Il est impossible de mieux démêler les éléments constitutifs de cette littérature ni de mieux raconter la formation première de notre génie national. […] Toujours est-il qu’une âme antérieure à la nôtre dort en nous et qu’il n’est pas impossible de la réveiller et de jouir de ces réveils avec une demi-sincérité.
Il est impossible de pousser plus loin le dogmatisme pédagogique. […] Mais d’un autre côté, sans une certaine diversité, toute coopération serait impossible.
Il nous est impossible d’être conscients, sans éprouver des transitions ou des changements. […] Tout le monde a l’expérience de la peur, de la colère, de l’amour, etc. ; ce sont les faits élémentaires qui servent à nos constructions ; mais il est impossible de comprendre un sentiment dont on n’a pas en soi la source : c’est ce qui rend inintelligibles, pour tant de gens, les formes religieuses ou artistiques différentes de celles qui leur sont habituelles.
De tous les corps ensemble, on ne saurait en faire réussir une petite pensée ; cela est impossible et d’un autre ordre. De tous les corps et esprits, on n’en saurait tirer un mouvement de vraie charité ; cela est impossible, et d’un autre ordre, surnaturel.
Cela, je l’accorde, est très-difficile, mais non impossible. […] Cette œuvre n’est pas impossible, puisqu’elle a été réalisée chez nos voisins.
Et en effet, il est impossible de fournir de la race une définition précise, et de lui assigner une action originale, — si on ne la tient pour un ensemble de qualités fondées dans le corps, comme telles relativement immuables et transmissibles héréditairement. […] Depuis quand d’ailleurs est-il impossible a priori, parce qu’un phénomène se reproduit rarement, de découvrir la loi de sa production ?
Ils le sont ; ils en ont la marque, le masque ou le haut du masque et le signe au front, une parole rare, un silence imposant, une allure lente, étrange, auguste si l’on veut, je ne sais quoi d’original dans leur croisement et d’aussi impossible à confondre avec rien autre que de difficile à démêler en soi et à définir.
L’on ne peut se tromper sur ce qui est mauvais, tandis qu’il est impossible de tracer des limites aux diverses combinaisons d’un homme de génie ; il peut suivre des routes entièrement nouvelles, sans manquer cependant son but.
; l’on abuse avec une candeur égale des abîmes insondables de Richebourg et du vague à l’âme de Bourget… À la répétition générale, on a hué, à la représentation, on a dormi… Impossible de lutter contre l’ennui, le mortel ennui.
Ghil lui a rendu ce rôle impossible.
Depuis ce moment, après ce moment, et encore aujourd’hui, vivre sans toi m’est impossible.
Il étoit impossible de persuader au public qu’il ne fut pas touché aux représentations de Thesée et d’Atys, mais on lui faisoit croire que ces tragédies étoient remplies de fautes grossieres qui ne venoient pas tant de la nature vicieuse de ce poëme, que du peu de talent qu’avoit le poëte.
De même, parce qu’on est habitué à se représenter la vie sociale comme le développement logique de concepts idéaux, on jugera peut-être grossière une méthode qui fait dépendre l’évolution collective de conditions objectives, définies dans l’espace, et il n’est pas impossible qu’on nous traite de matérialiste.
Impossible, quand on a lu attentivement le Roman bourgeois, de le méconnaître !
Précisément parce que le sujet est du plus grand intérêt, il m’est impossible de vous satisfaire.
Il était alors matériellement impossible de se procurer la liste de tous les documents utiles pour élucider une question (par exemple, la liste de tous les manuscrits conservés d’un ouvrage ancien) ; impossible encore, si, par miracle, on avait eu pareille liste, de consulter tous ces documents sans des voyages, des dépenses et des démarches interminables. […] « L’ordre des dates était impossible, attendu que la plupart des inscriptions ne sont pas datées. […] On s’affranchit par là du respect artistique et de la soumission aux idées de l’auteur, qui rendraient la critique impossible. […] Faut-il l’admettre après examen des documents, ou le rejeter comme impossible par la question préalable ? […] Les groupes chevauchent ainsi l’un sur l’autre de façon qu’il est impossible de diviser l’humanité en sociétés nettement distinctes et juxtaposées.
Il y devint l’ami de Goethe, qu’il eut le mérite d’apprécier du premier jour à sa valeur ; et ce qui est vrai encore, c’est que pendant toute cette belle saison de 1772, Goethe, accueilli par lui, adopté par Charlotte et par toute la famille, mena une vie d’exaltation, de tendresse, d’intelligence passionnée par le sentiment, d’amour naissant et confus, d’amitié encore inviolable, une vie d’idylle et de paradis terrestre impossible à prolonger sans péril, mais délicieuse une fois à saisir. […] Lorsque Lotte est mère pour la première fois, mère d’un garçon dont il est parrain, ou du moins dont il a choisi le nom, il écrit à Kestner : Je ne puis pas me la figurer comme une femme en couches ; c’est décidément impossible. […] Il est impossible de ne pas remarquer que, Werther fait et publié, la correspondance se ralentit aussitôt et ne consiste plus qu’en billets de plus en plus rares.
