Elle ne craint pas d’y indiquer quelques-uns des officiers municipaux qui, étant de garde à leur tour, entraient dans les chagrins de la famille royale et les adoucissaient par leurs égards et leur sensibilité : Nous connaissions de suite à qui nous avions affaire, dit-elle, ma mère surtout, qui nous a préservés plusieurs fois de nous livrer à de faux témoignages d’intérêt… Je connais tous ceux qui s’intéressèrent à nous ; je ne les nomme pas, de peur de les compromettre dans l’état où sont les choses, mais leur souvenir est gravé dans mon cœur ; si je ne puis leur en marquer ma reconnaissance, Dieu les récompensera ; mais si un jour je puis les nommer, ils seront aimés et estimés de toutes les personnes vertueuses. […] Elle aurait considéré comme une profanation et comme un sacrilège l’idée de faire de son malheur et de celui des siens, de sa vertu et de l’intérêt respectueux qu’elle inspirait, un moyen de politique, de succès et d’attrait, même pour ce qu’elle croyait la bonne cause.
S’il met en scène des personnages que leur manque de culture rend incapables d’observations minutieuses, dont les yeux rudimentaires ne savent point voir ; il intervient, décrit en personne, sensation par sensation, les tableaux que ces obtus spectateurs contemplent, et marque ensuite en réaliste exact le peu d’intérêt qu’éveille chez eux ce spectacle inaperçu. […] Cette phrase est précédée d’une intéressante liste d’auteurs latins de l’agonie de l’empire, et d’une énumération d’auteurs français dans laquelle se coudoient curieusement des écrivains catholiques qui n’ont d’intérêt que pour des antiquaires en idées et en style, quelques poètes réellement décadents comme Paul Verlaine dont certains volumes ont les subtilités métriques et le niais bavardage des derniers hymnographes byzantins, et une bonne partie de ce que la littérature contemporaine a produit de supérieur et de raffiné.
L’écrivain le plus honnête a-t-il le droit, a-t-il le pouvoir de chercher ailleurs le principal ressort et l’intérêt de son œuvre ? […] Nous le connaissons, et l’intérêt que nous lui portons est surtout fait de la curiosité de savoir comment il sortira des difficultés où l’ont jeté ses passions ou les circonstances de la vie.
Ensuite il était de l’intérêt de la physiologie de s’y rallier, et de procéder comme si elle devait, quelque jour, nous donner la traduction physiologique intégrale de l’activité psychologique : à cette condition seulement elle pouvait aller de l’avant, et pousser toujours plus loin l’analyse des conditions cérébrales de la pensée. […] Elle n’a intérêt à l’apercevoir que lorsqu’elle se sent capable de l’utiliser, c’est-à-dire lorsque l’état cérébral présent dessine déjà quelques-unes des réactions motrices naissantes que l’objet réel (c’est-à-dire la représentation complète) aurait déterminées : ce commencement d’activité du corps confère à la représentation un commencement d’actualité.
Il y va de l’intérêt de la poésie. […] Or, il n’en est pas de même des poèmes en vers libres où l’intérêt doit porter, en quelque sorte, tout le poids de l’attention qui n’est ni bercée ni distraite par la cadence des sons rimants.
Zola, comme il est entendu par avance que ses romans devront manquer de tout intérêt romanesque, et comme son « dossier » militaire ou administratif sera sans doute aussi riche de documens que son « dossier » agricole, on voit que la tâche ne lui sera pas non plus très difficile. […] Otez-la du roman : la substance en périt, s’en dissipe, s’en évapore ; il ne demeure plus qu’un squelette ou une carcasse, une aventure sans cause, un fait divers sans intérêt, parce que nous n’en voyons ni les commencemens ni les suites.
., le reste, c’est-à-dire la grande partie du livre, n’est à beaucoup près ni de cette force ni de cet intérêt.
Les textes des ordonnances citées en notes à chaque page soutiennent l’intérêt, c’est-à-dire l’horreur, jusqu’au bout.
Si quelque intérêt s’attache à cette négociation, il provient uniquement de l’extrême futilité des moyens qu’on y employa.
Il cherche à plaire avant tout, et fait servir ensuite sa faveur personnelle aux intérêts de sa mission.
Nous suivrons cette continuation avec l’intérêt qu’inspirent ces récits des vieux trouvères qui firent les délices de nos aïeux.
