qu’il échappe un sourire de son sérieux… que la frayeur court dans une assemblée.
l’homme qui, sous prétexte d’un spectacle, fit rassembler tous les habitants dans le cirque, afin que, dans la paisible sécurité des jeux, se trouvant sans défense, on pût les égorger plus aisément ? […] On n’a d’autres dédommagements que quelques épigrammes et des jeux de mots.
Et ce dialogue en se multipliant crée une sorte de clearing-house, de chambre de compensation où les opinions contraires viennent s’annuler comme les dettes des particuliers dans le jeu du crédit mutuel ; cette annulation n’est que le niveau de base d’un travail immense, ici jeu des échanges économiques et là des échanges intellectuels. […] Pareillement le grand jeu des échanges intellectuels, le grand dialogue socratique des centaines de journaux nationaux, des milliers de journaux internationaux, où font leur partie les bons Théétète et les Thrasymaque injurieux, a accumulé les pensées les plus contraires à la sagesse et à la raison, a mis en jeu tous les fanatismes et toutes les haines, mais en les mettant tous en jeu il les a neutralisés les uns par les autres. […] Toutes trois ont occupé, ont inquiété Hugo, Mallarmé, Valéry, leur ont paru le jeu transcendant de la pensée littéraire. […] Cela c’est l’étoffe même de la société humaine, c’est le jeu qui fait que nous vivons, non en individus isolés, mais en groupes ordonnés. […] Mais la critique se livrerait à un vain jeu si ces abstractions n’étaient pas, dans une certaine mesure, fondées sur la réalité.
Il a remporté douze Prix à l’Académie des Jeux Floraux, & deux à celle de Marseille, sans que toutes ces Couronnes aient pu lui faire une réputation dans la Littérature ; tant il est vrai que les Tribunaux littéraires ont peu d’influence sur le suffrage du Public !
Il remporta dans sa jeunesse plusieurs prix à l’Académie Françoise & à celle des Jeux floraux, ce qui ne signifie pas qu’il ait eu de grands talens.
L’Académie Françoise, celle des Jeux Floraux, celle d’Angers, ont couronné plusieurs de ses Poésies, mais n’ont pas eu le pouvoir de les garantir de l’oubli.
FAILLE, [Germain de la] Secrétaire perpétuel de l’Académie des Jeux Floraux, né à Castelnaudari en 1616, mort en 1711, Ecrivain laborieux, à qui la ville de Toulouse doit ses Annales, Ouvrage plein de recherches très-bien digérées.
C’est encore le même fait, le même jeu de bascule, auquel nous allons assister à propos de M. […] Vous les verrez occupés à faire des comparaisons, assidus à des jeux de rhétorique, rachetant leur pédantisme par un sourire de suffisance, essayant de compenser par quelque cabriole leur pesante argumentation. […] Née après 1871, régénérée en quelque sorte par les désastres de la dernière guerre, elle désire ne plus user ses nerfs dans la pratique du dilettantisme, ne plus se stériliser dans les jeux puérils de l’idéologie. […] Je n’ignore pas que chez lui les jeux de rhétorique sont rares. […] C’est en effet le signe du savant qui considère le jeu des choses sous un angle d’éternité de ne se prononcer sur elles qu’avec bonté, sagesse et indulgence.
Il y a plusieurs petites observations, que j’ai presque toujours faites, c’est que les spectateurs au jeu ne manquent guère de prendre parti pour le plus fort, de se liguer avec la fortune, et de quitter des joueurs excellens qui n’intéressaient pas leur jeu, pour s’attrouper autour de pitoyables joueurs qui risquaient des masses d’or. […] Combien le silence est nécessaire, et combien il est rarement gardé autour d’une table de jeu ! […] Un discours prononcé n’est plus qu’une longue suite de sons et de sensations primitivement excitées ; le cœur et les oreilles sont en jeu, l’esprit n’y est plus. […] Pourquoi met-on si fortement l’imagination de l’enfant en jeu, si difficilement celle de l’homme fait ? […] Il y a du hazard aux échecs et à tous les autres jeux de l’esprit, et pourquoi n’y en aurait-il pas ?
Les sujets qu’il traite sont les thèmes éternels et qui toujours seront les plus fertiles en variations lyriques : les promenades à travers les champs et les bois, les charmants épisodes de la vie de famille, quelques scènes de l’antiquité, les jeux de la fantaisie et jusqu’aux discrètes émotions du patriotisme.
A quoi bon provoquer le public à ce jeu des transparents ? […] Ils jouent le même jeu avec des cartes différentes. […] Heureusement que, pour attirer et retenir cette attention, on a la ressource de mettre en jeu la curiosité. […] Pour eux, le jeu des caractères et des sentiments est un jeu logique dont les règles et les principes sont connus depuis longtemps et ont été observés avec exactitude. […] Tout le monde s’intéressait à mes jeux, mais chacun avait sa spécialité.
LACROIX, [Pierre-Firmin] Avocat au Parlement de Toulouse, de l’Académie des Jeux Floraux, né en 173..