D’abord à cinq ans pour un morceau de pain, condamnation impossible, pour un morceau de pain origine de tout, volé à bonne intention chez le boulanger de son village ; ensuite à mort après dix-neuf ans de sa peine accomplie ! […] Il est donc impossible de s’arrêter à ces prétendues solutions. […] Elle se mit à adorer Marius comme quelque chose de charmant, de lumineux et d’impossible.
Chacun, dit-il, aime qu’on lui fasse ainsi violence ; impossible de se roidir contre la force des pensées de Balzac, impossible d’y contredire. […] Mais l’ouvrage tout entier n’est qu’une longue hyperbole, soit par cette perfection impossible qu’il exige de son prince, soit par la comparaison qu’il y fait de Louis XIII avec cet idéal.
Si on imagine, à l’exemple de Spencer, une conscience « toute sérielle », qui ne peut saisir qu’un état à la fois, la comparaison et la synthèse des états différents sera impossible dans le souvenir : quand le second état existera, le premier sera entièrement évanoui ; chaque état sera toujours premier, toujours nouveau, et le sentiment de familiarité sera impossible. […] Au reste, toute explication complète est impossible dans l’état actuel de la science, mais ces cas maladifs nous font comprendre que l’apparence du familier et du connu tient à un certain sentiment aussi indéfinissable que l’impression du bleu ou du rouge, et qu’on peut considérer comme un sentiment de répétition ou de duplication.
Il est impossible d’exprimer la joie presque stupide que j’ai eue à retrouver ce cœur, auquel je ne croyais plus. […] Il lit le cardinal Pa (cca), puis plus rien, impossible de finir le mot. […] 11 juin Ce matin, il lui a été impossible de se rappeler un titre, un seul titre de ses romans, et cependant il possède encore deux facultés remarquables : la qualification pittoresque avec laquelle il caractérise un passant, l’épithète rare avec laquelle il peint un ciel.
L’auteur de l’Étude sur Virgile aurait du coup, et pour la dernière fois, effacé et rendu désormais impossibles toutes ces comparaisons du plus au moins, éternisées entre Virgile et Homère. […] « Virgile n’a voulu faire — nous dit-il — ni une Théséide, ni une Thébaïde, ni une Iliade purement grecque, en beau style latin ; il n’a pas voulu purement et simplement faire un poème à la Pharsale, tout latin, en l’honneur de César, où il célébrerait avec plus d’éloquence que de poésie la victoire d’Actium et ce qui a précédé chronologiquement et suivi ; il est trop poète par l’imagination pour revenir aux chroniques métriques d’Ennius et de Nævius, mais il a fait un poème qui est l’union et la fusion savante et vivante de l’une et de l’autre manière, une Odyssée pour les six premiers livres et une Iliade pour les six autres… une Iliade julienne et romaine… » Ainsi, on le voit, le critique revient sans cesse à cette idée de fusion qui calomnie Virgile et qu’il a eue déjà en voulant caractériser son génie, mais il nous est impossible, à nous, d’admettre un tel procédé dans le poète, il nous est impossible de croire à cette ingénieuse, trop ingénieuse fusion des deux poèmes d’Homère en un seul.
nous le croyons, il serait d’une utilité supérieure de justifier par des faits nombreux, par une étude patiente et scrutatrice de la société moderne et de l’état actuel des hérésies en Europe, la confiance qu’il est impossible de ne pas avoir en une phase nouvelle et triomphante du catholicisme. […] C’est depuis 1820 surtout que les prétentions du parti anglo-catholique, inspirées par d’impérissables souvenirs et appuyées sur la science, ont contracté un degré de netteté et d’influence légitime qu’il a été impossible, même aux plus fanatiques anglicans, de méconnaître. […] Dieu soit béni, la chose qui paraissait impossible est à présent consommée !
Chaque principe étant une partie de la vérité totale, il implique virtuellement cette vérité, et ne saurait se réaliser intégralement qu’avec cette vérité ; or cela est impossible, vu la relativité des groupes, des temps, de la connaissance et de la puissance humaines. […] Ce rêve fût-il impossible à réaliser, il n’en demeure pas moins le fait significatif, l’effort héroïque et la gloire de notre histoire. […] Il m’est impossible de concevoir un individu isolé, renonçant à un trésor séculaire et prétendant le remplacer par son seul effort ; il serait condamné à la fantaisie stérile, au bégaiement puéril.
C’est un homme inventé, un homme d’imagination ; après avoir lu ce portrait, rien n’en reste, il est impossible de reconstruire l’ensemble de son visage. […] Vous me parlez de la poésie d’une façon impossible, pourquoi n’avoir pas un peu de sens à côté de tant de verve, d’entrain, de légèreté, d’abandon et de jeunesse ? […] Toussenel que j’attaque, c’est leur idéologie creuse, leurs rêveries impossibles, leur schusucht maladive. […] Si jamais elles avaient été égales aux hommes, elles n’auraient pu être mises dans cette infériorité dont elles se plaignent : il est impossible que de deux forces égales l’une surmonte l’autre. […] La musique en littérature est impossible, il est une multitude de mots durs, inharmonieux qu’on ne peut remplacer par des équivalents, et que des périphrases rendent mal ou à peine.