Il faut écarter de son esprit les idées qui circulent autour de nous, et ne sont, pour ainsi dire, que la représentation métaphysique de quelques intérêts personnels ; il faut tour à tour précéder le flot populaire, ou rester en arrière de lui : il vous dépasse, il vous rejoint, il vous abandonne ; mais l’éternelle vérité demeure avec vous.
Dans le premier cas, on cherche si l’œuvre est conforme aux lois provisoirement « nécessaires » du genre auquel elle appartient, ou simplement aux exigences ou habitudes de l’esprit et du goût latins, et, d’autres fois, si elle est conforme aux intérêts de la moralité publique et de la conservation sociale.
Les faits de toute nature, qu’il rencontre chemin faisant, n’ont pas pour lui d’intérêt en eux-mêmes, ils ne méritent de l’arrêter que par leurs rapports avec les idées, les sentiments ou les formes qui se manifestent dans les œuvres littéraires de l’époque.
Observons encore ici que madame Scarron, en apprenant à madame de Saint-Géran l’honorable intérêt témoigné par la cour à madame de Montausier, avait déjà plus d’une raison pour se croire destinée à hériter de sa considération.
Il possédoit sur-tout ces ressorts puissans qui attachent le cœur & l’esprit par de grands intérêts.
Quand il fallut se mettre en campagne, la gloire & l'intérêt réveillerent Annibal, qui reprit sa premiere vigueur & se retrouva lui-même ; mais il ne retrouva plus la même armée ; il n'y avoit plus que de la mollesse & de la nonchalance, & s'il falloit souffrir la moindre nécessité, on regrettoit l'abondance de Capoue ».
Dans un monde où le spectacle ne persiste qu’autant que les spectateurs consentent à être aussi en partie des acteurs, il lui semblait que ce dilettantisme était une menace pour l’intérêt dramatique de la représentation.
Avec d’autres, il inaugure dans le roman, à côté de l’étude de l’amour, qui en restera la tâche et le prestige, l’étude de la haine qui commence à sourdre entre l’homme et la femme à une époque où ils aperçoivent l’antagonisme de leurs intérêts sociaux et devinent l’hostilité de leurs fonctions vitales.%220 % Certains vers de la Justice de Sully Prud-homme commentant certaines pages de Darwin, sont la préface de cette nouvelle tendance.
Son premier personnage est un Dieu ; cela seul suffirait pour détruire l’intérêt tragique.
Il nous est singulièrement agréable de trouver parmi les poètes chrétiens quelque chose qui balance, et qui peut-être surpasse ce songe : poésie, religion, intérêt dramatique, tout est égal dans l’une et l’autre peinture, et Virgile s’est encore une fois reproduit dans Racine.
L’intérêt d’une mort prématurée — et même poétique — ne doit pas faire oublier à la Critique impartiale et sévère qu’elle s’adresse à ceux qui survivent, et que la seule question qu’il y ait pour elle n’est jamais qu’une question de littérature.
Le xviiie siècle a si souvent été décrit, vanté, retourné par les écrivains ennuyés du xixe qui voulaient s’amuser un peu, et qui, dans leur maussade époque, n’en avaient jamais l’occasion, que l’imagination s’est blasée et qu’il est bien difficile de faire renaître un intérêt quelconque pour une société dans les entrailles de laquelle tous les chiffonniers de la littérature contemporaine, ces chercheurs souvent sans lanterne, ont donné leur coup de crochet.
Cependant il a passé sa vie à célébrer des athlètes, mais toujours plein d’enthousiasme pour la victoire et froid pour le vainqueur ; à peu près comme ces hommes qui, ayant le besoin ou l’intérêt de louer, admirent comme ils peuvent, méprisent la personne, et flattent le rang.
Fut-ce l’intérêt, la vanité, ou la conformité de principes, de caractère et de mœurs qui forma et cimenta cette inaltérable intimité ? L’intérêt ? […] L’intégrité de l’orateur chancelle à l’aspect d’un grand intérêt. […] Soit par curiosité, par esprit d’intrigue, par intérêt ou par vanité, en tout temps, mais surtout dans les circonstances orageuses, les femmes cherchent à captiver les chefs de parti. […] D’où nous vient, à nous, qui n’avons aucun intérêt à démêler avec les grands hommes de l’antiquité, l’étrange manie de décrier leurs vertus ?